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POUR PRENDRE
LA PAROLE
EN PUBLIC
Annie Leibovitz
53 outils
clés en main
+ 3 vidéos
d’approfondissement
Suivi éditorial : Chloé Schiltz et Yaël Bourcet
Fabrication : Laura Alberola
Mise en page : Belle Page
Conception de couverture : mokmok.agency
© Dunod, 2020
11, rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-080161-9
VOUS AUSSI, AYEZ LE RÉFLEXE
Boîte à outils
5
Des outils
classés par
IMAGE DE S
dossiers ET NOTORI Une présentation
thématiques DO R visuelle de chaque outil
S S IE
Être le meilleur est bien,
car tu es le premier.
Être unique est encore mieux,
car tu es le seul. ”
Le Personal
Wilson Kanadi
33 Branding
Image de soi et notoriété
Exercices
Aujourd’hui,
à l’ère de l’individu,
Le Personal Branding ou la gestion de sa marque personnelle es
un outil de réflexion et de mise en œuvre d’actions définies visan
à contribuer à la construction de son image personnelle.
marque.
DOSSIER 5
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
gey sur le Personal Branding.
vidéo le témoignage
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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3. ?
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Des exemples,
cas ou exercices
pour approfondir
3
La Boîte à outils
DES OUTILS OPÉRATIONNELS TOUT DE SUITE
MEGA Boîte à Outils Responsable financier, 3e éd. Mind mapping, 2e éd.
C. Selmer X. Delengaigne, M.-R. Delengaigne
Agilité – 100 outils
Coordonnée par N. Van Laethem Marketing, 3e éd. Mon parcours professionnel
N. Van Laethem, B. Durand-Mégret
Manager leader – 100 outils F. Gillet-Goinard, B. Seno
Ressources Humaines, 3 éd. e
Coordonnée par P. Bélorgey, Négociation, 2e éd.
A. Haegel
N. Van Laethem Santé - Sécurité - Environnement, 3e éd. P. Stern, J. Mouton
Digital en entreprise – 100 outils F. Gillet-Goinard, C. Monar Organisation, 2e éd.
Coordonnée par C. Lejealle Speaker-conférencier B. Pommeret
C. Morlet, B. Deloupy Orthographe
MÉTIERS TPE A. Ponsonnet
Acheteur, 3 éd.
e
G. Ducret
S. Canonne, Ph. Petit Prise de décision
Assistante, 2e éd. COMPÉTENCES TRANSVERSALES J.-M. Santi, S. Mercier, O. Arnould
C. Harache, H. Tellitocci Accompagnement professionnel Réseaux sociaux, 4e éd.
Auditeur financier, 2e éd. M.-L. Barthélémy, H. Le Pennec C. Bladier
S. Boccon-Gibod, É. Vilmint Animer vos réunions Sécurité économique
Chef de produit, 2e éd. F. Gillet-Goinard, L. Maimi N. Moinet
N. Van Laethem, S. Moran Conduite du changement et de la
transformation, 2e éd. Stratégie, 3e éd.
Chef de projet, 2e éd.
J. Maes, F. Debois D. Autissier, J.M. Moutot, K. Johnson, B. Giboin
Chief Digital Officer E. Métais Stratégie Big Data
E. Métais-Wiersch, D. Autissier Créativité, 3e éd. R. Rissoan, R. Jouin
F. Debois, A. Groff, E. Chenevier
Chief Happiness Officer Stratégie digitale omnicanale
A. Motte, S. Larabi, S. Boutet Design management
C. Headley, C. Lejealle
B. Szostak, F. Lenfant
Coaching, 3e éd. Supply chain
B. Ammiar, O. Kohneh-Chahri Design thinking
E. Brunet A. Perrot, Ph. Villemus
Commercial, 3e éd.
P. Bélorgey, S. Mercier Développement durable et RSE
V. Maymo, G. Murat DÉVELOPPEMENT PERSONNEL
Communication, 4e éd.
B. Jézéquel, Ph. Gérard
Dialogue en entreprise Bien-être au travail, 2e éd.
A. Stimec, A. Benitah
Community Manager, 2e éd. C. Huet, G. Rohou, L. Thomas
Écrire pour le Web
C. Pellerin Confiance en soi
M. Gani
Comptabilité, 2e éd. A. Leibovitz
Gestion des conflits, 2 éd. e
B. Bachy
J. Salzer, A. Stimec Développement personnel
Consultant, 2e éd.
Inbound marketing et growth hacking L. Lagarde
P. Stern, J.-M. Schoettl
S. Truphème, Ph. Gastaud Efficacité professionnelle
Contrôle de gestion Innovation, 2e éd.
C. Selmer P. Bélorgey
G. Benoit-Cervantes
Création d’entreprise, 2020 Gestion du stress
Innovation managériale
C. Léger-Jarniou,G. Kalousis D. Autissier, É. Métais, J.-M. Peretti G. du Penhoat
CSE Intelligence collective Gestion du temps, 2e éd.
A.-L. Smaguine B. Arnaud, S. Caruso-Cahn P. Bélorgey
E-commerce Intelligence économique Intelligence émotionnelle, 2e éd.
C. Delabre C. Deschamps, N. Moinet C. Peres-Court, M.-E. Launet
Formateurs, 4e éd. Lean, 2e éd.
F. Bouchut, I. Cauden, F. Cuisiniez R. Demetrescoux
Marketing de soi
Management, 2e éd. Leadership, 2 éd.
e N. Van Laethem, S. Moran
P. Stern, J.-M. Schoettl J.-P. Testa, J. Lafargue, V. Tilhet-Coartet Motivation
Manager de managers Management de la relation client, 2e éd. S. Micheau-Thomazeau, L. Thomas
A. Hamayon, J. Isoré, J.-P. Testa L. Chabry, F. Gillet-Goinard, R. Jourdan Pleine conscience au travail
Micro-entrepreneur Management transversal, 2e éd. S. Labouesse, N. Van Laethem
J. Hellart, C. Selmer J.-P. Testa, B. Déroulède
Psychologie positive au travail
Publicité Marketing digital, 2 éd.e
14
DOSSIER 5 SE METTRE EN SCÈNE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
H 0̉'ıİ Éviter les mauvaises habitudes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
H 0̉'ıı L’« entrée en scène » ( avec vidéo) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
H 0̉'ıIJ Le lien avec l’auditoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
H 0̉'ıij Trouver sa voix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
H 0̉'ıĴ Le rythme et la mélodie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
H 0̉'ıĵ Les silences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
H 0̉'ıĶ L’impact par le regard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
H 0̉'ıķ La posture et l’espace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
H 0̉'IJĮ La gestuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
Annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190
Webographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
15
Préface
P
rendre la parole signifie en réalité la rendre et non pas la garder pour soi. Là réside
l’enjeu. Là commencent les complications.
Dans les méandres du verbal, du non verbal et du para verbal, on devrait se
rappeler la phrase : « On regarde celui qui parle et on l’écoute au-delà des mots. »
On s’applique alors pour que le contenu de notre discours joue son rôle explicatif mais,
hélas, maîtriser son sujet n’est pas suffisant.
C’est avec délectation et beaucoup d’intérêt que j’ai plongé dans l’ouvrage d’Annie
Leibovitz.
Son travail, riche, dense et néanmoins accessible, est le fruit de nombreuses années de
recherche et de pratique dans le domaine du développement personnel et de la pratique
théâtrale.
La structure méthodique et hautement pédagogique éclaire, surprend et nous rappelle
qu’un bon artisan doit posséder de bons outils.
Oscar Sisto
Comédien, metteur en scène, producteur
Animateur de stages pour entreprises et universités en France et au Maroc
Président du jury du Concours d éloquence de Sup de Pub,
School of Communication/INSEEC U
5
Avant-propos
P
ouvons-nous, dans notre monde actuel, échapper à la prise de parole en public ?
Prendre la parole en public est une nécessité qui prend de plus en plus de place dans l’en-
treprise, quelle que soit son activité. Ne pas s’exprimer oralement est un handicap dans
la vie personnelle, mais encore plus dans la vie professionnelle. Il s’agit d’un élément essentiel et
incontournable dans la réussite de ses projets et d’une carrière, aujourd’hui !
Dans la vie professionnelle ou associative, nous sommes des « acteurs » et nous avons des rôles
à jouer, quand nous intervenons pour faire passer nos idées, lors d’un discours, d’une conférence,
d’un exposé !
Notre objectif, lors d’un événement, est de démontrer avec brio notre expertise, de convaincre,
d’exposer un projet, de défendre un budget, de trouver des financements, de réussir un concours,
d’animer un débat, etc.
« Face au public, nous devons jouer un rôle attendu, mais rester distancié par rapport à ce rôle. »
Nous instaurons ainsi les Lois de la « Représentation » : un exercice redouté pour certains !
La pratique de l’expression orale est un combat permanent contre nos peurs les plus ancrées :
peur de l’inconnu, sentiment de terreur, désir de fuite, impressions que l’on n’y arrivera jamais…
La peur de parler en public est une des phobies les plus répandues avec 55 % de la population qui
se disent concernés*.
6
Pourtant, chacun à son niveau peut y parvenir et prendre confiance en lui ou en elle. La prise de
parole en public est le moyen le plus efficace de surmonter sa timidité, de maîtriser son émotivité,
d’adopter une mentalité de vainqueur, et de développer ses qualités. L’apprentissage de l’expression
orale se révèle être une clé de la transformation de la personnalité !
Parler devant un auditoire nous « met à nu », oblige l’individu à se dominer, à maîtriser son image et
son message, à gérer son stress et relativiser ses émotions.
Réussir une intervention, c’est intéresser ses auditeurs et laisser une trace durable dans leur
mémoire ! Pour réussir sa prise de parole, la maîtrise du contenu est essentielle, mais insuffisante.
Une communication efficace ne repose pas seulement sur une bonne connaissance du sujet…
« Parler en public est aussi une activité physique, un sport ! » Les anciens avaient bien marqué l’im-
portance de ce qu’ils appelaient « l’éloquence du corps » pour s’imposer à un auditoire. Nous parlons
avec autre chose que des mots : « Parler met en jeu le corps et le corps façonne la parole » !
z De quoi est constitué le magnétisme de l’orateur dès ses premières paroles ? Est-ce la voix ?
z Comment se préparer ?
7
Témoignages
sur les accompagnements
en prise de parole en public
Formations en groupe
Cette formation à la prise de parole en public m’a permis de prendre contact avec des potentialités
et des ressources jusqu’alors ignorées et me laisse penser qu’il y a un champ inexploité en moi-même.
J’ai aussi et surtout compris « qu’interpréter », c’est en réalité entrer en contact avec ses propres
ressources et non jouer un rôle.
Evelyne (Cheffe de projet)
Ces deux journées de formation m’ont fait le plus grand bien. J’aborde aujourd’hui les choses avec plus
de recul et de philosophie. L’atelier théâtre fût un moment fort et j’ai fait suivre les petites astuces de la
formatrice pour transmettre la Zen-attitude.
Daniel (DRH)
Théâtraliser n’est pas artificiel. C’est une façon amusante de faire émerger l’essentiel et l’authenticité.
Cela permet de progresser sur la conscience et la connaissance de soi, et de trouver une certaine liberté.
Bernard (Conseiller financier)
Comme je sais que tu vois beaucoup de monde et que tu ne peux pas te rappeler de toutes les personnes
que tu formes, petit rappel sur ma personne : timide à vouloir me cacher derrière une table, un tableau,
un bureau, avec un manque de confiance en moi terrible… Je souhaitais faire cette formation car j’avais
précisé que j’organisais en octobre une journée départementale et que de fait, je n’allais pas échapper
à une présentation. Cette journée a eu lieu hier et je voulais te faire un retour. Merci pour tous ces
conseils donnés, pour cet enseignement de qualité car j’ai appris à surmonter cette peur, ce stress, cette
angoisse. J’ai pu mettre à profit cette formation en écoutant mes petites voix intérieures (respire, ton
ancrage, ton intonation et ton débit, positive, confiance en toi). J’ai réussi mon intervention et j’en suis
fière. Encore un grand merci pour tous ces enseignements qui, pour ma part, m’ont et continueront à me
servir. Oui, la machine est lancée “que pour du plaisir”.
Valérie (Responsable de département)
Chère coach, je tenais à vous faire partager à froid mes mises en application ! J’animais un groupe la
semaine dernière, et voilà le résultat des courses… enfin non justement… ce n’était plus la course ! Mais
une sérénité retrouvée, j’ai « tutoyé » le goût de prendre son temps et de peser mes mots, une décou-
verte apaisante (je respire enfin !) mais également, à ma grande surprise, très amusante, laissant plus
d’espace à la curiosité des stagiaires ! Quant à ma « bougeotte », je pense l’avoir atténuée ! Mais ma prise
de conscience est bien là ! J’ai expérimenté également « la souplesse de l’arbre », réagissant beaucoup
moins au « non verbal » de mon public, brouillant alors beaucoup moins le message ! Et question de finir
en beauté : un réel plaisir en ENTRÉE et SORTIE (comprendre introduction et conclusion) ! En effet, dimi-
nuant la quantité, je peux dès lors me consacrer à ces rituels et satisfaire ainsi le lien si important
à mes yeux ! Encore merci pour tout et au grand plaisir de vous revoir.
Emmanuelle (Consultante formatrice)
8
Je pense que vous ne devez pas vous rappeler de moi ! J’ai participé à une formation de prise de parole en
public où nous avions eu la chance de vous avoir comme intervenante. Aujourd’hui, devenu Député de la
République, je souhaitais vous faire ce petit clin d’œil, preuve que notre rencontre a sans doute contribué
à ce tournant de ma carrière politique.
Philippe (Député)
Cette formation m’a permis de prendre conscience qu’il est normal d’avoir le trac avant une prise de parole.
Grâce aux techniques utilisées par les acteurs et les chanteurs, j’ai désormais les outils pour le vaincre
et mieux le maîtriser. Il fallait y penser ! Deuxième enseignement : l’aisance orale révèle notre degré de
confiance en soi et ça se travaille ! Grâce aux nombreux exercices pratiques et mises en situation, j’ai pris
conscience des leviers qui vont me permettre de la renforcer. Troisième enseignement : l’essentiel n’est
pas dans les mots ! La communication passe avant tout par le non-verbal : la posture, le regard, mais
aussi par la voix, ses intonations, ses résonateurs, ses silences, le rythme du discours… Grâce à un travail
basé sur la voix, le regard et l’ancrage dans le sol, j’ai découvert des outils sur lesquels m’appuyer pour
optimiser l’impact de ma communication. Merci et bravo pour tout cela. Une formation incontournable
pour chacun… dès lors que l’échange et la communication font partie de votre quotidien.
Une formation purement géniale et adaptée !
Natacha (Directrice de projet)
Coachings individuels
J’ai, au cours de nos séances avec Annie, fait le point d’abord sur mes expériences réussies. Travail qui m’a
aidé à me projeter dans une visualisation positive de ma future prise de parole en public et qui a boosté
ma confiance en moi. J’ai ensuite réfléchi et analysé mon stress et son fonctionnement grâce au ques-
tionnement et outils d’Annie. J’ai pu décrypter comment j’étais moi-même capable d’augmenter mon
niveau de stress en me mettant des injonctions (mes drivers : dépêche-toi, sois parfaite, fais plaisir) que
finalement personne ne me demandait. Cette prise de conscience m’a permis ensuite de dédramatiser
et de m’autoriser à ne pas être conforme à mon fonctionnement habituel. J’ai travaillé ces permissions
avec Annie lors de ma préparation physique à la prise de parole en public. J’ai fait attention à prendre mon
temps (à respirer, à m’ancrer, à poser ma voix) à être simple (travail sur le fond de mon discours, avec des
images fortes et des phrases simples) à soutenir mon argumentation même si elle ne fait pas l’adhésion
de 100 % du public (parler avec conviction sans flancher). Je suis allée rechercher au fond de moi ce que je
souhaitais transmettre, et j’ai donc réveillé des émotions un peu enfouies, qui m’ont aidée à incarner mon
discours. Ces quelques séances m’ont permis de me sentir alignée à mon discours, aussi bien dans
mon texte que dans mon corps et mon intonation. Merci Annie de m’avoir accompagnée sur ce chemin !
Isaure DB (Coach junior)
Un de mes collaborateurs m’a appelée ce soir et spontanément m’a parlé de la réunion de cet après-midi
en me disant qu’il m’avait trouvée très différente, très zen, très sereine, moins « speed » que d’habitude
et qu’il trouvait même que mon timbre de voix avait changé !!!! Il m’a demandé si d’autres personnes
m’avaient fait la remarque parce que pour lui, le changement était « flagrant » ! Incroyable !!!!! Quelle
satisfaction de savoir que le changement a été perçu de façon aussi évidente au point d’amener une
personne de mon équipe à vouloir me faire part de sa satisfaction et échanger avec moi sur le sujet !
Maryse R. (Responsable région)
9
Remerciements
Mes remerciements vont :
À toutes celles et ceux qui m’ont fait confiance, qui ont cru en moi, m’ont inspirée, motivée et
donné des ailes pour avancer !
Aux centaines de participants à mes formations, avec qui je continue d’apprendre jour après
jour ;
À mes clients, à mes partenaires ;
Aux personnes que j’ai accompagnées de façon individuelle et/ou collective ;
En fait, à toutes les personnes avec qui j’ai vécu et expérimenté ces différents outils et qui
alimentent régulièrement mes expériences, mes réflexions, mes actions.
À l’équipe DUNOD et tout particulièrement Chloé Schiltz pour la confiance qu’elle continue de
m’accorder en me chargeant de la rédaction de ce nouvel ouvrage.
À Oscar Sisto, qui a été mon professeur de théâtre et metteur en scène, pour qui je souhaite
avoir une mention particulière.
Il est sans doute la personne qui m’a le plus inspirée, qui m’a fait me découvrir et vivre toutes ces
expériences du théâtre, de la scène, du public, de la connaissance de soi et des autres, durant
de très nombreuses années, aussi bien en cours de théâtre qu’en préparation de spectacles et
d’événements.
À ma famille et amis pour leurs encouragements et soutien tout au long de l’écriture de ce livre.
Enfin, merci à vous, chers lecteurs à qui je souhaite que cet ouvrage apporte des réponses
pratiques, des outils d’aide, et vous donne envie de vous dépasser et de prendre du plaisir à
prendre la parole en public !
10
Quelle conscience
avez-vous de vous,
en tant qu’intervenant ?
Dossier 2 – Préparer son intervention
Jamais Parfois Souvent Toujours
Total
0 point 1 point 2 points 3 points
1 Vous déterminez systématiquement votre objectif
2 Vous rédigez votre introduction et votre conclusion
Vous construisez vos exemples, messages clés,
3
arguments
11
Dossier 5 – Se mettre en scène
Jamais Parfois Souvent Toujours
Total
0 point 1 point 2 points 3 points
Vous savez utiliser consciemment vos différents
10 moyens d’expression : regard, gestuelle, voix,
posture…
Vous prenez le temps de vous positionner et
11
d’inspirer avant de démarrer votre prise de parole
Vous utilisez les silences pour donner de l’impact à
12
votre message, et/ou créer du suspens
Résultat
Pour chaque question, notez le nombre de points comme indiqué :
z jamais : 0 point
z parfois : 1 point
z souvent : 2 points
z toujours : 3 points
Puis additionnez les points par dossier dans la colonne de droite (total). Votre total par dossier
est compris entre 0 et 9. Reportez ensuite vos résultats sur les axes du diagramme en étoile.
12
Dossier 2
Préparer son intervention
10
9
8
Dossier 7 7 Dossier 3
Gérer un workshop 6 Apprivoiser son trac
5
4
10
10
9
9
8
8
7
7
6
6
5
5
4
4
3
3
2
2
1
1
0
1
1
2
1
2
3
3
4
2
4
5
5
6
3 6
7
8
4 7
9
8
10
9
5
10
6
Dossier 6 Dossier 4
7
Vitaliser votre Se décontracter
8
communication et s’entraîner
9
10
Dossier 5
Se mettre en scène
Ce diagramme en étoile vous donne un visuel qui vous permet de voir quels sont vos points forts
et ceux à développer en fonction de votre actualité, de vos envies, de votre priorité.
Vous pouvez ainsi vous donner des axes de travail en approfondissant et en vous entraînant
sur certains thèmes, vous nourrir de vos points forts pour continuer à les consolider, noter vos
points clés pour alimenter votre réflexion, votre expérience et votre pratique.
13
DO
1 E R
QUEL TYPE
D’INTERVENTION ?
SS I
La représentation est un élément essentiel
de la communication.
Claude Lelouch
16
Q
uelle que soit la figure de style choisie, le doit durer l’intervention ? Quel est mon fil rouge ?
simple fait d’être devant un public vous Comment sécuriser mon auditoire et me rassurer
met dans une situation de « représenta- moi-même ?
tion », c’est-à-dire avoir à interpréter un texte, que
ce soit un exposé à vocation pédagogique, un cours Créer du lien pour donner du sens
magistral, une présentation orale d’un travail ou La force de l’orateur(-rice) est de considérer son
d’une recherche, un développement explicatif d’une public comme une seule personne afin de créer un
analyse, un oral d’examen, un discours officiel… climat d’intimité. Si le public s’est déplacé, c’est qu’il
a envie d’entendre ce que vous avez à dire : montrez
Mener une réflexion votre professionnalisme et votre expérience,
Mener une réflexion pour se préparer à expli- intégrez-les plus souvent à votre discours, touchez
l’âme des personnes présentes, faites-leur oublier
quer une idée nouvelle et percutante est essen-
le temps. Dès le début de votre intervention, rendez
tiel. Qu’est-ce que je veux dire ? Quel est mon
ce qui est formel en « informel ». Faites comprendre
message principal ? Quelle est la priorité parmi les
que vous souhaitez intégrer votre auditoire, lui faire
informations à délivrer ? Dois-je faire passer un
une place !
message à caractère plutôt officiel ? Quel est mon
Évidemment, cela peut varier en fonction du format
objectif ? Informer, convaincre, sensibiliser, motiver,
de votre prise de parole. Même s’il s’agit d’un mono-
rassurer, célébrer, faire agir… ? À qui est-ce que je logue, vous pourrez faire en sorte que l’auditoire le
veux m’adresser ? Qu’est-ce que je veux que mon vive comme un dialogue, et garder une vivacité et
public ressente, retienne, fasse ? Qu’est-ce que un dynamisme indispensable à une prise de parole
mon auditoire connaît déjà du sujet ? Qu’attend efficace.
de moi l’auditoire ? Les personnes présentes La priorité pour captiver votre auditoire est de
ont-elles besoin d’entendre mon positionnement tisser un lien avec votre public pour qu’il capte votre
sur un sujet précis ou tout simplement acquérir message et qu’il se souvienne de vous et de
des connaissances sur un sujet ? Combien de temps votre prise de parole.
Les outils
1 Le discours 18
2 La conférence 20
3 L’exposé 22
4 Le workshop 26
17
Outil
1 Le discours
ai lle Cour
méd s mag
e prix/ istra
ise d l
Rem
n
Discour ex ame
s politi o ra l d’un
d
que Gran
Disc
ccue
il ours
s d ’ a de r
our eme
Disc rcie
m ent
18
QUEL TYPE D’INTERVENTION ?
les références ou les citations, ou l’usage d’un
POURQUOI L’UTILISER ?
vocabulaire trop technique, trop politique, trop
administratif, ne peut que nuire à la fluidité dans
Objectif
la transmission du message.
z Faire passer des éléments d’information sur un 5. Combien de temps doit durer le discours ?
sujet donné. 6. Quel est mon fil rouge ? (Voir outil 6.)
z Faire passer des propos sans chercher à appro- z Notez toutes les idées qui vous viennent pour ne
DOSSIER 1
Discours de remise de médaille, discours politique, sera une reprise de votre introduction. Les deux
cours magistral, grand oral d’un examen… doivent être brèves et impactantes.
Dans le langage quotidien, un discours est un z Trouvez les bons arguments pour convaincre
niquer ou d’exposer quelque chose, mais aussi de 7. Quelles métaphores et quels exemples utiliser
persuader (source : lesdefinitions.fr). pour mettre ces concepts à la portée de mon audi-
L’orateur(-rice) se fait le/la porteur(-euse) d’un toire ? (Voir outil 48.)
seul et unique message principal sans forcément
avoir besoin d’une très grande technicité. Les Méthodologie et conseils
personnes présentes sont généralement là pour Le discours ne sera pas fait pour être dit devant un
entendre le positionnement de l’orateur(-rice) sur auditoire, mais à un auditoire. Vous pouvez mettre
un sujet précis. Ils sont en attente d’une réponse à en valeur votre discours en utilisant des formules et
leur(s) interrogation(s). images verbales qui éveillent l’imagination, en utili-
sant des métaphores (voir outil 48), voire de l’hu-
mour. Surtout, démarrez par une attaque originale
COMMENT L’UTILISER ?
qui donne envie au public de vous suivre !
Étapes
Mener une réflexion pour se préparer à expliquer
une idée nouvelle et percutante est essentiel.
1. Qu’est-ce que je veux dire ? Quel est mon Avant de vous lancer…
message principal ?
2. Quel est mon objectif ? Informer, convaincre, √ Pensez à utiliser des verbes d’action pour
sensibiliser, motiver, rassurer, célébrer, faire agir… ? rendre le discours dynamique et attractif.
3. Qu’est-ce que je veux que mon public ressente,
√ Utilisez un langage positif et rassurant.
retienne, fasse ?
4. Qu’est-ce que mon auditoire connaît déjà du √ Proscrivez le jargon qui tue le discours,
sujet ? noie les idées et embrouille le message et
z Son degré de connaissance sur le sujet ; les auditeurs.
z son adhésion ou ses freins au projet, au thème
√ Gardez en tête que le discours ne laisse
abordé ; pas place à un débat.
z sa disponibilité (habitude ou non des longs
19
Outil
2 La conférence
20
QUEL TYPE D’INTERVENTION ?
se sent alors lié par l’émotion et cela le rend plus
POURQUOI L’UTILISER ?
dynamique.
« Le moyen le plus efficace de l’intégrer est de
Objectif
trouver une anecdote qui va représenter le plus
z Créer et favoriser la réflexion et des rencontres. clairement ce que vous voulez dire, et structurer
z Transmettre son savoir sur un mode descendant. votre propos autour de celle-ci. Le plus important
est que cette histoire soit authentique, même si
Contexte
elle est scénarisée. »
« Une conférence est un processus. L’idée, c’est de 4. Incarner votre message
prendre le spectateur là où il se trouve et de l’inciter « Comme au théâtre, toute l’attitude doit être
à vous suivre dans un endroit qu’il ne connaît pas. travaillée pour mettre à l’aise l’auditoire et accro-
Et cela nécessite de sécuriser l’itinéraire, pas à pas,
DOSSIER 1
cher son attention. Construisez-vous un person-
pour ne pas perdre le chemin. » (Source : TED) nage sur scène en modulant sa posture et sa voix
(voir outils 35 et 39). Pour que cela paraisse naturel,
COMMENT L’UTILISER ? ce n’est pas de l’improvisation, mais plutôt de la
ré-improvisation. » (Voir outil 44.)
5. Répéter, répéter et encore répéter
Étapes
Il sera indispensable de prendre le temps de répéter
Prenons les exemples des grands orateurs (voir outil 31). Raconter l’histoire (à voix haute) vous
des conférences TED et analysés par Didier permet de rendre votre récit cohérent et d’avoir
Chambaretaud. conscience de la durée de votre intervention.
1. Commencer par identifier pour quelle raison Paradoxalement, plus vous vous entraînez, mieux
vous réalisez cette présentation vous adaptez les mots choisis et plus cela paraîtra
Quel intérêt a cette démonstration pour votre public ? improvisé.
Posez-vous les bonnes questions pour vous aider à
trouver votre fil conducteur. Est-ce que le sujet me Méthodologie et conseils
passionne ? Suscite-t-il la curiosité ? Apportera-t-il
Vous pouvez envisager de définir d’abord une idée
quelque chose aux spectateurs ? Suis-je réellement
par ce qu’elle n’est pas, et ensuite développer le
capable d’expliquer tout ça dans le temps imparti,
positif. Vous facilitez ainsi le travail de votre public,
en trouvant des exemples adéquats ? Ai-je suffi-
qui appréhende mieux ce que vous avez en tête.
samment de crédibilité pour m’attaquer à ce sujet ?
Exemple : « Je ne vous dis pas qu’en utilisant les
Comment résumer mon sujet en quinze mots pour
approches de l’art théâtral vous allez devenir comé-
éveiller suffisamment l’intérêt ?
dien, mais que vous allez tirer profit des techniques
« Ce fil rouge est à avancer dès les premières
qui vous permettent de vous exprimer et d’être
minutes de votre discours, pour accrocher l’atten-
convaincant(e). »
tion de son auditoire. »
2. Continuer par la fin
Rédigez votre conclusion dès le début de votre
travail de préparation, afin d’avoir en tête le dernier
message que vous voudrez faire passer dans votre
Avant de vous lancer…
conclusion.
« Ce seront les mots dont se souviendra le public √ Prévoyez de « soutenir » la conférence
avec un support visuel en images.
en partant, tout simplement parce qu’ils sont les
derniers ! » √ Le jargon est à proscrire ou si vous
3. Trouver l’anecdote qui fait mouche l’utilisez, pensez à le définir (les termes
Le « storytelling » est une technique qui permet « barbares » ou acronyme non identifiés
de mettre en récit son propos en le racontant peuvent faire décrocher les spectateurs).
sous forme d’une histoire (voir outil 47). Le public
21
Outil
3 L’exposé
En quelques mots
La parole est une
Un exposé est en général une présentation orale d’un travail, un déve-
sorte de tableau dont la
loppement explicatif d’une analyse, consistant à exposer de façon
pensée est l’original.
ordonnée et développée des éléments d’information sur un sujet
D. Diderot précis. C’est souvent passer d’un travail écrit à une communication
orale. Cela demande donc de définir la priorité des informations à déli-
vrer : est-ce impératif ou juste intéressant ? L’assistance est souvent
restreinte et la force de l’orateur(-rice) est de la considérer comme
une seule personne afin de créer un climat d’intimité.
22
QUEL TYPE D’INTERVENTION ?
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
4 1
z Informer, expliciter, argumenter.
z Entraîner un positionnement du public. Positionnement Sens
Contexte
Les 3 niveaux d’intervention quand on expose
1. Informer : donner du contenu théorique et tech-
nique sur le thème de l’exposé. 3 2
DOSSIER 1
2. Expliciter : nommer et rendre clair tout ce qui
peut être implicite ou confus. Contenu Structure
3. Argumenter : « vendre » l’exposé, c’est-à-dire en
montrer l’intérêt ou en faire découvrir l’intérêt. Par
exemple, faire des liens entre tel point de contenu,
son utilisation concrète et ses avantages pour
l’auditoire.
Méthodologie et conseils
COMMENT L’UTILISER ? z Crédibilisez les informations que vous donnez :
indiquez vos sources, distinguez les faits des
Étapes hypothèses et des opinions.
z Mettez vos informations à la portée de votre
1. Dans le cadre d’une réunion d’information, tout
auditoire en les illustrant par des exemples.
exposé doit :
z Avoir un sens par rapport aux objectifs de la
réunion.
z Avoir une structure qui répond autant à la spécifi-
23
Suite
outil 3 L’exposé
24
QUEL TYPE D’INTERVENTION ?
Pour aller plus loin
LE PROCÉDÉ
SES INCONVÉNIENTS SES AVANTAGES
DOSSIER 1
ŷ Pas de contact avec l’auditoire
ŷ Monotonie
ŷ Perte de spontanéité Sécurité apparente pour celui qui parle
1
ŷ Débit inadapté
ŷ Pas d’adaptation à l’auditoire
Lire son texte
(Sauf si le texte est préparé et répété
en lecture vivante ; voir outil 50)
4
Il faut avoir préparé efficacement Sécurité
le plan-notes Spontanéité
Improviser Adaptation à l’auditoire
avec préparation Souplesse de l’intervention
25
Outil
4 Le workshop
En quelques mots
Lorsque deux forces
Un workshop est un atelier à la fois convivial et professionnel lors
sont jointes, leur
duquel un travail collectif est mené sur un sujet. Chacun apporte son
efficacité est double.
expertise, son expérience, son point de vue, un savoir particulier, qu’il
Isaac Newton partage avec l’ensemble du groupe, afin de construire des projets.
Un(e) animateur(-rice) est désigné(e). Chaque participant(e) doit
être acteur(-rice) et non spectateur(-rice). Le sujet et l’objectif sont
définis à l’avance par les organisateurs. Ce genre d’événement est
organisé par des entreprises pour des salariés de différents pôles ou
par de grandes organisations.
26
QUEL TYPE D’INTERVENTION ?
2. Déterminer la cible et le nombre de participants
POURQUOI L’UTILISER ?
