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DR YOUSSEF HERGANE

FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES


DE TETOUAN

Introduction à l’étude de droit

ANNÉE UNIVERSITAIRE 2020-2021


Introduction 
Le droit au sens strict, renvoie surtout à un ensemble de règles qui s’imposent à un
moment donné à une collectivité, selon le dictionnaire Robert « le droit est ce qui est
conforme à la règle, ce qui permet dans une collectivité humaine, le droit est une possibilité,
un pouvoir, une qualité, une autorisation ou une permission »1.
Mieux encore, il doit toujours avoir comme ligne de cible trois points :

1-La complexité ‫معقدة‬ : Selon d’Edgar Morin2, nous allons passer de sept milliards à

neuf milliards d’individus en quelques années, tout devient complexe : nos sociétés
deviennent complexes, le droit devient de plus en plus complexe, de ce fait, il faut
constamment lier le juridique au social.

2- L’altérité ‫غيرية‬ : Le droit est un cadre qui crée une relation avec l’autre, pour

réguler les sociétés humaines, parce que c’est réputé contre la violence quelle qu’elle soit,
contre les conflits d’intérêt…etc.

1
Henri Oberdorff، Droits de l’Homme، 2eme édition، 2010، page 2

2
Grand sociologue، qui a écrit des ouvrages très intéressants notamment sur la métamorphose، qui sont traduit maintenant dans une dizaine
de langues
3-L’inter culturalité ‫الثق افي‬ ‫التفاع ل‬ : c’est-à-dire que dans une société plurielle, tout
devient de plus en plus interculturel.
Autant que notions élémentaires mais fondamentales, ce premier titre de cet ouvrage,
nous l’avons réservé à la notion générale sur le droit (Chapitre I ), la science juridique
(Chapitre II), notion de la règle juridique (Chapitre III), sources de la règle de droit
(Chapitre IV), la procédure d’élaboration de la loi (Chapitre V), ainsi clôturé avec les
classifications de la règle juridique (Chapitre VI).

CHAPITRE I: NOTION GENERALE SUR LE DROIT


Objectifs Pédagogiques :
:
1- La définition du concept droit et ses diverses acceptations.
2- La distinction entre droit objectif et droits subjectifs.
3- La classification des droits subjectifs : les « droits patrimoniaux et droits
extrapatrimoniaux.
4- Les sources de droits subjectifs : actes juridiques et faits juridiques
5- La différence entre personne morale et personne physique.

Questions :

o Qu’est-ce que le droit?


o Est-ce que le droit est un phénomène vivant ?
o Est-ce que le droit désigne plusieurs acceptations ?
o Est-ce qu’il y a une distinction entre les deux notions ?
o Quels sont les sujets de droits subjectifs ?
o Quelles sont les sources de droits subjectifs ?

Qu’est-ce que le droit?


Habituellement, le droit est un terme faisant référence aux règles qui ordonnent notre

vie en société, lié à la contrainte (coercition) ‫ اإلك راه‬à la sanction ‫ العقوبة‬par la puissance

publique‫العمومية‬ ‫الس لطات‬.Le droit est partout, il régit la vie humaine ‫ الحي اة اإلنس انية‬les

rapports humains‫االنسانية‬ ‫العالقات‬, les rapports entre époux ‫ األزواج‬les rapports économiques

‫ االقتصادية‬les rapports des individus ‫ األشخاص‬avec l’Etat ‫الدولة‬, les rapports des Etats entre

eux. En effet dès qu’il y a une société ‫مجتمع‬, il y a du droit ‫قانون‬..

Est-ce que le droit est un phénomène vivant  ?


Les règles naissent, vivent, meurent, évoluent dans leur contenu‫المحتوى‬, le droit est complexe.
Les règles juridiques sont des règles qui régissent les rapports sociaux dans une société
déterminée et dont le respect s’impose à tous les membres de cette société; aux besoins par la
contrainte.
La finalité première du droit est de rendre possible le fonctionnement d’une société par le
biais des droits et les obligations entre les personnes.

Les règles juridiques constituent des règles de conduite sociale ‫االجتماعي‬ ‫ الس لوك‬en ce sens

qu’elles énoncent ce qui est permis de faire ‫به‬ ‫مسموح العمل‬ et notamment, ce qui est interdit

‫ممنوع‬ ou illégal ‫شرعي‬ ‫غير‬.

