J.A. 1209 Genève / www.letemps.
ch
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Genève
Thierry Apothéloz a une
feuille de route pour la culture
de son canton ● ● ● PAGE 21
«Nous pouvons enfin gérer notre pays»
AFGHANISTAN Zabihullah Mujahid
est le porte-parole des talibans.
Au «Ministère de l’information de
l’émirat islamique» à Kaboul, il
donne sa vision de la victoire
Theodorakis,
une dernière
danse
DISPARITION L’œuvre de Mikis Theodorakis ne se résumait certes pas au sirtaki de «Zorba le Grec» (en 1964, ci-dessus, avec Anthony Quinn et Alan Bates), mais c’est
bien avec cet air contagieux qu’il a captivé le monde. Il est mort hier à Athènes, à l’âge de 96 ans. Un des derniers héros grecs s’en est allé. (FILMPUBLICITYARCHIVE)
ÉDITORIAL
Revivifier une démocratie en panne
MICHEL GUILLAUME
t @mfguillaume
C’était en 2019, l’année des dernières
élections fédérales. Durant sa prési-
dence de la Confédération, Ueli Mau-
rer avait célébré la Suisse, «ce modèle
de réussite dont le système de démo-
cratie directe permet à ses citoyens
de décider eux-mêmes de leur des-
tin». Un précieux héritage à préser-
ver, constitué de «liberté, sécurité,
indépendance et autodétermination».
C’était en 2019 toujours. A deux
LE TEMPS
Avenue du Bouchet 2
1209 Genève
Tél + 41 22 575 80 50
Carrières
Le télétravail nuit-il à
l’avancement? Nos offres
d’emploi ● ● ● PAGES 15-17
DZ «Après vingt ans d’oppression,
nous sommes indépendants»,
assène ce haut responsable du
nouveau pouvoir afghan. Le besoin
d’aide humanitaire est éludé
reprises à Berne, la place Fédérale est
investie par plusieurs dizaines de mil-
liers de personnes à l’occasion d’abord
de la grève des femmes, puis de celle
du climat et de ses sympathisants. La
rue clame sa colère et siffle le Conseil
fédéral autant que le parlement, ce qui
se traduira par les vagues violette et
verte lors des élections.
Non, le système suisse n’est pas aussi
parfait que le chantent les chantres
de la démocratie directe. Ces der-
nières années, toutes les réformes
importantes se sont soldées par des
www.letempsarchives.ch
Collections historiques intégrales: Journal de Genève,
Gazette de Lausanne et Le Nouveau Quotidien.
VENDREDI 3 SEPTEMBRE 2021 / N° 7110
Sport «Le Temps» à vélo
Les stars du football imaginent Moillesulaz, entre Suisse et
de nouvelles manières de France, un mystère à la lisière
changer de club ● ● ● PAGE 3 de deux mondes ●  ● ● PAGE 22
DZ Cette assurance de vainqueur DZ Loin de croire à ces affirma-
cache une réalité: les talibans tions, une partie de la population
doivent faire face à de nombreux afghane redoute le retour d’une
défis, à commencer par la gestion guerre civile. D’autant que les
d’un Etat plongé dans le chaos talibans sont loin d’être unis
● ● ● PAGE 5
Sur les étals
britanniques,
la peur du vide
APPROVISIONNEMENT C’est
une confluence d’événements
qui énerve prodigieusement au
Royaume-Uni: le Brexit et le covid
ont combiné leurs effets pour
complexifier l’acheminement
de toute une série de produits.
C’est principalement l’agroali-
mentaire qui souffre: pendant
des semaines, McDonald’s a
peiné à livrer des milk-shakes
par manque de lait, alors que son
concurrent KFC a eu du mal à se
fournir en viande de poulet. Le
retour à une situation parfaite-
ment normale prendra de longs
mois, indiquent les analystes.
 lll PAGE 4
L’App Store
s’assouplit
(un peu)
TECHNOLOGIE
Confrontée à la grogne
des développeurs, Apple
facilitera les achats hors
de son écosystème, là où
elle ne touche pas de
commissions
DZ Un geste avant tout
symbolique, qui ne
devrait en aucune
mesure bouleverser
l’équilibre financier de la
marque à la pomme
● ● ● PAGES 20-21 ● ● ● PAGE 11
fiascos retentissants, à commencer panne. Les membres de ces conseils la réélection. Ils sont mieux à même
par celle des retraites et de la loi sur sont tirés au sort, puis sélectionnés d’esquisser des solutions à long terme.
le CO2. Sans parler de l’Europe, où le de manière à ce qu’ils représentent Dans l’interview qu’il accorde au
Conseil fédéral s’est révélé incapable toutes les couches de la population, Temps, le politologue de l’Université
de moderniser la voie bila- ce qui n’est pas le cas au de Genève Nenad Stojanovic propose
térale avec l’UE, notre plus parlement puisque l’on de remplacer les traditionnelles pro-
important partenaire éco- Politiquement, estime par exemple qu’un cédures de consultation par ce genre
nomique. Politiquement, la Suisse est siège zurichois au Conseil de panels. Une piste à suivre tant cet
la Suisse est complète- bloquée national coûte au mini- exercice est aujourd’hui squatté par
ment bloquée. mum 150  000  francs en les partis et les lobbies. En amont du
Dans ce contexte, l’appel à des frais de campagne. Ils sont d’emblée processus législatif, la Suisse pour-
panels citoyens – comme ce sera le cas débarrassés des deux fardeaux qui rait ainsi exploiter une nouvelle force
à Genève ce mois – est une belle occa- pèsent sur tout élu sous la Coupole: citoyenne qui ne demande qu’à s’ex-
sion de revivifier cette démocratie en les carcans partisans et le souci de primer. lll PAGE  6
50035
INDEX Fonds�������������������������������������� 10, 12 SERVICE ABONNÉS:
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2 Débats
L’enjeu démographique,
une urgence africaine
En matière de population, les chiffres
parlent. Que nous disent-ils? En 2050,
le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique,
comptera 410 millions des 2,5 milliards
d’Africains, contre 190 millions aujourd’hui.
Les populations du Niger et du Mali vont
également doubler, avec des répercussions
importantes sur la demande sociale et
l’atteinte des Objectifs de développement
durable (ODD).
A force de projections chiffrées, la
question démographique s’est imposée
dans les agendas politiques, aux niveaux
nationaux comme à l’échelle de l’Union
africaine (UA), outre le programme d’action
de la dernière Conférence internationale
sur la population et le développement
(CIPD), qui s’est tenue à Nairobi en 2019.
Reste à la voir traitée pour ce qu’elle
est vraiment: une urgence. Beaucoup
reste à faire pour que l’Afrique achève sa
transition démographique et en tire l’essor
économique escompté.
Au cours des trois prochaines
décennies, la population en âge de travailler
va augmenter de 200%, selon un rapport de
Standard & Poors Global Ratings publié le
4 août dernier. Et ce, alors que l’inclusion
des jeunes sur le marché du travail
représente déjà un problème lancinant,
sur fond de chômage, d’inégalités et de
fragilités structurelles des économies.
Selon les statistiques nationales du Nigeria,
le chômage est passé de 22% à 33% entre fin
2019 et fin 2020, en raison de la pandémie.
Le chômage des jeunes s’élevait à 53,4% en
janvier 2021, contre 40,8% un an plus tôt.
Ce manque de perspectives
contribue à jeter sur les routes de la
migration et dans les bras de groupes
armés des centaines de jeunes chaque
année. Une étude menée par l’UNFPA, le
Peace Research Institute of Oslo (PRIO)
et l’Ecole nationale de la statistique et de
l’analyse économique (ENSAE) de Dakar
a démontré le lien entre démographie et
insécurité. Il en va de la stabilité des pays,
notamment dans le Sahel central, où se
La digitalisation détruit-elle
des emplois?
La pression vers une digitalisation des
activités des entreprises est forte. Surtout
en Suisse, dont la compétitivité sur le plan
international repose notamment sur la
valeur du Swiss made, caractérisée par une
main-d’œuvre chère et un franc fort. Alléger
les coûts par la suppression des effectifs,
sans perdre en qualité, semble ainsi une
promesse qu’il serait déraisonnable de
décliner. En cela, la numérisation offre des
perspectives qui méritent d’être étudiées…
avec prudence.
Les grands cabinets de consulting
prédisent une substitution massive, aux
ressources humaines, des technologies
développées en la matière – internet des
objets (IoT) et intelligence artificielle (IA).
D’où une inquiétude croissante, lancinante,
à l’égard des milliers d’emplois déjà
condamnés. Pourtant, il n’est pas écrit que
la réduction des effectifs soit le moteur du
développement de la digitalisation et qu’il
faille tant redouter une menace pour les
emplois.
Quelques projets «pilotes» menés
par la HEIG-VD éclairent la question sous
un jour différent. En effet, la pression vers
la digitalisation est fortement liée à celle
de la qualité, fondement de la notoriété
internationale du pays. Ainsi, pour certains
secteurs (comme l’horlogerie, les machines-
outils ou l’industrie chocolatière), la
motivation première pour la numérisation
s’inscrit davantage dans le soutien de la
différenciation par la qualité que dans la
diminution des coûts par la réduction des
effectifs. La question prioritaire pour ces
industries est en effet de démontrer la
OPINION
MABINGUÉ NGOM
DIRECTEUR DU BUREAU RÉGIONAL DU FONDS DES
NATIONS UNIES POUR LA POPULATION (UNFPA)
EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
En Afrique de l’Ouest
et du centre, le taux
des mères
adolescentes est passé
de 128 à 108 pour 1000
entre 2015 et 2021
joue une quadrature du cercle. Les Etats
consacrent en effet une part importante de
leurs dépenses à la sécurité, au détriment
de la santé et de l’éducation. La confiance
entre les Etats et les citoyens se dégrade,
avec des franges de la population qui
se sentent délaissées, faute d’accès aux
services de base. Des jeunes s’enrôlent dans
des groupes armés non pas par idéologie,
mais pour gagner quelques poignées de
nairas ou de francs CFA. Concrètement,
l’expérience de ces cinq dernières années
nous démontre qu’il faut faire passer
à l’échelle les solutions ayant fait leurs
preuves à un niveau régional ou local.
L’initiative G8-Muskoka a vu les
pays du G8 s’engager en 2010 à hauteur
de 7,3 milliards de dollars sur cinq ans
pour soutenir les cibles des Objectifs du
millénaire pour le développement (OMD)
portant sur la baisse de la mortalité
maternelle, néonatale et infantile dans
les pays en développement, et le meilleur
accès au planning familial. Cherchant
OPINION
CARYN MATHY
PROFESSEURE À L’INSTITUT INTERDISCIPLINAIRE
DU DÉVELOPPEMENT DE L’ENTREPRISE (IIDE),
HEIG-VD/HES-SO
Laissons à nos
entreprises le bénéfice
du doute et misons
sur leur capacité
à métaboliser
ces transformations
création de valeur, notamment en mettant
l’accent sur la valeur de signe (le fameux
«Swiss made»: la qualité, le zéro-défaut,
la technologie de pointe, etc.). Dans ce
contexte, la digitalisation vise à améliorer
la qualité (ou la perception de qualité) du
produit fini.
Si la qualité passe par la digitalisation
de la production ou de l’assemblage
grâce à des solutions standardisées et
reproductibles à grandes échelles, alors
les industriels se lanceront sur cette voie.
Il en va de même si la digitalisation permet
de développer ou renforcer le contenu ou
à changer les mentalités, Muskoka a
notamment lancé en 2015 une série
télévisée panafricaine, C’est la vie,
diffusée sur TV5 Monde Afrique, Canal+
Afrique et 40 chaînes africaines, pour
traiter de la polygamie, des grossesses
rapprochées, des mariages d’enfant et
autres pratiques néfastes. Un projet
«sage-femme itinérante» a été lancé au
Sénégal, une offre en soins obstétricaux et
néonatals d’urgence en Guinée, ou encore
la campagne «Zéro grossesse à l’école» en
Côte d’Ivoire.
Pour faire changer les mentalités,
chaque effort compte. Il s’agit aussi bien de
faire passer les messages sur l’espacement
des naissances via les chefs religieux et
traditionnels, comme l’UNFPA le fait par le
biais du programme Autonomisation des
femmes et dividende démographique au
Sahel, actif dans neuf pays, que de tendre la
main à des jeunes prêts à changer la donne,
comme le Réseau africain des adolescents
et des jeunes. Ou de répliquer partout des
projets tels que «Fass émergent», lancé
dans une commune de Dakar, afin de
rehausser le plateau médical d’un centre
de santé, rendre accessibles les moyens
de contraception, mais aussi former des
cohortes de jeunes à des petits métiers.
Les résultats vont dans le bon sens.
En Afrique de l’Ouest et du centre, le taux
des mères adolescentes est passé de 128
à 108 pour 1000 entre 2015 et 2021. Les
accouchements médicalement assistés
sont désormais majoritaires, à 55% contre
48% en 2015. L’accès à la contraception,
encore trop limité, est passé à 17% contre
13% seulement en 2015. Ne nous leurrons
pas, cependant. Ces progrès restent trop
lents face aux enjeux qui nous attendent.
Créer 450 millions d’emplois en Afrique
dans les prochaines années représente
une tâche absolument titanesque. Une
mobilisation générale sera nécessaire, pour
que l’augmentation des actifs permette le
décollage économique de l’Afrique, au lieu
d’aggraver ses crises. ■
l’aspect technologique des produits.
Dans ces circonstances, les impacts
sur les effectifs sont inévitables: il faudra
adapter les chaînes de production ou
d’assemblage, et donc s’attaquer aux
emplois. Mais en réalité, l’impact de
la digitalisation ne se réduit pas à une
réduction des postes; elle les transforme
également. Ainsi, l’accompagnement
des entreprises dans ce processus de
digitalisation montre que certaines d’entre
elles n’envisagent pas du tout la réduction
de leurs effectifs. Et même lorsque cette
voie est explorée, l’entreprise, qui ne se
trouve pas en situation d’urgence pour agir,
a tout le loisir de privilégier la prudence
et d’attendre les effets de sa digitalisation
avant de songer à restructurer les équipes.
Préserver les ressources humaines, le
savoir-faire et les compétences existantes
relève d’un pragmatisme helvétique, qui
n’est pas remis en question par les pressions
exercées par les évolutions du contexte.
Ainsi, avant de songer à les supprimer, les
entreprises envisagent d’abord de trouver
des solutions pour une conversion des
emplois menacés, en métiers à plus haute
valeur ajoutée.
La digitalisation supprimera-t-elle
des emplois? La réponse est sans doute
affirmative. Mais elle les transformera
d’abord. Cela laisse des perspectives bien
plus encourageantes que les coupes claires
prédites au sein des effectifs. Laissons à
nos entreprises le bénéfice du doute et
misons sur leur capacité à métaboliser ces
transformations, en tenant compte de leur
impact sur la société. ■
LE TEMPS VENDREDI 3 SEPTEMBRE 2021
Le scandale
de la santé
CHRONIQUE
MARIE-HÉLÈNE MIAUTON
mh.miauton@bluewin.ch
Le rapport du Contrôle fédéral des finances
(CDF) sorti mercredi est éloquent. Il s’est
penché sur trois prestations chirurgicales
qui, en 2017, représentaient à elles seules
250 millions de francs et touchaient
20 000 patients. Le constat est double. D’une
part, le prix de l’intervention varie selon qu’elle
se déroule en ambulatoire ou en stationnaire,
ce qui permet des surfacturations onéreuses.
D’autre part, la nécessité médicale n’est pas
toujours prouvée au contraire de l’intérêt
financier des praticiens et des hôpitaux.
Scandale! Comme toujours, il y a ici des
gagnants et des perdants. Les acteurs de la
santé tirent évidemment leur épingle du jeu:
plus d’opérations plus d’honoraires, plus
de chiffre d’affaires plus de bénéfices, plus
de clients plus de dépendance chirurgicale
et médicamenteuse… Les perdants sont les
Suisses, aussi bien en tant que patients qu’en
tant qu’assurés.
En tant que patients, ils subissent
inutilement des interventions non anodines
(pour preuve les décharges à signer avant de
les subir) qui impactent leur corps et leur
intégrité physique. L’ablation de la prostate
par exemple a des effets collatéraux que seuls
SUR LES BLOGS les médecins peuvent juger secondaires, tels
qu’incontinence ou impuissance, alors que
des cancers à bas risque appellent d’autres
Numériser thérapies. Ces opérations ont augmenté de 11%
entre 2015 et 2017, et les frais inhérents de 14%!
la justice, A noter que les patients ne sont pas habilités à
une nécessité être décisionnaires, incapables pour la plupart
d’estimer le bien-fondé de l’intervention qui
«On apprenait le mois leur est proposée et préférant opter pour le
dernier que l’appel risque zéro, face au cancer en particulier.
d’offres pour la réalisa- Comment le leur reprocher?
tion de la plateforme nu- En tant qu’assurés, malades ou non,
mérique Justitia.Swiss tous les Suisses sont impactés par ces abus
publié en juillet 2021 puisque les primes ne cessent de grimper. Dès
était l’objet d’un recours lors, le rapport de la CDF devrait faire l’effet
devant le Tribunal admi- d’une véritable bombe permettant de désigner
nistratif suisse», écrit les coupables, les complices et les victimes
sur son blog l’avocate Mi- afin de remédier d’urgence à la situation. Le
riam Mazou. A lire sur le premier fautif, il est important de le dire, c’est
site du «Temps». le système même de l’assurance maladie qui a
déresponsabilisé l’ensemble des protagonistes.
La relation entre l’offre et la demande a été
www.letemps.ch/blogs pervertie puisque le prix est devenu accessoire.
D’une part, le client qui acquitte chaque mois
une prime élevée ne se pose plus la question du
rapport coûts/bénéfices en matière de santé et
n’hésite pas à interpeller le corps médical pour
ses grands mais aussi ses petits bobos. Certains
estiment même qu’il est légitime d’en «avoir
pour son argent». D’autre part, les médecins,
chirurgiens et autres intervenants de la santé,
n’ont plus à s’interroger sur l’acceptabilité
économique d’une recommandation
thérapeutique par leur patient, ce d’autant
qu’ils sont certains d’être payés.
Dans ce contexte dévoyé, les garde-
fous sont indispensables mais les abus les
plus importants sont difficiles à détecter,
dissimulés derrière le secret médical et la
protection de la sphère privée. «Les cantons
imposent aux hôpitaux, souvent de manière
détaillée, des procédures visant à garantir
la qualité des prestations médicales. Ils
n’accordent par contre que peu d’attention
au contrôle de la nécessité médicale des
prestations dans les cas d’espèce», souligne le
rapport.
Dans toute population coexistent des
gens scrupuleux et des profiteurs et il ne
convient pas ici de mettre tout le monde dans
le même panier. Pourtant, le document de
la CDF démontre que les abus sont patents,
ce que tous les observateurs savent depuis
longtemps. Pourquoi ces «révélations» ne
sortent qu’aujourd’hui alors que les coûts
augmentent depuis trente ans? Y aurait-il des
complices? La profession elle-même qui ne
se préoccupe pas de faire le ménage, ce qui
serait son rôle? Ou certains milieux politiques
qui sont fort intéressés par l’étatisation larvée
de l’ensemble du système médical? Ou notre
société en général pour qui la santé est devenue
une valeur inconditionnelle, ce que la crise du
covid a démontré récemment? Les trois sans
doute! ■
 VENDREDI 3 SEPTEMBRE 2021
Mbappé, Messi... la loi du contrat
FOOTBALL L e mercato a vu un nombre inhabituel de grands joueurs, dont Lionel Messi, partir au terme de leur contrat, sans échange d’argent
entre l’ancien et le nouveau club. Un cas de figure qui contourne le modèle économique en place
LAURENT FAVRE
t @LaurentFavre
Le football professionnel est un
monde de précarité. En moyenne
mondiale, une carrière dure quatre
ans et chaque prolongation de contrat
ou nouvelle embauche est une vic-
toire, un sursis arraché à une impi-
toyable concurrence. Depuis une
vingtaine d’années, les inscriptions
aux stages d’intersaison organisés
par les syndicats pour les joueurs
sans contrat sont toujours plus nom-
breuses. Mais depuis peu, d’autres
joueurs se retrouvent libres, et eux
sont loin d’être des chômeurs en puis-
sance.
Cette intersaison, quelques grandes
stars du football international ont
ainsi changé de club sans être transfé-
rées: Jérôme Boateng (Bayern Munich)
à l’Olympique Lyonnais, David Alaba
(Bayern) au Real Madrid, Memphis
Depay (Lyon) au FC Barcelone, ou Kun
Agüero (Manchester City) au Barça
également. Le cas le plus spectacu-
laire est celui du PSG, qui a engagé
Sergio Ramos (Real Madrid), Gian-
luigi Donnarumma (AC Milan), Geor-
ginio Wijnaldum (Liverpool) et bien
sûr Lionel Messi (FC Barcelone) sans
dédommager aucun de ces clubs.
L’an dernier, c’est le PSG qui avait vu
partir Thiago Silva à Chelsea et Edin-
son Cavani (Manchester United) sans
percevoir d’indemnités de transferts.
Une situation qui pourrait se repro-
duire en juin prochain, puisque le
club parisien a refusé de céder Kylian
Mbappé au Real Madrid, malgré une
offre à 150 millions d’euros. Le jeune
prodige français est bien décidé désor-
mais à aller au bout de son contrat et
de choisir ensuite sa future destina-
tion sans rien devoir à personne.
Des clauses avantageuses
S’agit-il d’une nouvelle pratique?
«Dans les cinq grands champion-
nats européens, nous ne constatons
pas vraiment d’évolution, tempère
Raffaele Poli, du CIES de Neuchâtel.
Il y a déjà eu des cas similaires par le
passé, comme Robert Lewandowski,
parti librement de Dortmund pour
le Bayern. Ces joueurs sont plutôt
âgés, même si Donnarumma est un
contre-exemple, en attendant peut-
être Mbappé.»
Le chercheur observe davantage une
évolution dans les pratiques de trans-
ferts. «Les agents veulent désormais
inclure, quasi systématiquement,
des clauses de départ à des condi-
tions avantageuses pour le joueur.
C’est d’ailleurs une revendication de
la FIFPro. Que cette clause soit infé-
rieure à la valeur du joueur est bien
sûr dans l’intérêt de celui-ci et de son
agent: tout ce que le nouvel employeur
ne verse pas à l’ancien est de l’argent
disponible pour le joueur et l’agent. De
ce que nous disent les clubs, les com-
missions aux agents parfois supé-
rieures à 10% sont désormais admises
et provisionnées.»
Car libre ne veut pas dire gratuit.
Seulement que le club recruteur verse
une prime à la signature au joueur,
agrémentée d’une forte commission
à ou aux agents, plutôt qu’une indem-
nité de recrutement au club vendeur.
Cette stratégie est développée
notamment par Mino Raiola, l’agent
de Donnarumma, de Paul Pogba (qui
voudrait lui aussi rejoindre librement
le Real Madrid l’an prochain), et d'Er-
ling Haaland, dont la clause de départ
relativement basse (75 millions d’eu-
ros) permet de réclamer un salaire
exorbitant (1 million par semaine) et
une commission record.
La libération du joueur
Le contrat à temps, né dans les sou-
bresauts de Mai 68 et la volonté des
footballeurs de se réapproprier leur
destin, devait amener la liberté aux
joueurs. L’ancien gardien de l’équipe
de Suisse Eugène Parlier a souvent
raconté comment, après un match
LE TEMPS
Temps fort 3
jouer avec la réserve. Et le PSG peut
s’asseoir sur 150 millions. Mais l’AS
Monaco aurait apprécié les 35 mil-
lions d’euros de bonus prévus en cas
de revente ou de prolongation en 2017
lors de son transfert de la principauté
au Parc des Princes. Selon la FIFA, 44%
des transferts avec indemnités pré-
voyaient ou prévoient un pourcen-
tage à la revente. Dans un transfert,
il y a toujours plus d’acteurs qu’on ne
le croit.
Des répercussions en bas
de l’échelle
«Je ne sais pas si cette mode menace
l’écosystème du football, nuance Raf-
faele Polli. D’une part parce que ce
n’est encore qu’un épiphénomène, et
d’autre part parce que le marché est
une nébuleuse avec des doubles jeux,
des conflits d’intérêts, des conni-
vences, des intérêts particuliers au
sein des clubs. On le voit avec le cas
de Lille: le club a réalisé plusieurs très
grosses plus-values mais n’en a touché
qu’une petite partie.»
45,8
RENDEZ-VOUS
MANQUÉS
2012 Kylian
Mbappé, 14 ans, est
invité à visiter les C’est, en milliards de dollars, ce
installations du Real que les transferts entre clubs ont
Madrid par Zinédine généré ces dix dernières années.
Zidane, alors
membre de la
direction du club et Comme souvent, les grandes stars
convaincu du impriment des tendances qui sont
potentiel de
reproduites à plus bas niveau. En
l’adolescent. «Il a
failli signer, cela ne Suisse, Michel Pont constate la diffi-
s’est pas fait», culté toujours plus grande des clubs à
racontera plus tard proposer un plan de carrière satisfai-
l’ancien meneur de sant pour toutes les parties aux meil-
jeu des Bleus. leurs jeunes. «Pour éviter de se retrou-
2017 Artisan (parmi ver avec des jeunes libres ou avec un
d’autres) du titre de an de contrat, il faut désormais leur
champion de France promettre de plus en plus tôt des
de l’AS Monaco, contrats de plus en plus longs. Pour
Mbappé est très
nos clubs qui en sont à plutôt enle-
courtisé. Le Real
Madrid et le PSG ver des zéros qu’en rajouter, c’est très
proposent la même compliqué. Il faut que les clubs soient
somme de cohérents dans leur stratégie et très
180 millions à son clairs dans leur communication vis-à-
club, mais le gamin vis des joueurs, car ceux-ci sont impa-
de Bondy choisit de
tients et souvent influencés de tous
rester au pays pour
s’affirmer plutôt que les côtés.»
de se frotter à la «Pour la plupart des joueurs, ne pas
concurrence de jouer le jeu, c’est s’exposer. Et pour
Ronaldo, Benzema les agents, c’est prendre le risque de
et Bale. Mbappé et Messi à l’entraînement au PSG, le 28 août dernier. (FRANCK FIFE/AFP) ne pas durer dans le métier», estime
2021 Le Real Madrid Michel Urscheler, qui reconnaît toute-
fait le forcing pour fois que «la présence de plus en plus
arracher le jeune héroïque contre l’Espagne en 1957, le hors normes à des stars en fin de car- Selon Arsène Wenger, c’est à d’intermédiaires, souvent issus de la
homme au PSG, à président d’UGS lui avait interdit d’al- rière, sur lesquels leurs employeurs 23 ans que la césure s’opère entre les famille du joueur, a pas mal compli-
une année de la fin
ler faire fortune à l’Atlético Madrid. ne peuvent s’aligner. Donc le joueur très bons joueurs et les très grands qué les choses».
de son contrat. Mais
le club a moins Cette liberté fut rapidement dévoyée, ne prolonge pas et part après sa der- joueurs. C’est aussi dans cet âge-là,
besoin d’argent que et le contrat à temps une manière de nière année de contrat.» 23-24 ans, que la valeur spéculative Le contrat, une «joint-venture»
de sa star pour une déterminer la valeur marchande d’un d’un joueur finit de croître. «Si vous Il est possible que les joueurs et
saison de plus… au joueur. Les transferts ont pris l’ascen- Le joueur dure, pas sa cote voulez réaliser une plus-value sur un leur entourage aient vu leurs appé-
moins. (L. Pt) seur: 1 million de livres sterling pour On n’est plus vieux à 34 ou 35 ans transfert, il faut proposer un contrat tits aiguisés par la pratique en vigueur
Trevor Francis en 1978, 9 millions pour jouer au football. Mais on l’est de quatre ans», explique Michel dans les sports américains – un
de dollars en 1984 pour Maradona, déjà à 29 ou 30 ans pour avoir une Urscheler. L’agent fait le calcul sui- monde dont ils sont friands et s’ins-
75 millions d’euros en 2001 pour Ziné- valeur marchande. A l’époque où le vant: un an pour que le joueur prenne pirent beaucoup – où le statut de «free
dine Zidane, 100 millions d’euros pour but premier d’un transfert était de ses marques dans son nouvel environ- agent», longtemps un fil tendu au-des-
Gareth Bale en 2013, 220 millions d’eu- renforcer l’équipe, le joueur cible avait nement, un an pour qu’il confirme sus du vide, a permis depuis quelques
ros pour Neymar en 2017. ou explose. Les deux ans restants années à des joueurs de signer des
Une étude récente de la FIFA indique doivent convaincre les acheteurs contrats record.
que les transferts entre clubs ont potentiels de casser leur tirelire pour Ce mode de pensée n’est finalement
généré ces dix dernières années la cir- On n’est plus vieux racheter le contrat. «Quand il ne reste qu’un aspect d’une évolution plus
culation de 48,5 milliards de dollars.
Seuls 5% environ de ces transferts ont à 34 ou 35 ans pour qu’un an de contrat, reprend Michel
Urschler, le club fait pression sur le
large: l’individualisation du joueur
star, qui avait déjà son propre staff, sa
dépassé le million de dollars. Dans le
cas des joueurs libres, la part de ceux
jouer au football. joueur: soit il prolonge, soit il risque
de se retrouver sur le banc. Si on ne
communication, sa lecture de la per-
formance à travers ses statistiques
étant allés au bout de leur contrat pré- Mais on l’est déjà s’appelle pas Mbappé, une cote peut personnelles, qui voit désormais de
cédent a baissé en dix ans de 54,8% à descendre très vite.» plus en plus son transfert comme une
39,3%. Le phénomène observé chez à 29 ou 30 ans Ce classique chantage, car c’en est «joint-venture» entre deux sociétés, la
quelques très grandes stars va donc à
l’encontre du business. Et paradoxa-
pour avoir une un, contraire à toutes les lois du tra-
vail, choque paradoxalement moins
sienne et le club.
Cette fois, Raffaele Poli est d’accord.
lement, l’un des meilleurs joueurs de valeur marchande que le joueur mobbé parce qu’il res- «Cette tendance est assez forte, en
l’histoire, Lionel Messi, n’aura jamais pecte son contrat. Celui-ci est alors effet. Les grands joueurs s’entourent
battu le moindre record de transfert. accusé de «ne pas jouer le jeu». de nombreux spécialistes, et leurs
«Ce qui est nouveau, c’est qu’un club 27-28 ans, âge alors considéré comme Rennes, qui espérait 100 millions de familles sont aussi de plus en plus
puisse s’asseoir sur 150 millions d’eu- l’acmé du footballeur. Le marché des la vente l’an prochain de son jeune parties prenantes. Mais les sociétés
ros offerts pour un joueur qui sera transferts est devenu essentiellement prodige Eduardo Camavinga, a dû se d’agents s’adaptent et se structurent
libre de signer où il veut dans quatre spéculatif, ce qui a concentré l’intérêt contenter de 40 millions tout de suite pour proposer toute une gamme de
mois, lance l’agent Michel Urscheler. sur les jeunes joueurs. On investit sur plutôt que zéro en juin prochain, après services, de la diététique à la réathlé-
Le marché a créé cette situation et un potentiel, destiné à être réalisé puis le refus du joueur de prolonger son tisation. Les clubs externalisent une
poussé ces joueurs vers cette solution. vendu avec une forte plus-value. Mais contrat en Bretagne. partie du suivi des joueurs. Le prix à
Les quelques clubs avec des moyens le futur acquéreur prévoit lui aussi de Kylian Mbappé peut aller au bras de payer, c’est plus de pouvoir pour eux,
illimités peuvent proposer des salaires revendre. fer sans craindre de se voir envoyer leurs familles et leurs agents.» ■
 LE TEMPS VENDREDI 3 SEPTEMBRE 2021

4 International

Les vieux présidents

africains adorent la Suisse
TOURISME Après le président
DENIS
camerounais Paul Biya, c’est son SASSOU-NGUESSO
homologue du Congo-Brazzaville PRÉSIDENT
Denis Sass ou-Nguess o qui DU CONGO-
séjourne en toute discrétion sur BRAZZAVILLE
les bords du Léman