Un workshop qui fonctionne de façon optimale
comprend entre 6 et 10 personnes. Le ciblage des
Objectif
collaborateurs permet de déterminer les attentes
z Trouver des idées et solutions en s’appuyant sur et les axes de travail. Il est également recom-
la capacité créative d’un groupe. mandé de faire des sous-groupes de travail de 3 ou
z Tirer profit de l’expertise collective d’une équipe. 4 personnes. Cela permet à chaque personne de
z Former, en faisant pratiquer les participants. s’exprimer plus facilement et d’avoir des échanges
souvent plus approfondis et plus riches. Chacun
Contexte peut alors cultiver ses ressources en faisant
Le travail en groupe génère généralement des avancer le sujet à traiter et développer ou explorer
DOSSIER 1
échanges d’idées et de solutions qui stimulent la de nouvelles pistes de travail.
créativité et l’innovation. Cela permet d’explorer
plusieurs aspects d’un sujet ou d’un problème avec Méthodologie et conseils
des prismes différents et autorise parfois à expéri- Ces ateliers créatifs commencent généralement
menter une nouvelle pratique. Le groupe se sent par une animation ludique qui va dynamiser les
concerné, impliqué et responsable des produc- personnes, les aider à se vider des pensées contrai-
tions issues de l’atelier. Un(e) représentant(e) du gnantes dans un premier temps en se concentrant
groupe ou sous-groupe peut par la suite présenter sur le jeu et à lâcher prise.
la synthèse de l’atelier. Cette dynamique collective Cette amorce de travail se nomme « brise-glace »
favorise la collaboration constructive à travers un ou « icebreaker ». Son objectif principal est que les
consensus et développe ainsi la coopération. participants puissent mieux se connaître rapide-
ment, sous un autre angle et de faire en sorte que
chacun s’implique, nouant ainsi des liens et encou-
COMMENT L’UTILISER ?
rageant la créativité.
Étapes
1. Définir les objectifs du workshop
z Quel est le but de cet atelier ? Qu’est-ce que vous Suite outil 4
en attendez ? Quels seront vos axes de travail
et les points à aborder ? Quelle problématique
y sera abordée ? Qui dois-je faire participer ?
(Choisissez des personnes proches du thème
en tant qu’experts ou pratiquants.) Comment
mettre en place un environnement de travail
agréable ? Que doivent en retirer les partici- Avant de vous lancer…
pants ? Avec quel bagage doivent-ils ressortir ?
z Vous pouvez demander à vos collaborateurs de √ Si le workshop dépasse 1 heure, prévoyez
contribuer à l’élaboration de l’événement, en des pauses régulières pour garder le
leur proposant quelques thématiques que vous groupe productif.
pensez aborder. Ils peuvent ainsi réfléchir de leur
√ Gardez en tête qu’un workshop ne doit
côté à des idées et expertises à partager avec le explorer qu’une seule problématique, qui
groupe. sert un seul objectif bien défini.
z Vous pouvez également choisir en amont s’il faut
organiser un ou plusieurs workshops, et inviter √ Le côté ludique n’est pas une perte de
temps, mais un investissement et un grain
les participants en fonction des objectifs et du
d’énergie et de créativité.
contenu.
27
Suite
outil 4 Le workshop
Il peut être utile de garder une trace écrite des (environ 3 à 3 h 30)
thèmes abordés pendant l’atelier et d’en envoyer Les sujets peuvent être travaillés plus en profon-
un compte-rendu à l’ensemble des personnes deur et plusieurs aspects peuvent être traités.
présentes. En faisant cela, vous créez également Chaque partie peut faire l’objet d’un atelier « court ».
un terreau pour de nouvelles idées. L’animateur(-rice) doit reformuler et réguler.
28
QUEL TYPE D’INTERVENTION ?
EXEMPLE
DOSSIER 1
la première fois, il est probable que le bâton
commence à se déplacer vers le haut plutôt
Durée de la séance
que vers le bas ! C’est en effet comme un bâton
20 minutes : Consignes et présentation (5 minutes) d’hélium !
+ Travail de groupe (10 minutes) + Débriefing z Ceci mène habituellement à une surprise et c’est
(5 minutes). le moment où chacun devient plus intéressé par
cet exercice a priori simple.
Objectif
Descendre le bâton ensemble à terre. Conseils
Encouragez le groupe à faire preuve de patience
Matériel nécessaire z
29
DO
2 E R
PRÉPARER SON
INTERVENTION
SS I
L’homme qui déplace une montagne commence
par déplacer les petites pierres.
Confucius
Succès
Étape 3
Étape 2
Étape 1
30
S
elon vos objectifs, vous allez construire z Les arguments s’enchaînent de manière logique,
votre fil conducteur autour de messages tout en gardant les arguments les plus percu-
forts afin de relier les idées développées et tants pour la fin, afin de laisser une trace dans la
d’assurer la cohérence de vos propos. Cette prépa- mémoire des auditeurs.
ration en amont pour structurer votre présentation z Vous pouvez aussi imaginer de commencer par
est la clé de la réussite. employer une contre-argumentation, afin de
réfuter les arguments, avant de les transformer
Comment préparer son intervention en avantages (voir outil 42), et ensuite déve-
z Quels messages souhaitez-vous transmettre ? lopper votre thèse personnelle.
z Quel est votre fil rouge ? z La phrase finale du discours doit emporter
z Quelles métaphores et quels exemples utiliserez- l’adhésion de l’audiance : elle peut surprendre
vous pour mettre vos messages à la portée de ou bien provoquer une émotion… Dans cette
votre auditoire ? optique, il est possible d’utiliser une citation, une
z Comment allez-vous présenter vos slides ? métaphore, un visuel, un conseil…
Les outils
31
Outil Déterminer son
5 objectif et ses
intentions
En quelques mots
Il n’est pas de vent
Déterminez votre objectif ! Pourquoi souhaitez-vous prendre la
favorable pour celui qui
parole ? Vous êtes-vous déjà posé la question ?
ne sait pas où il va !
En fait, quel est votre objectif principal ? Est-ce pour faire passer une
Sénèque idée, transmettre un savoir faire, faire une démonstration, vendre un
produit ou un service ? De multiples objectifs peuvent exister, même si
la plupart du temps, il s’agit d’informer, de convaincre, ou de persuader.
L’objectif de votre prise de parole détermine à la fois la structure de
votre propos, mais aussi le ton que vous allez utiliser, ainsi que les
techniques que vous choisirez pour illustrer votre message.
32
PRÉPARER SON INTERVENTION
une prise de conscience, lui montrer son intérêt, la
POURQUOI L’UTILISER ?
satisfaction de ses besoins personnels ou profes-
sionnels. Utilisez le « vous ».
Objectif
4. Persuader
z Savoir où vous allez et comment y aller. La Rochefoucauld disait : « L’homme le plus simple
z Inciter l’auditoire à vous écouter. qui a de la passion persuade mieux que le plus
z Faire adhérer le public à votre propos. éloquent qui n’en a point ! » Persuader consiste
à donner de l’inspiration à ceux qui écoutent.
Contexte En s’engageant personnellement, avec force,
Il est important de présenter à l’auditoire vos conviction, en prenant un exemple qui touche le
objectifs avant de développer vos idées, afin de cœur, en faisant appel à leurs émotions, en parta-
le rassurer et de l’aider à organiser lui-même les geant avec eux vos propres ressentis. Utilisez le
DOSSIER 2
informations. Fournir un cadre donne au public une « nous ».
image d’expert de l’orateur(-rice) qui va délivrer son 5. Entraîner à l’action
expérience, son savoir. Exemple : « Mon intention À quelles actions souhaitez-vous entraîner les
est de vous sensibiliser à prendre la parole en public personnes ? Que souhaitez-vous déclencher ? Un
et de vous persuader que vous aussi, vous avez rendez-vous, une recommandation, une visite de
toutes les ressources pour le faire ! » votre site Internet, la lecture de vos articles, l’achat
de vos ouvrages… ?
33
Outil Structurer son
6
intervention
Si je n’avais
qu’une heure pour En quelques mots
entreprendre une Comme nous l’avons vu, quand on prend la parole en public, la
action, j’analyserais première question à se poser est : « Quel est le message que je veux
la situation pendant faire passer ? » Une intervention réussie est un message clair, court
quarante-cinq et efficace. À vouloir trop en dire, vous risquez de passer à côté du
minutes. message essentiel. Il n’existe pas véritablement de plan type pour
Einstein une intervention orale. À vous de construire le vôtre, en respectant
certaines règles d’or et en vous préparant un conducteur et son
minutage.
La préparation du fond de votre intervention ainsi que sa structure
est une étape qui vous permettra de poser les premières pierres et
vous donnera une base solide pour travailler la suite.
UN ITINÉRAIRE STRUCTURÉ
Idée 2 Idée 3
30 mn
15 mn
45 mn
Idée 1
Départ
Conclusion Arrivée
Introduction
Points de
passage
obligés
34
PRÉPARER SON INTERVENTION
Elle obéit à trois nécessités : que le public
POURQUOI L’UTILISER ?
comprenne que la réunion touche à sa fin, qu’il
constate que vous avez fait le tour de la ques-
Objectif tion et qu’il retienne l’essentiel de votre message.
z Faire adhérer l’auditoire au message (et le Attention à bien respecter le minutage !
pousser à agir le cas échéant). Il existe plusieurs façons de terminer une présenta-
z Produire un impact mémorable. tion et d’ancrer intellectuellement et émotionnelle-
z Se sentir soi-même rassuré et confiant. ment le message :
z revenir sur les points importants du message et
Contexte reformuler les arguments majeurs ;
Veillez à prévoir quel format vous souhaitez établir : z reprendre une citation ;
DOSSIER 2
vous des questions après chaque partie de votre z montrer un élément visuel ;
35
Suite
outil 6 Structurer son intervention
Fiche conducteur
Préparez une fiche qui vous servira de synopsis pour l’ensemble de votre intervention.
DOSSIER 2
(votre chemin parcouru)
que vous allez défendre
ŷƚ Quoi ? : précisez le plan de votre ensuite. N°
intervention OU
ŷƚ Expliquez le bénéfice que retirera
Introduc- Une question
l’auditoire
« Comment … ? » 10 minutes
tion
« Vous vous demandez N°
certainement pourquoi… ? »
OU
Ouverture humoristique
OU N°
Des personnages en situation
(mini sketch)
> Maintenant que vous avez votre synopsis, vous pouvez prévoir également trois fiches
numérotées qui reprendront les trois grandes parties : introduction, développement,
conclusion, avec un peu plus de détails.
37
Outil Éviter les pièges
7
de langage
En quelques mots
Le vocabulaire est un À l’oral, votre objectif est de créer un climat positif et une bonne image
riche pâturage de mots. de vous-même. Il est indispensable de supprimer de votre langage
Homère
certaines expressions qui risquent de déclencher chez l’auditoire des
réflexes négatifs. Adaptez le vocabulaire à votre public. Privilégiez la
simplicité et la concision afin que votre discours soit clair et correcte-
ment compris. Pour créer un discours dynamique et compréhensible,
ponctuez régulièrement vos phrases par des points ou des virgules et
privilégiez la forme active. Optez pour des structures grammaticales
simples et utilisez le temps de l’action, le présent, afin d’inciter le public
à être dans le moment présent avec vous !
En fait
Pour le coup
Voilà
Après, …
Genre En vrai
38
PRÉPARER SON INTERVENTION
« Toujours ; Jamais ; Ils sont tous… »
POURQUOI L’UTILISER ?
z Le « on », reflet d’un manque d’affirmation de soi.
DOSSIER 2
tif(-ve) ! Pensez également à relancer régulièrement
l’attention en laissant un « silence respiré » entre « excuses » injustifiées qui abaissent inutilement
deux phrases pour susciter l’écoute du public. l’intervenant(e) : « Je m’excuse, je ne suis pas un
très bon orateur ; Pardonnez-moi, je n’ai pas l’ha-
bitude ; J’espère que cela vous a intéressé… »
COMMENT L’UTILISER ?
Eliminer complètement les mots catastrophe :
Étapes z Les mots « catastrophe » : « N’ayez aucune
inquiétude/crainte ; Il n’y a pas de souci / de
1. Répétez les mots importants. La répétition est
une stratégie de communication à l’oral. Plus un danger… »
message est répété, plus il impacte l’inconscient z Mais aussi les mots du type : « Objection ;
de son destinataire et devient convaincant. Réclamation ; Inconvénient ; Contrainte ; Risque ;
2. Utilisez la première personne du pluriel pour Cher ; Coûteux ; Malheureusement ; Grave… »
vous associer au public et l’inciter à agir (« nous ») ;
optez pour la deuxième personne du pluriel pour
Inspirer confiance pour ne pas avoir à la réclamer :
interpeler directement l’auditoire (« vous »). Bannissez les expressions de « fausse confiance » :
ces efforts maladroits pour réclamer la confiance
Méthodologie et conseils font naître la méfiance : « Faites-moi confiance ;
Voici une amorce de liste d’expressions à bannir qui En toute confidence ; Honnêtement ; Sincèrement ;
inquiètent et entraînent un climat négatif. Franchement… »
Utiliser un vocabulaire tolérant et compréhensif : Être actif et réactif, parler au présent, le temps de
Évitez les expressions barbelées, impératives, qui l’action : Supprimez de votre syntaxe les condition-
donnent de soi une image agressive et bloquent la nels qui font naître un doute dans l’esprit de l’autre :
communication. « Pas du tout ; Pas d’accord ; Vous « Nous pourrions voir si… ; Éventuellement… »
faites erreur ; Vous n’y êtes pas ; Vous devez… »
Rester optimiste et positif : Rester concis et concret : Évitez les phrases « bouche-
trou », c’est-à-dire les expressions qui comblent les
Supprimez :
« blancs » entre deux phrases : « En d’autres termes ;
z Les mots « noirs » : tous les mots malheureux, Pour mieux me faire comprendre… »
qui éveillent chez mon interlocuteur une image
sombre : « Ennui ; Danger ; Problème… »
z Les expressions négatives : « Ne voulez-vous
pas ? ; Ne pensez-vous pas ? ; Vous n’avez pas
Avant de vous lancer…
d’autre question ? … »
√ Si vous devez utiliser des termes
Adopter un langage adapté et personnalisé : spécifiques, techniques ou complexes,
Bannissez : prévoyez de prendre le temps de les
z Les généralisations qui ne sont pas le reflet de la expliquer.
réalité et entraînent des pensées absolues :
39
Outil Anticiper
8
la logistique
Si je disposais
de six heures pour
En quelques mots
abattre un arbre, je Dès le début, il est essentiel de porter votre attention à l’organisation
consacrerais les quatre concrète de votre prise de parole pour qu’elle soit réussie. Anticiper
premières heures à l’aspect matériel, avec les détails pratiques, permet de se consacrer
aiguiser ma hache ! entièrement à son discours, conférence, exposé… sans être mono-
Abraham Lincoln polisé(e) par un contretemps regrettable qui ferait monter le stress
et donnerait une image non professionnelle, voire non crédible, dès
le démarrage. Chaque détail fait partie d’un ensemble logistique
complexe, avec dispositif technique qui peut influencer votre forme
d’intervention.
Le P
owe
s… rPo
ni que int c
’est
st ec h bon
?
ai
rs ess
va ?
rnie ière, ça
De La lum
Ça fonctionne !
?
st OK
so ne Les intervenants ?
Le
40
PRÉPARER SON INTERVENTION
POURQUOI L’UTILISER ? Méthodologie et conseils
Si le groupe n’excède pas quinze personnes et qu’il
Objectif ne s’agit pas d’un workshop ni d’une conférence,
prévoyez plutôt une table en U ouvert, ce qui vous
z Connaître la configuration de la salle pour se
permet de vous intégrer au groupe et de créer une
préparer.
dynamique conviviale. Si, dans cette situation,
z Éviter d’être fragilisé(e) par des aspects
vous-même disposez d’une table, mettez-la sur le
techniques.
côté pour vos documents et placez-vous devant,
z Prévoir l’imprévu.
face au groupe.
Contexte
L’idéal est de pouvoir visiter la salle avant d’inter-
DOSSIER 2
venir, afin de se familiariser avec l’agencement et
de s’imprégner du lieu. Examinez-la bien, en détail :
l’environnement joue beaucoup sur l’ambiance.
Conference/discours
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Visitez la salle et observez sa configuration
z Emplacement des chaises : en théâtre,
réunion, en U, style « assemblée générale » ou
« petit-déjeuner », etc.
z Le public dos à l’entrée, les retardataires pour-
z un écran ;
Formation/exposé
z une télécommande pour garder le contrôle du
de quel type de micro disposerez-vous ? Micro √ Si vous n’avez pas la possibilité de visiter
main ou micro casque (idéal pour être libre de la salle avant votre intervention, vous
ses déplacements et de sa gestuelle) ? pouvez demander à l’organisateur le plan
et un maximum de détails pour prévoir le
z Vérifiez l’acoustique : répéter dans la salle vide
plus de choses possible.
pour tester le son et demandez à quelqu’un si on
vous entend bien du fond de la salle.
41
Outil Façonner
9
sa mémoire
La mémoire est
En quelques mots
nécessaire pour toutes La « mauvaise mémoire » n’existe pas et tout le monde peut améliorer
les opérations de la sienne. La mémoire est la capacité de notre cerveau à analyser et
l’esprit. stocker des informations afin de les restituer ultérieurement. Nous
savons désormais qu’il est possible de muscler le cerveau, de booster
Pascal
et de façonner la mémoire pour la rendre plus forte et plus vive. Chacun
sa propre méthode, à vous de créer la vôtre : que ce soit en prenant
des notes, en faisant des schémas, en écoutant, en marchant, en
écrivant ou en lisant !
42
PRÉPARER SON INTERVENTION
6. Enregistrez votre texte et gardez-le à portée de
POURQUOI L’UTILISER ?
main à tout moment. Cela vous aidera à le mémo-
riser encore mieux. Écoutez cet enregistrement dès
Objectif
que vous le pouvez (lorsque vous vous préparez le
z Transmettre de façon détendue, en évitant le matin, lors de corvées ménagères, lorsque vous
stress. partez faire un tour à pied, en voiture, etc.).
z Évitez les trous de mémoire. 7. Essayez la visualisation : imaginez votre réus-
z Se faire confiance. site, votre public bienveillant et les applaudisse-
ments à la fin. Ressentez ces émotions positives
Contexte pour bien les mémoriser.
Les méthodes s’adaptent selon chacun, le sujet 8. Apprenez à improviser : si vous savez improviser,
abordé et le format de l’intervention. Excepté vous serez bien moins préoccupé(e) à l’idée d’ap-
DOSSIER 2
pour une conférence, vous n’avez pas besoin d’ap- prendre votre texte. L’improvisation (voir outil 44)
prendre votre texte par cœur, mais seulement vous est une très bonne manière de dissimuler aux gens
rappeler des idées clés, des enchaînements, de que vous avez un trou de mémoire.
votre storytelling ou anecdote et éventuellement
de quelques citations. Méthodologie et conseils
Pour la conférence, il vous faut apprendre sur le Les trous occasionnels de la mémoire peuvent
bout des doigts votre discours pour qu’il paraisse provenir de facteurs divers tels que la fatigue, le
naturel et spontané. stress, les troubles émotionnels. Pensez à respirer
entre deux phrases : plus vous oxygénez votre
cerveau, moins vous aurez de trous de mémoire.
COMMENT L’UTILISER ?
Il faut savoir également qu’il y a un lien très étroit
entre mémoire et sommeil. En amont, le sommeil
Étapes prépare le cerveau à apprendre, à encoder de
Comment mémoriser un texte facilement ? nouvelles informations. Ultérieurement, il va
1. Détendez-vous et concentrez-vous : petite consolider la mémoire de ces apprentissages pour
séance de méditation (voir outil 27). en faire une mémoire stable et durable. Le manque
2. Réfléchissez au sens que vous souhaitez donner de sommeil réduit l’aptitude à acquérir de nouvelles
(voir outil 5) : vous êtes conscient(e) de l’objectif et informations en mémoire.
des idées clés que vous voulez faire passer.
3. Recopiez votre texte : cela améliorera votre
maîtrise du déroulé plus rapidement et contribuera
à vous « faire entrer » dans ce texte pour le rendre
vivant. Prenez vraiment le temps de vous impré-
gner de tout ce que vous écrivez.
4. Déplacez-vous lorsque vous apprenez votre
texte et dites-le à voix haute : vous mémoriserez
bien plus vite. Votre corps dans son ensemble
Avant de vous lancer…
mémorisera mieux les phrases. Amusez-vous à faire
√ Persuadez-vous que si vous faites une
une action très concrète en même temps (faire la erreur ou que si vous ne vous souvenez
cuisine, la vaisselle, le jardinage, le bricolage…) afin pas d’un mot, ce ne sera pas la fin du
de vous habituer à être beaucoup plus libre. monde car vous seul savez ce qu’il y a
5. Répétez, répétez, répétez : une fois que vous dans votre texte !
êtes à l’aise avec votre texte, vous devez continuer
√ Demandez à quelqu’un de confiance de
à le répéter autant que possible, jusqu’à ce qu’il
vous aider et de vous tester.
devienne une seconde nature.
43
DO
3 E R
APPRIVOISER
SON TRAC
SSI
Le trac, cela vient avec le talent.
Sarah Bernhardt
OUI,
TOI
!
http://dunod.link/7n3nwwm
44
C
omment accepter ses peurs ? Comment moites, votre gorge se noue, vous manquez de
dédramatiser la situation ? Comment faire salive, vous avez les jambes ramollies, la voix hési-
face au trou de mémoire ? Comment appri- tante, l’estomac noué, des vertiges, le visage qui
voiser son trac et le transformer en énergie positive ? rougit, une transpiration excessive, des frissons ou
Comment se sentir prêt(e) malgré ce sentiment de des tremblements incontrôlables, l’impression d’un
ne plus rien maîtriser ? malaise tout proche, l’envie de fuir…
Ces phénomènes sont normaux et sains puisqu’il
Les causes du trac s’agit de votre « réaction animale devant le danger ».
Le trac est « un sentiment d’insécurité qui résulte L’apprivoiser, c’est accepter sa présence tout en
de la prise de conscience d’une situation inconnue, mettant en place des techniques pour vivre avec. Le
ressentie comme dangereuse1 » et qui provoque de trac est très utile : il mobilise toutes nos ressources
la peur et de l’incertitude. Lorsque nous prenons la cérébrales. Par exemple, l’adrénaline et l’augmen-
parole en public, nous devenons vulnérables car tation du rythme cardiaque serviront à nous offrir
s’exposer au regard des autres est souvent vécu un maximum d’énergie à mettre au service de votre
comme une menace et nous fait craindre de ne pas message et votre public. Le trac stimule donc votre
être légitime, crédible, apprécié(e)… performance et disparaît habituellement dès que
vous entrez sur scène, dès que vous êtes dans
Les manifestations du trac l’action.
À quelques minutes d’une présentation impor-
1. Christophe Parmentier, Le métier de formateur,
tante, votre cœur s’emballe, vos mains deviennent Eyrolles, 2013.
Les outils
AVANT LA PRESTATION
10 L’acceptation de soi 46
11 Les leviers de motivation 50
12 Relativiser 52
13 Éviter le scénario « catastrophe » 56
14 Visualiser son succès 60
15 Ses points forts et ses ressources 64
16 Apprivoiser ses émotions 66
17 Dépasser ses peurs 70
18 Faire face au syndrome de l’imposteur 72
19 Expérimenter un nouveau « soi » ! 76
20 L’assertivité 78
21 Les fiches mémo 82
PENDANT LA PRESTATION
22 La posture de leadership personnel 86
23 Voix et corps en cohérence avec le discours 88
45
Outil
10 L’acceptation de soi
Être authentique, En quelques mots
c’est accepter de voir
qu’on est ce que l’on est Pratiquer l’acceptation de soi, c’est être bienveillant(e) avec
et pas ce que l’on imagine soi-même. Ce regard sur soi qui nous fait grandir, ce travail d’accep-
être en regardant son tation, porte sur des éléments concrets : ce sont les émotions, les
personnage dans un pensées et les comportements que l’on adopte dans les situations
miroir. qui nuisent à l’estime de soi. Donc, si nous induisons une acceptation
des conséquences, la peur disparaît, notre calme intérieur revient et
Durkheim
évite le sentiment de manque de confiance en soi (« qu’est-ce que
les autres vont penser de moi ? »).
Argh, je
suis trop
nul… Bon… ça
arrive, c’est
pas grave.
46
APPRIVOISER SON TRAC
Pour faciliter cet ancrage dans la réalité et favoriser
POURQUOI L’UTILISER ?
l’acceptation de soi, répétez-vous (ou écrivez) des
phrases telles que : « Prends soin de toi ; Pense
Objectif
à toi. » Parlez et pensez au présent : « Je suis… ;
z Pratiquer la bienveillance avec soi-même. Je fais… » La méditation de pleine conscience, en
z Calmer les ruminations mentales. vous concentrant sur votre respiration, contribuera
z Arrêter de se dévaloriser. à apaiser votre corps et votre esprit.
4. Apprivoiser le pire : envisagez le pire scénario
Contexte possible : cela empêchera votre cerveau de tourner
DOSSIER 3
Nous ne nous acceptons pas, quand : en rond sur des conjectures qui ne se réaliseront
z nous nous focalisons sur nos défauts plutôt que pas dans 99 % des cas. Quelle issue redoutez-vous
sur nos qualités ; le plus ? Quelles en seraient les conséquences ? Que
z nous nous sentons sans cesse jugé(e)s et/ou ressentiriez-vous alors ? Est-ce vraiment si drama-
critiqué(e)s ; tique ? Quelle en serait la parade ? Comment pour-
z nous nous dénigrons nous-mêmes ; riez-vous transformer ce scénario du pire en un
z nous nous reprochons de toujours tout échouer ; scénario du meilleur ?
z nous croyons décevoir notre entourage avec des 5. Laisser le passé derrière : renoncez à juger ou à
performances qui ne sont pas « à la hauteur » de détester : accepter ce qui a été vous permettra de
leurs attentes ; faire la paix avec votre passé.
« En bref, on ne s’accepte pas parce qu’on est 6. Se projeter sur le meilleur scénario (voir
persuadé qu’il y a un danger à le faire ! » Christophe outil 13).
André.
Méthodologie et conseils
La bienveillance envers soi est l’art de prendre soin
COMMENT L’UTILISER ?
de soi, dans un mouvement de présence à soi et
à la relation, de mobiliser son énergie de manière
Étapes constructive et positive, d’apprendre à vivre dans
Cinq pistes pour pratiquer l’acceptation de soi un apaisement et à avoir un meilleur discernement
(d’après Christophe André) par rapport aux événements.
1. En avoir conscience : pour déconnecter le condi-
tionnement, prenez tout d’abord conscience de ces Suite outil 10
moments où vous ne vous acceptez pas. Essayez
de ressentir ce qui se passe en vous.
2. Apprendre à accepter : entraînez-vous à dire
« oui » dans votre tête. Les événements n’évoluent
pas comme ils devraient, mais vous l’acceptez. Ça
ne signifie pas nécessairement que vous êtes d’ac-
cord avec la situation, c’est simplement fuir l’idée
que ce qui advient en ce moment pourrait être
Avant de vous lancer…
différent. « C’est comme ça, même si ça m’embête.
√ Ayez conscience qu’un travail de prise de
Je l’accepte. » conscience est nécessaire pour s’autoriser
Ce n’est pas tant la situation qui est difficile, mais à s’accepter soi-même.
notre représentation mentale de la situation.
3. Se concentrer sur le présent : ne vous projetez √ Rappelez-vous que le vrai bonheur n’est
pas dans le futur, ne regardez pas le passé, portez pas dans les situations qui nous arrivent,
mais dans la manière dont nous les
votre attention sur le présent. La concentration sur
appréhendons.
l’instant présent calme les ruminations mentales.
47
Suite
outil 10 L’acceptation de soi
Pour vous préparer à votre situation d’intervention, z Comment souhaitez-vous que l’on vous parle ?
posez-vous les questions suivantes : z Quelle est l’ampleur de l’écart entre les deux ?
z Comment est-ce que je me sens avant ? z Qu’allez-vous vous dire à la place des « insultes »
z Quelle est mon attente, mon aspiration par vous souhaitez qu’on vous parle, que constatez-
rapport à la situation à vivre ? Projetez-vous sur vous ?
ce que cela va vous apporter d’y faire face. z Que se passe-t-il dans votre corps ?
z Comment est-ce que je vais gérer mes émo- z Que se passe-t-il dans votre cœur (quelle
48
APPRIVOISER SON TRAC
Auto-évaluation
2 Tu seras toi-même
DOSSIER 3
3 Tu te pardonneras
4 Tu t’exprimeras
5 Tu te feras confiance
49
Outil Les leviers
11
de motivation
En quelques mots
Agissez toujours
L’auto-motivation vous aidera à atteindre vos objectifs. C’est une des
comme s’il était
clés de votre réussite. D’après Philippe Gabilliet, l’auto-motivation
impossible d’échouer.
peut désormais être considérée d’un point de vue plus scientifique :
Winston Churchill « La psychologie sociale et les neurosciences ont […] démontré que
ce que l’on prenait jadis pour de simples “trucs et recettes”, issus
de l’expérience du terrain, reposaient en fait sur des mécanismes
mentaux bien définis et faciles à pratiquer. »
50
APPRIVOISER SON TRAC
z Établissez un planning : prévoyez des « rendez-
POURQUOI L’UTILISER ?
vous » que vous allez prendre avec vous-même
et fixez-vous des objectifs. Plusieurs types de
Objectif
tâche sont à prévoir, relevant de domaines
z Prendre conscience de vos mécanismes de différents : organisation de la réunion ou de
motivation. l’événement, la structure de votre présentation,
z Apprendre à repérer vos besoins. la préparation du PowerPoint ou autre outil de
z Connaître votre force intérieure qui vous conduira, présentation, s’entraîner à l’oral… Lorsque vous
à terme, à l’action. atteignez un but ou un objectif du planning,
DOSSIER 3
récompensez-vous et félicitez-vous du chemin
Contexte déjà parcouru.
Le plaisir et la recherche de plaisir constituent le 4. Partager.
premier levier de motivation ! C’est en définissant z Vous n’êtes sans doute pas seul(e) dans cette
ce que vous aimez, en discernant ce qui est impor- « épreuve » : partagez vos doutes, vos inter-
tant pour vous, en affinant vos buts et le sens que rogations, votre travail avec vos proches, des
vous souhaitez donner à votre vie, que vous déve- collègues susceptibles de vous faire un retour…
lopperez naturellement votre motivation. Vous pourrez ainsi approfondir vos idées et
vos travaux. Si vous êtes inquiet(-ète), cette
démarche peut vous rassurer et diminuer votre
COMMENT L’UTILISER ?
stress.
51
Outil
12 Relativiser
Ce que nous
sommes résulte de
En quelques mots
nos pensées ! Avec nos La pensée négative se construit sur la base de notre éducation et
pensées, nous bâtissons de nos expériences que nous interprétons comme agréables ou
notre monde. désagréables, positives ou négatives. Elle relève également des
« croyances » (une pensée construite et très personnelle dont nous
Bouddha
avons l’intime conviction qu’elle est valide, vraie, réelle et qui nous sert
de repère dans nos actes quotidiens, dans notre vision du monde, nos
jugements sur nous-même ou sur les autres). Souvent, nos freins,
nos blocages, nos difficultés quotidiennes, sont issues de certaines
de ces croyances et ont une incidence sur les émotions et sur le corps.
52
APPRIVOISER SON TRAC
POURQUOI L’UTILISER ? Méthodologie et conseils
Un état d’esprit positif multiplie par deux les perfor-
Objectifs mances. Vivre en accord avec ses valeurs et se fixer
des objectifs de vie contribue de manière significa-
z Changer son regard sur soi-même et gagner
tive au bonheur… à condition que cela corresponde
en confiance pour surmonter les obstacles
à nos valeurs profondes, à ce qui est réellement
professionnels.
important pour nous. Si vous surveillez de façon
z S’entraîner à penser positivement et à relativiser.
régulière votre processus de pensées et écoutez
Contexte les messages que vous vous envoyez, vous pourrez
DOSSIER 3
dire « stop » aux messages négatifs quand ils arri-
Maîtriser et remplacer les images négatives par
veront, et les empêcher ainsi de vous envahir et de
des contreparties positives et bienveillantes est
vous nuire.
fondamental. En effet, les pensées négatives ont un
Ce sur quoi nous nous concentrons a tendance à
effet négatif sur notre estime, notre confiance et
grandir, que ce soit dans un sens ou dans l’autre.
notre bien-être. Si nous ruminons trop souvent les
Alors concentrons-nous sur ce qui nous procure
mêmes pensées négatives, celles-ci dépassent leur
de la joie, du plaisir, de l’énergie et du bonheur !
statut de simples pensées et deviennent réalité. En
Habituez également votre système neuronal à
une seconde, notre esprit peut élever ou écraser
s’entraîner sur du positif, ce qui aura pour impact
notre humeur. Il peut nous mettre dans les meil-
de diminuer votre charge émotionnelle.
leures dispositions ou nous mener droit à l’échec.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Repérez vos pensées négatives.
2. Entraînez-vous à imaginer une autre interpréta-
tion, tout aussi plausible, pour expliquer la même
situation, mais positive cette fois-ci : c’est la pensée Suite outil 12
alternative.
Exemple : Situation Le participant à la réunion
est en train de bailler !
z Ce que je ressens : émotions Découragement,
peur, colère.
z Ce que je pense : pensées automatiques
53
Suite
outil 12 Relativiser
Passer rapidement à l’action afin Ne vous jugez pas aussi durement et ne culpabilisez
d’apprendre à dépasser la pensée pas si quelque chose n’a pas fonctionné comme
vous le souhaitiez. Vous n’allez pas tout changer
Apprendre à porter de l’attention à ses pensées du jour au lendemain. Mais en agissant ainsi,
partant du principe que les croyances précèdent
Les monologues personnels sont sournois. Vous ne toujours les actions, votre estime de vous-même
remarquez pas toujours leur présence et leur effet augmentera.
sur votre humeur, pourtant en prendre conscience
est fondamental : c’est le premier pas pour les Surveiller les déclencheurs
maîtriser et les changer.
