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Epidémiologie
Fréquence : C’est la plus fréquente des leucémies en Occident. En Algérie, l’incidence est estimée à 0,77
pour 100000 habitants. Elle touche principalement les sujets âgés (âge moyen au diagnostic = 65,6 ans)
Il existe une forte prédominance masculine (Sex ratio M/F = 2)
Physiopathologie
La maladie est peu proliférative mais plus accumulative. Les lymphocytes B sont bloqués en phase GO du
cycle cellulaire. Le mécanisme principal est un dysfonctionnement des mécanismes régulateurs de
l’apoptose (mort cellulaire programmée) aboutissant à une survie anormalement prolongée des lymphocytes
de la LLC. Ils sont immunologiquement incompétents, responsables d'une hypogammaglobulinémie,
complication fréquente dans la LLC, et de manifestations auto-immunes essentiellement hématologiques.
Diagnostic positif
Circonstances de découverte : variables
- Au décours d’un hémogramme systématique révélateur (médecine du travail ou autre pathologie)
- Lors de signes généraux : asthénie; mais très souvent, l'état général est conservé
- Devant un tableau d’adénopathies généralisées, bilatérales, symétriques, indolores et mobiles par
rapport aux plans superficiel et profond (c’est le tableau le plus fréquent en Algérie)
- Devant une splénomégalie rarement isolée.
- Devant une hypertrophie amygdalienne dans moins de 5% des cas.
- Devant un syndrome d’insuffisance médullaire : anémie et ou thrombopénie
- Au décours d’une complication : infectieuse, anémie hémolytique auto immune
Diagnostic positif
Hémogramme : Hyperleucocytose variable : GB souvent supérieurs à 50 000 /µl dont la composante majeure
est une hyper lymphocytose toujours supérieure à 5000/µl, persistante sur plusieurs examens (plus de 3
mois), ou supérieure à 15000/µl sur un seul examen (OMS 2008).
L’examen du frottis sanguin : petits lymphocytes matures ; les ombres de Gümprecht (ombres cellulaires lors
de la réalisation du frottis sanguin due à la fragilité de la membrane cytoplasmique du lymphocyte
monoclonal)
L'immunomarquage lymphocytaire par cytometrie en flux (immunophénotypage): caractérisation des
Antigènes (Ag) membranaires et intra cytoplasmiques du lymphocyte malin par marquage des lymphocytes
sanguins et leur analyse par le cytométre. Examen qui assure le diagnostic : Un score de 4/5 ou de 5/5
permet de confirmer le diagnostic de LLC
Le myélogramme : est inutile au diagnostic : infiltration par des lymphocytes matures à un taux > 30 %.
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La biopsie ostéomédullaire inutile au diagnostic : Elle confirme l’infiltration par des petits lymphocytes.
L’électrophorèse des protéines sériques : permet d’éliminer une maladie de Waldenstrom ; elle montre
souvent, l’existence d’une hypogammaglobulinémie portant sur les trois classes d’immunoglobulines.
Diagnostic différentiel
Hyperlymphocytoses réactionnelles bénignes: Infections chroniques : tuberculose, syphilis.
Infections virales : EBV, VIH, CMV, Hépatites).
Infections bactériennes : coqueluche (rare chez l’adulte).
Dans ces pathologies, l’hyperlymphocytose est transitoire et se situe dans un contexte évocateur
Les syndromes lymphoprolifératifs chroniques : Le diagnostic différentiel repose sur l’examen cytologique
et l’Immunophénotypage des cellules lymphoïdes circulantes : Leucémie prolymphocytaire, Lymphomes
folliculaires ou lymphome du manteau en phase leucémique, Maladie de Waldenström.
Dans ces cas le score de Matutes est inferieur à 3.
Cinq aires ganglionnaires selon Binet: (1) tête et cou , (2) aisselles, (3) aine, (4) rate et (5) foie.
Les ganglions lymphatiques dont le diamètre est > 01 cm sont considérés comme hypertrophiés.
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Autres marqueurs biologiques
Complications
La LLC est incurable, son évolution est dominée par les complications infectieuses et hématologiques qui sont
les principales causes de décès.
1. Infections
Elles surviennent sur un terrain de déficit immunitaire cellulaire et humoral, sur neutropénie sévère et après
traitement par les analogues des purines (fludarabine); elles sont récurrentes, elles peuvent être graves et
représentent la première cause de mortalité.
- Les infections bactériennes :
- Pneumopathies communautaires à pneumocoques.
- Infections ORL (sinusites, otites), septicémies.
- Un réveil de tuberculose pulmonaire n’est pas rare chez des malades âgés.
- Infections virales (herpes, zona).
- Infections opportunistes : candida, aspergillose, pneumocystose, pneumopathies à CMV.
2. Insuffisance médullaire
Elle survient d’emblée ou le plus souvent en cours d’évolution : les trois lignées sanguines sont affectées
à des degrés différents :
- anémie : normocytaire normochrome arégénérative
- neutropénie : aggravant le risque infectieux préexistant à cause de l’immunodépression
- la thrombopénie : risque hémorragique lorsqu’elle est profonde.
3. Manifestations auto-immunes
a) Anémie hémolytique auto-immune
. Test de Coombs direct positif de type IgG ou IgG + complément, avec présence d’anticorps
" chauds " dirigés contre les antigènes du système Rhésus.
b) Erythroblastopénie
c) Purpura thrombopénique auto-immun (PTAI) : Relativement rare, observée dans 2% des cas
Vaccination: la LLC s’accompagne d’une anergie aux stimuli antigéniques nouveaux, notamment viraux ;
pas de contre indications aux vaccinations courantes (tétanos, polio, grippe, hépatite B, pneumocoque,
haemophilus), mais leurs efficacité est discutée.
L’utilisation de vaccins vivants atténués est contre-indiquée.
Traitement spécifique:
Il est consensuel de ne pas traiter les LLC au stade A. La médiane de survie de ces malades est supérieure à
10 ans, proche de celle d’une population de même sexe et même âge.
Les stades B et C d’emblée ou en cours d’évolution doivent être traités, le choix du traitement dépend de la
stratégie à long terme, de l’âge du malade et de la présence ou pas de comorbidités.
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Chez les sujets jeunes évolutifs, en particulier de moins de 65 ans, un traitement visant à obtenir une
rémission complète ou au moins une survie sans progression prolongée, est privilégié, généralement à base
de protocoles comportant des analogues de purines (Fludarabine) et du Rituximab.
Chez les sujets âgés, le choix doit s’orienter vers le contrôle de la maladie avec une tolérance du médicament
et le respect d’une qualité de vie.
Pour les patients réfractaires (plusieurs rechutes) ou les patients avec anomalies (délétion/mutation) du gène
P53 (17p13), la tendance actuelle est d’utiliser des thérapies ciblées type Anti-BTK (Ibrutinib) ou Anti-
BCL2 (Venetoclax) avec des résultats prometteurs.