L’observation ‫ مراقبة‬de ces règles est indispensable à l’existence de tout groupement humain,
de toute société et par conséquent à chacun des membres de ce groupement ou de cette
société.

Est-ce que le droit désigne plusieurs acceptations  ?


Le droit désigne plusieurs phénomènes, plusieurs sens ou acceptations au concept « Droit » à

ne pas confondre, les termes spécifiques utilisés en arabe sont: ‫القانون والحق‬, mais de point de
vue juridique deux vérités différentes se complètent et s’imposent  :
 La première vérité  convient à un sens large du Droit  (Droit objectif) :
Dans cette réalité, le droit désigne l’ensemble de règles juridiques qui régissent les rapports
entre les hommes dans un état bien déterminé. Il désigne toute règle générale et
impersonnelle, résultant d’une volonté collective et dotée de la force contraignante.
Réellement, l’existence du Droit se manifeste dans ses diverses sources formelles : lois,
décrets, conventions, coutume, jurisprudence.
Le Droit objectif est également considéré du point de vue doctrinaire comme un droit qui se
divise en dénominations distinctes qui montrent et caractérisent la complexité et la pluralité
du Droit, c’est ainsi que l’on parle de droit civil, droit commercial, droit de travail …
 La deuxième vérité  convient à un sens étroit du concept Droit (droits
subjectifs) :

Dans cette vérité, le terme « droits subjectifs‫الذاتية‬ ‫ الحق وق‬ » signifie étymologiquement

« droits attachés à un sujet, à une personne ».


Le sens subjectif du droit désigne la prérogative ‫ق انوني‬ ‫امتي از‬, la faculté, l’activité

permise à chaque individu par l’existence du Droit objectif.


Le droit subjectif constitue un intérêt individuel juridiquement protégé. Il peut
concerner le rapport d’un individu aux choses (par exemple, la propriété) ou aux autres (par
exemple, l’obligation).

N .B Les droits subjectifs sont les droits individuels reconnus à l’individu par le droit
objectif.
En effet, le droit recouvre deux notions:
 Tantôt, on définit le droit, comme un ensemble des règles juridiques ce qu’on appelle
le droit objectif.
 Tantôt, on entend par droit, telle prérogative dont une personne est titulaire, on parle
de droits subjectifs.

Est-ce qu’il y a une distinction entre les deux notions ?


Si le droit objectif est appelé à s’appliquer de façon générale, le droit subjectif ne bénéficie
qu’à une personne déterminée.
Les Droits subjectifs ne s’opposent pas au droit objectif (qui ne prend pas de « s ») : il n’y a
pas de Droits subjectifs sans droit objectif; c’est le droit objectif qui confère aux personnes
leurs droits subjectifs.
Qu’elles sont les classifications des droits subjectifs ?
D’une façon traditionnelle, les droits subjectifs peuvent être classés de différentes manières :

1. Volontaires ‫إرادية‬ ou non-volontaires‫غيرإرادية‬

Dans ce cas, les droits subjectifs peuvent trouver leurs sources dans les actes juridiques
volontaires ou non volontaires.
Un acte juridique est la manifestation de l'intention, de la volonté d'une ou plusieurs
personnes de produire des effets de droit, c'est-à-dire qui ont des conséquences juridiques
(création, transmission, changement ou effacement d'un droit ou d'une obligation), que ce soit
dans le domaine privé ou le domaine public..3

3
www.toupie.org/Dictionnaire/Acte_juridique.htm
Un fait juridique est un événement susceptible de produire des effets juridiques. Il peut s'agir
d'un fait volontaire ou « fait de l'homme », tel que le meurtre, le vol, mais également d'un fait
involontaire ou « fait de la nature », tel qu'un accident, un décès4.
A- Acte Volontaire : il peut être un contrat bilatéral (comme une vente d’un bien à un
tiers qui fait naitre l’obligation de livrer ou de payer une somme donnée) ou un acte unilatéral
(comme le fait de pêcher un poisson qui fait naitre un droit de propriété sur ce poisson) ;
Le contrat  : Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes
s’obligent, envers une ou plusieurs autres, à donner à faire ou à ne pas faire quelque chose »
(Le contrat est un donc acte juridique bilatéral (ou multilatéral) créateur d’obligations pour les
deux ou n parties.
B-Acte involontaire : Est un acte indépendant de la volonté des individus : par exemple,
cet acte peut être un accident (qui fait alors naître un droit ou une obligation de
réparation).