SIMON PETITE
t @SimonPetite
Après les vacances du président
camerounais Paul Biya à Genève,
un autre chef d’Etat a choisi les
rives du Léman comme destina-
tion estivale. Hier, Africa Intelli-
gence, une lettre d’information sur
l’Afrique généralement bien infor-
mée, confirmait la présence du pré-
sident du Congo-Brazzaville Denis
Sassou-Nguesso, 78 ans, qui cumule
trente-sept ans à la tête de l’Etat
pétrolier.
Selon cette publication, le vieux
chef d’Etat subit depuis deux
semaines «une batterie d’examens
médicaux» dans une clinique de
Montreux. Un séjour très discret.
Cette fois, pas de manifestants fai-
Dans un supermarché du centre de Londres, le 28 août dernier. (ANDY RAIN/EPA) sant le siège du palace ou de la cli-
nique, où résiderait le chef d’Etat,
comme lors des nombreuses visites
un portefeuille élargi, comprenant
la coopération internationale et les
partenariats publics-privés.
L’activiste fait état d’un «mécon-
tentement généralisé» dans le pays
mais doute que les Congolais osent
s’opposer à une succession dynas-
tique. Pour lui, le séjour médical
helvétique du président est «scan-
daleux» au vu de la situation des
hôpitaux du pays. «Les investisse-
ments débloqués pour la santé sont
détournés ou sont très difficiles à
suivre, accuse Brice Mackosso, dont
l’ONG s’apprête à publier un nou-
veau rapport sur le suivi des bud-
gets de santé. L’élite politique pré-
fère dépenser l’argent public pour
se faire soigner à l’étranger plutôt
que d’améliorer le système de santé
congolais.» Ce dernier est, selon
lui, dans un état «déplorable», à

Le Royaume-Uni fait face

du président camerounais Paul Biya tel point que «les Congolais qui le
à l’hôtel Intercontinental. peuvent vont se faire soigner au
MAIS ENCORE C'est depuis le 15 août et la der- Cameroun voisin».
nière apparition publique du pré-

à des pénuries en tout genre

Tanzanie
L’homme armé
qui a mené le 25
août une attaque
dans le quartier
GRANDE-BRETAGNE Tensions et 1,3 million d’Européens ont quitté le pénurie de routiers existait déjà avant la
des ambassades
de la capitale
complications se multiplient à tous les
échelons, principalement dans l’agro­
Royaume-Uni. pandémie, mais cette dernière a ampli-
fié le phénomène. Les examens pour les
économique de la
Tanzanie Dar es
alimentaire. Conséquence: les fast-foods «Pas assez de main-d’œuvre» permis de conduire poids lourds ont été
Salaam était un
«terroriste», a
manquent de poulet, et les légumes se Le deuxième choc est venu du Brexit. suspendus pendant de longs mois, ce annoncé jeudi un
font plus rares dans les supermar- Aujourd’hui, impossible d’embaucher qui a bloqué l’arrivée d’une nouvelle responsable de la
chés. L'ombre du covid, mais aussi du des Européens qui ne vivent pas déjà génération de conducteurs. Dans le police. Les
Brexit, plombe encore le pays au Royaume-Uni. Depuis le 1er  jan- même temps, une partie des chauffeurs investigations
policières ont
vier, il leur faut un permis de travail, issus d’Europe ont quitté le pays. révélé que
ÉRIC ALBERT, LONDRES qui n’est attribué qu’au-dessus d’un l’assaillant,
t @IciLondres salaire annuel de 33 000 francs, ce qui De la récolte au transport identifié sous le
n’est souvent pas le cas dans la restaura- Pour Jason Perfect, ces tensions à tous nom de Hamza
Jason Perfect ne sait plus comment tion. Jason Perfect aimerait bien recru- les étages se ressentent en permanence. Mohamed, était
résoudre ses problèmes de main- ter des Britanniques, «mais il n’y a tout «Il devient rare de recevoir des livraisons un «terroriste»,
«une personne qui
d’œuvre. L’homme dirige les 121 pubs simplement pas assez de main-d’œuvre complètes, il manque presque toujours avait une vie
de l’entreprise Liberation Group, pré- suffisamment formée au travail en cui- quelque chose à ce qu’on a commandé.» secrète avec tous
sente dans le sud-ouest de l’Angleterre sine», affirme-t-il. Faute de petites mains pour cueillir les indicateurs de
et les îles anglo-normandes. Il court Ces difficultés se retrouvent dans tout les récoltes, les agriculteurs peinent à terrorisme», a
dans tous les sens simplement pour le pays. Entre le covid, qui a provoqué fournir leurs produits. Faute de chauf- déclaré à la presse
trouver des employés prêts à travail- un violent choc logistique mondial, feurs routiers, ceux-ci ne trouvent pas le directeur des
enquêtes
ler pour lui. «Je cherche des chefs, des et le Brexit, qui amplifie les difficul- de transporteurs. «En ce moment, on ne criminelles
sous-chefs, des commis…» Il a fait appel tés, les pénuries se multiplient, par- trouve plus de panais, j’ai dû les retirer Camillus
à des agences d’intérim qui lui coûtent ticulièrement dans l’agroalimentaire. du menu.» Wambura. (ATS)
deux fois plus cher, mais c’est insuffi- McDonald’s a peiné pendant quelques Le patron d’Iceland, une chaîne
sant. Pour conserver ses chefs, il les a semaines à fournir des milk-shakes. La de supermarchés, a tiré la sonnette
tous augmentés de 10%, essayant d’évi- chaîne de fast-food KFC a manqué de d’alarme fin août. «Noël arrive bientôt
ter la fuite chez les concurrents. Mais poulets. Le problème est tel que l’en- et dans le commerce, on commence à
il continue à avoir de sérieuses difficul- seigne de restaurants de poulets grillés faire des stocks à partir de septembre,
tés à les conserver. Nando’s a dû fermer une cinquantaine c’est une période très importante pour
La faute à un double choc. Le pre- de restaurants pendant une semaine, nous», a-t-il confié à la BBC. Il agite
mier a été la pandémie, qui a forcé la prêtant ses employés à ses fournisseurs, le spectre d’un Noël «annulé», ou du
fermeture de tous ses pubs en mars qui n’arrivaient plus à suivre. moins rendu sérieusement compliqué
2020. Ses employés avaient le droit au Dans les supermarchés, les étalages faute d’approvisionnement.
chômage partiel, mais beaucoup ont de fruits et légumes sont régulièrement
préféré rentrer chez eux, essentielle- clairsemés. La crise vient notamment Les prises de sang
ment dans les pays européens. Et la des camionneurs. Selon l’association Les produits frais et les milk-shakes
plupart ne sont pas revenus. Selon les britannique du transport routier, il en anecdotiques ne sont pas les seuls à
estimations, entre un demi-million et manquerait aujourd’hui 100 000. La manquer. Depuis une semaine, les méde-
cins anglais ne doivent plus ordonner de
prises de sang, «sauf en cas d’urgence».
Le National Health Service England
COMMENTAIRE (NHS), le service de santé, est en pénu-
rie de fioles destinées à récolter le sang.
Brexit ou covid, l’histoire jugera La consigne va rester en place «au moins
jusqu’au 17 septembre», selon le NHS.
PAUL ACKERMANN Là encore, la pandémie a tout cham-
t @paulac boulé. Elle a provoqué une forte demande
de fioles pour réaliser les très nombreux
Quand il s’agit de faire le point économiquement et de défendre un plan tests du covid. Par ailleurs, de nombreux
de relance massif, c’est toujours le covid que les ministres britanniques malades qui avaient évité de se faire soi-
désignent comme raison principale de la crise.
Partout dans le monde frappé par la pandémie, des pénuries historiques
gner pendant la crise – ou avaient été for-
cés d’attendre – se retrouvent soudain en
sont en effet observées dans les matériaux de construction, les puces électro- demande de prises de sang, maintenant
niques et autres semi-conducteurs. Mais de l’autre côté de la Manche, un autre que l’économie a rouvert.
facteur de poids explique la chute des exportations de produits alimentaires En parallèle, l’entreprise Becton
et le manque de main-d’œuvre: le Brexit et le divorce avec l’Union européenne. Dickinson, qui vend le matériel, bataille
La difficulté, dans le cas du Royaume-Uni, est de faire la part des choses. Le à tous les échelons logistiques: les conte-
processus qui aurait permis aux observateurs et aux historiens d’identifier neurs sur les bateaux sont difficilement
précisément les conséquences du Brexit, de les isoler des autres influences disponibles, les matières premières
économiques, s’avère naturellement plus long que prévu. Le covid, qui manquent, la paperasserie à la fron-
emporte tout sur son passage, rend les conclusions encore plus lentes à s’im- tière britannique a été compliquée par
poser. Départager pandémie et Brexit complique donc les analyses. Une mau- le Brexit, les chauffeurs routiers ne sont
vaise nouvelle pour les «remainers» pro-UE qui comptaient sur des signes pas assez nombreux… Tout indique que
tangibles pour mettre Boris Johnson face à ses responsabilités. ■ le retour à une situation plus normale
prendra de longs mois, au moins. ■
sident Denis Sassou-Nguesso lors
de la Fête nationale que la capitale
Brazzaville et les réseaux sociaux
Cette fois, pas de
congolais s’interrogent. Dans un manifestants
premier temps, il a d’abord été
dit que le président était venu en faisant le siège
Suisse au chevet de son épouse.
Mais Antoinette Sassou-Nguesso est
d’un palace ou
réapparue lors d’une messe à Paris d’une clinique
vendredi dernier. La photo figurait
en première page d’un journal de
Brazzaville.
Coordinateur au Congo-Braz- La situation financière du
zaville de la campagne Tournons la Congo-Brazzaville est en effet pré-
page, qui milite pour l’alternance occupante. Depuis la chute du prix
en Afrique, Brice Mackosso y voit du pétrole à cause de la pandémie
une opération de communication de covid, le pays parvient de plus
savamment orchestrée par le pou- en plus difficilement à faire face à
voir. Il va falloir maintenant démi- ses obligations. «La moitié des car-
ner les informations sur le séjour gaisons pétrolières qui partent du
médical de Denis Sassou-Nguesso Congo servent à payer la Chine et
lui-même. La mission diplomatique les traders suisses», assène Brice
du pays d’Afrique centrale à Genève Mackosso. Selon les chiffres du
était injoignable hier après-midi. gouvernement, le Congo doit 2 mil-
Les absences du président à cette liards d’euros à la Chine, soit un cin-
période de l’année ne sont pas nou- quième de la dette totale du pays,
velles. Traditionnellement, le chef qui représente 98% du PIB, beau-
d’Etat et ses ministres prennent coup trop pour le Fonds monétaire
des vacances après le 15 août et la international. Depuis deux ans,
vie politique reprend début sep- l’institution demande une restruc-
tembre. Mais ces dernières années, turation des dettes bilatérales et
Denis Sassou-Nguesso se reposait privées du pays avant d’envisager
plutôt dans son fief d’Oyo, dans le d’aider de nouveau Brazzaville. En
centre du pays. juin dernier, la Chine s’est dite dis-
posée à rééchelonner les paiements
Quatrième et dernier du Congo.
mandat? L’entourage du président Denis
Réélu en mars dernier avec plus Sassou-Nguesso profite-t-il de son
de 88,4% des voix, un résultat séjour helvétique pour discuter avec
contesté en vain par l’opposition, le les sociétés de négoce suisses? «Ces
président aura 83 ans à la fin de son entreprises sont moins disposées à
quatrième mandat. «Dans les deux lâcher du lest. Car, d’un point de vue
camps, on pense que cela sera son économique, les cours du pétrole
dernier mandat, estime Brice Mac- sont remontés depuis le début de la
kosso. Le président prépare donc sa pandémie et le Congo a aussi aug-
succession.» En mars dernier, son menté sa production», répond Brice
fils Denis Christel Sassou-Nguesso, Mackosso. L’hospitalité suisse a des
46 ans, a été nommé ministre avec limites. ■
EN BREF
Etat d’urgence
à la frontière polono-biélorusse
Le président polonais Andrzej Duda a signé jeudi un
décret sur l’introduction de l’état d’urgence pendant
trente jours à la frontière avec la Biélorussie. Cela de
crainte d’un flux massif de migrants et en prévision d’un
prochain exercice militaire russe, a indiqué son porte-
parole. Plusieurs milliers de migrants, pour la plupart
originaires du Moyen-Orient, ont franchi la frontière entre
la Biélorussie et l’Union européenne, en Lituanie, en
Lettonie et en Pologne ces derniers mois, l’UE
soupçonnant une forme de représailles du régime de
Minsk face aux sanctions européennes. ATS
 VENDREDI 3 SEPTEMBRE 2021
Comment les talibans voient l’Afghanistan
RENCONTRE Z  abihullah Mujahid est le porte-parole des talibans. Il reçoit dans son «Ministère de l’information de l’émirat islamique»,
ravi que son groupe ait «défait la coalition internationale»
FILIPPO ROSSI, KABOUL
t @Filippo_Rossi90
L’Afghanistan n’avait pas
encore de gouvernement jeudi.
Une énième phase de transition
que l’«émirat islamique» taliban
tente de gérer parmi un grand lot
d’autres problèmes: une écono-
mie qui s’effondre, une popula-
tion terrorisée à rassurer. Les
ministères de l’ancienne répu-
blique sont fermés. Pourtant, le
drapeau blanc des talibans flotte
déjà devant tous les édifices
publics à la place du drapeau tri-
colore afghan. Une image saisis-
sante. A l’entrée du Ministère de
l’information, dirigé aujourd’hui
par des moudjahidin talibans,
est écrit au feutre «Ministère
de l’information de l’émirat isla-
mique taliban». C’est ici que se
trouve l’énigmatique Zabihul-
lah Mujahid, porte-parole offi-
ciel des talibans.
Les contrôles à l’entrée sont
minimes. Le personnel est
absent. Au premier étage, un
porte-parole de Mujahid délivre
l’accréditation avec le sourire, un
journal à la main. Son supérieur
arrivera d’une minute à l’autre.
Lorsqu’il entre, Mujahid émet
un salut cordial, s’assied, avant
de prendre le temps de répondre
aux questions. L’homme est resté
caché pendant deux décennies.
Personne ne le connaissait. Les
journalistes le suivaient seule-
ment à travers ses comptes Twit-
ter et WhatsApp. On racontait
même qu’un groupe de personnes
se cachait derrière un pseudo-
nyme. «C’est toujours moi qui ai
communiqué. Mais pour me pro-
téger, j’ai dû faire croire que nous
étions plusieurs. Je suis devenu
une cible facile», raconte-t-il.
Zabihullah Mujahid est une
figure emblématique de la résis-
tance talibane. C’est lui qui a
longtemps validé toutes les com-
munications vers l’extérieur.
«Aujourd’hui, il n’y a plus de dan-
ger, donc j’ai pu me découvrir»,
poursuit-il. «Pour nous, pour
moi, c’est un grand moment de
bonheur. Après vingt ans d’op-
pression, nous pouvons enfin
gérer notre pays. Nous sommes
indépendants. Nous avons défait
la coalition internationale qui
nous a attaqués et occupés.»
Marseille, ville-symbole pour Macron
FRANCE Le locataire de l’Elysée a
fait sa rentrée dans la cité pho-
céenne. Sous l’angle très électoral
de la sécurité et de la reconstruction
RICHARD WERLY
t @LTwerly
Sur les maillots des footballeurs de
l’Olympique de Marseille, les mots
«Droit au but» disent la volonté
sportive. Emmanuel Macron, sup-
porter revendiqué du club phocéen,
les a repris à son compte depuis
son arrivée dans la deuxième ville
de France mercredi, pour une ren-
trée politique très calculée. Officiel-
lement, la raison du déplacement
présidentiel est le Congrès mon-
dial de la nature de l’IUCN – l’orga-
nisation de défense de l’environne-
ment – qui s’ouvre ce vendredi au
parc des expositions de la métro-
pole méridionale. Mais dès son arri-
vée, le chef de l’Etat a opté pour un
autre terrain: celui de la sécurité et
de la reconstruction, symbolisé par
sa visite dans les fameux quartiers
nord rongés par le trafic de drogue.
LE TEMPS
Zabihullah Mujahid, porte-parole officiel des talibans (au centre, écharpe sur le bras), à Kaboul le 31 août. (WAKIL KOHSAR/AFP)
Tous les combattants talibans
ont ce discours à la bouche. Leur
fierté est manifeste. Maintenant
que le plus dur a été fait, les tali-
bans doivent faire face à de nom-
breux défis, à commencer par
la gestion d’un Etat, ce qui n’a
jamais été leur fort. «Nous atten-
dons la formation d’un cabinet.
Avec le nouveau gouvernement,
les choses s’arrangeront. Les
banques et les ministères rou-
vriront. Tout comme les fron-
tières. Nous savons l’importance
des investissements étrangers,
mais nous devons d’abord garan-
tir la sécurité», affirme Mujahid.
La population afghane est
aux abois. L’argent ne circule
plus, beaucoup de commerces
n’ont pas rouvert. D’autres fer-
meront définitivement. Il fau-
dra du temps pour changer la
situation. Pourtant, il est vrai
Un plan de 150 millions d’euros,
surtout investis dans les infrastruc-
tures scolaires et dans le déploie-
ment des forces de l’ordre, a été
annoncé. Objectif: montrer que
l’Elysée, à Paris, est tout sauf une
tour d’ivoire ignorante des réalités
urbaines les plus douloureuses.
Un besoin criant d’autorité
L’avantage, pour Macron, est que
Marseille a un besoin criant d’au-
torité. Et que sa population reven-
dique ouvertement une présence
accrue de l’Etat dans ces quar-
tiers où plusieurs adolescents ont
été tués ou blessés ces dernières
semaines lors de règlements entre
trafiquants. La preuve? L’édito du
quotidien communiste La Marseil-
laise: «La situation catastrophique
du logement, des écoles, des trans-
ports, des services publics, des
quartiers populaires y est le résultat
de vingt-cinq ans d’incurie munici-
pale, pouvait-on lire mercredi. Mais
elle est aussi le produit de décennies
d’abandon de l’Etat.»
«Depuis trop longtemps, pour-
«Parfois, les
inimitiés entre
différents groupes
ont conduit à des
situations
déplorables mais
je peux assurer
que l’Afghanistan
est aujourd’hui
beaucoup plus sûr
qu’il y a quelques
semaines»
ZABIHULLAH MUJAHID,
PORTE-PAROLE DES TALIBANS
suit La Marseillaise, la deuxième
ville de France est ignorée du pou-
voir central, laissée à ses difficultés,
passée par pertes et profits. Cette
non-assistance à ville en danger a
des conséquences lourdes sur la vie
quotidienne des Marseillais.»
La métropole est surendettée,
à hauteur de 1,5 milliard d’euros.
Le maire précédent, Jean-Claude
Gaudin, a vu sa fin de mandat dis-
créditée par l’effondrement de
deux immeubles rue d’Aubagne
en novembre 2018. Plus intéres-
sant encore pour le président, huit
mois avant le scrutin présidentiel:
l’arrivée à l’Hôtel de Ville, en sep-
tembre 2020, d’une nouvelle majo-
rité municipale socialiste-écolo-
gique, lancée au départ par une liste
citoyenne (Le Printemps marseil-
lais), a depuis fait place à de nom-
breuses questions après le départ
de la maire élue Michèle Rubirola,
désormais première adjointe.
«Macron a des atouts pour
convaincre les Marseillais, recon-
naît un avocat local, pourtant
engagé aux côtés du président de
que la sécurité est actuelle-
ment garantie. Les villes sont
plus sûres qu’avant. «Les actes
de violence contre des civils
sont des accidents isolés. Par-
fois, les inimitiés entre diffé-
rents groupes ont conduit à des
situations déplorables mais je
peux assurer que l’Afghanistan
est aujourd’hui beaucoup plus
sûr qu’il y a quelques semaines.
Dans les provinces, nous avons
déjà nommé des gouverneurs
et mis en place des forces de
police. La situation s’améliore
de jour en jour.»
Mujahid parle avec ferveur.
Il rit lorsqu’il entend parler du
Panchir, la seule région encore
entre les mains de la résistance
menée par Ahmad Massoud,
le fils du seigneur de guerre
Ahmad Shah Massoud. «Quand
nous avons pris le contrôle du
région, Renaud Muselier (droite),
réélu en juin mais tenu à l’écart
de la visite du locataire de l’Elysée
car testé positif au covid. Il incarne
un volontarisme, mais aussi la
volonté de surveiller de près les
élus locaux.»
Peu, à Marseille, croient la police
capable de mettre un terme aux
trafics de stupéfiants dans les
cités, conséquence d’une pauvreté
endémique et tenu par des réseaux
mafieux enracinés. La capacité
de l’Etat à «encadrer» la nouvelle
municipalité apparaît en revanche
plus prometteuse, après la condam-
nation pour marchés truqués, en
juin dernier, à 3 ans de prison dont
18 mois ferme avec détention à
domicile, du sénateur et ancien pré-
sident socialiste du département
des Bouches-du-Rhône Jean-Noël
Guérini. Emmanuel Macron sait
fort bien qu’il ne transformera pas
Marseille. Mais son volontarisme,
sur la cité phocéenne, consolide
l’image de président courageux qu’il
s’efforce de donner avant la future
campagne électorale. ■
International 5
pays, un groupe de rebelles est
parti se réfugier dans le Pan-
chir, après avoir volé de l’argent
au gouvernement précédent et
donc au peuple afghan», assène-
t-il. Avant de poursuivre: «Nous
cherchons à négocier avec eux,
mais il y a encore deux jours, ils
se sont attaqués aux provinces
environnantes. Nous avons
dû réagir et nos moudjahidin
ont pris six de leurs positions.
Nous voudrions dialoguer avec
eux mais si la force militaire est
l’unique moyen, nous y aurons
recours. Nous avons apporté la
sécurité à 33 provinces sur 34.
Nous sommes décidés à termi-
ner le travail.»
A la question du Panchir
s’ajoute celle de l’Etat islamique
Khorasan, aujourd’hui revenu
brutalement sous le feu des pro-
jecteurs avec les attentas com-
Le droit à l’avortement
attaqué aux Etats-Unis
JUSTICE L  e président Joe Biden
a fustigé jeudi le refus de la Cour
suprême des Etats-Unis de blo-
quer une loi restrictive du Texas
sur l’avortement,
AFP
«C’est une attaque sans précé-
dent contre les droits constitu-
tionnels des femmes» a enragé
le président américain Joe Biden
suite à la décision de la plus haute
juridiction du pays de ne pas inva-
lider une loi texane destinée à
restreindre le droit à l’avorte-
ment. «C’est une insulte à l’Etat
de droit», a ajouté le locataire de
la Maison-Blanche dans un com-
muniqué au vitriol.
«L’impact de la décision de la
nuit dernière sera immédiat
et requiert une réponse immé-
diate», a souligné Joe Biden, en
ordonnant à son gouvernement
de trouver «des mesures pour
assurer que les femmes du Texas
mis dans les environs de l’aé-
roport de Kaboul. Au cours des
années, des rumeurs ont circulé
sur une possible amitié entre les
deux groupes. Ils se sont pour-
tant combattus. Leurs visions
s’affrontent. «Ce ne sont pas de
vrais afghans, tranche Muja-
hid. Maintenant qu’un Etat aux
valeurs islamiques sera consti-
tué, ils n’auront plus de véri-
tables raisons de se battre.» Le
porte-parole croit à l’avenir de
l’«émirat islamique d’Afghanis-
tan». A les entendre, les diri-
geants talibans sont persuadés
que tout redeviendra normal.
La population
afghane est aux
abois. L’argent
ne circule plus,
beaucoup de
commerces n’ont
pas rouvert
Sur la question des femmes,
point sur lequel les talibans sont
régulièrement attaqués, Muja-
hid s’est voulu rassurant dans
ses récentes déclarations. Effec-
tivement, les écoles sont tou-
jours ouvertes aux jeunes filles
et les femmes circulent sans
burqa dans les rues. «Nous avons
déjà dit que les femmes peuvent
retourner travailler quand elles
le souhaitent dans le secteur
public. Nous cherchons seule-
ment à leur réserver certaines
catégories de métiers de façon
à créer pour elles un environ-
nement sécurisé.» Nombreuses
sont pourtant celles qui restent
cloîtrées à la maison, effrayées.
Pour l’heure, il est difficile de
dire si elles courent réellement
un risque.
Quelqu’un frappe à la porte.
Le temps est écoulé. Zabihul-
lah Mujahid est aujourd’hui à
la tête de la communication du
nouveau régime. Son temps est
compté mais son discours se veut
résolument positif. Nul ne sait
encore si les actes rejoindront
les paroles.■
aient accès à des avortements en
toute sécurité et légalité» et pour
protéger les cliniques et médecins
de potentielles poursuites.
Même en cas de viol
ou d’inceste
La loi du Texas, qui interdit
les avortements une fois le bat-
tement du cœur de l’embryon
détecté, «est tellement extrême
qu’elle ne prévoit pas d’exception
en cas de viol ou d’inceste», a
martelé le président américain.
De plus, elle «donne le pouvoir
à de simples citoyens de pour-
suivre les personnels de santé
ou les proches des femmes qui
exercent leur droit à choisir»
de poursuivre ou non une gros-
sesse, a-t-il relevé. Joe Biden n’a
pas non plus mâché ses mots
sur le caractère innacceptable
de l’intrusion de tiers dans les
décisions les plus intimes aux-
quelles les femmes ont à faire
face. ■

6 Suisse
La Suisse s’en va
tirer des missiles
en Turquie
ARMÉE A défaut de pouvoir le faire sur le ter-
ritoire national, une poignée de militaires hel-
vétiques s’apprêtent à faire feu sur les bords de
la mer Noire. L’expédition coûtera plus d’un
demi-million de francs, a appris «Le Temps»
BORIS BUSSLINGER
t @BorisBusslinger
L’armée suisse annonçait ce lundi le contrôle
imminent du «fonctionnement des missiles sol-
air à épauler Stinger». Une mission réalisée pour
la cinquième fois à l’étranger. Au-delà du com-
muniqué officiel, Le Temps a demandé quelques
détails concernant cette opération.
Tout d’abord qu’est-ce qu’un Stinger? Acquises
par les forces suisses en 1994, ces armes amé-
ricaines développées dans les années 1980 par
Raytheon sont construites «sous licence» en
Suisse par Ruag. Tubes d’environ 15 kilos dispo-
sant d’une portée de 5 kilomètres, elles peuvent
être portées à l’épaule ou installées sur des bases
fixes.
Distances de sécurité
Leur but: «la protection de secteur contre les
hélicoptères et les avions de combat», décrit
Armasuisse. Avant d’équiper nos militaires,
ces armes ont notamment fait leurs preuves en
Afghanistan, où les moudjahidines les ont large-
ment utilisées dans les années 1980 pour com-
battre les troupes soviétiques.
Le problème, détaille l'administration fédérale,
est qu'«à cause des distances de sécurité relati-
vement grandes et de la densité du trafic aérien
en Suisse, il n’est pas possible de tirer le missile
Stinger sur notre territoire à des fins d’instruc-
tion ou d’essai». A défaut de pouvoir véritable-
ment tirer en l’air, les Suisses s’entraînent habi-
tuellement avec des systèmes de simulation.
Si «le système d’arme Stinger peut être utilisé
sans restriction lors d’un engagement», précise
le gouvernement, l'absence de conflit ne laisse
guère d'autre choix aux soldats helvétiques que
d’aller dépoussiérer leurs armes à l’étranger.
L’exercice en question était annoncé en Crète,
il aura finalement lieu en Turquie, où l’armée se
rend épisodiquement pour accomplir des tests
ne pouvant se tenir dans les Alpes. C'est à Sinop,
sur les bords de la mer Noire, qu'aura lieu cette
dernière mission.
«Une expérience pratique précieuse»
Un petit comité formé de «trois militaires
suisses» fera ainsi prochainement chemin vers
le sud «au cours des semaines 35 et 36», précise
l'administration. Traduisez début septembre. Le
programme est le suivant: «Il est prévu de tirer
24 missiles en tout, dont 12 depuis une installa-
tion stationnaire et 12 depuis l’épaule des mili-
taires.»
L’occasion d’acquérir «une expérience pratique
précieuse», ajoute l’administration fédérale,
dont les troupes devraient cette année également
se rendre en Suède, en Slovénie, en Allemagne,
au Danemark, en Finlande, aux Etats-Unis ou
encore en République Tchèque. Des voyages qui
sont loin d'être gratuits. A elle seule, renseigne
Armasuisse, l’opération turque coûtera ainsi
«environ 650 000 francs». ■
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LE TEMPS VENDREDI 3 SEPTEMBRE 2021
«Les panels citoyens sont
une réponse au populisme»
DROITS POLITIQUES A  lors que les Vert·e·s
et la société civile réclament une démocratie
plus participative, le politologue Nenad Sto-
janovic propose de remplacer les tradition-
nelles procédures de consultation par des
groupes de citoyens tirés au sort
PROPOS RECUEILLIS PAR MICHEL GUILLAUME
t @mfguillaume
Le 21 août dernier, Les Vert·e·s ont réclamé
la création de conseils citoyens tirés au sort
pour contribuer à résoudre la crise clima-
tique. Dans le cadre de son projet Demoscan
soutenu par le Fonds national suisse de la
recherche scientifique (FNS), le politologue
de l’Université de Genève Nenad Sto-
janovic travaille depuis trois ans sur
cette nouvelle forme de démocratie INTERVIEW
participative. Après son projet pilote
MAIS ENCORE à Sion en automne 2019, il est de plus
Consultation en plus sollicité. Dès le 4 septembre, un autre
sur l’identité panel de 20 personnes tirées au sort sur l’en-
électronique semble des ayants droit du canton de Genève
Le Conseil fédéral planchera sur les retraites des conseillers
veut aller de d’Etat. D’autres projets sont envisagés dans
l’avant et créer
les villes de Winterthour et d’Aarau.
rapidement un
moyen
d’identification Les quatre partis gouvernementaux ont perdu
électronique (e-ID) des parts électorales en 2019: la démocratie
étatique. Avant de représentative suisse est-elle en crise? Les par-
fixer les grandes tis représentés au Conseil fédéral ont certes
lignes de la future
laissé des plumes lors des dernières élec-
solution, il
donnera la tions, mais ils détiennent encore 77% de
possibilité au plus sièges à l’Assemblée fédérale. Vu de l’étran-
grand nombre de ger, notre système demeure bien plus stable
participer que celui des pays voisins tels que la France
activement à la ou l’Italie. Cela dit, il est vrai que la démocra-
discussion. La
tie suisse présente aussi des failles qui
consultation
publique durera devraient nous préoccuper: le taux de parti-
jusqu’à la cipation aux élections et aux votations est
mi-octobre. (LT) bas; le financement des partis et des cam-
pagnes de votation reste très opaque; sans
Les 50 ans du oublier le fait qu’un tiers de la population –
suffrage féminin les jeunes de moins de 18 ans et les étrangers
La Berne fédérale – est privé du droit de vote.
a célébré jeudi les
50 ans du droit de En tant que directeur de Demoscan, vous êtes de
vote et d’éligibilité
plus en plus sollicité. Qu’attendent de vous les
des femmes. Karin
Keller-Sutter a politiciens? C
 ertains voient dans les assemblées
salué une «victoire citoyennes et dans le tirage au sort comme
de la démocratie» méthode de sélection de leurs membres l’oc-
tout en relevant casion de dynamiser notre démocratie et d’im-
l’ironie de pliquer davantage les citoyennes et les citoyens
l’histoire qui a fait
de la Suisse un
«ordinaires» dans la gestion de la chose
pays en retard sur publique. D’autres veulent connaître leur avis Après Sion et Genève, Nenad Stojanovic, politologue à l’Université de Genève, mettra en place des conseils
les autres. Le sur des questions politiques particulièrement citoyens à Winterthour et Aarau. (DAVID WAGNIÈRES POUR LE TEMPS)
président de la sensibles, où des réformes ont de la peine à
Confédération, avancer. Je reçois aussi beaucoup d’appels de
Guy Parmelin, a la part des associations de la société civile, ou trois jours suffisent pour se forger une
quant à lui
notamment celles qui luttent contre le réchauf- «Un panel est un opinion sur un sujet complexe, comme c’était
rappelé le dicton
«Mieux vaut tard fement climatique. microcosme de la société le cas à Sion où l’on a débattu sur le marché
du logement et les subventions étatiques.
que jamais!» (ATS)
Concrètement, que peuvent apporter de plus plus représentatif que Franchement, je pense que la préparation et
ces panels citoyens? I ls ne peuvent pas devenir les connaissances spécifiques d’un député
la solution pour tous les problèmes. Mais ils le parlement, où moyen, sur un sujet semblable, ne sont pas
peuvent compléter et enrichir les institutions
démocratiques existantes et aider ainsi les
plusieurs catégories de supérieures à celles des citoyens «ordi-
naires», bien au contraire.
élus à prendre de meilleures décisions, mieux la population sont sous-
à même de convaincre la majorité des votants: Les gens plus motivés à participer à un tel panel
pensons seulement à la loi sur le CO2, balayée représentées: les femmes, qu’à entrer dans un parti politique? Oui! Pre-
par le peuple en juin dernier. D’où ma pro- nons le cas des femmes. On sait qu’elles sont
position: au lieu de consacrer tant de temps les étrangers, les jeunes sous-représentées en politique, comme dans
et de ressources dans les «procédures de
consultation» auprès de partis et de lobbies
et les personnes moins les parlements cantonaux où elles ne sont
que 25% des élus. Même si beaucoup de par-
qui de toute façon pourront influencer l’éla- bien formées» tis cherchent à établir une parité sur leurs
boration de la loi au sein du parlement, pour- listes électorales, ils ont de la peine à y par-
quoi ne pas organiser une assemblée venir. Or, il ressort de notre expérience que
citoyenne et connaître ainsi en temps utile le pourcentage de femmes qui répondent
l’opinion des personnes ordinaires sur la citoyen n’est pas élu pour une période de quatre positivement au tirage au sort initial est d’en-
question? ans et ses membres savent qu’ils ont été tirés viron 54%. Cela démontre qu’elles se
au sort pour siéger pendant une période rela- montrent davantage attirées par une façon
Demander à des comités de citoyens de résoudre tivement brève – qui peut varier de quelques plus «souple» de faire de la politique. Peut-
les problèmes à la place des politiciens, n’est-ce jours à une ou deux années. Par contre, les par- être parce que dans une assemblée citoyenne
pas une nouvelle forme de populisme? Non, lementaires désirent être réélus, ce qui les incite on cherche à trouver des accords de manière
bien au contraire! Les assemblées citoyennes parfois à réfléchir à court terme car ils ont peur consensuelle, tandis que la «politique politi-
tirées au sort peuvent être un moyen pour d’être éjectés du parlement s’ils prennent des cienne» est généralement bien plus conflic-
lutter contre certains dangers du populisme. décisions impopulaires. tuelle et polarisante.
Certes, elles sont composées de citoyennes Prenons l’exemple de la crise climatique: un
et de citoyens «lambda», ce qui les distingue panel citoyen est mieux à même de prendre Concrètement, qu’allez-vous faire à Genève?
des élites, raison pour laquelle celles-ci les en compte les intérêts des générations  es 20 citoyennes et citoyens tirés au sort
L
craignent et les combattent. Mais elles offrent futures. Deuxièmement, un tel panel est un discuteront de l’initiative des vert’libéraux
une réponse au populisme, car les membres microcosme de la société plus représenta- sur l’avenir des retraites des conseillers
d’un panel citoyen, par le fait même d’avoir tif que le parlement, où plusieurs catégories d’Etat, soumise en votation le 28 novembre
été tirés au sort, ont une légitimité que les de la population sont sous-représentées: les prochain. Durant deux week-ends – les 4-5
populistes ne peuvent pas si facilement atta- femmes, les étrangers, les jeunes et les per- et 18-19 septembre –, ils écouteront des
quer. A la fin du processus, les recomman- sonnes moins bien formées. experts avant de débattre et de rédiger un
dations du panel citoyen se basent sur les résumé sur quelques pages qui sera publié
faits qui souvent ne vont pas du tout dans le N’y a-t-il pas le risque que les membres de ces dans la brochure de votation. Leur mission
sens souhaité par les populistes. comités n’aient qu’une maîtrise limitée d’un n’est pas d’émettre une recommandation de
dossier? B
 ien sûr, il faut prévoir un temps de vote, mais bien de mettre en exergue les meil-
En quoi un panel de citoyens est-il plus créatif formation sur un dossier spécifique et la pos- leurs arguments pour et contre l’initiative et
qu’un parlement? Premièrement, le panel sibilité d’interroger les experts. Mais deux le contre-projet du Grand Conseil. ■
 VENDREDI 3 SEPTEMBRE 2021 LE TEMPS

