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DROIT DE L’UNION EUROPÉENNE

INTRODUCTION

La construction européenne est un projet politique destiné a mettre en place une unité sur le continent
européen. A cela s’ajoute des difficultés sur l’Europe : géographique, historique, les nombreuses divisions
existant depuis longtemps. La plus ancienne divisions de l’Europe laissant encore des traces est Est / Ouest.
Mais aussi les religions, protestantisme/ Christianisme.

Malgré toutes ces divisions, on a réussi a former des conditions favorables à une nouvelle initiative :
développement du aux guerres : mondiales, totalitarisme, guerre froide favorisant la montée en puissance
de nombreux pays. Effervescence diplomatique a la sortie de la 2WW notamment, relance économique.
Robert Schuman ministre des affaires étrangères française lance le projet de la CA le 9 février 1959. C’est un
plan assez sobre, mais très réaliste proposant à la France et à l’allemande de placer le contrôle du charbon
et de l’acier à une autorité commune. Ce projet est ouvert à d’autres pays européens, l’Allemagne y
prendra part, ainsi que 3 autres partenaire : Italie, Belgique, Luxembourg = traité CCA, 1931 à Paris entré
en vigueur en 1952 pour 50 ans. Institution sans précédent à l’époque, elle ne connait aucun modèle. Elle
disparait en 2002, son patrimoine va être repris et transféré à la communauté européenne, l’UE est
l’héritière de ce qu’il restait de la CCA.

Ce traité est l’élément fondateur de l’UE, on aura en 54 un échec avec la CED (communauté européenne de
défense) donc en 57 on met en place deux traités : CEEA ( euratom ), avec la CEE qu’on appelle les traités
de Rome.

SECTION 1 - L’Union européenne, une entité résultant d’une construction progressive

À partir de 1958 et pendant une vingtaine-trentaine d’années, il ne va pas se passer grand-chose en termes
d’évolutions institutionnelles. Pourtant, la communauté va se développer. Certains objectifs ne vont pas
arriver aussi vite que l’on pensait et donc des réformes vont être nécessaires. On va donc avoir plusieurs
traités à la suite.

L’Acte unique européen en 1986 qui va avoir pour objectif d’achever le marché intérieur avec une date
précise fixée. Mais il ne va pas régler tous les problèmes. D’autres traités vont intervenir par la suite pour
préciser certains éléments : traité de Maastricht en 1992, traité d’Amsterdam en 1997, traité de Nice en
2001 et traité de Lisbonne en 2007. C’est l’histoire d’une construction très progressive. Pourquoi a-t-on mis
autant de temps ? Principalement parce que certains objectifs n’allaient pas de soi pour certains États
membres et qu’en même temps qu’on a voulu avancer sur la question des compétences de l’Union, des
objectifs qu’elle doit atteindre, il y a eu en parallèle la question des élargissements.

Le soucis est que la plupart des États membres partageaient l’idée d’une réforme nécessaire mais ils
n’étaient pas tous d’accord sur l’ambition à donner à cette réforme. Certains voulaient une réforme avec un
objet fédéraliste et d’autres voulaient une réforme qui garderait le caractère inter-gouvernemental de l’UE.
Le traité de Maastricht (1992) fait un peu le compromis entre les deux. Dans certains éléments il très inter-
gouvernemental et dans d’autres il est un peu fédéral. Mais on ne va pas réussir à tout solutionner. Il va
même prévoir la réunion d’une nouvelle conférence intergouvernementale qui donnera lieu au traité
d’Amsterdam (1997). Mais on a toujours esquivé certaines questions. On arrive au traité de Nice (2001)
qui est le plus insatisfaisant de toute la liste. À l’issue des négociations de Nice, est adopté une déclaration
sur l’avenir de l’Union qui prévoyait la réunion d’une nouvelle conférence intergouvernementale assez
rapidement.

Cette déclaration, annexée au traité de Nice, est le point de départ d’un événement qui va marquer la
construction européenne jusqu’à aujourd’hui. Cette déclaration va être le point de départ du processus
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d’élaboration du traité établissant une constitution pour l'Europe (TECE). Ce traité avait une ambition
importante et la commission était présidée par Valéry Giscard d'Estaing. Ce dernier a été signé à Rome en
2004 mais ne rentrera jamais en vigueur (référendum négatif en France et aux Pays-Bas en 2005). Il va falloir
trouver une solution : on arrive donc sur le traité de Lisbonne.

On va voir l’évolution historique du droit primaire, qui désigne le droit issu des traités constitutifs de l’UE,
opposition au droit dérivé qui correspond aux règlements, directives...

§1 - Une Union fondée sur la Communauté européenne

On se situe à l’époque de la préparation du traité de Maastricht (1990-1991). 2 conférences


intergouvernementales sont réunies : une consacrée à l’Union économique et monétaire (UEM) et l’autre à
l’Union politique . Les discussions sur l’UEM sont des discussions très techniques. Le Conseil européen va
donner des directives très précises. Les discussions sur l’Union politique font ressortir des clivages
importants :

- Le fédéralisme : volonté d’une fédération européenne mais pose des problèmes de souveraineté.
- L’atlantisme : qui vient du mot « atlantique », c’est l’idée que l’UE ne devrait pas être autonome,
indépendant mais devrait se rapprocher du voisin de l’autre côté de l’atlantique et d’avoir une sorte de
collaboration avec eux.

- Le libéralisme économique : plus ou moins poussé selon les États. Certains, notamment le
Royaume-Uni, ont une vision très libérale avec une économie de marché poussée à l’extrême. D’autres
économies, comme l’Allemagne, qui ont une approche plutôt ordolibérale. C’est un compromis où le
marché est encadré, régulé.

A. Structure en trois piliers résultant du traité de Maastricht

En 1991, un projet de structure d’ensemble de l’UE en 3 piliers issu des négociations du traité de
Maastricht.

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er
-1 pilier : constitué par la communauté qui regroupe les 3 communautés existantes : CECA, CEE
et Euratom . On va ajouter de nouvelles compétences, on va consacrer la citoyenneté européenne, on va
renforcer les pouvoirs du Parlement européen avec la procédure de codécision législative Méthode
fédérale.

è me er
-2 pilier : correspond à une méthode différente de celle du 1 pilier. Il s’agit de la politique
extérieure et de sécurité commune (PESC) Elle a une approche plus intergouvernementale.

è me
- 3 pilier : va regrouper de nouveaux domaines sous une appellation : justice et affaires
intérieures (JAI) Approche intergouvernementale.

Différence entre Conseil européen et Conseil de l’UE :


Le Conseil européen et le Conseil de l’UE sont deux institutions de l’UE.
Le Conseil de l’UE est souvent abrégé par le Conseil. Ce dernier regroupe les ministres des États membres
ou des personnes de niveau ministériel. Ces réunions sont régulières, c’est lui vote les directives, les
règlements avec le Parlement européen. Les ministres réunis sont ceux qui correspondent à la thématique
de la réunion. Il a son siège à Bruxelles.
Le Conseil européen est la réunion des chefs d’États et de gouvernements uniquement. Il n’intervient pas
directement dans la procédure législative, il donne des grandes orientations. Les réunions sont appelées
sommet européen et son siège est également à Bruxelles.

1. Une structure complexe

Le traité sur l’UE (TUE) est une des avancées du traité de Maastricht (adopté en 1991 et signé en 1992). Il
est complexe avec 17 protocoles et 33 déclarations annexes. Ce n’est pas une simple juxtaposition
d’éléments, il y a quand même une logique d’ensemble, qui est le cadre institutionnel unique. Sous l’entité
UE on englobe des coopérations spécifiques (PECS et JAI) qui sont surplombées d’une structure
d’ensemble, le Conseil européen.

- UE = 2e pilier + 3e pilier
er
- Communauté européenne (CEE, CECA et Euratom) = 1 pilier

Il s’agit d’une structure complexe, souvent qualifiée de « temple grec » (schéma MADOC).

Le soucis de cette structure c’est que le mécanisme de production des normes s’est extrêmement
complexifié. Le Parlement européen a bénéficié d’un renfort de pouvoir, il est plus impliqué dans le
processus législatif, notamment par l’introduction de la codécision (le parlement et le conseil doivent se
mettre d’accord sur un texte). À ce stade-là, on aboutit à 20 procédures différentes de prises de position,
selon que le Conseil ou le Parlement se prononce de telle ou telle manière.

2. Le premier pilier de l’UE : le droit communautaire

Le traité de Maastricht pose des limites à l’action de l’UE. Le principe de subsidiarité va devenir un élément
important. Un des apports majeurs de ce traité est l’instauration d’une Union économique et monétaire
(UEM). Les compétences de l’UE sont également renforcées dans d’autres domaines. D’abord, des
compétences internes (cohésion économique et sociale, réseaux transeuropéens, l’industrie, protection des
consommateurs, politique sociale = protocole n°14) et des compétences externes, qui mettent l’accent
surtout sur des compétences non économiques importantes (la citoyenneté européenne = art 6 du TCE,
l’éducation et la jeunesse = art. 126 TCE, la culture = art. 128 TCE, santé publique = art. 129 TCE, politique
de visas).

2 méthodes :

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- La méthode du 1 pilier est la méthode communautaire qui est l’intervention des institutions
européennes méthode d’intégration, supranationale.

è me e e
- La 2 méthode qui va voir le jour (2 et 3 piliers) est la méthode intergouvernementale
méthode de coopération entre États membres. Celle-ci se rapproche plus du droit international public.

Le degré d’intégration varie selon le pilier : forte intégration pour le 1er pilier mais faible pour le 2e et
3e piliers. Au sein même du 1 pilier, il va y avoir une méthode d’intégration qui ne sera pas
forcément aussi forte selon les compétences.

3. Le deuxième pilier de l’Union européenne : la politique étrangère et de sécurité commune


(PESC)

Les objectifs sont clairement détaillés dans le Traité (sauvegarde des valeurs, intérêts fondamentaux,
indépendance de l’UE, sécurité, maintien de la paix...). C’est de la politique étrangère coordonnée mais, en
même temps, c’est un embryon, ce n’est pas comme dans un État. De manière générale, la politique de la
PESC a opéré une distinction entre la PESC présentant un intérêt général pour les États membres et la
PESC présentant des intérêts importants communs. Sur cette distinction, on développait des procédures
spécifiques de prises de décision mais toutes ces prises de position étaient basées sur des actes que l’on
appelait des « actions communes ».

4. Le troisième pilier de l’Union européenne : la coopération en matière de justice et affaires


intérieures (JAI)

Si on l’oppose au précédent, le domaine de la JAI est très précis. Les matières couvertes par la JAI sont en
grande partie perméables aux autres piliers. Par exemple, cela veut dire que quelque chose du 3e pilier
peut basculer vers le 1er pilier (notamment en matière de visas, d’asile) ou vers le 2e.

B. Les modi cations ultérieures de la structure de l’UE

Traité d’Amsterdam: pas de modifications considérables des compétences des communautés (quelques
éléments en matière de politique sociale, quelques apports institutionnels.).

Traité de Nice : vient tenter de remédier à des problèmes que le traité d’Amsterdam n’a pas traités. Opère
une adaptation institutionnelle mais sans bouleversements. Il ne remet pas en cause la structure en pilier
Pas de révolution.

Vient une nécessaire mise à jour qui va se faire en plusieurs temps.

§2. Une union absorbant la Communauté européenne

A. Le choix d’un réaménagement du droit primaire plutôt que d’une refondation de ce droit

1. Le traité établissant une constitution pour l’Europe (TECE)

Ce traité a des objectifs ambitieux :

- Substituer aux traités existants (TUE, TCE) un seul instrument pour mettre un terme au pilier
(= pour une structure plus homogène).

- Réduire le nombre d’actes utilisables et de faire en sorte que les mêmes catégories d’actes
puissent être appliquées dans les différents domaines.

- Réduire le nombre de procédures d’adoption de ces actes.

- Faire de la codécision la procédure législative ordinaire.

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- Donner une compétence à la Cour de justice de l’UE dans tous les domaines.
Le TECE n’a pas vécu très longtemps, c’était à la fois un acte politique fort (avec un vocabulaire très
constitutionnel) et en même temps un acte très pratique. L’UE avait besoin d’une réforme en profondeur
pour pouvoir fonctionner. Le TECE échoue mais cela n’enlève pas le problème, il faut une réforme pour que
l’UE puisse fonctionner à 27.

2. Le traité de Lisbonne

Il y a eu plusieurs scénarios possibles et envisagés. Il a été finalement décidé d’élaborer un nouveau traité
qui devait préserver les principales avancées techniques découlant du TECE mais il a été décidé de ne plus
reprendre les références explicites à la nature constitutionnelle de l’UE. Ce qui avait été rejeté c’était le fait
de dire que l’UE allait se doter d’une Constitution. Le traité de Lisbonne a été signé en 2007 par les 27
chefs d’États et de gouvernements.

Quelles sont ses principales caractéristiques ? Marqué par l’abandon de la formule du traité unique, on
revient à plusieurs traités. Mais on fait quand même une refonte en profondeur des traités existants.
D’abord, on modifie le traité sur l’UE et on fait en sorte qu’il y ait dans ce traité toutes les dispositions
générales qui ont trait à l’union. Ensuite, on garde le second traité, le traité instituant la communauté
européenne, mais on le modifie très profondément et on lui donne un nouveau nom : traité sur le
fonctionnement de l’UE. Aujourd’hui, on a donc 2 traités : le traité sur l’UE (TUE) et le traité sur le
fonctionnement de l’UE (TFUE) .

B. L’abolition formelle de la structure des piliers

Le TUE bouleverse la structure qui précédait. Le TUE contient des dispositions fondamentales sur la
structure de l’union, ses principes, son système institutionnel, sur les coopérations renforcées et des
dispositions générales sur l’action extérieure. La PESC est maintenue. À côté de ce TUE fortement modifié,
le TFUE remplace le TCE et va regrouper toutes les dispositions techniques ( exemple : citoyenneté de l’UE,
liberté de circulation, l’espace de liberté, de sécurité et de justice = remplace la JAI). Toutes les politiques
internes et externes de l’union, autre que la politique étrangère et de sécurité commune, passent dans le
TFUE. Tout le détail du fonctionnement des institutions passe dans le TFUE. Le processus législatif et
budgétaire figure également dans le TFUE.

L’union n’est plus fondée sur les communautés. A partir de Lisbonne, l’UE se substitue à toutes les autres
communautés, on n’a plus qu’une seule entité qui s’appelle l’UE. Elle succède aux entités antérieures (CEE,
CECA, Euratom...). Cela est prévu à l’article 1 al 3 du TUE . La plus grande avancée est que la structure en
piliers disparaît. Maintenant, c’est chaque politique qui va avoir des fonctionnements différents. On va
essayer d’avoir une unification formelle et structurelle la plus poussée possible. Mais elle ne sera pas totale,
avec la problématique de la PESC qui reste quelque chose à part.

1. Le maintien de la spécificité de la PESC

On fixe différents objectifs à la PESC. Elle reste toutefois une procédure de coopération mais qui est plus
efficace. On améliore sa gestion notamment avec la création d’un haut représentant pour les affaires
étrangères et la sécurité commune. Ce dernier est à la fois vice-président de la Commission et président de
la formation affaires étrangères du Conseil. Le haut représentant doit assurer une coopération entre les
États et, en même temps, assurer une cohérence du comportement des États par rapport au comportement
de l’UE. Il est doté d’un service diplomatique européen (progrès car avant n’existait pas). Ses missions sont
explicitées par les articles 26 à 41 du TUE .

On précise la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) qui fait l’objet d’un chapitre spécifique
au sein de la PESC. Le reste de la PESC reste une catégorie de compétence à part ( art 2§4 du TFUE : « la
PESC est une compétence spécifique ») . La PESC conserve de nombreux traits particuliers : faible de degré

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d’intégration, rôle tout puissant du Conseil, maintien de l’unanimité et place réduite du juge. Toutefois, cela
reste une politique qui a peu de moyens par rapport aux autres.

2. La substance des particularités pour l’espace de liberté, de sécurité et justice (ELSJ)

A remplacé la JAI. L’ex-troisième pilier se fond quasiment dans le droit de l’UE nouvelle version issu de
Lisbonne. Il va subsister toute de même quelques particularités, notamment pour la coopération policière
et la coopération judiciaire en matière pénale. Il existe un frein d’urgence qu’un État peut invoquer si des
aspects fondamentaux de son système de justice pénale risque d’être attaqués par une mesure. Donc, il
pourra s’opposer à une mesure du Conseil, c’est un frein. On ajoute de nouveaux dispositifs de
différenciation avec l’ELSJ pour permettre d’avancer sur certains domaines sans attendre ceux qui ne
veulent pas avancer.

SECTION 2 - L’Union européenne, une entité sui generis

Beaucoup de débats sur sa nature juridique (régionale, internationale, fédérale ?). La doctrine essaye tout le
temps de trouver une définition de l’UE, de lui donner une qualité spécifique. Un peu compliqué car coincé
dans une structure qui est un peu étatique par certains aspects, un peu organisation internationale par
d’autres. Pas de choix fait. Toutefois, tout le monde s’accorde pour dire qu’elle est originale, très spécifique
et en construction.

§1 - Un modele dépassant celui des organisations internationales

A. L’UE, une entité remplissant les critères classiques d’une OI

Le rattachement aux organisations internationales est logique et naturel. Pourquoi ? Parce que l’UE n’est
pas un État et a été créée par un traité. D’autres critères plaident en faveur de cette qualification,
notamment le principe de compétence d’attribution. Une organisation internationale n’a pas une
compétence générale mais une compétence d’attribution, uniquement dans les domaines dans lesquels ont
lui a transféré quelque chose. C’est ce que l’on qualifie généralement de principe de spécialité des
organisations internationales. Le droit de l’UE l’a fortement réaffirmé avec le traité de Lisbonne aux articles
4 et 5 du TUE . Autre principe : le principe d’égalité des États membres, idée de respect du principe
d’identité constitutionnelle, la consécration d’un droit de retrait (établi par le traité de Lisbonne).

Néanmoins, d’autres caractéristiques échappent complètement à l’organisation internationale classique,


notamment le processus de création et d’exécution du droit communautaire (très spécifique à l’UE).
L’immédiateté normative (le droit de l’UE s’applique tout de suite) et la primauté sur les droits nationaux (le
droit de l’UE prime sur le droit national) sont également des caractéristiques particulières. C’est donc une
organisation particulière.

B. L’UE, une organisation internationale atypique

On a souvent qualifié l’UE d’organisation internationale d’intégration, en l’opposant aux organisation


internationales de coopération. Classification que l’on a essayé de faire pour distinguer les organisations
supranationales (instances autonomes) des organisations interétatiques (dépendent des États). Ces
organisations relèveraient de droit différent :

- Si on est dans une organisation de coopération on est dans une organisation


intergouvernementale respecte la souveraineté des États

- Si on est dans une organisation supranationale on est dans une méthode d’intégration
susceptible de réaménager, modifier les souverainetés traditionnellement conçus.

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Certains contestent cette qualification et d’autres ont voulu rapprocher les communautés de groupement
d’États, de fédéralisme fonctionnel... D’autres ont voulu lui conférer la qualification de confédération (mais
cela ne peut pas être le cas).

Cela ne fait que démontrer que l’UE est inclassable, comme Jacques Delors l’avait dit : « c’est un objet
politiquement non identifié et juridiquement non identifiable ». On n’a pas de jurisprudence où l’on qualifie
véritablement l’UE. CJCE, 5 févr. 1963, aff. 26/62, Van Gend en Loos : on parle d’un nouvel ordre juridique
de droit international. Puis, l’année suivante, la Cour de justice a abandonné cette idée dans son arrêt Costa
c/ E.N.E.L ( CJCE, 15 juill. 1964, aff. 6/64, Costa ). Dans cet arrêt, elle qualifie l’UE d’ordre juridique propre
intégré au système juridique des États membres.

§2 - Une perspective fédérale inatteignable

A. L’Etat fédéral

L’UE ne dispose pas d’éléments constitutifs d’un État. On a cherché pleins de qualificatifs, en parlant de
pré-fédéralisme, de fédéralisme partiel, de fédéralisme fonctionnel..., pour essayer de trouver un qualificatif
qui ne renvoie pas à l’État fédéral. L’idée sous-jacente était de dire que l’UE s’appuyait sur un principe de
progressivité. Dans ses domaines de compétence, on peut considérer que l’UE s’apparente à une structure
fédérale. Pourquoi? En raison de la répartition verticale des compétences, la primauté, l’immédiateté... Mais
l’UE n’en est pas vraiment une car elle manque de certaines caractéristiques.

On entend souvent parler de supranationalité ou d’entité supranationale pour lui donner cette dimension
post organisation internationale et pré-fédérale (= sorte d’un entre deux). Pour certains États, il est hors de
question qu’il y ait une dérive fédérale de l’UE et ont lutté pour que la notion de fédérale n’apparaisse pas
dans les traités (ce qui renvoi au refus du traité instituant une constitution pour l’Europe).

B. La confédération

La confédération est une entité à laquelle les États membres délèguent certaines compétences externes
mais conservent l’essentiel de leur souveraineté nationale, notamment à travers l’exigence d’unanimité pour
la prise de décisicon. L’UE n’est pas vraiment une confédération au sens de cette définition puisque toutes
les décisions ne sont pas forcément prises à l’unanimité.

PARTIE 1 - LE SYSTEME DE COMPÉTENCE ENCADRANT L’ADOPTION DU


DUE

CHAPITRE 1 - DÉVOLUTION DES COMPÉTENCES À L’UNION

Le système des compétences tel qu’il est organisé obéit à plusieurs principes directeurs, qui résultent de la
J de l’union mais aussi des traités. Le traité de Lisbonne reprend les dispositions de l’organisation d’un
système de compétences. Il s’agit en fait de se référer aux traités sur l’UE. Ce sont les articles 4 et 5 du
traité sur l’UE (TUE) et la première partie du TFUE (art 2 à 6).

Autour de ces quelques éléments vont se structurer la répartition des compétences entre l’Union et les
Etats. D’abord le principe d’attribution : ils le rappelle.

L’article 2 du TFUE va organiser une distinction entre les compétences exclusives et les compétences
partagées. Il y a donc une intensité variable de la compétence de l’Union et une distinction binaire qui
sert de base pour exprimer des modalités différentes de compétences.

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SECTION 1 - Le principe d’attribution des compétences

Il permet de concilier deux courants de pensées : ceux qui pensent à la thèse de l’organisation
internationale pour l’Union et ceux qui verraient plus une sorte de proto-état.

§1- La consécration d’un principe strict

On prend en compte les spécificités de la construction européenne. Principe de spécialité -> une entité
internationale n’a pas la compétence de sa compétence mais exerce les compétence soulon lui a accordé.

Ca concilie les deux visions car si ce principe se retrouve facilement en écho au principe de spécialité,
il peut aussi s’interpréter comme répartissant les compétences dans les tritures fédérales (attribution).
Souvent, par exemple l’Allemagne, la compacte de principe est conservée par les Etats fédérés et le
pouvoir central (Etat fédéral) n’a que des compétences d’attributions.

Ce principe existe depuis l’origine (mais pas de la même manière, on parlait de ce principe pour
contraindre les institutions à se limiter aux attributions), le traité CEE = agir dans les limites des
attributions conférées. Au départ, on s’etait fixé des objectifs a atteindre par l’Union mais dans des
domaines limités (le charbon, l’acier, domaine économique…). La question de la spécialité est devenue
importante avec l’extension des compétences de l’Union. Consécration générale avec le traité de
Maastricht qui pose ce principe. LA J de la Cour de justice va insister sur le caractère fondamental de ce
principe. Dans plusieurs arrêts la cour rappelle que l’ordre communautaire est une ordre institutionnel
basé sur le principe des compétences d’attributions (avis de 28 mars 1996).

Ambiguïté -> on met dans la limite des compétences qui lui sont affairés des objectifs qui lui sont assignés.
Ça invite alors a une interprétation extensible de la compétence d’attribution car on va interpréter les
compétences à la lumière des objectifs et les objectifs sont plus vagues des compétences donc on gratte
plus de compétences.

Le traité de Lisbonne reprise le principe d’attribution des compétences et organiser un système général de
répartition des compétences entre l’U et les Etats membres.

Aujourd’hui le principe à l’article 5 §2 du TUE.

§2 - La traduction du principe : la base juridique

Les EM conservent la comp de droit commun sauf si on transfert cette ccomp à L’U. La prmeeire
conséquence de la réaffirmation du principe des comp d’attributions -> quelle est la base juridique et qui
est compétent ? C’est pourquoi on parle de base juridique car c’est l’idée que on va rechercher
systématiquement la base juridique pour mener à bien tel ou tel objectif ou compétence. Et la base
juridique permet de savoir si c’est les Etats ou l’U qui est compétent.

A) Les enjeux du choix de la base juridique

Dans un contexte où on voit savoir qui exerce les compétences. La base juridique est donc indispensable à
toute législation, il faut déterminer sur quel fondement juridique on agit. Toute action doit être rattachée à
une politique de l’UE. Et, ce choix de base juridique va déterminer également les procédures
décisionnelles, la nature des actes…

L’identification de cette base présente deux dimensions complémentaires : d’abord c’est une garantie de
sécurité juridique. En effet, un acte qui va créer des effets juridiques, sa force obligatoire il l’emprunte à
une disposition de droit sur laquelle il se base. Cette obligation de recherche la bonne base permet une
clarté et une prévisibilité du droit. Il peut y avoir donc plusieurs conséquences -> soit le traité prévoit que
pour telle compétence on prend tel type d’actes, parfois on peut laisser le choix (règlement ou directes ou

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ne rien dire du tout). Mais ça ça ne change peu de choses à la sécurité juridique des personnes à qui on
applique l’acte. Au dela de trouver la bonne base, cette base doit être indiquée dans l’acte.

Son autre dimension est : importance de nature constitutionnelle. Le choix de la base va déterminer la
procédure à utiliser, procédure législative spéciale ou ordinaire, l’équilibre des pouvoirs entre les
institutions. Cette perspective permet aussi pour le droit de l’UE basé sur le principe d’attribution des
compétence de savoir jusqu’où l’U peut aller. Dans le droit de l’U on peut avoir des compétences de
coordination ou d’harmonisation. Si on veut faire quelque chose dans un domaine spécifique et qu’on a
deux bases juridiques au choix : une qui permet d’harmoniser la législation dans tous les EM et une autre
qui permet juste de coordonner les EM. L’identification de la bonne base va avoir un gros impact sur la
porte de l’acte. La cour de justice fait un contrôle strict de la motivation qui doit permettre de se rendre
compte du fait que la base qui a été choisie est ou non la plus appropriée (se fonder sur des éléments
objectifs de contrôle juridictionnel, parmi lesquels figure la finalité et le contenu de l’acte (CJCE, 11 juin
1991, Dioxyde de titane). Le principe d’attribution conduit a ce que l’on fasse un choix de base juridique
qui est un préalable indispensable pour savoir si l’U est compétente, quelle procédure va être appliquée, la
nature de l’acte, permet une sécurité juridique et on peut considérer que ça a une dimension
constitutionnelle car ça règle l’équilibre des pouvoirs et les rôles respectifs des institutions + contrôle par la
cour de justice.

B) Le contentieux de la base juridique

Ce sont les disputes qu’il peut y avoir sur le problème de choix de la base juridique. Il faut retenir que si la
législation envisagée se rattache à un domaine dans lequel l’U à la compétence alors il n’y a pas de
problème. Le problème c’est que dans certains cas, la législation va concerner plusieurs domaines en
meme temps avec des compétences variables pour l’UE : ex la réglementation sur les paquets de cigarettes
= question de commerce de produits mais en même temps objectif de santé publique. Quel domaine faut il
alors choisir ?

Dans des situations où i l y a deux ou plus de domaines concernés, la première façon de résoudre la
difficulté, c’est appliquer la théorie de la double ou pluralité de bases juridiques. On prend toutes les
bases juridiques des domaines concernés par la législation en cause mais le problème c’est qu’on peut
avoir des bases juridiques avec des procédures différentes (consultation, coopération, co-décision…). Cette
théorie a donc été abandonnée. Et un arrêt de la CJCE du 26 mars 1987 abandon de cette théorie pour
le principe de l ‘unicité de la base juridique -> il n’en faut qu’une. Comment faire our trouver la bonne
base ? On va chercher un critère dans le but principal poursuivi par la législation, son contenu et son
économie générale. Si la législation sur la cigarette par exemple prévoit de changer couleur, mettre des
photos dégeu dessus on dit que la législation va tendre vers n objectif de santé publique et si on voit que
la législation prévoit que les paquets soient que en carton recyclé par exemple on sera dans un centre de
gravité de circulation des biens. Par un arrêt de la CJCE du 17 mars 1993 on reconnait ce nouveau
principe du centre de gravité. Dans ce processus d’unicité on peut avoir une approche plus ou moins
extensible mais il faut se rappeler que le problème de la base juridique vaut pour la législation interne de
l’U et pour les accords externes. Il est possible a titre exceptionnel de combiner si on ne trouve pas un
principal et un accessoire -> arret CJCE du 10 janvier 2006 « "ainsi que la Cour l'a jugé, en substance, aux
points 17 à 21 de l'arrêt Dioxyde de titane, précité, le recours à une double base juridique est exclu lorsque
les procédures prévues pour l'une et l'autre de ces bases sont incompatibles et/ou lorsque le cumul de
bases juridiques est de nature à porter atteinte aux droits du Parlement ».