Faites attention à vos processus de pensée et
Si vous n’en êtes pas conscient(e) sur le moment,
prenez conscience de vos pensées négatives : cela
prenez le temps de vous retourner sur votre
vient avec la pratique !
journée et de faire le point. De plus, le matin, rappe-
Essayez de repérer, de guetter et d’anticiper
lez-vous votre engagement : être conscient(e) de
les déclencheurs de ces pensées indésirables.
vos pensées négatives et diminuer leur influence.
Cela peut être une personne, un moment de la
Vous aurez sans doute un peu de mal au début
journée, un événement, une situation. Les déclen-
mais avec du temps et de la persévérance, vous y
cheurs sont plus faciles à repérer que les pensées
parviendrez.
elles-mêmes.
Voir les opportunités au lieu des difficultés
Supprimer de son langage toutes les expressions
Une pensée négative a beaucoup de pouvoir, négatives
cependant, et heureusement, une pensée positive
recèle tout autant de puissance. Faites un tri dans votre vocabulaire : bannissez
Vous souhaitez changer les pensées et images les mots toxiques et remplacez-les par des mots
négatives qui tournent en boucle dans votre tête ? « remèdes » (voir outil 7). Cela permet de vous
Les supprimer tout simplement n’est pas facile. sortir de certitudes pour vous ouvrir au « champ
En revanche, les remplacer par autre chose est des possibles ». Pour remplacer une pensée néga-
plus efficace (par des contreparties positives). Ne tive par une pensée positive, il est essentiel qu’elle
regardez plus la difficulté mais plutôt l’opportunité, se formule au présent ou au futur, qu’elle soit réelle,
ne regardez plus vos déficiences mais plutôt vos affirmative, qu’elle vous crée de bonnes sensations
forces ! lorsque vous la pensez ! Exemple : « Il faut… ; Il n’y
a qu’a… » se transforme en « Je décide de… ; Mon
Modifier le regard que l’on se porte choix se porte sur… ».
54
APPRIVOISER SON TRAC
Pour aller plus loin
DOSSIER 3
(un événement, une rencontre sympathique,
Vadé rétro, Satana un retour positif, un compliment, un moment
Parlez à votre pensée dans votre tête, exprimez-lui partagé…) ?
ce que vous ressentez et repoussez-là : « Toi, je t’ai z Qu’ai-je fait qui m’a rendu(e) fier(-ère) de moi
entendue arriver, va-t’en ! Je vais chercher ton aujourd’hui ?
ennemie jurée, la pensée positive (ou la question z Qu’est-ce que je ressens en évoquant ces situa-
qui va m’aider à passer à l’action) ! » tions et ces moments (passer du mental au
ressenti) ?
Je t’accepte, mais je ne veux pas t’entendre
Cette pensée négative est probablement une
compagne de longue date pour vous. Repérez-la et
dites-lui : « Tiens, te revoilà, toi. Reste tranquille ! »,
de manière à la calmer et la laisser vous suivre, sans
en subir les conséquences.
En début de journée
z Qu’est-ce que je pourrais bien faire pour me faire
plaisir aujourd’hui ?
z À quel moment de la journée vais-je prendre du
temps pour moi ?
z Qui vais-je rencontrer qui sera mon « rayon de
soleil » du jour ?
55
Outil Éviter le scénario
13
« catastrophe »
En quelques mots
Ils ne savaient pas que
La peur ou la colère sont des émotions fortes. Ce type d’émotion
c’était impossible, alors
peut vous pousser à transformer la réalité en scénario catastrophe,
ils l’ont fait !
qui lui-même renforce et amplifie l’émotion. Vous pouvez alors être
Marc Twain amené(e) à interpréter et déformer la réalité objective. Ce cercle
vicieux peut parfois vous entraîner dans une réelle détresse. Pour
éviter ce scénario catastrophe et échapper aux distorsions cogni-
tives, le meilleur moyen est d’identifier et de transformer ces émotions
négatives en actions positives futures, que ce soit sur un scénario
déjà vécu ou un scénario à venir, en vous projetant dans la réussite.
Perdu Peur
Tu peux le faire !
idée NOn Pas sûr
Fais-le maintenant Abandonne s clair
Sois ouvert J Pa
e peux pa
N’abandonne pas ! s…
s
Perplexe Confu
succès Échec
LE
POUVOIR
DU SCÉNARIO
DE RÉUSSITE
56
APPRIVOISER SON TRAC
proche, demandez à quelqu’un de confiance
POURQUOI L’UTILISER ?
comment il décode le dessin et l’interprétation
qu’il en fait. En partant de cette nouvelle vision,
Objectif
faites une liste de toutes les actions à prévoir pour
z Lever vos freins en mettant vos peurs et vos réaliser le scénario idéal de votre intervention.
soucis à distance. Vous gagnerez ainsi en N.B. : Lorsque vous demandez à quelqu’un son
confiance pour surmonter les obstacles. interprétation, ne vous lancez pas dans un débat,
z Provoquer la réussite et éviter de transformer prenez simplement en compte ce qui est exprimé
votre intervention en « scénario catastrophe ». comme une hypothèse positive que vous pouvez
DOSSIER 3
vous approprier.
Contexte
S’inventer un scénario catastrophe est un Méthodologie et conseils
processus courant. Pour transformer ce dernier en L’exercice vous paraîtra peut-être difficile ou
scénario de réussite ou simplement positif, essayez ridicule et peut provoquer en vous une sorte de
de jouer sur les représentations que vous vous malaise. Au début, c’est normal ! Continuez à vous
faites et tentez de « reprogrammer » ces scéna- exercer, en essayant de bannir tout jugement sur
rios catastrophe en visions plus réalistes et, de fait, vous-même. Plus vous pratiquerez, plus cela vous
positives à travers différents exercices. paraître naturel et efficace !
L’exercice du dessin projectif est un outil qui fait
appel au cerveau droit (créativité, imagination,
émotions). Il permet de travailler sur la symbolique
et de s’exprimer de manière « non rationnelle », en
laissant aller votre imagination se projeter dans le
futur sans censure et ouvrir différentes grandes
perspectives positives.
COMMENT L’UTILISER ?
57
Suite
outil 13 Éviter le scénario « catastrophe »
Faites un jeu de vos pires scénarios, soit pour Transformer ses images mentales
dédramatiser la situation, soit pour au contraire
Semez dans votre esprit des images mentales de
l’exagérer jusqu’à atteindre une dimension carica-
succès, de bonheur et de réussite. En s’entraî-
turale. Voici quelques exercices supplémentaires.
nant, la visualisation mentale se développe tel un
La pensée magique muscle qui se développe à force d’une gymnastique
appropriée.
Ce premier exercice prend le parti de la solution Plus particulièrement, la caricature est un outil
idéale, du rêve, pour inventer l’avenir en se plaçant qui va vous permettre, à travers le corps et la
dans un univers sans contrainte. Le raisonnement voix, de vivre votre dialogue intérieur par le biais
est du type : « Si j’avais une baguette magique… ». de deux personnages. Un masque blanc repré-
Quel serait alors mon scénario idéal ? Décrivez-le, sente le scénario catastrophe et un masque noir le
ainsi que les émotions que vous éprouveriez dans scénario idéal. Placez deux chaises face à face afin
une situation parfaite, les sensations que vous de pouvoir passer de l’une à l’autre, comme si vous
ressentiriez dans votre corps. Que penseriez-vous, jouiez un dialogue avec un interlocuteur.
comment agiriez-vous ? Écrivez et vivez ces sensa- Placez-vous sur la chaise « masque noir » et
tions bénéfiques que vous chercherez à reproduire exprimez à voix haute les pensées qui vous enva-
au moment de vos interventions par un point d’an- hissent dans cette potentialité « catastrophe ».
crage (annexe IV). Incluez les attitudes, la posture, et les expressions
correspondantes. Une fois que vous ressentez dans
Le négatif du sujet
votre corps que vous correspondez à ce person-
Ce deuxième exercice a pour but de recenser tous nage, placez-vous sur la chaise « masque blanc »
les obstacles possibles à l’atteinte d’un objectif ou pour vivre pleinement votre scénario « idéal », en
ses freins à la mise en œuvre d’une action. « Adoptez exprimant à voix haute les pensées qui vous enva-
une attitude analogue à la photographie qui réalise hissent, en prenant le temps d’écouter vos sensa-
une image négative avant d’en tirer un positif. tions corporelles et votre intonation dans cette
Décrivez ainsi ce qu’on s’interdit en principe de posture. Trouvez un point d’ancrage pour pouvoir
considérer parce que “ce n’est pas le sujet”, bien les réactiver dès votre prochaine intervention.
que cela ait en fait un rapport. C’est l’envers du À chaque fois que vous sentirez un scénario catas-
décor, le non-dit du problème » (Guy Aznar). trophe se dessiner dans vos pensées, revivez les
Concrètement, il s’agit de définir la représentation sensations du scénario idéal.
la plus négative de la situation, en répondant à la
question « Qu’est-ce que je ferais pour être sûr(e)
de ne pas réussir ? » À partir des éléments recueillis,
établissez une liste des actions à mettre en œuvre
pour éviter ce résultat catastrophique. N’hésitez
pas à vous munir d’un papier ou d’un carnet et d’un
crayon pour réellement poser et lister sur papier
vos résultats et votre cheminement.
58
APPRIVOISER SON TRAC
Cas d’entreprise
Florence
Cheffe de projet informatique, professeur en université
et entrepreneuse dans le digital
DOSSIER 3
Contexte z quels étaient ses croyances : qu’est-ce que
je crois sur moi ou sur les autres dans cette
« Dans ma présentation précédente à de futurs
situation ?
investisseurs, je me suis presque trouvée mal sur
z son état interne : émotions et sensations
scène : je n’arrivais pas à sortir un son et j’avais des
associées…
vertiges. J’ai pourtant l’expérience de la prise de
Le travail a ensuite consisté, dans un premier temps
parole devant des étudiants, je fais également des
à accepter cette émotion de peur et à apprendre à
conférences ! Mais là, l’enjeu était trop fort pour
l’apprivoiser pour vivre avec. Si elle est identifiée,
moi.
puis acceptée, elle ne prendra plus toute la place
J’ai un projet à défendre qui me tient à cœur
au moment de l’intervention. Il s’agissait également
puisqu’il s’agit de ma propre entreprise, que j’ai
de visualiser la situation future pour pouvoir l’expé-
créée récemment, et c’est comme si tout mon
rimenter, l’incarner et s’entraîner avec des pensées
avenir dépendait des personnes présentes à ma
positives. Puis nous avons mis en place le jeu de la
présentation.
« caricature » pour dédramatiser la situation, vivre
Je dois renouveler l’expérience auprès d’un futur
le scénario idéal et trouver les points d’ancrage
public d’investisseurs et j’ai peur de vivre le même
positifs afin de les réactiver lors de sa prochaine
malaise et de faire passer une mauvaise image de
intervention.
moi, de ne pas paraître convaincante et crédible.
Il faut que j’arrive à faire comme si je n’avais pas
Les mécanismes internes en jeu
peur ! »
Nos processus internes peuvent se comprendre
> Que se disait Florence à elle-même
comme des mécanismes de fonctionnement
dans ce contexte, avant l’intervention ? mettant en jeu de nombreux éléments : représen-
Comment s’est-elle préparée ? tations mentales, perceptions, émotions, pensées.
> Quelles étaient ses pensées, son Ils prennent en charge les informations et notam-
dialogue intérieur ? Comment vivait- ment le dialogue intérieur avec ses phrases qui le
elle ses émotions ? Que connaissait-elle composent et participent à construire les états
internes qui à leur tour viendront s’exprimer à
de ses mécanismes de fonctionnement
travers le comportement extérieur. (Source :
internes ?
coach-plus.fr)
Cet outil peut s’utiliser plus particulièrement lors-
Le travail sur les émotions de Florence qu’une situation provoque un état de stress, de la
Florence ne voyait que la situation et les consé- colère vis-à-vis de soi-même de n’avoir su réagir
quences concrètes de sa première intervention ; elle différemment, des pensées ruminées ou encore
ne comprenait pas ce qui lui arrivait et avait peur de de la culpabilité. Identifier ces mécanismes est un
renouveler l’expérience. Nous avons cherché : premier pas vers le changement, en faisant acte de
z quels étaient ses processus internes : images résilience pour prendre confiance en soi.
internes, dialogue intérieur…
59
Outil Visualiser
14
son succès
C’est à l’âge de
En quelques mots
10 ans que j’ai gagné Visualiser la réussite est une technique appliquée par les sportifs de
Wimbledon la première haut niveau ainsi que par les artistes. Ils intègrent une préparation
fois dans ma tête. mentale dans le cadre de leur entraînement à la compétition ou spec-
tacle. Toute performance demande un mental d’acier. Lorsque la pres-
André Agassi
sion s’intensifie, une réaction animale se révèle : combattre ou fuir.
Refaire mentalement plusieurs fois un parcours, des gestes techniques,
visualiser le déroulement de son intervention et son succès contribue à
mémoriser et intégrer. La technique de visualisation est prépondérante
pour optimiser ses ressources et ses potentialités enfouies et permet
en outre de corriger des sensations et émotions négatives.
Objectif
La scène Envie de
des détails réussir
Le cap de la
réussite franchi
60
APPRIVOISER SON TRAC
Si vous êtes confronté(e) à un problème, imaginez-
POURQUOI L’UTILISER ?
le résolu. Si vous êtes à la veille d’un examen, d’une
épreuve, imaginez-vous victorieux(-se). Laissez
Objectif
votre corps et votre mental s’imprégner pleine-
z Démarrer un processus de changement pour se ment de cette réussite. Remplissez vos poumons
donner des chances de réussite. et retenez un instant cette bouffée d’optimisme
z Imaginer l’objectif atteint. dans votre corps. À l’expiration, imaginez toutes vos
z Augmenter les possibilités de concentration et cellules récupérer cette énergie positive, qu’elles
de mémorisation. vont vivre par anticipation.
DOSSIER 3
z Développer des sensations positives et améliorer 4. Une fois la visualisation réalisée, vous pouvez
le bien-être. prendre un temps de reconnexion à la réalité.
Écrivez ce qui s’est déroulé dans votre imaginaire
Contexte
pour le matérialiser.
Pendant la visualisation, il est indispensable que 5. Vous pouvez décider de revivre ces images et ces
vous vous coupiez du monde extérieur, afin de vous sensations régulièrement jusqu’à la présentation
rendre disponible et à l’écoute de votre monde inté- ou l’événement pour vous imprégner de cet état
rieur. La visualisation est une présence à soi dans positif.
un espace-temps riche en « possibles ». Lorsque
vous visualisez, votre inconscient vous envoie vers Méthodologie et conseils
ce que vous imaginez et reçoit cette vision comme Selon vos besoins et projets, vous pouvez favo-
une réalité, comme si vous l’aviez vécue, avec tous riser un type de visualisation adapté. La visuali-
vos sens, et que vous aviez créé des images posi- sation permet de renforcer la confiance en soi,
tives de réussite. afin de se sentir dans les meilleures conditions le
jour de l’événement. Elle demande un entraî-
COMMENT L’UTILISER ? nement régulier jusqu’à l’événement. Mobilisez
toutes vos ressources et votre volonté de travailler
Étapes pour acquérir les compétences indispensables à la
réalité de votre projet !
1. Installez-vous de manière confortable, de préfé-
rence dans un endroit calme et relâchez progressi-
vement les tensions, du sommet de la tête jusqu’au
bout des pieds.
2. Connectez-vous à votre respiration (voir outil 28).
3. Laissez venir à vous l’image de votre jardin secret,
un endroit où vous vous sentez bien et en sécurité.
Dans la lumière de votre « espace de paix », laissez
Suite outil 14
venir à vous l’image d’un projet que vous souhaitez
réaliser, d’un objectif que vous désirez atteindre.
Cela peut être une réussite dans le domaine
professionnel, l’épanouissement d’une relation
affective, l’amélioration de votre état de santé….
Imaginez maintenant que vous atteignez ce but, Avant de vous lancer…
cet objectif ! Représentez-vous cette réussite
comme si elle se passait ici et maintenant, soyez √ Ayez en tête que pour acquérir de
heureux(-se), fier(-ère) de vous ! Prenez plaisir à nouveaux réflexes de pensée positive face
votre succès. Si c’est une reconnaissance profes- à des difficultés, il sera nécessaire de vous
sionnelle que vous souhaitez, imaginez-vous félici- entraîner régulièrement.
té(e) pour les bons résultats que vous avez obtenus.
61
Suite
outil 14 Visualiser son succès
62
APPRIVOISER SON TRAC
Exercice
DOSSIER 3
Inventez le film de votre victoire, celui dont vous allez être demain le héros ou l’héroïne. Votre scénario
doit être à la fois réaliste et optimiste. Visualisez son déroulement, étape par étape, sur grand écran :
z Voyez-vous entrer et vous installer. Projetez votre propre image sur l’écran, avec votre silhouette et
vos expressions du visage. Représentez-vous votre auditoire : voyez-le s’installer et se faire attentif.
z Entendez-vous commencer votre introduction, développer chaque argument et conclure chaleu-
convaincre. Associez-vous avec ce rôle, mettez-vous dans la peau du personnage. Améliorez telle
ou telle attitude en vous appuyant sur vos comportements ressources dans la situation à venir.
z Visualisez des réactions d’intérêt, d’approbation dans le public.
z Vous voyez que les participants ont de plus en plus envie de vous écouter et d’être convaincus.
z Assistez ensuite à la discussion qui va suivre votre exposé : anticipez les questions, les doutes,
ces sensations fortes et chaleureuses. Visualisez-vous sur la scène et dans votre posture face à
ce public enthousiaste.
z Regardez-vous en train de prendre congé sereinement.
z Prenez enfin le temps de décider de fixer les meilleures images de votre film dans votre mémoire
63
Outil Ses points forts
15
et ses ressources
En quelques mots
Agissez toujours
Identifier ses points forts et ses ressources, c’est avant tout avoir
comme s’il était
confiance en ses capacités physiques, intellectuelles, relationnelles,
impossible d’échouer.
affectives. Pour prendre la parole en public, prendre conscience de
Winston Churchill l’image positive que nous faisons passer et savoir de quoi est composée
cette image est fondamental pour avoir des points d’appui dans sa
communication au groupe. Se projeter dans l’action en se nourrissant
de ses qualités et compétences permet de changer le regard sur soi
et reconnaître sa valeur personnelle, déjouer les croyances parfois
nuisibles, développer et dynamiser ses compétences, évaluer ses
forces, faire l’inventaire de ses qualités.
LA CLÉ
DE VOTRE
RÉUSSITE
C’EST
VOUS
64
APPRIVOISER SON TRAC
j’ai besoin de recueillir vos perceptions dans les
POURQUOI L’UTILISER ?
différents domaines de ma vie : comment me
décrivez-vous en tant que personne, en tant
Objectif
que professionnel(le) ? Quelles sont mes forces ?
z S’accepter et être bienveillant(e) avec soi. Quels adjectifs utiliseriez-vous pour me décrire ?
z Être capable de faire confiance à ses capacités Quels sont mes points possibles d’amélioration ?
et qualités. Autres commentaires ? »
z Recueillez toutes les réponses et faites une
Contexte
synthèse des commentaires pour chaque
DOSSIER 3
Bien se connaître, c’est être capable de reconnaître question.
vos qualités, vos talents et vos limites et ainsi vous z Demandez-vous comment vous vivez ces retours.
accepter dans votre unicité, tout en créant une Qu’est-ce qui revient régulièrement ? Qu’est-ce
dynamique positive. C’est aussi assumer votre que vous vous dites en lisant ces remarques ?
personnalité et vos actes. Trouvez vos propres N.B. : restez vigilant(e) quant aux pensées néga-
signes de reconnaissance positifs, appuyez-vous tives qui pourraient vous venir.
sur vos facilités et vos réussites plutôt que sur vos
échecs et vos difficultés. Redécouvrez ainsi votre Méthodologie et conseils
mouvement intérieur puissant et votre « terrain » Grâce à ces techniques, vous transformez la vision
favorable à l’action. que vous avez de vous-même en découvrant des
qualités jusque-là ignorées ou oubliées et peut-être
COMMENT L’UTILISER ? même non exploitées. Elles sont un point d’appui
pour votre confiance dans la prise de parole.
Étapes Apprendre à lâcher vos voix intérieures négatives
demande du temps et représente un entraîne-
1. Faites une liste sur laquelle vous allez noter les dix
ment quotidien. C’est en continuant à célébrer et à
principales réussites et succès de votre vie person-
profiter de vos succès que vous pourrez garder des
nelle (domaine familial, social, sportif, associatif…)
images mentales fortes.
et professionnelle. Numérotez-les. Choisissez des
petites et des grandes réussites. C’est votre propre
opinion qui compte et non celle des autres (études,
premier job, réussite d’un examen, d’une compé-
tition sportive, un challenge professionnel impor-
tant, un défi personnel…). Rappelez-vous votre joie,
vos réactions, ce que vous avez éprouvé dans ces
moments forts…
2. Qu’avez-vous mis en œuvre pour réussir ? Notez
chacune des qualités qui vous correspond dans les
situations de réussite/succès : « Je suis… persé-
vérant(e) ; responsable ; volontaire ; autonome ;
diplomate ; déterminé(e) ; intuitif(-ve) ; réactif(-ve) ;
ouvert(e) d’esprit… »
3. Cherchez le regard des autres sur vous pour
compléter votre propre réflexion. Avant de vous lancer…
z Recueillez les perceptions de personnes proches
et de confiance, bienveillantes (au moins cinq ou √ Soyez ouvert(e) aux différentes qualités
six personnes), qui vous connaissent bien sur le que vous pouvez découvrir en vous-même,
plan professionnel, personnel ou social. « Pour ne vous dévalorisez pas en permanence.
compléter une réflexion que j’ai sur moi-même,
65
Outil Apprivoiser
16
ses émotions
En quelques mots
Au bout du corps,
Les émotions sont des indicateurs qui servent notre intérêt, même si
l’esprit, mais au bout de
elles nous procurent parfois un sentiment désagréable. Si on visualise
l’esprit, le corps.
intérieurement un échec ou une situation compliquée, par exemple, le
Paul Valéry cerveau ne différencie pas ce que nous voyons et ce que nous imagi-
nons. Auquel cas la pensée peut devenir un stimuli. Une fois que nous
avons compris comment fonctionne ce processus, nous pouvons
contrôler et utiliser la force de nos émotions sans qu’elles nous
submergent. En bref, apprivoiser ses émotions n’a rien d’impossible !
66
APPRIVOISER SON TRAC
3. À quoi sert la colère ?
POURQUOI L’UTILISER ?
La colère est utile à mobiliser notre énergie pour faire
changer les situations, les comportements qui ne
Objectif
nous conviennent pas. Notre besoin, dans ce cadre,
z Comprendre le fonctionnement de l’émotion et est d’être respecté. Elle nous signale un problème et
son rôle. nous permet de modifier la situation problématique.
z Comment s’auto-questionner pour les gérer Les principales sources de la colère sont l’incom-
ensuite ? préhension et la frustration. Exemple : se retrouver
devant un fait accompli sans avoir pu exprimer son
Contexte
DOSSIER 3
opinion dans la situation. La colère est donc un indi-
Chaque émotion a une signification et une utilité cateur qu’une loi personnelle a été violée.
qui lui est propre. Une fois que nous avons identifié 4. À quoi sert la tristesse ?
et accepté l’émotion que nous ressentons, le but La tristesse sert à nous faire accepter ce qui ne peut
est de comprendre ce qu’elle est en train de nous être changé. Elle est tournée vers le passé, vers un
dire en se manifestant. C’est ainsi que nous pour- événement qui a déjà eu lieu, même s’il vient juste
rons déterminer la nature du besoin qui corres- de se produire. C’est une réaction adaptée devant
pond à cette émotion, apprendre à la gérer puis à une perte. Notre besoin est, dans ce cas de figure,
la décoder. d’être consolé et implique un retrait sur soi-même.
Elle favorise la reconstruction de la vie autour de
COMMENT L’UTILISER ? cette perte et participe au processus de deuil. Elle
nous indique quand lâcher prise, quand changer de
cap. La façon la plus appropriée de l’exprimer est
Étapes
de pleurer, de dire son mal, de se laisser consoler.
1. À quoi sert la peur ?
La peur sert à nous signaler les dangers ou les Méthodologie et conseils
menaces. Notre besoin dans ce cas est d’être
Il peut être inconfortable de se plonger dans du
rassuré.
questionnement par rapport à soi-même, parce
Elle nous permet d’en prendre conscience et
que nous n’avons pas forcément envie de revenir
d’adapter notre comportement pour pouvoir nous
sur du passé et que nous cherchons à nous
protéger ; c’est un avertissement : elle dure le temps
protéger pour ne pas souffrir. Pour apprendre à
de résoudre une situation menaçante, présente
gérer nos émotions, soyons conscients que c’est
ou future. Dans le milieu professionnel, la peur est
un point de passage « obligé » qui nous permettra
souvent un conflit entre le besoin de répondre à un
de prendre la distance nécessaire, ultérieurement.
critère de réussite personnelle et le sentiment de
ne pas être à la hauteur.
2. À quoi sert la joie ?
La joie a pour but de partager avec d’autres, de
faire circuler un flux d’énergie et de vitalité. Notre Suite outil 16
besoin est alors d’être apprécié, reconnu, aimé. La
joie nous signale que nous avons atteint un but,
réussi quelque chose. C’est l’émotion coïncidant
avec le partage d’un bien-être, d’un plaisir. Elle Avant de vous lancer…
est un moteur. Grâce à elle, tout devient possible,
nous osons plus. Nous nous sentons exister, nous √ Rappelez-vous que l’identification de vos
augmentons notre vitalité. émotions vous permet de mieux vous
connaître vous-même et d’établir des
relations interpersonnelles plus saines.
67
Suite
outil 16 Apprivoiser ses émotions
Cet exercice vous permet de « plonger » dans une situation précédente où vous avez vécu cette
émotion de peur et de bien vous préparer pour votre prochaine intervention.
DOSSIER 3
1. Pensez à une situation où vous avez ressenti une émotion de peur.
2. Recherchez ce qui l’a déclenchée, ce que vous avez ressenti et pour quelles raisons vous avez
vécu cette peur.
3. Identifiez à froid les sentiments plus profonds qui ont conduit à cette peur et les besoins non
satisfaits.
Tout à fait vrai Plutôt vrai Plutôt faux Tout à fait faux
Vous attendiez-vous à
réagir de la sorte ?
Avez-vous pu satisfaire
ainsi vos besoins ?
Avez-vous pu maîtriser et
ne pas dépasser une limite
fixée ?
> Qu’allez-vous mettre en place pour vous préparer à votre prochaine intervention ?
69
Outil
17 Dépasser ses peurs
PROCESSUS
Stimulus
(agent stresseur)
Réponse physiologique
(sensations corporelles)
Évaluation cognitive
(pensées, interprétations)
Émotion
(colère, peur, joie, tristesse...)
70
APPRIVOISER SON TRAC
4. Centrez-vous physiquement pour favoriser
POURQUOI L’UTILISER ?
la concentration (pendant environ 3 minutes).
Transformez votre état interne. Exemple : pensez
Objectif
à une situation dans laquelle vous avez ressenti
z Savoir accueillir votre peur. cette peur ; quelle serait son contraire ? Qu’est-ce
z Déconnecter de vos pilotes automatiques. que vous voudriez ressentir à la place ?
z Favoriser vos émotions positives. z Expirez en vidant l’émotion négative.
DOSSIER 3
L’émotion est une réaction affective, en général « sérénité, tranquillité, confiance »).
intense, face à un événement. Elle a une fonction z Faites une pause de 7 secondes.
adaptative et prépare l’organisme à interagir avec z Expirez 7 secondes (le nouvel état entre dans le
ressentez).
z Notez, après l’exercice, les émotions, sensations,
z Parlez-vous à vous-même.
z Partagez et racontez.
71
Outil Faire face
18 au syndrome
de l’imposteur
Ce sont vos modes
En quelques mots
de pensées qui Le syndrome de l’imposteur se manifeste par l’impression de ne pas
décident si vous allez être à la hauteur, la tendance à attribuer ses réussites à des causes
réussir ou pas ! externes (chance, hasard, coïncidence, relations…), l’impression d’être
surestimé(e), la crainte que quelqu’un fera un jour la preuve de son
Henri Ford
incapacité, l’idée d’être un jour « démasqué(e) » !
Les personnes victimes de ces symptômes en sont assaillies régu-
lièrement, en fonction des moments et des situations. Ce complexe
de l’imposteur peut être relié au travail, mais prendre aussi d’autres
formes dans la vie personnelle et sociale.
Incapacité à s’attribuer
sa réussite
72
APPRIVOISER SON TRAC
POURQUOI L’UTILISER ? Méthodologie et conseils
Évitez de mélanger vos impressions et les faits :
Objectif votre ressenti n’est pas nécessairement la réalité.
Acceptez de faire des erreurs, comme tout le
z Prendre conscience de ses véritables com-
monde, inutile de viser le perfectionnisme à tout
pétences.
prix. Vous pouvez en outre demander de l’aide, vous
z Lutter contre la tendance à l’auto-sabotage et
avez le droit d’avoir du soutien et d’apprendre des
limiter les sentiments de « malaise ».
expériences des autres, qui peuvent radicalement
Contexte différer des vôtres. Acceptez que ressentir de l’in-
DOSSIER 3
confort quand vous commencez quelque chose
L’important avec ce syndrome est de ne pas
de nouveau qui vous effraie est normal. Avec l’ha-
tomber dans les pensées dévalorisantes, le juge-
bitude et l’entraînement, vous serez plus à l’aise.
ment de soi et l’anxiété.
Enfin, vous trouverez parfois les informations que
vous cherchez et les réponses à certaines ques-
COMMENT L’UTILISER ? tions plus tard que prévu, soyez patient(e) envers
vous-même !
Étapes
1. Essayez d’identifier vos pensées parasites
(exemples page suivante).
2. Décrivez les situations dans lesquelles vous vous
dites que « vous n’allez jamais y arriver ».
3. Finalement, vous vous apercevez que vous avez
réussi la plupart du temps. Réfléchissez aux raisons
de votre réussite dans les situations que vous avez
gérées par le passé.
4. Faites une liste des personnes que vous avez
l’impression d’avoir trompées. Quels ont été les
retours de ces personnes ? Suite outil 18
5. Recenser les situations dans lesquelles le senti-
ment « d’imposteur » est susceptible de vous
frapper. Vous serez alors mieux préparé(e), et il
vous sera plus facile de reconnaître vos émotions
et de les dépasser.
6. Concernant une situation concrète à venir
(présentation, événement…), faites la liste des
risques et des avantages.
7. Structurez vos étapes de préparation avec des
objectifs intermédiaires « modestes ». Cela vous Avant de vous lancer…
aidera à dédramatiser les tâches pouvant paraître
anxiogènes ou insurmontables. Démarrez par la √ L’auto-observation est essentielle pour
partie qui vous semble la plus facile ou attractive. mettre en évidence les réussites et
8. Échangez avec vos proches (famille, amis ou diminuer les doutes. Ayez en tête qu’il est
collègues de confiance) pour trouver appui et nécessaire de faire ce travail de façon
soutien sur votre sentiment d’imposture. régulière et par étapes pour ancrer
durablement de nouvelles pensées et
Source : inspiré de V. Young, www.impostorsyndrome.com comportements.
73
Suite Faire face au syndrome
outil 18 de l’imposteur
Reconnaître les pensées parasites de z « Il va falloir que je renonce à faire autre chose
l’imposteur en ce moment, il faut d’abord que je termine ce
travail à tout prix… »
z « Suis-je vraiment légitime pour accomplir ce z « Je ne mérite vraiment pas tous les compliments
travail ? » qui m’ont été faits aujourd’hui… »
z « De toute façon, si je rate, c’est que je ne le méri- z « J’ai vraiment eu de la chance, sinon j’aurais
tais pas. » lamentablement échoué ! »
z « Ils me surestiment, ils ne se rendent pas z « Bon, j’ai fini par y arriver, mais je ne sais vrai-
compte que je n’ai pas les compétences qu’il faut ment pas comment j’ai fait ! »
pour cette présentation/ce travail. » z « Finalement, j’ai réussi, mais c’est seulement
z « Je ne vais jamais y arriver, ça me stresse ! » parce que j’ai travaillé comme un(e) malade. »
z « Tout le monde va se rendre compte que je suis
plein(e) de vide, en fait. »
Tâche à réaliser
Sentiment
Anxiété
de se tromper
Procrastination
Dénigrement
Travail frénétique
Chance
Effort
Feedback Réussite
74
APPRIVOISER SON TRAC
Exercices
S’auto-examiner objectivement
DOSSIER 3
z Ces risques se sont-ils déjà produits ?
z Décrivez les pires conséquences possibles d’un risque ou d’un échec et leurs probabilités.
2. restructuration de la pensÉe
> Lorsque vous vous trouvez confronté(e) à un projet ou une tâche à réaliser qui vous paraît
insurmontable, décrivez la situation qui vous donne l’impression que « vous n’allez jamais
y arriver ».
Vous allez approfondir la connaissance de vos pensées en les notant ainsi que leurs conséquences
émotionnelles et/ou comportementales.
Situation Pensées Émotions Comportements
Décrire précisément la Décrire les pensées qui Décrire les émotions Décrire les
situation qui génère le vous viennent à l’esprit associées aux pensées conséquences
syndrome de manière spontanée et à la situation comportementales des
colonnes précédentes
75
Outil Expérimenter un
19
nouveau « soi » !
En quelques mots
Ne limite pas tes défis, Sortez de votre zone de confort, de votre « coquille » pour faire face
mais défie tes limites. à des situations que vous avez tendance à éviter.