Suisse 7

Le PLR à l’assaut de l’orthographe rectifiée

ÉCOLE A  Genève, les libéraux-radicaux ont déposé une motion pour tordre le cou à la réforme annoncée par les directeurs romands
de l’Instruction publique. Dans le Jura, le parlement a accepté une résolution dans ce sens. La droite n’est pas près de battre en retraite
LAURE LUGON ZUGRAVU
t @LaureLugon
Pas question de laisser les
directeurs latins de l’Instruc-
tion publique toucher à l’ortho-
graphe. A Genève, le PLR Jean
Romain a déposé une motion
demandant au Conseil d’Etat de
surseoir à la décision de modi-
fier les règles orthographiques et
de ne pas modifier les manuels
scolaires. Jeudi soir, le parle-
ment a accepté l'urgence, la
motion sera donc soumise ven-
dredi au vote.
L’annonce de la Conférence
intercantonale de l’Instruction
publique de la Suisse romande
et du Tessin (CIIP), début juin,
de simplifier le français dans un
souci de cohérence, dès la rentrée
2023, et d’introduire dans la fou-
lée une sensibilisation au langage
épicène, a en effet fâché la droite.
Genève n’est pas le seul canton à
s’émouvoir de cette décision. Mer-
credi, le parlement jurassien a
porté un coup à cette réforme: il a
adopté par deux tiers des voix une
résolution interpartis deman-
dant à la CIIP d’y surseoir. Dans
le canton de Vaud, une interpella-
tion PLR a été traitée et dévelop-
pée fin juin. Le Conseil d’Etat doit
y répondre d’ici à la fin du mois.
Il devra dire notamment s’il a été
consulté in extenso, et pourquoi
les parlements cantonaux n’ont
pas été sollicités.
«Touche pas à ma langue»
La fronde contre cette décision,
jugée fantaisiste et non concertée,
s’est organisée cet été. Fin juin,
les libéraux-radicaux de Suisse
romande ont uni leurs forces
dans une lettre ouverte à leurs
ministres respectifs. La torpeur
estivale ne leur a pas fait lâcher
l’affaire. En plein mois d’août, une
pétition en ligne est lancée à l’ini-
tiative de Jean Romain, deman-
dant de renoncer à cette réforme
prétendument idéologique. Elle
a recueilli à ce jour près de 5000
signatures: «Cela montre que
le peuple dit «ne touche pas à
ma langue», que c’est un enjeu
collectif et non pas un combat
d’arrière-garde du PLR, note
Bertrand Reich, président du PLR
genevois. C’est un sujet qui touche
et sur lequel nous voulons impo-
ser le débat.»
Cette manière de faire a en effet
froissé passablement de dépu-
tés cantonaux, qui s’appuient
«C’est un enjeu
collectif et non
pas un combat
d’arrière-garde
du PLR»
BERTRAND REICH, PRÉSIDENT
DU PLR GENEVOIS
désormais sur cet intérêt popu-
laire pour aller de l’avant au plan
politique. Pour eux, l’évolution
de la langue est un enjeu fon-
damental dont le sort ne sau-
rait être laissé à une «poignée
de magistrats qui s’arrogent le
droit de modifier la langue uti-
lisée par toute une population»,
«Je ne comprends
pas cette volonté
de figer la langue
et cette résistance
dogmatique»
CAROLINE MARTI, CHEFFE DU GROUPE
SOCIALISTE AU GRAND CONSEIL GENEVOIS
estime Jean Romain. La députée
genevoise d’Ensemble à gauche,
Salika Wenger – bien seule dans
son camp à défendre ce point de
vue –, se montre encore plus cash:
«Cet autoritarisme est insuppor-
table. Ce n’est pas à une bande de
politiques et de fonctionnaires de
changer la grammaire et de nous
apprendre à écrire des SMS!
Comme si on avait besoin d’eux
pour cela.»
Si la forme pose problème
aux députés, le fond aussi. Les
détracteurs estiment que cette
réforme est fantaisiste, qu’elle
induit de la confusion là où elle
visait de la cohérence et qu’elle
représente un appauvrisse-
ment culturel. Ils notent aussi
que l’évolution de la langue est
un processus qui doit partir de
la base: «Or la CIIP a travaillé
dans son coin avec les syndi-
cats, explique Bertrand Reich.
Si cette réforme était le fruit de
l’usage, la CIIP ne se serait pas
fendue d’un communiqué triom-
phal pour l’annoncer.»
«Résistance dogmatique»
Le sujet divise selon la fron-
tière politique naturelle. La
gauche applaudit cette réforme,
estimant qu’elle est de nature à
aider les élèves les plus faibles.
Elle s’appuie aussi sur le fait
que cette réforme a été adop-
tée dans les pays francophones,
que les correcteurs orthogra-
phiques l’ont intégrée et que
l’Académie française a donné
son aval à ces recommanda-
tions. «Mais elle l’a conditionnée
à ceci: qu’elles soient soumises
à l’épreuve du temps. Donc à
l’usage!» rétorquent les motion-
naires genevois. Quant à sa mise
en pratique en France et dans l’es-
pace francophone, il règne encore
un certain flou.
Le PLR genevois nourrit un
espoir raisonnable de parvenir
à freiner l'ardeur des ministres
rectificateurs de l'orthographe,
car sa motion a été signée par le
PDC, l'UDC, le MCG – et Salika
Wenger. En revanche, ce texte
va essuyer un franc refus du PS,
généralement aligné derrière
leur ministre, Anne Emery-Tor-
racinta, et des Vert.e.s.
Cheffe du groupe socialiste au
Grand Conseil, Caroline Marti
confirme que son parti refusera
la motion. Motif? «Je ne com-
prends pas cette volonté de figer
la langue et cette résistance dog-
matique. Cette réforme vise à faci-
liter l’apprentissage. Elle permet-
tra de diminuer les inégalités
entre élèves issus de familles
francophones de haut niveau
socioculturel et ceux de familles
allophones modestes.» Entre
ces deux visions, point de trait
d’union. ■

La Suisse romande aura sa première La presse fribourgeoise

banque de lait maternel en 2022
SOLIDARITÉ La Suisse romande
tient enfin son lactarium, qui
prendra ses quartiers au CHUV.
Fonctionnant sur la même base
volontaire qu’une banque de
sang, il permettra surtout de
mieux soigner les grands pré-
maturés
THIBAULT NIEUWE WEME
référence. Il permet notamment
de réduire de 50% les risques
de complications de l’entéro-
colite nécrosante, une maladie
des intestins malheureusement
répandue dans la prématurité, et
parfois mortelle.» A la question
du coût du lactarium, il n’y aurait
pas débat «entre les 10 francs que
coûte un repas de lait de don-
se réorganise
tères restent encore trop exclu- MÉDIAS L es journaux du canton vont être
sifs pour véritablement empê- réunis au sein d’une société d’édition
cher ce trafic. Pères adoptants, unique appartenant au Groupe Saint-Paul.
mères en incapacité d’allaite- La nouvelle entité sera dirigée par Serge
ment à cause d’une ablation Gumy, l’actuel rédacteur en chef du quo-
mammaire ou d’une prise d’an- tidien «La Liberté»
tidépresseurs devront encore
attendre leur tour. YAN PAUCHARD
«Le lait maternel est une res-
source rare; nous allons com-
MAIS ENCORE t @YanPauchard

C’était un vide à combler. Avec
huit banques de lait humain, la
Suisse alémanique détenait le
monopole national de cet «or
blanc». Le CHUV s’associe avec
l’Etat de Vaud et la Croix-Rouge
suisse pour offrir la première
structure de donation – non lucra-
tive – aux familles romandes. Les
dons seront ouverts à toutes les
femmes allaitant leur enfant avec
un surplus de production, et qui
souhaitent solidairement en faire
profiter les nourrissons en situa-
tion critique. Des financements
privés sont en négociation. D’ici
leur aboutissement, le canton
fera démarrer le projet à hauteur
de 550 000 francs.
neuse», et les innombrables coûts
cachés d’un traitement classique
(et incertain) de la maladie.
L e s b é b é s p r é m at u r é s
concernent presque 8% des nais-
sances, et voient le jour à moins
de trente-sept semaines de gros-
sesse. Avec 9000 naissances par
année dans le canton de Vaud,
En cas de
prématurité,
l’OMS préconise
le recours à du lait
de «donneuse»,
mencer avec 300 litres par Le personnel de C’est une petite révolution qui se joue
année. A terme, nous n’exclu- la ville de Genève actuellement dans la presse écrite fribour-
rions pas d’inclure davantage
de bénéficiaires, mais pour le
bientôt en grève
Un préavis de
geoise. Entreprise historique du canton,
fondée en 1873, le Groupe Saint-Paul se
«Même si nos quatre
moment nous devons les réser- grève a été voté
en assemblée
réorganise complètement et va créer une journaux appartiennent
ver aux cas les plus urgents», société d’édition unique. Celle-ci englo-
explique Céline Fischer-Fu-
générale pour le
30 septembre. Le bera à terme, outre les services marketing, au même groupe, il y a
meaux, néonatologue au CHUV. publicité et distribution, les quatre jour-
Elle en profite pour rappeler
personnel refuse
la triple attaque naux du groupe: La Liberté, La Gruyère, La de fait une certaine
que les échanges sur internet
sont «certes issus de mouve-
sur les
mécanismes
Broye Hebdo, ainsi que l’hebdomadaire de la
Veveyse et de la région d’Oron Le Messager.
concurrence dans
ments solidaires appréciables, salariaux prévue
dans le budget
La nouvelle entité sera dirigée dès le les régions respectives.
mais qu’ils sont risqués car les 1er décembre par Serge Gumy, 51 ans, l’ac-
antécédents médicaux des don-
2022: blocage des
annuités, du 13e tuel rédacteur en chef de La Liberté, dont le Cette situation crée
neuses sont inconnus et qu’ils
peuvent mener à des contami-
salaire progressif
et de la prime
poste sera repourvu. Il succédera à Thierry
Mauron, qui partira à la retraite après une
une émulation, mais
nations microbiennes.» d’ancienneté, sans
compter une
dizaine d’années passées comme éditeur elle n’est pas tenable
du quotidien fribourgeois.
La Croix-Rouge suisse
non-indexation.
(ATS) sur le long terme»
partenaire Aucun licenciement en vue SERGE GUMY

«Plus qu’un aliment,

un traitement de référence»
Cheffe du Département de
la santé et de l’action sociale,
la socialiste Rebecca Ruiz ne
manque pas d’éloges sur ce «nou-
vel outil de santé publique très
important, tant pour la santé
des nouveau-nés vulnérables
que celle de leur mère». Actuel-
lement, ce lait naturel «vient sou-
vent à manquer lorsqu’un nou-
veau-né malade ou prématuré
doit être hospitalisé», car l’allai-
tement relève presque de la mis-
sion impossible. Dans ces situa-
tions, l’OMS préconise le recours
à du lait de «donneuse», scienti-
fiquement reconnu comme bien
plus bénéfique qu’un substitut
artificiel.
Responsable du service de néo-
natologie du CHUV, Jean-François
Tolsa abonde dans ce sens: «Le
lait maternel est davantage qu’un
aliment, c’est un traitement de
scientifiquement
reconnu comme
bien plus bénéfique
qu’un substitut
artificiel.
cela concernerait donc quelque
700 bébés en état de fragilité. Le
lactarium du CHUV leur don-
nera la priorité. Certains bébés
nés à terme, mais présentant des
pathologies digestives, cardiaques
ou immunitaires pourront éga-
lement recevoir du lait de don-
neuse.
En cas de donations excéden-
taires, le CHUV envisage-t-il
d’élargir cette patientèle?
Alors que la députée gene-
voise Delphine Bachmann
avait condamné l’échange de
lait maternel sur les réseaux
sociaux, il semble que les cri-
Entre autres leçons, la pandé-
mie a démontré qu’il valait mieux
ne pas trop dépendre de fournis-
seurs étrangers, la source pou-
vant se tarir à tout moment. Pour
éviter les risques et les dérives
liés au modèle commercial, le
CHUV veut donc miser sur la
proximité et sur le recrutement
de donneuses locales.
Spécialiste des donations de
sang, la Transfusion interrégio-
nale de la Croix-Rouge suisse
(CRS) assurera la récolte, la pas-
teurisation puis la congélation
du lait des donneuses, toutes
soumises à des contrôles sérolo-
giques. Dans son centre du Bio-
pôle, à Epalinges, la CRS, dont
les porte-parole se disent «très
enthousiasmés par le projet»,
pourra traiter et sécuriser 3 litres
de lait maternel par jour. Unique
en Suisse, ce partenariat fera du
centre lactaire lausannois «le plus
novateur et le plus sécuritaire du
pays».■
Le laboratoire
«Je me réjouis de poursuivre mon enga-
gement en faveur d’une presse de qua-
sous enquête
admet des erreurs lité dans un nouveau poste», réagit Serge
Gumy, qui fut également correspon-
Le laboratoire de
Boudry (NE) dont dant parlementaire pour la Radio suisse
le sérieux est mis
en doute dans
romande et chef de la rubrique Suisse de
24 heures/Tribune de Genève. «Les trans-
l’exécution de
tests covid avait
formations du monde des médias et la
été rappelé à pression sur les revenus rendent inévitable
l’ordre à deux cette restructuration du groupe, dont l’or-
reprises déjà par ganisation était encore très marquée par
les autorités les structures du passé», appuie-t-il, préci-
sanitaires. Le sant que les quatre titres seront maintenus,
patron du
laboratoire
ainsi que les trois sites (Fribourg, Bulle et
reconnaît des Payerne). En l’état, la réorganisation n’im-
«couacs» mais dit pliquera aucun licenciement.
avoir pris les «Aujourd’hui, même si nos quatre jour-
mesures naux appartiennent au même groupe, il y
nécessaires pour y a de fait une certaine concurrence dans
remédier. (RTS)
les régions respectives, souligne encore
Serge Gumy. Cette situation crée une
émulation, mais elle n’est pas tenable
sur le long terme. Nous devons dévelop-
per des collaborations, dont le modèle
est encore à définir. Elles devraient nous
permettre de dégager des ressources qui,
mises en commun, favoriseront entre
autres une montée en puissance sur le
numérique.» Le Fribourgeois insiste
encore sur l’importance de maintenir
l’identité forte de chacun des titres.
Depuis quelques années, à l’instar d’autres
régions romandes, le monde des médias fri-
bourgeois connaît une profonde mue. En
novembre 2020, face à la crise du marché
et à celle du Covid-19, le Groupe Saint-Paul
annonçait une vaste restructuration de son
secteur imprimerie, avec un regroupement
des activités d’impression sur un unique site,
celui de Bulle. Ce transfert impliquera une
trentaine de suppressions de postes et la fer-
meture au 1er janvier 2022 de son imprime-
rie de la ville de Fribourg, mettant un terme
à une présence vieille de cent cinquante ans.
Enfin, il y a bientôt trois ans, le
21 décembre 2018, sous l’impulsion du pro-
moteur Damien Piller, le Mediaparc était
inauguré à Villars-sur-Glâne. Ce centre des
médias réunit plusieurs acteurs média-
tiques du canton, notamment Radio Fri-
bourg et l’antenne fribourgeoise de la
chaîne régionale La Télé. ■
 VENDREDI 3 SEPTEMBRE 2021
En Israël, la quatrième vague
interroge les scientifiques
COVID-19 P  ionnier de la vacci-
nation, l’Etat hébreu affronte un
nombre de cas journaliers record
alors que les écoles viennent de
rouvrir
PROPOS RECUEILLIS PAR ALINE
JACCOTTET, TEL-AVIV
Après plusieurs jours d’un pic
inquiétant, Israël commence à
respirer. Le nombre de cas graves
est en légère diminution
(675 mercredi contre 753
dimanche), tout comme le INTERVIEW
pourcentage de tests posi-
tifs (6,74 mercredi contre
7,65 lundi). Israël dont la taille de
la population (9,1 millions d’in-
dividus) est similaire à celle de
la Suisse (8,8 millions) a vu ces
derniers jours des pics à près de
11 000 nouveaux cas par jour alors
que 6  millions d’Israéliens ont
reçu une dose du vaccin, 5,5 mil-
lions les deux et 2,3 millions un
rappel.
Cette dernière vague soulève
ainsi des questions importantes
sur l’épidémie. Les réponses des
experts israéliens Michal Linial,
professeure de biochimie et de
bio-informatique à l’Université
hébraïque de Jérusalem, et Nadav
Davidovitch, directeur de l’Asso-
ciation israélienne des médecins
de santé publique.
Comment expliquer un tel nombre de
contaminations dans un pays où les
gens sont si massivement vaccinés? 
Michal Linial: N
 ous sortons d’une
pause estivale lors de laquelle les
enfants de moins de 12 ans qui ne
peuvent pour l’instant être vaccinés
ont participé à de nombreuses acti-
vités de groupe propices à la pro-
pagation de la maladie. A cela s’est
ajoutée, dans la deuxième partie de
l’été, l’obligation de les tester pour
entrer dans tout lieu public excepté
les magasins. Le profil des cas posi-
tifs a ainsi changé en Israël: ce sont
des jeunes asymptomatiques. Le
taux d’infection prouve par ailleurs
que les deux premières doses du
vaccin ne protègent que cinq à six
mois, pas plus. Nous sommes les
premiers à en faire l’expérience
puisque nous avons vacciné très tôt
la population.
Nadav Davidovitch: I l y a plusieurs
facteurs. Le variant Delta est
Trombes d’eau meurtrières sur New York
ÉTATS-UNIS Les restes de l’oura-
gan «Ida» ont semé le chaos dans la
région de New York, faisant plus de
20 morts. Ce type d’événements sont
amenés à devenir de plus en plus
courants, alertent les scientifiques
AFP
New York s’est réveillée sonnée
jeudi, frappée par des pluies tor-
rentielles et des inondations sou-
daines et historiques, en raison du
passage des restes de l’ouragan Ida
qui a semé le chaos dans le sud et
le nord-est des Etats-Unis. Jeudi,
les médias américains avançaient
un total de 22 morts. Parmi les vic-
times new-yorkaises figurent un
enfant de 2 ans et une personne
âgée de 86 ans.
Des rues, avenues, voies rapides
ont été soudainement trans-
formées en torrents, tant dans
les quartiers de Brooklyn et de
Queens que dans le comté de
Westchester, au nord de la ville.
Dans ce comté huppé de bord de
mer, des dizaines de véhicules
étaient encore immergés au petit
LE TEMPS
Rentrée masquée pour les écoliers de l’établissement Beit Hakerem à Jérusalem, le 1er septembre 2021. (ENAHEM KAHANA/AFP)
extrêmement contagieux et les
autorités ont été très passives
entre avril et juillet, en levant
toutes les restrictions et en lais-
sant voyager plus librement les
individus. Parce que la campagne
de vaccination avançait très vite,
nous avons imaginé qu’Israël avait
atteint l’immunité de masse et
vaincu le coronavirus. Nous
payons aujourd’hui le prix de cette
illusion.
A un certain moment à la mi-août,
59% des 514 Israéliens hospitalisés
étaient complètement vaccinés.
Est-ce que ça signifie que le vaccin
est inefficace?
M. L.: Pas du tout, et cette question
montre une incompréhension de
l’analyse statistique des données
appelée paradoxe de Simpson. Il
montre qu’on peut faire dire beau-
coup de choses à des chiffres sor-
tis de leur contexte. En Israël
aujourd’hui, 90% des seniors et
individus à risque sont vaccinés.
Les personnes non vaccinées ne
représentent donc que 10% de la
population, pourtant ils repré-
sentent 40% au minimum des cas
d’hospitalisation. Et plus les
formes sont sévères, plus les
non-vaccinés sont surreprésen-
matin et des maisons avec sous-
sols aménagés sont dévastées par
les eaux saumâtres et boueuses,
montant parfois jusqu’à 60 cm.
Le gigantesque réseau de métro
de New York était à l’arrêt dans
la matinée, après l’inondation de
nombreuses stations.
80 milimètres en une heure
Le National Weather Service
(NWS), le service météo américain,
a enregistré un record de 80 mm de
pluie en une heure à Central Park.
«J’ai 50 ans et je n’ai jamais vu
autant de pluie», a témoigné Meto-
dija Mihajlov, restaurateur dans
l’Upper West Side, près du célé-
brissime parc, poumon vert de New
York. «C’était comme dans la jungle,
une pluie tropicale. Incroyable», a
ajouté le commerçant.
Alors que de nombreux New-
Yorkais épongeaient leurs caves,
plusieurs voix se sont élevées
pour attribuer cet événement au
dérèglement climatique, alors
que New York avait déjà subi de
très fortes pluies fin août, au pas-
sage de la tempête Henri.
tés. Cela montre bien que le vaccin
fonctionne contre les complica-
tions. Ce qui compte vraiment,
c’est la comparaison dans la popu-
lation globale entre vaccinés et
non vaccinés. Les résultats sont
clairs: ceux qui n’ont pas été
immunisés ont jusqu’à 15 fois plus
de risques d’être hospitalisés.
«Les deux
premières doses
du vaccin ne
protègent que
cinq à six mois,
pas plus»
MICHAL LINIAL PROFESSEURE
À L’UNIVERSITÉ HÉBRAÏQUE
DE JÉRUSALEM
De quelles informations dis-
pose-t-on sur l’efficacité de la troi-
sième dose?
M. L.: L
 ’Etat hébreu fonce sur les
rappels. Plus de 2,3 millions d’Is-
raéliens ont reçu une troisième
injection et la campagne a été
Dans le quartier new-yorkais du Queens mercredi soir, les rues se sont transformées en rivières en quelques minutes. (JUSTIN LANE/EPA)
étendue dimanche à toute per-
sonne âgée de 12 ans et plus, avec
comme seule condition d’avoir
reçu la deuxième il y a au moins
cinq mois. Dès le premier octobre,
les personnes qui n’ont pas reçu
un troisième rappel après avoir
été inoculées il y a plus de six mois
ne seront plus considérées
comme vaccinées.
N.  D.: L es premiers résultats
montrent que la troisième dose est
encore plus efficace que les deux
premières injections combinées.
Israël est aujourd’hui dans une
situation fragile mais très promet-
teuse grâce au nombre de per-
sonnes qui ont accepté ce rappel.
Nous suivons de très près sa distri-
bution depuis maintenant un mois
et tout indique que non seulement
il est sûr au niveau des effets secon-
daires mais qu’il va permettre d’être
plus tranquilles pour un moment.
Malgré les instants difficiles que
nous avons traversés cet été, nous
sommes en très bonne position
dans la lutte contre le coronavirus.
Il faut maintenant investir tous les
efforts nécessaires pour convaincre
le million d’Israéliens encore non
vaccinés de recevoir les injections
qui les protégeront. ■
Science 9
A la recherche de
pistes pour mieux
protéger la nature
BIODIVERSITÉ Le congrès mondial de l'Union
internationale pour la conservation de la nature
s'ouvre ce vendredi à Marseille, alors que les extinc-
tions d'espèces s'accélèrent 
PASCALINE MINET
t @pascalineminet
C’est l’institution à l’origine des bien connues «listes
rouges des espèces menacées», et une des principales
organisations mondiales de protection de la biodiver-
MAIS ENCORE sité: l’Union internationale pour la conservation de
la nature (UICN), dont le siège est à Gland, tient son
Les bébés rient
comme les grands
congrès du 3 au 11 septembre à Marseille, avec en toile
singes de fond d’importantes négociations visant à contrer la
Comme les grands disparition des espèces et des milieux naturels.
singes (gorilles, Ce congrès, qui a lieu tous les 4 ans, va rassembler
orangs-outans, des milliers de scientifiques et de représentants des
chimpanzés…), les Etats et des ONG. C’est la première grande rencontre
bébés humains
rigolent beaucoup
sur la nature organisée en présentiel depuis le début
en inspirant, avant de la pandémie. «Faire échanger une grande diversité
d’évoluer vers un d’acteurs est indispensable car la protection de la bio-
rire adulte plus diversité implique des changements en profondeur
expiratoire, et plus de notre société», souligne Eva Spehn, collaboratrice
communicatif. scientifique au Forum biodiversité suisse et membre
Selon une étude
menée par une
de la délégation suisse.
équipe de Certains thèmes abordés à Marseille sont particu-
chercheurs en lièrement d’actualité. Il sera notamment question de
neurosciences la manière dont les plans de relance des Etats devront
cognitives, de intégrer la protection de la nature. Les liens entre éro-
l’Université de sion de la biodiversité et émergence de nouveaux patho-
Leyde aux
Pays-Bas, parue
gènes seront également débattus, alors que le transfert
mercredi dans du virus d’un animal sauvage à l’être humain demeure
«Royal Society l’une des pistes privilégiées pour expliquer l’émergence
Biology Letters», du SARS-CoV-2. La protection des forêts anciennes, la
les éclats de rire lutte contre la pollution plastique, l’usage de technolo-
des bébés sont gies génétiques pour contrôler les espèces invasives,
produits à 50% en
inspirant et 50%
entre autres, feront également l’objet de discussions.
en expirant. Une
alternance proche Aucun objectif n’a été atteint
de celle des Enfin, de nombreux échanges porteront sur le nou-
primates non
humains. Chez les
veau plan stratégique pour la diversité biologique
post-2020, en cours de négociation au niveau inter-
adultes humains
au contraire, le
national. Celui-ci doit déterminer une série d’objectifs
rire passe à 74%
par l’expiration.
visant à enrayer la disparition des espèces au cours de
la décennie à venir. «Nous sommes en train de travail-
(ATS) ler sur différentes versions du texte, qui devrait être
définitivement adopté en mai de l’année prochaine
lors d’une conférence à Kunming, en Chine, qui a été
reportée plusieurs fois en raison de la pandémie»,
indique Eva Spehn. L’une des décisions les plus emblé-
matiques pourrait être de placer 30% de la surface
des mers et des océans sous protection d’ici à 2030.
La question de l’application concrète de ce nou-
veau plan fait cependant débat. Aucun des «objec-
tifs d’Aïchi», que les Etats s’étaient fixés pour la décen-
nie précédente, n’a été atteint. Dans un rapport publié
en 2019, l’IPBES ou Plateforme intergouvernementale
sur la biodiversité et les services écosystémiques, sur-
nommée le GIEC de la biodiversité, alertait sur le fait
que les extinctions d’espèces continuaient de s’accélé-
rer. Environ 1 million d’espèces animales et végétales
sont aujourd’hui menacées d’extinction. ■
D’après le NWS, l’état d’urgence
qui a été décrété en raison d’inon-
dations soudaines est une pre-
mière dans l’histoire de la méga-
pole, déjà frappée en octobre
2012 par l’ouragan Sandy. D’im-
pressionnantes tornades et inon-
dations ont également été obser-
vées en Pennsylvanie, dans le New
Jersey et dans le Maryland.
L’ouragan Ida, rétrogradé en
cyclone post-tropical, a amené
dans son sillage de fortes pluies.
Il devrait ensuite continuer sa
route vers le nord et se diriger
vers la Nouvelle-Angleterre. Les
ouragans sont un phénomène
récurrent dans le sud des Etats-
Unis. Mais le réchauffement de
la surface des océans contribue
à rendre les tempêtes plus puis-
santes, alertent depuis quelques
années les scientifiques.
Elles font notamment peser un
risque de plus en plus important
sur les communautés côtières,
victimes de phénomènes de
vagues-submersions ampli-
fiés par la montée du niveau des
océans. ■
FONDS DE PLACEMENT
Fournis par: Swiss Fund Data AG en collaboration avec SIX Financial Information AG PUBLICITÉ
Ordre des informations de fonds: Nom du fonds, monnaie comptable du fonds, Conditions d’émission / rachat, Particularités, Valeur d’inventaire, prix
d‘emission ou cours de clôture (valeurs du jeudi, 02.09.2021, indication des fluctuations de cours voir particularités), Performance 2021 en %