§3 - L’ajustement des compétences permettant de contourner le caractère strict du principe


d’attribution des compétences

C’est un phénomène important dans la construction européenne et dans le développement de son droit.
C’est ce qui va permettre une sorte de dynamisme et d’intégration de l’UE qui va contourner les écueils
d’une lecture trop stricte du principe d’attribution. Le soucis c’est qu’il est délicat de faire la distinction et

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de comprendre le phénomène car bcp de questions : la reconnaissance de la compétence, son caractère


exclusif ou partagé.

Pour l’instant le principe que l’on voit d’ajustement des compétences est toujours fais au profit de l’UE.

A) Les compétences implicites

Certaines compétences de l’UE lui ont été reconnues par le juge et cette interprétation volontariste. C’est
en fait une technique d’interprétation qui caractérise l’interprétation de la CJCE : méthode théologique =
interprétation selon les objectifs poursuivis.

La théorie des compétences implicites signifie qu’une organisation ou une institution ne possède pas
seulement les pouvoirs qui lui sont expressément reconnu par sa charte constitutive mais également
tout autre pouvoir qui lui sont nécessaires pour atteindre ses objectifs.

La cour a mis en oeuvre le raisonnement fondé sur l’effet utile pour admettre des compétences de
prolongement que l’on va appeler compétences implicites. On a une compétence attribuée de manière
explicite à l’UE mais un truc n’est pas attribué et pour garantir l’effet utile de la compétence explicitement
attribuée à l’UE, il faut lui reconnaitre un complément, prolonger sa compétence de manière implicite pour
qu’elle ait pleine effectivité. = interprétation dynamique des compétences.

Dès 1956 on a commence à faire cette technique là.

Les compétences implicites peuvent être internes ou externes. L’exemple de compétences implicites =
CJCE a déduit des compétences externes implicites à partir de compétences internes explicites.
Compétence interne = capacité d réglementer la libre circulation au sein du marché intérieur, la
compétence interne encore peut être la compétence pour réglementer la fabrication de tel ou tel produit
ou organiser le marché du transport routier. La competence externe = la même chose mais en dehors de
l’UE , donc dans les rapports avec les EM, des entités externes. Signer un accord pour importer ou signer
des produits du marché intérieur en provenance ou à destination = compétence externe.
Une compétence explicite = compétence donnée par les traités. Une compétence implicite = quelque
chose que l’on déduit soit d’un objectif, de l’effet utile d’une compétence explicite. de manière à ne pas
porter atteinte à la pleine portée de la compétence interne. LA CJCE s’inspire des compétences déjà
reconnues en droit interne de l’UE pour lui donner l’équivalent en matière externe -> CJCE, 31 mars 1971,
AETR. -> Théorie du parallélisme des compétences.

Cette théorie nous dit que dès lors que l’U a reçue compète pour légiférer dans son ordre interne elle se
trouve nécessairement compétente pour conclure des accords avec des pays tiers dans le même domaine.
= super vecteur d’extension des pouvoirs de l’UE.

Mais cette théorie à connue une importante limitation dans l’avis 1/94 de la CJCE le 15 novembre 1994. On
ne reconnait pas de compétence implicite si la compétence explicite n’a pas été exercée au préalable.

B) Les compétences subsidiaires

Directement dans les traités il a été envisagé de reconnaître ces compétences dans l’hypothèse d’une
inadéquation entre un objectif assigné explicitement et les compétences nécessaires à sa réalisation.

Cette réserve de compétence, contenue pour le traité de Rome à l'article 308 (ex 235), autorise le Conseil,
statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission et après consultation du Parlement européen, à
prendre " les dispositions appropriées ", ce qui ouvre une large marge de manoeuvre, permettant
d'adopter tout type d'acte, interne ou externe, de créer des organes (Fonds Européen de Développement
Régional), ou de lancer des politiques nouvelles (protection de l'environnement ou des consommateurs
dans les années 1970, alors que les traités ne conféraient pas ces compétences aux Communautés).

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Pour mettre en oeuvre ce système il y avait 4 conditions de fonds qui aujourd’hui on le retrouve à l’article
352 du TFUE. A l’époque les 4 conditions de fonds étaient : 1. La nécessité d’une action 2. Action
s’inscrivant dans le fonctionnement du marché commun 3. qui devant concourir à la réalisait fondue des
objets de l communauté à l’époque 4. Le traité ne devait pas avoir prévu les pouvoirs d’actions requis à cet
effet.

Après une utilisation intense de ces compétences subsidiaires, elles se sont mises en retrait car il y a eu une
extension des compétences explicites dès l'acte unique européen et dans les traités successifs.

CJCE avis 2/94 du 28/03/1996 : l’article 308 peut il donner compétence à la communauté pour adhérer à la
CvEDH ? CJCE a refusé, donc il y a quand même des limites.

Aujourd'hui, on le retrouve à l'article 352 du TFUE qui encadre le dispositif avec quelques adaptations :

- On ne parle plus du lien avec le marché intérieur


- On ne peut pas le faire pour la PESC
- rappelle principe d’attribution de manière stricte
- cantonne l'extension des domaines à ce qui est définit dans articles
- interdit les possibilités de révision déguisée du traité
- implique mobilisation des parlements nationaux à travers le contrôle du principe de subsidiarité

C) Le principe de préemption

Les compétences reconnues ou attribuées à l'Union Européenne sont en général des compétences
partagées. Ça signifie que leur reconnaissance à l'Union ne prive pas les états membres de toute
compétence normative dans le même domaine.
Il y a donc un système de concurrence entre l'Union et les états de membres. C'est le principe de
préemption qui organise cette concurrence.

Art 4 TFUE : l'union dispose d'une compétence partagée avec les états membres lorsque l'union lui attribut
une compétence qui ne relèvent pas des domaines visés dans les articles 3 et 6.

Ça signifie que par principe, toutes les compétences reconnues à l’UE sont partagées sauf exception.
Comment organiser cette répartition ?
→ Pendant longtemps, c'est en jurisprudence que l'on s'est organisé.
→ Depuis le traité de Lisbonne, la répartition des compétences est formalisée ce qui permet de
relativiser l'importance de cette théorie.

1. Théorie classique de la préemption avant Lisbonne : le principe de substitution

Traditionnellement, cette théorie était gouverné par le principe de substitution. C'est à dire que la
progression des compétence de l’UE réduisait graduellement les compétences des états. Donc tant
que l'union n'exerce pas sa compétence, les états restent compétents, sous réserve de respecter les
dispositions générales des traités, les PGD et surtout l'obligation de coopération loyale (article 4
paragraphe 3 du TUE).

Lorsque l'union a exercé sa compétence mais pas dans son intégralité, les états peuvent intervenir dans
les morceaux qu'elle n'a pas encore exercé (toujours sous réserve de ne pas entraver l'action de l’union).

L’exercice exhaustif de sa compétence par l’union, c'est à dire l'exercice de l'intégralité de sa compétence
par l'union met fin au partage et exclu toutes dispositions divergentes et autonomes des états membres
puisqu'ils ne peuvent plus intervenir.
C'est ce qu'on appelle la compétence exclusive par exercice.

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2. La régression issue du Traité de Lisbonne

Le traité de Lisbonne a opéré 2 choses :

- un freinage : C’est dire que lorsque l'union mène une action dans un domaine, le champs
d’application de cet l’exercice de compétente ne couvre que les éléments régis par l'acte en question, il ne
couvre pas tout le domaine.

Protocole 25 «lorsque l'Union mène une action dans un certain domaine, le champ d'application de cet
exercice de compétence ne couvre que les éléments régies par l'acte de l'Union en question et ne couvre
donc pas tout le domaine» → C'est cette idée qui se traduit par le freinage

- une inversion de la substitution : Le partage des compétences n’est plus conçu comme évoluant
inéluctablement vers l'exclusivité des compétences de l'union par exercice. On le fait en prévoyant un
mécanisme de retour en arrière. Ainsi, si l'union exerce la compétence, elle prend le pas sur les états
membres. Si elle cesse d’exercer sa compétence, les états membres récupèrent la compétence. C'est un
principe de renationalisation.
Cette notion est prévue à l'article 2 paragraphe 2 du TFUE «Lorsque les traités attribuent à l'Union une
compétence partagée avec les États membres dans un domaine déterminé, l'Union et les États membres
peuvent légiférer et adopter des actes juridiquement contraignants dans ce domaine. Les États membres
exercent leur compétence dans la mesure où l'Union n'a pas exercé la sienne. Les États membres exercent
à nouveau leur compétence dans la mesure où l'Union a décidé de cesser d'exercer la sienne.» Le détail se
trouve dans la déclaration n°18 concernant la délimitation des compétences.

SECTION 2 - La typologie des compétences attribuées

Pendant longtemps, la répartition des compétences entre les communautés et les états membres ne sont
pas formalisées dans les traités. C'est la jurisprudence s’en est chargée, ce qui a fait que les choses étaient
assez confuses. C'est avec l'usage que s'est imposée l'idée du binôme compétences exclusive/
compétences partagée. On commence à l'évoquer à l'occasion du traité de Maastricht dans le concept du
principe de subsidiarité, mais c'est assez prudent. Le traité de Lisbonne va considérablement éclaircir la
solution avec une véritable typologie des compétences de l'union.

→ compétences exclusives : article 2 paragraphe 1 et article 3 du TFUE. Matières dans lesquelles


les états membres ont définitivement et irrévocablement abandonné toute possibilité d’action
→ compétences partagées : article 2 paragraphe 2 et article 4 du TFUE. Matières dans lesquelles
les états membres comme l'union ont vocation à agir
→ compétence d’appuis, de coordination ou de complément : article 2 paragraphe 5 et article 6
du TFUE
→ compétences particulières (pour la PESC, l'emploi...) : article 2 paragraphe 3 et 4 et article 5 du
TFUE
L’articulation des compétences se fait sur la base d'un schéma général.

§1 - Les compétences exclusives

Les compétences exclusives apparaissent à l'article 2 paragraphe 1 du TFUE : «lorsque les traités
attribuent à l'Union une compétence exclusive dans un domaine déterminé, seule l'Union peut légiférer et
adopter des actes juridiquement contraignants, les États membres ne pouvant le faire par eux-mêmes que
s'ils sont habilités par l'Union, ou pour mettre en œuvre les actes de l’Union»

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La liste des domaines de compétences apparaît à l'article 3 du TFUE qui liste les compétences exclusives
de manière plus détaillée :

- union douanière

- règles de concurrence

- politique monétaire

- politique commerciale commune

- conservation des ressources biologiques de la mer

On pourrait distinguer 2 types d’exclusivité :

- par nature : la compétence est par essence exclusive


→ On ne peut pas partager la compétence
→ Elle ne pourra pas être renationalisée
→ Ne peut pas perdre sa nature sans révision des traités

- par exercice : à la base elle est partagée mais puisque j'ai exercé ma compétence, je suis le seul à être en
charge
→ Elle peut concevoir un partage
→ Elle pourra être renationalisée
→ Elle a une forte attractivité pour l'union car plus elle va exercer de compétence, plus elle va en
récupéré de manière exclusive

Dans les 5 domaines listé par l'article 3 du TFUE la compétence exclusive de l'union est à la fois interne
et externe. Au paragraphe 2 de cet article, il est prévu que «Union dispose également d'une compétence
exclusive pour la conclusion d'un accord international lorsque cette conclusion est prévue dans un acte
législatif de l'Union, ou est nécessaire pour lui permettre d'exercer sa compétence interne, ou dans la
mesure où elle est susceptible d'affecter des règles communes ou d'en altérer la portée.»
Ça signifie que si c'est exclusif par nature, c’est forcément interne et externe. Si c'est exclusif, ça permet de
reconnaître une compétence implicite. Ça signifie donc que cet article pourrait imposer un caractère
exclusif aux compétences externes implicites.

Le traité de Lisbonne aimerait une vision plutôt restrictive de l’implicite


Synthèse dans un arrêt : avis 2/15 CJUE du 16/5/2017 sur un T de libre-échange avec Singapour : http://
c u r i a . e u r o p a . e u / j u r i s / d o c u m e n t / d o c u m e n t . j s f ?
text=&docid=190727&pageIndex=0&doclang=fr&mode=lst&dir=&occ=first&part=1&cid=1679346

Si on est dans le cadre d'une compétence exclusive mais qu'il y a une carence de l’UE, il est possible pour
les états membres d’agir pour faire face à une situation d'urgence

Affaire de la vache folle : l'Union n'a pas pris de règle d'embargo sur l'importation de viande britannique
et les états membres ont pris des mesures unilatérales avant que l'union ne prenne ces mesures alors
qu'elle disposait d'une compétence exclusive par exercice dans ce domaine

Une fois la situation terminée, l'UE récupère la compétence et si elle comble la carence, les états sont
obligés d'enlever leur législation.

§2 - Les compétences partagées

C'est le point le plus critique, le plus difficile et parfois qualifié de «zone grise» . Comme ce sont des
compétences partagées, les états ont voix à celles ci et ils y a un certain enjeu pour eux, donc ils veulent
défendre ces compétences et instituer des gardes fous pour contrer toutes dérives de l’UE en terme de
prise d'acte dans ces domaines.
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Très logiquement, lorsque l'UE mène action dans un domaine, le champs d’application ne couvre que les
éléments régis par acte de l’UE et pas dans tout le domaine. C'est l'article 2 paragraphe 2 du TFUE qui
organise la concurrence.

Dans le cadre des compétences partagée, les états et l'Union peuvent adopté des actes juridiquement
contraignants. C'est la compétence par principe. Ainsi, si la compétence n'est pas indiquée comme
exclusive, alors elle est partagée. C'est donc le type de compétence de droit commun, ce qui empêche le
système de liste.

On trouve tout de même une liste à l'article 4 du TFUE mais celle-ci n’est pas fermée :

- marché intérieur
- politique sociale
- cohésion sociale, économique et territoriale
- environnement
- protection des consommateurs
- énergie
- l'agriculture
- la pêche
- les transports
- les réseaux trans européens
- l'espace de liberté, de sécurité et de justice
- des éléments de santé publiques
Les domaines sont très variés.

La compétence partagée va se caractériser par une dualité d’interventions possibles. Mais l’Union garde
une marge de manoeuvre plus grande :
- elle n'est pas obligée d’exercer toute la compétence
- elle n'est pas obligée de le faire depuis départ

Comme c'est très souple, il faut tout de même organiser une certaine régulation de l'exercice de ces
compétences partagées et la régulation est opérée par le principe de subsidiarité. Autrement dit,
l'exercice par l'union de la compétence ne découle pas automatiquement du non exercice par les états
membres de la leur, mais de la réalisation des conditions de la subsidiarité.

§3 - Les compétences d’appui, de coordination ou de complément

Toutes ces compétences peuvent être regroupées sous l'expression de «compétences complémentaires».
Ça montre qu'elles sont marginales et accessoires. Ces compétences se développent dans les domaines
dans lesquels l'union ne dispose d’aucune compétence normative.

2 situations existent puisque l’Union ne peut rien faire :

- soit l'union se borne à coordonner l'action des États membres.


Coordonner les politiques économiques : elle peut coordonner mais ne peut pas décider que tout le
monde investit dans un certain domaine

- soit l'union accompagne et encourage les actions des États membres


→ si vous faites tel truc je mettrai un peu d’argent mais je n'ai pas la possibilité de le faire
tout seul
Ça vient de l'époque du traité de Maastricht et ça renvoi aux compétences d’éducation, de culture, de
santé et d'industrie.

Il est interdit à l’UE d’entreprendre un quelconque processus d’harmonisation des législations nationales.
Elle peut juste encourager les programmes dans des domaines. Programme d'encouragement de l'union

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dans le domaine de l'éducation : le programme Erasmus


C'est venir en plus de l'action des état membre, mais pas supplanter leurs actions.
Avec le traité de Lisbonne, on simplifie un peu les choses puisque on a maintenant cette catégorisation.

En matière de coordination, on a maintenant 3 catégories de compétences particulières dont la PESC. Dans


ces compétences complémentaires, l'idée principale est de brider l'action de l'union, la limiter à quelque
chose de léger. C'est à dire ne pas remplacer l'action des états.

CHAPITRE 2 - L’EXERCICE DES COMPÉTENCES

SECTION 1 - Les principes de subsidiarité et de proportionnalité

Il y a d’autres règles que la répartition des compétences par l’attribution. Il faut voir comment ses
compétences vont maintenant être exercées.
Art 5 du TUE -> pose les principes de subsidiarité et de proportionnalité pour régir l’exercice des
compétences de l’Union. -> conscience de l’augmentation des compétences de l’Union (à partir du traité
de Maastricht i faut organiser l’exercice les compétences).

§1 - Le principe de proportionnalité

Concerne toutes les compétences : partagées ou exclusives.


Quand on confère une compétence à l’Union ou à un EM on lui donne la capacité à adopter des actes. En
DUE adoption des compétences fonctionnelles -> il faut un but. Il faut donc assurer que l’acte adopté est
limité au but poursuivi. Imposant pour régulation des compétences et rassurer les Etats.

Ce contrôle de proportionnalité doit légitimer l’exercice d’une compétence par l’Union ou les EM. Mais
aussi ça permet aux EM de poursuivre leurs propres objectifs nationaux tant qu’ils n’entravent pas les
objectifs de l’Union.

A) Fondement du principe

Source = droit allemand.


- Principe utilisé même avant le traité de Maastricht. -> exercice dans le traité CEE (domaine agricole,
justification des entraves à la libre circulation des marchandises) plutôt comme PGD.
- Véritable consécration dans le traité de Maastricht « l’action de la communauté n’excède pas ce qui est
nécessaire pour atteindre les objectifs du présent traité ».
- Traité de Lisbonne transfert ce début de principe du TCE à l’article 5§4 du TUE. Ca devient donc un grand
principe communautaire : « En vertu du principe de proportionnalité, le contenu et la forme de l'action de
l'Union n'excèdent pas ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs des traités ».

Principe de proportionnalité comme PGD : CJCE, 13 nov. 1990, aff. C-331/88, The Queen c/ Ministry of
Agriculture, Fisheries and Food, ex parte Fedesa e.a.

B) Le champ d’application de ce principe

S’applique à toutes les compétences car il est dans le TUE. Ça le rend opposable dans le champ des
compétences partagées ou exclusives. Pas de limite, il s’applique rationae personae tant à l’Union qu’aux
Etats.

Pour l’Union : application aux institutions et organes de l’UE dans tout ce que l’UE va faire (sanction
financière, acte administratif…).

Pour les EM : Doute. Dans le TUE on ne parle pas des EM mais pourtant ce principe s’applique aussi. Le
juge a statué en faveur de l’opposabilité aux EM du principe de proportionnalité principalement car avant

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c’était un PGD UE.


-> Les EM vont être visés par cet article lorsqu’ils mettent en oeuvre le droit de l’UE.

Une adoption d’un acte par l’UE dans un domaine n’empêche pas les EM de prendre une mesure dans
le même domaine pour être plus protecteur (mesure + protectrice).
Par là les EM exercent une compétence organisée par le droit de l’UE, c’est par que le droit de l’UE le
permet. Mais la mesure protectrice c’est l’EM qui la détermine. Donc, le CJUE dit, puisque on part d’une
mesure du droit de l’UE pour une mesure de droit national : « en adoptant des mesures plus sévères, les
États membres exercent toujours une compétence réglée par le droit communautaire, étant donné que
celles-ci doivent, en tout cas, être compatibles avec le traité. Néanmoins, la définition de l'étendue de la
protection à atteindre est confiée aux États membres. Dans ce contexte, dans la mesure où il s'agit
d'assurer l'exécution des exigences minimales prévues par la directive, le principe communautaire de
proportionnalité exige que les mesures nationales soient appropriées et nécessaires par rapport aux
objectifs poursuivis. En revanche, et pour autant que d'autres dispositions du traité ne soient pas
impliquées, ce principe ne trouve plus à s'appliquer en ce qui concerne les mesures nationales de
protection renforcées prises en vertu de l'article 176 CE et dépassant les exigences minimales prévues par
la directive ». - CJCE, 14 avr. 2005, aff. C-6/03, Deponiezweckverband Eiterköpfe. Ca veut dire que dès
que les EM dépasse le droit de l’UE alors ce dernier ne s’applique plus aux EM et les EM dont
discrétionnaires.
Dès lors que c’est couvert par le DUE alors principe de proportionnalité à respecter, si ça dépasse, on
peut ne pas respecter le principe.

Le principe recouvre 3 éléments :


- caractère nécessaire de la mesure
- caractère approprié à la réalisation de l’objectif
- absence de disproportion au sens de la limitation au strict nécessaire

CJCE 10 décembre 2002 British American Tobacco et Imperial Tobacco-> la Cour vérifie qu’il n’existait
pas de mesures alternatives permettant d’atteindre à l’objectif aussi efficacement tout en restreignant dans
une moindre mesure mieux les droits des fabricants. L’acte ne doit pas dépasser ce qui est approprié et
nécessaire à la réalisation de l’objectif. Mais si on a un choix entre plusieurs mesures pour le même but alors
il faut choisir la mesure la moins attentatoire, la moins disproportionnée.

C) Le contrôle du principe de proportionnalité

Guide d’action -> il faut choisir la mesure la plus appropriée. C’est aussi un frein car tout excès sera
condamné.

Si ce contrôle est trop rigoureux alors ça prive le L de son pouvoir discrétionnaire d’appréciation et
d’opportunité et inversement. Il faut donc trouver un équilibre.

On se cantonne à l’examen de l’erreur manifeste d’appréciation dans le contrôle de proportionnalité dès


lors que le L a un pouvoir de libre appréciation. Le contrôle une fois fait on reprend les trois points. Elle
consiste en une disproportion excessive entre les faits et la décision prise par l’administration sur leur
fondement.

CJUE, 8 avril 2014, Digital Rights Ireland ltd, aff. C-293 et 594/12. « Dès lors que des ingérences dans
des droits fondamentaux sont en cause, l'étendue du pouvoir d'appréciation du législateur de l'Union peut
s'avérer limitée en fonction d'un certain nombre d'éléments, parmi lesquels figurent, notamment, le
domaine concerné, la nature du droit en cause garanti par la Charte, la nature et la gravité de l'ingérence
ainsi que la finalité de celle-ci ». Contrôle strict de la directive car ça porte atteinte à un droit fondamental.
Plus c’est quelque chose de garanti et strict et plus il y aura un contrôle.

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§2 - Le principe de subsidiarité

L’exercice par l’UE de compétences partagées est subsidiaire par rapport à l’exercice des compétences
individuelles par chaque EM. Le  principe de subsidiarité  consiste à réserver uniquement à l'échelon
supérieur – ici l'Union européenne  (UE) – uniquement ce que l'échelon inférieur – les États membres de
l'UE – ne pourrait effectuer que de manière moins efficace.

A) Consécration du principe

Dès lors qu’il y a un problème on doit trouver la solution au plus près du problème et au plus près de
chaque individu. Idée de proximité. On sollicite donc l’échelon supérieur que si l’échelon inférieur n’est pas
en mesure de prendre la décision appropriée pour solutionner le problème.

Dans les structures étatiques fédérales, ex allemand -> priorité d’action aux Etats fédérés sur le principe de
la base de subsidiarité.

1ere mention dans l’acte unique européen dans le domaine de l’environnement spécifiquement.
C’est un frein au développement de l’UE mais également un moteur.

B) Dé nition

Traité de Lisbonne on sort de la dialectique EM/Union. Mtn ca concerne un domaine régional et local
également.
Art 5§3.
Les parlements nationaux veillent au respect de ce principe conformément à la procédure prévue dans ce
protocole. En cas d’atteinte à ce principe par l’UE si elle veut prendre un acte, une directive ou un
règlement.

1. Les critères

Compétences autres que exclusives. ON donne une priorité d’action au niveau inférieur pour une
intervention d’une dimension européenne (régional, local, central de l’EM). 2 critères cumulatifs :

- un critère négatif objectif : insuf sance du niveau étatique.


- Critère positif subjectif : idée d’une valeur ajoutée qui résulterait du niveau supérieur (cad de l’UE)

2. Articulation des critères

Comment faire pour pondérer ces critères. Depuis le traité de Lisbonne il n’y a pas de lien entre l’absence
ou insuffisance étatique et la valeur ajoutée de l’Union. Il faut donc que l’UE arrive à prouver une
insuffisance mais ca ne suffira pas à prouver que l’UE peut agir, il faut prouver sa valeur ajoutée.

Impératif de cohérence qui rentre aussi en ligne de compte pour la valeur ajoutée.

C) Le contrôle et la sanction du principe de subsidiarité

Soit un contrôle politique soit juridictionnel, a priori ou a posteriori.

Contrôle politique était très faible et on a souhaité le renforcer. -> convention sur l’avenir de l’Europe,
avancée reprise dans le traité de Lisbonne.
-> On a institué un contrôle politique a priori. Les parlement nationaux ont le rôle principal car tous les
projets actes adm de l’UE sont transmis aux parlements nationaux qui doivent se prononcer sur le respect
du principe de subsidiarité.
SI une objection est formée au parlement européen, à la commission et au conseil, il faut en tenir compte
(conseil); Aussi les parlements peuvent contraindre l’auteur du projet d’acte législatif de l’UE à réexaminer
le projet s’il reçoit (l’UE) des avis motivés provenant d’1/3 des voix provenant des parlements nationaux.

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fi


fi

Comité des régions = rôle pour contrôler le respect de ce principe. Ça représente les CL des EM donc on
veut rapprocher la décision du niveau local.

Une fois l’acte pris, la seul chose qu’il reste est contrôle juridictionnel a posteriori (CJUE). Exerce dans le
cadre du contrôle de légalité, contrôle en annulation. Au plan procédural il faut faire apparaitre dans la
motivation de l’acte que la question de la subsidiarité a été examinée. Il y a aussi un contrôle au fond, mais
ce contrôle peut substituer son appréciation à celle du législateur et donc ne fasse qu’un contrôle de
proportionnalité (une sorte de contrôle minimal des erreurs graves = erreur manifeste). La CJUE ne qualifie
pas le contrôle de subsi et peut donc se permettre une liberté plus grande dans ce dernier.
CJCE, 10/12/2002, British American Tobacco et Imperial Tobacco. Est ce que l’action de l’UE a une
valeur ajoutée pour limiter l’entrave à la libre circulation.

SECTION 2 - L’exigence de cohérence

Traité de Lisbonne -> cohérence dans toutes les politiques et actions de l’UE (art 7 TFUE).
Cette cohérence s’applique via les clauses transversales. Ces clauses sont formulées la 1ere fois dans le
traité de Maastricht dans le domaine de l’environnement spécifiquement : les exigences de la protection de
l’environnement sont intégrées dans la mise en oeuvre des oléiques ou action de l’UE .
Clause égalité H/F (art 8 TFUE); protection des consommateurs (art12 TFUE); non discrimination (art 10
TFUE)….

Risque de contradiction ? Comment devenir une classe transversale ?

On peut distinguer deux catégories de clauses :


- clauses qui portent sur des domaines correspondant à des domaines politiques de l’UE
(domaine social, consommateur, environnement) : on essaye ici d’atténuer le cloisonnement.
- clauses qui portent sur des domaines généraux : éléments qui constituent des éléments
fondamentaux de l’action européenne (ex : celles sur l’égalité H/F, sur les discriminations).

SECTION 3 - Les formes de différenciation

Différenciation de statuts juridiques des EM (alors qu’il est censé y avoir une égalité de traitement).
Traité d’Amsterdam -> consacre la coopération renforcée. Différenciation juridique durable entre les EM.

§1 - Les causes des différenciations

Il existait et toujours des régimes transitoires (notamment quand on intègre l’UE).


Différenciation plus exceptionnelle à l’art 350 du TFUE -> Benelux.
La différenciation trouvée dans les accords de Shengen. Certains ont signés un accord fondamental à
Shengen et ils n’était que 5. Toute l’UE de l’époque n’avait pas signé l’accord.
Différenciation politique -> Danemark conserve sa monnaie spéciale.

Aujourd’hui classification fondée sur le degré de liberté que les Etats peuvent conserver, 3 sortes de
géométrie variable :
- réglementée : par exemple les périodes transitoires dans l'adhésion
- ouverte : les E sont autonomes, chaque Etats decident ou non d’activer le cadre proposé par l’UE
- Hors traités : Shengen, participation à l’OTAN…
On peut donc classer les Etats. Il y aussi le noyau dur : Etats qui participent à tout et qui n’ont pas bcp de
libertés. Il est possible par la différenciation de passer du noyau dur pour aller plus loin que ce que l’on
aurait eu pour se mettre d’accord.
La crise de 2007 et celle du covid remet cette question de différenciation en scène.