Proverbe anonyme
Vaincre le manque de confiance en soi demande à affronter ses plus
grandes craintes, en agissant. Vous souhaitez mettre plus de fantaisie
dans vos interventions, alors relevez des mini défis. Expérimentez un
nouveau « soi » ou plusieurs nouveaux « soi ». Ces petits efforts fini-
ront par faire évoluer votre point de vue et l’image que vous avez de
vous-même ainsi que l’image que vous donnez aux autres, dans votre
personnage multi-facettes.
76
APPRIVOISER SON TRAC
z ce que vous risquez en restant dans votre zone
POURQUOI L’UTILISER ?
de confort ;
z ce que vous gagnez en quittant votre zone de
Objectif
confort ;
z Faire grandir la liste de ses succès. z enfin, après coup, mesurez combien vous avez
DOSSIER 3
La raison principale qui nous conduit à vouloir Cet entraînement est similaire à celui d’un comé-
rester dans notre zone de confort, c’est qu’en sortir dien pour s’échauffer : semaine après semaine, on
signifie nécessairement prendre un risque, le risque monte la difficulté, en y ajoutant des caractéris-
d’échouer ou de ne pas obtenir le résultat souhaité. tiques du personnage, la mise en scène, les dépla-
Autrement dit, c’est le manque de confiance en cements dans l’espace, etc. Même un comédien
soi-même. D’un côté, nous voulons rester « en qui répète un spectacle ne maîtrise pas son texte
sécurité », nous n’aimons pas nous retrouver dans et toutes les attitudes de son personnage dès les
des situations qui nous mettent mal à l’aise, mais de premières répétitions ! Cela demande de l’entraîne-
l’autre nous souhaitons changer cela pour progresser ment, de répéter régulièrement, jusqu’au spectacle.
et pour qu’une situation malaisante devienne juste- 4. Apprendre de ses erreurs. Débriefez-vous vous-
ment confortable (d’autant plus s’il s’agit d’une situa- même ! Observez les résultats de votre prise de
tion amenée à se répéter régulièrement à l’avenir). risque pour prendre en compte ce qui a bien fonc-
C’est pourquoi il est important de parfois sortir de sa tionné et ce qui a besoin d’être modifié afin d’en
zone de confort et tester de nouvelles limites. tirer des solutions à mettre en place pour la fois
Einstein disait : « La folie, c’est de faire toujours suivante et ainsi évoluer.
la même chose et de s’attendre à un résultat
différent. » Méthodologie et conseils
Il est bien plus préférable de progresser à petits
pas, en augmentant la difficulté graduellement, un
COMMENT L’UTILISER ?
peu plus à chaque fois. C’est la meilleure manière
d’obtenir un impact durable sur la confiance en soi.
Étapes
1. Relever des défis. Prenez conscience que
chaque challenge relevé est une preuve supplé-
mentaire que vous êtes capable d’allonger la liste
de vos succès. À vous d’adapter le degré de diffi-
cultés de vos expérimentations, en fonction de
votre degré de confiance. Exemples :
z Toujours regarder votre auditoire dans les yeux
77
Outil
20 L’assertivité
Entrer en relation En quelques mots
avec les autres, c’est
L’assertivité ou l’affirmation de soi est un état qui peut se rapprocher
déjà accepter d’entrer
de la confiance en soi et de l’estime de soi. Ces états renvoient à la
en relation avec soi, de
perception interne que l’on a de soi-même, et à son rapport avec les
s’affirmer et surtout de se
autres. La confiance en soi et l’estime de soi déterminent la confiance
positionner en exprimant
que l’on a en son potentiel, et le regard bienveillant que l’on se porte.
ce que l’on ressent !
L’affirmation de soi renvoie directement à l’environnement extérieur,
Jacques Salomé et comment « JE » vais réagir avec les autres. Il est possible de la
renforcer, en travaillant sur soi personnellement. Il est alors impor-
tant dans un premier temps de se connaître et de se comprendre,
pour affronter des événements extérieurs.
L’assertivité favorise
les rapports francs
L’assertivité garantit
une meilleure santé
mentale
L’assertivité réduit
le niveau d’anxiété
78
APPRIVOISER SON TRAC
z Le droit d’être responsable de son compor-
POURQUOI L’UTILISER ?
tement ;
z Le droit d’exprimer ses faiblesses, ses limites ;
Objectif
z Le droit à l’erreur ;
z Affirmer ses droits en respectant ceux des autres. z Le droit de ne pas comprendre ;
z Se fixer des objectifs clairs. z Le droit de dire « non » sans se sentir coupable ;
z Savoir critiquer et savoir accepter d’être critiqué. z Le droit d’être soi, en restant accepté(e) socia-
DOSSIER 3
z Négocier des compromis réalistes. z Les buts non assertifs : être aimé(e) plus que
Wikipedia). C’est avoir un pouvoir sur sa façon de parmi les autres buts de l’existence ; effectuer un
communiquer et une manière de s’ajuster rela- travail adapté â ses goûts ; traiter les difficultés
tionnellement, tout en restant présent(e) à soi. Il avec lucidité et réalisme (sans les minimiser ou
s’agit de prendre sa place et de se protéger en se les amplifier) ; maintenir de bonnes relations
respectant soi-même et en osant à la fois mettre professionnelles.
ses limites en maintenant des relations construc-
tives de dialogue. Méthodologie et conseils
Dans la prise de parole en public, nous sommes
confrontés à la fois à nos émotions, nos sensations,
COMMENT L’UTILISER ?
notre imaginaire et nous risquons parfois d’adopter
des comportements qui pourraient créer un senti-
Étapes ment de dévalorisation, de fuite ou d’impuissance.
1. Cerner ce qu’est la communication assertive En avoir conscience permet de se préparer à se
z Réagir assertivement par rapport à soi : accepter donner des droits pour s’exprimer avec efficacité
ses émotions ; ajuster ses réactions ; estimer la et réagir avec calme et fermeté aux propos de ses
menace (ce que vous avez peur de voir ou de interlocuteurs.
perdre) ; exprimer ses craintes et ses percep-
tions (pour communiquer à l’autre sa perception, Suite outil 20
pouvoir en parler et avoir son feedback).
z Réagir assertivement par rapport à son interlo-
79
Auto-évaluation
L’affirmation de soi
Répondez spontanément en mettant une croix correspondant à votre réponse dans la colonne
« Plutôt vrai » si vous pensez ou agissez de cette façon la plupart du temps ou « Plutôt faux » si vous
faites ou pensez rarement ce qui est écrit.
Plutôt Plutôt
vrai faux
1. Je dis souvent oui, alors que voudrais dire non.
2. Je défends mes droits sans empiéter sur ceux des autres.
3. Je préfère dissimuler ce que je pense ou ressens, si je ne connais pas bien la personne.
4. Je suis plutôt autoritaire et décidé(e).
5. Il est en général plus facile et habile d’agir par personne interposée que directement.
6. Je ne crains pas de dire aux personnes ce que je pense…
7. Je n’ose pas refuser certaines tâches qui manifestement ne relèvent pas de mes attributions.
8. Je ne crains pas de donner mon opinion même en face d’interlocuteurs hostiles…
9. Quand il y a un débat, je préfère me tenir en retrait pour voir comment cela va tourner.
10. On me reproche parfois d’avoir l’esprit de contradiction.
11. J’ai du mal à écouter les autres.
12. Je m’arrange pour être dans les secrets des dieux, cela m’a rendu bien service.
13. On me considère en général comme assez malin(e) et habile dans mes relations.
14. J’entretiens avec les autres des rapports fondés sur la confiance plutôt que sur la domination et le calcul.
15. Je préfère ne pas demander de l’aide à un collègue, il risquerait de penser que je ne suis pas compétent.
16. Je suis timide, je me sens bloqué(e) dès que je dois réaliser une action inhabituelle.
17. On me dit « soupe au lait » : je m’énerve et cela fait rire les autres.
18. Je suis à l’aise dans les contacts « face à face ».
19. Je joue assez souvent la comédie / comment faire autrement pour arriver à ses fins ?
20. Je suis bavard(e) et je coupe la parole aux autres sans m’en rendre compte à temps.
21. J’ai de l’ambition et je suis prêt(e) à faire ce qu’il faut pour y arriver.
22. Je sais en général qui il faut voir et quand il faut le/la voir. C’est important pour y arriver.
23. En cas de désaccord, je recherche les compromis réalistes sur la base des intérêts mutuels.
24. Je préfère jouer « cartes sur table ».
25. J’ai tendance à remettre à plus tard ce que je dois faire.
26. Je laisse souvent un travail sans le terminer.
27. En général je me présente tel(le) que je suis, sans dissimuler mes sentiments.
28. Il en faut beaucoup pour m’intimider.
29. Faire peur aux autres est souvent un bon moyen pour prendre le pouvoir.
30. Quand je me suis fait avoir une fois, je sais prendre ma revanche à l’occasion.
31. Pour critiquer quelqu’un, il est efficace de lui reprocher de ne pas suivre ses propres principes, il est forcé-
ment d’accord.
32. Je sais tirer parti du système, je suis débrouillard(e).
33. Je suis capable d’être moi-même tout en continuant d’être accepté(e) socialement.
34. Quand je ne suis pas d’accord, je le dis sans passion et je me fais entendre.
35. J’ai le souci de ne pas importuner les autres.
36. J’ai du mal à prendre parti et à choisir.
37. Je n’aime pas être la seule personne de mon avis dans un groupe : dans ce cas, je préfère me taire.
38. Je n’ai pas peur de parler en public.
39. La vie n’est que rapport de force et de lutte.
40. Je n’ai pas peur de relever des défis dangereux et risqués.
41. Créer des conflits peut être plus efficace que réduire les tensions.
42. Jouer la franchise est un bon moyen pour mettre en confiance.
43. Je sais écouter et je ne coupe pas la parole.
44. Je mène jusqu’au bout tout ce que j’ai décidé de faire.
45. Je n’ai pas peur d’exprimer mes sentiments tels que je les ressens.
46. Je sais bien faire adhérer les gens et les amener à mes idées.
47. Flatter tout un chacun reste encore un bon moyen d’obtenir ce que l’on veut.
48. J’ai du mal à maîtriser mon temps de parole.
49. Je sais manier l’ironie mordante.
80
APPRIVOISER SON TRAC
50. Je suis serviable et facile à vivre : parfois même je me fais un peu exploiter.
51. J’aime mieux observer que participer.
52. Je préfère être dans les coulisses qu’au premier rang.
53. Je ne pense pas que la manipulation soit une solution efficace.
54. Il ne faut pas annoncer trop vite ses intentions, c’est maladroit.
55. Je choque souvent les gens par mes propos.
56. Je préfère être loup plutôt qu’agneau.
57. Manipuler les gens est souvent le seul moyen pratique pour obtenir ce que l’on veut.
58. Je sais en général protester avec efficacité, sans agressivité excessive.
59. Je trouve que les problèmes ne peuvent être résolus sans en chercher les causes profondes.
60. Je n’aime pas me faire mal voir.
Dépouillement de l’auto-diagnostic
DOSSIER 3
Chaque phrase correspond à un exemple d’attitude de fuite passive, d’attaque agressive, de mani-
pulation ou de comportement assertif. Les phrases indiquées par un numéro ont été classées en
4 colonnes correspondant aux 4 attitudes. Vous mettez 1 point si vous avez répondu « plutôt vrai ».
Le total des points indique le degré de votre tendance à utiliser l’attitude indiquée.
Fuite passive Attaque agressive Attitude de manipulation Attitude assertive
1 4 3 2
7 6 5 8
15 10 9 14
16 11 12 18
17 20 13 23
25 21 19 24
26 28 22 27
35 29 31 33
36 30 32 34
37 39 41 38
50 40 42 43
51 48 46 44
52 49 47 45
59 55 54 53
60 56 57 58
Total 15 15 15 15
81
Outil
21 Les fiches mémo
Une des clés
du succès est la
En quelques mots
confiance en soi. Avant une présentation, vous pouvez parfois avoir l’impression que
Une des clés de la vous ne savez plus rien. Il vous faut alors un moyen rapide et efficace
confiance en soi est la de vous guider en quelques secondes vers la réussite. Lorsque vous
préparation. faites les fiches mémo, et que vous notez les idées importantes, vous
commencez déjà à les intégrer et à les mémoriser. Préparer des fiches
Arthur Ashe
vous permet donc d’organiser les moyens d’expression essentiels que
vous avez déjà travaillés, qui vous donnent confiance et qui créent le
lien avec le public.
82
APPRIVOISER SON TRAC
POURQUOI L’UTILISER ? Méthodologie et conseils
Les fiches mémo ci-après peuvent être consultées
Objectif en fonction de vos besoins et envies, dans l’ordre
que vous désirez (voir page suivante).
z Se préparer mentalement et physiquement de
z Fiche mémo : « Mettre en valeur une idée ou un
manière simple et rapide.
mot et faire des silences ».
z Trouver ses points de repères et d’impact.
z Fiche mémo : « Donner du rythme ».
z Se rassurer soi-même.
z Fiche mémo : « Articuler ».
DOSSIER 3
z Fiche mémo : « Susciter l’intérêt ».
Même si vous avez bien préparé d’une part le
contenu et les messages à faire passer, et d’autre
part votre mental et votre physique, vous pouvez
avoir besoin, la veille de votre intervention par
exemple, de relire des fiches mémo pour vous
remettre quelques points essentiels en mémoire
et pour diminuer voire supprimer votre anxiété.
Étapes
Quelques conseils avant l’« entrée en scène » afin
de dédramatiser la situation :
1. Ayez conscience de l’arrivée de votre trac,
accueillez-le avec plaisir car c’est l’adrénaline qui
vous permet de vous dépasser.
2. Portez l’attention à votre corps : il ne s’agit plus
de penser mais uniquement de ressentir.
3. Décontractez vos muscles, laissez retomber vos
épaules, détendez votre visage (baillez). Chauffez
et placez votre voix.
4. Relaxez-vous, isolez-vous, faites le vide en vous-
même. Imaginez l’instant de votre prise de parole
de manière positive. Adressez-vous à vous-même
des signes de reconnaissance positifs.
5. Répétez votre introduction à voix haute (mieux
vaut la connaître par cœur). Suite outil 21
Et une fois « sur scène » :
6. Pensez à vous redresser.
7. N’oubliez pas de regarder ceux et celles à qui
vous vous adressez.
Avant de vous lancer…
8. Respirez, respirez, respirez.
√ Prenez ces fiches comme une béquille sur
9. Prenez votre temps.
laquelle vous appuyer pour avoir un
10. Articulez.
soutien.
11. Acceptez le silence, n’en ayez pas peur et ne
cherchez pas à le combler à tout prix. Un silence √ Elles ne sont en aucun cas une base de
plein est également un message. réflexion de dernière minute : prenez le
12. Mettez de la vie dans votre discours. temps, avant votre intervention, de vous
préparer mentalement et physiquement.
83
Suite
outil 21 Les fiches mémo
84
APPRIVOISER SON TRAC
Pour aller plus loin
DOSSIER 3
z Les petites apnées : inspirez, bloquez, comptez z Canalisation du souffle et concentration : vous
jusqu’à 3 ; expirez, bloquez, comptez jusqu’à 3. pouvez faire quelques respirations en bouchant
z L’économie du souffle : expirez le plus lentement alternativement une narine ou l’autre (plutôt
possible (vous pouvez compter des battements, assis(e) en tailleur) pour travailler votre respira-
afin de voir l’évolution) en retenant l’air avec tion abdominale.
cette sensation de poussée et contre-poussée z Lisez des textes à haute voix, en mettant la main
au niveau du ventre. sur votre ventre, et vérifiez que vous inspirez
z Videz votre air en deux parts égales, trois parts toujours d’abord avec le ventre et que vous
égales, etc. expirez bien en parlant et en projetant la voix.
z Pour dynamiser le souffle, faite des séries de Pour l’échauffement et l’entraînement, vous
« ffttt », « sssttt », « chttt »… comme si vous pouvez essayer des phrases longues, enlever
vouliez cracher au loin. Vous devez sentir la volontairement la ponctuation, pour sentir le
« connexion » entre le ventre et les lèvres et la travail de retenue du souffle sur des mots.
langue et surtout aucune sensation à forcer sur z Récitez un texte devant une bougie pour
la gorge. apprendre à ne pas gaspiller votre air et votre
énergie sur les consonnes.
85
Outil La posture
22 de leadership
personnel
Un leader est
En quelques mots
quelqu’un qui connaît Se construire une posture de leadership personnel, c’est avoir une
le chemin, suit le chemin influence sur notre état d’esprit et sur notre comportement.
et montre le chemin. Nous savons déjà que notre pensée influence notre posture, mais l’in-
verse a aussi été démontré lors de recherches en psychologie sociale
John Maxwell
avec le « Power posture », concept introduit par Amy Cuddy. Le langage
corporel a un impact sur nos émotions. Pour changer certaines de
nos pensées, nous pouvons décider d’un travail « technique et orga-
nique » sur la posture. « Le langage du corps affecte la façon dont les
autres nous voient, mais cela peut aussi changer la façon dont nous
nous voyons nous-mêmes ». Nous avons ainsi le pouvoir d’influencer
notre niveau de confiance. « Faites semblant jusqu’à ce que vous le
deveniez et l’intériorisez ! »
86
APPRIVOISER SON TRAC
5. Adoptez une bonne posture pour favoriser la
POURQUOI L’UTILISER ?
parole, ainsi que votre crédibilité.
6. Une respiration maîtrisée procurera de la puis-
Objectif
sance à votre voix.
z Prendre conscience de la réalité perçue et de la 7. Utilisez les silences ! Ils permettront de main-
nécessité de se mettre en scène différemment. tenir l’attention et de faire des pauses dans votre
z Renforcer ses chances de succès. discours.
z Ressentir la satisfaction et l’impact d’un change- 8. Un regard droit, posé, attentif et curieux démon-
ment de ses moyens d’expression orale. trera votre conviction.
DOSSIER 3
z Savoir être tranquille à l’intérieur pour paraître 9. Montrez de la passion et de l’enthousiasme.
efficace et convaincant à l’extérieur. 10. On ne vous le répétera jamais trop : respirez !
11. Utilisez un vocabulaire simple, adapté au public,
Contexte concret et positif.
En prise de parole en public, les situations que vous 12. Soyez authentique, ne surjouez pas votre
rencontrez vous font jouer des rôles. Le paradoxe « rôle ».
est que ce n’est pas naturel de prendre la parole, 13. Faites « vibrer » votre auditoire, en « jouant »
alors que vous devez paraître naturel. En fait, vous avec vos différents moyens d’expressions
allez interpréter un texte tout en gardant une part (gestuelle, regard, voix, rythme, déplacement,
de votre personnalité. ancrage, silence, respiration…).
Si vous y mettez tout ce que vous êtes, vous risquez
de vous perdre dans le rôle et de trop dévoiler ce que Méthodologie et conseils
vous ne contrôlez pas, parce que vous mélangez vos En résumé, développez votre présence en devenant
émotions personnelles avec le rôle que vous « inter- petit à petit ce que vous voulez être. Les recherches
prétez ». Il faut donc vous baser sur un registre vous scientifiques prouvent que pratiquer ces exercices
permettant de « donner le change », en vous entraî- simples au quotidien aide notre cerveau à enregis-
nant sur le comportement externe et en adoptant trer un changement. Notre corps récoltera ainsi les
des postures de « gagnant(e) ». fruits de la réaction biochimique et développera des
Notre corps influence nos pensées, nos pensées réflexes qui nous feront sentir plus assurés avant de
influencent nos comportements, et nos compor- prendre la parole devant un groupe, à une réunion
tements influencent nos résultats. L’expression ou une conférence…
du visage peut également jouer. Une expression
influence la physiologie. La mimique induit le senti-
ment. La posture et les expressions faciales ont un
impact sur le cerveau et influencent le ressenti, ce
qui change le langage corporel.
Avant de vous lancer…
COMMENT L’UTILISER ? √ Soyez convaincu(e) que votre contenu ne
pourra prendre de l’importance que si
Étapes vous maîtrisez votre langage vocal et
corporel.
1. Plus vous occupez d’espace, plus vous dégagez
de puissance ! √ Soyez prêt(e) à faire semblant d’avoir une
2. Souriez ! Cela mettra de la joie dans votre expres- posture de leader, même si vous ne vous
sion et donnera envie de communiquer avec vous. en sentez pas capable. Petit à petit, vous
3. Un bon ancrage au sol vous fera sentir plus assu- verrez que vous ne prétendrez plus, mais
que vous aurez effectivement acquis une
ré(e) et montrera un comportement plus affirmé.
posture de leader.
4. Une gestuelle ouverte, vivante, vous donnera
plus de dynamisme et donnera envie aux autres de
vous écouter.
87
Outil Voix et corps en
23 cohérence avec
le discours
C’est votre sens
du vrai qui, en accord
En quelques mots
avec la conviction que Une incohérence peut parfois advenir entre ce que nous ressentons et
vous avez de vos actes, les actions que nous menons, les idées que nous avons et les paroles
vous empêchera de que nous formulons. Ce décalage entre l’interne (notre vie intérieure) et
vous égarer dans une l’externe (ce que nous montrons à l’extérieur) revient à se sentir « débor-
mauvaise direction. dé(e) ». Lorsque ce que nous sommes (la personnalité profonde), ce que
nous pensons (convictions, valeurs), ce que nous ressentons, et ce que
Stanislavski
nous disons ou faisons, suivent le même fil rouge, alors nous sommes
cohérents et crédibles. Cet « alignement » ou ce « centrage », selon
comment on le nomme, génère un état de présence à soi et aux autres.
Je suis ravie
de faire ta
connaissance !
88
APPRIVOISER SON TRAC
POURQUOI L’UTILISER ? Méthodologie et conseils
Comment savoir si l’on est « aligné(e) » ? Il suffit de
Objectif s’interroger, en situation ou après la situation vécue,
pour travailler sur la conscience de soi : est-ce que
z Impacter sa physiologie : passer d’une tension
cela me ressemble de dire telle chose ? Est-ce
permanente à une relation détendue.
que je crois que c’est une bonne action ? Comment
z Favoriser un état d’esprit positif.
est-ce que je me sens physiquement quand je dis
z « Gommer » le décalage entre sa perception et le
telle ou telle chose ? Quelles sont les émotions qui
comportement perçu par l’autre.
m’envahissent quand je prononce telle idée ?
DOSSIER 3
Contexte
La congruence est le nom qu’on donne à la cohé-
rence entre nos ressentis et nos pensées, entre nos
paroles et nos actes. Être congruent(e) ne signifie
pas être parfait(e), mais authentique. Il s’agit de
montrer nos forces et nos fragilités. Ces « fragi-
lités », que nous avons appris à connaître, à appri-
voiser et à accepter, deviennent alors des forces,
parce qu’elles sont assumées. Elles provoquent un
sentiment de confiance qui mène à une meilleure
communication avec les autres.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Identifiez les postures physiques que vous Suite outil 23
adoptez régulièrement lorsque vous vous sentez
mal à l’aise dans une situation ou devant certaines
personnes.
2. Caricaturez votre posture ou votre expression
pour ressentir véritablement les caractéristiques Avant de vous lancer…
dans votre corps : adoptez une posture fermée,
recroquevillée, tête baissée… √ Il n’est pas évident de travailler sur la
3. Portez maintenant votre attention sur les images conscience de soi. Une personne de
et mots qui vous viennent en tête, les sensations ou confiance peut vous renvoyer des
émotions que vous ressentez. perceptions et ainsi confronter s’il y a
4. Identifiez l’émotion qui est liée à la posture. distorsion des messages.
5. Adoptez pendant deux minutes une posture
√ Vous pouvez vous faire accompagner par
physique forte, ouverte et confiante.
un coach spécialisé dans la préparation
6. Identifiez à nouveau l’émotion qui est liée à la
physique et mentale.
nouvelle posture.
7. Entraînez-vous régulièrement et testez cette √ Avant de trouver votre « alignement »,
pratique dans des situations à faible enjeu pour quelques tensions peuvent apparaître,
expérimenter à vos débuts. mais qui s’apaiseront au fil du temps et à
mesure que vous vous sentirez en phase
8. Observez les résultats.
avec votre authenticité.
89
Suite Voix et corps en cohérence
outil 23 avec le discours
90
APPRIVOISER SON TRAC
Pour aller plus loin
DOSSIER 3
z Un groupe doit adopter une posture « puis-
sante », non seulement les comportements sont
sante » pendant 2 minutes. plus affirmés, mais des changements physiolo-
z Un autre groupe doit adopter une posture
giques expliquant ce phénomène sont mesurés.
« faible » pendant 2 minutes.
Les taux de testostérone et de cortisol sont
mesurés avant et après l’exercice de posture, et
Postures
91
DO
4 E R
SE DÉCON-
TRACTER ET
S’ENTRAÎNER
SS I
92
C
omment se prépare-t-on physiquement sans être dans un état émotionnel joyeux, peut
à une prise de parole ? Ne serait-ce pas entraîner des pensées positives, de la motivation
comme une compétition pour laquelle il va et un supplément d’énergie : vous trompez votre
falloir s’entraîner, travailler sa technique et répéter, cerveau et cela vous fait rentrer dans un cercle
comme tous les sportifs de haut niveau ? Comment vertueux positif. En plus, cela vous fait vous tenir
réduire les tensions et ne pas rester paralysé(e) par droit et relever le haut du corps, ce qui participe à
nos angoisses et nos doutes ? Comment se détendre vous mettre dans un état physique favorable.
et éviter le stress inutile ? Comment se relaxer ?
Comment réguler son émotion et se connecter à La préparation physique
soi-même ? Comment rester à l’écoute de son public ? Parler en public est bien une activité physique,
un sport, même ! Et…Comme pour tout sport, au
La préparation mentale moment où le trac est le plus intense, il faut se
Pour un(e) sportif(-ve), la préparation mentale à l’ap- décontracter, se relaxer, afin d’être entièrement
proche d’une compétition est l’occasion de valoriser présent(e) et disponible devant son auditoire. Si
ses compétences, de se concentrer sur ce qu’il/elle vous êtes en tension, votre corps se fatigue et a
sait faire en premier lieu, de bonifier ses atouts afin tendance à gaspiller de l’énergie inutilement, en se
de tirer vers le haut les points encore perfectibles. contractant.
Le but ultime d’une bonne préparation mentale est Comme les marathoniens, faites un « état des lieux »
de se retrouver dans un état maximal de concen- de votre corps. Ainsi, mentalement, passez en revue
tration et de réussite. Pour l’atteindre, il est impor- tous les membres et toutes les parties de votre corps
tant de trouver son propre chemin et ses propres pour vérifier leur état de forme. Vous découvrirez
outils. Chacun a une histoire et un chemin différent, peut-être que vous contractez trop vos épaules et
savoir les accueillir avec bienveillance permet de se que ceci vous bloque la respiration ou que vos mains
projeter sereinement et d’adopter une attitude posi- sont crispées, etc. Libérez-vous des tensions, et
tive pour trouver l’équilibre et être performant(e). Il respirez : ceci vous permettra de conserver votre
a été démontré que le simple fait de sourire, même énergie et de la mettre au service de votre message.
Les outils
24 Préparer son mental comme un(e) sportif(-ve) 94
25 Préparer son physique comme un(e) sportif(-ve) 96
26 Gérer le stress 100
27 La relaxation 104
28 La respiration 106
29 La cohérence cardiaque 108
30 Se connecter à soi-même au quotidien 110
31 Répéter, répéter, répéter… 112
93
Outil Préparer son
24 mental comme
un(e) sportif(-ve)
En quelques mots
Le corps accomplit ce Parler en public, c’est s’exposer. Le regard des autres est souvent vécu
que l’esprit croit. comme une menace. Souvent, l’appréhension monte et le trac peut
Julien Lorcy
même devenir paralysant pour certains. Mais pourquoi ? On redoute
de ne pas être à la hauteur, d’être mal jugé(e) par son auditoire. Plus
les enjeux sont importants, plus la pression est forte, et c’est normal
d’avoir le trac, cependant cela devient problématique si la peur de
l’échec prend toute la place, jusqu’à en perdre toute objectivité. En
fait, cette peur irraisonnée découle du focus des représentations
négatives que l’on construit par rapport à sa prise de parole, qui sont
généralement injustifiées. Le mental est notre force. Il va permettre
de réunir les conditions du succès.
94
Se décontracter et s’entraîner
léger(-ère), de soulager une tension intérieure.
POURQUOI L’UTILISER ?
Le fait de les identifier vous permettra aussi
de mieux savoir quoi mettre en œuvre pour les
Objectif
satisfaire.
z Se servir de sa « météo » intérieure pour mieux z Tentez de nommer le ou les besoin(s) qui
DOSSIER 4
septembre 2018) que le/la sportif(-ve) doit égale- mentalement des permissions (droit de ne pas
ment « muscler » son mental pour se différencier tout savoir, droit de m’appuyer sur le groupe…).
de ses concurrents à prédispositions physiques et 2. Adoptez un état d’esprit positif !
techniques équivalentes. Faites votre dialogue intérieur par un travail sur
Nombreuses sont les personnes publiques (jour- vos propres pensées dans un premier temps (voir
nalistes, sportifs, comédiens, humoristes…) à outil 10), puis envisagez positivement vos interlocu-
pratiquer la « préparation mentale », avec les teurs : ils ne sont pas là pour vous juger mais pour
« ancrages » (voir annexe IV), pour leurs événe- recevoir l’information que vous allez leur commu-
ments en public. niquer. Mettez-vous à leur place : vous attendez
avant tout d’un(e) orateur(-rice) qu’il/elle soit
clair(e) et attentif(-ve) à son auditoire.
COMMENT L’UTILISER ?
Méthodologie et conseils
Étapes Le mental désigne la capacité que l’esprit a d’anti-
1. Définissez vos besoins. ciper et d’imaginer l’avenir, à condition de se décon-
Chaque fois que vous êtes confronté(e) à une necter provisoirement du rationnel. La préparation
situation que vous appréhendez, tentez d’iden- mentale vise à développer l’efficacité. En faisant ce
tifier ce que vous ressentez émotionnellement. travail préparatoire, vous avez commencé à vous
Vous pouvez ressentir plusieurs émotions en même déconnecter du rationnel. La voie du mental est libre !
temps. Pensez à vous relier à vos sensations corpo-
relles tout d’abord, car celles-ci sont souvent inti-
mement liées à vos ressentis émotionnels. Prenez
un moment pour vous écouter, pour voir ce qu’il se
passe à l’intérieur de vous et accueillir vos émotions.
z Comment est-ce que je me sens, là, tout de
suite ?
z Qu’est-ce que je voudrais obtenir ou ressentir
95
Outil Préparer son
25 physique comme
un(e) sportif(-ve)
En quelques mots
L’Homme doit
Comment se prépare-t-on à une prise de parole en public ? Ne pense-
harmoniser l’esprit et le
t-on pas uniquement à ce que l’on va dire ? Qu’est-ce qui fait que nous
corps.
risquons parfois de nous retrouver « paralysés » par nos angoisses et
Hippocrate nos doutes ? Parler en public est une activité physique, en soi ! Alors,
préparons-nous comme un(e) sportif(-ve), jusqu’à la « compétition ».
Et comme pour tout sport, au moment où le trac est le plus intense,
il faut se décontracter, relâcher les tensions afin d’être entièrement
présent(e) et disponible devant son auditoire. Le/la sportif(-ve)
prépare son corps, sa technique, et son mental.
96
Se décontracter et s’entraîner
(épaules basses, phalanges relâchées et bouche
POURQUOI L’UTILISER ?
légèrement entrouverte…). Ressentez votre-bien
être et respirez lentement.
Objectif
3. Établir un rituel
z S’entraîner comme un(e) sportif(-ve) à l’aspect Ce rituel fait suite à la préparation décrite : prenez
physique de la prise de parole en public. un moment pour vous rassembler, vous et vos
z Identifier ses schémas corporels et ses habi- pensées, décontractez les muscles de votre
tudes de réaction face au stress. visage, pratiquez quelques exercices de respira-
tion, répétez juste votre première phrase par cœur
Contexte
et concentrez-vous sur votre ancrage positif (voir
La préparation physique vise à réduire les tensions outil 24).
DOSSIER 4
et détendre rapidement le corps, ce qui libère l’es-
prit et oxygène le cerveau pour plus de concentra- Méthodologie et conseils
tion et d’inspiration. En une minute environ, vous avez décontracté
votre corps et libéré votre respiration. En même
COMMENT L’UTILISER ? temps, vous avez commencé à vous déconnecter
du rationnel. La voie du physique est libre !
Étapes
1. Réduire les tensions
Un petit exercice rapide, si vous pouvez vous isoler
pendant 5 minutes : prenez une balle de tennis
et mettez-la sous un de vos pieds (sans chaus-
sures), et faites-la rouler de manière à ressentir les
tensions au début et la détente qui se fait sentir au
bout de 2 ou 3 minutes. Recommencez avec l’autre
pied. Cet exercice détend la chaîne musculaire et
vous en ressentirez les bienfaits immédiats.
2. Détendre rapidement votre corps
z Placez-vous debout, les pieds un peu espacés et
z Recommencez l’exercice encore une ou deux fois √ Toutes les techniques fonctionnent sur
(contraction, puis décontraction) en essayant nous à des degrés différents. Établissez le
d’accentuer chaque phase et de ressentir un rituel qui vous convient le mieux, qui vous
maximum de bien-être en soufflant. Vérifiez que permet de réduire votre nervosité.
votre position de repos est totalement détendue
97
Suite Préparer son physique comme
outil 25 un(e) sportif(-ve)
98
Se décontracter et s’entraîner
Pour aller plus loin
DOSSIER 4
indispensables.