BCV Stratégie Revenu ESG 119.92 4.6 CS (CH) Int&DvdFocusGrowth CHF UB 135.57 13.5 Generali Investments Schweiz AG Explication Indices
CHF 2/1 f CHF 2/1 e Mirabaud Asset Management
Conditions d'émission et de rachat de parts:
CS (CH) Privilege 20 CHF IA CHF 1/1 e 1034.43 2.8 Tél. 058 472 53 06
www.generali.ch/investments Tél. +41 58 200 60 01 Le premier chiffre se réfère aux conditions
BERNINVEST AG CS (CH) Privilege 20 CHF UB CHF 1/1 e 109.66 2.9 appliquées lors de l'émission de parts:
T. 032 722 10 00 info@bonhote.ch bonhote.ch marketing@mirabaud-am.com
www.berninvest.ch 1. Pas de commission d'émission et/ou de taxes
CS (CH) Privilege 35 CHF UB CHF 1/1 e 114.18 6.7 en faveur du fonds (l'émission a lieu à la valeur
Á la recherche d’une gestion active de conviction ? d’inventaire)
Fonds en obligations CS (CH) Privilege 45 CHF UB CHF 2/1 e 130.83 8.0 Fonds en obligations Tous les détails de nos solutions d’investissements 2. Commission d'émission en faveur de la direction du
Bonhôte Asym.–Oblig.(CHF) B (CHF) CHF 3/1 a 95.94 -1.5 CS (Lux) Global High Income USD UB USD 1/1 e 189.42 8.2 GENERALI Bond Fund CHF CHF 2/1 e 114.80 -0.2 à disposition ici www.mirabaud-am.com fonds et/ou du distributeur (peut être différente pour
le même fonds en fonction de la filière de distribution)
Bonhôte Sel.-Obl HR Multi-Fds (CHF) CHF 4/2 a 96.21 2.0 Fonds immobiliers CS (Lux) Portf. Fd Bal USD UB USD 2/1 e 145.96 8.6 GENERALI INVEST - Long Term BF CHF 1/1 e 112.80 -0.6 3. Frais de transaction en faveur du fonds (participation
à la couverture des frais lors du placement de
Fonds en actions
Good Buildings SREF CHF 5/5 145.00 12.4 CS (Lux) Portfolio Fonds Bal CHF UB CHF 2/1 e 129.55 9.2 GENERALI Short Term Bond Fund CHF CHF 1/1 e 564.25 0.1 Fonds en obligations nouvelles res-sources entrées)
Immo Helvetic CHF 5/5 240.40 6.9 CS (Lux) Portfolio Fonds Bal EUR UB Mir. - Gl Strat Bd I USD USD 4/4 e 124.88 2.1 4. Combinaison de 2) et 3)
Bonhôte Sel. Glob Emerg MF (CHF) CHF 4/2 a 165.73 4.5 EUR 2/1 e 127.15 9.9 Fonds en actions
5. Conditions particulières lors de l'émission de parts
Fonds d’allocation d’actifs CS (Lux) Portfolio Fund Grwth CHF UB CHF 2/1 e 145.38 13.0 GENERALI Eq Fd Switzerland A CHF 2/1 e 417.74 19.2 Le second chiffre en italique se réfère aux
BlackRock Asset Management Schweiz AG conditions appliquées lors du rachat de parts:
Bonhôte Impact Fund Class I-CHF CHF 3/2 a 117.03 7.3 CS (Lux) Portfolio Fund Grwth EUR UB EUR 2/1 e 137.93 14.1 Fonds d’allocation d’actifs
Tél. +41 800 08 80 20 1. Pas de commission de rachat et/ou de taxes en faveur
Fonds immobiliers www.blackrock.com/ch CS (Lux) Portfolio Fund Grwth USD UB USD 2/1 e 161.42 12.3 GENERALI Anlagefonds CHF 2/1 e 140.94 2.5 du fonds (le rachat a lieu à la valeur d'inventaire)
2. Commission de rachat en faveur de la direction du
Bonhôte-Immobilier SICAV - BIM CHF 2/2 158.80 2.4 CS (Lux) Portfolio Fund Yld CHF UB CHF 2/1 e 117.04 6.0 GENERALI ESG Equity Fund C CHF 3/1 e 107.03 7.0 fonds et/ou du distributeur (peut être différente pour
Tél. +41 58 787 00 00, www.patrimonium.ch le même fonds en fonction de la filière de distribution)
CS (Lux) Portfolio Fund Yld EUR UB EUR 2/1 e 117.89 6.3 GENERALI ESG Multi Asset Fund C CHF 1/1 e 107.47 6.4
Investissements alternatifs 3. Frais de transaction en faveur du fonds (participation
Fonds en obligations
CS (Lux) Portfolio Fund Yld USD UB USD 2/1 e 131.83 5.5 GENERALI Europe Balanced Fund CHF CHF 2/1 e 113.31 3.6 à la couverture des frais lors de la vente de place-
B. Alter. Multi-Performance Cl. (CHF) CHF 4/2 bf 14536.00 2.9 ments )
BGF China Bond D2 USD USD 1/1 e 16.66 - Fonds immobiliers
B. Alter. Multi-Performance Cl. (EUR) EUR 4/2 bf 10464.00 3.0 CS (Lux) Sys Index Fd Growth CHF UB CHF 2/1 e 141.02 14.3 GENERALI Europe Balanced Fund EUR EUR 1/1 e 156.19 3.3 4. Combinaison de 2) et 3)
Fonds en actions
CS (Lux) Sys Index Fd Yield CHF UB CHF 2/1 e 115.50 6.9 GENERALI INVEST - Risk Control 1 CHF 3/1 e 99.34 0.4 Patrimonium Swiss Real Estate Fund - ACHF2/1 194.70 1.1 5. Conditions particulières lors du rachat de parts
B. Alter. Multi-Performance Cl. (USD) USD 4/2 bf 12985.00 3.6
BGF FinTech D2 USD USD 1/1 e 20.30 - Particularités:
CS (Lux) Syst Index Fd Bal CHF UB CHF 2/1 e 127.30 10.6 GENERALI INVEST - Risk Control 2 CHF 3/1 e 99.70 0.8
Autres fonds BlackRock Global Impact D Acc USD 188.24 - a) évaluation hebdomadaire
USD 1/1 e
GENERALI INVEST - Risk Control 3 CHF 3/1 e 102.93 1.9 Piguet Galland & Cie SA b) évaluation mensuelle
Bonhôte Asym.–Gl.(CHF) B (CHF) CHF 3/1 a 109.87 5.0 Fonds immobiliers Tél. 058 310 44 36
Autres fonds GENERALI INVEST - Risk Control 4 CHF 3/1 e 98.54 1.8 c) évaluation trimestrielle
Bonhôte Strategies-Monde (CHF) CHF 4/4 a 155.79 7.0 Credit Suisse 1a Immo PK CHF 5/5 b 1495.00 10.3 pgfunds@piguetgalland.ch d) pas d'émission ni de rachat régulier de parts
BSF Global Event Driven D2 USD USD 1/1 e 133.20 1.5 GENERALI INVEST - Risk Control 5 CHF 3/1 e 103.05 1.9 www.piguetgalland.ch
e) valeur du jour précédent
CS Real Estate Fund International CHF 5/5 b 1120.00 7.7
GENERALI INVEST - Risk Control 6 CHF 3/1 e 105.38 2.2 f) évaluation antérieure
CS Real Estate Fund LogisticsPlus CHF 5/5 b 146.50 -2.3 g) émission des parts suspendue temporairement
Banque Cantonale Bordier & Cie GENERALI Multi INDEX 10 CHF 2/1 e 110.59 -0.6 Fonds en obligations
de Genève h) émission et rachat de parts suspendus temporairement
1204 Genève CS REF Green Property CHF 5/5 b 178.50 5.6
Tél. 058 211 21 11 GENERALI Multi INDEX 20 CHF 2/1 e 121.24 1.7 Piguet Global Fund - Int. Bond Cap CHF 1/1 178.67 0.6 i) prix indicatif
bcge.ch/funds t +41 58 258 00 00 CS REF Hospitality CHF 5/5 b 82.40 12.6 GENERALI Multi INDEX 30 l) en liquidation
CHF 2/1 e 131.35 4.0 Piguet Global Fund - Int. Bond Cap 185.28 0.4
bordier.com EUR 1/1 x) après distribution de revenu et/ou gain de cours
CS REF Interswiss CHF 5/5 b 211.40 -1.7 GENERALI Multi INDEX 40 CHF 2/1 e 143.69 6.2
Piguet Global Fund - Int. Bond Cap USD 1/1 289.52 -0.5 Les informations fournies sont sans garantie
Fonds en obligations CS REF LivingPlus CHF 2/1 b 179.00 4.2
Fonds en obligations NAV / Issue Price commissions non comprises
Piguet Global Fund - Int. Bond Dis CHF 1/1 115.82 0.2
Synchrony (LU) World Bonds (CHF) A CHF 1/1 e 99.86 -0.4
BO Fd IV-Bordier Eur.ShTerm Bd EUR EUR 4/4 e 108.37 -1.1 CS REF Siat CHF 5/5 b 251.50 8.8 GEP SA
Synchrony (LU) World Bonds (EUR) A EUR 1/1 e 108.43 -0.7 Piguet Global Fund - Int. Bond Dis EUR 1/1 116.27 -0.0
BO Fd IV-Bordier USD ShTerm Bd USD USD 4/4 e 115.73 -1.2 Investissements alternatifs
Synchrony LPP Bonds B CHF 1/1 e 113.25 -0.4 Piguet Global Fund - Int. Bond Dis USD 1/1 164.72 -1.0 Union Bancaire Privée, UBP SA
Fonds en actions CS (Lux) Capital Allocation UB USD USD 1/1 e 126.90 8.3 www.fir.ch Tél. 00800 827 38 637
Synchrony Swiss Government Bonds CHF 4/3 e 107.13 -3.0 Fonds en actions www.ubp.com
BO Fd IV-Bordier Core Hold Eur - EUR EUR 4/4 e 162.16 22.8 CS (Lux) Prima Multi-Strat. B EUR EUR 2/1 a 105.17 1.7
Fonds en actions ubpfunds@ubp.ch
Piguet Int. Fd SICAV-World Eq. CHF CHF 1/1 a 186.94 10.7
BO Fd IV-Bordier Gbl EmMkt USD USD 4/4 e 251.84 4.5 CS (Lux) S&M Cap Alpha L/S B EUR 2/1 178.86 1.5 Fonds immobiliers
Synchrony (LU) HighDiv US Stocks A 145.63 13.1
6.1 Piguet Int. Fd SICAV-World Eq. EUR 153.48 11.4
USD 1/1 e
115.28 21.5 FIR 243.00 EUR 1/1 a
BO Fd IV-Bordier Sat Eq Eur - EUR EUR 4/4 e 119.22 21.8 CS Comm. Fd Plus (CH) USD BH CHF CHF 2/1 e
CHF 2/2
Fonds en obligations
Synchrony (LU) HighDivEuroP.St. A EUR 1/1 e 106.81 12.1 Piguet Int. Fd SICAV-World Eq. USD 216.91 12.2
BO Fd IV-Bordier US Sel Eq I USD USD 4/4 e 1932.34 19.2 USD 1/1 a
UBAM - Abs. Ret. Low Vol FI APC EUR 2/1 e 101.39 -0.4
Synchrony (LU) Silk Road ZS A USD 1/1 e 126.92 17.9 Autres fonds
BO Fd IV-Bordier US Sel Eq USD USD 4/4 e 191.43 18.6 UBAM - Corporate Euro Bond AC EUR 1/1 e 204.29 -0.3
Synchrony (LU) Swiss All Caps (CHF) A CHF 1/1 e 177.22 28.2 CS (CH) Swiss Real Estate Sec Fd A CHF 2/1 e 20.42 7.2
Procimmo SA UBAM - Dynamic Euro Bond AC EUR 1/1 e 250.35 -0.1
Synchrony (LU) Swiss All Caps (CHF) A EUR 1/1 e 154.50 28.0 CS (Lux) Com Idx Pl USD Fd B USD 2/1 e 62.32 22.4
BWM SA UBAM - Dynamic US Dollar Bond AC USD 1/1 e 228.80 0.2
Synchrony (LU) SwissSm&MidCaps A CHF 1/1 e 167.39 36.0 Tél. +41 44 206 40 80 CS (Lux) CommodityAllocation B USD 2/1 e 66.67 23.1 Tél : +41 (0)43 817 70 43
+41 61 205 70 00 info@gutzwiller-funds.com www.procimmo.ch UBAM - Em Mkt Dbt Opp. APC USD 1/1 e 195.33 1.2
Synchrony (LU) World Equity (EUR) A EUR 1/1 e 212.00 18.8 CSIP(Lux) Conv Int Bond Fund A CHF CHF 2/1 e 308.93 8.8
UBAM - Euro Bond AC EUR 1/1 e 1088.35 -2.3
Synchrony All Caps CH A CHF 1/1 e 156.18 28.5 www.bwm.ch
Fonds en obligations Fonds immobiliers UBAM - Global High Yield Solution ACUSD 4/1 e 196.65 3.5
Synchrony Europe Equity A EUR 4/3 f 104.42 21.0 Représentant pour la Suisse: de Pury Pictet Turrettini & Cie S.A. EG CHF Bond Fund (CHF) 104.20 1.5
9.8 UBAM - US Dollar Bond AC 2844.46 -2.0
CHF 1/1 USD 1/1 e
LLB Swiss Investment AG Tél. +41 22 317 00 30, www.ppt.ch Polymen Fonds Immobilier CHF 5/5 170.00
Synchrony High Div. Swiss Stocks A CHF 1/1 e 130.64 11.4
Fonds en actions UBAM-Med. Term US Corp.Bond AC USD 1/1 e 217.92 -0.7
Synchrony High Gr. Econ.Equity A USD 4/3 f 131.56 -0.1 Procimmo Real Estate SICAV CHF 2/2 167.00 6.4
Fonds en actions EG European Equities (EUR) 376.40 24.8
- Fonds en actions
EUR 2/1
Synchrony Small & Mid Caps CH A CHF 1/1 e 173.05 36.5 Procimmo Swiss Commercial Fund II CHF 4/4 144.00
Classic Global Equity Fund CHF 3/3 a 667.85 25.5 EG Global Equities (EUR) EUR 2/1 251.90 19.7 UBAM - 30 Global Leaders Equity AHCUSD 1/1 e 276.41 28.5
Synchrony Swiss Equity CHF 4/3 e 117.36 21.6 Streetbox Real Estate Fund CHF 5/5 527.00 -2.6
Classic Value Equity Fund CHF 3/3 e 202.40 27.9 Fonds en actions EG Swiss Equities (CHF) CHF 2/1 84.10 24.0 UBAM - Angel Jap Small Cap Eq APC JPY 1/1 e 23693.00 12.8
Synchrony US Equity A USD 4/3 e 172.31 18.2
Cadmos Em Mkts Engagemt Fd B USD 2/1 a 277.19 -12.5 Gutzwiller ONE USD 2/1 e 516.00 12.0 UBAM - Dr. Ehrhardt German Equity ACEUR 1/1 e 2107.64 13.1
Fonds d’allocation d’actifs PvB Pernet von Ballmoos AG
CACEIS (Switzerland) SA Cadmos European Engagemt Fd B EUR 2/1 e 209.78 26.2 Investissements alternatifs UBAM - Swiss Equity AC CHF 1/1 e 514.68 25.9
Synchrony (CH) Balanced (CHF) CHF 2/1 f 154.06 8.3 Tél. +41 58 261 94 00
Cadmos Peace Investment Fd A EUR 4/4 a 146.34 12.2 Gutzwiller TWO (USD) USD 3/1 bf 171.60 5.7 Tél. 044 205 51 51
Synchrony (CH) Balanced (EUR) EUR 2/1 f 146.49 8.4 www.caceis.ch www.pvbswiss.com
Cadmos Swiss Engagement Fd B CHF 4/4 e 245.48 28.0 Vontobel
Synchrony (CH) Defensive (CHF) CHF 2/1 f 105.68 3.8 Fonds Services AG
ENETIA Energy Infras. Fund A CHF CHF 2/1 e 122.84 13.2 IAM Independent Asset Management SA
Synchrony (CH) Dynamic (CHF) CHF 1/1 f 139.08 13.1 Fonds en actions T +41 58 283 53 50
Fonds en obligations ENETIA Energy Infras. Fund A EUR EUR 2/1 e 110.53 12.6 Tél. 022 8183640
Synchrony (CH) Guardian (CHF) 106.57 4.2 vontobel.com/am
CHF 1/1 f
BCP EM FixIn F USD Classe A 94.59 2.2 ENETIA Energy Infras. Fund I CHF www.iam.ch Nerrick Swiss Equity Fd A CHF 4/4 e 158.86 19.7
USD 2/3 a CHF 2/1 e 16840.84 14.4
Synchrony (CH) World Equity (CHF) CHF 1/1 f 161.54 18.8
BCP EM FixIn F USD Classe B USD 2/3 a 91.22 0.3 ENETIA Energy Infras. Fund I EUR EUR 2/1 e 14998.62 13.6 Fonds en instruments du marché monétaire
Synchrony (LU) Balanced (EUR) A EUR 1/1 e 140.90 8.5 Banques Raiffeisen
Fonds en actions ENETIA Energy Transition Fund A EURhEUR 2/1 e 182.60 10.6 Fonds en actions Swiss Money B CHF 2/1 e 111.90 -0.4
Synchrony (LU) Dynamic (EUR) A EUR 1/1 e 172.83 13.5 Tél. 0844 888 808
Swissquote Quant European Eq. A CHF CHF 1/1 e 137.05 18.2 ENETIA Energy Transition Fund I EURh EUR 2/1 e 18911.26 11.1 IAM European Equity - A CHF 2/1 e 1426.16 15.8 www.raiffeisen.ch US Dollar Money B USD 2/1 e 140.46 0.2
Synchrony LPP 25 B CHF 1/1 a 133.18 5.9
Swissquote Quant European Eq. A EUREUR 1/1 e 104.23 18.6 White Fleet IV-Sec.Trds B (CHF hdg) CHF 1/1 e 190.13 16.4 IAM Global Equity - A CHF 2/1 e 2199.40 12.1 Fonds en obligations
Synchrony LPP 40 B CHF 1/1 a 138.41 8.9
Swissquote Quant Swiss Eq. (CHF) A CHF 1/1 e 144.16 18.6 White Fleet IV-Sec.Trds B (EUR hdg) 189.88 16.7 IAM Immo Securities - A CHF 2/1 e 1345.70 5.4 Fonds en obligations Absolute Return Bond (EUR) B EUR 2/1 f 174.59 0.6
Synchrony LPP 40 SRI B CHF 1/1 a 130.11 9.3 EUR 1/1 e

Synchrony LPP 80 B CHF 1/1 a 141.51 17.2 White Fleet IV-Sec.Trds B (USD) USD 1/1 e 245.45 17.7 IAM Swiss Equity - A CHF 2/1 e 3361.33 14.8 Raiffeisen Conv Bond Global B CHF 2/1 e 109.27 2.5 Absolute Return Bond Dynamic B EUR 2/2 f 102.76 -3.9
Cité Gestion SA Raiffeisen Futura Global Bond A CHF 4/1 e 84.52 -1.1 Bond Gbl Aggregate B EUR 2/2 f 120.71 0.2
Fonds immobiliers Tél. 022 820 60 00 Fonds d’allocation d’actifs
Investissements Fonciers SA
Synchrony Global RE Eco. Sec. Fd. A 161.44 25.9 www.cite-gestion.com Raiffeisen Futura Global Bond I CHF 1/1 e 97.58 -0.8 Eastern European Bond B EUR 2/1 e 135.60 0.2
CHF 1/1 Cadmos Balanced CHF B-ACCU CHF 4/4 e 141.74 12.5 www.lafonciere.ch
Emerging Markets Debt B USD 2/1 e 144.63 4.4
Synchrony Swiss Real Est FoF A CHF 1/1 a 133.48 7.7 Raiffeisen Futura Swiss Franc Bond A CHF 4/1 e 108.96 -0.5
EURO Corporate Bond B EUR 2/1 e 191.34 0.5
Fonds d’allocation d’actifs Raiffeisen Futura Swiss Franc Bond I CHF 4/1 e 102.88 -0.2
Edmond de Rothschild Real Estate SICAV
Global Convertible Bond B EUR 2/1 e 138.40 1.3
Banque CIC (Suisse) SA CG Global Alloc. fund CHF-hdg. CHF 1/1 f 1055.81 2.6 Tel. +41 58 201 75 88, inforealestate@bper.ch
Fonds immobiliers Fonds en actions Global High Yield Bond B EUR 2/1 f 146.06 5.1
T +41 61 264 12 00 CG Global Alloc. fund EUR EUR 1/1 f 1087.77 2.8 www.edr-realestatesicav.ch
La Foncière CHF 4/4 153.00 8.0 Raiffeisen Futura Global Stock A CHF 4/1 e 121.62 20.6 Green Bond B 442.17 -1.8
cic.ch CG Global Alloc. fund USD-hdg. USD 1/1 f 1185.14 3.3
EUR 2/1 e

Raiffeisen Futura Global Stock I CHF 4/1 e 164.80 21.2 Sust Em Mkts Loc Ccy Bd B USD 2/1 e 101.23 -3.3
Fonds en obligations Fonds immobiliers Raiffeisen Futura Swiss Stock A CHF 4/1 e 380.57 22.6 Swiss Franc Bond B CHF 2/1 e 241.16 -0.5
Credit Suisse Funds AG
CIC CH - BOND CHF “PRIMUS” AKL B CHF 3/3 e 103.29 0.7 www.credit-suisse.com/amfunds ERRES Swiss A-CHF CHF 4/4 161.10 1.3 Raiffeisen Futura Swiss Stock I CHF 4/1 e 197.91 23.1 Value Bond B CHF 2/1 f 115.47 1.4
CIC CH - CONVERT BOND AKLB EUR 3/3 e 1436.68 2.6
Raiffeisen Futura-Pension IE A CHF 4/4 a 137.74 20.7 Fonds en actions
CIC CH - CONVERT BOND AKLC CHF 3/3 e 122.50 2.2 Ethos Tél. +41 44 245 13 00, fonds@landoltetcie.ch Raiffeisen Futura-Pension IE V CHF 4/4 a 139.45 20.6 Asia Pacific Equity B USD 2/1 662.38 -3.6
CIC CH - CORP BD EUR – SWIF AKLB EUR 3/3 e 890.64 -0.4 Tél. 022/ 716 15 55
Fonds en instruments du marché monétaire Fax 022/ 716 15 56 Raiffeisen Futura-Strategy IE A CHF 4/1 e 109.14 16.3 Clean Technology B EUR 2/1 e 541.27 19.2
Fonds en actions
Fonds en actions Emerging Markets Equity B USD 2/1 e 928.52 -3.4
CS Money Market Fund CHF B CHF 2/1 e 956.36 -0.6 www.ethosfund.ch Raiffeisen Futura-Strategy IE B CHF 4/1 e 116.43 16.3
CIC CH - EQUITY CHF “Primus” AKLB CHF 3/3 e 237.17 13.3 Landolt Inv. (Lux) SICAV - Europe Sel EUR 3/1 4247.47 25.0 Energy Revolution B EUR 2/1 e 254.39 6.8
CS Money Market Fund EUR B EUR 2/1 e 1014.54 -0.6
Landolt Inv. (Lux) SICAV - Food A CHF CHF 1/1 103.12 13.5 Fonds d’allocation d’actifs European Equity B 413.21 20.8
1080.40 -0.2 Fonds en obligations
EUR 2/1 e
Fonds d’allocation d’actifs CS Money Market Fund USD B USD 2/1 e
Landolt Inv. (Lux) SICAV - Food B CHF CHF 1/1 105.76 14.1 Raiffeisen Fut.-Pens. Inv. Yield A CHF 4/1 e 151.86 3.7 Global Equity B USD 2/1 e 443.00 13.3
CIC CH - STRATEGY (CHF) AKLB CHF 3/3 e 1129.99 7.5 Bonds CHF B CHF 3/3 e 136.42 -0.3
Fonds en obligations Landolt Inv. SICAV - SW Conv. Val A 315.73 20.6 Raiffeisen Fut.-Pens. Inv. Yield V
CHF 3/3 a CHF 4/1 e 166.75 3.7 Global Equity Income B USD 2/1 e 324.66 10.4
CS (CH) Corporate CHF BF A CHF 2/1 e 117.01 0.4 Bonds International B CHF 3/3 e 91.89 1.0
Landolt Inv. SICAV - SW Conv. Val B CHF 3/3 a 324.53 21.2 Raiffeisen Futura-Pens. IB A CHF 4/1 e 154.13 8.6 mtx Sust.Asian Leaders(Ex-Jap) B USD 2/1 e 463.97 -2.4
BBGI GROUP S.A. CS (Lux) Asia Corporate Bond Fund B USD 2/1 e 138.29 1.0 Fonds en actions
Tél. +41 22 595 96 11 Raiffeisen Futura-Pens. IB V CHF 4/1 e 168.49 8.6 mtx Sust.Emer.Mkts Leaders B USD 2/1 e 185.55 -3.0
CS (Lux) Asia Local Ccy BF B USD 2/1 e 121.39 -3.1 Equities CH Index. C.G. B CHF 3/3 e 320.88 20.1 Lienhardt & Partner Privatbank Zürich AG
Raiffeisen Futura-Strategy IB A CHF 4/1 e 135.10 8.0 Smart Data Equity B USD 2/1 e 203.48 15.1
www.bbgi.ch CS (Lux) Corp ST Duration CHF BF B CHF 2/1 e 114.32 -0.1 Ethos - Eq. Sust. World ex CH B CHF 4/4 e 177.62 20.6 Tél +41 31 399 31 11
info@lienhardt-bern.ch Raiffeisen Futura-Strategy IB B CHF 4/1 e 173.89 8.0 Sust. Europ. M. and S. Cap Eq. B EUR 2/1 e 353.96 25.8
CS (Lux) Corp ST Duration EUR BF B EUR 2/1 e 131.31 0.0 Vontobel(CH)-EthosEqSwissM&S A CHF 4/1 e 582.63 23.1 Sustainable Swiss Equity A CHF 4/1 e 304.90 21.1
Autres fonds CS (Lux) Corp ST Duration USD BF B USD 2/1 e 154.59 0.2 Raiffeisen Futura-Strategy IG A CHF 4/1 e 122.81 12.2
Fonds d’allocation d’actifs Fonds d’allocation d’actifs Swiss Mid and Small Cap Equity B CHF 2/1 e 330.58 26.1
BBGI - Equit. Sw. Behavior. Value CHF 1/1 e 170.60 15.7 CS (Lux) EM Corp IG Bd FD B USD 2/2 e 159.24 -0.2 Raiffeisen Futura-Strategy IG B CHF 4/1 e 129.91 12.2
Sustainable Balanced 33 B CHF 1/1 f 122.04 6.8 Lienhardt & Partner Core Strat.Fd A CHF 2/1 e 89.29 7.8 Raiffeisen Futura-Strategy IY A US Equity B USD 2/1 e 2071.70 15.3
BBGI - Swiss Phys. Gold CI CHF CHF 1/1 e 98.90 -1.7 CS (Lux) Emerging Mkt Corp Bd Fd B USD 2/2 e 168.62 1.0 CHF 4/1 e 116.67 3.7
Vescore Swiss Eq Mlti Factor A CHF 2/1 e 184.00 18.0
BBGI - Swiss Phys. Gold CI CHF Hdg. CHF 1/1 e 76.30 -6.3 CS (Lux) Inflation Linked CHF BF B CHF 2/1 e 111.48 3.0 Raiffeisen Futura-Strategy IY B CHF 4/1 e 156.47 3.7
VT Fd (CH) - VT Swiss Dividend A CHF 4/1 e 724.21 19.2
BBGI - Swiss Phys. Gold CI EUR EUR 1/1 e 116.70 -1.4 CS (Lux) Swiss Franc Bond Fund B CHF 2/1 e 531.39 -0.5 GADD & Cie S.A. Service Line
0848 845 400 Autres fonds VT Fd (CH) - VT Swiss SC A CHF 4/1 e 1545.02 24.6
BBGI - Swiss Phys. Gold CI EUR Hdg. EUR 1/1 e 82.00 -6.2 CSIP (Lux) GL Bal Convertible B USD 2/1 e 192.93 2.0
Tél: +352 26 26 74 24 www.banquemigros.ch Raiffeisen Futura-Pension IG A CHF 4/4 e 154.59 13.4 Autres fonds
BBGI - Swiss Phys. Gold CI USD USD 1/1 e 102.90 -5.1 CSIP (Lux) Global Convertible Bd Fd B USD 1/1 e 153.84 3.6 Web: www.gadd.lu
Raiffeisen Futura-Pension IG V CHF 4/4 e 165.35 13.4 Commodity B USD 2/1 e 69.79 29.0
BBGI Commodities (USD) A USD 1/1 e 86.70 15.9 Fonds en actions Fonds d’allocation d’actifs
Raiffeisen Index-Euro Stoxx 50 A EUR 4/4 e 161.50 20.3 Dynamic Commodity B USD 2/1 e 55.19 7.6
BBGI Natural Resources (USD) USD 1/1 e 150.30 1.2 CS (CH) 130/30 Swiss Equity Fd B CHF 2/1 e 39.08 12.5 Fonds d’allocation d’actifs Migros Bank (CH) Fd – 0 B CHF 2/1 e 101.93 0.1
BBGI Share Clean Energy (USD) 114.50 0.8 CS (CH) Small Cap Switzerland EF A Raiffeisen Index-SPI A CHF 4/1 e 214.61 19.6 Euro Short Term Bond B EUR 2/1 e 135.69 0.7
USD 1/1 e CHF 2/4 e 541.14 26.5 GADD SMP Fnd CHF CHF 1/1 e 1983.62 25.2 Migros Bank (CH) Fd – 0 V CHF 2/1 e 102.73 0.2
Multi Asset Solution B EUR EUR 4/4 e 117.25 3.6
BBGI Share Gold (USD) USD 1/1 f 75.90 -2.3 CS (CH) Swiss Div Plus Eq Fd A CHF 3/1 e 15.39 10.9 Migros Bank (CH) Fd – 25 B CHF 2/1 e 125.48 5.0
Non-Food Commodity B USD 4/4 e 94.38 16.9
BBGI Tactical Switzerland A CHF 2/1 e 137.10 -3.2 CS (CH) Swiss Div Plus Eq Fd B CHF 3/1 e 22.47 14.3 GAM Investment Management (Switzerland) AG Migros Bank (CH) Fd – 25 V CHF 2/1 e 130.69 5.1
Vescore Artif. Intel MA B - EUR EUR 4/4 e 132.43 9.8
BBGI Tactical World A USD 2/1 e 103.70 -6.5 CS (CH) Swissac EF B CHF 2/1 e 561.20 16.3 Private Label Funds Migros Bank (CH) Fd – 45 B CHF 2/1 e 137.96 9.0
plf@gam.com, www.gam.com
CS (Lux) Digit. Health Eq Fd B USD USD 2/2 e 1145.71 -0.4 Migros Bank (CH) Fd – 45 V CHF 2/1 e 123.57 9.2
+41 58 426 30 30 Zurich Invest AG
BCV 0848 808 885 CS (Lux) Europ Div Plus EQ B EUR 2/1 e 20.90 12.7 Migros Bank (CH) Fd – 65 B CHF 2/1 e 131.23 13.1 Tél. +41 58 262 00 00, www.realstone.ch Tél. 044 628 49 99
Gérifonds +41 21 321 32 00
CS (Lux) Europ.Ent.Eq.Fnd B EUR EUR 2/1 e 4639.83 23.3 Fonds en actions Migros Bank (CH) Fd – 65 V CHF 2/1 e 111.85 - Fax 044 629 18 66
www.gerifonds.ch
CS (Lux) EZ Qual. Grth Eq Fd B 21.11 21.2 www.zurich.ch
209.10 -9.0 Migros Bank (CH) Fd – 85 B 140.86 17.3 Fonds immobiliers
EUR 2/1 e CHF 2/1 e
info@gerifonds.ch Konwave Gold Equity Fd CHF - B CHF 2/1 e
CS (Lux) EZ Qual. Grth Eq Fd UB EUR 2/1 e 16.34 21.8 Migros Bank (CH) Fd – 85 V CHF 2/1 e 115.62 - RSF 147.50 -0.7
Konwave Gold Equity Fd EUR - B EUR 2/1 e 187.91 -9.1 CHF 5/5
Fonds en instruments du marché monétaire
Fonds d’allocation d’actifs CS (Lux) GL Div Plus EQ B USD 2/1 e 22.39 13.0 Migros Bank (CH) Fd – Sust 0 B CHF 2/1 e 100.02 -1.0 Solvalor 61
Konwave Gold Equity Fd USD - B USD 2/1 e 237.36 -12.0 CHF 1/1 325.00 -5.0
Target Inv. Fd Geldmmarkt CHF - B CHF 1/1 f 8.34 -1.2
BCV Actif Balancé (CHF) ESG CHF 1/1 f 106.46 8.0 CS (Lux) Global Value EF B EUR EUR 2/1 e 13.73 25.0 Migros Bank (CH) Fd – Sust 0 V CHF 2/1 e 101.10 -0.8
Fonds d’allocation d’actifs Fonds en obligations
BCV Actif Défensif (CHF) ESG CHF 2/1 f 95.79 4.6 CS (Lux) Infrastruct Eg Fd B USD 2/2 e 227.30 7.4 Migros Bank (CH) Fd – Sust 25 B CHF 2/1 e 111.76 3.8
responsAbility
BCV Actif Offensif (CHF) ESG CHF 2/1 f 102.54 11.8 CS (Lux) Japan Value Equity B JPY JPY 2/1 2373.00 11.6 Allround QUADInvest Fund ESG - B EUR 2/1 e 210.45 12.4
Migros Bank (CH) Fd – Sust 25 V CHF 2/1 e 112.96 3.9 Investments AG Target Inv. Fd Obl. CHF - B CHF 2/1 f 9.73 -0.6

BCV Actif Sécurité (CHF) ESG CHF 2/1 f 96.86 1.4 CS (Lux) S&M Cap Germany EF B EUR EUR 2/1 e 4022.98 19.3 Allround QUADInvest Fund ESG - C EUR 4/4 e 156.52 12.6 Migros Bank (CH) Fd – Sust 45 B CHF 2/1 e 158.38 8.1 www.responsAbility.com Fonds en actions
BCV Stratégie Actions Monde ESG CHF 2/1 f 142.12 16.7 CS (Lux) Security Equity Fd B USD 2/1 e 45.78 16.9 Allround QUADInvest Fund ESG - D EUR 4/4 e 221.80 12.7 Migros Bank (CH) Fd – Sust 45 V CHF 2/1 e 162.99 8.2 Target Inv. Fd 100 CHF - B CHF 2/1 f 27.71 18.6
1793.68 20.1 Allround QUADInvest Fund ESG - I 156.97 12.8 Migros Bank (CH) Fd – Sust 65 B Autres fonds
BCV Stratégie Dynamique ESG CHF 2/1 f 115.60 11.7 CS EF (CH) S&M Cap Switz.Eq Fd B CHF 2/1 e EUR 2/1 e CHF 2/1 e 134.21 12.2 Fonds d’allocation d’actifs
BCV Stratégie Equipondéré ESG CHF 2/1 f 169.85 8.0 Fonds d’allocation d’actifs Allround QUADInvest Fund ESG - Ia EUR 2/1 e 153.59 12.8 Migros Bank (CH) Fd – Sust 65 V CHF 2/1 e 111.58 - rA Global Micro and SME FF B USD 4/1 b 173.45 2.6 Target Inv. Fd 25 CHF - B CHF 2/1 f 13.38 5.2
BCV Stratégie Equipondéré ESG Imp. CHF 2/1 f 109.24 6.8 CS (CH) Int & Dvd Focus Bal CHF UB CHF 2/1 e 122.03 9.8 Allround QUADInvest Growth - C USD 4/4 e 339.15 13.8 Migros Bank (CH) Fd – Sust 85 B CHF 2/1 e 146.31 16.7 rA Global Micro and SME FF H CHF CHF 4/1 b 127.41 2.0 Target Inv. Fd 35 CHF - B CHF 2/1 f 14.64 7.1
BCV Stratégie Obligation ESG CHF 2/1 f 91.95 -0.4 CS (CH) Int & Dvd Focus Yield CHF UB CHF 2/1 e 109.64 5.8 Allround QUADInvest Growth - D USD 4/4 e 343.45 14.0 Migros Bank (CH) Fd – Sust 85 V CHF 2/1 e 109.12 - rA Global Micro and SME FF H EUR EUR 4/1 b 144.42 2.1 Target Inv. Fd 45 CHF - B CHF 2/1 f 16.08 8.4
 VENDREDI 3 SEPTEMBRE 2021 LE TEMPS

Economie&Finance
91 360
Polyphor se marie COUP DE FOUDRE XI JINPING SMI Dollar/franc 0,9156 k
Président chinois
avec EnBiotix Action Polyphor, en francs
La Chine va lancer une
12 432,46 j
+0,00% Euro/franc 1,0861 k
Secouée par des échecs 2,2 2,17 nouvelle bourse installée à
de R&D, la biotech suisse Pékin, en vue d’inciter ses Euro Stoxx 50 Euro/dollar 1,1863 k
Polyphor a réglé son 1,8 sociétés à être cotée sur le
sol national, a-t-il annoncé
EN AOÛT, 91 360 PME SUISSES VOULAIENT
TROUVER UN SUCCESSEUR À LEUR PROPRIÉTAIRE
4232,10
+0,11%
k Livre st./franc 1,2660 k
avenir: elle va fusionner
avec l’américaine jeudi. Actuellement, le pays ÂGÉ DE PLUS DE 60 ANS. Cela correspond à 15,1%
1,4 des 603 602 sociétés de moins de 250 salariés que FTSE 100 Baril Brent/dollar 73,14 k
EnBiotix, ce qui permettra asiatique compte deux
à cette dernière d’entrer à
26.08.21 02.09.21
bourses principales, à compte le pays, d’après une étude du cabinet Dun 7163,90
+0,20%
k Once d’or/dollar 1808 l
la bourse suisse.
Source: SIX
Shanghai et à Shenzhen. & Bradstreet (ex-Bisnode) publiée jeudi.