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Classification en trois groupes de différenciation :
- Europe a plusieurs vitesses = différenciation rationae temporis. Permettre aux Etats de rattraper les
autres , c’est juste un changement de rythme mais chaque Etats appliquent la même chose au final.
- Différenciation rationae loci, Europe à géométrie variable -> Etat échappe pendant une durée déterminée
à certaines politiques de l’UE.
- Europe a la carte, différenciation en fonction du domaine -> Etat choisi a sa guise les politiques pour
lesquelles il entend se joindre aux autres au sein de l’UE

§2 - Les formes variées de différenciation

A) Les opt-out

Permis au Royaume Unis dans les accords de Shengen de déroger à la communautarisation de certains
éléments aux frontières via un protocole annexe au traité d’Amsterdam. A la base on est en dehors et on a
la possibilité de renoncer à l’exception pour rentrer dans le mécanisme classique = clause opt-out.
Danemark : opting-out pour des matières spécifiques aussi.

C’est l’Etat qui décide après avoir informé les EM et avoir satisfait aux critères. SI on bénéfice d’un opt-out
on peut demande à l’inverse aussi de faire un opting in pour demander à y participer.

Coopération renforcée -> on est plus dans une différenciation pour limiter les compétences de lUE mais
pour être dans un autre domaine.

B) Les coopérations renforcées

Clauses generales inscrites dans le TUE et clauses spécifiques dans le TFUE.


Permises à partir d’Amsterdam mais utilisées qu’à partir de 2010 entre 9 Etats en matière de choix de la loi
applicable au divorce.
C’est lorsque l’on ne trouve pas de positions communes au sein de l’UE.

ART 326 à 334 TFUE. L’objectif de ces coopérations est de permettre dans le cadre du traité sans porter
atteinte à celui-ci et aux actes arrêtés pour son application, à un groupe d’Etats membres représentant une
masse suffisante, d’aller de l’avant tout en laissant la faculté aux autres de se joindre à eux.

Art 20 TUE pose les principes généraux. Ces coopérations doivent viser «  à favoriser la réalisation des
objectifs de l'Union, à préserver ses intérêts et à renforcer son processus d’intégration  ». Il faut faire
progresser l’UE.

Quelles sont les conditions ? Art 326 à 334 du TFUE.


- La coopération doit respecter les traités de l’Union. Il faut respecter les droits de l’Union.
- Doit respecter les limites de compétences de l’Union et ne peut pas porter sur des compétences
exclusives.
- Ne doit pas porter atteinte au marché intérieur ni à la cohésion économique et sociale.
- Nombre minimum d’Etats : 9
- Doit être ouverte à tous les EM, ce n’est jamais de la différenciation définitive.
- Engagées que lorsque le conseil a établi que les objectifs recherchés par cette coopération ne peuvent
pas être atteint dans un délai raisonnable par l’Union. Il faut d’abord que l’UNion ait tenté quelque chose.

La proposition doit venir de la commission européenne. Mais les Etats peuvent faire une demande. C’est la
commission qui apprécient les éléments lorsqu’elle reçoit une initiative des EM.
Décision prise par le conseil à la majorité qualifiée.

La CJUE peut contrôler le respect des conditions pour une coopératif renforcée et on peut en contester la
validité.

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Si on veut adopter un acte juridique dans le cadre de la coopération Nil faut alors renforcer les procédures
exposés par les traités européens (vote à la majorité qualifiée…). Par contre, les frais ne sont supportés que
par les Etats qui y participent. Les Etats qui n’y participent ne doivent pas l’entraver. Les Etats de la
coopération se différencient dans leurs statuts car les objectifs recherchés par cette coopération ne
s’appliquent que pour eux.

Critiques : trop rigide, risque de morcellement au droit de l’UE. Mais on peut dire aussi que c’est un
mécanisme incitatif à aller plus loin, plus vite. Ça permet d’éviter les blocages et inciter les Etats qui n’ont
pas voulu participer à participer par la suite.
Inconvénient : système à deux vitesses -> séparation de vitesse entre les Etats.

CHAPITRE 3 - L’EXECUTION DU DROIT DE L’UE

SECTION 1 - L’articulation des compétences d’exécution entre l’Union et les EM

Compétence d’execution relève en principe des EM et à l’échelle de l’UNion ce pouvoir exécutif est
partagé entre la commission et le conseil.

§1 - Le principe d’administration indirecte

Largement pratiqué dans les structures fédérales. Raison politique -> la plupart des politiques
communautaires = partagées donc pour la mises en oeuvre de celles ci, il aurait été très couteux de prévoir
2 adm distinctes pour les mettre en pratique. Ce principe n’est pas qu’une volonté politique des EM et ça
résulte de la nature même des compétences et politiques de l’Union. L’UE n’assure pas l’exécution de ses
propres actes mais les EM en sont chargés. Chaque EM va exécuter la disposition de l’UE dans son
propre territoire et l’exécution de cette compétence est donc déléguée aux EM pour l’exercer sur leur
territoire.
Dans le cadre des compétences partagées ce principe est indispensable. Le niveau d’intervention varie
entre les EM et l’Union et ca impose que l’exécution reste par principe aux EM car ce sont eux qui vont
exercer à titre principal ces compétences partagées.

Sur le plan juridique ce principe est lié au principe de coopération loyale (art 4§3 du TUE). Ce principe
oblige les EM a prendre toute mesure en vue d’exécuter le obligations découlant des traités. Respect et
assistance mutuelle dans l’accomplissement des missions qui découlent des traités.
Le traité de Lisbonne va confirmer l’importance de ce principe.

§2 - La fonction d ‘exécution

A) Le rôle central de la Commission européenne

Hypothèse où la mise en oeuvre des actes juridiquement contraignants de l’UE impose des actes
d’exécution et alors il est possible que l’acte prévoit en lui même de conférer ces compétence s
d’exécution à la Commission ou au Conseil dans des cas spé. (Art 291 §2 TFUE).

Un domaine où ce principe est renversé -> Conseil dans le domaine de politique étrangère et sécurité
commune (PESC).

Possible de déléguer la compétence d’exécution a des organismes non prévus par les traités ->
encadrement par la CJUE. Interdiction à une institution européenne d’accorder a un organisme de l’UE un
e délégation de pouvoir si celle-ci s’accompagne d’une liberté d’appréciation qui implique un large pouvoir
discrétionnaire - CJCE, 13 juin 1958, aff. 9/56, Meroni c/ Haute Autorité.

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B) L’étendue ce cette compétence d’exécution

Distinction entre les actes législatifs ou non par le traité de Lisbonne. Compétence d’exécution = acte non
législatif. Donc situation des articles 290 et 291 du TFUE.

Les EM par principe compétent pour prendre ces actes d’exécution, la commission récupère ses
compétences que lorsque des conditions uniformes d’exécutions sont nécessaires.

Deux catégories d’actes d’exécution regroupées sous le titre actes non législatifs :
- acte d’exécution stricto sensu art 291 TFUE -> actes adoptés pour mettre en oeuvre les actes
juridiquement contraignants de l’UE
- 290 TFUE = actes délégués, ceux qui complètent ou modifient certains éléments non essentiels de l‘acte
législatif.

Avec Lisbonne = effet de clarification de ce que l’on peut faire ou non.

SECTION 2 - Les principes régissant l’exercice des compétences d’exécution par les Etats
membres

§1 - Le principe d’autonomie institutionnelle et procédurale

Il faut retenir que nous sommes dans le contexte de compétences d’exécution. Donc les É disposent d’une
certaine marge de manœuvre en vertu de ce pp d’autonomie institutionnelle et procédurale.

Pp d’autonomie institutionnelle et procédurale souvent rappelé et confirmé :CJCE, 15 déc. 1971, aff. jtes
51/71 à 54/71, International Fruit Company, pt 4"lorsque les dispositions du traité ou des règlements
reconnaissent des pouvoirs aux États membres ou leur imposent des obligations aux fins de l'application du
droit communautaire, la question de savoir de quelle façon l'exercice de ces pouvoirs et l'exécution de ces
obligations peuvent être confiés par les États à des organes déterminés relève uniquement du système
constitutionnel de chaque État »

Les EM sont libres pour sélectionner les organes chargés de la mise en oeuvre. Mais l’autonomie qu’ils ont
est quand même encadrée -> objectif d’application uniforme du droit de l’union. Eviter que des
modalités procédurales portent atteinte à l’unité du marché ou genre des discriminations entre les
ressortissants des EM.

On y parvient sur la combinaison de ce principe et l’usage de 2 principes complémentaires qui permettent


de trouver l’équilibre : équivalence et effectivité.

A) Le principe d’effectivité

Vise a empêcher qu’une disposition procédurale nationale ne rende impossible ou trop dif cile
l’application du DUE. CJCE, 16 déc. 1976, aff. 33/76, Rewe-Zentral, point 5.
Ce principe va très loin car cette obligation d’écarter les lois nationales contraires est l’illustration de ce
principe : Simmenthal (CJCE, 9 mars 1978, aff. 106/77).
CJCE, 19 juin 1990, Factortame, C-213/89 -> le juge britannique n’avait pas la possibilité de suspendre
une loi nationale et la CJUE reconnait la possibilité de suspendre pour garantir la pleine efficacité du DUE.

S’exprime dans le cadre de la transposition des directives -> choisir les formes et moyens les plus
appropriés pour garantir l’effectivité des directives. Vérifie que l’EM n’a pas dépasser les limites de son
autonomie procédurale et fonctionnelle.

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fi

B) Le principe d’équivalence

CJCE, 16 déc. 1976, aff. 33/76, Rewe-Zentral, pt.6. Les modalités procédurales qui permettent de mettre
en oeuvre le DUE ne peuvent être moins favorables que celles applicables au droit interne. Les modalités
doivent donc être équivalentes.

Autonomie procédurale et institutionnelle mais strictement limitée par ce principe. L’Etat doit traiter avec le
même rapport le DUE et le droit national.

§2 - Le principe de coopération loyale

Art 4§3 TUE. « En vertu du principe de coopération loyale, l'Union et les États membres se respectent et
s'assistent mutuellement dans l'accomplissement des missions découlant des traités.
Les États membres prennent toute mesure générale ou particulière propre à assurer l'exécution des
obligations découlant des traités ou résultant des actes des institutions de l'Union.
Les États membres facilitent l'accomplissement par l'Union de sa mission et s'abstiennent de toute
mesure susceptible de mettre en péril la réalisation des objectifs de l'Union. ».

=> Il ne faut pas contrarier l’effet utile du DUE et il faut prendre les mesures nécessaires pour le garantir.
= coopération active (mesures nécessaires pour appliquer le DUE) et passive (en s’abstenant d’agir de façon
contraire).

Objectif c’est de garantir aux particuliers la jouissance intégrale des droits qu’ils tirent du DUE.

Impose aux EM d’assurer une protection juridictionnelle des droits tirés par les particuliers du DUE au
niveau national.
CJCE, 13 mars 2007, Unibet -> protection juridictionnelle effective imposée par le principe de
coopération loyale.

Pour une décision définitive ce principe permet de ne pas revenir sur cette décision, sauf si le droit interne
le permet. Ainsi, ce principe n’impose pas non plus aux EM de bouleverser leur droit national, mais ils
doivent faire en sorte que le DUE de l’UE soit assez effectif pour assurer les droits des particuliers qu’ils
tirent de l’UE.

Les EM peuvent donc adapter leur administration nationale pour permettre l’effectivité du DUE. LA
compétence de l’EM doit être exercée de façon à permettre l’exécution du DUE mais ca peut entrainer des
modifications alors dans le droit interne.

Principe à lier avec le principe d’autonomie institutionnelle des EM.

Si le DUE a une carence, la jp est allée dire que si l’action de l’UE se heurte a des difficultés particulières et
qu’en même temps il est nécessaire dans l’intérêt commun d’agir pour protéger l’UE, alors ils ont
l’obligation de le faire. CJCE, 10 juillet 1980, Commission contre R-U.

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PARTIE 2 - L’ORDRE JURIDIQUE APPLICABLE AU DROIT DE L’UE

Système avec degré d’organisation et cohérence plus ou moins accentué.


Les traités européens = spécificité car ne se borne pas à créer des relations mutuelles entre les EM. Ils
visent aussi les particuliers.
CJCE, 05/02/63, Van Gend & Loos, aff. 26/62 -> l’objectif du traité CEE est d’instaurer un marché commun
concernant directement les justiciables de la communauté et ce traité constitue + qu’un accord qui ne
créerait que des obligations mutuelles entre les Etats contractants. La Communauté constitue un nouvel
ordre juridique de droit international dont les sujets sont non seulement les Etats membres mais
également leurs ressortissants.

Arrêt du 26 février 1976, Commission/Italie -> « Le traité ne s'est pas borné à créer des obligations
réciproques entre les différents sujets auxquels il s'applique, mais a établi un ordre juridique nouveau qui
règle les pouvoirs, droits et obligations desdits sujets, ainsi que les procédures nécessaires pour faire
constater et sanctionner toute violation. ».

Rappel encore dans une autre affaire très célèbre : affaire Costa c/ ENEL, 15/07/64 : « A la différence des
traités ordinaires, le traité de la CEE a institué un ordre juridique propre, intégré au système juridique
des Etats membres ».

TITRE 1 - LES SOURCES DU DROIT DE L’UNION EUROPÉENNE


CHAPITRE 1 - LA HIÉRARCHIE DES NORMES EN DUE

SECTION 1 - Le silence des traités sur la hiérarchie des normes, pallié par la jurisprudence
de la Cour de justice

Système normatif organisé sur la base du principe de primauté permettant cette hiérarchisation.
CJCE = défenseur de ce principe. La primauté organise aussi les rapports avec le droit national et pas
seulement le droit dans l’UE.

L’affirmation par la CJCE de la primauté du droit communautaire sur le droit national = element
marquant -> primauté valable quelque soit le niveau de la règle nationale considérée. CJCE, 15 juill. 1964,
aff. 6/64, Costa c/ ENEL. Les E ont créés cet ordre juridique nouveau et ont transférés des droits et
obligations et ont donc limités de manière définitive l’ordre souverain, et ne peuvent pas par la suite
prendre des décisions allant à l’encontre de ce nouveau droit car ils ont choisis eux mêmes de limiter leur
pouvoir.

CJCE, 17 déc. 1970, Internationale Handelgesellschaft (IHG) : Forte Affirmation de cette primauté.

La cour protège très jalousement le DUE contre les accords nationaux qui pourraient lui porter atteinte ->
CJCE 30 mai 2006, aff. C-459/03, Comm. c/ Irlande, point 123 : système communautaire = autonome.
Donc le DUE dans le droit positif, on a une clause qui impose un contrôle de compatibilité préalable des
traités et d’une autre manière il y a aussi un monopole de juridictions de la part de la cour de justice. En
droit international les EM doivent utiliser le DUE si ca rentre dans la compétence de l’UE.

La cour de just ice a pu travailler aussi sur les principes généraux du droit de l’union européenne. La cour
les révèle et ils sont basés sur les traités.
Comment faire pour imposer la primauté du droit de l’UE sur tout le droit international, sur le droit dérivé.
La pratique a progressivement dégagé une structure sur la base que ce qui était législatif = supérieur à
l’exécution… Oeuvre jurisprudentielle progressive. Toujours objectif de donner une primauté la plus grande
du DUE sur le DI.
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SECTION 2 - La « pyramide » des normes de l’UE

La hiérarchie des normes doit être cohérente. Résoudre les contradictions de normes.
Principe de la lex postérieure. Principe que la loi spéciale déroge à la loi générale. Ça permet la cohérence
de ce système hiérarchique.
Efficacité du système de Kelsen (sanction).

La hiérarchie des normes de L’UE ne remplit pas vraiment toutes les conditions de Kelsen. Mais le DUE a
organisé une hiérarchie bien à lui proche de l’organisation étatique de Kelsen mais tout de même
différente.

On a 3 blocs :
- les normes essentielles : cad les traités constitutifs (TUE, TFUE); les protocoles; la Charte des
droits fondamentaux de l’UE; les PGDUE, non écrits mais consacrés parle juge de l’UE sur la base de ces
règles écrites de droit primaire.
-> pas vraiment de hiérarchie entre ces traités et PGDUE.
- Normes internationales, accords internationaux liant l’UE et les EM. Ou le droit coutumier
international.
-> aff Kadi, 2008, On annule un acte pris pour appliquer du droit international car il est contraire au droit
fondamentaux descendu par le niveau au dessus.
- Actes unilatéraux ou conventionnels des institutions de l’UE dérivé des traités. Droit dérivé =
règlements, directives et décisions.

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=> La jurisprudence se situerait entre le droit dérivé et le droit international.

Chapitre 2 - La typologie des sources du droit de l’Union européenne

Classification issue de la doctrine, de la pratique. Chaque actes vient prendre sa place dans l’obligation de
respecter la norme supérieure dans l’ordre juridique.

SECTION 1 - Le droit primaire

Depuis la reforme du traité de Lisbonne ce droit est dans deux traités TUE et le TFUE et EURATOM.
Art 6 TUE = charte dans le droit primaire. Les PGDUE font date de ce droit primaire.

§1 - Les traités constitutifs et modi catifs

Traité de Rome de 1957. Cet ensemble d’actes = une sorte de constitution de l’UE. Ce qualificatif
constitutionnel se trouve dans un arrêt de 1986, Les Verts.

Ces textes qui font parties du droit primaire = traités constitutifs des trois communautés européennes
(TCEE 1957 = ajd le TFUE; TCEEA 1957= ajd EURATOM; TUE 1992 car entrée en vigueur à Maastricht).

Ces traités ont été complétés et modifiés par d’autres textes :


- traité sur le cadre institutionnel commun 1965. Abrogé ajd.
- traités sur la procédure budgétaire 1970 et 1975 et modifiés par le TFUE ajd et ils venaient
compléter les traités de 1957.
- AUE 1986, Maastricht 1992 modifie le traité sur la communauté économique européenne,
Amsterdam 1997 modifie, Nice 2001 modifie et Lisbonne 2007 modifie aussi.

La charte des droits fondamentaux fait aussi partie du droit primaire par renvoi.

Hiérarchie entre les normes mais aussi entre les dispositions des traités. Cette hiérarchisation va avoir des
conséquences dans plusieurs domaines. Pour la relation entre les articles on a de la jurisprudence qui
permet qu’il y a une relation : jurisprudence autour de l’article 352 TFUE. Hiérarchisation mais relation aussi
dans les articles qui permet une adaptation dans le droit de l’UE. Cet article permet un accroissement de
compétences et a donc une certaine position comme articles dans ce traité car il permet d’aller au dela des
limites imposées dans d’autres articles des traités. La cour en interprétant cet article montre qu’il y a des
dispositions révisables dans les traités et d’autres non = hiérarchisation dans les articles CJCE, avis 1/91, 14
déc. 1991.

Affaire Kadi, 2008, CJCE, soumission de certains articles : protection des droits fondamentaux passe avant
que d’autres règles des traités.

Les textes qui composent le droit primaire = sorte de forme de bloc de constitutionnalité pour l’UE et il y a
une certaine hiérarchie entre les articles qui posent les grands principes et les articles plus techniques.

§2 - Les déclaration et les protocoles annexés aux traités

Accompagnent l’ensemble des traités constitutifs et modificatifs. Conséquent : 37 protocoles pour Lisbonne
et 65 déclarations annexes pour ce même traité. Bcp de textes complémentaires.

Protocole = Meme valeur juridique que les traités car même procédure de conclusion et d’entrée en
vigueur.

Les declarations = simplement annexés à l’ace final adoptant les traités et non pas adoptés dans la même
procédure que les traités.
Jp dit qu’il incombait aux institutions de tenir compte d’une déclaration annexée à un traité. TPI, 7/6/2001,
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fi

Agrana Zucker.
La cour a quand même dit que les protocoles et les annexes constituent des disposions de droit primaire
mais sa valeur en interprétation est un peu moins stricte.

Les protocoles et déclarations ont donc la même valeur que le droit primaire : CJCE, 2003, Autriche
contre Conseil
-> pour supprimer et modifier il faut donc suivre la même procédure de révision que les traités. Très
protégés.

§3 - Les traités d’adhésion

Traités d’adhésions des EM rejoignant l’UE.

§4 - Les actes soumis à la probation des EM

Dispositions adoptées par Conseil et pArlement doivent être adoptées par les EM d’après des traités.
Actes avec procédure de ratification constitutionnelle stricte. Pr exemple : décision ressources propres ou
adoption d’un scrutin uniforme.

Intervention nationale dans le processus d’adoption faisant douter de sa nature communautaire à 100%
donc intervention d’un contrôle de l’UE. C’est un acte de l’UE.
La CJ à trancher ce débat et surtout pour ce qui est des éléments préalables des procédures d’adoption, la
procédure d’adoption est donc un acte attaquable. La décision émane bien de l’UE au préalable et donc
c’est un acte de l’UE et c’es tronc contrôlable par la CJ: Pringle (CJUE, 27/11/2012). C’est adopté par l’UE
donc c’est considéré comme du DUE.

Clauses passerelles -> permettant de modifier des dispositions procédurales des traités sans passer par la
procédure de révision. Initiative des institutions européennes donc on soumet à la cour le contrôle de ces
actes. Ratification par les EM selon la procédure de la clause passerelle.

D’autres accords où les E agissent d’un commun accord : actes avec procédure particulière et qui influence
leurs contrôles : nomination des juges…

§5 - La charte des droits fondamentaux de l’UE

Jp Cour constitutionnelle allemande : Solange 1974.


Protection pas au coeur des débats lors de la mise en place des 1eres communautés européennes (CEE…).
Dès lors, les traités constitutifs (traité CEE…) ne contenaient pas de référence à la protection des droits
fondamentaux. En effet, les objectifs des communautés étaient alors essentiellement économiques.
Construction sous un prisme économique.
Le Conseil de l’Europe avait lui autorité en la matière sur la question des droits fondamentaux. On trouvait
donc ponctuellement quelques droits individuels : L’interdiction de toute discrimination à raison de la
nationalité; l’obligation d’assurer une égalité de rémunération entre des travailleurs masculins et féminins.
=> mais de ref globale à la protection des droits de l’homme, c’était toujours en lien avec le projet de
coopération économique.

Historiquement la question du respect des droits fondamentaux = véritable lacune dans le système
juridique communautaire.

LA reconnaissance de ces droits en tant que source de la légalité communautaire -> fruit du travail de la
CJCE avant que cette protection ne soit consacrée dans le droit primaire (dans les traités).

On doit donc distinguer différentes étapes dans la protection des droits fondamentaux :
- un clivage majeur avec la situation avant le traité de Lisbonne

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A) La protection progressive des droits fondamentaux (avant le traité de Lisbonne)

1. Fruit d’une création prétorienne

La CJ s’est rapidement trouvée confrontée à la question de la protection des droits fondamentaux. En effet,
les Etats qui devaient appliquer le droit communautaire se sont montrés réfractaires à accepter la primauté
d’un droit (du droit communautaire) alors même que ce droit communautaire ne tenait pas compte de cette
exigence de protection des droits fondamentaux.

Les réticences étaient importantes pour les Etats qui assuraient une protection constitutionnelle des droits
fondamentaux et pour lesquels cette question était essentielle (ex: Allemagne).
La CJ a dans un premier temps, refusé de prendre en considération les droits fondamentaux protégés par
les EM, par voie de conséquence, lorsque les compétences des EM étaient transférées aux communautés,
la protection des individus diminuait. Ainsi, la création des communautés induisait un déficit dans la
protection des droits fondamentaux. Pourtant en parallèle, la CJCE se montrait très exigeante concernant
l’application du droit communautaire en imposant aux Etats la primauté du droit communautaire sur
l’ensemble du droit national. Les juridictions nationales vont profiter du renvoi préjudiciel pour mettre en
évidence cette difficulté, ce déficit de la protection des droits fondamentaux (pousse la CJ a faire évoluer sa
position). Ca va contraindre la CJ a faire neuve créatrice et à se positionner sur la question des dotes
fondamentaux, malgré le silence des traités. La CJ va donc faire évoluer sa jurisprudence en acceptant cette
fois, sens plus protecteur des droits fondamentaux.

=> La CJ va considérer que les droits fondamentaux doivent être supérieur au droit dérivé car ils font
partie du droit communautaire en tant que principes généraux du droit. (CJCE, 12 novembre 1969,
Stauder). Accepte de protéger les droits fondamentaux en tant que PGDUE.
-> l’interêt d’une telle qualification est que la cour va pouvoir exercer un contrôle de la légalité des actes
des institutions (droit dérivé) au regard de ces principes.

Quelle est la source de ces PGD ? Ces PGD sont des principes de droit non écrits qui découlent des
traditions d’un ordre juridique. Pb : cet ordre juridique est trop récent donc la cour va puiser dans d’autres
sources :

- les traditions constitutionnelles communes aux Etats membres (CJCE, 17 décembre 1970,
Internationale Handelsgesellschaft). La cour précise dans quelles mesures elle accepte la référence aux
traditions constitutionnelles des EM. On retrouve logique d’appropriation sélective de prudence, il n’y a
pas d’automaticité. affirme que le respect des droits fonda fait parties de PGD dont la CJ va affirmer les
droits. De plus elle dit que pour en définir le contenu, de ces Droits fonda, elle va s’inspirer des traditions
constitutionnelles commune aux E membres.

- les instruments internationaux auxquels les Etats ont coopéré ou adhérés : on se réfère ici
surtout à la CEDH. (CJCE 14 décembre 1974, NOLD). Référence commune très importante, ce qui va lui
permettre de dégager un grand nombre de droits fondamentaux. (Ex: droit au procès équitable, droit au
respect de la vie privée, droit à l’égalité de traitement…)

=> difficulté avec cette méthode est que les droits fondamentaux étaient reconnus au coup par coup, cad
au gré des questions préjudicielles posées à la CJCE. En cas de divergence entre les systèmes nationaux, la
CJ peut refuser de reconnaitre l’existence d’un droit fondamental.
Quand le droit fonda bien de la Conv.EDH, c’est plus pratique pour la CJ. D’ailleurs elle l’a rappelé dans un
arrêt CJCE 21 septembre 1989 Hoechst A aires jointes 46/87 et 227/88 : la CJ dit que la Conv. EDH a une
signification particulière pour elle, c’est son catalogue des droits fonda, le texte sur lequel elle se fonde
pour son inspiration.

Cette approche va pourtant perdurer et à même été consolidée dans les traités.

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ff




2. Jurisprudence consolidée dans les traités

1ere ref explicit aux droits fondamentaux dans les traités constitutifs va être introduite avec l’acte unique
européen (1985), dans son préambule = référence timide.

Ensuite le traité sur l’UE conclu a Maastricht -> introduit de façon explicite la question du respect des
droits fondamentaux dans le corps même des traités. Mais toujours absence de déclaration claire des droits
fondamentaux.

Traité Amsterdam -> nouvelles dispositions introduites pour clarifier ces droits : art 6 TUE «  L’UE est
fondée sur les principes de liberté, de la démocratie, du respect des droits de l’H et des LF, ainsi que de
l’Etat de droit, principes qui sont commis aux Etat membres »
Protection : Le T renforce 3 autres dispo du T sur l’UE pour améliorer la protection.
3ème étape renforcer la compétence de la CJ : via l’article 46 du TUE qui prévoit la compétence d la cour
pour connaitre de l’article 6 du TUE.

C’est la JP de la Cour qui a permis une protection efficace des droits fondamentaux mais pour tenter de
clarifier le contenu des droits protégés, il a été décidé d’élaborer un catalogue de ces droits par
l’élaboration de la charte des droits fondamentaux.

3. Élaboration et proclamation de la charte des droits fondamentaux

Proclamée par le Conseil européen de Nice en 2000, proclamée par les présidents des institutions
(Président de la commission, du conseil et du PE).

Elaboration du catalogue fait suite à l’échec d’une première tentative d’adhésion de la Communauté à
la CEDH. Dans un avis 2/94 la CJCE avait estimé qu’en l’état actuel du droit communautaire la
Communauté n’avait pas la compétence pour adhérer à la CEDH. Ne pouvant pas y participer directement
ils ont élaborés leur propre catalogue des droits fondamentaux.

Les EM ont décidé de procéder à l’élaboration de cette charte via la méthode de la convention.
Représentants des exécutifs nationaux mais aussi des représentants du parlement européen et de
parlements nationaux (enceinte élargie).

Contenu : il ne s’agissait pas d’inventer et consacrer des droits nouveaux mais pluton rendre tangible pour
le citoyens, la présence de droits existants déjà mais sans que les citoyens en aient pleinement conscience.
=> codification à droit constant.

Modernisation de certains droits. On peut trouver par exemple le droit à la protection des données à
caractère personnel (protégé mais n’apparaît pas noir sur blanc dans la CEDH donc apparaît dans cette
charte); droits relatifs à la bioéthique ou également des droits formulés de manière plus moderne (ex droit
au mariage…).
Encore la charte va innover par la présentation des droits -> présentation par thèmes et au sein de chaque
chap on trouve des droits économiques et sociaux. Les thèmes sont : dignité, liberté, égalité, solidarité,
citoyenneté, justice.