— Pratiquer la respiration abdominale pour s’endormir afin d’évacuer ses pensées et retrouver un calme
intérieur.
99
Outil
26 Gérer le stress
Stratégie
Physiques /
Sensorielles Mentales
Objectifs concrètes
Éviter la fatigue
posturale Transformer nos « petites
Abaisser les voix » intérieures
Prévenir le Diminuer les tensions surcharges sonores
inutiles ou visuelles L’estime de soi : se rappeler
stress vos réussites et votre fierté
Qualité du sommeil Hygiène de vie
Positiver quotidiennement
Sport
100
Se décontracter et s’entraîner
3. Éviter les facteurs de stress inutiles
POURQUOI L’UTILISER ?
z Bannir les contraintes que l’on s’impose, qui nous
pèsent et qui ne sont pas indispensables.
Objectif
z Prendre conscience de nos « petites voix »
z Adopter une bonne hygiène de vie. qui nous font développer des sentiments de
z Augmenter sa résistance. culpabilité.
z Créer ses propres stratégies anti-stress, qui 4. Améliorer sa qualité de vie pour augmenter sa
pourront par ailleurs vous servir dans d’autres résistance. Ce n’est pas seulement dérouler des
situations. bonnes intentions. Cela suppose de hiérarchiser
ce qui est fondamentalement important pour soi.
Contexte Supporter les facteurs de stress importants à condi-
DOSSIER 4
Arriver à se poser et faire un point pour prendre soin tion qu’ils soient associés à une aspiration essentielle.
de soi est bénéfique pour bien distinguer la pres- 5. Mener une vie saine et équilibrée et prendre
sion externe de la pression interne. Les différentes soin de soi (hygiène de vie, réseau relationnel,
connaissances et techniques favorisent une récupé- plaisir, détente, humour et rire).
ration physique et mentale (voir outils 24 et 25) qui z Manger de façon équilibrée en respectant un
permettent de se sentir plus « aligné(e) » et confiant(e) minimum de temps pour chaque repas (il faut
devant certaines personnes et/ou situations. 20 minutes pour que le cerveau ait le temps
d’enregistrer la satiété) et le plus possible à des
heures fixes.
COMMENT L’UTILISER ? z Entretenir son réseau relationnel et une vie sociale.
101
Suite
outil 26 Gérer le stress
Prendre la juste mesure de notre stress différencier ce sur quoi on peut agir et ce sur quoi
on ne peut pas.
z Quelle place le stress tient-il dans ma vie ?
z Pression interne : on parle de manque de
z Quelle place est-ce que je souhaite qu’il tienne ?
z À quels stress est-ce que je décide de faire face ?
contrôle interne lorsque l’on ne se trouve pas
z Quels stress sont nocifs et destructeurs ?
à la hauteur devant une situation ; lorsqu’on
Lesquels sont « heureux » et utiles ? se fabrique un « scénario catastrophe » (voir
z Quels stress ai-je la possibilité de supprimer ? outil 13). Il est essentiel d’accepter de ne pas être
Prenez le temps d’approfondir cette analyse des parfait(e), de ne pas se focaliser sur ses points
moyens et ces réponses que vous pouvez trouver faibles, mais de s’appuyer sur ses points forts.
en vous-même, pour que le stress soit vécu sans
détresse, et en utilisant vos ressources person-
Identifier et évaluer les sources de
nelles. Vous pouvez ainsi contrôler votre stress, et tension qui nous affectent le plus
non plus être contrôlé par lui. 1. Répertoriez quelles sont vos sources de tension :
émotions positives, négatives, agressivité, etc.
Les manifestations d’un état de stress 2. Pouvez-vous préciser les facteurs de stress dans
z Signes physiques : maux d’estomac, maux de chacune des situations ? (Vie professionnelle ou
tête, insomnie, fatigue… personnelle ?)
z Signes affectifs : irritabilité, sentiment 3. Quelles sont les situations où vous avez une
d’abandon, manque d’estime de soi… influence pour faire cesser ou modifier les facteurs
z Comportement : brusquerie, hyperactivité, de stress ?
crises de larme… 4. Quelles sont les situations où vous ne pouvez pas
grand-chose à la situation ?
Les causes de stress Cette liste aide à identifier les domaines sur
z Causes physiques : chaleur, bruit, conditions lesquels on peut réagir, évaluer la façon dont on
d’hygiène et de sécurité. peut éliminer ses tensions.
z Causes professionnelles : charge de travail,
accélération du rythme de travail, pression du
Mes symptômes quand je suis soumis(e)
temps, interruptions, métiers à risques, clients à un stress
agressifs… z Qu’est-ce que je ressens (globalement et
z Causes managériales : objectifs trop importants, physiquement) ?
manque de reconnaissance des efforts… z Quelle est ma position, mon attitude corporelle ?
z Causes relationnelles : conflits, rela- z Comment est ma respiration ?
tions tendues, manque de communication, z Y a-t-il une émotion, un sentiment particulier ?
incompréhensions… z Comment est-ce que je vois la vie quand je suis
dans cet état ?
Faire la distinction entre la pression z Est-ce que je me fais des images intérieures ?
interne donnée par soi-même et la z Qu’est-ce que je me dis intérieurement ?
pression externe donnée par les autres z Ai-je cerné un déclencheur particulier ?
z Pression externe : on parle de manque de contrôle z Comment est-ce que j’agis et me comporte à
externe lorsque l’on trouve les contraintes d’une partir de cet état de stress ?
situation anormales ou insupportables ; il s’agit de z Autres observations, remarques, et spécificités.
102
Se décontracter et s’entraîner
Auto-évaluation
Passer d’objectifs généraux
à un réel changement de vie quotidienne
1. Cochez dans la liste suivante tous les points que vous pourriez améliorer dans votre vie de tous
les jours.
2. Cette liste n’est pas exhaustive et vous pouvez la compléter !
DOSSIER 4
Faire de l’exercice physique une ou deux fois par semaine.
Prendre conscience de sa respiration.
Prendre le temps de faire quelques exercices de respiration entre deux tâches, visites,
appels, etc.
Voir plus souvent ses amis et élargir le réseau relationnel.
Prendre plus de temps pour soi.
Diminuer le café, le thé ou l’alcool.
Diminuer la consommation de tabac.
Prendre au moins trois quarts d’heure pour les repas du midi et du soir.
Rééquilibrer les repas (ex : prendre un vrai petit déjeuner).
Prendre une ou deux demi-journées de vrais loisirs par semaine.
Se cultiver, lire, aller au musée.
Se faire un plaisir par jour.
Augmenter ou régulariser le sommeil.
S’envoyer un signe de reconnaissance positive par jour.
3. Choisissez-en un que vous voulez améliorer au cours des jours ou semaines à venir, avant votre
prise de parole.
4. Parmi les situations que vous pouvez changer, déterminez quelles actions vous pourriez mettre
en place simplement.
5. Soyez très précis(e) sur les moyens que vous allez mettre en place pour atteindre votre objectif.
Vous devez répondre à toutes ces questions :
z Comment allez-vous faire ? (La description doit être la plus précise possible.)
z Quand commencez-vous ?
6. Il vous faut un contrôle. Annoncez votre décision à un(e) proche et demandez-lui de vous aider à
respecter votre résolution.
Exemple :
z Objectif : une seule tasse de café par jour.
z Comment : en prenant un verre d’eau à la place des tasses de café prises dans la journée ; au petit
103
Outil
27 La relaxation
LA CONNEXION À SOI
La posture
ŷ Évitez les causes de fatigue physique
ŷ Prenez conscience de votre posture
(assise, droite, voûtée, debout…)
La relaxation
L’énergie La respiration
ŷ S’étirer et décontracter ses C’est par la respiration
muscles que l’on se décontracte
ŷ Se passer de l’eau fraîche
autour des yeux, des poignets
104
Se décontracter et s’entraîner
3. J’écoute battre mon cœur : je vais l’écouter
POURQUOI L’UTILISER ?
comme j’écouterais une horloge, sans émotion.
4. Je me concentre sur mon bras droit et je le sens
Objectif
devenir très lourd, ensuite je fais la même chose
z Se décontracter, se détendre. avec le gauche, les jambes, et tout le reste du corps.
z Prendre conscience du souffle pour s’en servir Le corps s’enfonce dans cette sensation de pesan-
dans la projection de la parole. teur agréable. Je peux maintenant me concentrer
z Disparition du stress, retour au calme. sur ma respiration, l’observer, sentir l’air entrer dans
z Préparation de la respiration pour la gestion de les narines, le ventre qui se soulève et s’abaisse sous
l’émotion. ma main, comme s’il y avait un ballon à l’intérieur
qui gonfle, et à chaque inspiration, le bas du dos se
DOSSIER 4
Contexte plaque légèrement vers le sol : tout le bas du corps
La relaxation permet d’induire une détente muscu- respire !
laire, de gérer son stress, de se débarrasser des 5. Je peux également visualiser une situation de
pensées parasites et de dominer ses émotions manière positive, ou m’imaginer dans un endroit
négatives (Dr D. Servant). Pour bien prendre agréable, afin d’associer des images à la sensation
conscience de sa respiration abdominale et s’en- de détente (voir outil 29).
traîner (voir outil 28), le passage par une phase de 6. Je me réveille doucement, en bougeant les
relaxation est indispensable dans les débuts. doigts, m’étirant, baillant et me lève lentement, sur
Avant de commencer une journée ou de faire face à le côté, en prenant soin de moi.
une situation à enjeu, ou pour vous endormir, prati-
quez l’exercice de relaxation simple. En fonction Méthodologie et conseils
des moments de la journée, et de vos besoins, vous Si vous n’avez encore jamais pratiqué la relaxation,
pouvez aller vous servir dans « la boîte à outils » des les débuts peuvent s’avérer difficiles. Si vous êtes
différents exercices de relaxation ci-après. une personne sujette à l’anxiété, vous allez avoir
besoin d’un peu plus de temps d’entraînement pour
prendre conscience des tensions et vous détendre.
COMMENT L’UTILISER ?
N’hésitez pas à la pratiquer tous les jours dans un
premier temps. La mise en place de la respiration
Étapes abdominale viendra dans un deuxième temps.
1. Je m’allonge. Je prends conscience de toutes les
parties de mon corps qui sont en contact avec le
sol : l’arrière de la tête, le dos, les épaules, le haut
du dos, je descends mentalement le long de mes
bras, mes avant-bras, le long de mon dos, l’arrière
des cuisses, les mollets et l’extérieur de mes talons.
2. Je vérifie ma détente musculaire : est-ce que
Avant de vous lancer…
mon front est bien détendu ? Mes yeux sont fermés,
√ Les techniques de relaxation augmentent
mais pas crispés, je vais imaginer une main invi-
la résistance physique et psychique et la
sible qui me lisse les traits du visage, je desserre les
concentration. Elles nous rendent
dents, la mâchoire, les lèvres, je relâche bien mon également plus apte à faire face aux
cou, je laisse mes épaules s’enfoncer dans le sol. « stresseurs ».
Je vérifie jusqu’au bout des doigts que mes bras
sont bien détendus. Est-ce que mes jambes sont √ Le relâchement musculaire permet une
« plongée » à l’intérieur de nous-même
bien détendues ? Est-ce que je n’ai pas malgré moi,
pour « lâcher les commandes » de la
crispé mes doigts de pieds ?
pensée parasite.
105
Outil
28 La respiration
LA RESPIRATION ABDOMINALE
Inspiration
Expiration
106
Se décontracter et s’entraîner
progressivement à augmenter cette durée et à
POURQUOI L’UTILISER ?
éprouver davantage de plaisir à le faire.
4. Expirez par la bouche en rentrant le ventre.
Objectif
Videz l’air qu’il contient et permettez-vous de vous
z Prise de conscience du souffle. détendre. L’air doit sortir tout seul, comme un
z Disparition du stress, retour au calme. ballon qui se dégonfle. Imaginez toute la tension
z Préparation aux exercices de voix pour la prise s’échapper de vos muscles.
de parole. 5. Bouche fermée, restez les poumons vides
pendant quelques secondes (3 à 10 secondes
Contexte
suffisent). Avec la pratique, vous arriverez progres-
Ces respirations permettent de faire face à des sivement à augmenter cette durée et éprouver
DOSSIER 4
situations stressantes en gérant ses émotions. Les davantage de plaisir à le faire. Attendez calmement
techniques sont issues des préparations et entraî- d’avoir envie d’inspirer.
nements de comédiens et servent notamment à Pour aller plus loin, vous trouverez d’autres tech-
la prise de parole en public. Quelques exercices niques de respiration en annexe V !
ci-dessous sont recommandés par le Dr Servant
(CHU de Lille). Méthodologie et conseils
La priorité est de s’entraîner à pratiquer la respira-
COMMENT L’UTILISER ? tion abdominale afin qu’elle devienne une seconde
nature qui se met en place dès que vous lui donnez
Étapes l’impulsion. Par la suite, il sera plus évident de
commencer à pratiquer les autres types de respira-
La respiration abdominale (5 à 10 minutes par jour).
tion, dans les situations « d’urgence » et juste avant
1. Choisissez un endroit calme où personne ne
une intervention.
peut vous déranger. Fermez les yeux pour tourner
votre regard vers l’intérieur, détendez-vous le
plus possible et prenez conscience des points de
contact de votre corps avec le support : dos, tête,
mains (voir outil 27). Placez l’une de vos mains
sur votre abdomen où se trouve le plexus solaire :
l’endroit juste en bas du sternum et au-dessus du
nombril.
2. Bouche fermée, prenez une grande inspiration
lente par le nez, en gonflant le ventre. Remplissez Avant de vous lancer…
vos poumons le plus possible en vous rappelant
que votre cage thoracique ne devra bouger que √ Les techniques de respiration, pratiquées
très peu pendant l’exercice. Donc votre ventre régulièrement, devraient vous procurer
devrait ressortir en poussant vers l’extérieur des sensations de bien-être et de
pendant l’inspiration. Ne gonflez pas la poitrine en quiétude. La respiration ralentit le rythme
inspirant. La respiration doit être naturelle (si vous cardiaque, diminue la pression artérielle et
observez un nourrisson, ou même un animal, vous entraîne un relâchement musculaire, ce
verrez qu’il pratique la respiration abdominale très qui contribue à faire baisser le niveau de
stress ressenti.
naturellement).
3. Bouche fermée, gardez l’air pendant quelques √ Dès que vous serez un peu entraîné(e),
secondes. Une fois que vos poumons sont remplis, vous allez vous ressourcer en énergie
prenez un moment pour une pause et expirez tout pendant votre temps d’intervention,
l’air emmagasiné par la bouche (3 à 10 secondes grâce à la respiration.
suffisent). Avec la pratique, vous arriverez
107
Outil La cohérence
29
cardiaque
Personne ne peut
En quelques mots
fuir son cœur, c’est Évoquer une émotion désagréable (colère, peur, etc.) a un effet direct
pourquoi il vaut mieux sur notre rythme cardiaque. Ça le déséquilibre, l’accélère, et le tracé
écouter ce qu’il dit. du rythme cardiaque devient irrégulier et chaotique.
De nombreuses études ont montré qu’après un effort sportif ou
Paulo Coelho
une forte émotion, quelques minutes de respiration rythmée nous
permettent de réguler notre système nerveux, de renforcer notre état
de santé et de retrouver plus rapidement un état de calme.
LA COHÉRENCE CARDIAQUE,
L’ÉQUILIBRE ENTRE LE CŒUR ET LE CERVEAU
108
Se décontracter et s’entraîner
3. Retrouvez un moment agréable (35 à
POURQUOI L’UTILISER ?
45 secondes).
4. Quelle sera la réponse la plus appropriée pour
Objectif
vous à ce stress actuel ? Notez la réponse au bas
z « Dompter » l’anxiété et réduire les effets du de la page.
stress sur notre organisme. 5. Regardez ce que vous avez écrit en haut de la
z Prendre de meilleures décisions. page et votre réponse en bas de la page. Comment
z Avoir l’esprit ouvert au positif de la situation. vous sentez-vous lorsque vous entendez les mots
du bas de la page ?
Contexte Pour faire ce trajet, vous avez impacté votre
Le rythme cardiaque influence en grande partie physiologie. Le stress ne vient pas de la situation,
DOSSIER 4
notre rythme respiratoire, et non l’inverse. Lorsque mais de la façon de percevoir la situation.
le rythme cardiaque s’accélère à la suite d’un chan-
gement d’état émotionnel, notre respiration se Méthodologie et conseils
synchronise automatiquement avec le cœur, ce La plupart des personnes n’ont plus la même
qui renforce et stabilise le passage à la cohérence perception de la situation à la fin de cet exercice :
de l’ensemble du corps. Il est possible de générer les mots écrits à la fin sont plus positifs et distan-
un rythme cardiaque cohérent. L’objectif est de ciés. Une fois que vous vous habituez à générer une
stimuler l’action de ralentissement du système cohérence avec la façon dont vous vous sentez,
nerveux parasympathique. Le principe est simple : vous pouvez alors commencer à pratiquer la respi-
contrôler ses battements cardiaques permettrait ration avec un sentiment agréable afin d’améliorer
de mieux contrôler son cerveau. votre ressenti et bien faire la récolte des avantages.
Avec de l’entraînement, vous serez capables de
passer dans la cohérence, en activant directement
COMMENT L’UTILISER ?
une émotion agréable.
Étapes
Exercice de respiration cohérente.
Respirez régulièrement (inspiration + expira-
tion) à un rythme de 10 secondes par respiration
(5 secondes sur l’inspiration et 5 secondes sur l’ex-
piration), dans l’idéal 3 à 5 minutes, trois fois par
jour. Cet exercice se pratique en quatre phases.
1. Expiration simple sans effort : relâchez l’air sans
forcer.
2. Inspiration légère sans effort. Avant de vous lancer…
3. Rétention : conservez l’air quelques temps dans
vos poumons. √ Vous allez changer votre façon de
4. Relâchement respiratoire sans effort. percevoir une situation rapidement et en
toute sérénité.
Exercice de récupération des ressources (Servan
√ Vous libérez votre esprit et transformez
Schreiber) vos pensées et ressentis négatifs en
Prenez conscience de la situation qui provoque le ouvrant des « possibles ».
stress.
1. Quelle est votre réaction à ce stress ? Notez-le en √ Vous pouvez trouver des protocoles de
contrôle respiratoire sur des applications
haut d’une feuille.
ou sur Internet pour vous entraîner seul(e).
2. Fermez les yeux et dirigez votre attention vers
votre cœur (10 à 15 secondes).
109
Outil Se connecter
30 à soi-même au
quotidien
La méditation
est une conscience
En quelques mots
claire de tout « Après plus de dix ans d’évaluation scientifique, on sait que la médi-
événement, un souffle tation améliore l’attention, le bien-être émotionnel, tout en réduisant
apaisé, un accord avec l’impact du stress et de l’anxiété.
le monde ! Elle permet de réguler les émotions et de favoriser le discernement par
le recul sur les pensées négatives et par l’accroissement du sentiment
Blaise Pascal
de contrôle. Elle apporte de spécifique et irremplaçable, le mélange
entre une pacification émotionnelle et un discernement intellectuel »
nous dit Christophe André (médecin psychiatre).
Vous « connecter » régulièrement à vous vous aidera à gérer votre
future prise de parole en public, sereinement.
Si je songe à ma méditation
pendant que je médite,
suis-je vraiment en train
de méditer…?
110
Se décontracter et s’entraîner
3. Se rendre présent(e) aux expériences agréables :
POURQUOI L’UTILISER ?
un beau ciel, un bon moment ! Prenez-en
conscience, respirez et savourez cet instant, en
Objectif
pleine conscience, tout simplement.
z Réduire le stress et l’anxiété. 4. Ne pas craindre non plus de se rendre présent(e)
z Réguler les émotions. aux expériences désagréables : après un conflit, au
z Favoriser le discernement. moment d’un souci, ne pas fuir en se jetant dans
l’action. Commencer par s’arrêter, respirer, voir
Contexte dans quel état est son corps, quelles pensées,
La méditation de pleine conscience ou « mind- quelles impulsions on héberge. Respirer, encore.
fulness » en anglais est un état de conscience Puis décider que faire. Ce détour par un moment
DOSSIER 4
pendant lequel l’attention est ancrée sur l’instant d’apaisement en pleine conscience aide bien
présent de façon calme, lucide et objective. « La souvent à répondre intelligemment aux problèmes,
méditation, ce n’est pas seulement se mettre à plutôt que d’y réagir impulsivement.
l’écart pour se livrer à des exercices prolongés et 5. L’exercice « suivre le souffle », dont le principe est
approfondis. C’est aussi multiplier dans la journée de focaliser son attention sur sa respiration, est une
des moments où l’on se rend présent à soi, à ses des premières étapes de la méditation de pleine
actes et au monde » (cerveauetpsycho.fr). conscience. Il existe de nombreuses applications
que vous pouvez télécharger sur votre smartphone
pour vous entraîner.
COMMENT L’UTILISER ?
Méthodologie et conseils
Étapes On peut méditer le matin pour commencer la
Comment méditer au quotidien ? Voici quelques journée dans de meilleures dispositions ; le soir
conseils de Christophe André. pour se débarrasser des tensions accumulées ; ou
Il vous suffit de fermer les yeux, de ralentir légère- à midi pour recharger ses batteries à mi-parcours.
ment votre respiration et de vous concentrer sur « Dans le rapport à soi, le but recherché est à
la sensation de l’air qui entre et qui sort par vos mi-chemin entre juste présence et juste distance
narines. avec soi-même » (cerveauetpsycho.fr).
1. Lors des temps d’attente (salle d’attente, file
dans un magasin), de transition (transports en
commun), ne pas se jeter sur son smartphone ou
ses soucis, mais commencer par prendre le temps
de respirer, d’observer ses sensations corporelles,
ses émotions, ses pensées, par regarder autour de
soi, durant 2 à 3 minutes.
Avant de vous lancer…
2. Dans ses journées, préserver des plages de
√ Lorsque la méditation est pratiquée
continuité : que l’on travaille ou que l’on se détende,
régulièrement, on commence à ressentir
décider que, pendant 1 ou 2 heures, on écartera les
les bienfaits au bout de 2 à 3 semaines, et
interruptions et on décidera de ne pas répondre
une transformation interne plus profonde
au téléphone, aux SMS ou aux mails. De même, le s’opère au bout de quelques mois de
plus souvent possible, préserver dans ses journées pratique.
des plages d’unité : ne faire qu’une chose à la fois.
Essayez de voir ce que cela fait, de ne pas conduire √ Quand on a bien compris le processus, qui
est au fond celui d’un rappel à soi et à sa
en téléphonant, de ne pas travailler en écoutant de
respiration consciente, on peut méditer
la musique, de ne pas téléphoner en parcourant ses
n’importe où.
mails… Mais juste conduire, travailler, téléphoner,
rien d’autre !
111
Outil Répéter, répéter,
31
répéter…
On ne répète pas
En quelques mots
quand on est bon. C’est Vous avez envie de ressembler aux grand(e)s orateur(-rice)s qui
parce qu’on répète paraissent à l’aise et très charismatiques lorsqu’ils prennent la parole
qu’on est bon ! en public ? Vous pensez que c’est inné et naturel ? Mais savez-vous
ce qui se passe dans les coulisses, le temps passé à se préparer et à
Malcom Gladwell
répéter dans les moindres détails ? Pour maîtriser une discipline, un art,
un sport, les actions doivent être identiques et répétées, cela rassure,
permet de prendre confiance, mais aussi « certaines connexions
neuronales se consolident et rendent la maîtrise de l’exercice aisée »
(Daniel Levitin, neuroscientifique).
L’art oratoire n’échappe pas à la règle de la répétition et la réussite
de votre intervention sera le fruit de l’expérience et de l’entraînement.
LA RÉPÉTITION DE « L’ARTISTE »
112
Se décontracter et s’entraîner
8. Une fois cette première étape terminée, recom-
POURQUOI L’UTILISER ?
mencez votre entraînement à la vitesse que vous
allez prendre dans l’action.
Objectif
9. Chronométrez votre intervention.
z Diminuer votre stress. 10. Lorsque vous vous sentez prêt(e), exercez-vous
z Gagner en confiance et en assurance. devant un(e) ami(e), un(e) collègue, afin de créer
z Mémoriser les points essentiels et l’ordre du au plus près les conditions dans lesquelles vous
discours. interviendrez.
z Développer votre spontanéité. 11. Demandez-lui de commenter avec bienveil-
lance votre attitude, élocution, gestuelle, clarté du
Contexte discours, impact des messages.
DOSSIER 4
Voilà ce qu’écrit Laurent Terzieff (acteur et metteur 12. Tenez compte de ses suggestions, en vue de
en scène) à propos des répétitions : « Non, ce n’est vous améliorer.
pas répétitif, de répéter ! La répétition n’engendre
pas l’usure, c’est le contraire de la cristallisation, Méthodologie et conseils
un moyen d’aller plus loin. D’abord parce que cela Lorsque vous répétez à voix haute le contenu de
permet de se libérer, grâce à la maîtrise. C’est en votre discours, amusez-vous à faire une action
possédant une maîtrise technique toujours plus très concrète en même temps (faire la cuisine,
forte qu’on peut espérer avoir une inspiration. la vaisselle, le jardinage, le bricolage…), afin de
Ensuite parce que rien n’est jamais pareil. Quand vous habituer à être beaucoup plus libre dans
des comédiens veulent introduire des change- votre communication non verbale, ce qui vous
ments, au cours des représentations, je dis toujours permettra, face à votre public, de ne plus penser
– je répète ! – qu’il ne faut pas avoir peur de faire la à « ce que vous avez à dire », mais à « comment
même chose que la veille. Car, de toute façon, on ne vous allez le dire » pour rendre votre intervention
fera pas la même chose. C’est un autre jour, et on ne plus vivante. N’apprenez pas nécessairement
reproduira jamais exactement ce qui s’est passé. » votre texte par cœur, répétez suffisamment pour
en mémoriser les grandes lignes. Exercez-vous
à perdre le fil de votre discours et à essayer de le
COMMENT L’UTILISER ?
retrouver grâce à votre travail de respiration ou
bien en vous reportant sur votre script, tout en
Étapes gardant la maîtrise de votre comportement. Vous
1. Dès que votre discours et vos supports sont allez pouvoir improviser en ajoutant des exemples,
prêts, il est temps de commencer à répéter à détails non prévus, anecdotes… parce que vous
« blanc ». maîtrisez mieux votre sujet.
2. Commencez à lire à haute voix l’intégralité de
votre script pour vous entendre et ainsi, jouez sur
votre intonation, projection, rythme… (voir outil 35).
3. Marquez au fur et à mesure les corrections et la
chronologie des points à développer ou à écourter.
4. Si vous utilisez des diapositives, entraînez-vous Avant de vous lancer…
avec.
5. Évaluez la durée de votre intervention. √ Sachez que plus vous répétez, moins vous
6. Prévoyez un temps pour des questions, en fin devez vous reporter à un script.
d’intervention.
√ Préparez vos séances de répétition en
7. Imaginez les questions qui pourraient vous être
vous mettant dans les conditions les plus
posées et préparez vos réponses (et évaluez le
réelles.
temps nécessaire).
113
DO
5 E R
SE METTRE
EN SCÈNE
SS I
La principale règle est de plaire et de toucher,
toutes les autres ne sont faites que pour parvenir
à cette première !
Jean Racine
C
omment manifester votre présence dès en attirant l’attention de l’auditoire. Se mettre en
les premiers instants ? Comment éviter scène est un art : apprendre à s’exprimer de façon
les erreurs classiques qui font perdre vivante et convaincante implique un travail qui nous
l’attention du public ? Que signifie incarner son touche au plus profond de nous-même pour mieux
personnage ? Comment ponctuer votre discours ? communiquer avec les autres.
Comment rendre votre prestation vivante ? Utilisons les techniques de l’expression orale en
Comment être crédible et convaincant(e) ? Quelles nous appuyant notamment sur l’interprétation
sont les techniques de l’expression orale qu’il va symbolique des quatre éléments étudiés par les
falloir acquérir pour jouer son rôle ? philosophes de la Grèce antique (voir ci-contre)
Il est essentiel de prendre sa place dès les pour développer le charisme et devenir un(e)
premières secondes et de faire bonne impression, bon(ne) orateur(-rice).
114
La symbolique des quatre éléments de l’expression orale
LA TERRE
Stabilité En moins En trop
Être ancré(e) au sol, les mouvements Être nonchalant(e), flou(e), dégin- Statique. Être campé(e) sur ses
posés, coordonnés. Faire face à son gandé(e). S’éparpiller, perdre le fil. positions. Mutisme.
interlocuteur(-rice). Structurer ses Regard fuyant.
propos.
LE FEU
Conviction En moins En trop
Argumenter, convaincre, donner des Parler sur un ton monocorde, sans Être agressif(-ve), nier la place de
éléments pour que l’autre comprenne. rupture de rythme. Voix fluette. l’autre, ne pas écouter, imposer son
Faire preuve d’enthousiasme, donner Ne pas s’impliquer. point de vue.
de soi, mettre de l’émotion.
L’AIR
Respiration En moins En trop
Ponctuer ses propos, laisser de la Être en apnée, parler trop vite. Ne pas aérer son récit, enchaîner
place à l’autre. Utiliser les silences. Être Rester en surface, ne pas laisser les idées. Noyer l’autre sous les
centré(e). Avoir un discours clair, aéré. l’autre respirer. informations.
Savoir alterner abstrait et concret.
Imager ses propos.
L’EAU
Fluidité En moins En trop
Pouvoir rebondir sur les propos de Se bloquer sur un point de vue. Parler pour soi. Passer du coq à
l’autre. Savoir s’adapter et utiliser Ne pas tenir compte de l’autre et l’âne. Faire la conversation. Rester
les idées de l’auditoire. Utiliser des de ses réactions. Dérouler son dans l’anecdotique.
anecdotes, des métaphores. Savoir argumentaire coûte que coûte.
accueillir les idées contradictoires.
Les outils
32 Éviter les mauvaises habitudes 116
33 L’« entrée en scène » 118
34 Le lien avec l’auditoire 120
35 Trouver sa voix 122
36 Le rythme et la mélodie 126
37 Les silences 128
38 L’impact par le regard 130
39 La posture et l’espace 132
40 La gestuelle 136
115
Outil Éviter les mauvaises
32
habitudes
Très souvent, un En quelques mots
changement en soi
Nous avons tous pris des habitudes qu’il est parfois difficile de changer.
est plus nécessaire
Qu’est-ce qu’une habitude ? Il s’agit d’une action que nous effectuons
qu’un changement de
régulièrement, le plus souvent sans même y penser. Il nous faut faire
situation. un effort conscient pour les changer. Il est impossible de dire « Je vais
Benson arrêter de… » parce que le changement ne pourra se faire que si je
remplace une habitude par une autre, plus appropriée.
Les scientifiques estiment qu’il faut 28 jours minimum pour éradiquer
une mauvaise habitude, ce qui demande de conscientiser notre façon
de nous exprimer ainsi qu’un effort constant de répétition.
Peu structuré
Plan pas clair ou confus
Objectif ?
Non préparé Message ?
Oubli commande à distance Manque de préparation
Panne Contenu
Matériel Timing non respecté
Trop chargé Accroche public ?
Trop de texte Qui sont-ils ?
Trop petit Connexion Bénéfices ?
Prompteur ! Support visuel auditoire Regard (plafond, écran,
Non imagés LES ERREURS vague)
CLASSIQUES
Pas assez DE LA PRISE Fermé
Non cohérents Gestes DE PAROLE Pas de sourire
Gestes de stress EN PUBLIC Visage Inexpressif
Gestes parasites
Inaudible
Posture instable Trop rapide
Posture timide Corps
Monocorde
Posture hautaine Voix Mots parasites
Trop de déplacements Mauvaise articulation
Déplacements incohérents Lecture
Sans expression
116
Se mettre en scène
7. Négliger sa posture : évitez de vous tenir sur une
POURQUOI L’UTILISER ?
jambe ou de « danser » en parlant : vous perdez
de l’énergie, votre respiration n’est pas maîtrisée,
Objectif
vous manquez d’équilibre et d’affirmation et vous
z Faire la check-list de ses « mauvaises » habi- perturbez le public (un corps déséquilibré peut
tudes pour s’auto-contrôler. donner l’image d’un esprit peu équilibré (voir
z Avoir conscience pour aller travailler les outils outil 39).
DOSSIER 5
nécessaires à une prise de parole efficace. 8. Négliger son corps : attention à ce qu’il soit bien
en harmonie avec vos propos, c’est-à-dire que
Contexte le mouvement des mains ne trahisse pas votre
En tant qu’orateur(-rice), l’appréhension et le stress message par des gestes intempestifs ou parasites
peuvent nous trahir, soit en amont, en n’osant pas (voir outil 40).
se « plonger » complètement dans sa préparation 9. Parler en marchant : démarrer votre interven-
tellement l’idée du scénario catastrophe nous tion alors que le public n’est pas encore à l’écoute,
angoisse (et alors l’évitement prend le pas sur la et que vous n’avez pas pris le temps de vous poser,
préparation et la répétition), soit pendant l’inter- de respirer et de créer le lien par le regard avec
vention, car nous n’avons pas toujours conscience votre auditoire (voir outil 38).
que nous sommes trahis par notre comportement
non verbal. Méthodologie et conseils
Filmez-vous en répétition ou demandez à un ami de
vous observer et débriefez ensemble. Vous pourrez
COMMENT L’UTILISER ?
ensuite vous faire un plan d’action prioritaire de
travail pour combattre ces mauvaises habitudes.