2- Les droits subjectifs : Patrimoniaux ‫المالية‬ ‫الحقوق‬ et extrapatrimoniaux ‫الحقوق‬

‫غير المالية‬
Les droits subjectifs dont les personnes peuvent être titulaires se divisent en deux grandes
parties : les droits extrapatrimoniaux et les droits patrimoniaux. Les premiers n’ont pas de
valeur monétaire et ne peuvent faire partie du patrimoine d’une personne physique ou morale,
et donc être transmis par voie successorale (dans le cas des personnes physiques). Les seconds
font partie du patrimoine, avec les biens, et ont une valeur marchande.
De leurs parts, les droits patrimoniaux se divisent en 3 catégories : 1- Les droits personnels, 2-
les droits intellectuels et 3- les droits réels.

 Les droits personnels ou de créances ‫الدائنية‬ ‫الحقوق الشخصية أوحقوق‬


Ce sont les prérogatives dont une personne peut se prévaloir sur une autre personne. On peut
également les appeler « droits de créances ».
L’obligation de faire, l’obligation de payer, l’obligation de ne pas faire, etc. procure un droit
personnel. Ces droits n’ont qu’un effet relatif et ne sont opposables qu’à l’autre personne.
 Les droits intellectuels :
Ils sont appelés les droits « de la propriété intellectuelle », qui réunissent les droits
relatifs à la création intellectuelle.

4
Idem
La propriété intellectuelle est composée de la propriété artistique et littéraire
(copyright, droits d'auteurs).
N.B Les droits personnels, les droits intellectuels ont un caractère immatériel et ne figurent
que dans des registres ou des documents comptables.
 Les droits réels (cette troisième catégorie présente un caractère matériel):
Ce sont des droits qui portent sur des choses susceptibles de faire l’objet d’un droit de
propriété ou d’un diminutif de ce droit, et appelées bien.
Certains droits subjectifs peuvent être évaluables en argent, d’autres ne sont pas quantifiables
en argent.
Les droits qu’on peut évaluer en argent, ce sont appelés : Les « droits patrimoniaux ».
Les autres droits subjectifs qui ne sont pas quantifiables en argent : on les appelle les « droits
extrapatrimoniaux ».
Les droits patrimoniaux sont transmissibles (on peut en hériter), sont cessibles (on peut les
acheter ou les vendre), sont saisissables et sont prescriptibles (ils peuvent disparaître avec le
temps, en fonction des dispositions de la loi).
Quant aux droits extrapatrimoniaux, ils ne sont pas évaluables en argent (même si leur
violation peut donner lieu à des dommages et intérêts, mais cela reste une réparation et non un
prix).
Ainsi, ils ne sont ni transmissibles, ni vendables, ni visibles, ni prescriptibles. Par exemple, le
nom, la vie privée, l’honneur, le droit moral, etc. sont des droits subjectifs extrapatrimoniaux :
ce sont souvent des droits inhérents à la personne humaine. Ces droits ont un effet universel et
sont donc opposables à tous.
Quels sont les sujets de droits subjectifs ?  
En droit, on distingue deux catégories de personnes juridiques, les personnes physiques que
sont les individus, et les personnes morales, groupements d’individus réunis dans un intérêt
commun
Définition de la personnalité juridique :

La personnalité juridique se définit comme l’aptitude à être titulaire de droits ‫ حقوق‬et à être

soumis à des obligations‫واجبات‬.

La personne physique  ‫الطبيعية‬ ‫الشخصية‬


Une personne physique est un être humain doté de la personnalité juridique ‫الشخصية‬

‫القانونية‬ et qui a, à ce titre, des droits et obligations envers d'autres personnes et le reste de la

société.
Cette personnalité juridique existe dès la naissance et qui disparait avec le décès.
Traditionnellement, la personne physique est individualisée par : le Nom, état civil domicile
Une personne physique doit être majeure (sauf en cas d'émancipation avant l'âge de la
majorité) et ne pas être en incapacité partielle ou totale (mise en tutelle ou curatelle),sinon
cette capacité est exercée en son nom par un représentant légal.

