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-Tanger-
LA FRAUDE A L’ASSURANCE
Réalisé Par :
OURDIGHI KHAOULA
Le mal est profond car les assurés ne sont pas les seuls fraudeurs. La tricherie est partout. Elle
infeste toute la chaîne de l’assurance, de la souscription à la réalisation du sinistre. Tous les
intervenants peuvent, à un degré ou un autre, y participer : assurés, experts, réparateurs,
médecins, avocats, agents d’assurance et même salariés des compagnies d’assurance.
Une définition légale n’existe pas encore mais on peut définir La fraude à l’assurance comme un
acte volontaire commis par l’assuré en vue de tirer de son contrat d’assurance un profit
illégitime.
Il convient à cet effet de signaler que la fraude à l’assurance est une lésion entre les prestations
initialement conclues au contrat dont l’assuré supprime volontairement l’aléa de la survenance
du sinistre lui-même, et de son coût. Cette situation met en cause le critère de la bonne foi qui
est à la base de tout contrat d’assurance. Même en l’absence des statistiques marocaines en
matière de la fraude à l’assurance, il est clair que son impact n’est pas négligé, cet impact à des
répercussions directes sur l’assureur et par conséquent sur l’économie nationale
A l’instar de l’arsenal juridique français, le législateur marocain a repris les mêmes dispositions
de son homologue Français au niveau du régime juridique de la fraude. Or, le secteur des
assurances français a franchi des pas en matière de la lutte contre la fraude à l’assurance via la
mobilisation de tous les concernés, voire même la création d’une association dont le but unique
1
ATLAS MAGAZINE L’ACTUALITE DE L’ASSURANCE DANS LE MONDE , Site web : https://www.atlas-
mag.net/issue/les-assureurs-face-a-la-fraude
est la lutte contre la fraude à l’assurance. (ALFA) et se sont outillés de nouveaux mécanismes en
matière de lutte contre la fraude.
Quant au Maroc, cette lutte est limitée malheureusement aux gros sinistres en l’absence d’une
stratégie et une volonté pour entamer une démarche globale dans ce sens dont La pratique a
démontré que les assureurs marocains ne portent importance à la fraude qu’en ce qui concerne
les gros sinistres, alors que les petits même avec une fréquence importante demeurent
négligées à cause de la masse des dossiers et de la lenteur des procédures2.
Toutefois, Plusieurs institutions exercent dans le secteur des assurances au Maroc comme
instances de régulation ou de promotion. La plus importante de ces institutions est sans aucun
doute à l’Agence du Contrôle des Assurance et de la Prévoyance Sociale (ACAPS).
Pour répondre à ces questions, il sera utile d’aborder dans une première partie le cadre
juridique pour combattre la fraude au Maroc, et dans une deuxième partie l’impact de la
digitalisation.
2
THÈSE : LE CONTRAT D’ASSURANCE VIE EN DROIT COMPARE FRANCO-MAROCAIN présentée par Hicham
ELHABBOULI / UNIVERSITÉ DE RENNES 1 sous le sceau de l’Université Européenne de Bretagne pour le grade de
DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE RENNE
3
Assurance : cap sur la digitalisation, site web : https://leseco.ma/business/assurance-cap-sur-la-digitalisation.html
Partie 1 : le cadre juridique de la lutte contre la fraude a l’assurance au Maroc
Selon l’article 41 de la loi 17.99 al 1 qui édicte que « s’il y a eu dol ou fraude de l’une des parties,
l’autre partie peut en demander la nullité et réclamer, en, outre des dommages et intérêts ».
Ainsi que l’art 42 al 5 qui énonce que « si ces assurances sont contractées avec l’intention de
fraude, il est fait application des sanctions prévues au 1er al de l’article 41.
D’abord, les assurés mal intentionnés profitent du manque de communication entre les acteurs
du marché et « souscrivent à des assurances en chevauchement ». « Ils contractent une
assurance de trois mois chez une compagnie et avant son expiration, il souscrit à une autre.