Quelle est la valeur de ce texte ? Cette question n’a pas été tranchée au moment de son élaboration. C’est
pour cela qu’elle a été proclamée par les présidents des institutions (le triangle), mais cette simple
proclamation ‘entraine pas un positionnement dans le DUE, cela ne lui confère pas une force
contraignante et donc finalement il s’agit à cette époque uniquement d’un texte à. Valeur programmatique
ou interprétative.

Le Conseil européen de nice aurait pu intégrer cette charte dans le traité de nice. On a envoyé a plus tard
la question du statu définit de la charte. Dès lors à cette époque, la charte ne constitue pas une source
autonome de droits fondamentaux dans l’ordre juridique communautaire. Ce sont donc finalement les juges
qui vont lui permettre d’acquérir une certaine efficacité.
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4. Appropriation de la charte par les juges communautaires

Les institutions de l’UE vont faire référence à la charte dans l’élaboration du DUE. Ces institutions vont
insérer un considérant Charte dans les considérants introductifs. Adopter un droit conforme à la charte ->
permet au juge de s’appuyer sur la charte.

La charte a pu compter sur la détermination des avocats généraux (= rapporteur public) de la cour de
justice. Les AG vont utiliser la charte aux ns d’interprétation du droit communautaire.
Encore, le tribunal de première instance (ajd Tribunal UE) va commencer. Citer régulièrement la Charte dans
ses arrêts tout en rappelant qu’elle n’a pas une force contraignante -> démontre l’importance des droits
qu’elle énonce.

La CJ elle va être au départ plus réticente en refusant de faire référence de manière explicite à cette charte.
Franchir pour la première fois le cap de cette référence explicite à la charte dans un arrêt CJCE, 27 juin
2006, Parlement c. Conseil. Elle acceptera une telle référence en raison de la présence des considérants
charte dans le texte qu’elle devait étudier. Il s’agissait d’une directive et dans celle ci, dans les considérant il
y avait référence au droit de la vie familiale. La cour considère que les institutions ne sont auto liées au
regard de la charte au regard des considérants et il y a donc une réaffirmation des droits.

La cour va plus loin dans CJCE, 13 mars 2007, UNIBET -> utilise la charte dans son analyse alors même
qu’il n’y avait pas de considérant charte dans le texte étudié.

Avec le traité de Lisbonne la Harte va avoir une place revisité

B) La charte des droits fondamentaux en tant que source de droit primaire après le traité de
Lisbonne

TECE -> dans le cadre de ce projet, il avait été envisagé l’intégration pleine et entière de la Charte dans le
traité. Cette solution permettait de lui conférer une portée juridique contraignante mais également une
grande visibilité. Mais ce traité n’est jamais entré en vigueur.

Donc c’est le traité de Lisbonne qui va opérer les modifications et la place de la charte va être réévaluée.

1. La portée et l’interprétation des droits et libertés reconnus par la Charte

Lors des négociations du traité de Lisbonne, la charte a fait l’objet de débat, il y avait des divergences sur la
portée, notamment le RU et la Pologne qui demeurent réticent à renforcer la place de la Charte dans l’ordre
juridique de l’UE, et d’autres Etats qui eux souhaitent l’intégration pleine et entière de la Charte au sein du
droit primaire. Finalement une solution de compromis a été mise en place, une solution donc qui apparaît à
l’art. 6 du TUE, mais on préserve l’apport essentielle, donc la Charte va obtenir la même valeur juridique
que les traités, le paragraphe I fait un renvoie à la Charte, en disant qu’elle a la même valeur juridique
que les traités, grâce à cet article La Charte acquiert le rang de droit primaire et devient donc contraignante

2 jp  : CJUE, 24/11/2011, C-486/10, Associacion Na onal de Establicemientos Financieros de Credito  : idée que
quand un E prend des mesures nationales de mise en œuvre du droit de l’UE qu’il s’agisse de mesure
normative ou application d’un droit il doit respecter la charte
CJUE, 21/12/2011, C-411/10, N.S. : Même en cas de marge d’appréciation l’E doit toujours respecter la charte
quand il met en œuvre le droit de l’UE

Cette Charte qui avait été proclamée par les Présidents des institutions a été adoptée de nouveau par les
chefs d'Etat et de gouvernement qui ont apporté quelques précisions supplémentaires. Depuis l’octroi de
cette valeur juridique contraignante, la Charte est systématiquement évoquée dans les instruments du droit
de l’UE, par ailleurs la commission exécute un rapport sur l’exécution de cette Charte, ce qui permet un
contrôle de nature politique. Cette charte est également utilisée par la CJCE au même titre que les autres
sources du droit, donc il y a un contrôle juridictionnel au vue de la Charte. Cependant, la CJCE continue
d’utiliser les PGDUE, cependant la Charte est une source supplémentaire. Cependant cela n’empêche pas
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plusieurs zones d’ombres persistantes, déjà cette inscription de la Charte dans le droit primaire s’est faite au
prix d’une réaffirmation des droits, mais le RU et la Pologne vont adopter un protocole annexé au Traité, le
protocole 30 qui va introduire une dérogation au profit de ces Etats. Cette dérogation concerne
l’invocabilité des droits, notamment de droits économiques et sociaux, dont le RU et la Pologne avaient le
plus de réticence. Au-delà, il existe d’autres limites qui touchent tous les acteurs, institutions et Etats, la
première difficulté c’est le champ d’application de la Charte, qui est entendu de manière assez restrictive.
L’article 51 de la CDF:

- Les dispositions de la présente Charte s'adressent aux institutions et organes de l’Union dans le respect
du principe de subsidiarité, ainsi qu’aux Etats membres uniquement lorsqu’ils mettent en œuvre le droit
de l’Union. En conséquence, ils respectent les droits, observent les principes et en promeuvent
l’application, conformément à leurs compétences respectives.

- La présente Charte ne crée aucune compétence ni aucune tâche nouvelles pour la Communauté et pour
l’Union et ne modifie pas les compétences et tâches définies par les traités.

Tout d’abord la Charte s’adresse naturellement aux institutions et organes de l’UE dans l’exercice de leurs
compétences, mais c’est sur l’autre aspect que cela est restrictif, elle s'applique aux Etats mais uniquement
lorsqu’ils mettent en œuvre le droit de l’UE. Cette décision a pour conséquence que le respect de cette
Charte ne sera pas exigée pour tous les actes de droit national, uniquement dans un cas particulier qui
concerne beaucoup d’hypothèses, c’est à dire lorsqu’il s’agit d’une mise en œuvre du droit de l’UE. Cela
explique pourquoi en droit national on fait plus référence à la CEDH que la CDF car c’est plus facile à
mettre en œuvre. Cette notion de mise en œuvre reste assez vague, des débats et une interprétation
jurisprudentielle ont eu lieu, donc la CJCE a été amenée à se prononcer sur le sens de cette disposition.

La CJCE a eu une interprétation souple de cette notion, selon elle la CDF doit être respectée non
seulement dans la mise en oeuvre d’un instrument du droit de l’UE, lorsqu’un Etat transpose une directive
par exemple, mais aussi plus généralement lorsque le droit national entre dans le “champ d’application du
droit de l’UE”. Finalement, dès qu’on va toucher à un champ de compétence du droit de l’UE donc cela va
élargir l’application, cependant c’est aussi plus flou, donc ce ne va pas améliorer la clarté du champ
d’application. Une autre limite importante concerne la portée de certaines dispositions de la Charte. La
CDF opère une distinction entre des droits et des principes, derrière cette différence sémantique se trouve
une différence de régime, les droits pourraient être invoqués directement par les particuliers devant un juge
national, ils bénéficient de l’effet direct . Au contraire, les principes (qui suscitent plus de crainte pour
certains Etats) n’auraient pas vocation à s’appliquer directement, ils doivent être mis en œuvre d’abord par
le droit de l’UE, et ne pourraient donc servir qu’à apprécier la légalité des actes qui viennent les mettre en
œuvre.

Cela ne veut pas pour autant dire que toute situation ayant un lien vague avec le droit de l’union va entrer
dans le champ d’appli de la charte. La cour va exiger que le lien soit substantiel et que l’affectation direct
du droit de l’UE existe : CJUE, 6/03/2014, a . C-206/13, Siragusa

La CJCE dans sa jurisprudence n’effectue pas un distinguo clair entre droit et principe, elle ne tient pas
compte que tel aspect est qualifié de droit ou principe, par contre la cour va procéder à la clarification de la
portée des différentes dispositions de la Charte, en tenant compte du contenu de la disposition. Par
exemple, elle va considérer que pour certaines dispositions leurs portées sont limitées, c’est le cas
notamment du droit à l’information et à la consultation des travailleurs au sein de l’entreprise, elle considère
qu’il est dépourvu des faits directes horizontales (invoqué par un particulier contre un particulier, salarié
employeur/ vertical particulier contre l’Etat). Un autre difficulté plus globale tient au fait que parfois un
même droit ou principe peut être contenu dans différentes sources, le principe de non-discrimination par
exemple on le trouve directement dans les traités, dans la CDF, mais c’est également un PGD, on peut aussi
le trouver dans des règlements ou directives. Cela va amener la Cour à faire une interprétation parfois
combinée de ces sources.

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2. L’articulation normative entre la charte des droits fondamentaux avec le droit du conseil de
l’Europe, cad la CvEDH

C’est une question importante, puisque les Etats-membres de l’UE sont également parties à la CEDH, donc
ils peuvent potentiellement être sanctionnées par la CEDH alors qu’ils sont entrain de mettre en oeuvre du
droit de l’UE, cependant la CEDH peut considérer qu’en faisant ça ils violent la CEDH, donc il faut articuler
les normes. Deux choses sont à envisager, tout d’abord la question de l’articulation entre les deux textes la
CDF avec la CEDH, et puis d’autre part la question de la possibilité de l’adhésion de l’UE à la CEDH afin de
régler le souci comme ça on traduit l’UE à la place de l’Etat-membre.

La Charte organise sa propre articulation avec la CEDH (article 52 paragraphe 3 de la CDF)

Article 52 § 3 CDF (portée)

Dans la mesure où la présente Charte contient des droits correspondant à des droits garantis par la
Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, leur sens et
leur portée sont les mêmes que ceux que leur confère ladite convention. Cette disposition ne fait pas
obstacle à ce que le droit de l'Union accorde une protection plus étendue.

Les droits de la CDF correspondent finalement au regard de leur sens et portée à ceux de la CEDH, cela va
garantir la cohérence dans la protection apportée par ces deux textes, cela signifie également que les
limitations admises sont les mêmes. Au-delà de cette disposition générale, des explications ont été
ajoutées à la CDF qui s'attardent sur les questions des rapports entre les deux textes. Ce sont les
explications “ad article 52” dans lequel on trouve deux listes, la liste des articles de la CDF qui ont
exactement le même sens et la même portée que ceux de la convention, comme le droit à la vie, et à côté
une autre liste dont le sens et le même entre les deux textes mais la portée de la CDF est plus étendue,
comme le droit au mariage déjà évoqué avant, ou encore le droit à l’éducation. L’article 52 paragraphe 3 , il
est possible de la CDF possède plus de garantie que la CEDH, car cette dernière vise à fixer un standard
minimum des droits fondamentaux, les Etats peuvent aller plus loin, de plus la CDF est une impulsion pour
aller plus loin, donc c’est une nouvelle dynamique.

L’adhésion de l’UE à la CEDH: (article 6 TUE, TL) l’utilisation du terme adhère semble indiquer qu’il s’agit
d’une obligation pour l’UE, néanmoins dans la pratique l’UE n’a toujours pas adhérer à la CEDH, à la suite
de l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, des négociations ont commencé et de celles-ci a émergé un
projet d’accord. La CJUE a été saisi pour avis pour savoir si ce projet était conforme, et a jugé dans son avis
que le projet n’était pas conforme au traité (Avis, 2-13 18 déc. 2014). Actuellement, il y a de nouvelles
négociations qui n’ont pas encore abouti en 2019 pour le projet d’adhésion, ce qui serait intéressant pour
le contrôle des droits de l’homme sur le continent européen, en attendant on prend encore le risque de
soucis d’interprétations divergentes.

SECTION 2 - Le droit dérivé

Il est constitué par l’ensemble des actes adoptés par les institutions pour l’application et la mise en œuvre
des traités. Il s’agit incontestablement en droit de l’UE le système de droit de source dérivé le plus riche et
le plus complet. La plupart de ces actes sont prévus par les traités eux-mêmes, ils sont identifiés par les
traités, ce sont les actes visés à l’article 288 du TFUE, “Pour exercer les compétences de l'Union, les
institutions adoptent des règlements, des directives, des décisions, des recommandations et des avis.” Cet
article identifie la nomenclature de ces actes principaux, on parle de la nomenclature de l’article 288 du
TFUE.

§1 - Les actes de l’Union appartenant à la nomenclature de l’article 288 du TFUE

Ces actes répondent à un régime de droit commun, mais au-delà ils ont des caractéristiques très
différentes.

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A) Le régime juridique des actes unilatéraux ayant force obligatoire

Il s’agit d’abord des exigences de motivation de l’acte, et ensuite de la prise d’effet de l’acte.

1. L’exigence de motivation (l’élaboration de l’acte)

En plus de la répartition Union E membre, les T mettre en œuvre une répartition des pouvoirs. Dans ce
contexte toute décisions/actes doit se fonder sur l’article du T qui à la fois :
- Attribue compétence de l’UE
- Détermine le rôle respectif des institutions de l’union
- Et indique quelle procédure doit être suivie pour l’adoption de l’acte

Cette exigence est imposée à l’article 296 du TFUE : "les actes juridiques sont motivés et visent les
propositions, initiatives, recommandations, demandes ou avis prévus par les traités". Tout acte obligatoire
qu’il soit individuel ou général doit comporter systématiquement des visas, des motifs, et un dispositif.
Cette exigence de motivation renvoie à l’existence spécifique liée à l’existence d’une union de droit, il s’agit
de donner aux E-M et aux ressortissants de l’UE la possibilité de connaître les conditions dans lesquelles le
droit dérivé est adopté ou a contrario lorsque le droit primaire sont appliqués, c’est un principe de
transparence, il s’agit ensuite de donner la possibilité aux ressortissants de défendre leurs droits. Ensuite,
de donner la possibilité à la cour de justice ou les juges nationaux d’appliquer ce contrôle. Dès lors, un
défaut de motivation est susceptible d'entraîner l’annulation de l’acte. Puisque en effet, l’exigence de
motivation peut faire l’objet d’un contrôle juridictionnel ici de la part de la cour de justice, c’est ainsi qu’un
défaut ou insuffisance de motivation va constituer une violation des formes substantielles qui sera donc un
moyen susceptible d’être soulevé dans le cadre d’un recours en annulation.

2. La prise d’effet de l’acte

L’entrée en vigueur des actes ou leur prise d’effet est liée à des exigences en matière de publication ou de
notification, ce sont des formalités préalables indispensables. Il s’agit de permettre au justiciable de
connaître le droit qu’il leur est applicable, et si besoin de contester ou demander la bonne application
devant un juge national. C’est un point essentiel dans la mesure où il détermine la recevabilité des recours
en permettant le décompte des délais imposés par le traité (recours en annulation délai de 2 mois même
logique que REP). Cela est régi par l’article 297 du TFUE qui a été modifié au cours des traités, cet article
précise que lorsqu’un acte est législatif (adopté par une procédure législative ordinaire ou spéciale) il doit
faire nécessairement l’objet d’une publication au JO UE. L’entrée en vigueur a lieu soit à la date indiquée
dans l’acte, soit à défaut si rien n’est précisé le 28ème jour suivant sa publication.

Pour les actes non législatifs leur régime de publicité et d’entrée en vigueur va dépendre de leur portée.
S’ils ont une portée générale, alors ils seront soumis au régime de la publication du JO UE, pour les autres
(mesures individuelles, par exemple, des entreprises en droit de la concurrence) ces actes doivent être
notifiés à leur destinataire et leur prise d’effet interviendra à la date de la notification (lettre recommandée
avec accusée de réception).

3. Disparition de l’acte

Soit il disparait par une annulation de la part du juge


Dans la durée classique la durée de l’acte dépend essentiellement de sa hauteur. Soit la disparition
intervient à la date précise fixé par l’acte lui-même, soit à la suite de l’abrogation de l’acte ou du retrait de
l’acte opéré par l’auteur de l’acte.

L’abrogation ne produit ‘effet que pour l’avenir. Il ne peut intervenir qu’en respectant le pp de confiance
légitime.
Le retrait lui présente un caractère rétroactif soumis à des conditions plus strictes.
Pour le retrait des actes non créateur de droit c’est tjrs possible dans un délai raisonnable  : CJCE,
12/07/1962, a . C-14/61, Hoogovens.

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Le retrait des actes créateurs de droit est soumis à des conditions plus rigoureuses car peut porter atteinte à
la confiance légitime que le destinataire avait dans le maintien de l’acte. Et aussi atteinte à la sécurité
juridique. Ce n’est possible que pour illégalité ou s’il est justifié par l’intérêt public dans un délai
raisonnable : CJCE, 22/03/1961, a . C-42 et C-49/59, SNUPAT

B) Les caractères des actes du droit drivé gurant à l’article 288 du TFUE

1. Le règlement

Article 288 TFUE : « Le règlement a une portée générale. Il est obligatoire dans tous ses éléments et il est
directement applicable dans tout État membre. »
Le règlement est l’instrument normatif par excellence. Comme il a une portée gal et impersonnel il
s’applique de manière abstraite, toute personne qui entre dans le champ d’application de ce règlement.

Si le règlement concerne un nombre limité de personnes, il ne perd pas son caractère gal et impersonnelle
pour autant : CJCE, 11/07/1968, n°6/68, Zuckerfabrik Watenstedt

S’applique de manière abstraite à toutes les personnes qui entre dans son champ d’application. La CJ dit
que le fait qu’il s’applique un cercle limité de personne ne lui fait pas perdre son caractère gal dès lors que
cette appli s’effectue en vertu d’une situation objectif de droit ou de fait définit par l’acte en relation avec la
finalité de ce dernier.

Le règlement est obligatoire dans tous ses éléments cad qu’il s’impose de manière intégrale à toutes les
institutions, les E membres et les particuliers. Il s’impose dès son entrée en vigueur dans tous les ordres
nationaux, il n’a pas besoin de mesure de transposition mais peut laisser la place à des mesure d’exécution
au plan de l’union ou national.

L’applicabilité directe, elle implique que le règlement créé de manière immédiate des droits et des
obligations que les particuliers peuvent faire valoir tant à l’égard des autorités nationales que des
particuliers.

Le règlement peut être un acte législatif, délégué, ou d’exécution.


Dans ces deux cas il devra le mentionner dans son intitulé «  règlement d’exécution  » ou «  règlement
délégué »

2. La directive

On se reporte tjrs article 288 « La directive lie tout État membre destinataire quant au résultat à atteindre,
tout en laissant aux instances nationales la compétence quant à la forme et aux moyens. »

1° elle est obligatoire : elle s’adresse aux E membres uniquement.


Sorte de loi cadre et il appartient aux E membre d’adopter des mesures adéquates pour attendre l’objectif
qu’elle fixe.
La directive = outil Particulièrement bien adapté au système européen et leur complémentarité. On va
combiner une norme de l’UE fixant un objectif à atteindre et une mise en œuvre par les E membres qui
conservent la compétence pour choisir la forme et les moyens. Ils n’ont qu’une oblig de résultat.
La directive est un instrument d’intégration

De la même manière acte législatif, acte délégué ou acte exécutif


Les directives doivent donc être transposée en droit interne ce qui suppose que l’E doit prendre des actes.
La directive prévoit donc un délai à l’issu duquel le défaut de transposition sera un manquement de l’E
membre à ses obligations issus du droit de l’UE.

➢ Avant l’expira on du délai : E membre n’a aucune oblig dans la limite du pp de coopéra on
loyal lui imposant de ne pas prendre de mesurez qui priverais dans le futur la direc ve de
ses e ets.
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➢ Après l’expira on du délai : le résultat de la transposi on doit être e ec f.

Puisque l’E doit prendre des actes, la directive va lui laisser le choix des mesures de transpositions en
fonction des spéciations. La transpo peut parfois être diff par ce qu’il peut s’agir d’abroger des actes
nationaux contraires. A l’issu du délai de transposition les actes pris par les E membres doivent garantir leur
plein effet utile des obligations issu de la directive : obligation de résultat.

La directive n’a pas vocation a être directement invoquée devant les juridictions nationales. Il suffisait à un
Etat de ne pas s'acquitter de son obligation de transposition pour ne pas se voir opposer les prescriptions
de la directive. Donc pour préserver l’effet utile des directives, la Cour a cherché a atténuer cet handicap de
principe de la directive, en dégageant des critères qui permettent de reconnaitre dans certains cas un effet
direct de dispositions d’une directive. Effet direct ne pourra être reconnu que dans des cas limités et la
Cour a développé d’autres possibilités d’invoquer la directive pour lui assurer un effet utile.

3. La décision

On se reporte tjrs article 288 : « La décision est obligatoire dans tous ses éléments. Lorsqu'elle désigne des
destinataires, elle n'est obligatoire que pour ceux-ci. »
Plus rapide, c’est par nature un acte individuel qui ne produit d’effets que pour son ou ses destinataires.
Ces destinataires peuvent être des E membres ou des particuliers. Pas de portée générale.

La décision est un acte obligatoire lorsqu’elle désigne ses destinataires ce qui veut dire qu’il y a une
possibilité pour que la décision ne soit pas forcément un acte individuel. Elle est donc obligatoire quant aux
objectifs et aux moyens de les atteindre.
Le fait qu’il existe un point entre les deux phrases expriment que la décision n’est pas forcément un acte
individuel mais peut avoir une porte globale. Modification issue du T de Lisbonne.

Les décisions adressées aux EM ne sont pas directement applicables. Toutefois, la Cour a titre exceptionnel
peut accepter de reconnaitre un effet direct de certaines dispositions d’une telle décision au bénéfice des
particuliers.

4. Les actes de portée non obligatoire figurant à l’article 288 TFUE

On se reporte tjrs article 288 « Les recommandations et les avis ne lient pas »
Ils sont sans valeur impérative.
La recommanda on à pour but d’inviter ses destinataires à adopter un comportement déterminé. Elle peut
aussi visé à fixer un cadre général d’action. Il ne faut pas négliger leur importance dont la Cour considère
qu’elles ne sont pas totalement dépourvus de tout effet juridique. Effet juridique pour le juge national qui
est tenu pour la résolution des litiges qui lui sont soumis de les prendre en considération lorsqu’elles
éclairent ou complètent le DUE que le juge a appliqué.
La CJ a eu l’occasion de dire que les juridictions nationales devaient utiliser les recommandations comme
instrument d’interprétation des mesures nationales. Les recommandations ne sont pas dénuées de tout
effet juridique mais non contraignant.
Jp de 1989.

Les avis : très ponctuel. Expression de l’opinion d’une institution sur un point donné.

Ils (recommandations et avis) ne peuvent pas faire l’objet d’un recours en annulation.

§2 - Les actes de l’Union « hors nomenclature »

La liste de l’article 288 n’est pas limitative, il y a d’autres cas. Ils relèvent de la pratique des institutions.

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1. Les résolutions et conclusions

Mode d’expression et d’action particulier.

Les conclusions :
Pour ce qui est des conclusions elles vont faire suite à un débat et peuvent contenir des éléments purement
politiques ou des décisions.
Leur portée est complexe car elle n’est déterminable qu’après un examen de leur contenu.
La Jp déclare au cas par cas la valeur de chaque ccl

Les résolutions :
Le plus souvent un programme d’action dans des domaines déterminés. Pas d’effet juridique mais peuvent
inviter la Commission à proposer un acte législatif

2. Les communication de la Commission

Il y en a bcp, de nature varié. Tous ces éléments vont servir  soit à la commission soit à formuler ses
opinions, recueillir l’opinion d’institution soit faire le bilan d’action qu’elle a entreprise

Ces communications n’ont pas d’effet juridique. Elles peuvent toutefois faire naitre une confiance légitime
dans le chef de son ou ses destinataires
Contraignant pour la CJ ou la Commission. Dans l’ensemble pas d’effet juridique mais certaines pratiques
de communications peuvent produire certains effets juridiques

3. Les accords interinstitutionnels

Non prévu hors nomenclature mais désormais intégré par le T de Lisbonne sur un fondement spécifique. Ils
ont été pendant longtemps atypiques mais produisent bcp d’effet pour l’orga du droit de l’union. Le fait de
leur reconnaitre une certaine base juridique cela démontre que l’on a un peu avancé.
Article 295 du TFUE : Le parlement européen, le Conseil et la Commission peuvent dans le respectes traités
conclure des accords interinstitutionnels qui peuvent revenir un caractère contraignant.

Époque avant Lisbonne : l’accord c’est dvp par la pratique des déclarations communes qui ont par exemple
mis en place la nouvelle procédure de concertation.
Le caractère juridique contraignant de ces accords a été confirmé par la Jp dans un arrêt CJCE, 19/3/1996,
Commission contre Conseil, aff. C-25/94 ou la CJ a annulé une décision du Conseil pour violation d’un
arrangement entre le Conseil et la commission et a donc confirmer la force juridique de ces accords.

Ces accords sont entrés dans les T progressivement par une déclaration annexe au T de Nice
Puis T de Lisbonne va organiser les modalités de leur coopération (Parlement, Conseil, Commission)
notamment par voie d’accord interinstitutionnels

Les accords doivent respecter les T. Aussi le texte de l’accord pour qualifier d’interinstitutionnel doit être
conclu par les 3 institutions ce qui exclus une formule bilatérale par exemple. L’appréciation de ce caractère
contraignait relèvera d’une appréciation au cas par cas sur la base de l’article 295 du TFUE

SECTION 3 - Le droit non écrit

Issu de la JP de la CJ qui grâce à son interprétation dynamique des traités à créé du droit. Elle a même
dégagée une nouvelle source : les PGDUE.

§1 - L’interprétation dynamique des traités par la Cour

At 19 TUE : « Assure le respect du droit dans l’interprétation et l’application des traités ».


-> pour compléter le texte imprécis et général du traité.

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LA CJ n’a pas fait qu’assurer le respect d droit dans son interprétation, elle a véritablement fait oeuvre
créatrice en DUE. Sa jp apparait être une véritable source du droit. LA jp de la Cour a fortement contribué à
l’édification de l’ordre juridique communautaire. La Cour a été l’instrument principal de l’intégration
juridique. Tous les grands principes qui font l’originalité du droit de l’Union (immédiateté, primauté, effet
direct…) ont été affirmés, définis, par la CJ.

Role essentiel dû au caractère obligatoire de la jp de la Cour dont ses décisions revêtent de l’autorité de la
chose jugée et interprétée (l’interprétation va s’appliquer partout pour tous les juges de l’Union).

Les méthodes d’interprétation: svt propre à la CJ et tiennent compte de la nature singulière du DUE
- méthode de l’interprétation évolutive -> procéder à une lecture actualisée du DUE pour tenir
compte dans l’interprétation de dispositions de nouveaux besoins apparus depuis la rédaction de cette
disposition. = modernisation prétorienne.
CJ : « en l’état actuel du droit de l’Union… »

- méthode systématique (systémique) -> utiliser le système global pour éclairer le sens d’une
disposition donnée. On regarde comme la disposition s’insère globalement, en lien avec quoi.

- méthode téléologique -> interpréter une disposition donnée à la lumière des objectifs, buts, fixés
par le traité. Tenir compte des besoins d’adaptation dans l’interprétation de certains textes. Contrer
certaines pratiques des Etats ou ressortissants qui seraient contraire à l’esprit de la coopération ou de
l’intégration de l’Union. Assurer le plein effet, efficacité du DUE.

La cour peut combiner dans son arrêt ses méthodes. Peut tenir compte du but et du système global =
interprétation téléosystémique.

Très utile pour commenter l’arrêt, il faut aussi regarder le raisonnement du juge, quels sont les objectifs,
pourquoi avoir choisir ce résultat et cette façon d’y arriver ?

Ces méthodes peuvent identifier très clairement : CJCE, 6 oct. 1982, CILFIT : « chaque disposition du droit
communautaire doit être replacée dans son contexte et interpréter a la lumière de l’ensemble des
dispositions de ce droit, de ses finalités et de l’état de son évolution, à la date à laquelle l’application de la
disposition en cause doit être faite ».

§2 - Les principes généraux du droit

PGD = oeuvre prétorienne = source non écrite.


Fruit d’emprunt a d’autres systèmes juridiques ou le fruit d’une construction propre à l’ordre juridique de
l’Union.

PGD déduits des traités et de la nature de l’Union : principes fondés sur des actes constitutionnelles,
économiques et politiques de l’intégration européenne.