Apple, coup de bluff ou coup de génie?

TECHNOLOGIE L  a multinationale annonce un assouplissement des règles de son App Store, afin de faciliter les achats hors de son
écosystème, où elle ne touche pas de commission. Mais des voix critiques affirment que ce n’est qu’une opération de communication
ANOUCH SEYDTAGHIA les éditeurs de programmes ne liens externes vers des sites web l’abonnement via leur app. Il faut la multinationale semblent très nonce effectuée le 1er septembre
t @Anouch se contentent pas de remercier permettant d’effectuer ces tran- de toute façon le faire via leur site limitées: ce changement, qui sera permet officiellement de clore
Apple. Certains, comme les géants sactions. web, car ces sociétés ne voulaient effectif en 2022, «sera pour des une enquête menée par  l’auto-
Ce ne sont d’apparence que Spotify, Epic Games (éditeur du Mais attention, cet assouplis- pas payer de commission à Apple. applications qui ne rapportent de rité de la concurrence japonaise.
des détails. Des liens depuis une jeu Fortnite) ou encore Match sement ne concerne pas tout le Idem chez Amazon: son app Kin- toute façon pas d’argent à Apple», En parallèle, cette semaine, la
application mobile vers un site Group (éditeur du service de ren- monde. Cela touche des applica- dle ne permet de toute façon pas, comme l’a écrit le site spécialisé Corée du Sud a adopté une loi
web, des questions de pourcen- contre Tinder) protestent contre tions dites de «lecture» (c’est le actuellement, d’acheter des livres. The Verge. «Ce petit correctif ne permettant aux utilisateurs de
tages de commissions… Et pour- les commissions de 15 à 30% pré- résout pas tous les problèmes», a téléphones de rémunérer direc-
tant, la bataille qui oppose Apple levées par Apple sur les achats déclaré Spotify. tement les développeurs d’apps,

à des dizaines de développeurs
d’apps a comme enjeu des cen-
taines de milliards de dollars.
Et au cœur de ce combat, il y a le
milliard d’utilisateurs d’iPhone,
mais aussi, indirectement, ceux
de téléphones Android de Goo-
gle. C’est en ayant ces paramètres
en tête qu’il faut analyser la déci-
sion d’Apple, annoncée dans la
nuit de mercredi à jeudi, d’as-
souplir ses règles de redistribu-
tion des revenus concernant son
App Store.
Un chiffre, déjà: en 2020, les
développeurs d’apps ont gagné
643 milliards de dollars au niveau
mondial en 2020, un chiffre en
hausse de 24% par rapport à
l’année précédente. Mais tous
via les apps, ainsi que contre les
règles, jugées draconiennes, que
la firme dirigée par Tim Cook leur
impose.
Echapper aux commissions
La multinationale a fait un geste
la nuit dernière. Certaines appli-
cations pourront afficher un lien
vers leur site web, permettant aux
utilisateurs d’y créer un abonne-
ment ou de le prolonger. Avec des
transactions effectuées sur leur
site, les éditeurs d’apps pourront
conserver 100% du revenu généré,
qui ne sera pas, comme c’est le cas
lors d’achats au sein de leur app,
amputée de 15 à 30%. Jusqu’à pré-
sent, il était formellement inter-
dit par Apple de proposer de tels
643
Ce sont, en milliards de dollars,
les revenus des éditeurs d’apps
sur l’App Store d’Apple en 2020.
terme utilisé par Apple), c’est-à-
dire des services de streaming, les
applications de livres, de journaux
et d’autres médias. Cela concerne
donc en théorie Spotify et Netflix,
par exemple, le premier étant
l’une des voix les plus fortes de la
lutte contre Apple. En théorie seu-
lement: car ni Netflix ni Spotify ne
permettent aujourd’hui de toute
façon de s’abonner ou de gérer
30
C’est, en millions, le nombre de
développeurs inscrits sur l’App
Store.
Ces trois entreprises n’ont ainsi
jamais voulu payer les commis-
sions. Et le changement de poli-
tique d’Apple ne changera qua-
siment rien pour elles: elles
pourront certes créer un lien clair
vers un système de paiement sur
leur site. Mais là aussi, attention:
c’est Apple qui leur dira exacte-
ment quels termes utiliser… Au
final, les concessions faites par
Ce n’est pas la première conces-
sion faite par la société dirigée par
Tim Cook: la semaine passée, elle
avait annoncé qu’elle allait autori-
ser ses quelque 30 millions d’édi-
teurs d’apps à proposer par e-mail
(c’est la petite nouveauté, cet
envoi d’e-mail) à leurs clients des
moyens de paiement en dehors
de l’App Store. Un changement
important de pratique du point de
vue d’Apple, une action purement
symbolique selon ses détracteurs.
Pressions
Quoi qu’il en soit, Apple modifie
ses pratiques. Mais la société ne
le fait qu’à cause d’une pression
de plus en plus importante. Au
niveau judiciaire, d’abord. L’an-
sans passer par un magasin d’ap-
plication. On attend par ailleurs
durant le mois de septembre le
verdict qui oppose Epic Games à
Apple, toujours concernant ces
commissions.
De plus, les autorités de la
concurrence, tant en Europe
qu’aux Etats-Unis, ont ouvert des
enquêtes contre les pratiques
d’Apple, accusé d’abuser de sa
position dominante avec son
App Store. De son côté, Google
n’est pas inquiété ni en justice,
ni par les autorités de la concur-
rence. Le rival d’Apple se montre
plus souple pour le paiement et
autorise aussi l’utilisation d’autres
magasins d’applications alterna-
tifs sur son système Android. ■

La reprise économique fait Le PIB suisse a rebondi

flamber le prix de l’aluminium
MÉTAUX A  près une année 2020 marquée
par la pandémie de covid, la demande
mondiale des métaux connaît une forte
envolée. Le prix de l’aluminium a aug-
menté de plus de 30% depuis janvier
RAM ETWAREEA
t @rametwareea
Cannettes de bière et de sodas, casse-
roles et autres ustensiles, emballages,
construction, électronique, automobile et
aéronautique, et même un adjuvant dans
les vaccins, l’aluminium est la deuxième
matière minière la plus utilisée au monde,
derrière le fer. Plus malléable que ce der-
nier, léger, bon conducteur de chaleur, la
demande au niveau mondial de ce métal
s’élevait en 2019 à 65 millions de tonnes,
un peu plus que le double en 2003. Elle
était de 28 millions de tonnes.
A ce rythme, son prix ne pouvait que
grimper, sauf que depuis le début de l’an-
née, il a connu une hausse accélérée, pas-
sant de 1975 dollars la tonne le 2 janvier à
2733 dollars jeudi en fin d’après-midi au
London Metal Exchange, la plus impor-
tante bourse mondiale des métaux. C’est
son plus haut niveau depuis dix ans. En
2011, il avait atteint 2700 dollars à cause
d’une forte demande et une rupture tant
dans la production que dans le transport
maritime.
Les raisons de cette nouvelle flambée ne
sont pas très différentes de celle de 2011.
Après un ralentissement en 2020, provo-
qué par la pandémie du Covid-19, l’écono-
mie mondiale a connu une forte reprise
durant le premier semestre 2021. Le prix
de l’aluminium est ainsi soutenu par une
demande en hausse de 10,5% au premier
semestre, mais aussi des inquiétudes
concernant l’offre. «La décision annon-
cée jeudi par le gouvernement chinois de
rallonger le soutien aux PME dans le pays,
histoire de donner encore une nouvelle
AU PLUS HAUT actuelle est irrationnelle et ne se justifie
pas. Dans un communiqué publié jeudi,
Tonne d'aluminium, en dollars
l’association soutient qu’il n’y a pas de
2700 2690 pénurie du métal sur le marché chinois
ou mondial. Selon elle, les spéculateurs
2500 qui poussent le prix vers le haut sous-es-
2300
timent la détermination du gouverne-
ment chinois de contenir les hausses des
prix des matières premières. A ce pro-
2100 pos, Pékin a effectivement fait débloquer
mercredi divers métaux, dont 70 000
1900 tonnes d’aluminium, des stocks gouver-
31.12.2020 01.09.2021
nementaux.
Source: Bloomberg
Selon l’association chinoise, la flambée
du prix de l’aluminium est en réalité liée
aux tensions dans sa propre chaîne des
impulsion à l’économie devrait mainte- valeurs. La production pourrait être res-
nir le prix à un niveau élevé, anticipe un treinte à cause de nouvelles règles sur
analyste chinois interrogé par Bloom- l’efficience énergétique et la lutte contre
berg. L’injection des fonds va rehausser le changement climatique. Il faut savoir
les sentiments.» que l’aluminium est produit à partir de
la bauxite et le processus requiert beau-
coup d’énergie alors que paradoxalement,
Le prix de l’aluminium le gouvernement chinois promet de limi-
ter les émissions de carbone.
est soutenu par une La piste du recyclage
demande en hausse, En Suisse, 57 entreprises suisses de
pressage et de laminage d’aluminium sont
mais aussi des en activité dans le pays. Frappées par la
inquiétudes pandémie du Covid-19, leurs livraisons,
principalement à l’industrie automobile,
concernant l’offre avaient chuté de 17% à 189 000 tonnes en
2020. Le secteur s’attend à une reprise
volatile en 2021.
En effet, l’évolution de l’économie L’Institut international de l’aluminium
chinoise – elle est la première produc- qui représente 60% de la production mon-
trice et consommatrice d’aluminium diale, jure de sauver les problèmes d’émis-
– a un impact décisif sur les cours des sion de carbone par le recyclage. Il affirme
métaux dans le monde. Elle continue que 75% de tout l’aluminium produit à ce
certes de croître, mais quelques incer- jour dans le monde est encore utilisé à
titudes planent, notamment à cause du des fins productives, après avoir été recy-
retour du Covid-19 dans le pays et la mise clé d’innombrables fois. Pour prendre un
en quarantaine de certaines régions. Ce exemple plus précis, 70% de toutes les
qui fait dire à la China Nonferrous Metals cannettes de bière et de sodas sont récu-
Industry Association que la flambée pérées et recyclées dans le monde. ■
au deuxième trimestre
CONJONCTURE Le produit inté-
rieur brut helvétique a retrouvé
de l’élan au deuxième trimestre,
porté par la reprise de la consom-
mation suite à l’assouplissement
des restrictions contre le corona-
virus. Il se rapproche des niveaux
d’avant-crise
MAIS ENCORE
AWP
Commerce de
détail: nouveau L’économie suisse a progressé de
tassement 1,8% au second trimestre par rap-
des ventes port au premier trimestre, a indi-
Après un léger
repli en juin, les
qué le Secrétariat d’Etat à l’éco-
détaillants suisses nomie (Seco) dans son rapport
ont vu leurs périodique publié jeudi. Le produit
ventes poursuivre intérieur brut (PIB) avait enregistré
leur tassement en un recul de 0,4% sur les trois pre-
juillet. En termes miers mois de l’année et de 0,1%
nominaux, elles se
sont contractées
fin 2020. Corrigée des événements
de 2,9% en un an. sportifs, la création de richesse a
Compte tenu de avancé de 1,6%.
l’inflation, l’OFS La croissance a même bondi de
constate aussi une 7,7% par rapport à la même période
baisse de 2,6%. A
l’image du mois
il y a un an, quand le pays était en
semi-confinement. Comparé à
précédent, les
recettes générées l’avant-crise, soit le quatrième tri-
mestre 2019, cet indicateur affiche
par les stations-
service ont un recul de seulement 0,5%.
soutenu le secteur Les économistes interrogés par
en juillet, les AWP ont visé juste, tablant sur
ventes essuyant
sans cet apport un
une évolution trimestrielle com-
prise entre +1,5% et +2,2% d’avril
tassement en
l’espace d’un an de à juin. Ils ont en revanche été trop
3,6% en termes optimistes sur un an, prévoyant
nominaux et de une progression entre 8,5% et 9,1%.
3% en tenant
compte du
renchérissement.
Bond des dépenses privées
(AWP) La reprise de la consommation a
été marquée (+4,1%), de même que
celle de l’industrie (+ 0,9%), qui
a toutefois été moins vigoureuse
qu’au cours des trimestres précé-
dents. La dynamique s’y est norma-
lisée après le solide effet de rattra-
page qu’a connu ce secteur. De plus,
le ralentissement de la croissance
de l’industrie mondiale et du com-
merce mondial ont freiné certaines
branches.
Les secteurs de l’hôtellerie-res-
tauration ainsi que des loisirs ont
connu une envolée autour de 50%,
mais la création de valeur reste
encore bien en deçà du niveau
d’avant la crise.
La croissance du commerce
(+4,8%) a été «significative après la
réouverture des magasins station-
naires», selon le communiqué. Tant
le segment non alimentaire que le
commerce de gros y ont contribué.
Recul dans les services
financiers
Les services aux entreprises ont à
nouveau progressé (+1,1%), sauf les
services financiers qui ont affiché
une baisse de la création de valeur
de 0,7%.
Pour l’année en cours, le Seco
envisage une croissance du PIB de
3,6%, quand l’institut BAK Econo-
mics s’attend à un rebond de 3,7%
et le KOF de 4,0%.
Après la deuxième réouver-
ture vient le deuxième rattra-
page, résume Raiffeisen dans un
commentaire, en particulier dans
le commerce de détail station-
naire, la restauration et les loisirs.
«Jusqu’ici tout va bien», mais la
reprise fulgurante s’est essoufflée
en milieu d’année.
Le sursaut a ralenti plus rapide-
ment que dans les pays européens
voisins ou qu’aux Etats-Unis, où
le plan de relance participe à la
dynamique. Le retour du tourisme
d’achat etles vacances à l’étranger
pèsent, sans oublier les difficultés
d’approvisionnement dans l’indus-
trie, faisant dire à l’analyste qu’il n’y
aura pas de nouveau rebond de la
conjoncture d’ici la fin de l’année. n
 LE TEMPS VENDREDI 3 SEPTEMBRE 2021

12 Bourses

BOURSE 02.09.2021 l SMI 12432.46 ±0.00% k SPI 16008.58 0.09% k SLI 2024.85 0.08% k SMIM 3546.792 0.35% l VSMI 13.3413 –0.82%

SMI INDICES BOURSIERS CHANGES

Titre Rend. Cours Variation % Plus bas / Plus haut
02.09. Div. du div. clôture jour d’avant Bas 52 semaines Haut S&P UK (UK) DAX (DE) SMI (CH) RTS (RU) k $/CHF 0.9158 0.03% k €/CHF 1.0863 0.21%
ABB NA 0.80 2.33 34.36 1.06 WWWWWW 21.85 34.79 1424.81 0.20% 15840.59 0.10% 12432.46 ±0.00% 1726.61 0.67%
Alcon N 0.10 0.13 76.96 0.92 WWWWW 49.89 77.12
Cr. Suisse NA 0.10 1.03 9.74 W –0.04 8.50 13.50
Geberit NA 11.40 1.48 771.00 0.55 WWWW 506.60 780.00 HANG SENG (HK)
Givaudan 64.00 1.39 4588.00 0.24 WW 3401.00 4683.00 S&P TSX (CA) bb b 26079.59 0.31%
Holcim N 2.00 0.00 52.24 WW –0.31 38.00 58.46 20797.91 0.52%
Lonza Gr. 3.00 0.39 777.00 0.36 WWW 516.20 784.20 b bb b
Nestlé NA 2.75 2.38 115.52 WWW –0.31 95.00 117.44 bb La Banque Devises Billets avec 100 fr.
DOW JONES (US) b 02.09. achète vend achète vend on achète
Novartis 3.00 3.55 84.45 WW –0.25 70.42 86.92 CAC 40 (FR) NIKKEI (JP)
Partners Gr. 27.50 1.68 1636.00 0.25 WW 808.00 1642.00 35454.93 0.40% 1 Euro 1.0853 1.0855 1.06 1.12 89.57
6763.08 0.06% 28543.51 0.33% 1 Dollar US 0.9158 0.9160 0.88 0.96 104.71
Richemont 1.00 1.92 104.10 0.77 WWWWW 56.20 119.00 NASDAQ
Roche Hld.GS 9.10 2.49 365.50 WWW –0.34 290.55 374.70 15341.65 0.21% b 1 Dollar canadien 0.7267 0.7270 0.69 0.77 130.72
SGS 80.00 2.77 2891.00 WW –0.14 2253.00 2951.00 b 1 Dollar australien 0.6766 0.6768 0.64 0.72 139.86
Sika N 2.50 0.75 333.60 1.43 WWWWWWWW 209.40 336.10
b 100 Dollar hongkong 11.7812 11.7842 11.20 13.00 769.23
Swatch Group I 3.50 1.33 263.30 0.50 WWW 190.85 333.90 100 Yens 0.8327 0.8329 0.79 0.88 11396.01
1 Livre sterling 1.2633 1.2637 1.19 1.34 74.91
Swiss Life 21.00 4.35 482.50 WW –0.23 299.90 494.70 BOVESPA (BR) S&P SOUTH AFRICA (ZAR) STRAITS TIMES (SG)
100 Couronnes suédoises 10.6449 10.6509 9.90 11.40 877.19
Swiss Re NA 5.90 7.08 83.30 WWWWWWWW –1.44 62.22 94.96 118332.15 –0.41% 2695.39 –0.08% 3088.84 ±0.00% 100 Couronnes norvég. 10.5336 10.5395 9.80 11.40 877.19
Swisscom 22.00 4.12 533.80 WWW –0.34 456.30 562.40
100 Couronnes danoises 14.5922 14.5966 13.70 15.45 647.25
UBS Group N 0.34 2.23 15.37 0.07 W 9.65 15.81
Zurich Ins. Gr. 20.00 4.96 403.50 WW –0.27 297.80 411.30
AEX (NL) 793.32 0.42% OMX (SE) 1001.72 0.99% 1 Bitcoin USD 49620.76 (02.09.) 48437.01 (01.09.)
All Ordinaries (AU) 7783.80 –0.37% OMXC 20 (DK) 1829.47 1.04%
k GAGNANTS Cours du SPI du 02.09.2021 PERDANTS l ATX (AT)
Euro Stoxx 50 (CH)
3664.87
4232.10
0.88%
0.11%
S&P 500 (US)
SET Index (TH)
4537.72
1647.75
0.30%
0.81%
Monnaies
Polyphor 2.17 +25.14% CI Com 3.02 –13.22% IBEX 35 (ES) 8981.40 –0.11% SSE 180 (CH) 10102.89 0.63% 02.09.
Aluflexpack 36.20 +5.54% Santhera Pha. 2.17 –4.19% Kospi (KR) 3175.85 –0.97% Stoxx Europe 600 (CH) 474.60 0.31% Franc suisse - 1.0919 0.9205 0.7896 120.1382 1.3710 79.5453
Tecan 587.50 +5.48% TX Group 131.00 –3.53% Nasdaq 100 (US) 15611.19 ±0.00% Stoxx Singap. 20 (CH) 1533.66 0.13% Dollar US 0.9158 - 0.8430 0.7231 110.0240 1.2556 72.8495
Medartis 132.40 +4.91% ONE Swiss Bk. 3.70 –3.14% OBX (NO) 1029.39 1.67% Taiwan Weighted (TW) 17319.76 –0.88% Euro 1.0862 1.1862 - 0.8578 130.5073 1.4893 86.4096
Tornos 7.79 +4.85% Temenos NA 144.70 –2.98% Livre sterling 1.2663 1.3828 1.1657 - 152.1404 1.7359 100.7188
Yen 0.8323 0.0091 0.0077 0.0066 - 0.0114 0.6621
Dollar canad. 0.7293 1.2556 0.6714 0.5759 87.6212 - 58.0192
Rouble 0.0126 72.8495 0.0116 0.0099 1.5103 0.0172 -
SWISS-PERFORMANCE-INDEX (SPI sans SMI)
Cours 02.09. Var. % 52 semaines Cicor Technol. 59.00 –1.67 64.6 36.2 Kuros Bios. 2.53 3.69 2.80 1.81 Schweiter Tech. 1420.00 –0.98 1690 1206
clôture j. d’av. Haut Bas Clariant 19.45 0.75 20.7 15.1 Lalique Group 33.80 – 40.0 26.4 Schweizer NB 5260.00 –0.75 5500 4300 TAUX D’INTÉRÊT DU MARCHÉ MONÉTAIRE
Coltene 128.40 1.42 135 67.0 Landis+Gyr 72.90 0.90 81.2 48.2 Sensirion 115.60 –0.52 117 46.2
Comet 361.00 0.84 363 123 lastminute 36.70 –1.34 46.6 15.1
Libor (Jour d’avant) 3 mois 6 mois 02.09.
Achiko Ltd 0.21 2.44 0.66 0.14 SF Urban Prop. N 101.00 –1.94 106 89.5
Addex Therap. 1.52 ±0.00 2.62 1.41 Comp. Fin.Tr. 112.00 ±0.00 120 102 Leclanché NA 0.83 0.49 1.24 0.50 SFS Group 133.90 1.13 143 83.0 Franc suisse -0.763 -0.727 Euribor 3 mois -0.551
Adecco Gr. NA 51.68 –0.88 67.0 43.9 Cosmo Pharma. 84.00 –0.94 92.8 71.1 Lem 2385.00 ±0.00 2445 1596 SHL Telemed. 17.30 2.37 17.7 4.76 Euro -0.565 -0.541 Euribor 6 mois -0.52
Adval Tech 180.00 ±0.00 190 125 CPH 67.60 1.20 75.4 60.6 Leonteq 60.50 –1.14 61.9 30.8 Siegfried 896.00 1.30 944 506 Livre sterling 0.067 0.100
Dollar US 0.119 0.152 Eonia -0.484*
Aevis Vict. NA 13.15 –0.75 14.0 11.5 Crealogix 118.00 –1.67 134 98.0 Liechten. LB 53.70 ±0.00 57.5 49.5 SIG Combib. 27.82 0.14 28.3 17.1
Yen -0.095 -0.081 €STR -0.569*
Airesis S.A 0.74 ±0.00 0.95 0.65 Dätwyler 329.00 ±0.00 353 198 Lindt & Spr. 110500.00 0.45112600 77100 SoftwareONE 26.25 1.16 30.2 20.6
Allreal NA 194.60 –0.10 207 179 DKSH Hold. 71.25 –0.07 77.7 57.5 Lindt & Spr. PS 10770.00 1.41 10900 7130 Sonova 363.20 1.34 373 203
Also Holding 292.00 –0.51 299 206 dormakaba 673.00 1.66 684 410 Logitech NA 93.10 –2.29 125 61.0 Spice Private 16.10 – 18.0 8.40
Aluflexpack 36.20 5.54 42.2 22.5 Dufry
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49.73
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417.50
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St. Galler KB 424.50 0.12 450 383 PÉTROLE/COMBUSTIBLES MÉTAUX PRÉCIEUX
AMS 19.00 0.80 24.8 15.2 Stadler Rail 40.62 2.58 47.9 35.9
APG SGA NA 218.00 0.23 248 167 EFG Int. 7.10 –1.39 8.08 4.80 Medacta Gr. 142.40 1.71 144 75.5 Starrag Gr. 48.00 ±0.00 49.0 33.2
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Arundel NA 2.50 – 3.18 1.89 Emmi NA 1073.00 2.29 1110 844 Meier Tobl. 19.80 ±0.00 20.3 8.92 Sulzer NA 141.60 2.24 142 62.1 Londres Brent, $/Baril CHF/Once
Aryzta NA 1.31 2.34 1.33 0.43 Ems-Chemie 986.50 0.05 1033 782 Metall Zug 2180.00 ±0.00 2250 1095 Swatch N Gr. 51.30 –0.10 64.3 36.8
Ascom NA 15.50 3.61 16.9 10.6 Evolva Hold. 0.17 –0.59 0.26 0.17 Meyer Burger 0.49 1.66 0.59 0.17 Swiss Pr. Site 98.50 0.31 99.9 73.9
Asmallworld 3.40 –2.86 4.88 1.35 Feintool Int. 68.30 0.44 72.1 46.2 Mikron 7.48 3.89 7.50 4.65 Swiss Steel H. 0.43 –1.85 0.49 0.15
Autoneum H. NA 177.60 2.19 201 106 Fischer Ge. NA 1531.00 1.73 1531 890 Mobilezone 13.00 0.78 13.0 8.33 Swissquote 175.00 –0.23 177 69.5
Bachem H. NA 681.00 3.34 694 318 Flugh. Zürich 155.40 0.06 173 120 Mobimo 334.00 1.21 334 255 Tecan 587.50 5.48 600 357
Bâloise NA 149.10 0.34 169 121 Forbo Hold. NA 1990.00 –0.75 2040 1354 Molecular Partn. 19.22 –0.21 28.7 14.5 Temenos NA 144.70 –2.98 154 96.4 02.09. 01.09. CHF achète vend
Bank Linth 505.00 –2.88 565 484 Fund. Real 19.80 1.02 20.9 16.0 Montana A. 37.70 –0.79 41.2 24.9 Thurgau. KB PS 105.50 0.48 111 101
Baril NY WTI (Nymex) $/bar. 70.28 68.27
Pièces 02.09. 02.09.
Barry Callebaut 2330.00 –0.51 2382 1870 Galenica NA 72.65 0.76 73.2 57.2 Newron Pharma 2.16 0.47 3.07 1.65 Tornos 7.79 4.85 7.94 3.50
GAM NA 1.81 0.78 2.98 1.41 Novavest Real Est. 46.30 –0.43 49.0 42.4 Baril RBOB (Nymex) $/gal. 2.16 2.11 8 Florin 278.50 300.50
Baselland. KB 922.00 ±0.00 946 900 TX Group 131.00 –3.53 140 61.8 Krugerrand 1646 1736
Basilea Pharm. 48.70 –0.53 62.0 41.6 Gavazzi 254.00 –1.55 276 145 ObsEva SA 2.83 0.71 5.00 1.75 u-blox Holding 68.25 1.87 79.4 43.8 Mazout Comb. 30.08. Maple leaf 1646 1729
Basler KB PS 63.20 –0.32 69.4 57.2 Glarner KB N 28.60 ±0.00 31.9 28.2 OC Oerlikon NA 10.64 3.00 11.3 6.19 Valartis 9.10 –1.62 10.0 7.40 Napoleon 20 Fr. 304.00 342.00
BB Biotech 89.10 ±0.00 93.5 56.5 Grp. Minoteries 416.00 0.97 448 308 ONE Swiss Bk. 3.70 –3.14 4.18 1.37 de 3001 à 6000 litres 88.70 - 90.50
Valiant Hld. 91.50 –0.11 103 71.7 Souverain ancien 383.00 435.00
Belimo 494.00 2.60 496 312 Gurit Hold. 1888.00 0.85 2800 1686 Orascom Dev. 11.30 0.53 13.4 7.53 Valora 181.20 –1.31 234 129 Prix net du mazout par 100 litres à 15ºC en Souverain nouveau 383.00 431.00
Bell Food 285.00 1.06 298 230 Helvetia 105.10 –0.47 114 69.3 Orell Füssli 93.00 ±0.00 121 90.0 Varia US Prop. 39.80 ±0.00 39.8 35.9 CHF. Source: L’Association des Négociants en Vreneli 20 Fr. 305.00 342.00
Bellevue Gr. 44.70 –0.67 45.8 22.9 HIAG Immo. 101.00 –0.49 118 85.8 Orior 94.30 0.53 94.7 65.7 VAT Group N 393.80 1.34 396 158 Combustibles de Lausanne et environs.
Bergb.Engelb. 46.50 ±0.00 57.0 36.3 Highlight 27.60 ±0.00 31.0 24.8 Peach Prop. 62.20 –2.51 66.0 38.4 Or (Zurich)
Vaudoise 468.00 1.74 502 432 Once/USD 1816 1818
Berner KB 205.00 0.49 232 202 Hochdorf 46.05 0.11 71.9 45.8 Perfect Hold. 0.098 –1.01 0.13 0.06 Vetropack N 63.80 –0.31 64.9 49.0 Kg/CHF 53252 53752
BKW 107.00 ±0.00 111 88.7 Huber+Suhner 84.00 0.60 84.7 64.0 Perrot Duval 104.00 ±0.00 123 97.0 Vifor Pharma 133.80 2.41 141 99.7
Blackstone 3.64 0.55 6.45 1.46 Hypo Lenzburg 4260.00 0.47 4420 4160 Phoenix Mecano 478.50 0.63 502 344 Villars 745.00 – 780 700 Argent (Zurich)
Bobst Group 85.10 1.49 86.8 42.2 Idorsia 22.64 2.72 29.8 20.3 Pierer Mob. 83.00 –2.35 85.1 51.2 Von Roll 1.01 –0.50 1.03 0.62 MATIÈRES PREMIÈRES Once/USD 24.18 24.24
Bossard 316.50 ±0.00 325 144 Implenia 21.38 0.38 31.5 16.8 Plazza 332.00 –0.60 335 280 Kg/CHF 705.30 720.30
Vontobel 88.25 1.32 88.5 55.1 02.09. 01.09.
Bq. Cant. de G. 168.50 0.90 180 153 Ina Invest 18.60 0.54 19.7 16.5 Poenina Hold. 46.60 1.30 57.0 44.5
Bq. Cant. de J. 53.50 ±0.00 58.5 50.0 Inficon 1194.00 3.11 1204 653 PolyPeptide 136.40 1.79 142 62.5
VP Bank 103.40 –0.58 125 99.0
Cuivre (LME) $/t 9364 0.34% Platine (Zurich)
VZ Holding 91.00 0.78 93.1 71.9 Once/USD 1000 1005
Bq. Cant. Vaud. 78.10 0.13 102 77.1 Interoll 4335.00 1.17 4385 2050 Polyphor 2.17 25.14 9.34 1.50 Etain (LME) $/t 33900 –0.29%
V-ZUG 140.00 –1.13 155 65.5 Kg/CHF 29144 29894
Bucher Ind. 488.60 1.58 520 334 Intershop 612.00 –0.65 637 543 Private Equity 83.00 2.47 86.0 44.8 Plomb (LME) $/t 2419 0.93%
Walliser KB 103.00 0.98 111 100
Bündner KB 1560.00 ±0.00 1580 1440 Investis 101.50 1.50 109 84.8 PSP 122.80 –0.24 127 107
Warteck Invest 2450.00 ±0.00 2470 2190
Aluminium hg (LME) $/t 2688 –0.27% Palladium (Zurich)
Burckhardt 362.00 0.56 387 217 IVF Hartmann 161.00 –0.62 193 155 Relief Th. 0.18 0.56 0.60 0.16 Blé (CBOT) €/t 718.75 0.74% Once/USD 2443 2448
Wisekey 1.41 0.72 3.47 0.93 Maïs (CBOT) $-Cts/bu 527.50 1.01% Kg/CHF 71824 72194
Burkhalter 69.00 0.15 76.7 57.1 Julius Bär NA 63.52 –0.69 64.1 36.7 Rieter 221.00 2.55 241 73.9
Ypsomed 147.00 0.68 163 112
BVZ 780.00 ±0.00 920 675 Jungfraubahn 147.20 2.08 149 99.5 Romande Energie1350.00 –0.37 1390 1045
Zehnder Gr. 103.60 –1.33 108 41.3 EXPLICATIONS: tous les prix des actions de la bourse de Zurich ; * = dernier prix mentionné ; Div. =
Bystronic 1350.00 2.43 1350 877 Kardex 264.00 3.13 268 152 Santhera Pha. 2.17 –4.19 6.80 2.00
Züblin Immob. 28.00 ±0.00 30.0 25.0 dividende ; GS = bons de participation ; I = actions au porteur ; NA = actions nominatives ; PS = bons
Calida Holding 46.70 0.86 48.7 26.3 Klingelnb. 16.50 –2.94 25.9 14.5 Schaffner 288.00 –0.69 318 175
Zug Estates 2030.00 1.00 2080 1900 de participation ; St. = actions ordinaires ; Vz. = actions privilégiées ; le bas/haut sur 52 semaines se
Cassiopea 40.50 ±0.00 55.0 37.2 Komax 266.40 4.06 278 149 Schindler N 284.60 –0.42 294 229
Zuger KB 6860.00 0.59 7000 6160 réfère uniquement aux transactions boursières. Monnaies/Métal et devises étrangères données
Cembra Money 67.75 –1.45 115 65.9 Kudelski 4.07 –1.57 5.21 3.00 Schindler PS 296.00 –0.10 307 232
Zur Rose N 392.50 ±0.00 514 206 fournies par UBSGroup AG. Toutes les données sont sans garantie,
CI Com 3.02 –13.22 5.20 1.84 Kuehne + Nagel 339.90 1.40 343 170 Schlatter Hold. 26.80 – 29.8 23.2
Zwahlen&Mayr I 190.00 – 210 144 cours 02.09.2021 / 18.50 h CE(S)T Source:

lever: 06h58
MÉTÉO ÉPHÉMÉRIDE coucher: 20h11
lever: 02h26 lune décroissante
Vendredi 3 septembre 2021 coucher: 18h49 taux de remplissage: 14%
4 minutes de soleil en moins

Situation générale Bâle PRÉVISIONS À CINQ JOURS

aujourd’hui à 13h 13° 25° Saint-Gall
Zurich SAMEDI DIMANCHE LUNDI MARDI MERCREDI
12° 20°
Haute
pression
12° 23° 90 % 80 % 70 % 60 % 60 %
10° 20° 13° 24° 12° 25° 12° 25° 12° 25° 13° 25°
H La Chaux-de-Fonds Bassin lémanique,
Berne Plateau romand
Basse 11° 23° 15° 24° Coire et Jura
pression

B 16° 22° Saint-Moritz

Limite du zéro degré 3500 m 3600 m 3800 m 4100 m 4100 m

Isobares Lausanne 14° 26° 14° 27° 13° 27° 14° 28° 15° 26°
(hPa)
6° 15° Alpes
vaudoises
et valaisannes
1015 Genève
Sion 15° 24° Locarno (500 m)
15° 22° 18° 24°
Front
froid Verbier 10° 16° Limite du zéro degré 3500 m 3600 m 3800 m 4100 m 4100 m

12° 24° 11° 25° 12° 25° 12° 25° 12° 25°
Suisse
centrale
Front et orientale
chaud DE L’AIR modérément humide régions, le temps restera géné-
e t instable aff lue vers nos ralement sec avec des éclaircies
Limite du zéro degré 3500 m 3600 m 3800 m 4100 m 4100 m
régions. Sur le bassin lémanique, parfois belles, notamment en
Front le sud du Jura et en Valais le ciel Ajoie. Samedi le temps sera en 17° 24° 17° 25° 18° 26° 18° 25° 17° 25°
occlus
sera nuageux aujourd’hui, il y partie ensoleillé mais avec tou- Sud
des Alpes
aura quelques averses et un coup jours un risque d’averses, surtout
- de -5° 0 à 5° 5 à 10° 10 à 15° 15 à 20° 20 à 25° 25 à 30° 30 à 35° 35 à 40° 40° et +
de tonnerre n’est pas exclu en montagne. Le soleil s’imposera
l’après-midi. Dans les autres dimanche. Limite du zéro degré 3500 m 3600 m 3800 m 4100 m 4100 m

Prévisions en Suisse pour le matin et l’après-midi. MétéoSuisse tél. 0900 162 666 www.MeteoSuisse.ch
Les températures indiquées sont les valeurs minimales (en bleu) en ligne avec nos météorologues, 24 heures sur 24
et maximales (en rouge) (fr. 2.90 la minute)
 VENDREDI 3 SEPTEMBRE 2021
Des opérations par intérêt financier
plutôt que par nécessité médicale
ASSURANCE SANTÉ S  urfactu-
ration, prix du matériel opaque
et contrôles insuffisants: dans un
rapport, le Contrôle fédéral des
finances pointe du doigt certaines
pratiques qui pèsent sur les
dépenses du système de santé
suisse
ÉTIENNE MEYER-VACHERAND
t @EtienneMeyVa
Certaines opérations sont
menées par intérêt financier
et non par nécessité médicale.
Selon le Contrôle fédéral des
finances (CDF), les prestations
médicales remboursées par l’as-
surance maladie ne sont pas «effi-
caces, adéquates et économiques».
Dans un rapport publié mercredi
1er septembre, le CDF s’est pen-
ché sur les incitations financières
poussant à pratiquer des actes
médicaux coûteux.
Entre 2013 et 2018, selon le rap-
port, les dépenses de santé ont
augmenté en moyenne de 4,3%
par an, pour atteindre 85 mil-
liards de francs. Soit environ
12,1% du PIB, ce qui place la
Suisse juste derrière les Etats-
Unis parmi les pays industriali-
sés qui investissent le plus dans
leur système médical. Selon une
évaluation de 2017, près de 20%
PUBLICITÉ
LE TEMPS
de ces dépenses pourraient être
réduites.
L’organisme de contrôle a cen-
tré son observation sur trois inter-
ventions dont la fréquence est en
augmentation en Suisse: l’angio-
plastie élective (pose de stents),
l’ablation de la prostate ainsi que
la cyphoplastie et la vertébroplas-
tie en cas de tassement des ver-
tèbres. Elles représentaient en
2017 un coût de 250 millions de
francs pour 20 000 personnes.
Pour l’ablation de la prostate,
pratiquée en cas de cancer à «bas
risque» mais qui peut être rem-
placée par un suivi actif, le CDF
constate que le prix facturé est
quatre fois plus important pour un
bénéficiaire d’assurances complé-
mentaires. «En cas d’intervention
non nécessaire incitée par une
rémunération privée élevée, l’as-
surance de base est aussi impac-
tée puisqu’elle rembourse plus
de la moitié du montant fixé par
le tarif admis légalement», sou-
ligne le rapport.
Du matériel surfacturé
Aujourd’hui, 30% de la popula-
tion dispose d’une assurance pri-
vée ou semi-privée. Ces patients
sont aussi plus systématiquement
gardés à l’hôpital en cas d’angio-
plastie, ceux ayant une assurance
de base sont opérés en ambula-
toire. Pour cette opération, le CDF
souligne l’opacité de la facturation
du matériel médical à la LAMal.
Un même stent, dispositif qui sert
à maintenir un vaisseau sanguin
ouvert, peut avoir un prix variant
de 1200 à 3500 francs selon 5500
factures analysées.
Ces différences de prix s’ex-
pliquent selon le rapport par le
mode de rémunération. Si l’opé-
ration conduit à une hospitalisa-
tion, elle est facturée selon un for-
fait poussant à négocier les coûts
du matériel. En cas de chirurgie
ambulatoire, la rémunération
se fait à l’acte. Ce qui conduit «à
facturer au-delà du nécessaire»,
estime le rapport. Aucun prix
de référence n’est fixé par l’as-
surance maladie pour ce type de
matériel, rappelle le CDF. Un point
déjà soulevé par le surveillant des
prix, qui avait recommandé de
recourir à des importations paral-
lèles. Une recommandation peu
suivie, selon le CDF.
Globalement, le CDF estime
que ces incitations financières ne
sont pas suffisamment contrô-
lées. Le remboursement d’actes
médicaux par l’assurance mala-
die obligatoire peut être limité ou
exclu au niveau de la Confédéra-
tion. Mais le catalogue des presta-
tions non remboursées ne couvre
qu’un nombre limité d’opérations
chirurgicales.
Vérifications à améliorer
Si les assureurs vérifient la
conformité des factures, ils ne se
penchent pas suffisamment sur la
nécessité médicale des interven-
tions, estime le CDF, faute d’accès
aux données. Il constate aussi que
ces derniers peinent à vérifier les
limites imposées par le catalogue
des prestations. Quant aux can-
tons, ils encadrent précisément
les critères concernant la qualité
des opérations, mais n’évaluent pas
assez la nécessité de ces actes.
Cette nécessité est donc fixée
par les sociétés médicales, mais
le CDF constate des directives très
variées. Pour les opérations de la
colonne vertébrale observées, le
nombre d’opérations pratiquées
pour 10 000 habitants est vingt
fois plus élevé dans le canton de
Berne, où l’on opère le plus, que
dans le canton d’Obwald, où l’on
opère le moins.
L’organisme recommande
notamment l’élargissement
du catalogue des prestations
non remboursées ou encore
la consultation d’un médecin
non-intervenant sur la néces-
sité d’une opération. ■
Economie 13
EN BREF
Andrea Pfeifer,
entrepreneure de l’année
Deux jours après l’annonce d’une avancée
encourageante dans la lutte contre
l’Alzheimer, Andrea Pfeifer, fondatrice de la
biotech AC Immune, a reçu jeudi à
MAIS ENCORE Interlaken (BE) le SEF Woman Award.
Remise pour la première
Bucherer fois dans le cadre du Swiss
prend pied Economic Forum, cette
à New York distinction vise à valoriser
Le détaillant l’action d’une femme à la
lucernois de
montres ouvre un
tête d’une société et à
point de vente à promouvoir les vocations
New York. La dans l’entrepreneuriat.
boutique accueillait Née en 1957 en Allemagne, Andrea Pfeifer a
auparavant dirigé pendant plusieurs années le
Tourneau, un département R&D de Nestlé. Elle a fondé en
revendeur
américain de
2003 AC Immune avec pour objectif de
garde-temps de mettre au point un traitement contre la
luxe que Bucherer a maladie d’Alzheimer. Basée sur le parc
racheté en 2018. d’innovation de l’EPFL, sa société est cotée
Après dix-huit mois au Nasdaq et emploie 150 personnes. LT
de travaux, le point
de vente dispose de
1700 m2 situé au
sud de Central Park
à deux pas de la
WhatsApp frappé par une
Trump Tower. Outre amende de 255 millions
cette boutique,
Bucherer exploite L’autorité numérique irlandaise a frappé
31 points de vente
sur le marché
WhatsApp, filiale du géant des réseaux
américain sous la sociaux Facebook, d’une amende record de
marque Tourneau. 225 millions d’euros (244 millions de francs)
Le groupe en pour avoir enfreint la réglementation
compte aussi 35 en européenne sur la protection des données
Europe, dont 15 en personnelles. Cette amende est la plus
Suisse. (AWP)
importante jamais infligée par le régulateur
irlandais, qui supervise Facebook pour le
compte de l’Union européenne, puisqu’il a
son siège régional dans ce pays. AFP

14 Finance
SMI / CLÔTURE: 12432.46
Performance sur 3 mois: 5.26%
Source:
3 juin
Changer l’attitude des caisses de pension
RETRAITES L e 2e pilier souffre d’un problème de motivation au sein de ses acteurs, a jugé le gérant Jacques Grivel lors du Forum
Prévoyance organisé jeudi par «Le Temps». Doris Bianchi, directrice de Publica, a, elle, déploré l’excès de prudence et un Röstigraben
EMMANUEL GARESSUS
t @garessus
Le problème que rencontre le
système de prévoyance suisse
tient avant tout à «la motivation
de tous ses acteurs», a affirmé
Jacques Grivel, directeur géné-
ral de Fundo, interrogé lors du
Forum Prévoyance, organisé
jeudi par Le Temps à Lausanne. La
détérioration des perspectives de
rente est affaire d’incitations, à
son avis.
Il règne de plus en plus «une
mentalité d’assurance vie», ren-
chérit Doris Bianchi, directrice
de Publica, la caisse de pension
des employés de la Confédéra-
tion, avec 42,5 milliards de francs
d’actifs sous gestion. Le regard est
excessivement centré sur la sol-
vabilité dans la gestion des capi-
taux de retraite. Cette attitude de
grande prudence est jugée «dan-
gereuse pour le 2e pilier». Elle est
d’ailleurs plus répandue en Suisse
alémanique qu’ici. La vision est
plus économique outre-Sarine. Il
règne donc clairement «un Rös-
tigraben dans la prévoyance»,
selon l’ancienne collaboratrice
personnelle d’Alain Berset. Un
taux de conversion inférieur à 5%,
comme on le retrouve parfois, est
à son goût problématique. Ce taux
atteint 5,09% chez Publica.
Un comportement rationnel
Les membres des conseils de
fondation agissent parfaite-
ment en accord avec le concept
de rationalité  limitée  imaginé
par Herbert Simon, lauréat du
Prix Nobel d’économie en 1978,
observe Jacques Grivel. Dans
Administrative Behavior: a Study
of Decision-Making Processes in
Administrative Organizations,
l’économiste américain montrait
qu’en l’absence d’informations,
face à la complexité et contraint
par un temps limité, l’homme
économique tend à prendre
une décision satisfaisante mais
sub-optimale.
La statistique montre donc que
le système suisse est désinci-
tatif, selon Jacques Grivel. Le
Opération séduction de Building
Bridges à Zurich
FINANCE DURABLE L  a confé-
rence genevoise consacrée à la
finance durable veut prendre une
dimension nationale pour sa deu-
xième édition, qui se tiendra du
29 novembre au 2 décembre
SÉBASTIEN RUCHE
t @sebruche
Building Bridges veut gagner en
visibilité dans la partie alémanique
du pays. Les animateurs de la confé-
rence genevoise dédiée à la finance
durable organisent ce vendredi un
atelier pour les médias alémaniques
à Zurich. Objectif: donner une
dimension nationale à l’événement,
dont la deuxième édition se tiendra
du 29 novembre au 2 décembre pro-
chains à Genève.
STOXX EUROPE 600 / CLÔTURE: 474.60
Performance sur 3 mois: 4.41%
2 septembre 3 juin 2 septembre
taux minimum LPP du Conseil
fédéral (lequel s’applique à la
rémunération des avoirs de vieil-
lesse pour la partie obligatoire)
est à seulement 2% annualisé
sur ces vingt dernières années.
Il est «très en dessous du champ
des possibles», déclare Jacques
Grivel. En effet, les caisses de pen-
sion ne parviennent pas à battre
la performance médiane d’un
portefeuille de caisse de pen-
sion de référence qui serait éta-
bli sur la base de stratégies aléa-
toires composées des principales
classes d’actifs autorisées par la
loi sur les placements (OPP2).
Une caisse de pension qui aurait
agi ainsi aurait présenté, entre
2001 et 2021, une performance
annuelle est de 4% (y compris
les frais annuels de 0,43%). Ce
rendement de 4% dépasse d’un
demi pour cent le rendement
de l’indice Credit Suisse des
caisses de pension qui exprime
la performance de la branche.
La raison de ce résultat peut être
expliquée, selon Jacques Grivel,
notamment par la non-exploita-
tion du budget de risque par les
membres du conseil de fonda-
Maillard contre Jutzet: le choc des extrêmes
TABLE RONDE Le syndicaliste Pierre-Yves
Maillard veut que l’on cotise davantage,
le libéral Nicolas Jutzet que l’on travaille
plus longtemps et que l’âge de la retraite
soit lié à l’espérance de vie. Le Forum Pré-
voyance a été l’occasion d’un bel affron-
tement entre deux visions opposées
Deux visions totalement opposées de la
société se sont affrontées jeudi à Lausanne
dans le cadre du Forum Prévoyance orga-
nisé par Le Temps.
Le conseiller national (PS/VD) Pierre-
Yves Maillard, 53  ans, président de
l’Union syndicale suisse (USS), désire
«repolitiser» le système de retraite plu-
tôt que de le laisser aux experts. Telle est
sa solution, celle de la «justice sociale»,
afin de résoudre ce qu’il nomme «la
crise des rentes». Le niveau moyen des
retraites (1er et 2e piliers confondus) est
en effet de 3500 francs. C’est insuffisant
Comment la Suisse peut-elle
promouvoir la finance durable au
niveau global? Comment Building
Bridges peut passer de la parole aux
actes dans la transition vers un sys-
tème financier durable? Tels sont
les deux thèmes que les organisa-
teurs de la conférence Building
Bridges aborderont avec les médias
alémaniques ce vendredi, dans une
réunion organisée «en présentiel»
dans un hôtel zurichois.
Projets au long cours
Pourquoi à Zurich, alors que la
conférence se tient à Genève? La
première édition, en 2019, avait
pour thématique principale le rap-
prochement entre la place finan-
cière genevoise et le monde des
organisations internationales,
LE TEMPS VENDREDI 3 SEPTEMBRE 2021
S&P 500 / 18:49H: 4536.46 TOPIX / CLÔTURE: 1983.57 OBLIGATIONS TAUX DE CHANGE
Performance sur 3 mois: 7.01% Performance sur 3 mois: 1.16% Taux à 10 ans En francs
Etats-Unis 1,297%I Euro 1,0863I
Cours sans garantie.
Europe -0,385%I
Dollar 0,9158I
Suisse -0,313%I
3 juin 2 septembre 3 juin 2 septembre 3 juin 2 septembre 3 juin 2 septembre
tion. En effet, les responsables
ne sont pas incités à le faire et
les consultants auxquels ils ont
recours font face aux mêmes
défis. Il est connu en finance que
la crainte de la perte prend le pas
sur celle de ne pas gagner dans le
cadre d’une décision.
«A mon avis, les
caisses de pension
ne croient pas
assez au marché
et au capitalisme»
JACQUES GRIVEL,
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE FUNDO
Les autorités politiques devraient
également se préoccuper des exter-
nalités négatives. Il leur appartient
d’étudier des solutions utiles pour
les acteurs de la prévoyance en leur
montrant le champ des possibles.
Or 1% de surperformance pen-
dant quarante ans accroît la rente
Le Forum Prévoyance organisé par «Le Temps» a rassemblé environ 300 participants jeudi à Lausanne. (ZOÉ JOBIN POUR LE TEMPS) de 48,9%, estime Jacques Grivel. Si
le rendement atteint 4,7% par an, il
ne serait pas nécessaire de réduire
le taux de conversion en dessous
des 6,8% actuels.
Pendant ces vingt dernières
pour vivre dignement en Suisse, à son «il ne faut rien attendre des politiciens», années, 65  milliards de francs
avis. La solution passe par une hausse incapables de le réformer. supplémentaires auraient pu être
des cotisations AVS de 1% tous les dix Pierre-Yves Maillard souligne au générés si les caisses de pension
ans et une participation aux bénéfices contraire les mérites des actes politiques. avaient appliqué une allocation
de la BNS. En 1948, la création de l’AVS était un choix médiane. Aujourd’hui, le marché
politique courageux. En 1970, la décision de la prévoyance professionnelle
Sauver les rentes de doubler les rentes et les cotisations l’a représenterait 1065 milliards de
Face à lui, Nicolas Jutzet, 26 ans, étu- été également, sachant pourtant que la francs au lieu de 1000 milliards.
diant à l’Université de Saint-Gall, a décidé pyramide des âges allait se dégrader. Un travail d’introspection per-
de quitter la vice-présidence des Jeunes Le syndicaliste critique le regard des mettrait de se comparer aux pos-
PLR et la politique. Il est peut-être le plus experts obnubilés par le taux technique, sibilités de l’OPP2 plutôt qu’à soi-
jeune préretraité de la politique suisse. Il lequel traduit l’espérance de rendement même (benchmark) ou à ses pairs.
reste en effet membre du comité de l’ini- à long terme, et ajusté uniquement dans «A mon avis, les caisses de pen-
tiative des Jeunes PLR qui prévoit de le sillage des taux d’intérêt. Il faudrait sion ne croient pas assez au mar-
relever l’âge de la retraite par tranches que les autorités politiques débattent de ché et au capitalisme», conclut-il.
de deux mois jusqu’à 66 ans tant pour ce problème, lance-t-il. La solution passe, selon Jacques
les femmes que pour les hommes. Il sera A l’opposé, le cofondateur du média Grivel, par le libre choix de la
ensuite lié à l’évolution de l’espérance de Liber-thé critique la politisation de tous les caisse de pension, une concur-
vie. A ce titre, il a l’ambition de «sauver problèmes. Les impôts sont accrus, comme rence accrue entre les acteurs et
nos rentes» car le système de prévoyance les cotisations, mais le contrat social qui lie l’octroi de plus grands avantages
actuel est déconnecté de la réalité démo- tous les intérêts au sein de la prévoyance fiscaux pour la prévoyance indi-
graphique et économique. Pour le sauver, est miné faute de réforme. ■ E. G. viduelle. ■
PROPOSÉ PAR
Prudence avant les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis
Jeudi, le marché suisse a ouvert la
BOURSE séance en progression de 0,06% à
retrouvés dans un mouchoir de poche en
terrain négatif. Novartis a décroché auprès de
12 440,52 points, après avoir gagné un peu de la FDA américaine une désignation de
terrain la veille. Les investisseurs misaient sur «processus rapide» (fast track) pour son
même si elle comprenait déjà une la prudence à la veille de la publication des traitement expérimental LNA043 contre
dimension plus large. La Confédé- chiffres américains de l’emploi au l’arthrose du genou. Le réassureur
ration était déjà engagée et le patron mois d’août. Wall Street avait LE TITRE VEDETTE Swiss Re (-1,44% à 83,30 francs),
d’UBS, Sergio Ermotti, ou le gouver- terminé en ordre dispersé Sika lanterne rouge, a continué de
neur de la banque centrale du Kenya mercredi soir, avec un Nasdaq en souffrir de spéculations autour
avaient en effet participé. hausse et de un Dow Jones en 333,96 des dommages assurés causés aux
Après l’annulation de l’événement repli. Aux Etats-Unis, les chiffres Etats-Unis par l’ouragan Ida, dont
en 2020 pour cause de pandémie, des inscriptions hebdomadaires 331,20 +1,43% les restes ont encore semé le
l’édition 2021 doit développer un au chômage ont été bons et la 328,44
chaos à New York, avec des pluies
mouvement au niveau national, réduction du déficit commercial 9h00 17h30 torrentielles et des inondations
voire international. Autre nou- en juillet a été plus nette que Source: SIX
ayant fait au moins 14 victimes.
veauté: la manifestation, qui com- prévu. Le SMI a clôturé sur les Les bancaires Credit Suisse
prendra une centaine d’événe- niveaux de la veille à 12 432,46 points, tandis (-0,04% à 9,736 francs) et UBS (+0,07% à 15,37
ments, veut lancer des discussions que le SPI grignotait 0,09% à francs) ont flirté avec l’équilibre. En revanche,
thématiques qui se poursuivront 16 000,58 points. Roche (-0,34% à 365,50 Sika (+1,43% à 333,60 francs), ABB (+1,06% à
au-delà des quatre jours de confé- francs) Nestlé (-0,31% à 115,52 francs) et 34,36 francs) et Alcon (+0,92% à 76,96 francs)
rence, sur les façons de mesurer Novartis (-0,25% à 84,45 francs) se sont se sont distingués. n BCGE, SALLE DES MARCHÉS
l’impact de la finance durable, le
rôle du numérique ou les moyens
CHARTE ÉDITORIALE WWW.LETEMPS.CH/PARTENARIATS
de combler l’écart entre l’offre et les
besoins de financement. ■
 VENDREDI 3 SEPTEMBRE 2021 LE TEMPS

Carrières
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1414
Le Temps - publicité A FIN 2020, les banques régionales et les banques Franz Steiger deviendra le nouveau

vendredi
Tél. Lausanne: +41 58 909 98 23 étrangères comptaient environ 1000 emplois de directeur financier des CFF
Tél. Zurich: +41 44 259 89 45 moins qu’à fin 2019, alors que les autres groupes à la mi-septembre. Actuellement

24 septembre
E-mail: lt_publicite@ringier.ch de banques en comptaient au total 1414 de plus, responsable Finances de la division
selon Swissbanking. Les perspectives d’ici à la fin CFF Immobilier, il remplacera
www.letemps.ch/pub
de l’année sont favorables. Christoph Hammer.

Télétravail, loin des yeux, loin du cœur?

ORGANISATION N  ombre d’entreprises proposant désormais du télétravail à temps partiel, tous les employés pourraient ne pas se
trouver au bureau aux mêmes taux ni en même temps. De quoi créer un risque de voir les carrières avancer à des rythmes différents
JULIE EIGENMANN
t @JulieEigenmann
Télétravailler, un, deux ou trois
jours maximum par semaine.
Soit un modèle hybride entre le
bureau et la maison. Tel est le
choix fréquent des entreprises en
cette rentrée. Parce que le corona-
virus s’avère loin d’être derrière
nous, mais aussi parce que davan-
tage de flexibilité semble sou-
vent séduire employeurs comme
employés dans les secteurs où
cela est envisageable.
Mais le modèle hybride ne va
pas sans poser de questions.
Celui ou celle, cadre ou employé,
qui n’aime pas travailler à domi-
cile et se rend tous les jours au
bureau ou presque n’aura-t-il pas
un lien plus fort avec l’organisa-
tion? Et par conséquent davan-
tage d’opportunités de projets
ou de carrière? «Je ne pense pas
qu’il y aura une différence extrê-
mement marquante, répond
Christophe Bally, responsable
des ressources humaines chez
Audemars Piguet. Mais effective-
ment, il est plus facile de se posi-
tionner quand on est présent. Il
ne faut pas sous-estimer l’im-
portance des moments avant et
après une réunion, autour d’un
café. C’est une dimension qui
n’existe pas en visioconférence.
Et en réunion à distance, il est
plus difficile de transmettre des
idées, d’influencer.»
La manufacture d’horlogerie
demande depuis juillet à ses col-
laborateurs (dont le métier n’im-
plique pas une présence perma-
nente) de venir au moins deux
jours par semaine au  bureau
situé au Brassus (vallée de Joux).
Les autres jours peuvent être
passés en home office, ou dans
l’un des trois «hubs», ces lieux
annexes de la société. A terme,
l’idée est de passer à trois jours de
présence au minimum au Bras-
sus. Autre modèle, chez  Japan
Tobacco International (JTI), qui
Il est plus difficile de transmettre son entregent ou son charisme via écrans interposés. (PHPETRUNINA14/ADOBESTOCK)
offre depuis juillet à ses collabo-
rateurs la possibilité de travail-
ler jusqu’à 50% de leur temps
à distance. «Il n’y a pas «deux
vitesses», mais plutôt une toute
nouvelle qui se crée, estime
Caroline Kulko, porte-parole de
JTI.  Dans des multinationales
comme JTI, les évolutions de car-
rière se font principalement entre
les différents services et filiales.
Le futur manager du collabora-
teur amené à évoluer ne le croise
déjà pas au quotidien. En ce sens,
le fait d’être en télétravail n’a pas
ou peu d’influence.»
Le rôle de la visibilité sociale
Chaque situation est évidem-
ment différente. Mais le risque
de décalage, même involontaire,
n’est pas à négliger. «Il y a cette
expression qui dit «loin des yeux,
loin du cœur». Evidemment, on
aimerait que ce ne soit pas le cas,
mais la réalité humaine est sou-
vent ainsi, note Kirsten Bourcoud,
psychologue du travail chez Vica-
rio Consulting à Genève. L’idée
est d’attribuer des projets et des
promotions sur une base tota-
lement objective, mais la visibi-
lité sociale est aussi importante.
Les expériences en psychologie
dévoilent des raccourcis men-
taux lorsqu’on voit quelqu’un de
très présent au bureau: on ten-
drait à inférer, sans réels fonde-
ments, que la personne est fiable,
engagée et travaille dur. Il existe
donc une pénalité inconsciente
à la non-présence. Un autre biais
cognitif avéré est l’effet de halo:
si une personne a l’air sympa-
thique, on en déduira peut-être à
tort qu’elle est compétente. Et il
est plus difficile de transmettre
son entregent ou son charisme via
écrans interposés.»
Qu’en pensent les patrons? A
la Fédération des entreprises
romandes Genève, on juge que ce
risque de décalage n’est pas nou-
veau, mais qu’il n’en existe pas
moins. «Ces biais peuvent déjà
survenir avec les temps partiels.
On pensera peut-être moins à
quelqu’un qui travaille à 50% pour
une promotion, même s’il a un
excellent profil», constate Véro-
nique Kämpfen, directrice de la
communication. Du côté des syn-
dicats, on estime que le risque que
le télétravail devienne un facteur
modifiant les perspectives de car-
rière existe. «C’est pour cette rai-
son que nous demandons que le
télétravail ne soit jamais introduit
à la hussarde, ni forcé, ni sans
retour possible, mais bien qu’il
soit accompagné dans un cadre
clair posé à l’avance», détaille le
porte-parole de l’Union syndicale
suisse (USS) Benoît Gaillard.
En poussant la logique encore
plus loin, si les plus présents
pourraient être (inconsciem-
ment) favorisés, les plus absents
seraient-ils, eux, davantage en
danger en cas de licenciement?
Christophe Bally ne le croit pas:
«Un licenciement se base sur des
causes tellement concrètes que
cela me paraît impossible.» C’est
aussi ce que pense  Véronique
Kämpfen: «Excepté dans le cas
rare d’une procédure collective,
un licenciement est lié à un poste,
à la personnalité ou à la perfor-
mance d’un collaborateur: cela
n’a donc aucun lien avec la visi-
bilité d’une personne.»
Des solutions
pour éviter le décalage
Un risque de décalage peu pro-
bable en cas de licenciement,
mais plausible face aux oppor-
tunités de carrière, donc. Bonne
nouvelle cependant, des solu-
tions existent pour y remédier.
En donnant par exemple aussi
aux salariés en télétravail des
moyens de se rencontrer et de
rencontrer leurs cadres, avance
Benoît Gaillard.
Le suivi en télétravail se doit
aussi d’être rapproché, avec des
objectifs très clairs au bureau
et à la maison. «Le responsable
de l’employé est suffisamment
proche de ses équipes pour
apprécier la qualité du travail
et le potentiel du collaborateur,
qu’il soit à distance ou non», pré-
cise aussi Caroline Kulko de JTI.
Chez Audemars Piguet, on prône
le travail «par projets», qui ne
tient pas compte des présences
mais des résultats. Les évalua-
tions régulières sont également
un précieux outil. Ne pas avoir
un seul mais plusieurs bureaux
avec des «hubs» est aussi un
atout, selon Christophe Bally:
«Cela crée du brassage et évite
un esprit clanique.» 
«Les biais peuvent
déjà survenir avec
les temps partiels.
On pensera peut-
être moins à
quelqu’un qui
travaille à 50%
pour une
promotion»
VÉRONIQUE KÄMPFEN, DIRECTRICE
DE LA COMMUNICATION DE LA FER
GENÈVE
Et quand vient le moment de
pourvoir un poste à responsa-
bilité, la prudence est particu-
lièrement de mise en ces temps
hybrides: «Il ne faudrait pas s’arrê-
ter à celui que l’on voit ou entend
beaucoup en séance, et se rappe-
ler que ceux qui sont plus discrets
n’en sont pas moins bons», pré-
vient Véronique Kämpfen.
Le collaborateur a aussi tou-
tefois son rôle à jouer. «Il fau-
dra sans doute une forme d’au-
topromotion: être visible en
communiquant davantage et en
se montrant engagé auprès de
l’entreprise, pour compenser
l’absence physique», conclut la
psychologue du travail Kirsten
Bourcoud. ■