Durant la période de chevauchement, ils déclarent les sinistres chez l’une et chez l’autre ».
De même, Le remboursement rapide, voire instantané, sans vérifier que le dommage a été bien
réparé par l’automobiliste, fait que certains fraudeurs profitent de la fluidité des procédures
pour mener leurs opérations.
Les compagnies, à travers leur fédération, sont donc décidées à lutter contre ce phénomène qui
a pris de l’ampleur. A ce titre, toute compagnie d’assurances devra obligatoirement vérifier si le
véhicule est déjà assuré chez une autre au moment de la souscription du contrat. Cela
permettra de mettre fin à la pratique de la période de chevauchement des contrats d’assurance.
Une autre mesure est relative à la déclaration du sinistre. Au moment du remboursement ou de
la réparation, la compagnie d’assurances ou son agent devra s'assurer que le sinistre n'a pas été
déclaré et réglé chez une autre compagnie. D’après la FMSAR, ces mesures sont pensées et
mises en place de telle sorte à ce que la qualité du service aux assurés ne soit pas altérée tout
en évitant certains types de fraude. Le déploiement de ces mesures ne prendra pas beaucoup
de temps, car il suffira à la FMSAR de permettre aux compagnies d’accéder à ces informations
sur la base de données qui existe déjà à la fédération.
C'est le décret n° 2/70/589 du 22 décembre 1778 portant sur les attributions et l'organisation
du ministère des finances qui définit cette tâche.
Son article 12 est ainsi libellé: "La Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale est
chargée de la règlementation et du Contrôle de l’activité des organismes d'assurances de
réassurances et de capitalisation Autorité de régulation du secteur des Assurances,
Actuellement cette mission est confiée à l’Agence du Contrôle des Assurance et de la
Prévoyance Sociale (ACAPS) qui est chargée du contrôle de la solvabilité des entreprises
d’assurances et de réassurance (EAR), avec pour finalité de protéger les droits des assurés et des
bénéficiaires de contrats d’assurance, et d’assurer un contrôle macro-prudentiel en
coordination avec les autres autorités du contrôle du secteur financier (Bank Al-Maghrib et
l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux). L’Autorité fixe, à cet effet, les règles
prudentielles et les règles de contrôle à travers l’élaboration des circulaires qui sont
homologuées par arrêté du Ministre chargé des Finances.
Cette autorité exerce son contrôle, conformément au code des assurances, sur les entreprises
d’assurances et de réassurance et les intermédiaires d’assurances.
Elle est chargée de l’octroi et du retrait d’agrément de ces entités, du contrôle de la solvabilité
des entreprises d’assurances et de réassurance, avec le but ultime de protéger les droits des
parties faibles au contrat d’assurance (assurés et bénéficiaires).
"Elle surveille le placement des fonds recueillis par ces organismes et contrôle leur gestion
technique et financière", "Elle veille au respect des droits des assurés et bénéficiaires de
contrats d'assurances« "Elle participe à l’élaboration de la règlementation et au contrôle des
organismes de prévoyance sociale", En instituant un contrôle sur le secteur des assurances qui
incombent à l’ACAPS, on peut se rendre compte de l'objectif recherché ,par l'Etat, à caractère
économique et social à la fois, c’est protéger les intérêts des assurés.
Ces objectifs répondent à des préoccupations à La protection de l’assuré contre les abus de
certaines compagnies d’assurances et pour rétablir une égalité contractuelle qu’un régime de
pleine liberté risque de compromettre4
4
UNIVERSITE MOHAMMED V- RABAT COURS DE DROIT DES ASSURANCES Pr. Bahya IBN KHALDOUN Année
universitaire : 2019/2020
Partie2: l’impact de la digitalisation
Chapitre 1 : l’importance de la digitalisation
La transformation digitale s’impose dans plusieurs domaines d’activité et le secteur de
l’assurance n’est pas en reste. Dans le cadre de ses efforts visant le développement et la
modernisation de l’assurance au Maroc, la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et
de réassurance (FMSAR) et l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale
(ACAPS) ont lancé une profonde réflexion visant la transformation digitale du secteur au
bénéfice des assurés et de l’ensemble de la chaîne de valeur. «Un diagnostic de la distribution
de l’assurance est en cours de réalisation. Il permettra de mieux cerner le point de départ,
d’évaluer la maturité des acteurs du secteur et de consolider les visions et les ambitions des
forces en présence», indique-t-on auprès de la FMSAR.