La personne morale‫المعنوية‬ ‫الشخصية‬


Une personne morale est un groupement d’individus réunis dans un intérêt commun.
Par exemple, trois amis se sont associés pour créer une société de services informatiques.
Cette société est une personne morale.
On distingue deux sortes de personnes morales :
 les personnes morales de droit public qui regroupent les collectivités

publiques, les établissements publics‫العمومية‬ ‫المؤسسات‬.


 les personnes morales de droit privé sont créées par la volonté de
certains individus.
Là encore, il faut distinguer entre personne morale de droit privé à but lucratif, et personne
morale de droit privé à but non lucratif.
 La personne morale de droit privé à but lucratif a pour objectif de faire des
bénéfices.
 La personne morale de droit privé à but non lucratif poursuit un but autre que
la recherche de bénéfices, le but est de défendre les intérêts d’un groupe
d’individus.
À toute personne physique, s'attache :
Des « droits subjectifs ». Il s'agit là de prérogatives attribuées dans son intérêt et lui
permettant de jouir d'une chose, d'une valeur ou d'exiger d'autrui une prestation (par exemple :
la propriété, le droit au respect de la vie privée) ;
Des obligations envers d'autres personnes (en vertu d'un contrat de travail, par exemple) et le
reste de la Société (par exemple, l'obligation de réparer des dommages en raison d'un délit
commis).
Quelles sont les sources de droits subjectifs ?

Deux sources à prendre en considération les actes juridiques ‫القانونية‬ ‫ التصرفات‬et les faits des
actes juridiques.
Les actes juridiques :
Les actes juridiques, comportement accomplis avec la volonté de modifier une
situation juridique, il s’agit donc de comportements volontaires dont les conséquences
juridiques sont voulues Les différentes catégories d’actes juridiques.
L’acte juridique est donc l’engagement volontaire et autorisé d’une ou plusieurs
personnes, dont l’objectif de modifier une situation juridique.
On peut classer les actes juridiques en fonction du nombre de personnes impliquées
dans l’acte.
L’acte juridique peut être unilatéral : une seule personne manifeste sa volonté (le
testament, la reconnaissance d’un enfant naturel).
L’acte juridique peut être conventionnel : il formule l’accord des volontés de deux
personnes (acte juridique bilatéral) ou de plusieurs personnes (acte juridique multilatéral).

Il nécessite donc un échange de consentement ‫التوافق‬ c’est le cas du contrat (de vente, de

location, d’assurance…) ou de la convention collective (accord entre employeurs et salariés)


Un acte juridique peut prendre la forme d’un document écrit, mais l’écrit n’est pas nécessaire
pour qu’un acte juridique soit valable: il suffit du consentement des parties, sauf pour les
contrats solennels5.

Les faits des actes juridiques


Les faits juridiques sont des événements (accident de voiture, naissance…) dont les
conséquences juridiques ne sont jamais voulues, on peut les classer en deux grandes
catégories : les faits juridiques involontaires et les faits juridiques volontaires.
a. Les faits juridiques involontaires
Ce sont des événements indépendants de la volonté de l’homme.
b. Les faits juridiques volontaires
Ce sont des comportements qui ont été voulus par l’auteur (comportement
intentionnel), mais qui ont des effets juridiques que l’auteur n’a pas recherché.

5
Un contrat est appelé solennel lorsque la loi exige qu’il soit formalisé par un écrit، par exemple، le cas du contrat de vente d’un immeuble،
du contrat d’assurance.
Exercices :
Exercice 1
Parmi les personnes morales suivantes, citez celles qui sont à but lucratifs de celles à but non
lucratifs
1-Société à Responsabilité limitée(SARL), Société Anonyme (SA)
2-Syndicat
3-Association sportive

Exercice 2
Est-ce que les évènements suivants sont des faits volontaires ou involontaires ?
Evénements de la vie de l’individu : la naissance, maladie 
Evénements physiques : un orage, une inondation
Evénement sociaux : une guerre, une grève
Comportements non voulues : les événements accidentels.

Exercice3:
Mettre les termes suivants (Etat, les régions, les communes, Une société, une
association, un syndicat…Les établissements publics, universités, hôpitaux. Les collectivités
publiques) dans la case convenable.
..
Les personnes morales de droit public

Les personnes morales de droit privé

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