- principe de coopération loyale


- principe de l’équilibre institutionnel (au lieu d’avoir une séparation des pouvoirs)
- principes issus du DIP (arrêt CJCE, 16 juin 1998, Racke) -> les compétences de la communauté
doivent terme exercées dans le respect du droit international.
Acceptation sélective qui dépend de la compatibilité de ces règles de DIP avec l’esprit et objectifs du droit
de l’Union. L’objectif est de préserver les finalités de la construction européenne.
- principes déduits des systèmes juridiques nationaux -> principes inhérents à tt système juridique
que les EM avaient déjà identifiés pour leurs comptes. (Ex : principe de sécurité juridique; respect des droits
de la défense; réparation du préjudice causé…)
Ces principes ne sont pas reconnus systématiquement par tous les EM.
Il s’agit rarement d’une transcription directe des principes nationaux, la Cour veille à leur donner une
dimension européenne.

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On s’assure toujours qu’ils sont compatibles avec les objectifs de la communauté (= Union).

SECTION 4 - Les engagements externes de l’Union

L’UE = dotée de la personnalité juridique -> ce qui inclus une personnalité juridique internationale. Peut
contracter des engagements sur la scène internationale, on parle d’accords externes. Ils s’intègrent dans
l’ordre juridique de l’Union.

Art 216§2 TFUE -> accords conclus lient les institutions de l’UE et les EM. Ils ont donc une valeur inférieur
au droit primaire mais supérieure au droit dérivé.

Existe plusieurs types d’engagements externes liant l’UE. Mais on va s’intéresser à savoir si l’accord est
conclu seul par l’Union ou conjointement avec les EM.

Accords conclus par l’Union seule : conclus directement par l’Union avec des Etats tiers ou OI dans le
domaine de ses compétences externes. Ces accords peuvent couvrir par exemple un accord en matière de
transport aérien ou agriculture, commerce… Ils peuvent avoir un spectre plus large avec des accords de
coopération économique et commerciale par exemple.
-> art 218 TFUE.

Accords mixtes impliquant la participation de l’UE et de ses EM : seront présents au cote européen, tant
l’union que ses Etats membres.
- Lorsque l’accord porte sur un domaine qui relève d’une compétence partagée.
- bien que l’accord relève des compétences exclusives de l’Union, parfois la gestion ou sa mise en oeuvre
(financière…) nécessite d’impliquer les Etats.
- l’objet de l’accord dépasse le cadre des compétences de l’Union mais reste dans le champs des
compétences de l’Union. Une partie de l’accord fait partie des compétences de l’Union et l’autre non par
ex.

La Cj a confirmé que de tels accords mixtes sont bien des sources du DUE.
En pratique ces accords sont conclus par l’UE (procédure 218 TFUE). Mais en parallèle ces accords devront
être ratifiés par l’ensemble des EM. Cette mixité = rallongement de la procédure (parfois même certains
Etats sont réticents à ratifier). Solution = ratification provisoire de l’accord a compter de sa signature et dans
ce cas seule la partie de l’accord relevant des compétences de l’Union pourra être appliquée à titre
provisoire.

Concernant les engagements externes de l’Union :

-> l’Union peut adhérer à des conventions internationales. L’Ue va essayer de s’ajouter à la participation.
Souhait de l’UE d’adhérer à la CvEDH par exemple.
L’UE peut aussi participer à la négociation internationale de nouveaux accords. Elle va chercher à le faire
pour assurer la compatibilité du droit internationale élaboré avec le droit de l’UE. L’UE cherche également à
participer aux OI lorsque cela touche ses domaines de compétences mais le statut de l’UE au sein de
l’organisation va varié en fonction des possibilités offertes par l’organisation internationale. (Permet de
devenir membre ou pas… regarder acte constitutif de l’OI). Par exemple l’UE est membre de l’ONC, statut
d’observateur renforcé à l’AG des NU.

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TITRE 2 - LES PROCESSUS D’ADOPTION DU DROIT DE L’UNION


EUROPÉENNE

Voir Madoc

TITRE 3 - LES CARACTÉRISTIQUES DU DROIT DE L’UNION EUROPÉENNE

Il s’agit d’appréhender les relations entre le DUE et les droits nationaux.


Le DUE n’est pas un droit extérieur aux droits des Etats mais un droit intégré.
Les traités fondateurs ne contenaient aucune indication sur les relations entre les ordres juridiques
nationaux et l’ordre juridique communautaire. La conséquence de ces rapports = oeuvre prétorienne de la
CJ.

La CJ a dégagé 3 caractéristiques principales :


- l’immédiateté du DUE, principe selon lequel le Due intégré immédiatement l’ordre juridique des EM
- principe de primauté pour résoudre les conflits
- notion d’effet direct

La cour ne s’est pas arrêtée la et pour renforcer les droits des justiciables elle a mis en évidence, consacrée,
plusieurs mécanismes permettant à ces justiciables d’invoquer le DUE devant les juges nationaux.

CHAPITRE 1 - L’IMMÉDIATETÉ DU DUE

Principe considéré comme le principe de base éclairant les modalités d’intégration du DUE dans les ordres
juridiques nationaux. En vertu de ce principe, la norme de l’UE intègre immédiatement l’OJ des EM et
acquiert automatiquement le statut de droit positif.
Cette norme ne nécessite pas de procédure de réception, transformation par les Etats.
Un Etat ne peut pas procéder à l’intégration d’une norme de l’UE (ex règlement UE) dans son OJ interne
par l’adoption d’une loi par son parlement et ce même si cette loi reprendrait fidèlement le contenu de la
norme UE. (Plus compliqué pour les directives). Ce principe presuppose que les EM ait dans leur rapport
avec le DUE un système constitutionnel reposant sur le monisme (interdiction du dualisme procède de
certaines dispositions des traités et de la jp de la CJ).

Pour les traités : il est indiqué que le règlement est directement applicable dans les Etats. Les Etats en
acceptant le traité accepte que le règlement soit applicable.
Existence du renvoi préjudiciel -> les juges nationaux peuvent poser des questions à la CJ pour la bonne
application du DUE. On voit donc bien le rapport moniste.

Pour la CJ : elle a affiché plus explicitement dans sa jp et a fait découler l’impératif pour les EM d’avoir un
rapport moniste avec le droit communautaire, considérant la nature même des communautés.

L’immédiateté du droit communautaire est envisagé comme le corollaire nécessaire de la méthode


d’intégration qui préside à la création net au fonctionnement des communautés européennes.
La cour l’a affirmé dans l’arrêt : CJCE, 1964, Costa c/ ENEL. «  le traité CEE a institué un ordre juridique
propre intégré au système juridique des Etats membres lors de l’entrée en vigueur du traité et qui s’impose
à leurs juridictions. ».
CJCE, 1978, Simmenthal « le droit communautaire fait partie intégrante de l’OJ applicable sur le territoire
de chacun des EM ». Ici la cour dégage les conséquences de ce principe :

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- le droit communautaire existe de plein droit dans l’Ordre interne des Etats il ne nécessite donc aucune
forme spéciale d’introduction dans l’ordre interne et encore moins de réception
- le droit communautaire prend place dans l’ordre juridique interne des Etats en tant que droit
communautaire
- ce sont les administrations nationales et les juges nationaux qui ont l’obligation d’appliquer le droit
communautaire et ceux ci doivent agir en tant que administrations et juges de droit commun du droit
communautaire. (Ce sont eux qui au quotidien font respecter le DUE mais tous les Etats ne le font pas).

Ce principe vaut pour l’ensemble du DUE.


En ce qui concerne le droit primaire il n’y a pas eu de problème en France pour accepter ce principe du
monisme dans la mesure où la C° de 1946, avait déjà adopté un système moniste. Mais, pour l’Allemagne
ou l’Italie le traité CEE avait fait l’objet d’une réception dans l’ordre interne occasionnant des conflits entre
les cours constitutionnelles de ces états et la CJCE. Ajd ce principe ne pose plus de problème.

En ce qui concerne le droit dérivé :


- pour le règlement pas de difficultés particulières car c’est prévu par le traité lui même.
- en revanche doutes existes sur l’immédiateté attachée aux directives -> elles nécessitent des actes
de transposition en droit interne. En réalité du point de vue de l’UE cette opération ne s’apparente pas à
une mesure de réception en droit interne. La directive existe juridiquement dès son adoption et elle est
susceptible de produire des effets juridiques même en l’absence de transposition.
Par exemple un EM peut se voir condamner pour manquement au DUE en cas de défaut d’une
transposition d’une directive. D’ailleurs les EM n’ont pas eu de difficultés à reconnaitre leur immédiateté
mais c plutôt sur la question de l’effet directe que des divergences sont importantes.

Une fois admis que le Due est immédiatement applicable dans l’ordre interne, il est inévitable que dans cet
ordre interne, il rencontre le droit national. Se pose donc la question de la résolution des conflits entre le
droit national et le DUE.

CHAPITRE 2 - Le principe de primauté dans la résolution des con its entre le DN et le


DUE

Primauté du DUE.
Le traités fondateurs étaient muets sur cette articulation et donc la CJ qui a dégagé ce principe de
primauté du droit communautaire sur le DN en cas de conflit et ce dans l’arrêt de 1964, Costa c/ ENEL.

SECTION 1 - Consécration du principe par la CJ

Ce principe signifie qu’en cas de conflit entre les DN et le DUE, le droit de l’UE prime en principe sur le DN.

Conséquences car il a une portée absolue du point de vue de la Cour et entraine des conséquences pour
les juges nationaux. Ce principe a été formulé dans l’arrêt Costa.

§1 - L’arret Costa c/ ENEL

Un particulier qui soutenait devant le juge italien qu’il n’avait pas a payer sa note d’électricité à l’entreprise
italienne en matière d’électricité. Il contestait la conformité de la loi de nationalisation et de production et
de distribution de l’énergie électrique au regard du traité CEE.
Un juge national saisit avait renvoyé l’affaire devant la Cour constitutionnelle italienne qui avait considérée
qu’il s’agissait d’un simple conflit de lois. Selon cette cour, ce point de vue pouvait faire obstacle à la bonne
application du droit communautaire par l’adoption d’une loi nationale postérieure.

À la demande du requérant, le juge italien a posé une question préjudicielle à la CJCE pour savoir
comment il devait régler ce conflit entre la loi italienne et le droit communautaire.

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Compte tenu de la position de la CCel italienne, la CJ a pris une position ferme. Dans un premier temps, la
CJ affirme l’immédiateté du droit communautaire. Ensuite, elle af rme la primauté du droit
communautaire comme conséquence de cette immédiateté.

-> interprétation téléologique de la cour

Ce principe de primauté a été qualifié de condition existentielle du droit communautaire. Pour la CJ l


primauté du droit de l’Union découle de la nature intrinsèque du droit de l’Union, de la spécificité de cet
ordre mis en place par les traités.

§2- La portée absolue du principe faisant du principe une condition existentielle du droit de
l’Union

Règle de résolution d’éventuels conflits entre le DUE et les DN. Il a donc une portée absolue ce qui
entraine certaines conséquences.

A) La primauté des dispositions sur toute disposition nationale

La primauté bénéficie à toutes les dispositions du DUE quelle doit d’effet directe ou non… l’effet directe
change juste sur l’impact des justiciables.
L’arrêt Costa = clair il évoquait bien le droit né du traité mais également le droit adopté sur le fondement
du traité (= droit dérivé)

La cour a confirmé pour le droit dérivé dans plusieurs jurisprudences.

La primauté vaut à l’égard de l’ensemble des dispositions nationales. Le droit prime en principe sur le droit
national. La primauté vaut à l’égard de la norme antérieure au droit de l’UE mais aussi à l’égard de la norme
postérieure.

Arret simmenthal -> le droit communautaire doit être appliqué dès son entrée en vigueur malgré
l’éventuelle préexistence d’une loi nationale incompatible et pendant toute la période où il reste en
vigueur, malgré l’adoption interne d’une loi nationale incompatible.

Quand le DN est antérieur à l’apparition de la norme UE, la primauté rend inapplicable de plein droit
toute disposition nationale contraire existante. Postérieur -> le droit national est inexistant s’il est
contraire selon la Cour. La primauté ayant pour effet d’empêcher la formation valable de nouveau actes
nationaux contraires.

B) Conséquences pour les autorités nationales

S’impose à toute les autorités nationales. Il implique différentes actions, comportements pour les autorités
nationales. Implique pour le législateur national qu’il abroge toute norme nationale contraire, il doit
empêcher la formation de toute nouvelle norme contraire au DUE.

Il appartient à l’ensemble des pouvoirs publics d’assurer la bonne application du droit de l’Union. Tant pour
les hautes autorités de l’Etat que pour les autorités décentralisées. Ainsi par exemple l’adm a
l’obligation de refuser d’appliquer toute disposition nationale contraire au DUE.

Les autorités gouvernementales sont habilitées à constater que des dispositions nationales contraires
cessent d’être applicables ou prescrivent qu’elles ne soient plus appliquées.

-> vigilance du législateur et de l’adm.

Role et comportement attendu du juge national -> conséquences particulières du fait de ses fonctions car
c’est lui qui est le plus amenés à trancher des litiges pouvant émerger impliquant une opposition
d’incompatibilité entre le droit national et le DUE. Tout juge national a l’obligation d’assurer le plein effet
des normes de l’Union en laissant au besoin inappliqué de sa propre autorité toute disposition nationale
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contraire sans avoir à attendre l’élimination, l’abrogation de cette norme nationale. L’importance du rôle du
juge national a été mis en évidence par l’arrêt Simmenthal. Cette idée selon laquelle le juge national est le
juge de l’UE de droit commun. L’importance de cette fonction par le juge national découle de
l’impossibilité pour la CJ de trancher elle même un litige portant sur une mauvaise application du DUE au
niveau national. Le CJUE est en effet pas une cour fédérale. Elle ne peut pas annuler elle même un arrêt
national, dès lors le respect du principe de primauté au quotidien, pour les particuliers, devra être assuré
par les juges nationaux dans l’ordre juridique national.

La CJ peut cependant rendre des arrêts en renvoi préjudiciel. La CJ répond à une question mais ne tranche
pas de litiges. Recours en manquement, les particuliers ne peuvent pas directement saisir la CJ.

Cette logique implique que les rapports entre le juge national et les juges de l’Union repose sur une
collaboration. Collaboration permise par le renvoi préjudiciel. Le juge de l’Union a besoin du juge
national pour assurer la primauté. Ce rapport de collaboration permet le respect de l’autonomie
institutionnelle et procédurale des Etats et le besoin d’assurer l’effectivité de l’application du droit de l’Ue
dans les Etats.

Ce role confié au JN peut impliquer de nouvelles compétences. Ainsi, la CJ considère que le jn peut
prononcer une mesure provisoire pour suspendre l’application du droit national contraire y compris lorsque
son droit national ne l’y autorise pas spécifiquement.

En pratique le respect de ce principe dépend de la bonne volonté des états de respecter ce principe.

SECTION 2 - Résistances étatiques à la pleine application du principe de primauté

-> cf arrêt Omega.

Les différentes manifestations :

Résistance se manifeste par une dif cile consécration du principe de primauté dans les traités. En effet
même s’il est fondamental, ce principe a été mis de cote de la charte constitutionnelle de base (traités,
droit primaire) de la communauté et de l’Union.
Les Etats membres ont eu l’occasion d’inscrire ce principe essentiel, de les traiter et pourtant il n’apparait
toujours pas expressément.

Convention pour l’avenir de l’Europe -> était parvenu à surmonter les réticences en imposant la
reconnaissance de la primauté à l’art 1-6 (qui n’est jamais entré en vigueur, Ø constitution européenne).

Traité de Lisbonne -> EM préfèrent reléguer ce principe non plus dans le corps du traité dans une
déclaration n°17 annexée au traité. Cette déclaration précise que la conférence rappelle que selon une jp
constante de la CJ, les traités et le droit adopté par l’union sur la base des traités priment le droit des EM
dans les conditions par ladite jp. Loin d’une af rmation claire du principe.
Absence de consécration surprenante car le principe lui même reste dans l’ensemble assez bien accepté
par les Etats. Mais cela semble traduire d’autres formes de résistances qui suivent d’autres manifestations.

Nombre toujours important de recours en manquement portés devant le CJUE. Ces recours témoignent
d’un non respect d’éléments fondamentaux au coeur même du système de l’Union.
Nbr recours en manquement contre la Pologne mettant en cause le respect de l’Etat de droit de réformes
menées sur son système judiciaire qui affecte l’indépendance et l’impartialité des juges.

Manifestations jp des résistances. Les juridictions nationales ont parfois été réticentes dans l’admission de
ce principe et ses conséquences, notamment par rapport aux normes supérieures comme la C°.
Réticence des juges allemands avec la protection des droits fondamentaux dans les arrêts Sollange.
En France il y a eu aussi des pb relatifs à la primauté du DUE à l’égard de la loi postérieure. Par contre on

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peut encore percevoir des résistances de la part de juridictions suprêmes où CCel et principalement sur la
question des rapports entre droit de l’UE et C°.

-> CCel, 2006, loi relative à l’énergie : le CCel estime que la transposition d’une directive est une obligation

->5 mai 2020, Cour constitutionnelle allemande : témoigne d’une opposition frontale au principe de
primauté car le jugement rendu prend le contre pied d’une jurisprudence de la CJ.

Souplesse dans la mise en oeuvre du principe de primauté :

Dans plusieurs affaires mise en balance des normes de l’UE et certaines exceptions prévues dans leur
application. Mises en balance avec les exceptions invoquées par les Etats dans la protection de DF ou du
respect de l’OP. On voit l’arrêt Omega.

Dans le DUE et ses traités, il est prévu dans certains cas la prise en compte de spécificités nationales. Le
DUE peut prévoir des exceptions notamment : art 36 TFUE (exceptions de la liberté de circulation des
marchandises -> justification = OP, sécurité publique…).
Parfois dispositions plus générales : art 4§2 TUE. L’Union doit respecter l’identité nationale des EM
(identité constitutionnelle …).

Sur la base de ce sdispsotions les états ont revendiqués le maintien de certaines spécificités et la CJ a été
emmenée à se positionner vis à vis des arguments développés par les EM.
-> CJCE, Omega, 14 oct 2004 : conflit entre une des 4 lib fondamentale du marché intérieur (= liberté
économiques) et un DF (dignité humaine en l’espèce). Le conflit portait sur la libre prestation de services et
la dignité humaine. Exploitation d’une installation de jeu, d’un laser game dont le but est de faire des tirs
simulés… La police de la ville a interdit cette activité en considérant que ce type de jeu constituait un
danger pour l’OP étant donné de la violence que ca engendre et contraire aux valeurs fondamentales de la
dignité humaine. Cet arrêté confirmé par les juridictions nationales qui considèrent qu’il y a une atteinte à la
dignité de la personne humaine protégée par l’art 1 de la loi fondamentale allemande. Conflit entre le DUE
et le droit constitutionnel allemand.
La cour ne va pas suivre ce raisonnement. Conflit entre la liberté fondamentale et la protection de la dignité
humaine en tant que PGDUE. Face a cette re qualification, la Cour fait un travaille de conciliation entre ces
deux exigences. Elle considère que la protection des DF constitue un intérêt légitime de nature à justifier en
principe une restriction aux obligations imposées par le droit communautaire même en vertu d’une liberté
fondamentale garantie par le traité.

-> CJUE Sayn Wittgenstein, 22 dec 2010 : la demanderesse était de nationalité autrichienne et s’appelait
princesse de Sain Wittgenstein. Nom acquis à la suite d’une adoption par un ressortissant allemand. Nom
modifié par l’Etat civil autrichien et ramené à Sayn Witt… Cette décision se fondait sur une loi de 1919
ayant abolie la noblesse autrichienne et refusant par conséquent de reconnaître l’acquisition de titres de
noblesse y compris d’origine étrangère. Cette loi avait rend de droit constitutionnel. La requérante
considérait que cette modification de son nom était une entrave à la libre circulation des personnes.
L’autriche considérait que de son coté il s’agissait de faire respecter son identité constitutionnelle.
Protection prévue à l’art 4 du TUE.
Abollir la noblesse = ok. Elle admet donc que dans le contexte de l’histoire constitutionnelle autrichienne,
la loi d’abolition de la noblesse peut être considérée comme une justification d’OP et par conséquent être
mis en balance avec le droit à la libre circulation des personnes.

=> souplesse dans la mise en oeuvre du principe de primauté mais ne le remet pas en cause. Elle concilie
deux normes de l’UE. Elle transforme la règle nationale en règle européenne.

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CHAPITRE 3 - L’EFFET DIRECT DU DROIT DE L’UNION EUROPÉENNE

SECTION 1 - La théorie de l’effet direct dégagée par la Cour

Ce principe = la norme de l’UE peut créer en droit interne par elle même des droits ou obligations
directement dans le chef des particuliers.
2 conséquences :
- le droit pour toute personne physique ou morale de s’en prévaloir directement devant son juge
national
- l’obligation pour le juge national de garantir l’effet de ce droit

Juge national = juge de droit commun de l’UE et on le voit encore car c’est lui qui a encore un rôle
prépondérant dans le rôle de ce principe.

La CJ a consacré cette théorie dans un arrêt CJCE, 5 février 1963, Van Gend en Loos, aff.26/62.

§1 - Les fondements de la théorie de l’arrêt Van Gend en Loos

Lacune des traités -> rôle de la CJ.


Il s’agissait d’un contentieux fiscal, un recours d’une entreprise néerlandaise devant une juridiction fiscale
des Pays Bas aux motifs que cette entreprise avait dû payer un nouveau droit de douane lors de
l’importation de produits chimiques en provenance d’Allemagne. Elle estime que le montant de cette taxe
douanière, déterminée par l’adm fiscale, était contraire à l’article 12 du traité CEE «  interdiction de
nouveaux droits de douane ou de taxes d’effet équivalent à l’importation ou à l’exportation ». Logique de la
libre circulation des marchandises.
Recours formé devant le juge national contre l’adm néerlandaise devant le juge national. Le jn va sursoir à
statuer et poser deux questions préjudicielles à la CJ. La question était de savoir si l’article 12 du CEE a un
effet interne, si les justiciables peuvent faire valoir sur la base de cet article des droits individuels que le
juge à l’obligation de sauvegarder.
-> réponse positive de la CJ. La CJ reconnaît l‘effet direct de l’article 12 du traité CEE. Selon la Cour
même si le traité ne le prévoit pas expressément, le traité n’exclu pas pour autant que le droit
communautaire puisse produire un effet direct. En effet, l’objectif du traité est d’instituer un marché
commun dont le fonctionnement concerne directement les justiciables de la communauté.
D’ailleurs, elle rajoute que le préambule des traités visent les peuples. Elle rappelle l’article 177 du TCEE
(renvoi préjudiciel) qui implique nécessairement que le droit communautaire puisse être invoqué devant les
juridictions nationales.

«  Le droit communautaire indépendant de la législation des Etats membres, de même qu’il créé des
charges dans le chef des particuliers, est aussi destiné à engendrer des droits qui entrent dans leur
patrimoine juridique; que ceux ci naissent non seulement lorsqu’une attribution explicite en est faite par le
traité, mais aussi en raison d’obligations que le traité impose d’une manière bien définie tant aux
particuliers qu’aux Etats membres et aux institutions communautaires ».

-> ca montre bien que pour la CJ, soit des droits pour les particuliers vont être conférés exactement dans
les traités mais on peut déduire l’existence de droits des obligations créées pour d’autres.
De cette distinction on peut mesurer une portée très large de la solution dégagée par la Cour qui est très
originale au regard des solutions tirées du droit international classique. Certes, la théorie de l’effet direct
existe en droit international classique mais la reconnaissance d’un effet direct reste relativement
exceptionnelle pour ce DI. Certaines dispositions issues des conventions internationales sur la protection
des droits fondamentaux peuvent se voir reconnaître un effet direct. Mais, en droit international, un tel effet
direct reste l’exception et ne peut exister que si cet effet direct est expressément prévu par la convention.

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A l’inverse en DUE, la reconnaissance d’un effet direct à une norme = + fréquente. Pas nécessaire d’une
reconnaissance expresse par les traités.
-> justification = spécificité du droit communautaire par rapport au DI. L’ordre juridique communautaire =
indépendant de l’OJ international.

Les dispositions du droit communautaire les Etats membres et leurs ressortissants car l’objectif du TCEE =
créer un marché commun s’appliquant aussi aux ressortissants communautaires.
Construction d’une communauté qui vise les peuples.

Dans cette perspective -> droits peuvent naîtrent en faveur des particuliers même sur le fondement des
dispositions du TCEE dont ils ne sont pas les destinataires direct.
La communauté européenne constitue un nouvel ordre juridique de droit international au pro t
duquel les Etats ont limité bien que dans des domaines restreints leurs droits souverains.

Cet arrêt a soumis la reconnaissance de l’effet direct d’une norme à des conditions. Conséquence = effet
direct mais pas automatique (≠ primauté).

§2 - Les critères (conditions) de l’effet direct

Toujours des conditions sauf cas particulier du règlement : l’effet direct est systématique. Car c’est dans sa
def même.

Appréciation in concreto par le juge. -> jp abondante. Les juges nationaux se tournent souvent vers la CJ
pour avoir des précisions.
Il s’agit de critères jurisprudentiels, il va donc y avoir des évolutions (formulation, appréciation…). Variantes
possibles car c’est au cas par cas. (Regarder si ce sont des critères formulés et appréciés de façon classique
ou originalité).

Critères : La disposition doit être :


- claire
- précise
- et inconditionnelle
L’arret pose ces critères par l’arrêt du §1. Mais ces critères sont repris dans des jp ultérieures.

Claire et précise : le sens lui même doit être clair, sans ambiguïté. Il ne doit pas s’agir d’une obligation trop
vague ou trop générale. On doit pouvoir identifier une obligation précise.
ex : interdiction d’introduire des taxes ou des mesures d’effet équivalent

Inconditionnelle : son application ne doit pas être conditionnée ou subordonnée à une mesure ultérieure
comportant un pouvoir discrétionnaire des organes de l’Union ou nationaux. La disposition doit être
appliquée sans nécessiter l’adoption de mesures complémentaires.
ex : ..;
Problème pour la directive qui nécessite une mesure de transposition.

Il faut vérifier dans la normes, les dispositions par dispositions pour voir si celle ci remplis les critères de
l’effet direct et voir son intensité.

SECTION 2 - Effet direct variable des dispositions du droit de l’Union

Des normes peuvent produire un effet direct complet. Droit et obligations entrent les EM et les particuliers
(effet direct vertical) mais également entre les particuliers eux-mêmes (effet direct horizontal).

D’autres normes produisent un effet direct partiel. Elles ne sont donc invocables que dans des rapports
verticaux.

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Distinction entre les normes :

§1- Distinction dans le droit primaire une possibilité de reconnaissance d’un effet direct mais
des situations différenciées

L’ensemble des dispositions du DUE peut produire un effet direct (arrêt Van Gend en Loss) -> cet arrêt visait
le droit communautaire dans son ensemble.

La CJ a estimé que certaines dispositions du droit primaire avaient un effet direct complet. C’est le cas de
certaines dispositions en droit de la concurrence (art 101 et 102 TFUE), le cas aussi de disputions sur la libre
circulation des personnes (art 45 TFUE), en matière de libre prestation de services, cas de dispositions
concernant la non discrimination des travailleurs fondée sur le sexe et l’égalité de rémunération…

D’autres dispositions à l’inverse ne peuvent bénéficier que d’un effet direct partiel. Elles n’imposent que
des obligations à l’égard des Etats, donc les droits qu’elles attribuent aux particuliers ne peuvent être
invoqués qu’à l’encontre de l’Etat s’il ne les respecte pas.
ex : les disposions relatives à la non discrimination fondée sur la nationalité (art 18 TFUE); la
prohibition de nouvelles restrictions douanières (art 30 TFUE); interdiction des restrictions quantitatives à
l’importation et des mesures d’effet équivalent (art 34 TFUE).

3e catégorie, certaines dispositions de droit primaire ne peuvent pas produire d’effet direct selon la CJ;
Ce sont les dispositions institutionnelles et procédurales; dispositions liminaires des traités; art qui
énoncent les objectifs généraux de l’UE; dispositions qui énoncent des obligations générales à la charge
des EM (notamment en matière de politique sociale)…

Mais cette distinction a subi une évolution en fonction des traités et de l’interprétation faite par la CJ des
traités.

§2 - Actes dérivés

En vertu d’une lecture stricte de l’article 288 TFUE, seuls les règlements sont susceptibles d’être
directement applicables en droit interne.

SI la Cour s’en était tenue à une lecture stricte, dans la mesure où cela n’était pas autorisé, prévu, pour les
recommandation, avis (= décisions) et les directives, ces instruments n’auraient pas pu produire un effet
directe.
En réalité la CJ en se fondant sur cet article, et sur l’effet utile du caractère contraignant de la directive et
de la décision, la CJ a reconnu que ces derniers pouvaient avoir un effet direct si la disposition concernée
remplie les critères.

En tenant compte des spécificités de chaque instrument la CJ a moduler l’intensité de l’effet direct
susceptible d’tare reconnu.

A) L’effet direct de plein droit du règlement

Expressément prévu par l’article 288 TFUE, c’est de l’essence même du règlement. Il créé
automatiquement et directement des droits et obligations dans le chef des particuliers.

Terminologie employée dans cet article -> certains utilisent le terme d’applicabilité directe pour le
règlement et réservent la notion d’effet direct pour les autres instrument du DUE. L’effet est le même.
Dire que le règlement est de plein droit directement applicable revient a dire qu’il n’est pas soumis aux
critères posés plus haut.