Étapes Découvrez d’autres mauvaises habitudes à perdre
Les mauvaises habitudes à éviter : en annexe VI.
1. Ne pas répéter : ne pas faire de répétition à voix
haute afin d’entendre la manière et le ton que vous
allez employer.
2. Ne pas avoir dormi la veille : vous risquez de vous
sentir « vidé(e) », de manquer de concentration et
perdre le fil de votre pensée, tout en ne maîtrisant
pas votre expression non verbale.
3. Ne pas avoir préparé sa structure d’intervention
et improviser totalement.
4. Ne pas vérifier le matériel et la logistique : appa-
reils en panne, supports surchargés de texte…
Avant de vous lancer…
5. Ne pas soigner son look : si vous ne prenez pas le
√ Prenez du temps pour prendre conscience
temps de soigner votre tenue, vous pouvez donner
de toutes ces mauvaises habitudes et
le sentiment de ne pas être préparé(e) et distraire
préparez-vous avec les différents outils à
les auditeurs. Ayez conscience de l’image que
votre disposition.
vous renvoyez. De plus, attention aux codes vesti-
mentaires afin qu’ils soient en adéquation avec le √ La notion de plaisir ne peut apparaître
contexte et le public. Celui-ci doit pouvoir s’iden- qu’une fois l’action enclenchée : l’avant (la
tifier à vous ! préparation) demande à dépasser ses
peurs et surtout à les accepter, en
6. Ne pas préparer votre entrée en scène : ne
sachant que sur le chemin, l’envie va
pas avoir prévu de discours percutant pour
apparaître et s’auto-alimenter.
démarrer, qui vous permettrait d’enchaîner en
toute sérénité.
117
Outil L’« entrée
33
en scène »
Mimez
l’assurance En quelques mots
plutôt que la timidité,
L’entrée en scène, c’est marquer les esprits dès le début ! Réussir
mimez la force plutôt
une intervention, un exposé, une conférence, c’est intéresser vos
que la faiblesse, […] et
auditeurs et laisser une trace durable dans leur mémoire. Comment
l’imagination dévastatrice évaluer votre impact ?
aura du mal à L’expression orale est inséparable du langage du corps. Le langage
s’installer. du corps, c’est l’ensemble des messages non-verbaux que vous
Alain envoyez avec les gestes, les expressions du visage, le regard, la tenue,
le mouvement…
Alors foncez et rendez vivant le personnage que vous incarnez dès
le démarrage. Les messages prendront alors tout leur relief et leur
force à travers les mots, mais aussi par l’image que vous dégagez !
55 %
http://dunod.link/0tcp30e
38 %
Non verbal IMPACT
Ton de la voix
7%
Mots
Faible
MAÎTRISE
Moyenne
Grande
z 55 % par la façon dont vous mobilisez votre visage et votre corps (non-verbal).
À l’importance quantitative s’ajoute un constat qualitatif, selon la cohérence entre ce que vous dites et ce
que vous montrez ainsi que votre capacité à gérer les facteurs non-verbaux en situation d’intervention en
public ou d’entretien.
Source : A. Mehrabian.
118
Se mettre en scène
z Cette entrée demande à être « incarnée », donc
POURQUOI L’UTILISER ?
pas d’hésitation, pas de possibilité de stopper le
ou les personnages tant que le scénario que vous
Objectif
aviez projeté n’est pas allé au bout.
z Séduire le public et le faire « entrer » dans votre z Une fois le sketch terminé, vous faites un temps
DOSSIER 5
z Prendre votre place et gérer votre trac. posture pour revenir à ce que vous êtes, en vous
z Créer l’alliance et la convivialité. posant au centre et en expliquant ce qui vient de
se passer dans les personnages afin d’interpeller
Contexte l’auditoire et faire le lien avec le sujet que vous
Nous ne sommes pas tous égaux face à ce démar- traitez.
rage de prise de contact avec le public. Chacun va z Cette entrée en scène fait appel à votre créa-
ressentir différemment cette montée d’adrénaline tivité, mais nécessite plusieurs répétitions en
pour la transformer en énergie positive. Si vous amont.
n’êtes pas à l’aise avec votre discours, votre public 3. Créer un suspens par une slide projetée, soit avec
le verra et vous n’atteindrez pas votre objectif. Sans une image, un dessin, une métaphore, une question
« accroche », votre présentation paraîtra fade. ou autre.
z Laissez un temps de silence, de façon que l’audi-
nalité et assumée. Voici plusieurs techniques que grand temps de silence des mots, mais pas du
vous pouvez utiliser : corps.
1. Prendre votre place au centre ou derrière un
pupitre selon la configuration de la salle et le Méthodologie et conseils
nombre de participants. Laisser des moments de silence (voir outil 37) va
z Attendez 5 secondes avant de parler pour mettre en valeur le message, vous gardez le public
marquer votre présence. à l’écoute pendant le temps de votre inspiration,
z Inspirez et regardez la salle. parce qu’il est en « suspens ».
z Communiquez par le non verbal : sourire, regard,
119
Outil Le lien avec
34
l’auditoire
Être
authentique, c’est
En quelques mots
accepter de voir qu’on Jouer et garder le lien avec le public fait appel à tous les moyens
est ce que l’on est d’expression déjà évoqués. Il s’agit là de techniques à expérimenter,
et pas ce que l’on travailler et intégrer. Tout l’art est de faire en sorte que la technique
imagine être ! ne se voie pas. À cela vient s’ajouter votre intérêt sincère pour votre
public et la façon dont vous allez faire passer votre message, comme
Durckheim
si vous deviez jouer un rôle, créer un personnage, tout en restant
vous-même. N’est-ce pas là tout le paradoxe ?
« C’est votre sens du vrai qui, en accord avec la conviction que vous
avez de vos actes, vous empêchera de vous égarer dans une mauvaise
direction » (Stanislaski).
120
Se mettre en scène
d’une intrigue ou de risques réels), soyez vigilant(e)
POURQUOI L’UTILISER ?
sur les détails. S’il y en a trop peu, votre récit ne
sera pas assez vivant ; s’ils sont trop nombreux, on
Objectif
s’y enlisera ! Soignez la chute : débouchez sur une
z Travailler son style. solution satisfaisante (drôle, émouvante ou révéla-
z Interagir avec le public et acquérir sa confiance. trice, à vous de voir).
4. « Désarmez » votre public en le touchant
DOSSIER 5
Contexte émotionnellement.
Difficile de paraître « naturel(le) » lorsque vous Racontez votre propre histoire, de façon authen-
vous trouvez devant 20, 100 ou 1 000 personnes. tique et assumée, si elle a un lien avec le message
Cela demande à être présent(e) à son auditoire, que vous voulez faire passer.
tout en étant sincère et authentique. Louis Jouvet 5. Exprimez ce qui vous tient à cœur, avec
disait à ses élèves : « Tu vas représenter en croyant authenticité.
représenter un rôle. Ne va pas plus loin que toi, ne Chaque orateur(-rice) est différent(e) sur sa
cherche pas à nous montrer que tu es le person- manière d’exposer et devenir un(e) excellent(e)
nage, mets de toi-même, de l’authentique ! » orateur(-rice) ne veut pas dire copier telle personne
ou telle autre. C’est savoir trouver votre propre
style pour vous sentir à l’aise, en vous appuyant sur
COMMENT L’UTILISER ? vos expériences personnelles et professionnelles,
tout en faisant preuve d’humilité et d’enthou-
Étapes siasme. L’essentiel est d’être cohérent avec votre
1. Parlez directement à votre public. personnalité et vos convictions. Votre audience le
L’adaptation de votre prise de parole à votre audi- remarquera et vous serez crédible.
toire crée un lien fort avec eux. Pour cela, soulignez
les valeurs, expériences que vous avez en commun : Méthodologie et conseils
c’est le principe d’identification. La façon dont vous Pouvoir se positionner en conscience de soi au
présentez les informations doit aussi permettre moment de représentations en public se nomme la
d’engager l’auditoire. La simple utilisation du « distanciation ». Cela consiste à percevoir à la fois
pronom personnel « vous » interpelle directement le personnage que nous jouons, le public, mais aussi
et le met au centre de vos propos : « Si vous suivez être capable de contrôler son jeu (voir outil 23).
les conseils de…, vous pourrez… ».
2. L’effet « miroir ».
Des chercheurs neuroscientifiques ont démontré
que le simple fait de se regarder l’un l’autre
déclenche l’activité des neurones « miroir », qui
reproduisent parfaitement l’état émotionnel de
la personne en face : si vous êtes rayonnant(e),
Avant de vous lancer…
vous déclenchez chez l’autre un sourire intérieur.
√ Plus vous prendrez la parole, plus vous
Si vous êtes tendu(e), le public va ressentir aussi
serez à même d’identifier les situations
une certaine tension, anxiété. Les neurones miroir
dans lesquelles vous êtes le plus à l’aise,
constituent une sorte de sixième sens qui rend les celles où vous prenez le plus de plaisir et
émotions contagieuses. où vous avez un impact.
3. Partagez des anecdotes.
Comme nous l’indique Chris Anderson, dans le √ Avec l’entraînement et l’expérience, vous
allez petit à petit ressentir cette
guide officiel des conférences TED, prenez un
distanciation troublante, mais tellement
personnage qui suscitera facilement l’empathie,
efficace.
créez du suspens en éveillant la curiosité (ajout
121
Outil
35 Trouver sa voix
En quelques mots
Il est doux de se
La voix est l’ambassadrice de votre état et va envoyer des vibrations.
laisser persuader par
Quel que soit le contexte, le premier souci est de se faire entendre.
une voix qu’on aime !
L’émotion peut avoir une influence sur votre voix qui risque de s’en
Alexandre Dumas (fils) trouver modifiée : des trémolos peuvent apparaître, vous pouvez
ressentir la non-maîtrise de cet « instrument de musique » quand vous
avez le trac. Les émotions qui vous portent, si elles sont maîtrisées,
donnent un naturel, une réalité à votre voix qui peut alterner entre
« s’emballer et se calmer ».
Comme toute technique, la voix se travaille. C’est un peu comme une
gymnastique qui va vous permettre de trouver une souplesse au fil
du temps et de jouer avec, de façon harmonieuse, agréable, ludique
et efficace !
VOTRE VOIX
122
Se mettre en scène
4. Le débit. C’est le nombre de mots à la minute.
POURQUOI L’UTILISER ?
Attention, le trac provoque souvent une accé-
lération du débit, il est essentiel d’être vigilant
Objectif
sur ce point. La plupart des orateurs parle trop
z Se faire entendre. vite en oubliant des moments de silence, comme
z Provoquer l’écoute et l’intérêt. s’ils avaient hâte de terminer la prestation.
z Entraîner les personnes dans notre univers. Entraînez-vous à étirer le temps de votre inter-
DOSSIER 5
z Donner des nuances au discours. vention pour gagner en impact et laisser le public
respirer lui aussi (voir outil 37).
Contexte 5. Le rythme. Cela signifie alterner des phrases
Avec votre voix, vous disposez d’une palette de courtes et des phrases plus longues, doser
couleurs. Cet instrument extraordinaire, qui vous les silences (voir outil 37). Pour vous entraîner,
permet aussi de chanter, vous donne la possibi- amusez-vous à lire un texte en vous efforçant de
lité d’exprimer votre passion, votre enthousiasme. parler ultra rapidement, puis relisez-le en parlant
La voix parlée nécessite pratiquement les mêmes très lentement. Ensuite, alternez avec une phrase
techniques que la voix chantée. lentement et une rapidement. Enregistrez-vous et
écoutez ce qui se passe en tant qu’auditeur.
6. L’articulation. Détacher les sons, bien ouvrir la
COMMENT L’UTILISER ? bouche, desserrer les mâchoires, respecter les liai-
sons, prononcer les mots en entier. Ne pas parler
Étapes dans son masque pour soi, en avalant la fin de la
1. Le timbre. Notre spectre vocal est unique. Selon phrase.
les individus, le timbre de voix est très différent. Il est
propre à chacun et ne varie pas. On peut apprendre Méthodologie et conseils
à placer sa voix, c’est à dire comment émettre les N’hésitez pas à vous échauffer la voix avant une inter-
sons, mais le spectre vocal reste le même. Au-delà vention. Faites des vocalises pour accorder votre
du timbre, la voix se caractérise aussi par d’autres instrument ! Évitez certains « défauts » courants
critères (voir ci-dessous). comme parler trop vite, « manger » les mots, ne pas
2. L’intensité ou le volume. C’est le niveau sonore terminer une phrase ou laisser tomber la fin.
de la voix, la force vocale qui permet de se faire
entendre en fonction de la distance qui vous sépare
du public. Le niveau est à adapter en fonction de Suite outil 35
la taille de l’espace, de la disposition du public, et
du nombre de personnes présentes. Parler avec un
volume qui permettra aux personnes du fond de la Avant de vous lancer…
salle de vous entendre.
3. L’intonation : l’échelle des sons (du grave √ Ne confondez pas « vitesse et
à l’aigu). C’est le mouvement mélodique de la précipitation » !
voix, sa musicalité, caractérisé par des varia-
√ Des phrases courtes rendent un discours
tions de hauteur. Comme en musique, il faut plus dynamique. Les phrases plus longues
trouver sa partition et jouer sur des notes diffé- peuvent alourdir : alors alternez les deux !
rentes. Il est nécessaire de varier ses intona-
tions afin de capter l’attention de l’auditoire. √ L’impact d’un discours n’est pas lié à la
Entraînez-vous : inspirez et expirez sur le son seule vitesse d’élocution, mais à la
longueur des phrases, à son rythme, à
pour la projection (ma, ta, pa) et travaillez sur les
l’insistance sur des mots comme s’ils
voyelles pour placer le son dans le masque (a, e, i, o)
étaient en MAJUSCULES.
et le faire vibrer.
123
Suite
outil 35 Trouver sa voix
La voix est le reflet de la personnalité, elle est même On vous demande souvent de parler plus
sa signature et son empreinte. « La voix est la vibra- fort ?
tion de la personne. »
La raison physique de cette voix qui ne porte pas
Il est important de la remettre au centre de notre
assez est que vous n’allez pas chercher suffisam-
expression corporelle et de la poser comme on
ment d’air pour faire vibrer vos cordes vocales. Voici
pose le corps. Chacun possède sa personnalité
un exercice pour travailler la portée de votre voix :
vocale, chaque voix est différente d’une autre. Un
prenez un poème ou un court texte et lisez-le à voix
ton précis et stable vous permet de véhiculer une
haute, en supprimant les consonnes, les muscles se
image de conviction, d’assurance et de sincérité !
travaillent avec les voyelles. Attention, prononcez
Alors comment améliorer votre voix ?
bien les syllabes, ne vous contentez pas d’épeler les
voyelles. Recommencer l’exercice de plus en plus
Lorsque vous êtes stressé(e), vous
sentez votre mâchoire du bas se raidir ? rapidement. Si vous sentez que ça travaille dans le
ventre, c’est bon signe.
Le stress peut raidir les tendons qui tiennent le
larynx en l’empêchant de basculer pour faire vibrer On vous reproche souvent d’avoir une
les cordes vocales. Un exercice simple pour déblo- voix monotone ?
quer sa voix est de commencer par ouvrir sa bouche
Pour cela, il faut travailler la souplesse des tendons
délicatement et de recommencer en ouvrant de
du larynx et de vos cordes vocales. Un exercice
plus en plus grand comme si vous baillez.
simple consiste à imiter le miaulement du chat ou
Ensuite, tournez la tête sur la droite pendant que
le bruit d’une sirène de pompier. Il faut monter la
vous ouvrez la bouche et ramenez le visage en face
voix puis l’abaisser de manière proportionnelle en
lorsque vous fermez la bouche. Faites cet exercice
augmentant à chaque fois la montée et la descente.
une dizaine de fois vers la droite et une autre dizaine
Pour cet exercice, il faut garder le cou bien droit en
vers la gauche. Si vous entendez des petits claque-
rentrant légèrement le menton.
ments au niveau de vos articulations, c’est bon
signe car cela veut dire que ça travaille.
124
Se mettre en scène
Exercices pratiques
DOSSIER 5
z « Gros gras grand grain d’orge, tout gros-gras-grand-grain-d’orgerisé, quand te
dé-gros-gras-grand-grain-d’orgeriseras-tu? Je me dé-gros-gras-grand-grain-d’orgeriserai
quand tous les gros gras grands grains d’orge se seront dé-gros-gras-grand-grain-d’orgerisés. »
z « Vélo volé, qu’il a volé dans une villa, et le valet qui fut volé vit l’évadé du Nevada qui dévalait dans
la vallée, dans la vallée du Nevada, qu’il dévalait pour s’évader sur un vilain vélo volé. »
z « Quand un cordier cordant doit accorder sa corde,
Pour sa corde accorder six cordons il accorde,
Mais si l’un des cordons de la corde décorde,
Le cordon décordé fait décorder la corde,
Que le cordier cordant avait mal accordée. »
z « Je chancelle sous la chance » (à conjuguer).
z La triste aventure de Coco le concasseur de cacao : « Coco, le concasseur de cacao, courtisait Kiki
la cocotte. Kiki la cocotte convoitait un caraco kaki à col de caracul ; mais Coco, le concasseur de
cacao, ne pouvait offrir à Kiki la cocotte qu’un caraco kaki sans col de caracul. Le jour où Coco, le
concasseur de cacao, vit que Kiki la cocotte arborait un caraco kaki à col de caracul il comprit qu’il
était cocu » (extrait d’un sketch de Bernard Haller).
z « Un vieux chasseur sobre plein de santé, mais atteint de cécité, chaussé de souliers souillés, sans
cigare, fut dans la nécessité de chasser seul sur ses champs sis en Sicile un sinistre chat sauvage.
Il siffla ses chiens, Châtain, Satin, Chauvin et suivit son chemin. Sur son passage, six chastes chéru-
bins siciliens, sans soucis, sans chaussures, chuchotèrent ceci : “Salut, Sire chasseur, citoyen sage
et plein d’âge, aux yeux chassieux, au sang chaud, sois chanceux ! Sache, en ce jour serein, sans
chagrin…” » (Julos Beaucarne).
> À répéter plusieurs fois rapidement :
z Pauvre petit pêcheur, prend patience pour pouvoir prendre plusieurs petits poissons.
z Cinq chiens chassent six chats.
z Trois petites truites non cuites, trois petites truites crues.
z Tu t’entêtes à tout tenter, tu t’uses et tu te tues à tant t’entêter.
z J’examine cet axiome de Xénophon sur les exigences, les excès et l’expiation.
z L’essence de la science donne l’aisance des sens.
z Le fisc fixe exprès chaque taxe fixe excessive exclusivement au luxe et à l’acquis.
2. VOS « RESONATEURS »
Ces sons ont besoin d’être « sculptés » pour devenir des mots. Certaines fréquences seront ampli-
fiées, d’autres atténuées. Les résonateurs vont favoriser ou diminuer certaines harmoniques.
Les principaux résonateurs font vibrer vos aigues et vos graves. Faites des voix différentes comme les
voix des dessins animés : la voix dans le nez, la voix de tête, la poitrine, amusez-vous, inventez, libérez
la mélodie vocale, comme quand vous lisez des histoires à vos enfants.
Vous faites entendre à votre corps des sons extrêmes que vous ne faites jamais. Même si dans votre
quotidien, vous n’utilisez pas vraiment ces sons-là, cela va libérer votre mélodie vocale, votre expres-
sivité et donner de la couleur à vos mots.
125
Outil Le rythme
36
et la mélodie
Le silence
est une tranquillité, En quelques mots
mais jamais un vide ; Il
Dans toute communication orale, la monotonie est à proscrire. Il est
est clarté, mais jamais
indispensable d’activer la relation avec l’auditoire pour le tenir en
absence de couleur ; Il
haleine. Alors comment rendre son message vivant et rythmé lors de
est rythme ; Il est le ses prises de parole en public ? L’impact d’un discours n’est pas lié à la
fondement de toute seule vitesse d’élocution : la longueur des phrases, le rythme compte
pensée ! aussi. Le texte est comme une partition de musique et nécessite du
Yehudi Menuhim rythme pour en faire ressortir le sens et la mélodie.
126
Se mettre en scène
5. La répétition : répéter un mot ou un bloc de
POURQUOI L’UTILISER ?
mots, c’est le mettre en avant, pour le souligner
et renforcer l’impact. La répétition du mot met en
Objectif
évidence l’importance de ce qu’il représente, c’est
z Éviter le ton monocorde. un moyen de préciser votre intention. De plus, elle
z Donner de la vie au texte en adaptant le rythme. favorise la mémorisation du public.
z Donner du relief aux messages essentiels. 6. Le découpage du mot : DÉ-COU-PER le mot est
DOSSIER 5
IM-POR-TANT pour souligner la force du message.
Contexte 7. L’intonation : montez le ton, comme pour une
Avez-vous déjà assisté à un discours où l’ora- question, pour attirer l’attention et interpeller
teur(-rice) n’incarnait pas son message, lisait ses le public à la réflexion et descendez le ton pour
notes et parlait de façon monotone ? Parler doit « toucher », faire passer une émotion, affirmer un
être un exercice vivant ! Un rythme modéré et élément important, conclure.
modulé correspond mieux au fonctionnement 8. Le rythme : faites des phrases courtes pour
de notre cerveau, qui peut ainsi capter et retenir insister sur un message essentiel, le précédant et le
davantage d’informations. suivant de pauses ; et des phrases plus longues pour
alléguer sur des points de moindre importance.
9. L’articulation : détacher les sons, bien ouvrir la
COMMENT L’UTILISER ? bouche, desserrer les mâchoires, respecter les liai-
sons, prononcer les mots en entier.
Étapes 10. « Projeter » les consonnes, pour diffuser la voix.
1. Le phrasé : jouer sur le phrasé, c’est faire vivre
la phrase, initier un rythme. C’est donc le décou- Méthodologie et conseils
page du discours en segments, larges, moyens ou Évitez les « défauts » habituels : parler trop vite,
courts. Vous pouvez y insérer des intonations et ne pas ouvrir la bouche, ne pas remuer les lèvres,
des respirations à différents endroits pour obtenir « manger » les fins de phrases, ne pas faire de
tel ou tel effet dans votre communication verbale. pauses, etc. Des phrases courtes rendent un
C’est un réel moyen de donner de la force à votre discours plus dynamique. Restez simple dans votre
diction et de l’énergie à votre message. expression !
2. La bonne vitesse : difficile de savoir à quelle
vitesse on parle naturellement, d’autant que le débit
du discours peut changer selon les circonstances.
Avant une prise de parole importante, rédigez votre
texte, prononcez-le à voix haute comme vous si
étiez « en situation » et minutez-vous.
3. La ponctuation : la ponctuation du langage
parlé n’a rien à voir avec la ponctuation de l’écrit.
Avant de vous lancer…
Vous pouvez vous arrêter où vous voulez dans une
√ Avant une prise de parole importante,
phrase, selon le sens que vous voulez lui donner.
rédigez votre texte, prononcez-le à voix
Prendre du temps avant et après un mot lui donne
haute comme si vous étiez en situation, et
plus d’impact. minutez-vous.
4. L’utilisation du silence : il souligne les chan-
gements de rythme. Il vous permet, comme au √ Faites respirer vos messages pour les faire
public, de respirer, de regarder l’auditoire et de vous vivre ! Vous pouvez apprendre à travailler
votre « phrasé », à poser votre discours et
appuyer sur lui, ce qui a pour effet de renforcer une
à travers le rythme, lui donner du relief, de
fois de plus votre impact. Le silence paraît toujours
la vie, du sens et du rythme.
plus long à l’orateur qu’à celui qui l’écoute. Prenez
votre temps et faites des pauses.
127
Outil
37 Les silences
Il y a un moment où
En quelques mots
les mots s’usent, et Qui ne craint pas le silence dans une prise de parole ? Il est incon-
le silence commence à sciemment associé au « blanc » ou au « vide ». Et pourtant, c’est lui…
raconter ! qui va mettre en relief vos messages principaux, lui… qui va donner
de la respiration à votre discours, lui… qui va rendre accessible le sens
Khalil Gibran
des mots, lui… qui sera le véritable levier de l’attention et de l’émotion,
en suscitant l’intérêt et en tenant en haleine votre public.
Dans une partition de musique, il y a la mélodie et le rythme. Dans
votre discours, le silence donne du rythme à votre mélodie des mots.
Et, pour vous, orateur(-rice), c’est du confort parce qu’il va vous
permettre de respirer et de retrouver vos esprits !
JOUEZ DU SILENCE
128
Se mettre en scène
(toujours respiré), de manière à faire comprendre
POURQUOI L’UTILISER ?
que vous passez à un autre chapitre (comme la
page blanche d’un livre entre deux chapitres).
Objectif
7. Vous voulez faire prendre conscience que
z « Asseoir » sa présence avant de parler. vous arrivez à la conclusion : dites votre phrase
z Mettre en exergue la construction de l’exposé. de conclusion dans l’expiration, après un grand
z Reprendre son souffle pendant la prise de parole. moment de silence « habité ». Une respiration finale
DOSSIER 5
z Gérer son émotion. bien posée permet d’exprimer au public que c’est
z Insister sur un mot, une phrase, une idée. fini, sans le laisser sur sa « faim », mais sur la fin !
z Conclure et réussir la fin de son intervention.
z Laisser à l’auditoire le temps de comprendre et Méthodologie et conseils
d’assimiler les messages. N’hésitez pas, à chaque temps d’inspiration, à vous
donner comme contrainte de compter 3 secondes
Contexte
de silence.
Le silence est la ponctuation d’un discours. Il est un Cela pourrait vous paraître long, mais c’est le
véritable levier, rythme vos présentations et impacte « minimum vital » pour que le public intègre
vos messages. Il rend accessible votre message. le message et le décode par rapport à son expé-
Si vous inspirez pendant ces temps de silence que rience, ses connaissances, son vécu, ses projec-
vous décidez consciemment de faire (voir ci-après tions. Accompagnez les moments de silence de
les moments où c’est nécessaire et impactant), votre votre regard. Dans les moments de silence, prenez
silence sera « plein », c’est-à-dire qu’il sera vivant votre inspiration (par la respiration abdominale),
parce que votre corps entier ressentira ces vibra- expirez quand vous parlez.
tions qui laisseront le public en attente, en suspens Vous souhaitez mettre en valeur une idée ou un
de la suite de votre discours. Qui dit en suspens dit mot :
en suspense, donc à l’écoute et intéressé ! z le/la faire précéder d’une pause légère ;
importante ;
Étapes z laisser un silence après une question adressée
129
Outil L’impact
38
par le regard
En quelques mots
Ce que la voix peut La prise de parole est un acte physique, elle nécessite un réel enga-
cacher, le regard le livre. gement du corps. Et plus particulièrement de la puissance du regard.
Georges Bernanos
Pour Philippe Van Den Bergh, « que ce soit avec 10 ou 500 personnes,
dans toute communication, le contact par le regard change le rapport.
Au lieu de faire de votre auditoire un adversaire, faites-en un parte-
naire. Le protagoniste qui parle sans regarder n’est plus à l’écoute
de son public et se prive de nombreux signaux : l’intérêt, la curiosité,
l’adhésion, la fatigue ou une mauvaise compréhension ». Grâce au
regard, la prise de parole devient plus interactive.
2
2 2
Regard fixé sur un visage amical pour
1 démarrer.
1
Regard distribué en trois parties égales
2 allant jusqu’aux dernières rangées
pour que chacun se sente concerné.
3 3 3
Regard sur les côtés et au centre,
3 plus près, pour ne pas les oublier et
que chacun(e) se sente regardé(e).
130
Se mettre en scène
7. Le regard de l’autre vous aide en tant qu’orateur
POURQUOI L’UTILISER ?
et constitue de l’énergie pour vous !
Comment « regarder » ?
Objectif
1. Etablissez le lien dès le départ : regard bienveil-
z Tisser des liens avec le public. lant et souriant, comme si votre regard souhaitait
z Capter l’attention. la bienvenue.
z Marquer de l’intérêt à l’auditoire. 2. En entrant sur « scène », prenez quelques
DOSSIER 5
z Observer les réactions des personnes. secondes pour balayez l’assistance du regard.
3. Comptez environ 5 secondes avant de
Contexte commencer votre discours ou présentation.
« Le regard est un geste qui touche à distance » 4. Au moment de commencer à parler, regardez
nous dit Jean-Claude Martin dans le guide de la une personne qui vous semble accessible et bien-
communication. Il éveille l’attention et sert de veillante sans pour autant la fixer trop longtemps.
stimulus et, en même temps, il vous informe en 5. Alternez regard « zoom » et regard « panora-
temps réel de ce qui se passe ici et maintenant dans mique » : commencez à distribuer votre regard en
la salle. Il est extrêmement puissant pour créer un alternant les distances : premier rang, fond de la
lien d’intimité avec les personnes. salle, côté…
L’absence de regard (ou un regard trop centré sur 6. Si c’est une grande assemblée, vous ne voyez pas
le texte ou les slides, en l’air pour chercher ses idées votre public, mais lui vous voit : divisez votre regard
dans son cerveau, vers le sol pour fuir le regard en trois parties égales, comme s’il s’agissait de trois
des autres ou encore dans le vide, appelé regard personnes = côté droit, milieu, côté gauche (chacun
« défocalisé ») peut provoquer des interprétations se sentira regardé individuellement et concerné).
de l’auditoire qui attribue de façon inconscience
un jugement (mal à l’aise, indifférence, manque de Méthodologie et conseils
conviction…). Le regard et le silence sont de bons partenaires
et vont s’associer à certains moments de votre
discours.
COMMENT L’UTILISER ?
Par exemple, après avoir exprimé une idée forte,
regardez l’auditoire en silence ; en fin de phrase et
Étapes à chaque nouvelle phrase. Vous changez de thème
L’importance du regard dans votre présentation, faites un long silence
1. Il permet de montrer à l’autre que vous le voyez, appuyé du regard (au moins 5 secondes) comme
que vous savez qu’il existe : vous le reconnaissez et si vous changiez de chapitre du « livre oral ».
le respectez.
2. Il accélère l’établissement de la communication.
3. Il constitue un lien et contribue à établir la
confiance et la relation d’égal à égal.
4. Il intensifie la communication car il est porteur
d’expressivité. Avant de vous lancer…
5. Il aide à retrouver ses idées, son « fil rouge ».
6. Il vous permet de : √ Avant même de commencer à parler, la
z Ramener progressivement à vous l’attention
première prise de contact avec votre
d’un groupe. public passera par votre regard.
z Reconnaître que vous vous adressez à une
√ Comptez au moins 3 secondes pendant vos
« somme d’individualités » et non à une masse…
silences et servez-vous de votre regard
z Disposer d’informations sur l’autre, ce que vous
pour garder en suspens votre auditoire.
dites l’intéresse-t-il ? comprend-il ? se lasse t-il ?
131
Outil La posture
39
et l’espace
Ce que vous êtes
En quelques mots
parle si fort à mes Une bonne posture favorise la parole, ainsi que sa crédibilité. Le corps
oreilles que je n’entends parle naturellement et a un pouvoir d’expression, mais parfois nous
pas ce que vous dites ! l’emprisonnons, conséquence de notre culture et éducation.
Que va ressentir le public ? « Parce que tout ce qui est dans son champs
Ralph Emerson
visuel et auditif va colorer sa perception et imprégner ses facultés de
déduction et d’interprétation. »
S’inscrire en toute conscience corporelle dans un espace, dans un lieu,
permettra à un(e) orateur(-rice) de manifester sa présence et ainsi
être, à un endroit donné, « habité(e) dans sa verticalité » !
LE LANGAGE DU CORPS
132
Se mettre en scène
z Pour « dé-solenniser », placez-vous sur le côté,
POURQUOI L’UTILISER ?
afin d’inciter le public à réagir, si vous avez posé
une question, par exemple.
Objectif
z Si vous voulez vous déplacer, visualisez une autre
z Donner de soi une image positive. zone sur la scène et allez-y d’un pas déterminé.
z Être crédible. Ce n’est pas votre corps qui se déplace à votre
z Montrer la cohérence de ses propos. insu, mais vous qui décidez de déplacer votre
DOSSIER 5
z « Embarquer » le public dans son histoire. corps !
z Pour montrer un objet, un écran, écrire sur un
Contexte paper-bord, remontez au maximum en restant
Que va voir le public au-delà des mots et de l’allure ? face au public.
L’attitude, la posture corporelle, la façon d’appré- z Dans vos déplacements, marquez des temps
hender l’espace, la gestuelle, le regard, les expres- d’arrêt dans le silence (tout en inspirant), afin de
sions du visage… continuer à exprimer par le corps votre présence
« Votre impact aura la dimension physique de votre et mettre en suspens le public qui vous regarde
prise d’espace » ! Votre image et votre maîtrise et attend la suite de votre exposé.
dépendent d’abord de votre posture. Source : Demain, je parle en public, Thierry Destrez.
Méthodologie et conseils
COMMENT L’UTILISER ?
Pour prendre la parole avec aisance et avoir une
bonne maîtrise de vous-même, vous devez adopter
Étapes
une posture stable avec un bon « ancrage » au sol :
1. Soignez votre attitude : la relation au sol, à vous- les deux pieds légèrement écartés, le dos droit, la
même et au public. tête haute et les bras ouverts.
