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Cet article est consacré à l'histoire de la famille des Capétiens depuis ses origines jusqu'au temps
présent.
Avant Hugues Capet, deux membres de la famille des Robertiens ont été rois des Francs, avec
des règnes intercalés entre ceux des Carolingiens : Eudes Ier et Robert Ier. Ces deux premiers rois sont les
fils de Robert le Fort. L'origine de la famille des ancêtres d'Hugues Capet est longtemps restée
méconnue et diverses conjectures ont pu être formulées. Au XXe siècle, des travaux de plusieurs
historiens ont permis de dégager un certain nombre d'hypothèses et de quasi-certitudes sur
l'histoire et la généalogie des Robertiens. Les ancêtres des Capétiens formeraient un groupe
familial constitué de serviteurs des derniers Mérovingiens en Neustrie comme Robert,
référendaire de Dagobert Ier puis de proches des premiers Carolingiens en Austrasie comme Robert
Ier
comte de Hesbaye et de Worms mort en 764.
En 836, un des membres de cette famille, Robert le Fort, prit parti pour Charles II le Chauve
contre son frère Lothaire Ier, ce qui le conduisit à quitter ses possessions rhénanes pour la vallée de la
Loire où le roi lui remit d'importants comtés. La défaillance des Carolingiens (minorité de
Charles III le Simple, morts prématurées de Louis IV, Lothaire et Louis V) conjuguée à l'énergie
des Robertiens aussi bien face aux envahisseurs normands que face au pouvoir royal est à
l'origine de la montée en puissance de la lignée d'Hugues Capet.
Le prestige de la famille des Robert est antérieur aux exploits de Robert le Fort et de ses fils
comme en témoignent leurs nombreux liens familiaux avérés ou possibles avec les Carolingiens.
La montée en puissance de cette famille se traduisit par l'accession au trône de deux de ses
membres puis l'obtention du titre de dux francorum (duc des Francs) par Hugues le Grand, père
d'Hugues Capet. Ce dernier, tout comme Charles Martel et son fils Pépin le Bref qui remplaça les
Mérovingiens, était aussi investi de ce titre avant de remplacer les Carolingiens à la tête du
Royaume des Francs.
En 987, le duc des Francs Hugues Capet est élu roi au détriment du prétendant légitime Charles
de Basse-Lorraine, oncle du défunt roi Louis V, grâce au soutien actif d'Adalbéron, l'archevêque
de Reims. Son règne est marqué par la faiblesse du pouvoir royal face aux grands seigneurs.
Hugues n'intervient jamais au sud du royaume. Son autorité est limitée au domaine royal, et à ses
vassaux sur lesquels il exerce un pouvoir direct. Pour s'imposer face aux grands féodaux, Hugues
Capet et ses successeurs disposent de plusieurs atouts. Tout d'abord, ils ne sont les vassaux de
personne. Un proverbe dit que le roi est empereur en son royaume. Tous les grands doivent lui
prêter hommage pour leurs possessions, y compris le duc de Normandie devenu roi d'Angleterre
après 1066. Les Capétiens usent du droit féodal en appelant les grands vassaux à l'ost, le service
militaire dû au seigneur, comme Louis VI en 1124 pour lutter contre l'empereur germanique qui
menace de détruire Reims. Ils reprennent les fiefs sans héritier, en achètent d'autres, confisquent
ceux des seigneurs félons. Ils reçoivent devant leur cour la plainte des vassaux contre leur
seigneur. Les Capétiens parviennent aussi à établir une dynastie héréditaire. Les premiers
capétiens prennent soin de faire élire et couronner leur fils aîné de leur vivant. Leur dernier roi à
avoir été élu et couronné du vivant de son père est Philippe II Auguste. Après lui la légitimité
dynastique est définitivement installée. Il faut souligner que les Capétiens ont la chance, en ces
temps de forte mortalité infantile, d'avoir un fils aîné qui leur succède de 987 à 1314. Enfin, en
affirmant le caractère sacré de la monarchie, les Capétiens affermissent leur pouvoir. C'est grâce
à l'appui des membres du clergé qu'Hugues Capet doit en grande partie son élection en 987. Les
premiers capétiens trouvent en ceux-ci des conseillers efficaces et fidèles. Le meilleur exemple
est Suger, abbé de Saint-Denis qui conseille successivement Louis VI et son fils Louis VII. Mais
c'est surtout avec le sacre à Reims que les Capétiens acquièrent un caractère sacré. L'onction avec
l'huile de la sainte Ampoule, don du Saint-Esprit lors du baptême de Clovis selon la légende, fait
du roi un roi de droit divin qui ne tient son pouvoir que de Dieu. Depuis Robert le Pieux, fils
d'Hugues Capet, on attribue aux Capétiens des pouvoirs de guérison miraculeuse par simple
toucher des écrouelles.
Les grands Capétiens directs et l'unité territoriale
Philippe Auguste
Philippe Auguste a comme objectif principal l'abaissement des Plantagenêt. Grâce à la mort de
Richard Coeur de Lion le 6 avril 1199 lors du siège du château de Châlus, il fait la conquête entre
1202 et 1205 de la Normandie, du Maine, de l'Anjou, de la Touraine, du Nord du Poitou et de la
Saintonge sur Jean sans Terre. En 1214, la victoire de Bouvines sur l'empereur du Saint-Empire
et le comte de Flandre alliés au souverain anglais fait de Philippe Auguste le seigneur le plus
puissant de tout le royaume et peut-être même d'Europe. Sur la route de Bouvines à Paris, la
population salua vivement le roi vainqueur et Paris lui fit un accueil digne des triomphes de la
Rome antique. C'est la première expression de « sentiment national » en France. Suite à ses
triomphes et à ses gains de territoires, Philippe II hérite du surnom romain d'Auguste, c'est
désormais Philippe Auguste. Son fils Louis VIII continue à agrandir le domaine royal en
soumettant l'ensemble du Poitou de la Saintonge et une partie du Languedoc pris aux Cathares.
Sous Louis IX, le Languedoc est définitivement annexé au royaume.
Sur le plan intérieur, Philippe Auguste collecte plus soigneusement les revenus du domaine royal.
Il charge des fonctionnaires royaux, les baillis, d'administrer le domaine royal dans des
circonscriptions appelées bailliages. Il vend des privilèges aux communes et aux métiers comme
la guilde des marchands de l'eau à Paris. Ces ressources lui permettent de rétribuer des
mercenaires et de construire des forteresses comme celle de Gisors. Il fait construire des
nouveaux remparts autour de Paris, paver la ville et édifier la forteresse du palais du Louvre à
l'extérieur de la ville où sont conservées les archives royales.