Par ailleurs l’effet direct du règlement est par nature complète.

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B) L’effet direct variable des décisions

Distinguer le cas des décisions adressées aux particuliers au cas des décisions adressées à un EM.

Pour les particuliers : ca créé des droits et obligations à la charge de leurs destinataires. Ces derniers
peuvent se prévaloir de ces droits devant le juge national. Mais des tiers peuvent aussi se prévaloir des
obligations émises par la décision à la charge de leurs destinataires.
ex : une entreprise victime d’une entente entre d’autres entreprises qui serait considérée comme
contraire aux règles du traité par une décision de la commission, pourra se prévaloir de cette décision de la
Commission devant son juge national et enjoindre ses concurrents de cette entente, de mette fin à cette
entente.

Pour les Etats membres : A priori les décisions sont sources de droits et obligations que pour les EM
destinataires.
Toutefois, la Cour a reconnu que dans certains, même si la décision est adressée aux EM, la décision peut
attribuer des droits aux béné ces des particuliers.

La Cour dans un premier temps avait reconnu le possible effet direct de dispositions combinées d’une
directive et d’une décision. (Arrêt Franz Grad 1970)
Dans un deuxième temps elle a reconnu l’effet direct d’une disposition seule (arrêt Hansa Fleisch, 1992).
Dans cet arrêt elle a reconnu q’un particulier, la sté exploitant un abattoir et entrepôt, pouvait invoquer à
l’encontre d’un EM une disposition d’une décision concernant une redevance à percevoir par l’Etat sur les
inspections et contrôle sanitaires de viandes fraiches.
La cour se fonde alors sur l’effet contraignant de la décision.

C) La reconnaissance d’un possible effet direct des directives

Protection juridictionnelle des particuliers qui est en cause. Dans l’ensemble la CJUE n’est pas pleinement
satisfaisante de ce point de vue concernant les directives.

A priori les directives ne pouvaient pas être directement applicables et ne pouvaient pas être directement
invoquées par les particuliers. Absence d’effet direct car elles ne peuvent satisfaire le critère
d’inconditionnalité. Dans la mesure où elle suppose l’intervention de l’Etat pour la transposition.
-> Les particuliers tirent donc droits de l’acte national de transposition. Cet acte pourra être invoqué devant
le juge national.

Mais en pratique -> Comment faire quand une directive n’est pas transposée par l’Etat, ou mal transposée ?
Les ressortissants de l’Union seraient donc priver des droits que leur attribue la directive.
CJ apporte des précision en 1974, Van Duyn -> La Cour considere que dans certains cas les directives
(une disposition) pouvaient produire un effet direct. 2 arguments :
- il serait incompatible avec l’effet contraignant de la directive d’exclure a priori qu’elle puisse être
invoquée par les personnes concernées.
- mais cet effet contraignant s’exerce à l’égard de ceux auxquels la directive est adressée (les EM).
Obligation pour les Etats de transposer les directives dès lors l’EM ne doit pas pouvoir s’exonérer de ses
obligations au regard du DUE par une absence de transposition ou mauvaise transposition.
=> effet utile de l’obligation de transposer.

Résistances juridictions nationales. -> entrainant une nuance de la CJ qui portent sur les conditions
particulières de reconnaissance d’un effet direct à une disposition d’une directive et quant à l’intensité de
cet effet direct.

Les conditions exigées : on maintient les critères classiques mais appréciation affinée.
En pratique les conditions plus difficiles à remplir car les dispositions d’une directive laissent un large
pouvoir discrétionnaire à l’Etat (fixer des objectifs généraux donc l’Etat le fait comme il veut).
Mais plus on avance dans le temps et plis les directives sont précises.

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Pour le critère de l’inconditionnalité -> l’effet direct va être soumis à l’existence d’une situation
pathologique caractérisée par l’absence ou la mauvaise transposition de la directive par l’Etat
incriminé.
Si bonne transposition on pourra pas reconnaitre l’effet direct. -> conséquence en terme de délai: une
directive peut produire un effet direct qu’à l’expiration du délai de transposition. Et si cette transposition a
mal été faite ou pas faite.

La jp est venue nuancer cette affirmation -> la directive peut être invoquée directement par un particulier
avant l’expiration du délai de transposition dans l’hypothèse où l’Etat contrevient ouvertement (par une
législation par ex) aux dispositions de la directive. (CJCE, 1997, Inter environnement de Wallonie).
-> L’effet direct de la directive est conçu par la Cour comme une modalité de sanction de la violation du
droit de l’Union par les EM.

Une autre modalités de sanction d’une mauvaise transposition d’une directive = recours en manquement.
Mais il ne peut pas être déclenché par un particulier. Voie de droit entre les mains des EM ou de la
Commission.

Limites à l’intensité de l’effet direct des directives : qu’un effet direct vertical. Litiges opposant
personnes physiques ou morales à l’encontre de l‘Etat qui a mal ou pas transposé la directive.
Arrêt Marshall, 1986 -> La cour a refusé de reconnaître l’effet direct d’une directive sur les conditions de
licenciement et dans le cadre d’un litige opposant une entreprise et un employé. La CJ justifie cette
absence d’effet direct horizontal des directives au regard de la typologie des actes prévus à l’article 288
TFUE. Au regard de cet article, la directive ne créé des obligations qu’à l’égard des EM et non des
particuliers. En effet c’est le règlement qui est considéré comme directement applicable pour tous et non la
directive et selon la Cour, reconnaitre un effet direct complet des directives reviendrait à supprimer la diff
de nature entre le règlement et la directive.

On peut le regretter car ca empêche l’exercice de certains droits.

La CJ a pour atténuer ce problème, a commencé a developper une conception assez large de la notion
d’Etat. -> Ca fait parler d’effet direct oblique. Admis qu’une directive pourrait être opposée non
seulement à l’Etat agissant comme autorité publique mais aussi quand il agit en tant qu’employeur.
Une directive peut aussi être opposée à l’encontre des autorités décentralisées (1989). Aussi à l’encontre
d’entreprises publiques dotées de pouvoirs exorbitants de puissances publiques (Raiser international
transported 2004).
Vision étendue de l’Etat (rattachement de l’autorité avec l’Etat) = ensemble de jp avec ≠ cas de figures.
Cela témoigne qu’à travers la reconnaissance de l’effet direct des directives, elle ne cherche pas tant la
protection juridictionnelle des particuliers mais plutôt la sanction de l’EM défaillant.

Extension de l’effet direct aurait pu laisser penser que la Cour allait progressivement reconnaitre un effet
direct horizontal aux directives. Mais non. La Cour réaffirme sa position de principe et l’absence d’effet
direct horizontal des directives.

§3 - Rapports externes

Exemple :

Pour des disposions commerciales qui ouvrent le marché de l’Union aux produits provenant de Pays tiers
partenaires de l’Union. -> contestation peuvent apparaître sur des dispositions au sein des Etats membres
qui restreignent les mouvements commerciaux vers ces Etats tiers alors que les accords visent à les faciliter.

Hypothese d’une importation qui se heurte à des taux de droit à l’importation considérés comme contraires
aux accords.

Reconnaitre un effet direct aux accords externes pour écarter les dispositions nationales contraires.

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La reconnaissance de l’effet direct d’une disposition d’un accord obéit à des conditions particulières qui
s’ajoutent aux conditions classiques :

- tenir compte de la nature et de l’objectif global de l’accord -> examen au cas par cas du
contenu de chaque accord.
-> Reconnaissance parfois l’effet direct de certaines dispositions par la Cour de l’accord sur
l’espace économique européen.
-> parfois rejet de la reconnaissance d’un effet direct de dispositions d’autres accords tel
que l’accord commercial avec la Turquie considérant qu’il s’agissait d’un accord de caractère entièrement
programmatique. = but était de prévoir un programme commun commercial.

Ces questions se posent aussi de + en +.

Cette possible reconnaissance d’un effet direct des dispositions d’un accord externe a été étendu aux
décision adoptées par les organes mixtes institués par ces accords externes.
Et même lorsque l’accord a une nature programmatique il n’est pas exclu que soit adopté des décisions
remplissant les conditions posées par l’organe mixte.

Dans le cadre d’un accord programmatique on peut reconnaitre un effet directe aux décisions prises par
l’organe mixte.

L'ensemble des dispositions du droit de l'Union ne se verra pas reconnaître un effet direct complet. Pas
d’effets direct complet -> certaines normes ne pourront pas être invoquées directement devant le juge
national et le juge national ne pourrai pas les appliquer directement pour trancher le litige.
Mais pouvons nous pas les utiliser devant le juge national ? La CJ a développé ici une jp envisageant
diverses formes d’inviolabilité du DUE. Meme si pas d’effet direct on peut quand même utiliser autrement
DUE.

CHAPITRE 4 - LES FORMES D’INVOCABILITÉ DU DUE

Il s’agira de déterminer comment un particulier peut se prévaloir du DUE dans le cadre d’un litige devant le
JN (quels droit mobiliser et comment s’en prévaloir).
Que doit fait le JN pour garantir le plein effet du DUE ?

Le but du développement de ces formes d’invocabilité par la CJ => rendre l’invocabilité du DUE tj possible
pour garantir la primauté du DUE sur le droit national contraire.
Adaptation de l’invocabilité, par la Cour, en fonction des spéci cités de la norme de l’Union et du
contexte national (le litige en question). -> CJ regarde un peu au cas par cas en application de critères.

Certaines formes d’invocabilité découlent du principe de primauté seul.


Une autre forme va dépendre de l’action combinée de la primauté et de l’effet direct de la disposition.
=> formes prévues par la CJ via le renvoi préjudiciel dans le but de doter les JN es instruments nécessaires
pour remplir leur office de juge de l’Union de droit commun.

Historiquement :

Cour a tiré des conséquences pour le JN des principes de primauté et d’effet direct. + mise en place d’une
invocabilité maximale = de substitution.
-> elle permet la garantie maximale des droits que tire le particulier du DUE dans la mesure où la
norme de DUE va être appliquée en substitution de la norme nationale contraire.
-> toutefois envisageable que pour les dispositions du DUE qui sont dotées d’un ED.

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Par la suite :

Cour a considéré que même lorsqu’une norme n’était pas dotée d’un ED -> DUE n’en produisait pas -
effets qu’il fallait garantir.
Ces normes pouvaient donc être invoquées par les particuliers et elle a dès lors identifiée des formes
d’invocabilités supplétives, minimales. Même si le particulier ne peut pas faire appliquer directement la
norme de l’UE dans son litige, il peut quand même l’invoquer pour obtenir quelque chose d’autre
(indemnité…).

SECTION 1 - Invocabilité maximale de substitution

Application de la disposition du DUE pourvue d’un ED à la place de la disposition nationale.


Lorsque une norme remplie les conditions de l’ED, les juridictions nationales sont obligées de procéder à
son application directement et donc au besoin en substituant la norme de l’Union à la norme nationale
contraire.

Finalement ca correspond directement à l’effet direct.

Cette obligation pour le juge a été affirmé par la cour : arrêt Simmenthal 1978.
La cour avait précisé au juge national comment agir. Il s’agissait d’un règlement et la cour précise
que la sté simmenthal pouvait invoquer cette norme devant le JN. Le JN devait alors faire garantir
l’effectivité de ses droits tirés du règlement. La cour souligne que pour garantir ces droits il existe le
principe de primauté et il ne servirait a rien que le droit communautaire confère des droits si par la
suite ils ne pourraient être appliqués si ces droits devaient s’effacer devant une norme nationale
contraire. Dès lors le juge national, face à une norme dotée d’ED, le JN doit laisser inappliquée la
norme nationale contraire et lui substituer la norme communautaire.

L’invocabilité de substitution découle donc de la conjonction des principes de primauté et de l’ED.

Si on cherche à identifier les effets respectifs de ces deux principes, il faut souligner :
- la primauté conduit à ne pas tenir compte de la norme nationale contraire au DUE, à la mettre de
coté
- l’ED rend possible l’application directe du DUE au cas d’espèce pour trancher le litige

=>Ca permet aux particuliers une garantie maxime des droits conférés par le DUE.

Mais obligation de substitution pour le JN ne peut donc jouer que pour certaines normes remplissant les
conditions de l’ED ou pour nature l’ont déjà.
Si ø effet direct le JN ne sera pas démuni car des formes supplétives d’invocabilité ont été reconnues par la
Cour.

SECTION 2 - Les formes d’invocabilité supplétives

- pas ED et JN n’a comme instrument que le principe de primauté : CJ reconnait que les particuliers
pouvaient se prévaloir d’une invocabilité d’interprétation conforme en vertu de laquelle le JN devra
interpréter le droit national à la lumière du droit de l’Union.

- Invocabilité d’exclusion : Le juge national devra exclure la norme nationale contraire à la norme de
l’union; intervention n’en amont ou aval.

- Invocabilité de réparation : Mise en jeu resp de l’Etat pour violation du DUE. qui résulte du pp de la RP
de l’état du fait de la violation du droit de l’Union => arrêt 1991, Francovich et Bonifaci . Litige horizontal.
Pas la faculté d’un droit invoqué par la directive non transposée mais par la demande d’une réparation
(somme d’argent).

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§1 - L’invocabilité d’interprétation conforme

Ø ED -> on ne peut donc pas demander au JN qu’il remplace la norme nationale contraire.
Mais, cette norme pourra être invoquée par le particulier pour obtenir une interprétation de la norme
nationale qui sera la plus conforme possible au DUE.

-> permettre application effective des normes de l’Union, le JN va donc être tenu ‘interpréter son DN à la
lumière du DUE. Obj = atteindre les objectifs fixés par ce droit de l’U.

CJ -> cela découle du principe de primauté du DUE + de coopération loyale qui impose aux autorités
nationale de tout mettre en oeuvre pour satisfaire aux obligations issues du DUE.

L’ensemble du DUE bénéficie de cette possible invocabilité.


Mais particulièrement utile dans le cadre des directives pour lesquelles la reconnaissance d’un effet direct
est plus rare et pour lesquelles il n’y a pas de possibilité d’ED horizontal.
Ainsi lorsqu’une disposition d’une directive ne remplie pas les conditions de clarté et de précision, laisse
grande marge de manoeuvre aux Etats, le JN devra toutefois faire tout son possible pour interpréter le
droit national conformément aux objectifs fixés par la directive.
CJCE 1984, Von colson et Kamann.
Si directive est invoquée dans un litige horizontal entre deux parties -> 1990, Marleasing. CJ rappelle la JP
Marshall + et donc la directive ne peut pas être invoquée directement par un particulier à l’encontre d’un
autre particulier. Néanmoins pour la Cour l’obligation de résultats qui pose sur les Etats ainsi que le
principe de coopération loyale impose à toutes les autorités de l’Etat d’assurer l’exécution de la
directive.
-> lorsque le JN applique le droit national dans un litige horizontal, il a l’obligation de l’interpréter à
la lumière du texte et de la finalité de la directive.

=> moyen de compenser les inconvénients liés à l’absence d’ED ou à l’absence d’ED complet d’une
directive.

Mais il peut y avoir des difficultés pratiques pour le JN.


Donc la Cj précise que cette invocabilité, doit se faire dans « toute la mesure du possible ». La CJ reconnait
donc que ce n’est pas toujours possible et que l’interprétation conforme comporte également des limites.
Le JN doit tout de même faire tout son possible pour essayer d’obtenir une interprétation conforme.

-> si pas possible cette interprétation on va voir §2

§2 - L’invocabilité d’exclusion

Permet aux particuliers d’invoquer les dispositions du droit de l’UE, slmt pour obtenir que soit écarté la
norme nationale contraire au droit de l’Union.

Ainsi la norme de DUE n’ayant pas d’ED, ne sera pas appliquée en substitution de la norme nationale
contraire. Mais la norme nationale devra être écartée du litige. Le JN est tenu de ne pas l’appliquer
conformément au principe de primauté de droit de l’U.

Dans l’hypothèse où la disposition du DUE est issue d’une directive -> la Cour subordonne l’admission de
l’invocabilité d’exclusion à l’expiration du délai de transposition de la directive et ø de marge d’appréciation
des autorités nationales.

Le problème ici = effet limité. La norme nationale contraire sera écartée par le juge mais cela ne suffit pas
à assurer le plein respect du DUE car la norme de DUE ne peut as être appliquée à la place.

En outre, la jp de la CJ est moins aboutie précise concernant cette forme d’invocabilité.


-> cette forme d’invocabilité est donc - utile et utilisée que les autres.

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§3 - L’invocabilité de réparation

Invocabilité supplétive, minimale. Elle n’a pas pour conséquence de mettre en adéquation le cadre
juridique national et le droit de l’U mais simplement, de réparer le préjudice subit. Elle signifie que, tout
justiciable à la possibilité de solliciter devant le JN la réparation, cad l’octroi d’une indemnisation pour les
dommages causés par les autorités nationales suite à une violation du DUE.

Ce principe de droit à réparation = CJCE 1991, Francovich et Bonifaci


JP ultérieures, la CJ a clarifié les conditions pour que la resp de l’E soit effectivement engagée (B).

NB : en renvoi préjudiciel, la CJ ne peut pas trancher le litige national, elle va seulement guider le JN pour
savoir comment trancher lui même le litige. Autonomie des juridictions nationale.

A) Af rmation du principe

Le JN se trouvait face à une transposition d’une directive. Il s’agissait d’une directive visant à assurer aux
salariés un minimum de garanties en cas d’insolvabilité de l’employeur.
Manquement de l’Italie dans la transposition. M. Francovich et Mme Bonifaci avaient travaillés dans une
entreprise et n’avaient pas été payés en totalité de leurs salaire. Les requérants forment un recours devant
sn juge national pour obtenir de l’E italien des garanties prévues par la directive mais également un
dédommagement pour le préjudice subit.
Le juge national va sursoir à statuer et poser une question préjudicielle à la CJ : si la directive a un ED et
quelles sont les conséquences pour l’E de la non transposition de la directive ?

=> La directive ne remplie pas les conditions d’ED. Mais cela ne signifie pas que l’E puisse échapper aux
conséquences de sa violation du droit communautaire.
=> La Cour va dégager le principe selon lequel les particuliers peuvent demander réparation du préjudice
subit en raison de la non transposition par l’Etat. Rappel que le DUE est un droit qui s’intègre
immédiatement dans les ordres juridiques nationaux et les sujets du droit communautaire, sont non
seulement les Etats mais également leurs ressortissants qui ont des droits qui doivent être protégés par les
juridictions nationales.

B) Conditions imposées par la CJ

-> arret Brasserie du pêcheur 1996, CJCE.

Le juge va encadrer l’application de ce droit à réparation par trois conditions :


- illégalité
- un préjudice
- un lien de causalité entre la violation par l’E et le dommage subit par le particulier

Au dela de ce schema des conditions vont être ensuite précisées.


-> notamment celle de l’illégalité:

L’illégalité doit consister en une violation du DUE par l’E. Quelles normes ?
-> n’importe quelle disposition du DUE pourvue qu’elle soi contraignante et créatrice de droits pour les
particuliers.
-> La cour va préciser que le droit à réparation est indépendant de l’ED ou non de la norme du DUE.

Dans l’arrêt Brasserie -> la Cour était confrontée a une situation où étaient en cause des articles des traités
dont l’ED avait déjà été reconnu. La Cour considère donc que cet engagement de la resp de l’Etat, n’est
pas seulement destiné à combler l’ø d’ED de la norme, et que si le principe vaut pour une norme
dépourvue d’ED, il faut a fortiori pour une norme qui attribue directement des droits aux particuliers.

La resp vient donc soit pallier l’absence d’ED ou renforcer les effets de l’ED. Le droit à réparation est donc
conçu par la CJ comme une composante indispensable de la protection juridictionnelle des particuliers.

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Concernant l’appréhension de la notion d’Etat : L’E est entendu au sens large.

Dans l’arrêt Brasserie -> il s’agissait de la mise en jeu de la resp de l’E du fait de l’action du L. La cour a
également admise que la resp de l’E puisse être engagée pour une violation du DUE du fait de l’action
d’une juridiction nationale statuant en dernier ressort (CJCE Kobler 2003; Traghetti 2006)

La Cour reconnait également que ce manquement peut provenir de n’importe quelle autorité nationale (L
ou juge).

La violation -> La lecture de l’arrêt Francovich avait laissé un doute quant à l’interprétation de cette notion.
La cour entend tenir compte de la nature du pouvoir d’appréciation dont jouisse les autorités nationales
dans l’exécution de leurs obligations communautaires.
Les conditions d’engagement de la resp de l’E pourront varier selon que l’on est en présence d’une
compétence liée pour l’Etat ou à l’inverse d’une marge de pouvoir discrétionnaire dans l’exécution du DUE.

Il sera plus facile d’engager la resp de l’E, de prouver l’illégalité, dans l’hypothèse d’une comp liée.
Si e dispose d’une marge discrétionnaire, la Cour exige que la violation du droit de l’U soit suffisamment
caractérisée. Cette circonstance aide à apprécier par référence à une méconnaissance manifeste et grave pr
l’Etat des limites de son pouvoir d’appréciation.

-> La Cour a fourni des éléments à prendre en compte par le JN pour évaluer une telle méconnaissance.
Pourront être pris en compte le degré ce précision et de clarté de la règle violée, le caractère
intentionnel ou involontaire de la violation, le caractère excusable ou non d’une éventuelle erreur de
droit.

Mais c’est ensuite le JN qui évaluera si oui ou non il y a une violation.

Dans l’hypothèse spécifique d’une violation du DUE par l’Etat du fait de l’action d’une juridiction : compte
tenu de la spécificité de la fonction juridictionnelle et des impératifs de sécurité juridique, il est également
exigé une violation suf samment caractérisée. Appréciation en vérifiant le degré de clarté et de précision
de la règle violée, le caractère délibéré de la violation, le caractère excusable ou non d’une éventuelle
erreur de droit commise par le JN, l’inexécution par la juridiction en cause de son obligation de renvoi
préjudiciel en vertu de l’art 267 TFUE (le JN aurait oublié de poser une question préjudicielle alors qu’il y
était obligé).

CONCLUSION CHAP 4 :

La recherche des effets produits par la norme de l’UE procède d’une gradation . Si la norme de DUE violée
a un effet direct, le juge national a l’obligation de faire application de la norme de l’Union à la place de la
norme nationale contraire (invocabilité de substitution).

Mais le JN peut, en outre, si cela lui est demande par le particulier, reconnaitre la resp de l’Etat et octroyer
une réparation à la victime du préjudice né de cette violation.
A l’inverse, si la norme de DUE violée n’a pas d’ED : le JN doit interpréter le DN à la lumière du DUE.
(Invocabilité d’interprétation conforme).
En cas d’impossibilité, le JN doit a minima exclure l’application du DN qui serait contraire au DUE. Mais le
JN peut également si cela lui est demandé reconnaitre la responsabilité de l’Etat et octroyer une réparation
à la victime.

Il semble donc qu’il soit nécessaire de vérifier dans un premier temps, avant toute chose si la norme de
l’Union bénéficie d’un ED avant de se tourner vers d’autres formes d’invocabilités supplétives. C’était la
logique initiale dans les 1ers arrêts de la CJ. Pourtant dans des jp + récentes, cette méthode ne semble pas
toujours aussi simple. Arrêts dans lesquels la CJ indiquant la marche à suivre pour le JN, précise qu’il doit
d’abord vérifier si une interprétation conforme est possible puis si une telle interprétation conforme pas
possible, le juge doit alors regarder si la norme est ou non d’ED et envisage donc de façon subsidiaire les
autres formes d’invocabilité.
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PARTIE 3 - LE CONTROLE JURIDICTIONNEL SUR LE DROIT DE L’UE

Ce controle revient pour l’essentiel à la CJ mais également dans une certaine mesure, au juge national qui
agit alors comme le juge de droit commun du droit de l’UE.

L’expression CJ de l’Union européenne renvoie à l’ensemble du système juridictionnel au niveau de l’UE.


Ainsi, soit la CJ, soit le tribunal de l’UE.

Les missions de la CJUE sont précisées à l’art 19 du TUE qui indique : « la Cour assure le respect du droit
dans l’interprétation et l’application des traités ».
On peut donc identifier 3 types de fonctions :
- contentieuse (trancher litige)
- régulatrice (répondre à une question posée par un JN) -> donner l’interprétation de référence du
DUE + apprécier la validité des actes de l’U.
- consultative (avis avant que l’acte ne soit adopté) -> très limitée. Un seul acte peut faire : accord
externe.

Il faut souligner que la CJ constitue une juridiction très originale qui assume à la fois des missions de
juridiction constitutionnelle sur des questions de répartition des compétences, de droits fondamentaux ou
contentieux inter constitutionnel, mais également des missions de juridictions administratives (contentieux
indemnisation, de la légalité).

La resp de l’E du fait de la violation du DUE se fait devant le JN. Mais engagement de la resp de l’Union
devra être engagée devant le CJ.

Par la suite on peut distinguer pour ce contrôle juridictionnel deux types de contrôles effectués par la Cour :
- légalité du DUE
- du respect du DUE par les EM

Organisations de coopération = organisations auxquelles les E participant n’ont pas transférés de comp.
souveraines, les E se contente de coopérer au sein de l’organisation. Dans le cadre d’une telle organisation,
les décisions sont prises dans le respect de la souveraineté des E. E ont un rôle clé. La représentation des E
sera assurée dans les principaux organes de décisions de l’organisation.
La modalité de vote principale = unanimité.
Organisations d’intégration = essentiellement la méthode d’intégration. L’organisation va bénéficier d’un
transfert de compétences de la part des EM. Les E acceptent de limiter leurs compétences et de se
soumettre dans des domaines identifiés à l’autorité extérieure qu’incarne l’organisation.
On trouve a cote des institutions qui représentent les E, des organes autonomes au sens où ils vont
représenter des intérêts distincts des intérêts des E.
Modalités de votes = majorité qualifiée, cad qui ne permet pas a un Etat d’exercer un pouvoir de veto.
Effet du droit adopté = immédiateté, direct…

Le rôle de la CJ est essentiel dans le cadre d’une U de droit -> permettre la mise en place des voies de
recours pour sanctionner la violation du DUE (par des institutions européennes en adoptant une norme c/
au droit primaire = contrôle de légalité du DUE, ou par les EM).

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CHAPITRE 1 - LE CONTROLE DE LÉGALITÉ

- de manière contentieuse dans le cadre d’un recours direct formé c/ un acte de l’UE devant le CJUE
- dans le cadre du dialogue du juge (le renvoi préjudiciel)

SECTION 1 - Le renvoi préjudiciel

En application de l’arrêt Simmenthal, le juge de première application du DUE, est le juge national. Sans
forcément s’attendre de se retrouver devant une juridiction de dernier ressort. Confirmé par Von Colson et
Kaname, 1984. L’objectif de cette distinction entre le juge national, qui est le premier exécutant du DUE, et
la CJ qui interprète le DUE par le moyen du renvoi préjudiciel, afin d’obtenir une bonne application du DUE
et pour s’assurer que les différentes juridictions n’aient pas leur propre interprétation du DUE qui irait à
l’encontre de l’uniformité du DUE. Pierre Pescatore «  l’ordre juridique communautaire est un, unique,
uniforme ou il n’est pas ». Importance très forte de l’uniformité du DUE. Robert Lecourt « la compétence
attribuée à la CJ est fondée sur la nécessité de préserver une unité de jp dans l’ensemble des E-mbr
sans laquelle on ne serait parler ni d’Europe ni de droit communautaire ».

Si on a pas l’uniformité du DUE on est pas dans le DUE. Le RP participe à cet esprit.

CJUE, 22 juin 2010, melki et abdeli : *** les juridictions nationales doivent rester libres de saisir la CJ de
tte QP qu’elles jugent nécessaire à tout moment de la procédure, et même à l’issu de la procédure
incidente de contrôle de constitutionnalité. Le droit national n’a pas le droit d’interdire à une juridiction
nationale de saisir la CJ en se servant de mécanismes nationaux tel que la QPC.

La CJ a pu considéré que le mécanisme de QPC fr était légal sous condition que ce dialogue ne soit pas
interrompu. Le RP reste la norme principale devant s’appliquer et ne pouvant subir aucune limitation de
part les procédures nationales.

En lien avec => CC°, 4 avril 2013, Jérémy F : constitue la première occasion pour le CC° fr d’exercer un RP
devant la CJUE. Il a fallut attendre 2013 pour qu’il y ait un dialogue des juges entre le CC° et la CJUE.
Prétexte invoqué : son délais pour une QPC ne pouvait excéder 3 mois avant de rendre une décision. Or
QP devant la CJ en moyenne 18 mois. Beaucoup trop long. Sachant que la CJ a pu introduire une
procédure d’urgence dans le RP qui lui permettait de rendre une QP d’urgence dans un délais de 30 jours.
Permet de répondre aux objections de délais du CC° fr. Et ce qui a amené à cette première QP du CC° à
l’égard de la CJ.