2. Prenez votre force dans le sol et occupez Plus l’attitude est naturelle, plus elle inspire
l’espace. confiance et favorise l’écoute, mais le naturel s’ac-
z Amplitude : visualisez un cercle magique d’un
quiert lorsque tout est maîtrisé (ou presque) et
mètre de diamètre autour de vous et habitez-le demande de l’entraînement.
confortablement, c’est votre espace !
z Dès que vous parlez, ne touchez plus votre corps,
133
Suite
outil 39 La posture et l’espace
La position idéale
Les bénéfices d’une bonne posture ne sont Fesses
pas uniquement physiques, telle une meil- rentrées
leure élocution par exemple, mais égale-
ment psychiques. Lorsque vous vous tenez
Mains
correctement, votre stature se renforce et
détendues et
vous gagnez de l’assurance.
doigts relâchés
Source : Tim Hindle.
Jambes bien
droites
Articulation des
genoux
relâchées
Pieds
légèrement
écartés
134
Se mettre en scène
Auto-évaluation
DOSSIER 5
« Votre image et votre maîtrise dépendent d’abord de votre posture ! Votre impact aura la dimension
physique de votre prise d’espace ! »
Axes de
Oui Non
travail
1 Vous habitez confortablement votre espace en prenant votre place au
centre (comme dans un cercle : périmètre de confort).
2 Dès que vous commencez à parler, vous ne touchez plus votre corps
(gestes parasites).
3 Votre haut du corps est détendu (épaules, bras, visage, expressions…).
4 Vous avez conscience de votre centre de gravité (ancrage au sol).
5 Vos déplacements sont volontaires, tranquilles et non guidés par une
déambulation non maîtrisée.
6 Vos pieds sont légèrement ouverts, en alternant vos appuis (sans danser).
7 Vous projetez votre conviction en avançant vos mains vers le public.
8 Vous avez conscience de votre respiration.
9 Pour montrer l’écran ou le tableau de papier, vous avez un geste ouvert,
face au public.
10 Vous ne tournez jamais le dos au public.
11 Vous gardez le sourire, quoi qu’il arrive.
12 Vous savez doser vos gestes.
TOTAL
> Plus votre total de « oui » se rapproche de 12, moins vous avez d’axes à travailler !
Après avoir fait le point sur ce questionnaire, vous pouvez vous fixer un plan de progrès, en hiérar-
chisant vos priorités (se donner un axe de vigilance à la fois et faire le point régulièrement sur cet axe
avant de passer au deuxième, puis au troisième, etc., permet de ne pas vouloir monter au douzième
étage avant d’avoir franchi le premier).
Mes premières actions à mettre en place
Priorités Actions Date
1
2
3
4
135
Outil
40 La gestuelle
En quelques mots
Là où le discours en
La gestuelle est un des éléments du langage du corps. Le corps
reste aux mots, la parole
est le premier et le plus naturel instrument de l’humain. Certaines
engage le corps !
recherches ont montré que les personnes tenant un discours sont
Jacques Lecoq perçues comme plus efficaces et compétentes lorsqu’elles font des
gestes avec les mains, comparées à celles qui gardent les mains
immobiles.
La gestuelle est un outil, un moyen d’expression pour ponctuer le
discours. Elle aide l’audience à comprendre et se souvenir. En réalité,
les mouvements des mains assistent le processus mental.
Le geste
Le geste parasite
énumératif
Le geste
Le geste métaphorique
indicatif
136
Se mettre en scène
sont à proscrire. Ils desservent l’orateur(-rice) et
POURQUOI L’UTILISER ?
peuvent indisposer l’auditoire (mains cachées dans
les poches ou derrière le dos, toucher ses cheveux,
Objectif
piétiner, visser et dévisser le stylo ou tout autre
z Appuyer son discours. objet…). Et dans ce cas, le visuel attire plus l’atten-
z Rendre sa prestation vivante. tion et les mots ne sont plus écoutés.
z Mettre ses propos en image. 6. Les gestes répétitifs, cycliques, mobilisent égale-
DOSSIER 5
z Démontrer sa conviction. ment l’attention des interlocuteurs au détriment du
z Faire vivre sa communication. fond du discours. Ils parasitent la communication.
7. Les gestes fermés enlèvent de la force au
Contexte discours.
Faut-il faire des gestes ? Quand ? Comment ? Que
faire de mes mains ? Ce sont souvent des ques- Méthodologie et conseils
tions que vous vous posez. En fait, vous prenez Ce qu’il faut retenir, c’est tout simplement que
conscience de votre corps et vous n’êtes pas habi- vos gestes sont éloquents et doivent illustrer vos
tué(e) à l’utiliser pour convaincre. Donnez de la propos sans pour autant vous transformer en
liberté aux gestes pour qu’ils deviennent naturels. mime. Il ne s’agit donc pas d’ajouter artificiellement
Les bras ne vont pas rester longtemps inertes si quelques gestes à votre discours mais simplement
vous osez les libérer. d’aider vos auditeurs à rester concentrés.
Souvent, les gestes anticipent vos mots en démon-
trant votre intention.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
Il n’y a pas de règles précises. À chacun son style !
1. Laissez tomber vos bras, détendus le long du
corps. C’est en commençant par avoir les bras
détendus que vous aurez ensuite des gestes
spontanés.
2. Dans un esprit de communication, les gestes
ouverts sont dynamiques et persuasifs.
3. Tous les gestes qui naissent spontanément du
discours et qui sont en harmonie avec le message
à transmettre sont de bons gestes. Ils parlent au
même titre que les mots. Ils concrétisent la pensée.
4. Projetez votre conviction en avançant vos mains
vers le public et modifiez vos gestes en fonction de
la taille de l’assemblée, en faisant des gestes plus
Avant de vous lancer…
amples. On distingue plusieurs types de gestes :
√ Osez lâcher le haut de votre corps, mais
z Le geste énumératif : quand vous dites un chiffre,
ayez conscience de vos gestes pour les
montrez ce chiffre avec vos doigts : 1 - 2 - 3. doser si nécessaire.
z Le geste indicatif : pour montrer, désigner
137
DO
6 E R
VITALISER
SA COMMU-
NICATION
SS I
SCHÉMA DE WIENER
Rétroaction
CANAL
Message codé Décodage
Émetteur Récepteur
Rétroaction
138
S
i vous voulez réussir une brillante prestation, en y associant un contenu émotionnel, de donner
il est nécessaire de se faire accepter par une votre point de vue… puisque c’est votre opinion,
présence, par une aisance dans la commu- votre vécu, votre passion et vos ressentis que vous
nication et l’expression. C’est prendre le temps de allez communiquer et non plus des informations ou
poser les « premières pierres » pour votre introduc- des chiffres bruts !
tion qui donnera une base solide pour la suite. Afin Votre public ne se souviendra pas de tout ce que
de se montrer confiant(e), le meilleur moyen est vous avez dit, mais il se souviendra de ce qu’il aura
d’entrer directement en lien avec le public. C’est ressenti à vous écouter parler.
aussi répondre aux questions de l’assemblée, gérer
Les différentes approches
les imprévus, activer son imagination, convaincre,
en privilégiant le sens, la réalité et l’émotionnel. L’accroche narrative est un levier de communi-
Une prise de parole doit faire ressentir, impliquer, cation orale qui se traduit concrètement par un
surprendre, faire réfléchir. Vous insufflerez ainsi récit que l’intervenant utilise comme vecteur de
confiance et enthousiasme ! messages, le but étant de rendre le message plus
efficace et humain.
Les grands principes de la Les métaphores, anecdotes, citations, permettent
communication orale de donner du relief et d’interpeller l’auditoire de
Il apparaît que le non verbal tient une place prédo- façon à créer du lien et à le capter.
minante et primordiale dans notre appréciation Lire en public est aussi tout un art. Une lecture
des situations et de notre communication. La loi de vivante demande à jouer sur les rythmes, la voix,
Mehrabian (voir outil 33) nous enseigne que 7 % seule- l’interprétation… Tout cela demande de l’entraîne-
ment de ce que nous mémorisons et enregistrons ment et surtout de la technique. Il ne faut surtout
d’une conversation s’appuie sur du verbal et 93 % sur pas perdre de vue qu’il s’agit d’une action de
du non verbal : vocal (38 %) et corporel (55 %). communication avant tout !
Pour vos présentations, la seule façon de rendre
des informations captivantes est de les transformer
Les outils
LA STRUCTURE
41 Planter le décor 140
42 Développer son sujet 144
43 Répondre aux questions de l’assemblée 148
44 Gérer les imprévus et improviser 152
45 La sortie de scène 156
46 Analyser sa prestation 158
LE DÉROULÉ
47 L’accroche narrative 162
48 Les métaphores 166
49 Oser interpréter 168
50 Transformer un monologue en lecture vivante 170
139
Outil
41 Planter le décor
En quelques mots
Un acteur n’entre pas Planter le décor, c’est prendre le temps de poser les « premières
en scène, il apparaît ! pierres » pour son introduction, qui donneront une base solide pour
Antoine Vitez
la suite. Afin de se montrer confiant(e), le meilleur moyen est d’entrer
directement en lien avec le public. Cela suppose de se libérer des mots
pour son introduction, sans utiliser de notes. Tout l’art repose sur le
fait de donner un sentiment de naturel et d’improvisation, alors que
la structure a été préparée en amont. Respecter chacune des étapes
annoncées rendra le message efficace.
140
Vitaliser sa commu nication
2. Présentation du sujet
POURQUOI L’UTILISER ?
z Ayez un « starter » : interpellez l’auditoire d’em-
blée en sollicitant son attention et sa responsabi-
Objectif lisation. Exemple : posez la question que se pose
z Poser le cadre de l’intervention et donner du sens. l’auditoire « Vous vous demandez certainement
z Adopter une stratégie d’intervention. pourquoi… ? » ou « On me pose souvent la ques-
z Se cadrer soi-même dans une structure et un tion… ? ». Cela permet au public d’envisager qu’il
timing. puisse y avoir une ou des solutions au thème
z Éveiller l’attention du public. abordé. Autre exemple de question : « Qui parmi
vous a déjà vécu… ? Merci de lever la main » (et
DOSSIER 6
Contexte lever la sienne en même temps), question facile
qui va créer un climat positif, conditionner les
Il est essentiel de faire une bonne impression dès auditeurs à s’impliquer et écouter.
le début. Soignez donc votre mise en scène (voir z Expliquez ce qui motive cette présentation ou
outil 33). De même, soignez particulièrement le conférence et en quoi vous êtes légitime à venir
début de votre intervention en ayant rédigé votre parler du sujet.
introduction de manière à démarrer sans hésitation 3. Présentation des éléments clés que vous allez
et faire un « effet d’annonce ». aborder
Dites de quoi vous allez parler, en suscitant l’in-
térêt des participants : « Ce soir, nous allons parler
COMMENT L’UTILISER ? de… », sans rentrer dans le détail, juste pour mettre
en « appétit » les auditeurs. Fixer le cap et ménager
Étapes un suspens.
4. Phase de transition
1. Le démarrage (début d’échange avec la salle)
Afin de faire le lien avec la phase de développement
z Premiers mots : une « étincelle » pour créer
du sujet (voir outil 42).
l’écoute. Commencez directement (évitez : « Eh
bien, voilà, bon… »). Souhaitez la bienvenue aux
Méthodologie et conseils
participants par une phrase d’accueil. Assurez-
vous que vous êtes bien entendu(e) par tout le Vous pouvez citer une anecdote, raconter une
monde : projetez votre voix et si vous utilisez un histoire, utiliser une métaphore, faire un sketch…
micro, pensez à prendre une grande inspiration (voir outils 47 à 49) afin de détendre l’atmosphère
avant de lancer le premier mot afin que votre et gagner immédiatement l’écoute de votre public.
stress (respiration courte) ne soit pas amplifié
par le micro. Suite outil 41
z Remerciements : remerciez l’auditoire de sa
pour ceux qui ne vous connaissent pas. Suivant le √ Les premières secondes sont
type de démarrage que vous choisissez (histoire, déterminantes pour « accrocher » le public
citation, métaphore ou autre…), votre présen- et vous mettre vous-même en confiance.
tation pourra arriver après, ce qui assure votre
√ Ce que vous dites au début (et à la fin)
légitimité et permet de développer votre sujet
d’un discours et la manière dont vous
puisque vous avez raconté un vécu, une expé-
le dites marqueront les esprits.
rience ou autre.
z Comportement : soyez ouvert(e), souriant(e) √ Pour une communication, « une accroche
pour créer un climat chaleureux. Cette première est comme un paquet pour un cadeau » :
partie doit être naturelle, fluide. Pour ce faire, un moyen de mettre en valeur son contenu
quelques phrases apprises par cœur permet- (source : agentmajeur.fr).
tront une mise en scène appropriée.
141
Suite
outil 41 Planter le décor
Utiliser une image, un visuel qui les questions qui vous intéressent ( jusqu’à xx
interpelle (slide, vidéo, objet…) heure). Je vous invite d’ailleurs à les noter au fur
et à mesure de la présentation. N’hésitez pas à
S’appuyer sur un visuel fort, en rapport avec le
demander des éclaircissements, dans la deuxième
sujet, est une excellente accroche. Le visuel peut
partie, si vous en éprouvez le besoin !
représenter une photographie projetée sur l’écran
Enfin, nous pourrons nous retrouver pour échanger
derrière, ou une image, un dessin. Vous pouvez
individuellement, à l’issue du débat, si vous le
utiliser un visuel humoristique : osez en veillant à
souhaitez ! »
assumer ces éléments et qu’ils soient en phase avec
Proposez ce programme et demandez à l’as-
votre personnalité.
sistance : « Est-ce que ce programme vous
L’effet d’annonce convient ? »
L’objectif est juste d’obtenir une réponse positive
S’il s’agit d’une animation de réunion avec un
soit par oral, soit par hochement de tête, afin d’en-
groupe restreint (maximum 20 à 30 personnes),
gager le public dès le début.
votre effet d’annonce peut être structuré de la
manière suivante. Les points clés d’une bonne entrée en
Présentez clairement dès le début : matière
z les objectifs ;
z Restez « simple ».
z le plan ;
z Exprimez vos messages en « vous », « je »,
z les méthodes ;
« nous ».
z l’enchaînement logique de l’intervention ;
z Illustrez votre discours par des anecdotes.
z les horaires.
z Ajoutez des « images ».
Vous pouvez aussi utiliser quelques effets d’an-
z Jouez sur tous les « sens ».
nonce qui donnent le fil rouge de l’exposé aux
z Commencez par exemple par une question, de
participants :
l’humour, un témoignage, une histoire.
« Je vais vous présenter…, puis nous vous parlerons
z Évitez le jargon professionnel.
du (de xx heure à xx heure), et enfin nous aurons un
z Ayez un langage adapté à l’auditoire.
débat au cours duquel vous pourrez poser toutes
142
Vitaliser sa commu nication
Exemples
Quelques accroches…
z Mon objectif est de vous démontrer que… z Aujourd’hui, j’aimerais vous présenter
z La question que je souhaite aborder… brièvement…
z J’aimerais vous parler de… z Pour commencer…
Dans les étapes suivantes, nous verrons que…
DOSSIER 6
z Cet exposé ou conférence parle de… z
143
Outil Développer son
42
sujet
On peut
convaincre les
En quelques mots
autres par ses propres Développer son sujet fait appel à la façon dont nous allons avoir à
raisons, mais on ne les rassembler les informations utiles et à en démontrer les preuves. Le
persuade que par les levier de cette démonstration est constitué de la force et de la perti-
leurs ! nence de l’argumentation, c’est-à-dire convaincre et persuader, en
privilégiant le sens, la réalité et l’émotionnel. C’est changer parfois
Joseph Joubert
une expertise trop cartésienne, rationnelle et didactique en trans-
formant ses connaissances en mode compréhension et adhésion de
l’auditoire. Les personnes à convaincre sont comme nous tous, faites
d’un triple « ressort » : celui de la raison, du cœur et de l’action, c’est-
à-dire tête-cœur-corps.
Court
Structuré Facile à
Visuel comprendre
Mémorisable
Incontournable
Différent
Positif Ça me plaît
Attirant
144
Vitaliser sa commu nication
5. S’assurer que le public a été sensible à l’argu-
POURQUOI L’UTILISER ?
ment en observant les réactions non verbales et
s’adapter au rythme. Pour cela, faites un temps de
Objectif
silence et de respiration, en regardant l’auditoire.
z Compléter votre présentation par des argu-
ments impactant. Méthodologie et conseils
z Transformer des aspects techniques en avan- Limitez à trois le nombre d’arguments par groupe.
tages positifs pour l’auditoire. Gardez les arguments les plus percutants pour la fin,
z Développer l’imagination du public en s’appro- afin de marquer les esprits. Utilisez les silences entre
priant le message. chaque argument pour bien les mettre en relief.
DOSSIER 6
z Faire en sorte que le public s’identifie.
Contexte
Argumenter est la stratégie la plus efficace pour faire
prendre conscience, faire réfléchir, faire basculer les
indécis. C’est en fait démontrer les avantages de la
ou les solutions, idées proposées. C’est marquer les
esprits par des mises en perspective, provoquer un
phénomène d’identification. Ce qui touche l’audi-
toire est plus viscéral que réfléchi, même si les faits
vont servir de base à l’argumentation.
Étapes
Faites bien la distinction entre un argument, un
argumentaire et une argumentation.
z Un argument : c’est la présentation d’un avantage
145
Suite
outil 42 Développer son sujet
Objectif Subjectif
Caractéristiques = Preuve Avantages = C’est ce qui présente un intérêt direct
La description indiscutable pour le public, dans cette description
Bénéfice = Le plus pour vous
Informer et décrire Convaincre et persuader
146
Vitaliser sa commu nication
Exemple
DOSSIER 6
Rationnel Adhésion Émotionnel
Factuel
147
Outil Répondre
43 aux questions
de l’assemblée
– Pourquoi En quelques mots
répondez-vous
Répondre aux questions de l’assemblée peut être envisagé dans une
toujours à une question
présentation, en fonction du format et de la durée prévue. Un grand
par une question ?
nombre de personnes redoutent ces moments d’échanges car il faut
– Pourquoi pas ? faire preuve de répartie. Mais comme disait Churchill : « Mes plus
Georges Bernanos belles improvisations sont celles que j’ai préparées le plus longtemps
à l’avance ! » Cet exercice demande simplement de la préparation pour
éviter certains pièges, savoir parfois contourner une question embar-
rassante, savoir réagir de façon assurée et marquer les esprits…
Concentration Créativité
Calme
(état interne)
Confiance Combativité
148
Vitaliser sa commu nication
5. Les réponses demandent à être dirigées
POURQUOI L’UTILISER ?
vers l’ensemble du public, et pas seulement à la
personne qui vous a posé la question afin que tout
Objectif
le monde se sente concerné. Pensez à bien diriger
z Renforcer vos messages clés et impacter le votre regard sur l’ensemble de l’assemblée et
public. revenez à la fin vers le « questionneur » pour valider
z Compléter votre présentation par des arguments. s’il a sa réponse et relancer ensuite vers d’autres
z Lever certains freins dans l’assistance. participants si vous le jugez nécessaire.
DOSSIER 6
Si, dans votre intervention, vous prévoyez une partie 6. Ayez l’air confiant(e) et détendu(e), même si
« questions/réponses », c’est que vous êtes prêt(e) à vous vous sentez dans l’embarras.
vous engager dans un état d’esprit positif à répondre, 7. Si le groupe ne réagit pas tout de suite, c’est
sans considérer qu’il s’agit d’un combat, mais d’une normal : il lui faut le temps de se décider, de savoir
ouverture vers l’échange et la coopération. comment poser la question, alors… patientez !
Indiquez dès le début de votre intervention que cette 8. Reformulez la question afin de bien vous assurer
étape est prévue afin que les personnes préparent de votre compréhension et montrez votre écoute
et anticipent les questions qu’elles auront envie de empathique.
vous poser, quand la parole leur sera donnée. 9. Improvisez (voir outil 44).
Méthodologie et conseils
COMMENT L’UTILISER ?
Les séances de questions/réponses sont aussi un
moment important pour faire de votre présen-
Étapes tation un moment marquant pour le public. Des
Au niveau de la démarche recherches ont montré que les questions étaient
1. Ouvrez cette partie « questions/débat » de façon plutôt à mettre en adéquation avec l’intérêt que le
positive dans un esprit de collaboration. Choisissez public porte à votre propos.
une question ouverte. Exemples : « Ce que je
viens de partager avec vous suscite certainement Suite outil 43
quelques réflexions ? » « Quelles sont les questions
que vous vous posez ? » ou « Quelles questions vous
posez-vous à propos de… » ? « Quels sont les points Avant de vous lancer…
qui… ? » « Comment réagissez-vous à … ? ».
2. Soit vous regroupez les questions par thème en les √ Anticipez les questions potentielles et
notant et vous les résumez afin d’y répondre de façon préparez des réponses types par
générale sur le thème, soit vous répondez directe- catégorie.
ment à la question, en ayant bien en tête le temps
√ L’objectif n’est pas de répondre à toutes
que vous pouvez consacrer à cette phase interactive.
les questions de façon précise, mais d’y
3. Précisez les thèmes qui seront abordés et sur
répondre globalement dans le cadre de
lesquels vous allez insister, et indiquez les questions
l’exposé que vous avez préalablement
qui sont hors sujet et qui pourront éventuellement préparé et d’éveiller la curiosité des
être abordées plus tard en tête-à-tête, après votre participants, en apportant quelques
discours ou conférence. éléments complémentaires.
4. Laissez la question s’exprimer jusqu’au bout, ne
√ C’est une opportunité pour ancrer
la coupez pas, incitez même la personne à vous en
définitivement vos idées auprès de ceux
dire davantage et valorisez-la, en la remerciant
qui sont prêts à vous suivre.
et/ou en précisant que cette question permet
d’approfondir…
149
Suite Répondre aux questions
outil 43 de l’assemblée
pouvez constater que les… » et reprenez vos comparaison, un exemple, une référence à une
arguments ou nouveaux avantages à développer, tierce personne qui a vécu la même situation
ou vos références, recherches, etc. (sans mentionner son nom, évidemment).
z La technique de l’appui : comprendre et utiliser z Retournez parfois la question à celui/celle qui
l’objection de l’interlocuteur pour y répondre et vous a interpellé(e), il se peut qu’il/elle ait lui/
y trouver un appui supplémentaire : « C’est juste- elle-même des éléments de réponse, mais soit
ment pour cette raison qu’il est important de… » il/elle souhaite vous tester, soit il/elle a besoin de
z La technique de l’édredon (psychologue améri- se rassurer en vérifiant certains points auprès
cain M. Smith) : de vous : « Et vous, qu’en pensez-vous…? » ou
— Si c’est un fait incontestable, répondre : « C’est « Quelle est votre vécu dans cette situation… ? »
vrai ! » ou encore « Quels sont les exemples que vous
— Si c’est une opinion, répondre : « C’est possible ! » pouvez partager… ? »
— Si c’est un raisonnement, répondre : « C’est z Vous pouvez répondre en généralisant et regrou-
150
Vitaliser sa commu nication
Pour aller plus loin
En situation périlleuse
Les 5 C de la performance z Soit vous l’amenez sur un autre terrain, pour
qu’il/elle n’ait plus de prise sur vous :
En cas de situation tendue ou perçue comme
— Surprenez-le/la : reprenez ses mots exacts et
périlleuse par vous, accédez instantanément
laissez-le/la se débrouiller (technique du miroir) ;
aux ressources mentales (voir dossier 3) qui vous
DOSSIER 6
— Clarifiez : « Qu’est-ce qui vous fait dire cela ? »,
permettent de vous confronter à la difficulté avec
« Sur quels éléments concrets vous appuyez-
maîtrise. Voici une méthode de renforcement
vous ? »
issue de la préparation mentale des sportifs à des
— Retournez la question : « Que cherchez-vous à
compétitions de haut niveau : les 5 C de la perfor-
savoir, en réalité ? »
mance (voir schéma en ouverture de l’outil).
— Retournez-vous vers le public : « Que pensez-
z Confiance
vous de cette position… ? »
z Concentration
z Soit vous le/la stoppez dans son « attaque » :
z Créativité
— Surprenez-le/la : répondez directement, d’un
z Combativité
seul mot, « oui » ou « non ».
z Calme
— Suivant la question et la situation : « Je n’ai pas
Ces cinq ressources se travaillent en amont, en
à en parler ici » ou « Cela ne concerne certaine-
préparation pour nourrir notre état interne par
ment pas les autres membres du public ».
le calme qui est une vraie force et par les quatre
Quoiqu’il en soit, interdisez-vous le jugement
autres ressources qui conditionnent nos compor-
de valeur ou l’attaque parce que vous avez été
tements externes de maîtrise de soi.
touché(e) émotionnellement. Répondez ferme-
ment, sans un ton agressif, sans ironie, sans mépris
Répondre à une provocation
ni violence. Puis cessez de regarder la personne
Imaginons, au pire, que quelqu’un vous prenne à et enchaînez sans la regarder sur un sujet moins
partie et vous provoque en public, en des termes passionnel et sur un but constructif.
ou sur un ton inacceptable(s), vous avez le choix
entre deux attitudes, selon « l’angle d’attaque »,
la personnalité de l’attaquant(e), le public et votre
propre style.
151
Outil
44 Gérer les imprévus
et improviser
Mes plus belles
En quelques mots
improvisations sont Et si gérer les imprévus était… un jeu ? Accepter de ne pas tout
celles que j’ai le plus contrôler et de laisser cette place à l’imprévu, c’est déjà ne pas
préparées. résister et être prêt(e) à l’affronter. N’est-ce pas cette crainte de
l’inconnu qui fait peur ? Et si justement cette part d’inconnu avait un
Winston Churchill
impact positif nous permettant de laisser la place à notre créativité ?
Paradoxalement, l’improvisation ne s’improvise pas ! Elle se prépare,
s’élabore, s’expérimente en amont, pour « affuter son corps et son
esprit » dans différentes situations, avant de devenir comme une
seconde nature. C’est accepter le réel en se tenant prêt(e) à cette
rencontre d’un nouveau genre !
SACHEZ IMPROVISER
I M P R O
152
Vitaliser sa commu nication
5. O pour « Observer ». Si vraiment vous êtes
POURQUOI L’UTILISER ?
complètement pris(e) au dépourvu et que vous ne
savez pas quoi dire, faites le point sur la situation et
Objectif
parlez-en : donnez votre avis sur les propos tenus
z Faire confiance à son intuition. précédemment, votre joie de vous trouver dans un
z Oser l’originalité. cadre aussi accueillant, votre fierté et plaisir d’être
z Sortir des réponses et attitudes conditionnées. accueilli(e) par un auditoire aussi prestigieux…
z Se rendre disponible et réactif(-ve). Brodez à partir d’un sujet lié au contexte.
DOSSIER 6
« Improviser ne s’improvise pas » : le paradoxe est Les enseignements de C. Stanislavski de la célèbre
là, alors que c’est le saut dans l’inconnu ! L’art de école de comédie de New York estiment que la
l’improvisation repose sur de petites astuces et meilleure source d’inspiration d’un comédien
sur l’entraînement. Il n’y a pas de grande méthode. qui doit improviser se trouve en lui-même, dans
Il est nécessaire de développer son imagination ses émotions, ses souvenirs, ses expériences.
car cette aptitude est l’élément fondamental du En parlant de vous-même, votre sincérité sera
processus créatif. évidente et vous « toucherez » le cœur de vos audi-
Pour faire preuve de présence d’esprit, répondre et teurs, qui accueilleront votre message avec atten-
faire appel à son imagination, il faut déjà : se faire tion et empathie !
confiance, trouver en soi les ressources suffisantes,
accepter ses peurs sans se juger, sans se déprécier.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
Pensez : I.M.P.R.O. (d’après Rémi Raher).
1. I comme « Imperturbable ». Pas de panique :
RESPIREZ, ou plutôt inspirez (voir outil 28). Tous Suite outil 44
les jours, nous passons notre temps à improviser, à
faire des choix dans ce que nous avons à dire. Vous
avez le trac, mais personne ne le sait, alors souriez
et lancez-vous !
2. M pour « Méditer ». Parlez lentement, ména-
gez-vous des pauses et des moments de silence,
c’est la clé pour rester compréhensible, cohérent(e)
Avant de vous lancer…
et prendre le temps d’oxygéner ainsi votre cerveau
√ Prenez le temps de prendre le temps
en maintenant la conscience de votre souffle.
avant de répondre.
3. P pour « Persuader ». Vous parlez pour partager
et convaincre. Il est donc indispensable de √ L’improvisation a une réelle vertu
présenter des arguments en termes d’avantages d’authenticité.
pour le public : qu’est-ce que cela lui apporte (que √ Laissez-vous guider par votre instinct qui
ce soit une solution ou un produit) ? L’objectif est vous mènera droit au but.
de marquer les esprits d’une part par le lien créé et
d’autre part par des exemples pour les illustrer afin √ Tous les jours, vous pouvez trouver le
moyen de travailler votre improvisation,
que leur imaginaire se l’approprie.
comme un pianiste ferait ses gammes !
4. R pour « Restreindre ». Une bonne improvisation
doit être courte, sans expédier.
153
Suite
outil 44 Gérer les imprévus et improviser
154
Vitaliser sa commu nication
Exercice
DOSSIER 6
Consignes et développement : il s’agit de se saisir jeu. À chaque fois, il faut saisir le cœur du message,
le plus rapidement possible d’un cœur de message l’énoncer à haute voix et enchaîner sur une histoire.
Départ
Un beau Que
Un pays Votre
cadeau Question faites- Histoire Votre
Bonheur qui vous saison
qu’on libre vous ce drôle meilleur(e)
intéresse préférée
vous a fait soir? ami(e)
Une Animaux
expérience Votre
Un jour animal
effrayante Question Une Encore
de favori
libre aventure ? Qu’est-ce
chance
qui vous
Question fait rire ? Une
libre activité
Votre
que vous
sentiment
Quelque aimez
sur ce jeu ?
De quoi chose qui
êtes-vous vous
Question
fier(-ère) ? inquiète
libre
L’objet
Votre auquel vous
tenez le plus Question
matière
libre Un bon
scolaire
livre
préférée
Quelque Un rêve
Vos chose de que vous
dernières stupide avez fait Votre goût
vacances vestimentaire
Qu’aimez- Vos
vous espoirs !!
Votre faire?
Un de vos
famille talents
Un métier
Question qui vous
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chose de Votre musique
dangereux maison Que voudriez- préférée
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Comment
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Un jeu
Question Un oubli allez-vous à
que vous
libre récent votre
aimez
travail ?
155
Outil
45 La sortie de scène
156
Vitaliser sa communication
à retenir est ; Pour finir… ; J’aimerais terminer
POURQUOI L’UTILISER ?
cette présentation en parlant de… ; En dernier
lieu… ». Reprenez en quelques phrases les points
Objectif
essentiels sans insister.
z Que le public comprenne bien que l’intervention z La conclusion qui ouvre des perspectives :
DOSSIER 6
Préparez la conclusion et sachez-la par cœur : les présentation vous rendra plus humain(e),
deux moments essentiels dans une prise de parole, accessible et vous aidera à démontrer en quoi
pour créer un impact sur le public, sont l’intro- vos idées ont un réel intérêt pour le plus grand
duction et la conclusion (première impression et nombre. Racontez des histoires riches en ensei-
dernière impression) ! gnements pour votre public et assurez-vous
qu’elles soient facilement transmissibles, c’est
un excellent moyen de rendre votre conclusion
COMMENT L’UTILISER ? mémorable.
z Autres techniques : utilisez une anecdote, une
Étapes citation inspirante, de l’humour, donnez un
1. Commencez par un silence, pour mettre en relief conseil.
le message de fin. Evitez :
2. Placez-vous devant l’assistance, au centre (et z de traîner en longueur ;
devant vos supports audiovisuels), de sorte que z d’utiliser des phrases négatives ou passéistes ;
l’assistance vous voie parfaitement. Tenez-vous z le doute (« j’espère que cela vous a intéressé ») ;
bien droit(e) et délivrez vos phrases d’un ton assuré. z la justification ou les excuses (« pardonnez-moi,
façon de raviver la mémoire de votre public. remercier Mr X pour la salle, Mr Y pour… Madame
5. Incitez à l’action ou répétez votre idée clé en Z pour… »).
insistant sur ce qu’elle va changer pour ceux qui Attention de bien respecter le « timing », sous peine
bénéficieront de sa mise en place. de ne pas avoir le temps de conclure et de bâcler la
6. Terminez avec un maximum d’intensité émotion- fin de votre exposé.
nelle : mobilisez-vous totalement !
7. N’oubliez pas de remercier votre audience
pour son attention et pour le temps qu’elle vous a
consacré. Avant de vous lancer…
Méthodologie et conseils
√ Prévoyez une « slide » de fin avec le
Quelques formes possibles de conclusion : message que vous voulez ancrer auprès de
z La conclusion qui résume : vous pouvez votre public.
commencer par « Pour conclure ; Pour résumer ;
√ Si vous prévoyez une partie questions,
Finalement… ; Pour reprendre les points princi-
vous pouvez garder la conclusion pour
paux… ; Mon dernier point porte sur… ; En conclu- après les réponses.
sion… ; Nous pouvons conclure que… ; L’essentiel
157
Outil Analyser
46
sa prestation
En quelques mots
Je ne perds jamais,
Pour progresser, capitaliser sur ses acquis et avoir conscience de
soit je gagne, soit
ses ressources est indispensable. Évoluer, c’est à la fois s’entraîner
j’apprends.
et analyser puis évaluer sa prestation, avec des critères objectifs,
Nelson Mandela c’est-à-dire prendre de la distance avec le rôle joué en prise de parole.
Servez-vous au fur et à mesure de vos expériences pour enrichir votre
savoir-faire et votre savoir-être par de nouveaux comportements, en
vous appuyant sur un processus de perfectionnement et de réussite.
Identifier vos points d’amélioration souhaitables permettra de vous fixer
des objectifs de progrès sur des éléments précis, en avançant pas à pas.