L’EXPERT

Avec les «nudges», manager par l’incitation

SILNA BORTER
PROFESSEURE À LA HEIG
DU CANTON DE VAUD
Au temps jadis où notre quotidien
professionnel s’inscrivait dans un long
terme, faire vivre un cadre réglemen-
taire en entreprise n’était déjà pas une
sinécure. Aujourd’hui, les fondamentaux
ont volé en éclats. Etre ou ne pas être à
son poste de travail? Là n’est plus la ques-
tion. Tout dépend des circonstances.
L’absence de «normalité» contraint à
s’accommoder de modalités hybrides, en
arbitrant au mieux selon les priorités du
moment. Les organisations ne peuvent
toutefois s’installer dans une culture
perpétuelle de sauvetage des meubles.
Le fait que l’horizon soit bouché ne dis-
pense pas de tenir la barre. Il faut donc
trouver de nouveaux moyens de rassem-
bler, orienter, conduire, mobiliser – des
moyens différents de ceux déjà épuisés
par le contexte ambiant.
Lorsque contraindre n’est plus pos-
sible, le maître-mot est «inciter». C’est
le principe du nudge management, qui
cherche à modeler un environnement
physique et psychologique favorable
à la performance collective, en se fon-
dant sur les sciences comportemen-
tales. Il s’agit donc de s’appuyer sur les
bases élémentaires de notre irrationa-
lité humaine (biais liés à notre peur du
risque, notre aversion pour le «non»,
notre besoin de cohérence interne, etc.)
pour nous conduire en douceur à adop-
ter les bonnes pratiques, sans coerci-
tion, confrontation ou même sugges-
tion directe. Le nudge le plus connu est
celui des fausses mouches gravées dans
les cuvettes des urinoirs de l’aéroport
d’Amsterdam Schiphol, qui aurait per-
mis une réduction (de l’ordre de 20%)
des dépenses de nettoyage dans les toi-
lettes pour hommes. Pas de messages
réprobateurs. Pas d’infrastructures
coercitives. Pas de culpabilisation. Juste
orienter et capter l’attention de manière
ludique.
En bon français, le nudge est ce léger
«coup de coude» ressenti au niveau des
côtes. On le traduit également par «coup
de pouce», ce qui donne une idée de la
multitude de déclinaisons possibles.
Dans sa version philosophique, le
nudge management cherche à créer un
système holistique, cohérent, tenant
compte de la réalité humaine et favo-
risant les conditions de l’engagement
ainsi que de la performance, plutôt
que d’avoir recours à la motivation
extrinsèque.  pour s’inscrire, on le leur demande
Dans le cadre de l’entreprise, l’ap-
proche est source d’opportunités,
mais à utiliser avec précaution – la fron-
tière avec une manipulation sournoise
étant plutôt mince. En effet, si l’incita-
tion douce peut donner des résultats
enthousiasmants, c’est parce qu’elle
s’applique à des problèmes concrets,
mesurables, pour lesquels le résultat
est évident et associé à un comporte-
ment précis. On peut ainsi mesurer
la diminution de la consommation
de papier, le temps de parole accordé
aux hommes ou aux femmes durant
les réunions, le taux de participation
à une assemblée ou à une formation –
et trouver une infinité de nudges qui
permettront de faire évoluer les indi-
cateurs dans le bon sens, comme l’in-
version des choix par défaut (plutôt que
de demander un effort aux personnes
pour se désinscrire, par exemple) ou
la référence à un comportement col-
lectif («des dizaines de lecteurs de cet
article ont introduit au moins un nudge
dans leur entreprise»).
Encore faut-il avoir une notion claire
de ce qu’est le «bon» sens. La théo-
rie du nudge porte également le nom
de «paternalisme libertarien», ce qui
en suggère les limites. L’enjeu actuel
réside dans la difficulté de distinguer
le «bien» du «moins bien», en termes de
gestion: hors ou dans les murs de l’en-
treprise? Agilité ou tradition? Innova-
tion ou retour à la normalité? Plan de
relance ou mesures de crise? Ce qu’il
faut retenir du nudge management est
sans doute l’intérêt momentané de
donner un périmètre factuel aux pré-
occupations, plutôt que de s’attaquer à
une redéfinition des normes, qui n’ont
pas fini de nous donner le vertige. ■
 LE TEMPS VENDREDI 3 SEPTEMBRE 2021

16 Carrières
VENDREDI 3 SEPTEMBRE 2021 LE TEMPS

Carrières 17
 LE TEMPS VENDREDI 3 SEPTEMBRE 2021

18 Carnet du jour

CONVOIS FUNÈBRES
LAUSANNE
10 h 30 : Mme Jacqueline Lecuyer-Rey ;
centre funéraire de Montoie,
chapelle A.
11 h : M. José Manuel Entenza
Pousada ; chapelle Saint-Roch.
11 h : M. Jean-Claude Gueissaz ; centre
funéraire de Montoie, chapelle B.
13 h : Mme Ana Maria de Jesus
Fernandes-Teixeira Antas ; Cheseaux-
sur-Lausanne ; centre funéraire
de Montoie, chapelle A.
14 h : Mme Gabrielle Progin-Sax ;
Le Brassus – 13 h 30 : Mme Madeleine
Vergères ; temple.
FRIBOURG
Villarepos – 14 h 30 : Mme Juliette
Michaud Monney ; église (dans le
respect des restrictions actuelles).
JURA
Cornol – 14 h : M. Daniel Vallat ; église
(dans le respect des restrictions
actuelles).
Delémont – 14 h : M. André Barthe ;
église Saint-Marcel (dans le respect
La Chaux-de-Fonds – 15 h:
M. Jean-Paul Boichat; centre funéraire. VOUS ET NOUS
VALAIS
Sion – 10 h 30: M. Maurice Robin;
centre funéraire de Platta.
GENÈVE
Bravo, Monsieur
Poggia!
Carouge – 14 h: M. Georges Roth;
oratoire Saint-Joseph.
Carouge – 14 h 30: Mme Maria Bettoni
Magoni; église Sainte-Croix.
Confignon – 15 h: M. Ernest Gander; SUZANNE FANKHAUSER, MURI (AG)
chapelle protestante.

chapelle Saint-Roch.
14 h 30 : Mme Nicole Jacot
Agbomemewa ; Dakar ; centre funéraire
de Montoie, chapelle A.
15 h : M. Albin Rumo Probst ; Ecublens ;
centre funéraire de Montoie,
chapelle B.
16 h : Mme Edith Sauser-Dupont ;
chapelle Saint-Roch.
des restrictions actuelles).
Le Noirmont – 14 h : M. Marc Arn ;
ferme Oppliger, aux Barrières 4.
Vendlincourt – 14 h : Mme Odette
Pouillard Voisard ; église (dans le
respect des restrictions actuelles).
NEUCHÂTEL
Fleurier – 14 h : Mme Jacqueline Cottet
Lugon ; église catholique (dans le
respect des restrictions actuelles).
P
Genève – 9 h 30: M. Francis Bourquin; ayer pour les gens qui refusent (sans raison médicale valable). Je ne suis pas
centre funéraire de Saint-Georges de se faire vacciner – prête à accepter – conséquence logique – une
(chapelle B).
non merci! autre augmentation des primes. L’UDC met au
Genève – 10 h: M. Timothée Palacios;
cimetière Saint-Georges.
A mon avis, il est grand temps que les centre la responsabilité individuelle; qu’elle se
Genève – 14 h: Mme Renée Sallin;
caisses maladie ne prennent plus en charge les batte donc pour qu’elle soit aussi «respectée» si
frais de personnes hospitalisées sans vaccin les finances de ses membres sont touchées! n
chapelle des Rois.
Genève – 16 h: Mme Rosa Zanotti-
Correnti; centre funéraire de

Pour un oui libéral

VAUD La Chaux-de-Fonds – 11 h : Saint-Georges.
Bursins – 14 h : M. Pierre-Alain Boudry ; Mme Santa Carmela Grosso ; église Grand-Saconnex – 10 h: Mme Monique

temple.
Combremont-le-Petit – 14 h : M.
Gilbert Bettex ; temple (dans le respect
des restrictions actuelles).
le 26 septembre!
du Sacré-Cœur. Battistella-Andreani; église
La Chaux-de-Fonds – 14 h : Mme Saint-Hippolyte.
Mariette Schafroth Oppliger; centre Petit-Lancy – 14 h 30: M. Raymond
funéraire. Revaz; église du Christ-Roi.

PHILIPPE JANSEN, SION

P
resque huit ans après le dépôt de
l’initiative parlementaire par le groupe
CARNET DU JOUR vert’libéral au parlement, le peuple
suisse aura le dernier mot le 26 septembre
prochain.
Les avis peuvent être envoyés par e-mail Garanti par la Constitution, le droit au
mariage et à la famille n’est aujourd’hui pas
à l’adresse carnets@letemps.ch respecté. En votant oui, nous n’introduirons
jusqu’à 17h le jour avant la parution. non pas une nouvelle réglementation, mais
nous permettrons aussi l’union légale à des
partenaires de même sexe, avec tous les droits
et obligations qui vont avec, et mettrons
dès lors fin à cette inégalité. Les mentalités
évoluent, et le droit doit en faire de même.
Ce dont un enfant a besoin, ce sont
Tél. +41 22 575 80 50 des personnes de référence qui soient
E-mail: carnets@letemps.ch LE TEMPS
ÉCRIVEZ-NOUS! HYPERLIEN@LETEMPS.CH
constantes dans les soins et l’amour qu’elles
lui apportent. Les études sont claires: il
n’y a pas de différence significative entre
homoparentalité et hétéroparentalité. La
configuration du couple n’est donc pas
l’élément déterminant pour le bien-être
de l’enfant, mais bien l’amour qu’on lui
apporte.
Enfin, ce n’est pas le rôle de l’Etat
que d’imposer un certain mode de vie à la
population. Tout individu doit pouvoir vivre
et s’épanouir librement, indépendamment de
son sexe et de son orientation sexuelle.
Pour ces raisons, je voterai un grand
oui libéral au mariage pour toutes et tous le
26 septembre prochain! n

TÉLÉPHONES UTILES
NUMÉROS D’URGENCE
Urgences santé/Ambulances: Tél. 144
Police Secours: Tél. 117
Sauvetage du lac: Tél. 117
Pompiers: Tél. 118
Secours routier: Tél. 140
La Main tendue: Tél. 143
Centre d’information toxicologique: Tél. 145
Aide pour enfants Pro Juventute: Tél. 147
REGA: Tél. 1414
Air Glaciers: Tél. 1415
HÔPITAUX ET CLINIQUES
GENÈVE
HUG: Tél. 022 372 33 11
HUG Urgences adultes:
Tél. 022 372 81 20
HUG Urgences de gynécologie
et d’obstétrique: Tél. 022 372 42 36
HUG Urgences ophtalmologiques:
Tél. 022 372 84 00
HUG Urgences pédiatriques:
Tél. 022 372 45 55
HUG Urgences psychiatriques:
Tél. 022 372 38 62
HUG Prévention suicide:
Tél. 022 372 42 42
HUG Ophtalmologie: Tél. 022 382 84 00
Hôpital de La Tour: Tél. 022 719 61 11
Centre médico-chirurgical Grand-Pré:
Tél. 022 734 51 50
Centre Médical Eaux-Vives:
022 737 47 47
Clinique de Carouge: Tél. 022 309 45 45
Clinique La Colline, urgences:
Tél. 022 702 21 44
Clinique Générale-Beaulieu:
Tél. 022 839 54 15
Clinique des Grangettes:
Tél. 022 305 01 11
Urgences adultes: Tél. 022 305 07 77
Urgences enfants: Tél. 022 305 05 55
Clinique et permanence d’Onex:
Tél. 022 709 00 00
Clinique dentaire de Genève:
Tél. 022 735 73 35
Garde pédiatrique de Lancy:
Tél. 022 879 57 00 (Jour)
Tél. 0844 022 022 (Soir sur RDV)
SOS médecins à domicile:
Tél. 022 748 49 50
SOS Infirmières: Tél. 022 420 24 64
VAUD
CHUV: Tél. 021 314 11 11
Hôpital de l’enfance, Lausanne:
Tél. 021 314 84 84
Hôpital ophtalmique, Lausanne:
Tél. 021 626 81 11
Centrale téléphonique des médecins
de garde du canton de Vaud:
Tél. 0848 133 133
Centre de la main: Tél. 021 314 25 50
Clinique Cecil, Lausanne:
Tél. 021 310 50 00
Clinique de Montchoisi, Lausanne:
Tél. 021 619 39 39
Clinique Bois-Cerf, Lausanne:
Tél. 021 619 69 69
Clinique de La Source, Lausanne:
Tél. 021 641 33 33
Clinique de Genolier: Tél. 022 366 90 99
Centre hospitalier Yverdon:
Tél. 024 424 44 44
Hôpital Saint-Loup: Tél. 021 866 51 11
Hôpital Orbe: Tél. 024 442 61 11
Hôpital La Vallée, le Sentier:
Tél. 021 845 18 18
Hôpital Riviera-Chablais,
site de Rennaz: 058 773 21 12
Centre hospitalier de La Côte, Morges:
Tél. 021 804 22 11
Hôpital de Rolle: Tél. 021 822 11 11
Hôpital de Gilly: Tél. 021 822 47 00
Clinique La Lignière, Gland:
Tél. 022 999 64 64
Hôpital de Nyon: Tél. 022 994 61 61
Hôpital du Pays-d’Enhaut,
Château-d’Œx: Tél. 026 923 43 43
Policlinique médicale universitaire:
Tél. 021 314 60 60
Permanence PMU-Flon: Tél. 021 314 90 90
Hôpital intercantonal de la Broye,
Payerne: Tél. 026 662 80 11
FRIBOURG
Hôpital cantonal: Tél. 026 306 00 00
NEUCHÂTEL
Hôpital Pourtalès: Tél. 032 713 30 00
Hôpital La Chaux-de-Fonds:
Tél. 032 967 21 11
Hôpital de la Providence:
Urgences médicales et chirurgicales
Tél. 032 720 30 46
Clinique de la Tour, La Chaux-de-Fonds:
Tél. 032 930 30 00
Clinique Montbrillant,
La Chaux-de-Fonds: Tél. 032 910 094 00
VALAIS
Hôpital de Sion: Tél. 027 603 40 00
Hôpital de Sierre: Tél. 027 603 70 00
Hôpital Martigny: Tél. 027 603 90 00
Hôpital Riviera-Chablais,
site de Rennaz: 058 773 21 12
Permanence médicale du Chablais:
Route de Morgins 54, Monthey,
058 773 11 46, ouverte du lundi
au vendredi de 9h à 18h,
avec ou sans rendez-vous.
JURA
Hôpital de Delémont: Tél. 032 421 21 21
Hôpital de Porrentruy: Tél. 032 465 65 65
ADRESSES DE POMPES FUNÈBRES
EN SUISSE ROMANDE
GENEVE
Pompes Funèbres Officielles Ville
de Genève: Tél. 022 418 60 00
Pompes Funèbres Générales
Genève SA: Tél. 022 342 30 60
A. Murith SA: Tél. 022 809 56 00,
VAUD
Pompes funèbres officielles
de la Ville de Lausanne:
Tél. 021 315 45 45
Blanchet & Wiesmann SA:
Renens, Tél. 021 636 13 13
Cossonay-Ville: Tél. 021 861 13 13
Nyon: Tél. 022 362 33 33
Cassar Pompes Funèbres SA:
Lausanne: rue du Tunnel 7,
Tél. 021 329 08 10.
Aigle: tél 024 466 46 56
Aubonne: Tél. 021 808 62 88
Bex: tél : 024 463 35 79
Carrouge: Tél. 021 903 26 24
Corcelles-le-Jorat: Tél. 021 903 18 69
Château-d’Oex: Tél. 026 924 40 00
Chexbres: Tél. 021 946 24 01
Echallens: Tél. 021 882 23 35
Froideville: Tél. 021 881 15 20
Goumoens-la-Ville: Tél. 021 881 56 94
La Tour-de-Peilz: Tél. 021 944 00 54
Le Mont-sur-Lausanne:
Tél. 021 653 06 12
Mézières: Tél. 021 903 23 38
Montreux: Tél. 021 964 46 46
Morges: Tél. 021 801 06 08
Morrens: Tél. 021 731 16 55
Moudon: Tél. 021 905 28 28
Nyon: Tél. 022 361 80 10
Orbe: Tél. 024 441 15 55
Oron-la-Ville: Tél. 079 398 80 15
Rolle: Tél. 021 825 50 60
Villeneuve: Tél. 021 960 30 20
Vuibroye: Tél. 021 907 79 18
Yverdon-les-Bains: Tél. 024 425 27 27
Eggs F. & Fils: Territet, av. de Chillon 74,
Tél. 021 963 44 24
Fischer Manfred Sàrl:
Chavornay, le Verneret 27A,
Tél. 024 441 13 38
Florideuil: Lausanne,
av.William-Fraisse 1,
Tél. 021 616 05 97
Funeradog: Pampigny.
rte de la Moutonnerie 3A,
Tél. 021 800 08 33
Funesta: Aigle, rue de Jérusalem 2,
Tél. 024 471 91 91
François Schneiter et fils,
Yverdon-les-Bains et environs:
rue du Buron 2, Tél. 024 425 73 43.
Gaillard et Pittet SA pompes Funèbres:
Morges, av. de Vertou 8,
Tél. 021 801 23 43
Bière: Tél. 021 809 51 60
Nyon: Tél. 022 361 05 05
Perroy: Tél. 021 825 30 40
Gavillet SA Pompes funèbres:
Montreux, avenue des Alpes 90bis,
Tél. 021 963 27 32
Vevey: Tél. 021 922 89 11
Générales SA:
Montreux, avenue des Alpes 90bis,
Tél. 021 963 10 43
Vevey, boulevard Paderewski 12,
Tél. 021 922 89 13
Le Sépey, route de Leysin 35,
Tél. 024 491 18 51
Echallens, Grand-Rue 7,
Tél. 021 882 20 22
Lucens, avenue de la Vignette 25,
Tél. 021 906 60 44
Lausanne, rue du Maupas 6,
Tél. 021 342 20 20
Pérusset SA: Orbe., rue Sainte-Claire 8,
Tél. 024 441 32 78
Pompes Funèbres de la Riviera:
Vevey, avenue Mayor-Vautier 22,
Tél. 021 922 69 00
Clarens, Tél. 021 961 11 12
La Tour-de-Peilz, Tél. 021 944 50 80
St-Légier-La Chiésaz, Tél. 021 943 53 00
Pompes Funèbres de Saint-Laurent SA:
Moudon. rue du Temple 6, Tél. 021 905 12 00
NEUCHÂTEL
Wasserfallen Pompes Funèbres:
faubourg du Lac 11, Tél. 032 725 40 30.
Flühmann-Evard:
rue de la Maladière 16, Tél. 032 725 36 04
Pompes Funèbres Flühmann-Evard,
Couvet: Tél. 032 863 23 42.
Accompagnement Guntert J.-F.
pompes funèbres SA,
La Chaux-de-Fonds: rue de Chasseral 79,
Tél. 032 968 38 33
Pompes funèbres Yan Dubois, Couvet:
Clos-Pury 7, Tél. 032 861 12 64
Emery Pompes funèbres,
Hauterive: Rouges-Terres 1B,
Tél. 032 841 18 00
Pompes Funèbres Horizon, Colombier:
rue du Creux-du-Sable 20,
Tél. 032 842 18 42
JURA
ARC-Jura Voisard SA:
www.arc-jura-voisard.ch
Bassecourt: Tél. 032 426 88 88
Delémont: rue de Fer 7, Tél. 032 422 25 25
Porrentruy: Pompes Funèbres d’Ajoie SA,
rue Pierre-Péquignat 46,
Tél. 032 466 38 38
Saignelégier: Pompes Funèbres
Chaignat SA, rue de la Gruère 25,
Tél. 032 951 24 51
FRIBOURG (CANTON)
Pompes Funèbres Générales
Fribourg-Région Sàrl:
Fribourg: rue de Morat 54,
Tél. 026 322 39 95
Bulle: Tél. 026 913 97 07.
Romont: Tél. 026 652 89 90
Murith P. SA:
Fribourg: bd de Pérolles 27,
Tél. 026 322 41 43
Corserey: les Pontets 10,
Tél. 026 470 19 94

LE TEMPS IMPRESSUM
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 VENDREDI 3 SEPTEMBRE 2021
Au deuxième tour de l’US Open, Belinda Bencic n’a pas éprouvé la moindre difficulté contre Martina Trevisan, qu’elle a battue en 1h12 de jeu (6-3 6-1). (GEOFF BURKE/USA TODAY SPORTS)
Après la pluie, Belinda Bencic brille
TENNIS I l n’y a plus qu’une Suis-
sesse dans le tableau féminin de
l’US Open. Battue par l’Estonienne
Anett Kontaveit (6-4 6-1), Jil Teich-
mann s’arrête. Très facile contre
l’Italienne Martina Trevisan (6-3
6-1), Belinda Bencic peut aller loin
LAURENT FAVRE, NEW YORK
t @LaurentFavre
On pourrait y voir la capacité
de New York à se relever de tout.
Quelques heures après le passage
d’une impressionnante tempête
qui a paralysé les transports,
inondé les rues, transformé les
escaliers du métro en cascades et
fait huit victimes selon le NYPD,
le vent souffle sur les feuilles
mortes mais vertes, le soleil
sèche les flaques et les bruits
habituels de sirènes, de climati-
seurs et de klaxons reprennent
possession de Manhattan.
Plus au sud, dans le Queens,
l’US Open s’apprête à vivre une
nouvelle journée, moins chao-
tique que celle de la veille, inter-
rompue par la pluie qui s’infil-
trait même sous les toits des
courts couverts. En apparence,
tout est redevenu normal. Les
conséquences visibles sont indi-
rectes et plus lointaines. Plus
tard dans la journée, on rap-
portera qu’en raison de routes
fermées les bus convoyant les
joueurs depuis les hôtels autour
PUBLICITÉ
LE TEMPS
de Grand Central et Time Square
mirent deux heures pour venir
au lieu des trente minutes habi-
tuelles, obligeant certains à
s’échauffer dans le car.
Teichmann sous pression
Difficile de savoir si tous les
spectateurs qui le souhaitaient
sont là, s’ils sont dans les bou-
chons ou s’ils ont renoncé. A
l’ouverture, il y a peu de monde
dans l’immense site de Flushing
Meadows, que la mairie de New
York a décidé juste avant le
tournoi de n’ouvrir qu’aux per-
sonnes (au moins partiellement)
vaccinées, joueurs exceptés. Le
masque est facultatif, lunettes
de soleil et crème solaire obliga-
toires. C’est l’été qui revient et
les vacances qui se prolongent.
A midi, il fait déjà chaud. Sur
Fontains Plaza, les spectateurs
se croisent, s’arrêtent un ins-
tant, profitent de la fraîcheur
plus suggérée que réelle des jets
d’eau. Lorsqu’ils relèvent la tête
de leur smartphone, ils aper-
çoivent Belinda Bencic dans une
robe aux couleurs des Lakers.
La Saint-Galloise apparaît sur
l’un des écrans géants installés
contre la façade de l’Arthur Ashe
Stadium, mais se trouve à l’inté-
rieur du Louis Armstrong Sta-
dium voisin. Sur le premier jeu
du match, un coup droit décroisé
long de ligne très autoritaire lui
permet de prendre d’entrée le
service de l’Italienne Martina
Trevisan. La championne olym-
pique semble toujours réglée
en mode patronne; autant aller
voir un peu plus loin, sur le court
N° 11, ce que fait Jil Teichmann,
dans une partie qui s’annonce
plus équilibrée contre l’Esto-
nienne Anett Kontaveit.
Ce n’est que
la sixième fois
que Belinda
Bencic atteint
le troisième tour
en Grand Chelem
La Biennoise a fort à faire face
à une joueuse très puissante en
fond de court. Dès le deuxième
jeu, elle doit batailler pour ne
pas céder son service. Long-
temps, Jil  Teichmann tient la
comparaison grâce à une bonne
première balle de service. Mais
Kontaveit fait la course en tête et
met la pression sur la Suissesse,
contrainte de courir beaucoup,
de frapper fort, de viser les lignes
malgré le vent tourbillonnant.
A 5-4 Kontaveit, service Teich-
mann, une faute directe en coup
droit donne la première manche
à l’Estonienne.
Comme elle vient de conclure
en retour, Kontaveit sert la pre-
mière dans le deuxième set et
continue de mettre Teichmann
sous pression. La Biennoise com-
met une nouvelle faute fatale et
se retrouve menée 2-0. Kontaveit
breake encore à 4-1. Le match
reste disputé (les deux sets ont
duré 35 minutes, malgré trois
jeux de moins dans la seconde),
mais l’issue est connue. Finaliste
à Cincinnati, Jil Teichmann s’ar-
rête au deuxième tour.
Il ne reste que Belinda Ben-
cic qui, comme elle l’avait laissé
entendre, n’a pas éprouvé la
moindre difficulté, éliminant
Martina Trevisan en 1h12 de jeu
(6-3 6-1). Au troisième tour, la
Saint-Galloise sera opposée à la
gagnante du match prévu dans
l’après-midi (en soirée en Suisse)
entre l’Américaine Jessica Pegula
(que Bencic avait écartée le mois
dernier sur sa route vers le titre
olympique) et la Japonaise Misaki
Doi. Ce n’est que la sixième fois
que Belinda Bencic atteint le troi-
sième tour en Grand Chelem (la
troisième fois à l’US Open). Si elle
a habitué ses suiveurs à être par-
fois aussi changeante d’un jour à
l’autre que la météo new-yorkaise,
quelque chose semble indiscu-
tablement avoir changé en elle
depuis sa médaille d’or à Tokyo. ■
Sport & Culture 19
Arte vise un statut de
plateforme européenne
TÉLÉVISION A l’heure de la
rentrée, la chaîne culturelle
dévoile ses ambitions: se poser
face aux géants du streaming
comme une alternative euro-
péenne de qualité. Elle a des
atouts dans la bataille, notam-
ment en matière de séries
NICOLAS DUFOUR
t @NicoDufour
Il y a beaucoup d’adjectifs,
mais cela dénote une ambition
certaine. Arte, lance son pré-
sident Bruno Patino à l’occasion
d’une présentation de rentrée,
veut devenir «la première plate-
forme audiovisuelle culturelle
européenne». Autrement dit, se
positionner face aux géants du
streaming pour une contre-offre
propre à son créneau, exigeant.
La stratégie a été validée en juin
par les instances de la TV fran-
co-allemande.
Premier pas, celle-ci augmen-
tera son offre en ligne dans les
langues autres que ses deux
idiomes natals. Outre le fran-
çais et l’allemand, elle compte
étoffer sa palette en espagnol,
italien, anglais et polonais. Plus
significatif encore, elle compte
accroître sa distribution dans
ces pays. Sans parler de rupture
avec les géniteurs franco-alle-
mands, la chaîne, qui va fêter ses
30 ans l’année prochaine, opère
un virage majeur en termes de
présence géographique.
Tout sur la Toile
Cela fait déjà longtemps que
son offre en ligne est bien plus
étoffée que ce qu’elle propose à
l’antenne. Dans le seul domaine
des séries, où elle se montre par-
ticulièrement agressive, elle a
inauguré cette année des cycles
thématiques proposant de nom-
breuses fictions européennes,
jamais montrées dans ses grilles.
Le choix est fait: la Toile et l’app
sont les moteurs de croissance
du diffuseur, lequel annonce
164 millions de visionnages men-
suels par tous les canaux – y com-
pris YouTube où Arte, c’est origi-
nal, propose souvent ses propres
séries en accès libre.
De fait, cette structure fran-
co-allemande qui a longtemps
été un carcan et une source de
complications semble devenir
un atout. Arte est certes limi-
tée dans les droits des œuvres
qu’elle diffuse, y compris ses
propres séries ou films, mais elle
est moins engoncée dans un ter-
ritoire comme le sont les chaînes
classiques. Là où le service public
français et TF1-M6 se cantonnent
à Salto, ou la SSR à Play Suisse,
Arte peut rêver d’expansion euro-
péenne. Un Netflix de qualité, en
somme, avec un autre atout non
négligeable: la gratuité.
Du carburant dans le
pipeline
Plus encore, l’instance a les
soutes assez pleines pour mener
sa grande marche dans le conti-
nent. La besace d’Arte pour l’au-
tomne-hiver impressionne.
Dans les séries, on recense au
moins 15 fictions prévues d’ici
au début de 2022, dont la nou-
velle création de Niccolò Amma-
niti, produit «exemplaire» aux
yeux du directeur éditorial
d’Arte France Boris Razon.
Anna, par l’auteur de la tellu-
rique Il Miracolo arrive bien-
tôt. La réalisatrice et scénariste
Laetitia Masson va aussi pro-
poser une nouvelle mini-série,
La chaîne,
qui va fêter
ses 30 ans l’année
prochaine, opère
un virage majeur
de même que Jérôme Bonnell.
Le catalogue d’Arte comprend
des feuilletons anglais, espa-
gnols, sud-africains, japonais…
Les documentaires ne sont pas
en reste, avec entre autres un
Mohamed Ali par Ken Burns,
une nouvelle méditation de
Raoul Peck sur l’esclavage, une
vaste collection sur les violences
faites aux femmes, et un focus
automnal sur le hip-hop.
Alors que leurs budgets sont
constants, les responsables
expliquent cette inflation de
l’offre par des économies de
structure. Surtout, ils sont
confortés par les audiences,
comme le triomphe d’En thé-
rapie. En France, Arte frise les
3%: ça paraît peu, mais c’est
le double de son étiage histo-
rique. Comme d’autres, elle a
vu sa consommation numérique
exploser pendant les confine-
ments, mais la tendance est
antérieure. Et elle va manifes-
tement se poursuivre. ■
 LE TEMPS VENDREDI 3 SEPTEMBRE 2021