Autre élément  : droit de la CJ de ne pas répondre. CJCE, 16 juin 1987, Salonia  : la CJ va pouvoir
considérer qu’elle peut refuser de répondre s’il apparaît de manière manifeste que l’interprétation du droit
communautaire ou l’examen de validité d’une règle communautaire demandée par une juridiction nationale
n’a aucun rapport avec la réalité et l’objet du litige. Faut répondre à la question de la nécessité de la
question. Si la question ne sert pas à régler le contentieux ou est accessoire, la CJ n’a pas a y répondre.

SI question pas déterminante, qu’elle ne tranche pas l’objet du litige et hypothétique ou abstraite = la CJ
peut refuser de répondre à la question préjudicielle. CJCE, 16 juin 1987, Salomia; CJCE 16 juillet 1992,
Melicke. -> application Schneider.

§1 - Les caractéristiques du renvoi préjudiciel

-> dialogue direct entre le juge national et la CJ = mécanisme de coopération judiciaire.


C’est une coopération entre la CJ et le JN, le JN depuis Simmenthal (9 mars 1978) est le juge de droit
commun du DUE. Toutefois si l’exécution rencontre des difficultés, notamment quand il faut interpréter le
DUE, le renvoi préjudiciel permet la coopération entre le JN et la CJ pour éclairer le sens du DUE.

ARt 267 TFUE.


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Traité de nice qui voulait transfert un renvoi préjudiciel au tribunal n’a pas réussi donc c’est toujours la CJ
qui est compétente pour le renvoi préjudiciel.
Le renvoie préjudiciel prévu à l’article 267 TFUE est le premier et le principal mécanisme de
coopération judiciaire dans l’Union. Il permet aux juridictions nationales, qui ont à appliquer le droit de
l’Union à un litige porté devant elles, de prononcer un sursis à statuer et d’interroger la Cour sur
l’interprétation ou la validité de celui-ci.

Def = Voie de droit par laquelle le JN chargé d’appliquer le DUE peut ou doit sursoir a statuer et
poser à la CJ une question préjudicielle relative à l’interprétation ou à la validité du DUE.

La CJ es compétente pour statuer à titre préjudiciel sur l’interprétation des traités ou soit sur la validité et
l’interprétation des actes pris pr les organes, institutions organismes de l’UE.
-> par conséquent deux branches de renvoi principales :
- en appréciation de validité = interroger (le JN) la CJ sur la validité au regard du DUE d’une
norme de l’UE que le JN envisage d’appliquer dans un litige.
Question de la validité de la législation nationale. Le droit primaire qui est une norme suprême, il ne peut
pas faire l’objet de recours en validité.

- Renvoi préjudiciel en interprétation = interprétation d’une norme européenne pour faciliter le


travail du juge.
Cette question de l’interprétation du DUE peut concerner tout le DUE même le droit primaire. =
interprétation téléologique.

Interprétation de la Cour => tout ce qui est nécéssaire pour garantir l’interprétation et l’application
uniforme du droit de l’Union. Comme : préciser le sens et la portée des dispositions de l’Union.... Depuis
l’arrêt 1990, CJCE, Busseni.

La CJ est tenue de répondre et sa réponse ne peut porter que sur la question du DUE. La CJ ne juge pas
l’affaire au fond.
Une fois l’arrêt rendu -> le JN va devoir prendre en compte l’interprétation par la CJ et l’appliquer dans le
contentieux dont il est saisi. S’il décide de pas suivre l’interprétation il enfreint le DUE et il y aura une
sanction (recours en manquement).

Plusieurs conséquences -> les parties du contentieux national ne seront pas présentes devant la CJ. Le JN
ne peut pas être forcé à saisir la CJ.
-> idée du droit à l’intervention 16 juin 2015, Gauweiler. Intervention de 8 EM
dans un recours préjudiciel. Le CCel allemand pose une question préjudicielle à la CJ et 8 autres EM et des
instituions européennes vont intervenir pour donner leur avis sur la question.

Conséquences sur la répartition des compétences entre le JN et le Juge de l’U -> la cour se borne a
apprécier la validité ou interpréter le DUE.
Le JN tranche le litige au fond en faisant application de la solution théorique de la CJ au litige.
=> traduction du renvoi préjudiciel connu en théorie en dehors de toute relation hiérarchique entre le
juge UE et le juge national.

But de cette procédure => garantir l’uniformité de l’application de l’UE dans les EM.
La solution s’impose donc à l’intégralité des juges nationaux des 27 EM.

CJCE, 15 mai 2003, Salzmann -> rappelle l’absence de hiérarchie entre le JN et la CJ et l’objectif
d’uniformité du DUE.
Rappel que le renvoi préjudiciel est un outil de coopération = ø hiérarchie. Le rôle de la CJ permet
d’appliquer uniformément le DUE dans les EM.

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§2 - Les modalités du renvoi préjudiciel

A) La notion de juridiction

Le renvoi préjudiciel est ouvert a toutes juridictions d’un des EM. Mais qu’est ce que ca entend par une
juridiction ? Tous les EM n’ont pas forcément la même interprétation.
La CJ a profité de certaines questions préjudicielle pour préciser cette notion : CJCE 30 juin 1966,
Vaassten goebbels. La CJ a pu poser les critères pour déterminer ce qu’est une juridiction au sens du
DUE:
- l’origine légale, l’organisme doit avoir été créé par une loi ou conformément à une loi. (Exclu le
cas des juridictions ad hoc)
- caractère permanent de l’organisme, exclure les juridictions établies à titre temporaire pour
régler un contentieux particulier (les ad hoc aussi)
- respect des règles de procédures contradictoires, dans les mêmes conditions que celles qui
régissent les tribunaux de droit commun (ex : respect du contradictoire et des droits de la défense)
- caractère obligatoire de la juridiction, Les parties ne peuvent pas choisir une autre instance
judiciaire.
- pouvoir de se prononcer en droit

La CJ ajoutera d’autres critères dont notamment le critère : de l’indépendance. CJCE, 11 juin 1987,
Pretore di salo. L’absence d’une procédure contradictoire ne fait pas obstacle à la qualité de juridiction
sous la condition qu’elle soit compensée par une indépendance totale de ses membres.
-> apport complémentaire à cet arrêt a partir de l’arrêt Corbiau 30 mars 1993 : la CJCE a pu considérer
que l’indépendance consiste en la nécessite pour la juridiction d’avoir la qualité de tiers par rapport à
l’organe qui a adopté la décision litigieuse. (≠ d’une juridiction juge et partie)

Précisions 30 mai 2002, Schmid -> confirmation de ces différents critères + précisions sur leur application à
leur cas concret.

B) Le caractère obligatoire ou facultatif du renvoi

Art 267 al 2 et 3.« Lorsqu'une telle question est soulevée devant une juridiction d'un des États membres,
cette juridiction peut, si elle estime qu'une décision sur ce point est nécessaire pour rendre son jugement,
demander à la Cour de statuer sur cette question ». C’est donc une possibilité. Mais : « Lorsqu'une telle
question est soulevée dans une affaire pendante devant une juridiction nationale dont les décisions ne sont
pas susceptibles d'un recours juridictionnel de droit interne, cette juridiction est tenue de saisir la Cour ».

Il y a donc une distinction entre les juridictions nationales et cela s’explique par le mécanisme de
coopération juridictionnelle à savoir qu’il n’était pas possible d’invoquer à toutes les juridictions la faculté
de la question préjudicielle.

Ø différence initiale entre les deux types de renvoi préjudiciel. Mais la CJ a fait évoluer cette situation en
établissant une distinction. Atténuer la rigueur l’obligation de renvoi en interprétation pour les juges de
dernier ressort (les juges ne vont pas avoir obligation de renvoi en interprétation). Instauration obligation de
renvoi en matière d’appréciation de validité pour toutes les juridictions.

Par conséquent, la jp de la CJ a conduit a confirmer la liberté de renvoi laisser aux juridictions concernant
l’interprétation d’une norme européenne (obligation pour les juges de dernier ressort est faculté pour les
autres). En revanche, il y a l’introduction d’une obligation de renvoi pour tous les juges en ce qui concerne
la mise en cause de la validité d’une norme au regard du DUE.

1. Le renvoi en interprétation de caractère facultatif

-> les juridictions n’ont jamais l’obligation de saisir la CJ (celles qui ne sont pas de dernier ressort). Elles
peuvent interpréter le DUE librement (si délibérément erronée = sanction). CJCE 17 Juillet 1997 Krüger.

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CJCE 24 Mai 1977 Hoffmann-La Roche -> confirme que les juridciotns nationales de dernier ressort en
cadre de renvoi en interprétation = obligation

2. Le renvoi en appréciation en validité

L’évolution de l’obligation de renvoi = arrêt CJCE 22 octobre 1987 Foto-Frost = Obligation de saisie de la
CJ pour les juridictions supérieures et inférieures.
Les juridictions inférieures ont donc l’obligation de renvoyer une question à la CJ pour se prononcer sur
validité du DUE.

La CJ ne va pas rendre le renvoi systématiquement obligatoire pour les juridictions en premier ressort ->
slmt imposition de se remettre à une interprétation souveraine dans l’hypothèse où il n’y a pas de doute sur
la validité de la norme invoquée. Car le JN est tenu d’appliquer le DUE, donc s’il est confronté aux memes
dispositions, il peut ne pas poser de question préjudicielle. Mais cette juridiction ne peut pas décider seule
qu’une norme nationale est invalide. Permet d’éviter des applications divergentes selon des juridictions
nationales.
-> CJCE, 6 décembre 2005, Gaston Schul Douane-Expediteur = la CJ va réaffirmer l’obligation pour une
juridiction nationale ordinaire d’effectuer un RP en validité à propos d’un règlement même lorsque la Cour a
déjà eu l’occasion d’invalider les dispositions identiques d’une norme comparable. Monopole de la CJ en
matière d’invalidité des normes en matières européenne. Le JN ne doit pas invalider une norme de droit
national par rapport au droit dérivé de son propre chef. Il ne faut pas con squer le pouvoir
d’appréciation de la CJ sur les actes où il n’y a pas encore eu d’appréciation de la CJ.

Pour les juridictions en dernier ressort : assouplissement de l’obligation de poser la question. Mais cet
assouplissement ne concerne que le renvoi préjudiciel en interprétation.
Théorie de l’acte clair : CJCE, 6 octobre 1982 CILFIT. Lorsque l’application correcte du DUE s’impose
avec une évidence telle qu’elle ne laisse place a aucun doute raisonnable quant à l’interprétation a donner,
la juridiction statuant en dernier ressort n’est pas tenue de poser une question préjudicielle.

-> Mais le juge de l’UE va encadrer cette possibilité pour le JN. Le JN doit tenir compte de plusieurs
éléments pour justifier qu’il est face à un acte clair :
- tenir compte du fait que le DUE connait plusieurs versions linguistiques
- le JN doit prendre en compte la spécificité de la terminologie de l’UE
- chaque disposition du DUE doit être replacée dans son contexte et interprétée à la lumière de
l’ensemble des dispo de ce droit, des finalités, et de l’état de son évolution , à la date à laquelle
l’application de la disposition en cause doit être faite.
-> le JN doit appliquer des méthodes d’interprétation du DUE pour rendre sa décision en lien avec la
théorie de l’acte clair. Le JN doit aussi se justifier par rapport à la jurisprudence de la CJ dans es
interprétations.

La CJ a affirmé cette jurisprudence de la théorie de l’acte clair pour les juridictions supérieures -> CJCE, 15
sept 2005, Intermodal Transport.
CJCE, 6 décembre 2005, Gaston Schul -> répétition que le renvoi préjudiciel en appréciation de validité
reste obligatoire même pour les juridictions suprêmes. Nécessaire cohérence du système de protection
juridictionnelle institué par le traité car le renvoi préjudiciel en appréciation validité constitue une modalité
du contrôle de la légalité des actes de l’UE.

A l’origine le traité ne précisait pas ce qu’était une juridiction et n’opérait pas de distinction sur la faculté ou
l’obligation de renvoi entre les deux types de renvoi préjudiciel.
La jp a opéré les évolutions.

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§3 - Les effets de l’arrêt préjudiciel par la CJ

-> autorité de la chose jugée.


Vaut à l’identique pour les deux branches. Elle implique que l'arrêt rendu lie le juge de renvoi, qui sera
obligé de tenir compte de l'arrêt pour trancher le litige au principal. Aussi l’autorité de l’arrêt va s’imposer
également à tous les juges nationaux saisis de question identique.

CJCE, 27 mars 1963 Da Costa -> sur ce principe. Autorité de la chose interprétée. Si la CJ a reconnu à une
question préjudicielle, elle n’est pas tenue de répondre à une question similaire de la part d’une autre
juridiction nationale. Sauf sur un point : si la quest° soulève des nouveautés et difficultés d’interprétations.

-> éviter l’encombrement des ≠ questions préjudicielles devant la CJ.

Les effets dans le temps de l’arrêt préjudiciel :

-> principe de rétroactivité. Interprétation donnée par la CJ est claire et précise et la signification et la
portée de cette règle telle qu’elle doit ou aurait du être appliquée depuis son entrée en vigueur.
Applicable a des rapports juridiques, nés avant l’arrêt.

La CJ peut être amenée à limiter l’arrêt de ces arrêts préjudiciels en transformant l’annulation d’une norme
européenne en une abrogation non un retrait. Pour une question de protection des individus et de la
sécurité juridique. On tient donc compte des troubles graves que l’arrêt pourrait entrainer si l’arrêt avait un
effet totalement rétroactif.

SECTION 2 - LES RECOURS DIRECTS

§1 - recours en annulation

Art 263 TFUE -> recours par lequel le requérant demande au Tribunal ou à la CJ d’annuler un acte d’une
institutions visant à produire des effets de droits au motif que celui-ci est illégal.

= REP en FR à peu près

A) La recevabilité du recours

Subordonée à des conditions relatives au délai, l’acte mis en cause et à la qualité du requérant.

1. Le délai

Exigence de sécurité juridique, il permet d’éviter la remise en cause indéfinie des actes entrainant des effets
de droit. Après l’expiration du délai, l’acte devient définitif. Toutefois possible de soulever une exception
d’illégalité si l’acte n’était pas directement attaquable (art 277 TFUE).
= art 263 al6 2 mois.

2. L’auteur de l’acte attaquable (de droit dérivé)

A l’origine les seuls actes venant de la Commission et le Conseil pouvaient faire l’objet d’un recours en
annulation.

CJCE, 23 avril 1986, Les Verts c. Parlement européen. Savoir si les actes adoptés par le PE peuvent faire
l’objet d’un tel recours. Les actes du PE peuvent en effet selon la CJ en s’appuyant dans une interprétation
téléologique.
Cette jurisprudence a ensuite été codifie à partir de Maastricht, qui a du d‘ailleurs tenir compte de
l’introduction de la procédure de codécison.

Si effets juridiques vis a vis des tiers -> RECOURS POSSIBLE.

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Art 263 dit mtn tous les auteurs susceptibles d’être attaqués. Ainsi, l’article 263 du TFUE dispose désormais
que sont attaquables les actes législatifs, cad adoptés selon une PLO ou une PLS, mais aussi les actes du
Conseil, de la Commission, de la BCE autres que les recommandations et avis puisqu’ils sont non-
contraignants.

Cet article précise de plus que les actes du Parlement européen et du Conseil européen destinés à produire
des effets juridiques à l’égard des tiers sont attaquables, de même que ceux des organes ou organismes de
lUE destinés à produire es effets juridiques a l‘égard des tiers.
Cf agences européennes.

De plus ce recours ne vaut pas pour les arrêts de la CJUE

3. La nature de l’acte attaquable

Exclusion des recommandations et avis.


Mais ouvert aux actes qui lient et qui ont un effet contraignant.

PESC -> ø compétence de la CJ. (Art 275 TFUE)

La CJUE va refuser de ce considérer liée par la forme et l’appelation de l’acte pour s’intéresser seulement à
ses effets. On ne peut donc pas s’abriter devant la qualification de l’acte pour échapper au recours en
annulation.

Ainsi, un avis ou une recommandation fortement contraignante pourra faire l’objet d’un recours en
annulation.

Ainsi, la CJUE statut au cas par cas sans s’arrêter sur la qualification ou la forme revetu par l’acte soumis à
son controle Ainsi elle examine la substance et la capacité de l’acte à produire des effets juridiques. On
regarde surtout le contenu des différents actes. Elle examine sa substance et la capacité de l’acte à émettre
des effets juridiques contraignants.

4. Conditions de recevabilité différentes selon les requérants

Clivage requérants institutionnels et ordinaires.


Institutionnel = privilégié car ils peuvent toujours faire un recours en annulation et leurs recours sont tj
présumés recevables dès lors que les autres conditions de recevabilité sont remplies. Ainsi, ils n’ont pas à
prouver d’un intérêt à agir.
-> Ce sont les EM et les institutions de l’UE : la commission, le conseil et le PE.

L’article 263 TFE §3 dispose que la JCUE est compétente pour se prononcer sur des recours en annulation
fait par la cour des compte et la BCE dès lors que ces recours tendent à la sauvegarde de leurs
prérogatives.

Initialement le Parlement européen n’était pas non plus considéré comme requérant priviligié bc pouvoir
consultatif uniquement et ne peut adopter actes produisant des effets juridiques contraignants si bien qu’il
ne pouvait exercer en son nom propre un tel recours
Toutefois arrêt de 1990 Parlement contre Conseil (comitologie) de la CJUE où elle admet que le
Parlement européen pouvait être un requérant du recours en annulation dès lors qu’il démontre son intérêt
à agir et qu’il défend la sauvegarde de ses prérogatives. On est donc sur une légitimation active.

Enfin, cette légitimation active a été consolidée par le traité de Nice qui a confirmé cette jurisprudence.

Enfin dans les traités suivant le Parlement est devenu un requérant privilégié.Il n’a donc plus à démontrer un
intérêt à agir.
Lorsque le recours est formé par un État membres ou des institutions de l’UE  , c’est la CJUE qui va être
compétente en 1ere et dernière instance. A l’inverse si elle émane d’un particulier c’est le Tribunal qui est
compétent en 1ere instance. ( mais appel devant CJUE)
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Question des requérants particuliers ou ordinaires  : ordinaires => particuliers, pers physiques ou
morales de droit privé et de droit public, sauf bien-sûr les E-mbr. Un particulier étranger, non citoyen de
l’UE, non ressortissant d’un E-mbr de l’UE peut introduire un recours en annulation avec les mêmes
conditions que les pers physique sou morales de droit privé ou de droit public, à savoir qu’ils doivent
démontrer un intérêt à agir.

A ces requérants ordinaires, les traités européens imposent des exigences rigoureuses pour le recours en
annulation. Exigences que la CJ a pu interprété de façon intransigeante, très critiqué par la doctrine,
avocats généraux et le tribunal. Article 173 TCEE  : les requérants ordinaires ne pouvaient attaquer en
annulation que certains actes, les décisions dont ils étaient les destinataires et les décisions qui bien que
prisent sous l’apparence d’un règlement ou d’une décision pour une personne, les concernaient
individuelle et directement.

Le recours en annulation pour les particuliers n’était ouvert que contre un acte de portée individuelle
adressée au particulier. Peut poser des pb, on peut être concerné par un acte qui n’a pas de portée
individuelle. Les traités européens ont toute fois apportée une certaine souplesse en envisageant
l’hypothèse des actes juridiques de droit dérivé mal quali és ou mal nommés. Ils produisent les mêmes
effets sur le requérant qu’un acte de portée indiv. Il s’agissait des décisions adressées à une autre personne
ou des règlements de portée générale. Dans cette hypothèse la recevabilité du recours est subordonnée à
la preuve que de tels actes concernent le requérant directement et individuellement.

Condition spécifique  : démontrer que l’acte le concerne directement et individuellement. Ces notions
que l’on peut tirer de part l’article 173 TCEE ont fait l’objet de précisions par la jp. Sur la condition du lien
direct => CJCE 3 mai 1978 Toepfer. Notion d’un lien direct entre le particulier et l’acte de portée
générale, il ne doit pas exister d’acte juridique intermédiaire entre le particulier et l’acte de portée
générale. Sinon il ne serait plus en lien direct pour exercer ce recours en annulation.

Dé nition du lien individuel => CJCE Plaumann contre Commission du 15 Juillet 1963 aff 25/62 => le
particulier doit être atteint dans sa situation juridique en raison d’une situation de fait qui le caractérise par
rapport à tout autre personne, et de ce fait l’individualise de manière analogue à celle du destinataire. Les
requérants doivent être touchés comme des destinataires. C’est le « Test Plaumann » qui va se montrer très
difficile à surmonter dans la pratique. Version très fermée. Car même si un requérant indiv ne peut pas
attaquer directement cet acte devant la CJUE il peut quand même mettre en cause la validité de cette règle
devant le juge national. On légitime cette restriction car le requérant particulier à d’autres alternatives pour
faire valoir ses droits.

Le requérant indiv dans cette hypothèse peut mettre en cause le droit national en disant qu’il a été pris sur
une règle du DUE invalide. Recours indirect. Dans ce cas cela suppose un renvoi préjudiciel en appréciation
du juge national à destination de la CJUE. Cela poserait pb lorsqu’il n’y a pas de disposition de
transposition en droit national, c’est pour cela que c’est important que les particuliers puissent agir devant
la CJUE. Compte tenu de cette limite, il y a eu des évolutions apportées en DUE notamment par le traité de
Lisbonne qui a ouvert un peu plus ce recours.

S’il n’y a pas de mesure d’application a attaqué en droit national, le requérant particulier peut agir par le
biais du recours en annulation devant la CJUE. Article 263 al 4 du TFUE : « personne physique ou moral,
peut former dans les conditions prévues au 1e et 2e alinéa, un recours contre les actes dont elle est le
destinataire ou qui la concerne directement ou individuellement ainsi que contre des actes réglementaires
qui la concerne directement et qui ne comportent pas des mesures d’exécution ». Permet de solutionner le
pb. Changement avec ce traité de Lisbonne pur les cas d’actes qui ne sont pas susceptibles d’avoir des
mesures d’exécution nationales, juste directement et non directement et individuellement comme l’exigeait
la jp de la CJ avant.

Dans les deux cas ils peuvent saisir la CJ d’un recours en annulation mais si mesures nationales d’exécution
ils peuvent agir devant le juge national et devant la CJUE => le requérant qui déciderait aussi d’intervenir

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devant la CJ va devoir démontrer qu’il est concerné directement et individuellement par l’acte qu’il
attaque. Mais si pas de mesures d’exécution : il doit juste démontrer qu’il est atteint directement par l’acte
de l’UE. Ici recours en annulation !!!

Autre catégorie de requérant privilégiés les Etats tiers qui peuvent exercer un recours en annulation devant
la CJ sous condition de démonter un intérêt à agir.

B. Les motifs d’annulation de l’acte

Concernant le recours en annulation on retrouve un peu comme dans le REP fr des moyens de légalité
externes et internes dans les motifs d’annulation de l’acte.

➢ légalité externe

- La question de l’incompétence de l’institution qui vise à l’adoption d’un acte en dehors de ses
compétences attribuées. Peut aussi être le choix pour une institution. La compétence c’est tant le fait d’agir
en dehors de ses compétences attribuées que le choix de l’institution auteur de l’acte.

- question de la violation des formes substantielles. La violation des formes essentielles faisaient partie
intégrante du processus d’élaboration et de présentation des actes.

➢ Légalité interne

- la violation des traités.


- le détournement de pouvoir > une institution celle qui est autrice de l’acte a poursuivit en adoptant un
but différent de celui poursuivit par la base juridique de l’acte. Par exemple le fait de se baser sur une
mesure de protection de l’environnement de faire de l’activité économique sans faire attention à la
protection de l’environnement. S’il y a défaut de la base juridique on se trouve dans ce type de recours et
l’acte peut être annulé. La CJ va aussi assimiler dans le détournement de pouvoir le détournement de
procédure, recours à une procédure autre que celle normalement prescrite. Cas aussi pour les
procédures prescrites.

C. La violation de l’arrêt prononcé par la Cour ou le Tribunal

Conséquence de l’annulation décidée est décrite dans une disposition du traité de Lisbonne article 264 al
1 TFUE.

Selon cette disposition si le recours est fondé la CJ ou le tribunal vont déclarer nul et non avenue l’acte
contesté ou la disposition contesté si on est dans le cas d’une annulation partielle (le fait de viser certaines
dispositions, articles, mais pas l’ensemble). On se retrouve avec l’annulation de l’acte, tant pour les effets
présents futurs que pour les effets passés. L’acte ou la disposition disparaît rétroactivement, censé n’avoir
jamais existé. Les conséquences peuvent être très longues, actes qui concerne des dépenses d’argent
doivent alors être remboursées. 266 al 1 TFUE.

Autre possibilité qui pourrait être d’adopté un nouvel acte ou une nouvelle disposition. Car si l’auteur est
une institution européenne selon l’article 266 TFUE prendre tte les dispositions qui concernent l’arrêt peut
être de prendre un nouvel acte. « L’institution, l’organe ou l’organisme dont émane l’acte attaqué ou dont
l’abstention a été déclaré contraire au traité, est tenue de prendre les mesures que comporte l’exécution de
l’arrêt de la CJUE ».

Sur cette possibilité pour une institution d’adopté un nouvel acte conforme au traité. Le traité va offrir à la
jp de la CJ la faculté de modulé les effets de l’annulation, car il y a des enjeux, notamment économiques
qui auraient des effets très lourds.

Il y a des cas, article 264 al 2 TFUE, autorisent la CJ ou le tribunal a moduler dans le temps les effets d’une
annulation. La CJ ou le tribunal vont identifier les dispositions et les effets de l’acte attaqué qui vont être
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définitifs et ceux qui ne le sont pas. Par conséquent, la CJ ou le tribunal peuvent identifier des dispositions
en disant on ne les appliquera pas mais on ne reviendra pas en arrière. Point d’exception laissé à la libre
appréciation de ces juridictions.

§2 - recours en carence

Le recours en carence peut être décrit comme la possibilité d’introduire un recours contre l’inaction, l’inertie
des institutions européennes dés lors qu’elles sont contraires au traité. On vient sanctionner l’inactivité
d’une institution qui aurait due normalement agir. Article 265 TFUE. Il s’agit d’une action en justice qui va
permettre de faire pression sur une institution en la menaçant de saisir la CJ.

Il faut savoir que ce recours en carence est une voie de droit très rarement utilisé et quand c’est le cas on
constate très rarement la carence. Il s’agit dés lors du pendant du recours en annulation. En France par
exemple on a pas de recours seul le REP. En France carence et annulation sont une seule et même voie de
droit en DUE ce sont deux recours très différents. Dans la pratique on rencontre surtout l’annulation et pas
la carence.

Deux recours très différents, surtout recours en annulation à remplir. Recours de carence possibilité très rare
qui rencontre très peu de succès.

Conclusion :

Le recours en annulation est la voie de droit la plus utilisé, si on prend les recours en contentieux. Il va
exister d’autres mécanismes permettant de mettre en cause plus indirectement un acte de l’UE qui ne
pourrait pas faire l’objet d’un recours en annulation :

•l’exception d’illégalité : article 277 TFUE. A l’occasion d’un litige le requérant va soulever l’illégalité d’un
acte de l’UE mais le recours n’est pas directement dirigé contre cet acte. Litige  ; un contentieux, le
requérant va en autre dans ses moyens invoquer l’illégalité d’un acte de l’UE. C’est dans le cas ou on ne
peut pas montrer le lien direct et individuel dans un recours en annulation que l’on passerait par ce
mécanisme là. Exception d’illégalité qui pourra être reconnue mais qui ne va pas forcément déboucher sur
l’illégalité de cet acte.

•L’engagement de la responsabilité de l’UE : le recours en responsabilité. Article 340 TFUE. Dans lequel
le requérant qui peut être un E-mbr ou un particulier (pers physique ou moral qui démontre un Intérêt à
agir) vont demander l’indemnisation du préjudice subit du fait des activités de l’UE. L’UE a travers ses
institutions a adopté des mesures, des actes, et ces actes ont provoqué un préjudice dont on demande
l’indemnisation. On ne demande pas l’annulation mais une réparation financière. On maintient cet acte mais
on demande une réparation. Pour demander cette indemnisation du préjudice subit du fait des activités de
l’UE, 3 conditions cumulatives :

- existence d’une faute > elle découle soit des décisions des institutions de l’UE soit des
missions exercées par leurs agents. Un agent qui sortirait du cadre de ses missions n’entrerait pas forcément
non plus dans ce mécanisme. Ils doivent être dans le cadre légal de leurs missions. Sachant que la question
de la faute est sujet à bcp de controverses car cela suggère qu’il y ait eu une action illégalité, on pourrait
envisager la question de la responsabilité sans faute de l’UE, suggérée par le tribunal. Dans la pratique il n’y
a pas la possibilité d’entraîner ce droit à réparation sans faute, il faut absolument sortir du cadre de la
légalité. Est ce que la CJUE peut entraîner des fautes  ? Dans la pratique rejeté assez souvent et
indiscutablement par la CJ. On ne peut pas attaqué l’UE d’un recours en responsabilité par les actions de
la CJUE.

- existence d’un préjudice

- existence d’un lien de causalité.