L'une des conséquences positives de tous ces changements dans le secteur de l'assurance est
probablement le déploiement des plateformes de gestion de contenu reposant sur l'Intelligence
Artificielle . Ces systèmes intelligents assistent les assureurs dans leur parcours de transformation
digitale et supportent leurs efforts de modernisation et d'automatisation. Et ils stimulent l'innovation.
Voici trois situations où ces plateformes facilitent le travail des agents, courtiers et employés
d'assurances :
L'un des principaux avantages d'une plateforme moderne reposant sur l’IA est d'automatiser la
détection des fraudes. Le système peut analyser la photo d'un véhicule impliqué dans un accident et
l'utiliser pour lire le numéro d'immatriculation. Il peut également comparer cette photo à d'autres
images de véhicules impliqués dans des accidents similaires, par exemple pour détecter si une photo a
déjà été utilisée dans un précédent sinistre. Car en effet, les tentatives de fraudes reposent souvent
sur des photos déjà utilisées. Et avec des milliers d'experts différents, les chances pour qu'un expert
tombe deux fois sur les mêmes images sont très faibles.
Une plateforme permet de comparer les dégâts d'un accident par rapport à une multitude de photos
et réaliser des analyses basées sur des informations précédemment récoltées. Elle permet ainsi de
prendre des décisions plus informées sur les différents aspects d'un sinistre, par exemple en le
comparant à d'autres sinistres similaires pour le même véhicule, afin de mieux estimer les dommages.
Il est également possible d'utiliser ces informations pour déterminer si le coût estimé des réparations
est en accord avec de précédents travaux ou identifier des activités suspectes au sein du réseau de
réparation.
N°3 : Connaissance des clients
Pour une compagnie d'assurance, l’avantage de disposer de toutes les informations relatives à un
client est d'optimiser les interactions avec celui-ci. C'est également un moyen de prendre des décisions
plus pertinentes ou proposer des services adaptés, basées sur une comparaison d’informations devenu possible
grâce à l’IA.
A l’ère du digital et du travail à distance, l’accès à l’information est devenu essentiel. Les technologies
modernes proposent une approche intelligente de l’information permettant de stimuler l’innovation
et permettre aux assureurs de prospérer à court et à long terme5.
Détection d’anomalie :
La détection d’anomalie est une des tendances principales dans le secteur de la cybersécurité et
offre de nombreux cas d’usage, dont la prévention des fraudes. Dans le cas de la fraude à
l’assurance, les modèles de machine learning (ML) apprennent à quoi ressemble une demande
d’indemnisation normale afin d’établir un point de référence. Une fois cette référence définie,
ils peuvent détecter les anomalies et alerter les assureurs.
Les outils d’analyse visuelle utilisent le même principe : un système de reconnaissance d’image
alimenté par l’IA examine visuellement un véhicule ou des dommages matériels à partir de
photos ou vidéos et détermine si la déclaration de dommage est exacte ou non. De même, les
outils d’analyse comportementale sont capables de détecter les comportements suspects des
clients.