20 Culture

Delta oblige, le Blues Rules

Crissier se réinvente
MUSIQUE A  quelques jours de
son ouverture, le festival de Cris-
sier a dû chambouler son affiche.
Vendredi et samedi, il remet la
guitare au milieu du village
ARNAUD ROBERT
Le blues est une musique amé-
ricaine. C’est instruits de ce fait
historique que les inventeurs
du festival Blues Rules de Cris-
sier avaient peaufiné cette année
encore une programmation
résolument outre-Atlantique. Ils
s’étaient même servis de ce slo-
gan du grand retour, «Welcome
back to Crississippi!», et avaient
invité plusieurs artistes de l’Etat
du Mississippi, dont l’extraor-
dinaire Little Willie Farmer, un
mécanicien auto du hameau de
Duck Hill qui chante I’m Coming
Home comme un astronaute en
orbite martienne. Las! Le variant
Delta, si agressif au Mississippi,
en a décidé autrement.
«Ces derniers jours, nous avons
œuvré sans relâche pour trouver
trois artistes américains pouvant
remplacer nos invités qui n’ont
pas pu voyager.» Depuis deux
ans, le métier de programmateur
musical est devenu un sport de
combat. Et les deux fondateurs
du Blues Rules, Thomas Lécuyer
et Vincent Delsupexhe, ont dû
faire chauffer leurs immenses
réseaux américains pour fina-
lement annoncer une nouvelle
affiche glorieuse à quelques jours
du Blues Rules, qui a lieu vendredi
et samedi.
Une mémoire du Memphis
de Beale Street
Ainsi, en exclusivité euro-
péenne, samedi, le bluesman
de Memphis Little Victor’s Juke
Joint a accepté d’enfiler ses cha-
peaux grand style et ses chemises
fauves dans sa malle de voyage et
de rejoindre le caravansérail vau-
dois. Il est une force théâtrale et
une mémoire du Memphis de
Beale Street, quand l’odeur de
fumée, d’alcool et de joie sombre
y régnait encore. En première
européenne, Tom Bailey et Emilie
Vidrine Cajun Special réunit un
natif de Virginie et la descendante
d’une famille créole de Louisiane
qui machinent ensemble le noma-
disme francophone.
PUBLICITÉ
Quant au Reverend Deadeye et
sa batteuse Nicotine Sue, ils ont
déjà fait la claque brutale à Cris-
sier, ils y ont laissé des prêches
hurlés et des anges en perdition.
Ils reviennent cette année pour
exorciser la plaine. Juste avant
que le merveilleux neveu de John
Lee Hooker, Archie Lee, bibe-
ronné au gospel de Memphis et
aux bars boisés du Mississippi, ne
redonne au mot Delta son authen-
tique acception mélomane.
Vendredi aussi, Blues Rules est
prometteur. Pour la première
fois en Suisse, Zakk and Big Papa
Binns, un routier de l’Arkansas et
son fils, fabriquent une musique
si simple et mutine qu’elle est
capable d’arrêter la pluie. On ira
aussi voir forcément Mighty Mo
Rodgers, un vétéran dont l’âme
est détrempée par le blues de
Chicago. Il avait, en 2016 à Cris-
sier, lancé un hymne au Blues
Rules festival qu’il ira sans doute
retravailler cette année encore
parmi les herbes folles.
Les fondateurs
du festival ont dû
faire chauffer
leurs immenses
réseaux
américains pour
finalement
annoncer une
nouvelle affiche
glorieuse
Par ailleurs, la manifesta-
tion multiplie les tremplins
découverte, les invités suisses
de marque (John Dear ou Los
Gatillos cette année), dans une
atmosphère qui ne doit rien au
commerce et tout à un amour
intranquille pour les musiques
qui tachent et la diffusion de la
bonne parole subversive. Plus
que jamais, c’est cela dont on a
besoin. ■
Blues Rules, parc de Montassé, Crissier,
vendredi 3 et samedi 4 septembre.
Mikis Theodorakis, le dernier
DISPARITION L e
décès du compositeur
provoque un véritable
choc en Grèce tant
l’homme, qui avait
survécu aux tortures,
semblait immortel
FABIEN PERRIER, ATHÈNES
Hier matin, le compositeur grec
Mikis Theodorakis s’est éteint à
l’âge de 96 ans. Dans son pays natal,
un deuil national de trois jours a
été décrété pour la semaine pro-
chaine et sur l’Acropole, le rocher
sacré qui domine Athènes, le dra-
peau a été mis en berne. Il faut
dire que Mikis Theodorakis était,
sans doute, l’un des Grecs les plus
connus sur la scène internationale
tant pour son œuvre que pour ses
engagements politiques. D’ailleurs,
chez lui les deux ne semblent faire
qu’un. Ses musiques, dont le sir-
taki, ont conquis le monde entier
alors même qu’elles étaient inter-
dites par les pouvoirs autoritaires
en Grèce.
Par son parcours politique et
ses faits de résistance, cet homme
de gauche, membre du Parti de la
gauche européenne, s’est battu
pour la démocratie dans son
pays, tout en dénonçant sur la
scène internationale les horreurs
commises de façon répétée dans
ce petit bout d’Europe. Son par-
cours a été et reste une véritable
source d’admiration et d’inspira-
tion pour une grande partie des
Grecs. Mikis Theodorakis était,
peut-être, le dernier héros grec.
Chorale carcérale
L’homme semblait pourtant «Mikis a marqué nouveau, il est déporté sur des
îles-prisons, torturé… Mais pour
deviennent autant de moyens de
rendre accessible la littérature
immortel, lui qui avait survécu à
la mise au ban et à la torture. Né le
avec son œuvre Mikis Theodorakis, la musique
a toujours été un véritable acte
grecque des XIXe et XXe siècles et
ses poètes, tels qu’Odysséas Ely-
29 juillet 1925, d’une famille aisée, la vie de ceux qui de résistance. Il l’a, par exemple, tis, Georges Séféris, ou encore
il apprend dès l’âge de 7 ans à chan- enseignée à ses camarades en Yannis Ritsos.
ter des hymnes byzantins de tra- ont choisi la route détention, organisant même une
dition ancienne, puis à 12 ans, se
met au violon et compose ses pre-
de la démocratie chorale et composant une sym-
phonie qui est interprétée devant
Le sirtaki, une invention
de cinéma
mières chansons. A 14 ans, il écrit et de la justice les autres détenus. En s’inspirant de la musique clas-
La Chanson du capitaine Zacha- Après l’obtention d’une bourse sique, et en y mêlant les airs folk-
rias en s’inspirant d’un texte du sociale» pour étudier au Conservatoire loriques comme les instruments
poète grec Nanos Valaoritis. Elle ALEXIS TSIPRAS, de Paris, où il suit les cours d’Eu- traditionnels grecs – notamment
devient l’hymne de la résistance LEADER DE L’OPPOSITION DE GAUCHE gène Bigot et d’Olivier Messiaen, le bouzouki –, Mikis Theodorakis
grecque quand, en 1940, le pays est le miraculé revisite la musique renouvelle progressivement la
envahi par les nazis. sérielle en adjoignant des nom- musique populaire. Mais ce sont,
Mikis Theodorakis, qui suit en les théories marxistes au contact breux éléments de la musique tra- sans doute, ses compositions de
cachette des cours au Conserva- de ses codétenus. Il adhère alors ditionnelle grecque, notamment bande originale qui lui donneront
toire d’Athènes, est parmi les pre- au Parti communiste. Mais à la le rébétiko, ce «blues grec», héri- une aura internationale. Il écrit la
miers à s’engager contre l’ennemi. Libération, le pays sombre dans tage de la culture gréco-orien- bande originale du film Z de Cos-
Il est jeté en prison où il découvre la guerre civile, jusqu’en 1949. De tale d’Asie mineure. Ses chants ta-Gavras en 1969, ou encore celle

Un festival folk pour enchanter l’automne genevois

MANIFESTATION Le premier
PTR Folk Fest se tiendra en
novembre entre la Salle Centrale
Madeleine et le Chat Noir
STÉPHANE GOBBO
t @StephGobbo
L’occasion faisant le larron,
l’association Post Tenebras Rock
(PTR), haut lieu des musiques
alternatives à Genève, a dévoilé
jeudi la mise sur orbite d’un
festival folk qui se tiendra en
novembre entre la Salle Cen-
trale Madeleine et le Chat Noir,
à Carouge. «En début d’année,
j’ai eu un coup de foudre pour le
premier album du Lyonnais Théo
Charaf, raconte Antoine Minne,
programmateur à PTR. Mais
comme face aux incertitudes il
était difficile de le programmer au
printemps, on a décidé d’attendre
l’automne, en se disant qu’il serait
bien de monter autour de lui une
vraie soirée folk, en dehors du
cadre de L’Usine.»
Apprenant que la salle située au
pied de la Vieille-Ville était dispo-
nible deux soirs, le programma-
teur et musicien, que l’on connaît
aussi sous le nom de DJ Zebra, a
gentiment commencé à caresser
l’idée d’un festival. C’est alors que
le Chat Noir, qui travaillait sur
une création unique, s’est greffé
au projet, donnant naissance au
PTR Folk Fest.
Multiplicité des approches
Antoine Minne avait d'abord
pensé appeler l’événement Walk
the Line, du nom d’un morceau
de Johnny Cash, mais un festi-
val transfrontalier avait eu cette
idée avant lui. PTR Folk Fest a au
moins le mérite d’annoncer clai-
rement ses intentions. «En dehors
du First Folk Festival, qui devien-
dra ensuite Paléo, j’ai l’impression
qu’il n’y a jamais eu d’autres mani-
festations entièrement dévolues
au folk», avance le Français.
«Quand on parle de folk, on
pense tout de suite musique amé-
ricaine. Il y a quelque chose de nos-
talgique, on se souvient des débuts
de Bob Dylan et Joan Baez. Mais le
genre n’a jamais cessé d’être réac-
tualisé, par exemple lorsque Beck
l’a mélangé au hip-hop.»
Le but de PTR n’est pas de se
poser en puriste. L’association
défend non seulement une mul-
tiplicité des approches, entre
acoustique et électrique, projets
en solo et aventures collectives,
mais aussi la richesse de la scène
régionale. En effet, en marge de
Théo Charaf – songwriter qu’on
devine influencé par le Harvest
de Neil Young – et de son com-
patriote H-Burns, qui viendra
présenter en compagnie d’un
quatuor à cordes un album en
hommage à Leonard Cohen, la
plupart des artistes sont Suisses.
Folk tendance bluegrass pour
les Genevois de The Long John
Brothers, en mode lo-fi avec
le groupe de l’incontournable
Chaux-de-Fonnier Louis Jucker,
harmonies vocales façon Simon
& Garfunkel du côté des deux
sœurs irlando-genevoises The
Woodgies ou encore mélancolie
feutrée chez la Valaisanne Melissa
Kassab: la Salle Centrale Made-
leine aura des airs de Greenwich
Village, tandis que le Chat Noir
clôturera ce premier Folk Fest
avec le Genevois Monney B, gui-
tariste et chanteur de Los Gatil-
los et Hell’s Kitchen, et une exci-
tante création.
Autour du troubadour lyonnais
Fred Raspail, l’International Social
Club réunira des musiciens argen-
tins, allemands et suisses. «On n’a
pour l’heure aucune idée du résul-
tat car tout sera écrit et composé
lors des répétitions.» Et Antoine
Minne de préciser encore qu’en
matière de passe et de mesures
sanitaires l’accès aux salles sera
soumis aux mesures imposées par
la Confédération et le canton. ■
PTR Folk Fest, les 11 et 12 novembre à
la Salle Centrale Madeleine, à Genève, et
le 13 au Chat Noir, à Carouge.
 VENDREDI 3 SEPTEMBRE 2021
héros grec
des Amants de Teruel interprétée
par Edith Piaf (1962).
Dans la francophonie, Mikis
Theodorakis est aussi rendu
célèbre grâce aux traductions
et interprétations de ses chan-
sons par un autre Grec, origi-
naire d’Egypte: Georges Mous-
taki. Il  crée le sirtaki, perçu
aujourd’hui comme un air tra-
ditionnel grec. Il s’agit pourtant
d’une musique inventée en 1964
pour le film Zorba le Grec, réalisé
par Michael Cacoyannis. Cette
danse est inspirée par deux
rythmes folkloriques. Elle diffuse
un idéal de liberté et une joie de
vivre qui font d’elle, au final, l’in-
carnation de la danse grecque.
Elle révèle définitivement Mikis
Theodorakis au grand public.
PUBLICITÉ
LE TEMPS
Mais ce progressiste est une
nouvelle fois confronté à l’hor-
reur: en 1967, les colonels s’em-
parent du pouvoir et font régner
la dictature pendant sept ans. Sa
musique est interdite par le gou-
vernement sous peine de pour-
suite pénale. Déporté au camp de
concentration d’Oropos, il doit
son exil à une campagne de solida-
rité impulsée par Chostakovitch,
Leonard Bernstein, Arthur Miller
ainsi que de nombreuses person-
nalités internationales, comme
Jean-Jacques Servan-Schreiber,
qui le ramène en France.
Depuis Paris, il combat la junte
en créant le Conseil national de
la résistance (EAS). A la même
époque, il rencontre Pablo Neruda
dont il met en musique le Canto
Mikis Theodorakis
n’a jamais renié sa
fibre communiste.
(WASSILIS
ASWESTOPOULOS/
IMAGO)
general (1971) avec lequel il part
en tournée pendant trois ans et
qu’il produit dans 18 pays. Quand
la dictature tombe, en 1974, il est
accueilli en héros dans son pays.
Jamais il ne cessera de s’engager
en politique, et en musique. Ainsi
compose-t-il par exemple Mau-
thausen, une œuvre magistrale ins-
pirée du dramaturge grec Iakovos
Kambanellis. Ses prises de parole
en public et ses compositions font
de lui un chantre de la «grécité»
sur le plan musical et politique.
«Adieu à un Dieu»
Quand la crise grecque éclate, en
2010, il entre de nouveau en résis-
tance, créant son mouvement poli-
tique, Spitha (l’Etincelle). Il mul-
tiplie les meetings en Grèce, très
suivis. En 2012, il est blessé par des
gaz lacrymogènes lors d’une vio-
lente manifestation devant le par-
lement à Athènes. En 2018, quand
le gouvernement d’Alexis Tsipras
trouve un accord avec la Répu-
blique de Macédoine voisine, Mikis
Theodorakis le dénonce… lui qui
avait pourtant soutenu le premier
ministre de la gauche grecque
en 2015. «Mikis a apporté de la
lumière à nos âmes. Il a marqué
avec son œuvre la vie de ceux qui
ont choisi la route de la démocratie
et de la justice sociale», a partagé
sur les réseaux sociaux le leader
de l’opposition de gauche Alexis
Tsipras. Pour le premier ministre
Kyriakos Mitsotakis, «Mikis Theo-
dorakis passe maintenant dans
l’éternité. Sa voix a été réduite au
silence et avec lui tout l’hellénisme
a été réduit au silence.»
Mais il n’y aura pas de funé-
railles nationales. Ultime engage-
ment de Mikis Theodorakis: c’est
le KKE, le Parti communiste grec.
C’est celui-ci qui sera chargé de
l’enterrer à La Canée, en Crète.
Pour la chanteuse grecque Haris
Alexiou, c’est un «adieu à un Dieu,
à un siècle de Grèce». L’homme
aux 1000 mélodies continuera
sans aucun doute d’accompagner
les Grecs au quotidien, comme
dans les manifestations où, systé-
matiquement, ses chants de lutte
sont diffusés, prouvant que même
de son vivant Mikis Theodorakis
faisait déjà partie de la mémoire
collective nationale. ■
Le va-tout culturel
de Thierry Apothéloz
GENÈVE A  près deux ans de cafouillage,
le magistrat socialiste ébauche une feuille
de route pour une politique culturelle can-
tonale, fruit d’une large concertation avec
les professionnels. L’ambition est grande,
mais la partie est loin d’être gagnée
ALEXANDRE DEMIDOFF
t @alexandredmdff
Thierry Apothéloz a une passion sincère
pour le théâtre et il le prouve. Hier en début
d’après-midi, il a proposé une version clinique
d’En attendant Godot. Comme cet invité mys-
tère espéré par Vladimir et Estragon dans la
pièce de Samuel Beckett, le conseiller d’Etat
socialiste devait apparaître sur un écran et
présenter le «projet de lignes directrices de
la politique culturelle cantonale». Cet exposé
MAIS ENCORE devait être diffusé auprès de 260 profession-
nels. Une poignée de journalistes était invi-
ABBA sort un tée au spectacle dans une salle de cinéma, à
nouvel album la Maison des arts du Grütli. Las, le ministre
Le groupe pop cantonal de la Culture n’a pas pu s’exprimer,
suédois mythique retenu par un débat au Grand Conseil.
ABBA a présenté
jeudi un nouvel
Les mauvaises langues tireront des conclu-
album de sions qui leur appartiennent. Il serait pour-
chansons tant injuste de déduire de cette absence qu’il
originales, le ne s’est rien passé entre 14h30 et 16h10. Cléa
premier depuis la Redalié et Karine Tissot, respectivement res-
séparation de ses ponsable ad interim du pôle Culture de l’Of-
quatre membres il
y a près de 40 ans,
fice cantonal de la culture et du sport (OCCS)
ainsi qu’une
tournée de leurs
hologrammes. «Il y a une ambition
«Nous avons fait
un nouvel album», affichée qui me donne
ont simplement
déclaré Björn envie de m’investir»
Ulvaeus, 76 ans, et
Benny Andersson, ANNE BRÜSCHWEILER,
74 ans, lors d’un DIRECTRICE DU THÉÂTRE FORUM MEYRIN
événement
organisé à
Londres, où a été
diffusée l’une des
et conseillère de cette même officine, ont pré-
chansons «I Still senté avec clarté les priorités d’une action
Have Faith in You» encore en gestation. L’ambition: répondre à
(«Je crois toujours la demande de l’initiative populaire «Pour
en toi»). AFP une politique culturelle cohérente à Genève»
approuvée en 2019 par 83% de la population.
Bonne surprise, le document, s’il relève
à ce stade de l’idéal, est à la hauteur des
attentes. Le canton devrait de nouveau sub-
ventionner la création, qu’elle soit théâtrale,
musicale ou autre – prérogative qu’il avait
abandonnée en 2015 à la suite de la réparti-
tion des tâches entre canton et communes.
Les artistes réclamaient ce retour au pre-
mier plan. Ils ont été entendus.
Il devrait aussi cofinancer des institutions
d’intérêt stratégique, c’est-à-dire rayon-
nant sur le plan national et présentant une
spécificité – le Grand Théâtre pourrait être
concerné. Il devrait encore organiser la
concertation entre les collectivités publiques,
histoire de dégager une feuille de route parta-
geable, d’en finir avec ce luxe de nanti, 45 poli-
tiques culturelles pour autant de communes.
Culture 21
THIERRY APOTHÉLOZ
CONSEILLER D’ÉTAT GENEVOIS
(PS) CHARGÉ DE LA CULTURE
Tout pour séduire le milieu? A l’évidence.
Le canton soutiendra des projets intégrant
les impératifs de durabilité et d’égalité.
Directeur du Poche, l’auteur Mathieu Ber-
tholet applaudit. «Je salue aussi la volonté
d’améliorer le statut des professionnels,
dont le covid a révélé l’extrême fragilité.»
«Au Théâtre de l’Usine, nous sommes ravis
que le canton s’investisse dans la création»,
appuie la jeune Léa Genoud.
La hache de guerre enterrée
Même satisfaction dans la bouche d’Anne
Brüschweiler, patronne du Forum Meyrin.
«Enfin une direction! Il est essentiel qu’on
ait une vision de l’offre pour tout le territoire
genevois et qu’on pense notamment à la rive
droite, moins bien dotée. Il y a une ambition
affichée qui me donne envie de m’investir.»
Car la réussite de cette opération est là: les
12 ateliers organisés en juin par l’OCCS ont
rassemblé, par Zoom, toutes les parties pre-
nantes, par-delà les chapelles. Programma-
trice musicale à Cave12, Marion Innocenzi
parle de «processus fabuleux». «Cela a per-
mis des discussions entre des secteurs qui
ne se parlent jamais, de réfléchir ensemble
à des sujets cruciaux comme l’accès à la
culture, la question du rayonnement.»
«Karine Tissot et Cléa Redalié ont fait un
travail remarquable d’animation et de syn-
thèse», renchérit Mathieu Bertholet. De ce
labeur résulte donc une table des matières.
Elle devrait être enrichie pour être présen-
tée au Conseil d’Etat à la mi-octobre, puis
soumise à consultation publique jusqu’à la
mi-décembre. Un projet de loi en découlera en
février. Les députés entreront alors en scène.
Cette joute-là promet. A un an des élec-
tions cantonales, Thierry Apothéloz jouera
gros. Après deux ans de cafouillage dans les
allées de la culture, il est peut-être en train
de se réconcilier avec un milieu prompt à
aiguiser la hache de guerre. Mais il devra
trouver une majorité au Grand Conseil d’ac-
cord de voter une augmentation de budget,
dans un contexte qui n’est pas favorable aux
dépenses, comme le notait jeudi la musi-
cienne Béatrice Graf.
Cléa Redalié réclame de la patience. Il fau-
dra plusieurs législatures pour que le canton
change de calibre. Jeudi, le magistrat était
accaparé au parlement par une discussion
sur les comptes de l’Etat. Un mauvais pré-
sage? On attend toujours Godot, mais au
Grütli on avait envie d’être plus optimiste
que Vladimir et Estragon. ■
 LE TEMPS VENDREDI 3 SEPTEMBRE 2021

22 Der

Les mystères de l’argent à Moillesulaz

#LETEMPSAVÉLO (2) Lever de soleil
enchanteur
Le Léman Express à Bellevue (GE);
la boucherie Nour
et la ligne de tram 17, de Gaillard,
où se précipitent
qui relient deux pays, les clients suisses;
et la mairie
n’existaient pas de Céligny (GE),
l’enclave genevoise
il y a vingt-trois ans. en Terre-Sainte.
(PHOTOS LE TEMPS)
Les Genevois font
leurs courses en
France et y habitent
parfois, mais pourquoi
gardent-ils leur
dentiste en Suisse?

Bâle

SERGE MICHEL Baden (AG)

t @SergeMichel_
Il y a un mystère Moillesulaz. Lequel
ne réside pas dans le nom de ce vil-
lage frontière, coupé en deux en 1826:
une moitié livrée à Genève, rattachée
à Thônex et l’autre à la Savoie, avalée
par la commune de Gaillard. «Moille»
vient de «mouiller» et «sulaz» de
«soulier». Car on se mouillait les
pieds à traverser le Foron, la petite
rivière qui délimite les deux pays.
De fait, le mystère est d’ordre écono-
mique: comment deux régimes de
prix si différents peuvent-ils cohabi-
ter à quelques mètres de distance?
Et cela alors que depuis l’entrée de
la Suisse dans l’espace Schengen fin
2008 et le rétablissement de la ligne
de tram (No 17) entre Genève et Anne-
masse à la fin de 2019, traverser la
frontière n’a jamais été aussi anodin.
Certes, pour un expresso, on peut
comprendre, quand on est à Thô-
nex, qu'on préfère payer 3 fr. 30 au
Sel & Braise plutôt que de marcher
220 mètres et ne payer que 1,70 euro
au bar La Savane, le premier à gauche
après la douane et le seul ouvert de
bon matin. Le même raisonnement
peut s’appliquer, à la rigueur, pour
un plat de spaghettis carbonara:
23 francs au Molino de Thônex contre
13,50 euros à La Gondola de Gaillard,
550 mètres ou un arrêt de tram plus
loin. Deux établissements dûment
testés durant ce reportage et d’ex-
cellente qualité.
Le fossé franco-suisse
L’épicerie-tabac du coin de l’ave-
nue Tronchet, la dernière avant la
France, n’a pas trop de soucis à se
faire. Certains produits sont trois
fois plus chers que de l’autre côté
(32  francs la bouteille de Ricard,
contre 11 euros) mais les cigarettes,
elles, sont 30% meilleur marché. La
tenancière du tabac Porte de France
se défend: «Les vrais fumeurs pré-
fèrent le goût français.» Mais elle
reconnaît aussi que la fermeture de
la frontière durant le premier confi-
nement en 2020 lui a livré de très
nombreux clients qui allaient habi-
tuellement se fournir en Suisse.
Cette fermeture inédite depuis la
Seconde Guerre mondiale a aussi
fait le bonheur, de l’autre côté, du
dernier boucher de Thônex. «Ouh
là là, c’était carrément incroyable ce
SUR LE WEB qu’on a vendu à cette époque!» s’ex-
clame Jean-Philippe qui, le reste du
Découvrez, via
ce QR code, notre
temps, ne tient que parce qu’il vend
carte interactive du cheval islandais, introuvable côté
#LeTempsAVélo français. La viande reste le plus cruel
En ligne, sur reflet du fossé franco-suisse: 34 euros
www.letemps.ch, le kilo de filet de bœuf chez le jeune
cette carte montre et chaleureux Abdelhamid Korbaa
le parcours
et la composition
de la boucherie Nour à Gaillard (qui
des équipes. Elle estime que plus de 60% de ses clients
donne aussi accès viennent de Suisse), contre 80 francs
aux articles, chez Jean-Philippe et 89 fr. 70 à la
photographies Coop de Thônex, rabais temporaire
et vidéos, ainsi de 22% inclus. «Je ne sais pas com-
qu’aux carnets
de bord du tour
ment font les Suisses pour nour-
de Suisse. rir leurs enfants, ils les mettent au
régime ou quoi?» commente Abdel-
hamid en éclatant de rire.
Mais pour la viande, on peut tou-
jours argumenter. En Suisse, le bœuf
est maturé de trois à six semaines, à
l’ancienne. Selon Jean-Philippe, elle
aurait bien davantage de goût. Sans
compter qu’en France voisine, la
majorité des boucheries sont halal,
méthode d’abattage que certains
jugent contestable.
La vraie question donc, celle qui
contredit les plus élémentaires
théories économiques, se pose plu-
tôt lorsqu’on songe à toiletter son
chien. Pour un Cavalier King Charles
de taille moyenne, c’est 65 euros le
Porrentruy
Boudry
Morges Lausanne
Genève
Moillesulaz
Bardonnex
service complet (triple shampoing,
N coupe de griffes
démêlage, épilation,
30
et km
nettoyage des oreilles) chez Dog-
gydoux à Gaillard et presque le
double (110 francs) chez Relook Dog,
première enseigne côté suisse. Et
pourtant, l’attente est moitié moins
longue côté français (une semaine).
Pourquoi les propriétaires suisses de
chiens ne poussent-ils pas la prome-
nade 400 mètres plus loin? Mystère.
Mystérieux aussi peut paraître l’avenir
des dentistes du côté suisse. Leurs prix
sont parfois huit fois plus élevés
que du côté français, ils affichent pourtant
une insolente prospérité!
S
Bienne
Berne
Mystérieux aussi peut paraître
l’avenir des dentistes du côté suisse.
Leurs Bulle
prix sont parfois huit fois
plus élevés que du côté français, ils
affichent pourtant une insolente
prospérité! Un gigantesque centre
dentaire a même ouvert en sep-
tembre 2020 au 1er étage de la tour
Opale à Chêne-Bourg, avec quatre
généralistes et six spécialistes, et les
patients s’y pressent!
Entrons dans le détail. Le cabi-
net suisse Chanan, à l’avenue
Martigny
Adrien-Jeandin de Thônex, pra-
tique comme tous les autres les
tarifs de la SSO, la Société suisse des
médecins-dentistes: 15 fr. 70 par 5
minutes pour un traitement d’hy-
giène dentaire, 3600 francs environ
la pose d’un implant et sa couronne.
A 800 mètres de là (deux arrêts de
tram), trois dentistes sont instal-
lés à la rue de la Libération de Gail-
lard. Tarif conventionné: 26,97 euros
le traitement d’une carie (une face).
Pour un implant et sa couronne,
on s’en sort à moins de 1800 euros.
Sans compter la différence abyssale
Zurich
Schwytz
en orthodontie: du simple au qua-Disentis (G
druple pour redresser les dents de
vos adolescents entre la France, qui
affiche de très beaux cabinets comme
Dulaar-Rouillon Birgy à Gaillard, et
la Suisse.
Brigue
Pénurie en France
Diantre! Il y a quinze ou vingt ans,
des reportages racontaient le tou-
risme dentaire des Suisses en Répu-
Bell
blique tchèque. Et là, les Genevois ne
font pas 500 mètres pour économiser
des milliers de francs sur leur denti-
tion? La clé du mystère est fournie
à voix basse par Béatrice, secrétaire
dans un cabinet dentaire de Thônex.
Frontalière, elle vient chaque jour
d’Annecy et connaît bien le secteur,
des deux côtés. «C’est la pénurie,
souffle-t-elle. En France, les dentistes
sont seuls dans de petits cabinets,
avec des listes d’attente de plusieurs
mois pour les nouveaux patients.
L’administration est mille fois plus
compliquée qu’en Suisse, alors les
dentistes ne s’associent pas. Ici, l’ef-
ficacité est maximale. On accueille
même de nombreux Français qui
ne peuvent pas ou ne veulent pas
attendre un rendez-vous chez eux.»
Décidément. A Moillesulaz, on tra-
verse désormais la douane sans s’en
apercevoir, à pied, à vélo, en tram, en
Léman Express et en voiture. Mais
cela reste une frontière entre deux
pays qui n’ont pas grand-chose en
commun. ■

JULIEN PRALONG, SERGE MICHEL
Carnet de route ET MARC GUÉNIAT
t @JulienPralong t @SergeMichel_
Une enclave, Céligny, 7h40. Habitations, bureaux,
centres d’affaires, complexes hôteliers
la France si voisine et ou centres sportifs et de loisirs: le littoral,
de Genève à Morges, connaît un dévelop-
le «home sweet home» pement constant. Toute la Terre-Sainte
et La Côte, vraiment? Non, il demeure,
perché sur sa colline, un lieu semble-
t-il épargné par ce mouvement. Céligny,
enclave genevoise irréductible, avec sa
gare qui ne voit que passer les trains,
y compris ceux du Léman Express,
sans que ceux-ci ne s’y arrêtent jamais.
Même la commune voisine a voulu s’en
détacher et s’appelle désormais Crans,
s’étant affranchie du complément «sur-
Hashtag du tour de Suisse: #LeTempsAVélo Céligny». Ce qui ne perturbe visiblement
RÉALISÉ AVEC L’AIDE DU TCS. en rien l’aisée population célignote. Que
je soupçonne d’aimer vivre cachée. Ou
tout du moins dans la discrétion.
***
Thônex, 8h37. Impossible de dormir à
Thônex, que certains considèrent pour-
tant comme une cité-dortoir… Aucun
hôtel n’est enregistré dans cette com-
mune de plus de 14 000 habitants. Il
faut donc traverser la frontière et là, à
Gaillard, le choix est large. Le mien s’est
arrêté sur le Geneva Residence, littéra-
lement 50 mètres derrière la douane
grande ouverte de Moillesulaz. «Votre
studio est notre modèle pour la pub,
mais le monsieur d’avant a fait un trou
dans la porte de la chambre, s’excuse
le réceptionniste. On a bouché avec du
plâtre, c’est peut-être pas complète-
ment sec.» Malgré le trou, le petit studio-
cuisine aurait bénéficié d’être aéré, le
monsieur d’avant ayant aussi laissé une
odeur de nouilles asiatiques. Pas de hall
ni de salle de petit-déjeuner depuis le
covid, il ne reste que l’ascenseur pour
croiser les autres occupants. Un Afri-
cain qui revient de Genève sur une trot-
tinette électrique, deux Bulgares musclés
portant une demi-douzaine de grands
sacs de matériel électronique acheté en
Suisse. Et, durant la nuit, une troupe de
pigeons à la nationalité indéterminée: on
entend leur piétinement et leurs roucou-
lements sur le toit, qui semble mal isolé.
Au matin, le réceptionniste propose de
prolonger le séjour: la nuit à 70 euros
passe à 46 si l’on reste un mois. «On a
même des clients à l’année», dit-il enjoué.
Merci, mais il faut repartir de l’autre côté
de la frontière – c’est un tour de Suisse,
pas de la France voisine!
***
Genève, dès 18h30. Profiter d’être le
régional de l’étape pour dormir dans
son lit. Après tout, il n’est nul besoin
d’aller, comme Nicolas Bouvier, mou-
rir à petit feu, seul dans une chambre
d’hôtel miteuse, dans un coin perdu du
globe pour vivre des sensations fortes.
Cependant, l’option comporte quelques
désagréments. Car séjourner à la mai-
son requiert non seulement de l’imagi-
nation pour alimenter ce carnet de bord,
mais aussi de changer les couches, nour-
rir et doucher les enfants, les conduire
à la crèche et à l’école, puis, rongé par la
culpabilité de découcher en terres vau-
doises la nuit suivante, faire des courses
rapides afin qu’un repas facilement pré-
paré soit disponible. Tant qu’on y est,
déposer le tri à la déchetterie et accueil-
lir la nouvelle femme de ménage. Mais en
route pour Morges, maintenant! n