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Par le biais d’un recours en responsabilité on ne passe pas toujours devant la CJ, d’abord devant le tribunal
européen qui va être un juge de première instance. (pour personnes physiques ou morales > appel CJ). Par
contre si on est un E-mbr directement la CJ.

NE pas confondre avec la question de la responsabilité de l’E-mbr devant le juge. Le recours en resp c’est
systématiquement pour les actions des institutions de l’UE ou de leurs agents. A l’occasion d’un recours en
resp la CJ va pouvoir reconnaître l’illégalité d’un acte de l’UE. Car en actant le fait que cet acte a commis un
dommage et qu’il est le résultant d’une faute donc il peut être considéré comme illégal. Pas hyper logique
on peut imaginer des actes légaux qui posent quand même des préjudices économiques,
indépendamment de la question de leur légalité. Mais la CJ ne reconnaît pas la resp de l’UE sans faute et
qui dit faute dit potentiellement illégalité d’un acte de l’UE.

CHAPITRE 2 - LE CONTROLE DU RESPECT DU DROIT DE L’UE PAR LES EM

Rôle des E-mbr dans l’application du DUE et les obligs à ce titre  : respecter la primauté du DUE et faire
preuve aussi d’une coopération loyale, application respecter l’ED du DUE. Que ce passe t-il si un E-mbr
viole le DUE ?

SECTION 1 - Le contrôle direct par la CJ : le recours en connotation de manquement

258,259,260 TFUE.

Procédure ayant pour objet de faire constater par la CJ qu’un E-mbr n’a pas respecter ses obligations
conventionnelles découlant de son appartenance à l’UE. L’E-mbr a fauté. Violé les dispositions soit du DUE
soit du droit dérivé. Recours en constatation de manquement permet le contrôle et la sanction par le juge
de l’UE de la violation du DUE par les E-mbr.

Pression supplémentaire des les législations nationale set dans les jp nationales des E-mbr. L’UE exerce une
fonction de contrôle de surveillance et ensuite de sanction si un E-mbr ne respecte pas ses obligations.

Principe de réciprocité  : les Etats parties à un traité se menacent entre eux. En DUE on a pas du tout
cette notion là. A savoir un E-mbr qui ne respecte pas ses obligs soit être sanctionné et cela n’autorise pas
les autres E-mbr à ne pas respecter leurs obligations. Caractérise la spé des rapports entre l’UE et les E-mbr.
Le droit de l’UE est largement mis en œuvre par les E-mbr. Il était donc nécessaire de prévoir un mécanisme
efficace permettant de s’assurer que les autorités nationales respecteraient leurs obligs et de les
sanctionner. Si les E-mbr appliquent le DUE, respect sa primauté et son ED, logique de prévoir cette
procédure.

Le recours en manquement est une méthode de coercition très efficace à l’encontre des E-mbr qui
pourraient se montrer négligents dans la mesure ou la juridiction de la CJ est obligatoire, exclusive, illimitée
dans le temps et insusceptibles de réserve. Illimité dans le temps : violation du DUE qui durait depuis plus
d’une décennie l’E-mbr ne pourrait pas soulever le fait qu’il y avait prescription. Approche assez large.

Limites : le fait de conseiller l’E-mbr de se mettre en conformité ne va pas contraindre l’E-mbr à prendre
des exemples précis. Marge de manœuvre du recours en manquement laisse largement dans les mains des
E-mbr. La CJUE ne contraindra pas l’État membre à adopter une position précise de mise en conformité :
elle commande juste à l’État de se mettre en conformité avec le droit de l’UE. Les États membres ont donc
une large marge de manœuvre.

Recours en annulation ne peut concerner que les actes européens, par conséquence si un E-mbr adopte
une disposition nationale contraire au DUE la CJ doit passer par l’action du juge national pour annuler cette

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disposition elle ne peut pas le faire elle-même. + la CJ n’a pas les capacités juridiques d’annuler un arrêt
de dernière instance d’une juridiction nationale.

La CJ ne constitue ainsi pas une cour suprême au sens du DUE. On est pas sur du droit fédéral. On parle
notamment de constatation de manquement et pas d’une procédure ou la CJ aurait tte les marges de
manœuvres.

CJ + CE => identification et sanction. Recours en manquement poursuit un double objectif, un direct et


immédiat et l’autre indirect :

- objectif immédiat et direct : inciter un E-mbr a mettre fin à la violation du DUE. Ce qui importe
avant tout ce n’est pas la sanction mais de mettre fin à la violation. Caractère objectif du recours en
manquement.

Dans cet objectif, la procédure de recours en manquement n’est pas subordonnée à l’existence d’une faute
de l’E-mbr. On peut très bien envisagé un recours en manquement contre un E-mbr sans l’existence d’une
faute, acte légal, mais qui dans ses effets va avoir des violations du DUE. Violation du DUE commise de
bonne foi peut être constitutive d’un recours en manquement de même qu’une violation délibérée.

Question des manquements positifs et négatifs : abstention ou action peuvent être des manquements.

La procédure du recours en manquement va donner à l’E-mbr la possibilité de se remettre en


conformité avant la procédure contentieuse. Procédure très permissive dans le sens ou l’E-mbr à bcp de
temps pour se remettre en conformité car l’objectif premier n’est pas la sanction.

- objectif indirect : la mise en ouvre du recours permet d’assurer l’uniformité d’application du DUE.
Cela sous entend aussi l’uniformité d’application du DUE dans les E-mbr. On av essayer aussi de surveiller
les E-mbr pour être sûr qu’ils vont respecter ces différentes procédures.

2 cas possibles concernant la procédure en elle-même :

- E-mbr attaque un autre E-mbr

- CE mission de surveillance des E-mbr relève l’existence d’un manquement d’un e-mbr alors attaque
devant la CJ. Commission européenne mission de gardienne des traités. La Commission défend aussi
l’intérêt de l’UE et la crédibilité au sens de l’uniformité juridique de l’UE. CE assez indépendante vis à vis
des E-mbr, assez logique que ce soit une institution plus en retrait, plus indépendante des E-mbr qui puisse
décider de missions de contrôle et éventuellement de sanctions à leur encontre.

Les particuliers n’ont pas accès à la possibilité d’exercer un recours en manquement contre un E-mbr. Mais
ils peuvent déposer une plainte contre un E(-mbr auprès de la CE. Les services de la CE sont saisit, la CE
commence une enquête et après elle décide de déclencher ou pas un recours en manquement. Les
particuliers peuvent servir de lanceur d’alerte. Mais la CE n’est pas obligé de répondre favorablement à
cette plainte même s’(il y a contestation d’une violation. On se concentre sur les principales irrégularités.

Il y a aussi des cas plus rares ou un E-mbr attaque un autre E-mbr par le biais du recours en manquement.
Plus rare : complications politique set démocratiques. Questions beaucoup plus symboliques, questions de
souveraineté ou politiques.

Par exemple, CJCE, 12 sept. 2006, Espagne c/Royaume-Uni , citoyens du Commonwealth mais pas
citoyens européens, le RU leur accorde l’éligibilité et le vote. Questions d’identité C°, la CJUE a toléré cette
position.

CJUE, 16 oct. 2012, Hongrie c/ République Slovaque => la Slovaquie avait refusé la venue sur son
territoire du président de la République Hongrois qui y avait vu un manquement à la libre circulation des
personnes. La CJUE est ce qu’un chef de l’État est un citoyen européen comme les autres qui bénéficient

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de la libre circulation des personnes ? La CJUE donne raison à la Slovaquie. Si les chefs des E-mbr sont des
citoyens de l’UE ils n’ont pas le même statut qu’un citoyen lambda.

Procédure 258 TFUE. Article 17 du TUE, rôle de la CE. «  en vue d’assurer le fonctionnement et le
déroulement du marché commun la CE vise à l’application des dispositions des présents traités ainsi que les
dispositions prisent par les institutions en vertu de celui-ci ».

§1) La phase diplomatique

Cas d’abs de transmission d’infos quant à la transposition d’une directive => peut être des choses à cacher.
En règle général, ce sont les services de la CE qui vont vérifier les conditions de l’exécution du DUE par les
E-mbr. Cette vérification par les services de la commission ce sont les cas descellés d’office. La CE ne
pourra pas repérer tous les manquements. Compte tenu de la faiblesse des services de la comm les cas
descellés d’office qui sont les cas principaux vont être assez limités. Alors ces services peuvent se baser sur
les plaintes déposés par les particuliers. Permet à la cE de commencer ses procédures de contrôle.

Soit les services relèvent une infraction ou alors cas des plaintes.

Une fois l’infraction détectée, le dossier fait l’objet d’une instruction par les directions générales de la comm
et par son service juridique, on va enquêté plus précisément. Parallèlement la CE engage un dialogue avec
l’État concerné. Discours informels. Ces contacts informels vont durer entre 10 et 60 jours. Au-delà si l’État
membre ne répond pas précisément aux demandes de la CE. Alors la CE va lui adresser une invitation
formelle à répondre et dedans on va imposer à l’E-mbr les éléments nécessaires à la poursuite de la
mission de la commission. Encore délais entre 10 et 60 jours.

Un E-mbr peut décider de ne pas y répondre ou y répondre de manière incomplète ou mentir. La comm
peut, a la possibilité, pouvoir discrétionnaire, de déclencher la seconde phase, de poursuivre la procédure.

§2) La phase pré-contentieuse

• La lettre de mise en demeure

La Comm va envoyer à l’E-mbr une lettre de mise en demeure. Délais entre 10 jours et 2 mois. Cas
d’urgence de 5 à 10 jours. Dans cette lettre la CE demande officiellement à l’E-mbr de régulariser sa
situation ou de présenter ses observations sur le manquement allégué. Permet de clarifier la situation et
d’amener l’E-mbr a assumé sa situation, il va devoir se justifier. La comm est en principe libre pour fixer le
délais entre 10 jours et 2 mois, mais la CJ va lui intimer de respecter un délais raisonnable qui tient compte
de la situation et de la complexité du dossier.

Lettre de mise en demeure considérée par la CJUE comme une condition de régularité de la procédure.
C’est une étape obligatoire. Sachant que la CJ peut avoir son mot à dire sur le contenu de la lettre de mise
en demeure, peut exercer un contrôle.Si l’existence la lettre a été omis dans la procédure ou si son contenu
est insuffisant alors la CJ peut invalider cette procédure pour vice de forme.

La comm va devoir faire beaucoup de précisions dans cette lettre. L’E-mbr doit savoir précisément ce qu’on
lui reproche. Définir de façon précise l’objet du manquement reproché à l’E-mbr. La comm ne pourra pas
dans la suite de la procédure soulever un nouveau moyen. La letre de mise en demeure très important sur
le plan stratégique car certains oublis dans son contenu peuvent avoir des csq dans la face contentieuse.

E-mbr lorsqu’il a répondu à cette lettre de mise en demeure peut avoir réparé le manquement ou démontré
qu’il n’y avait pas de manquement, alors la procédure s’arrête ici. Toute fois, la comm peut décidé de
poursuivre la procédure.

• Émission de l’avis motivé

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Acte final de la procédure pré-conteniteuse. CE plus directe car elle estime que l’E-mbr n’a pas répondu de
manière claire ou a contourné la procédure par rapport à la lettre de mise en demeure. Accusation
beaucoup plus forte. Pour faire cette accusation elle donne les raisons juridiques et factuelles selon
lesquelles pour elle il y a manquement. Et indiquer à l’E-mbr les mesures qu’il doit adopter pour se mettre
en conformité. Et souvent lui fixer un délais impératif pour le faire.

La CE peut donner dans son avis motivé des suggestions pour faire cesser le manquement. Par contre, en
indiquant à l’E-mbr ce qu’il doit faire ou pourrait faire pour mettre fin au manquement, ce n’est pas un motif
légal si l’E-mbr ne respecte pas ces suggestions. Alors l’E-mbr peut mettre fin au manquement sans
respecter ces recommandations. CJCE, 27 mai 1981, Essevi et Salengo. La CJUE peut aussi donner des
suggestions qui elles vont être contraignantes.

Règles relatives au contenu et à la portée de l’avis motivé de la CE :

L'avis doit comporter un exposé cohérent des raisons ayant amené la Commission à la conviction que l'Etat
a manqué à ses obligations. Avis motivé et plus détaillé et juridiquement plus explicite que la lettre de mise
en demeure. Motivé tant par l’E-mbr que par la CE. Délais fixé : délais de cet avis doit être raisonnable de
manière a tenir compte des exigences procédurales imposées par le droit national. Délais en général de 2
mois pour se mettre en conformité. La CE a pu être sanctionné par la CJ pour avoir fixé un délais trop court.
=> CJCE, 31 janvier 1984, Commission / Irlande. La CE avait fixé un délais de 5 jours pour changer sa
législation. La CJCE a dit délais pas raisonnable d’autant plus qu’il n’y avait pas de caractère d’urgence car
le manquement perdurait depuis 40 ans.

Quand on arrive a sanctionné un E-mbr, assez critiqué car on dit que la CJ est sévère elle applique des
sanctions fortes, oui mais phase diplomatique et pré-contentieuse très longue, un E-mbr à beaucoup de
temps pour se remettre en conformité. Quand un E-mbr est condamné c’est qu’il a mis énormément de
mauvaise volonté, on laisse beaucoup de marge de manœuvre sur cette question.

L’objectif de cette phase n’est pas de sanctionnée l’E-mbr mais instauré un dialogue entre la CE et l’Etat-
mbr concerné. Importance de la collaboration entre les services de la CE et les services nationaux, échange,
dialogue. Cette phase a essentiellement pour but de donner des occasions à l’E-mbr de se remettre en
règle avant d’arriver à une potentielle sanction. La CE a un rôle extrêmement important car elle dispose
d’une grande marge de manœuvre dans la gestion de cette procédure : opportunité des poursuites (jamais
obligé de déclenché). Faculté  : impossible juridiquement de contraindre la CE d’ouvrir une procédure de
manquement contre un E-mbr.

§3 - La phase contentieuse

La CE décide de déposer un recours en manquement devant la CJ => phase contentieuse. 2 éléments pour
la CJ :

- elle doit déterminer le manquement lui-même. Le définir.


- Répondre au faits justificatifs invoqués en défense par les EM

• La nature de la norme violée

La norme violée peut être potentiellement tout le droit de l’UE, aussi bien le droit primaire que sont les
traités, que le droit dérivé que sont par exemple les règlements, directives ou décisions. Ou plus rarement
aussi les engagements internationaux de l’UE. Sommes nous en face d’un acte obligatoire, contraignant.
Non transmission d’une directive européenne car assez courant de recours en manquement. Mais cela doit
être un acte oblig, avis ou recommandation sans fonction contraignante, pourrait difficilement être une
cause de recours en manquement.

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Différence entre les manquements positifs et les manquements négatifs. Positif = action ≠ négatif =
abstention. Si on laisse les concitoyens prendre des actions qui vont poser pb pour la livre circulation des
marchandises, E-mbr coupable d’un manquement négatif, pour le fait de ne pas avoir agit et laisser faire
ces citoyens. Responsabilité de l’E-mbr engagé : CJCE 9 Décembre 1997, Commission c/ France « arrêt
de la guerre des fraises ». Pose des difficultés vis à vis du DUE. Situation particulière, les agriculteurs fr vont
avoir des agissements assez violent à l’égard des agriculteurs en provenance d’Espagne et de Belgique.
Agriculteur fr qui accusent les agriculteurs espagnols de faire du dumping pour les fraises. Actes de
destruction, obstruction sur les routes, détériorées les denrées alimentaires, menaces, agression physique.
L’une des justification de la France pour dire qu’il n’y avait pas de manquement : agissements imprévisibles,
durée courte, ne pouvait pas agir. Or les actions duraient plusieurs heures. Pb les manquements ont duré
pendant plus de 10 ans. L’UE n’intègre pas les procédures de dumping, il y a des procédures spécifiques
pour cela pour demander à la CE d’imposer une balance raisonnable de prix. La France n’a pas entamé
cette procédure est ici ce n’est pas ce qui est jugé.

Le manquement pouvait être anticipé et l’E-mbr est responsable de l’agissement de ces citoyens s’il
n’intervient pas avec la force publique pour faire respecter les LF du marché intérieur. Sanction de la France
pour son inactivité et pour l’action de ces citoyens.

On n’a pas forcément besoin de caractériser l’existence d’un manquement pour avoir une sanction  :
manquement potentiel. Mesure nationale contraire au DUE qui n’est pas appliquée. Créé un climat
d’insécurité et d’incertitude juridique pour les justiciables.

Auteur du manquement c’est un E-mbr toujours position conforme au DIP qui ne reconnaît que l’État
comme sujet de droit. Position délicate à mettre en œuvre notamment si on est face à des E-mbr qui ont un
système de gouvernance faible : Etat-fédéral. Assez critiquable d’attaquer directement un Etat pour le fait
de ses régions, on devrait attaquer la région.

Faits justificatifs invoqués par les E-mbr très rarement admis. Assez sévère. La CJ rejette systématiquement
l’exception d’inexécution : dire qu’un autre E-mbr ne respecte pas non plus le droit de l’UE, cela ne peut
pas être une excuse à son manquement. Très logique, distinction entre DIP et DUE. La CJ va également
rejeté l’impossibilité d’exécution, impossibilité d’exécuter une mesure pour des raisons politiques
nationales.

CJCE 17 septembre 1987, Commission contre Grèce : justification apportée par la Grèce le fait de ne pas
pouvoir revenir dans la légalité du DUE par la cause d’un mouvement de grève générale paralysant le
fonctionnement du SP. Rejetée.

CJCE 9 Décembre 1997, Commission c/ France «  arrêt de la guerre des fraises  »  : fait d’invoquer des
difficultés d’ordre économique et sociale. Forme de compréhension vis à vis de la colère des agriculteurs.
Rejeté.

Cas de la comm c/ l’Italie selon laquelle le risque d’un attentat pas une justification// manquement de la
France en raison de la dissolution de l’AN => injustifiée vis à vis du DUE.

Les justifications des E-mbr obtiennent rarement gain de cause, si on arrive à ce moment là de cette
procédure c’est qu’ils ont quand même beaucoup de chose à se reprocher.

Cas du manquement judiciaire : violation du DUE imputable à une juridiction nationale statuant en dernier
ressort qui décide d’adopter une jp contraire à celle de la CJUE. Manquement du juge national au DUE. Si
la CJ peut sanctionner le juge national pour décision contraire au DUE, logique car pcp de primauté,
illogique car dialogue des juges. De tte façon dialogue des juges = défaillance.

CJCE 30 septembre 2003 Köbler *** : on peut engager la responsabilité d’un E-mbr pour un manquement
judiciaire.

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CJUE, 4 octobre 2018, Commission c/ France  : première application concrète de la théorie de l’arrêt
Köbler, un juge national qui ne respect pas le DUE engage la responsabilité de l’E-mbr.

CJCE, 9 décembre 2003, Commission c. Italie : confirme la théorie de l’arrêt Köbler mais dans cet arrêt on
reste encore sur le schéma de la théorie et non de l’application pratique. Il s’agissait d’une loi interprétée
par la jp et la pratique administrative. Par conséquent, c’était un ensemble d’éléments qui ne permettaient
d’incriminer le comportement du juge national à lui seul. Pratique administrative qui jouait un grand rôle ici.
On a confirmé la jp Köbler mais on ne l’a pas mis en application pour le juge national à l’époque.

Tte la question était de savoir si la CJ allait franchir le cap et reconnaître un manquement judiciaire pur ?
Considérer qu’un E-mbr est coupable d’un manquement du seul fait de ses juridictions nationales  ? Et
passer ainsi de la théorie à la pratique. Réponse dans CJUE, 4 octobre 2018, Commission c/ France  :
réponse positive. Dans cette arrêt la CJ a reconnu qu’un manquement de la France était établit en raison
d’un manquement du CE  ; confirmation pratique de l’arrêt Köbler quelques années plus tard. Le juge
national est tenu de respecter le DUE et peut engager la responsabilité de son E-mbr dans un recours en
manquement si jamais il adopte une jp contraire au DUE.

Dans le communiqué de presse de cet arrêt il était cité que «  La cour constate une juridiction dans les
décisions ne sont pas susceptibles de faire l’objet d’un recours juridictionnel de droit interne, aurait due
l’interroger afin d’écarter le risque d’une interprétation erronée du DUE. En effet, dés lors que le CE a omis
de procéder à cette saisine alors même que l’application correcte du DUE dans ces arrêts ne s’imposait pas
avec une telle évidence qu’elle ne laissait place à aucun doute raisonnable, le manquement est établit ».

Les juridictions statuant en dernier recours sont obligées de poser une question préjudicielle à la CJ sauf si
la théorie de l’acte clair s’applique. Cet arrêt peut être vue comme une remise en cause du dialogue des
juges mais justifier par l’application des pcp de primauté et d’effectivité du DUE.

§4 - L’exécution de l’arrêt

A) La portée déclaratoire de l’arrêt

La CJ ne peut que constater qu’un E-mbr a violé le DUE, ce n’est pas un juge suprême, elle ne peut
pas annuler un acte national contraire au DUE, elle peut simplement constater un manquement.
Position assez cohérente sinon on serait dans un système de fédération européenne.

L’arrêt tiré d’un recours en manquement a quand même l’autorité de chose jugée alors l’E-mbr doit mettre
en application cet arrêt et tte les autorités nationales doivent se mettre en conformité. L’E-mbr condamné
est tenu de prendre tte les mesures pour se mettre en conformité avec le DUE sinon cela ne ferait que
répéter le manquement.

Ce qui peut vouloir dire aussi que l’E-mbr a l’obligation de rapporter les effets de cette violation. Si par
exemple, l’E-mbr avait pu percevoir une taxe par le biais d’une mesure contraire au DUE, l’E-mbr doit
restituer les sommes indûment perçues. En pratique la CJUE va s’affranchir un peu du pcp d’autonomie des
E-mbr et va exercer un pouvoir d’orientation. Cad fixer des mesures que l’E-mbr devra prendre afin de se
mettre en conformité avec le DUE et potentiellement le sanctionner s’il ne les respecte pas. Ses suggestions
peuvent avoir un effet contraignant si elle le décide.

Que ce passe t-il si un E-mbr ne se conforme pas à un arrêt de la CJ ? Le fait de ne pas appliquer un arrêt
de la CJUE concernant un recours en manquement constitue également un recours en manquement pour
les E-mbr. C’est une violation de leurs obligations issues du DUE et cela peut donc être aussi sanctionnée
par la CJUE par un autre recours en manquement => c’est le manquement sur manquement.

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La Commission peut recommencer toute la procédure, phase diplomatique, pré-contentieuse et


contentieuse, devant la CJUE, en avançant que l’E-mbr n’a pas respecter les mesures imposées dans l’arrêt
de recours en manquement. Et voir même plus grave que le manquement initial continue encore
aujourd’hui. La CJUE reconnaît alors la non application du premier arrêt et la persistance du manquement.

Initialement les arrêts de la CJUE étaient bien appliqués par les E-mbr. C’est ainsi qu’entre 1958 et 1989 la
Cour n’avait rendu qu’un seul arrêt de recours en manquement sur manquement, cad un arrêt de non
exécution de ses arrêts. Mais progressivement à partir des années 1980 on a eu quelques petits problèmes
liés à l’exécution des arrêts de recours en manquement, les E-mbr ont fait acte d’un peu plus de résistance.
C’est surtout liés à l’Acte unique européen avec le marché intérieure, accroissement des délais d’exécution
et le fait de la multiplication des législation.

Par conséquent, plusieurs jp de la CJUE n’avaient pas été exécuté par les E-mbr que ce soit par omission
involontaire ou volontaire. Cela entraîne un affaiblissement de l’autorité de la décision de justice et un
risque sérieux pour l’application simultanée et uniforme pour le droit communautaire, à l’époque. Alors en
1989 et 1991 la CJUE, a pu rendre pas moins de 24 arrêts de manquement sur manquement.

Par conséquent le risque que comportait cette procédure était que la 2nd procédure soit moins efficace
que la 1ère. Car si on la répète une 2e fois c’est pas très crédible. Alors révision des traités, notamment avec
le traité de Maastricht, on a révisé l’ancien article 228 CE, afin de permettre à la Commission de proposer à
la CJUE d’apporter à l’arrêt d’un recours de manquement sur manquement des sanctions financières,
pécuniaires, à l’encontre de ‘E-mbr récalcitrant. Les sanctions économiques ne peuvent pas intervenir dans
une première procédure.

Sauf évolution => Traité de Lisbonne => lorsque l’E-mbr n’a pas communiqué à la commission les mesures
de transmission d’une directive => on peut avoir des sanctions financières dés la première procédure.

Avant Lisbonne les E-mbr étaient de plus en plus récalcitrant à respecter le DUE donc il était temps de
mettre des sanctions financières dés la première instance. Entre 1953 et 2000 => 1705 recours en
manquement => montrent les difficultés. Les E-mbr les plus sanctionnés : la Belgique (243), la France (245)
et l’Italie (406) recours en manquement entre 53 et 2000.

B) Les sanctions pécuniaires susceptibles d’êtres prononcées par la CJUE

2 sanctions possibles :

- soit une somme forfaitaire, amende forfaitaire, payer une seule somme globale conséquente.

- soit une astreinte, payer une somme d’argent moins importante tous les jours. Sanctionné tous les
jours tant que le manquement n’est pas réparé. Mécanisme incitatif plus que punitif.

Article 260 §2 al 2 TFUE => normalement pas de cumul de ces sanctions. Or la CJUE, par une
interprétation téléologique, a pu considéré que ce cumul était possible, dans le cadre d’un manquement
sur manquement. => CJCE, 12 juillet 2005, Commission c/ France « arrêt Merluchon ». Constitue encore
aujourd’hui la sanction la plus importante en terme économiques. Maintenu par la suite, la France a du
payé sa sanction afin de se mettre en conformité vis à vis du DUE.

Comment calculer le montant de l’astreinte et de l’amende même dans le cas ou elles ne sont pas
cumulées ? Pcp de calcul établis par la Commission dans plusieurs communications, la détermination de la
sanction se fonde sur 3 critères principaux :

- la gravité de l’infraction, sa durée et la nécessité d’assurer l’effet dissuasif de la sanction pour


éviter les récidives.

La CJUE peut se montrer particulièrement sévère à l’égard d’E-mbr récalcitrant sur ce point :

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Exemples :

CJUE, 17 juillet 2014, Commission c/ Grèce : la Grèce à été condamné à verser une amende de 20 000
euros / jours de retard pour exécuter un arrêt constatant qu’une décharge ne respectait pas les règles du
DUE en matière d’environnement. Cas de manquement sur manquement avec un calcul extrêmement fort
en sachant que la Grèce n’a pas les mêmes ressources que la France.

CJCE, 25 novembre 2003, Commission contre Espagne : Espagne condamnée à verser 624 150 / an pour
chaque zone de baignade non inférieur ou non conforme aux normes de qualités imposées par la directive
de 64 concernant la qualité de l’eau. Sanctions très fortes.

La France aussi a pu avoir des condamnations importantes, arrêt Merluchon, mais aussi CJCE, 14 mars
2006, Commission c/ France : dans lequel la France a été condamné à payé plus de 31 000 euros / jours
de retard pour une mauvaise transposition de directive de 1985, invalidée en 2002 et sanctionnée en 2006.
La CJ a repoussé tous les arguments d’irrecevabilité présentés par la France et a imposé une astreinte
supérieure à ce que demandait la Commission. Très forte sanction.

CJUE, 9 décembre 2008, Commission c/ France  : sévérité de la CJ => France condamnée à payer la
somme forfaitaire de 10 millions d’euros pour non transposition de plusieurs directives sur la dissimulation
des OGM dans l’environnement. Et cela malgré le fait, que la France avait procédé, à l’époque, à l’adoption
de la loi de transposition pendant la procédure devant la CJ et que la Commission avait retiré sa demande
de sanction financière. La CJ a quand même décidé du contraire, car même s’il y avait une régulation elle
était tardive. Le fait de se mettre en conformité bien plus tard a été ici déterminant pour obtenir la
condamnation de la France malgré la demande de la Commission européenne de ne pas aller jusque là.

Donc il y a une évolution dans les traités afin de confirmer la nécessité de faire pression sur les E-mbr qui ne
respecteraient pas leurs obligations d’exécuter le DUE. Cas spécifique de la non transposition des
directives, qui permet à la CJ de prononcer des sanctions financières, que ce soit des amendes ou des
astreintes, dés le premier arrêt en manquement (article 260 §3 TFUE).

Première application de la procédure de cet article date de l’arrêt CJUE, 8 juillet 2019, Commission
contre Belgique => astreinte de 5 milles euros par jour de retard dans la transposition d’une directive du
15 mai 2014 (date limite de la transposition fixée au 1er janvier 2016).

Section 2 - Les voies de droit complémentaires (pour mémoire)

§1 - Le renvoi préjudiciel en interprétation devant la Cour de Justice (pour mémoire)

§2 - La mise en jeu de la responsabilité de l’Etat devant le juge national (pour mémoire)

=> invocabilité de réparation tirée des arrêts Bonifaci et Francovich.

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