Cependant, les anomalies ne veulent pas toujours dire qu’une faute a été intentionnellement
commise. Des accidents et des erreurs peuvent se produire, sans être motivés par des
intentions frauduleuses. L’IA n’est toutefois pas capable de détecter l’intention lors de la
recherche d’anomalies. Si des clients honnêtes voient leur demande bloquée car interprétée à
5
Les clés de la transformation digitale dans le secteur de l'assurance Chronique de Eric Barroca Nuxeo
Mis à jour le 09/06/20 sur : https://www.journaldunet.com/solutions/dsi/1491973-les-cles-de-la-transformation-
digitale-dans-le-secteur-de-l-assurance/
6
https://www.argusdelassurance.com/tech/comment-la-technologie-peut-aider-les-assureurs-pour-lutter-contre-
la-fraude-tribune.
tort comme une fraude par l’IA, cela peut nuire à l’expérience client et mener à la perte de
précieux clients. C’est une des raisons pour lesquelles l’intervention humaine reste nécessaire.
Blockchain7 :
La technologie blockchain a également été présentée comme la solution idéale pour lutter
contre la fraude à l’assurance. Un registre blockchain enregistre de façon permanente toutes les
transactions, sans recours à un quelconque tiers centralisateur. Toute nouvelle information
ajoutée au registre est automatique synchronisée pour tous les utilisateurs concernés. En gros,
chaque bloc est lié à un bloc précédent, et ils sont tous horodatés. Si un hacker tente d’altérer
des informations dans l’une des copies de la blockchain, celles-ci seraient rejetées par les autres
copies en raison de l’incohérence.
Toutefois, malgré l’engouement pour la blockchain dans de nombreux secteurs ces dernières
années, cette technologie a ses risques et ses limites. Les cyberattaques restent un problème
majeur : le concept de blockchain poisoning, par exemple, consiste à inonder un réseau de
données privées ou illégales afin de le rendre incompatible avec les réglementations locales et
donc inutilisable. Plus particulièrement, les pirates ont ciblé les points d’extrémité de
la blockchain pour voler des millions, comme en 2019 lorsque 40 millions de dollars de Bitcoins
ont été volés à la bourse Binance au cours d’une seule transaction.
7
https://earlymetrics.com/fr/la-technologie-pour-lutter-contre-la-fraude-a-lassurance-un-cercle-vicieux/
SOMMAIR
Partie 1 : le cadre juridique de la lutte contre la fraude a l’assurance au Maroc ......................................... 4
Chapitre 1 : la loi 17.99 portant code des assurances.............................................................................. 4
Chapitre 2 : ACAPAS, organe de contrôle ................................................................................................. 4
Partie2: l’impact de la digitalisation .............................................................................................................. 6
Chapitre 1 : l’importance de la digitalisation ............................................................................................ 6
Chapitre 2. Des moyens de détection de la fraude ................................................................................... 7
Bibliographie
Texte de loi :
Loi n° 17-99 , portant code des assurances
THÈSE :
LE CONTRAT D’ASSURANCE VIE EN DROIT COMPARE FRANCO-MAROCAIN présentée par Hicham
ELHABBOULI / UNIVERSITÉ DE RENNES 1 sous le sceau de l’Université Européenne de Bretagne pour le
grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE RENNE
UNIVERSITE MOHAMMED V- RABAT COURS DE DROIT DES ASSURANCES Pr. Bahya IBN KHALDOUN Année
universitaire : 2019/2020
Site web :
ATLAS MAGAZINE L’ACTUALITE DE L’ASSURANCE DANS LE MONDE , Site web : https://www.atlas-
mag.net/issue/les-assureurs-face-a-la-fraude
Les clés de la transformation digitale dans le secteur de l'assurance Chronique de Eric Barroca Nuxeo
Mis à jour le 09/06/20 sur : https://www.journaldunet.com/solutions/dsi/1491973-les-cles-de-la-transformation-
digitale-dans-le-secteur-de-l-assurance/
https://www.argusdelassurance.com/tech/comment-la-technologie-peut-aider-les-assureurs-pour-lutter-contre-la-
fraude-tribune.
https://earlymetrics.com/fr/la-technologie-pour-lutter-contre-la-fraude-a-lassurance-un-cercle-vicieux/