INTERROGEZ-VOUS
SUR VOS AXES DE DÉVELOPPEMENT
158
Vitaliser sa communication
7. Pour mener à bien votre plan d’action, repor-
POURQUOI L’UTILISER ?
tez-vous à la grille d’analyse pages suivantes, et
enrichissez-la si d’autres critères vous apparaissent
Objectif
incontournables !
z Tirer les leçons de ses succès comme de ses 8. Redéfinissez vos objectifs de progrès en vous
erreurs. donnant des priorités.
z Développer un réflexe d’apprentissage permanent. 9. Visualisez la réussite : imaginez le succès, les féli-
z Avoir conscience des progrès réalisés. citations, les applaudissements…
z Se fixer des axes de développement. 10. Exercez-vous à produire une succession
d’images mentales des points de réussite de votre
DOSSIER 6
Contexte précédente intervention et déroulez le processus
Traduire ses difficultés en opportunités, c’est tirer par étapes pour vous appuyer sur du positif.
des enseignements de ses expériences antérieures 11. Entraînez-vous à nouveau en répétant les
et cela permet d’avancer. Les situations vécues parties nécessaires, ou pourquoi pas le déroulé
deviennent un tremplin pour mieux affronter celles complet avec les changements.
à venir. La facilité à apprendre de ses expériences
traduit la capacité d’une personne à s’améliorer Méthodologie et conseils
continuellement, en prenant une certaine distance Ne vous arrêtez pas sur le passé en vous focalisant
avec ses émotions. sur le pourquoi (exemple : « Pourquoi je n’ai pas
réussi à réagir face à l’interpellation d’un auditeur
agressif ? »). Il est parfois difficile de trouver les
COMMENT L’UTILISER ?
causes et d’y apporter des réponses. Cherchez
plutôt le comment (exemple : « Comment aurais-je
Étapes pu réagir, qu’est-ce que j’aurais pu dire ? »), pour
1. Pensez à lister vos réussites (pour vous appuyer vous orienter vers une future intervention avec
sur vos ressources et croire en vous et en vos des objectifs bien ciblés, afin de repartir sur une
capacités). dynamique et un terrain d’expérimentation foca-
2. Prenez le temps de réfléchir sans culpabiliser. lisés sur les éléments positifs. Être dans l’intention
3. Analysez et décomposez le déroulé de vos de trouver des solutions, des différentes façons
actions pour en repérer les points de progrès. d’être ou de faire, est plus efficace que de chercher
4. Demandez de l’aide à plusieurs personnes de à « creuser » les raisons négatives.
confiance pour avoir des points de vue extérieurs
et savoir quelles sont leurs perceptions et leurs
conseils : d’autres personnes ont certainement
vécu la même expérience que vous différemment,
et vont pouvoir vous apporter des idées.
5. Faites votre plan d’action et de progrès, en vous
Avant de vous lancer…
posant la question « Qu’est-ce que je vais mettre en
√ Acceptez parfois qu’il ne soit pas possible
place pour ne pas reproduire les mêmes erreurs ? »
de tout réussir tout de suite.
ou « Comment vais-je m’y prendre différemment
à cette étape de mon intervention (par exemple √ Ne faites pas dépendre votre estime de
sur mon entrée en scène ou ma conclusion, sur vous d’une critique sur un point précis.
mes anecdotes, sur mon déroulé, etc.), pour la √ Gardez de la bienveillance vis-à-vis de
prochaine fois ? » vous-même, comme si vous étiez votre
6. Préparez à nouveau les étapes qui demandent meilleure(e) ami(e).
un changement.
√ Acceptez la remise en question.
159
Auto-évaluation
Check-list pour s’auto-analyser et préparer
les prochaines interventions
Pour être plus efficace et prendre de la distance, vous pouvez utiliser la grille ci-dessous. Elle vous
permet de regarder votre prestation selon des critères précis, prendre de la distance, et ainsi préparer
votre prochaine intervention.
160
Vitaliser sa commu nication
J’ai nuancé le ton
J’ai ponctué mes phrases
J’ai articulé avec netteté
J’ai utilisé des rythmes différents
J’ai utilisé des temps de silence
Mon corps
J’ai utilisé l’espace et j’avais conscience de mon corps et
de ma respiration
J’ai libéré mes gestes
Il y avait cohérence entre ma gestuelle et mon discours
DOSSIER 6
J’ai constamment regardé mon auditoire
J’ai souri et mon visage a exprimé mes émotions
Mon langage
J’ai fait des phrases courtes et des pauses
J’ai parlé en termes positifs
J’ai parlé « vrai »
J’ai utilisé un vocabulaire adapté
J’ai mis mes verbes au temps présent et évité le
conditionnel
J’ai employé des images et fait des analogies
Mon émotivité
J’avais suffisamment répété pour me sentir à l’aise
J’avais conscience de ma respiration et je l’ai gérée
J’ai calmé mon débit et fait des temps de silence
J’ai transformé mon trac en énergie, plaisir, calme…
MON BILAN
J’ai globalement fait preuve de :
Confiance en moi
Concentration
Créativité
Énergie
Calme
J’ai su être :
Clair(e)
Intéressant(e)
Persuasif(-ve)
Crédible
Vous pouvez compléter cette grille avec les questions suivantes pour préparer votre prochaine
intervention :
z Quels enseignements puis-je tirer de cette analyse pour mes présentations futures ?
z Que vais-je faire concrètement pour la prochaine fois ? Selon quelles priorités ?
161
Outil L’accroche
47
narrative
En quelques mots
Les émotions sont le
Le conceptuel et le factuel ne suffisent pas pour toucher l’audience.
trait d’union entre le
Montrer la passion qui vous anime crée une proximité avec le public.
corps et l’esprit.
Activer l’imagination permet à votre public de s’approprier plus rapi-
Christophe André dement votre projet.
Une prise de parole doit faire ressentir, impliquer, surprendre, faire
réfléchir. Plus l’orateur(-rice) est impliqué(e) émotionnellement, meil-
leures seront son écoute et l’adhésion à ses propos. L’accroche narra-
tive est un levier de communication orale qui se traduit concrètement
par un récit que l’intervenant(e) utilise comme vecteur de messages,
le but étant de rendre le message plus efficace et humain.
162
Vitaliser sa commu nication
POURQUOI L’UTILISER ? Méthodologie et conseils
Ce qui rend légitime votre histoire et qui va
Objectif permettre à l’auditoire d’adhérer, c’est que :
z Vous méritez d’en parler (parce que vous l’avez
z Faire passer une conviction.
vécue).
z Créer la proximité avec le public.
z Cette histoire vous tient à cœur (c’est important
z Toucher l’auditoire.
pour vous et vous en avez tiré des enseigne-
z Maximiser l’impact positif.
ments que vous pouvez communiquer).
z Vous avez envie de la communiquer, de la
Contexte
DOSSIER 6
partager.
Pour faire passer un message ou une idée et être
crédible et convainquant(e), vous devez maîtriser
Il faut la technique et l’âme pour faire vibrer un
plusieurs dimensions. Prenez la parole sur des
auditoire et lui donner envie de vous suivre ! La
sujets qui vous touchent et qui vous passionnent
technique est représentée par des moyens que
pour transmettre vos émotions de manière natu-
vous allez utiliser, comme la structure de votre
relle. Vous pouvez partager une expérience que
exposé, les faits concrets sur lesquels vous vous
vous avez vécue, qu’elle soit drôle ou touchante,
appuyez, les idées émises… Vous utilisez aussi
le principal est de faire revivre avec justesse ce
des techniques d’expression (dossier 4) comme la
moment à vos interlocuteurs. Ils seront ainsi d’au-
posture, le regard, la voix, les expressions… Et enfin,
tant plus captivés.
le fond non verbal : votre conviction, votre « âme »,
Pour cela, utilisez les mots justes et soyez sincère !
votre rayonnement !
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Entrez dans le vif du sujet.
z Date et lieu ;
le toucher, l’ouïe…) ;
z Utilisez l’humour ;
Avant de vous lancer…
z Citez des prénoms, des noms ;
√ Préparez bien votre histoire avant de la
z Faites un dialogue.
diffuser. Elle devra être crédible,
4. Élevez le débat.
cohérente et en adéquation avec les
z Faites part d’un enseignement tiré de votre
attentes et l’environnement de votre cible.
récit.
z Les apports de cet enseignement (les bien-
√ Répétez votre histoire avant, de manière
faits pour vous ; les bienfaits pour le public). à connaître votre déroulé sans avoir à y
5. Incitez à l’action : phrase ping-pong (exemple : réfléchir et sans être vous-même dans
l’émotion au moment de la narration, tout
« Si vous faites ceci… voilà les bénéfices que vous
en provoquant des émotions auprès du
en retirerez »).
public.
163
Suite
outil 47 L’accroche narrative
pour les personnes lorsqu’elles vont vous écouter. appris en milieu professionnel.
L’émotion est un affect hors du temps et de z Faire part d’une expérience personnelle (expé-
164
Vitaliser sa commu nication
Pour aller plus loin
DOSSIER 6
Factuel
Données
Chiffres
Observations
Recherches
Émotionnel MESSAGE
Conceptuel
Images
Métaphores Idées
Histoire Analyses
Analogies Préconisations
Vécu Solutions
165
Outil
48 Les métaphores
C’est
l’imagination qui a
En quelques mots
enseigné à l’homme le Les métaphores, anecdotes, citations, permettent de donner du relief
sens moral de la couleur, et d’interpeller l’auditoire de façon à créer du lien et à le capter. Elles
du contour, du son et font appel à l’émotionnel, l’imagination, l’analogie et raisonnent ainsi
du parfum. Elle a créé, dans l’esprit des interlocuteurs qui vivent le sujet en même temps que
au commencement du l’intervenant(e). Aristote, dans sa Poétique, citait déjà la métaphore
monde, l’analogie et la comme l’un des principaux procédés de la langue. Ces techniques font
métaphore. souvent écho au public et l’aide même à se projeter sur de nouvelles
idées et expériences, en faisant appel à ses sensations et en donnant
Baudelaire
du sens à l’esprit rationnel.
166
Vitaliser sa communication
condition que le mètre soit à son tour expulsé car
POURQUOI L’UTILISER ?
il passait toujours son temps à mesurer les autres.
Le menuisier entra. Il utilisa le marteau, le papier de
Objectif
verre, le mètre et le tournevis et fabriqua un magni-
z Mieux mémoriser un concept fondamental. fique objet. Quand les outils se retrouvèrent seuls,
z Créer l’impact motivationnel. la scie prit la parole et déclara que tous avaient des
z Faire appel à la mémoire sensorielle. défauts, mais que le menuisier travaillait avec leurs
qualités et qu’ils feraient mieux de ne pas penser
Contexte à leurs mauvais côtés et se concentrer sur leurs
Parfois, nous parvenons à capter l’attention simple- qualités. Alors les outils constatèrent la force du
DOSSIER 6
ment en formulant des arguments clairs, rationnels marteau, que le tournevis savait unir, que le papier
et concis pour répondre aux préoccupations de de verre amenait de la douceur et que le mètre était
l’auditoire. Mais souvent, cela reste insuffisant et il précis et fiable. Ils se sentirent fiers de leurs atouts
faut un quelque chose de plus pour réussir à réel- et heureux de pouvoir travailler ensemble. »
lement engager votre public.
Ce conte montre que dans une équipe, chacun a
des qualités qui sont différentes et que ces complé-
COMMENT L’UTILISER ? mentarités font la force de l’équipe, si on apprend à
regarder les autres de façon positive.
Étapes
1. Définition. La métaphore est une façon de s’ex- Méthodologie et conseils
primer plus créative qu’un simple énoncé. C’est Prenez le concept que vous souhaitez illustrer et
une comparaison où les termes sont pris au sens commencez par écrire tout de suite les choix qui
figuré, en créant des associations d’idées entre des vous paraissent les plus évidents, et prenez le temps
mots. L’art de la métaphore a souvent été utilisé de relire et de rebondir sur les idées précédentes.
par les plus grands orateurs en préparant des
interventions, des conférences, etc. La métaphore
s’adresse directement à notre cerveau limbique,
siège de nos émotions et de nos apprentissages.
2. Exemples de métaphores et proverbes
métaphoriques.
« Si tu donnes un poisson à un homme, il se nourrira
une fois. Si tu lui apprends à pêcher, il se nourrira toute
sa vie. »
Avant de vous lancer…
« La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer
pour ne pas perdre l’équilibre. » (A. Einstein) √ La métaphore choisie doit absolument
figurer dans l’imaginaire collectif de votre
3. Exemple de conte métaphorique (source :
auditoire de façon qu’il puisse s’y
psynancy.com).
identifier rapidement, l’objectif étant de
« Dans un atelier, les outils organisèrent une
simplifier sa compréhension et non
réunion. Le marteau exerça la présidence, mais
l’inverse.
l’assemblée lui demanda d’abandonner car il faisait
trop de bruit. Le marteau accepta, mais il demanda √ Vous pouvez également utiliser des
que le tournevis soit aussi expulsé car il fallait lui images, dessins, photos, comme
donner beaucoup trop de tours avant qu’il ne serve métaphores pour illustrer vos propos sur
à quelque chose. Le tournevis accepta, mais à son vos slides, de façon créative et parfois
avec humour afin de détendre et stimuler
tour il demanda l’expulsion du papier de verre car
le public.
il griffait les autres. Le papier de verre consenti à
167
Outil
49 Oser interpréter
L’interprétation n’a
En quelques mots
pas plus à être vraie Interpréter fait appel à l’art de se mettre en scène. « Si nous mettre
que fausse. Elle a à être en scène nous impressionne, c’est que l’aventure n’est pas neutre »
juste ! (source : Guyette Lyr, Oser s’exprimer). Elle implique une prise de
conscience et, la plupart du temps, une remise en cause. Face à
Jacques Lacan
cette aventure, pouvons-nous nous permettre de rester tels que
nous sommes ? Prendre la parole en public ne nécessite-t-il pas
d’être acteur(-rice) et d’endosser un rôle pendant un temps déter-
miné, prendre une posture face aux autres, être vu(e) et reconnu(e),
apprivoiser un nouvel espace, nous ouvrir à une autre image de
nous-mêmes ?
La scène nous met à nu et oblige à être créatif(-ve) et à jouer sur les
différentes facettes de notre personnage ! Être acteur(-rice) et rester
sincère est l’essence même du jeu !
168
Vitaliser sa communication
POURQUOI L’UTILISER ? Méthodologie et conseils
« L’acteur que nous portons en nous est composé
Objectif de tous les personnages d’un théâtre. Notre
richesse naît de notre capacité à accueillir tous ceux
z Impliquer le public.
que nous avons été, à un moment ou à un autre :
z Dépasser la peur du ridicule.
les personnages de notre enfance, de notre adoles-
z Se servir de ses différents moyens d’expression.
cence, les facettes de l’adulte que nous sommes
Contexte aujourd’hui. Si nous avons abandonné des person-
nages à la porte des loges, ils perturberont tôt ou
« Trop souvent, l’interlocuteur reste cérébral. Il
DOSSIER 6
tard notre représentation. Au contraire, si nous les
écrit et remet en forme le texte, mais ne l’incarne
avons gardés en nous ou si nous les accueillons
pas »(source : Pia Martin, Cegos). Reprenons les
avec bienveillance, nous devenons complétement
synonymes d’incarner : figurer, interpréter, jouer,
celui ou celle que nous sommes » (Arnaud Riou).
métamorphoser, refléter, représenter, reproduire,
revêtir, symboliser, personnifier… en fait, donner
Il est important de pouvoir accepter le fait d’ex-
une existence concrète à une valeur abstraite.
périmenter, de tâtonner, de chercher, de trouver
Il s’agit donc d’un jeu créateur, un engagement du
d’autres façons d’aborder un rôle, de vivre plusieurs
corps, une utilisation de l’espace, une libération
fois un même exercice, et finalement d’inté-
des gestes, une acceptation de son corps et de
grer sans passer par la pensée dans l’immédiat.
l’expression non verbale pour rendre ses propos
Souvent, la raison nous empêche de créer. Il s’agit
vivants.
de rejouer la scène plusieurs fois pour trouver la
bonne mesure, la faire vivre jusqu’à ce qu’elle
COMMENT L’UTILISER ? devienne juste, pour pouvoir « l’incarner » lorsque
le moment sera venu.
Étapes Il ne s’agit pas de se transformer en comédien(ne),
mais d’utiliser les techniques de l’art vivant qui
1. Faites le point sur votre processus interne de font leurs preuves. L’intervenant(e) est cependant
pensées : qu’envisagez-vous comme scénario ? un(e) acteur(-rice) qui joue un rôle par sa volonté
Y en a-t-il plusieurs ? Listez les différents scénarios de s’investir à un instant T dans un personnage
qui vous viennent à l’esprit. d’orateur(-rice), pour exister face au groupe, le
2. Entraînez-vous à voix haute sur chaque scénario, « séduire », et enfin le faire entrer dans l’histoire qui
en sortant de votre zone de confort et même en se déroule, afin d’y trouver une vérité.
caricaturant : surprenez-vous !
3. Décrivez pour chaque scénario, une fois la répé-
tition faite, ce que vous vous dites, puis ce que vous
ressentez.
4. Sélectionnez ensuite le « jeu » qui vous semble
le plus juste (et pas forcément celui que vous avez
l’habitude de jouer).
Avant de vous lancer…
5. Répétez-le plusieurs fois, à voix haute, avec la
√ Apprenez à dépasser la peur du ridicule et
posture et les gestes, jusqu’à ce que vous ressen- arrêtez de vous juger.
tiez intérieurement la vibration juste et cohérente.
√ En travaillant votre rôle, en osant
interpréter et y prenant plaisir, cela rend
possible la transformation de certaines
croyances négatives sur vous-même, en
surprises positives.
169
Outil Transformer
50 un monologue en
lecture vivante
En quelques mots
Un monologue est Lire en public est tout un art. Une lecture vivante demande à jouer sur
toujours un dialogue ! les rythmes, la voix, l’interprétation… Nous sommes nombreux à avoir
Oscar Sisto
tendance à nous « accrocher » au texte et parler à notre feuille plutôt
qu’à notre public. Cela demande de l’entraînement et surtout de la
technique. S’il s’agit d’un discours rédigé au préalable pour convaincre
ou informer, la technique peut s’acquérir très rapidement, par un
découpage du texte en amont et de la répétition. Il ne faut surtout pas
perdre de vue qu’il s’agit d’une action de communication avant tout !
Tout d’abord // j’aimerais exprimer le plaisir/ que j’ai à être parmi vous aujourd’hui. ///
Il y a plus de sept milliards d’hommes, /de femmes /et d’enfants /sur notre petite planète. //
170
Vitaliser sa communication
POURQUOI L’UTILISER ? Méthodologie et conseils
Code de ponctuation :
Objectif / = Silence court.
// = Silence de 2 secondes.
Faire passer le plaisir de la découverte du texte,
/// = Silence au moins 3 secondes.
sans artifice.
= Monter l’intonation, presque d’une façon
Capter et maintenir l’attention du public.
interrogative.
Vivre et faire vibrer le texte.
= Descendre le ton dans les graves pour marquer
Acquérir une meilleure maîtrise de la pensée.
la fin.
DOSSIER 6
Contexte Ce type de lecture demande avant tout des répéti-
tions à voix haute pour vous entendre, ajuster votre
La lecture doit être un acte pleinement conscient.
intonation et vos silences, en fait, acquérir et inté-
« Un monologue doit être ressenti comme un
grer la technique.
dialogue » : même si vous avez le texte écrit sous
Si, pendant votre discours, vous ne retrouvez plus
les yeux, l’auditoire ne doit même pas s’en aperce-
la ligne, pas de panique et pas de justifications ou
voir. Dans les cours de théâtre, nous disons que « le
d’excuses, mais un grand moment d’inspiration en
texte est un prétexte, ce qui nous intéresse c’est le
silence et volontairement, avant de livrer à nouveau
sous-texte ».
votre message, en regardant le public. Cela ne fera
Quel que soit le texte écrit, le vecteur de la commu-
que provoquer l’écoute de l’auditoire qui pensera
nication, c’est vous, et ce qui compte, c’est l’inten-
que c’était volontaire de votre part.
tion que vous allez projeter. Pour cela, vous allez
utiliser de la technique qui va vous permettre d’ac-
quérir rapidement une lecture vivante.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Préparez votre discours en amont, en utilisant
un code de ponctuation pour l’oral (voir ci-contre).
2. Il est indispensable d’entendre sa propre voix et
de sentir la position exacte dans laquelle se trouve
le corps.
3. Au moment où vous lirez, tenez compte du
graphisme de la page que vous aurez préparée
(caractères, mots, phrases, paragraphes, silences,
intonation haute ou basse…).
4. Lisez en quatre temps.
1er temps : vous prenez connaissance de quelques Avant de vous lancer…
mots, en inspirant.
2e temps : vous regardez le public. √ Parlez à l’auditoire comme si vous vouliez
3e temps : vous dites ce que vous avez lu, en expi- discuter avec lui, comme pour faire une
rant (les mots sont prononcés dans l’expiration confidence.
pour projeter la voix).
√ Vous pouvez vous entraîner sur d’autres
4e temps : vous vérifiez du regard si le message
textes en préparant ainsi votre lecture
a bien été reçu, avant de prendre connaissance
avec cette technique.
des mots suivants.
171
DO
7 E R
GÉRER UN
WORKSHOP
SS I
Aucun de nous ne sait ce que nous savons
tous ensemble !
Euripide
Attention maximum
100
80
Attention
moyenne
60 efficace
40
Creux
ludique
20
0
Temps maxi = 2 heures
172
C
omment se lancer pour la première fois à 4. Les questions de précision.
animer un workshop ? Comment gérer un 5. Les encouragements.
groupe ? Quels comportements adopter et 6. La synthèse : les idées nouvelles, les solutions
adapter ? Quelles techniques utiliser ? trouvées, les points d’accord, les points de désac-
Pour animer un workshop et faciliter les échanges cord, les points qui restent à discuter, les sujets à
et les idées de façon collaborative, l’anima- travailler lors de prochains ateliers.
teur(-rice) doit avoir une connaissance des parti-
cularités de fonctionnement des individus et des Les techniques d’animation
groupes, pour jouer son propre rôle avec agilité. Il existe pléthore de techniques d’animation pour
Il/elle devra mettre en place les conditions de favoriser la bonne ambiance dans un groupe et la
réussite. Sa vigilance sera à l’égard des objectifs, collaboration constructive. Les techniques d’ani-
des personnes dans le groupe, de la dynamique mation permettent aux participants de se mettre
du groupe et bien sûr à l’égard de ses propres en action, de s’impliquer en étant acteurs, sans
attitudes. crainte de jugement parce que tout le monde est
Ce dossier explique les différentes postures de à la même enseigne, de s’exprimer et favoriser les
l’animateur(-rice), celles des participants ainsi que échanges, tout en facilitant l’imprégnation et la
les situations critiques qui peuvent émerger et mémorisation.
comment y faire face. Bien sûr, rien ne vaut l’en- De nouvelles techniques digitales apparaissent qui
traînement et l’expérience qui vous permettront peuvent être complémentaires, mais non rempla-
d’apprendre à chaque intervention, encore plus sur çantes des techniques manuelles parce qu’il est
le groupe et sur vous-même ! reconnu que l’écriture active davantage de capa-
cités cérébrales, stimule une partie du cerveau
Les piliers de l’animateur(-rice) nommée « système activateur ascendant », qui
Animer veut dire donner une âme, de la vie, du agit en tant que filtre pour tout ce que le cerveau
dynamisme à un groupe. doit assimiler. Il permet de mieux se concentrer sur
Les piliers de l’animateur(-rice) sont : ce que nous écrivons tout en laissant de côté l’in-
1. Les questions ouvertes. Exemple : « Quels sont formation moins pertinente. L’écriture manuelle
vos expériences ? », « Comment comptez-vous déclenche la créativité et permet de se libérer des
faire ? » formats prédéfinis.
2. Le silence et l’écoute active. À vous de sélectionner et/ou de cumuler les diffé-
3. La reformulation. rentes techniques !
Les outils
51 Le rôle d’animateur(-rice) workshop 174
52 Le fonctionnement d’un groupe 178
53 Faire face aux situations critiques 180
173
Outil Le rôle
51 d’animateur(-rice)
workshop
Entrer en
relation, c’est créer En quelques mots
un passage susceptible
Vous pouvez être sollicité(e) à intervenir en tant qu’animateur(-rice)
de nous permettre de
de workshop, soit pour sensibiliser à des changements, soit pour
passer de l’impression
construire des idées sur un sujet, trouver des solutions à un problème,
à l’expression, et de mettre en œuvre une pratique… Votre rôle d’animateur(-rice) est de
l’expression à la créer les conditions de réussite, donner vie au groupe, d’en être le/la
communication ! pilote, l’accompagnant(e) : encourager chaque personne à s’exprimer,
Jacques Salomé stimuler les débats, réfréner les plus bavards, faciliter les relations au
sein du groupe, reformuler pour relancer les discussions.
Vous avez un rôle de facilitateur(-rice) et de régulateur(-rice), garant
de la forme et non du fond.
174
Gérer un workshop
z Prévenir les dispersions et recentrer le cas
POURQUOI L’UTILISER ?
échéant sur le sujet principal, l’objectif, l’horaire…
z Animer et rythmer votre atelier. Pensez réguliè-
Objectif
rement à faire des pauses de 10 ou 15 minutes en
z Faire produire le groupe. fonction du temps du workshop, pour respirer,
z Prendre votre place tout en laissant le groupe stimuler les idées et se concentrer à nouveau.
prendre la sienne. Les pauses sont essentielles, car elles rythment
DOSSIER 7
z Faciliter les liens et la communication. votre atelier. Soyez attentif(-ve) au respect du
planning. N’hésitez pas à prévenir qu’il reste
Contexte
30 minutes, 10 minutes, etc. Par cette technique,
En tant qu’animateur(-rice) de workshop, c’est vous poussez les équipes à synthétiser ou au
vous qui guidez l’atelier et qui connaissez l’en- contraire, à progresser.
semble des étapes. Il est peu probable que des 3. Phase de conclusion
participants viennent remettre en cause votre Le but est de partager le contenu de l’atelier.
méthodologie. Animer, c’est aussi savoir rassurer Impliquez les participants au débriefing en validant
les participants et les guider. les conclusions avec eux. Si des sous-groupes ont
été formés, chacun peut avoir un porte-parole pour
COMMENT L’UTILISER ? délivrer la synthèse des travaux. Le but n’est pas de
refaire l’atelier. Restez factuel(le) sur ce qui a été
Étapes dit. Si besoin, planifiez un autre atelier.
4. L’après
1. Phase d’introduction
Envoyez un rapport de synthèse de l’atelier.
Après avoir accueilli les participants, vous présentez
Dépouillez les réponses au questionnaire de satis-
le sujet, les objectifs, les enjeux associés.
faction et passez en revue les points forts et les
Vous fixez les règles de conduite : les contraintes en
points à améliorer pour la prochaine animation.
termes de prise de parole et d’écoute des opinions
des autres, le respect des horaires, l’éventuelle Méthodologie et conseils
confidentialité à tenir, etc.
Vous n’avez pas à répondre à toutes les remarques
2. Phase de production
et questions. Laissez cette mission au groupe.
Votre rôle est de :
Lorsqu’une personne pose une question,
z Stimuler le groupe : en utilisant des outils de
demandez au groupe si quelqu’un a une réponse
communication (reformulation, synthèse, ques-
à apporter. Vous restez bien sûr disponible si
tions ouvertes…), vous relancez lorsque la dyna-
personne n’intervient.
mique baisse, vous encouragez à approfondir un
axe qui semble pertinent, vous facilitez l’émer-
gence des idées, etc. Suite outil 51
z Gérer la prise de parole : en régulant les
quiproquo ;
La fonction facilitation
z faire prendre conscience au groupe de la façon
Si le but est mal défini, on peut avoir l’impression dont les phénomènes psychologiques inter-
de tourner en rond. La fonction facilitation consiste fèrent avec la résolution des objectifs.
essentiellement à :
z proposer un objectif ;
176
Gérer un workshop
Exemple
DOSSIER 7
post-it correspondant à son idée majeure et ainsi
z Explorer un thème sous toutes ses facettes.
de suite, auprès de tous les participants.
z Produire une grande quantité d’idées, sans
2e possibilité :
influencer les autres.
z Demandez aux stagiaires de venir coller leur
z Rendre les participants actifs et mobiles.
post-it au tableau.
Matériel à disposition : des feuilles de paper-board,
z Enlevez les doublons.
des post-it ou feuilles de couleur coupées (et une
z Classez ou faites classer les idées par thème et
bombe à collages multiples), des feutres, des
nommez ces thèmes, en regroupant les post-it
gommettes de couleur.
et en les entourant au feutre.
1. phASE dE pRÉpARATION 4. CONCLUSION
z Écrivez chaque question à traiter sur une feuille
Quand le tour de chacun est terminé et que la
de paper-board (elles ne seront dévoilées qu’au
reclasse des idées diminue :
fur et à mesure).
z Vérifiez l’homogénéïté des thèmes, sinon
z Distribuez post-it et feutres.
permutez des post-it.
z Pour chaque thème, demandez aux participants
2. phASE dE CRÉATIVITÉ
si cela provoque une association à d’autres idées
z Expliquez la méthode d’animation : une discus- et demandez leur de vous donner les post-it qui
sion par écrit et les règles du jeu : 1 seule idée par s’y rattachent.
post-it (écrire suffisamment gros pour être lu) z Déterminez ensemble le titre de chaque groupe
3 mots minimum, 3 lignes maximum, pour la de post-it.
compréhension (et la place). Ne pas se sanc-
tionner dans la production et dans la qualité du 5. pONdÉRATION
message.
z Si vous avez besoin de déterminer des priorités,
z Donnez le thème et un temps de production.
faites classer les thèmes par ordre d’urgence
z Vérifiez que les idées écrites soient suffisamment
ou d’importance, en distribuant des pastilles de
claires et précises.
couleur en nombre limité que les participants
z Tant que les participants écrivent, ne les arrêtez
iront coller.
pas, même si le temps est écoulé.
z Demandez aux participants de réfléchir à leur
choix (en silence).
3. phASE dE COLLECTE
— Limitez, si nécessaire, le nombre maximum de
Quand la période de production est terminée : pastilles aposables à un thème.
1re possibilité : — Quand tout le monde est prêt, demandez aux
z Demandez à un(e) participant(e) de donner son
participants de se lever pour aller voter.
idée majeure, l’afficher et la lire.
z Demandez aux autres participants de donner 6. pOURSUITE dES TRAVAUX
leur post-it proche de cette idée.
z Reprenez le thème qui a le plus de voix et recher-
z Les afficher, les regrouper ou les séparer si
chez des explications ou des solutions.
nécessaire.
z Ou faites tout simplement une synthèse avec les
z Arrêtez le thème.
groupes et gardez les feuilles de papier avec les
z Affichez sur le mur la feuille de paper-board.
post-it pour faire un compte-rendu.
177
Outil Le fonctionnement
52
d’un groupe
Aucun d’entre nous
En quelques mots
n’est plus intelligent Comment fonctionne un groupe par rapport à un individu ? Le groupe
que l’ensemble d’entre a sa vie propre. Il constitue une mini-société, il a un côté régression
nous. où chacun cherche sa place, recherche le mode de relations avec les
autres. Le groupe peut avoir des réactions violentes, agressives, ou à
Kenneth Blanchard
l’inverse être sans énergie. Il a en général une attention peu soutenue,
il raisonne simplement et lentement, il se fatigue aussi facilement et a
un degré d’attention limité. En conséquence, il a besoin d’être stimulé
pour être impliqué et créatif.
178
Gérer un workshop
z Le groupe peut avoir des réactions violentes. En
POURQUOI L’UTILISER ?
effet, son comportement est plus proche de celui
d’une foule que de celui d’un individu. Il est très
Objectif
sensible à la critique, à l’émotion, à l’humour…
z Prévoir le comportement à adopter. L’animateur(-rice) doit donc maîtriser son
z Créer de la dynamique. comportement à tout instant et être à l’écoute
des réactions du groupe. Il/elle doit être proche
DOSSIER 7
Contexte du groupe, le soutenir, l’aider moralement et ne
Lors d’un workshop, les participants présents pas l’agresser, ni le dévaloriser.
constituent un groupe. Un groupe est autre chose z L’animateur(-rice) doit alterner les moments d’in-
que la somme des individus qui le composent, il a sa tense travail (réflexion) et les moments ludiques,
propre personnalité et son propre fonctionnement. et utiliser des supports visuels attrayants.
Il constitue une mini-société. z Même composé d’esprits brillants, la vitesse et
la capacité de réflexion d’un groupe est limitée.
L’animateur(-rice) doit donc présenter les
COMMENT L’UTILISER ? choses simplement, les répéter si nécessaire,
vérifier souvent la compréhension, faire réguliè-
Étapes rement des synthèses et si nécessaire, les affi-
Chronologie du fonctionnement de groupe cher au tableau.
1. Le groupe observe, est en attente. L’anima- z Le groupe se fatigue facilement. Fatigue
teur(-rice) doit accueillir, mettre en confiance. Il/ physique (position assise, manque de renouvel-
elle présente les objectifs et les règles du jeu. lement de l’air, crispation musculaire…) et fatigue
2. Les premiers échanges dans le groupe font leur nerveuse (tensions à l’intérieur du groupe,
apparition. L’animateur(-rice) laisse exprimer les vitesse de compréhension différente pour
attentes personnelles, relie les objectifs personnels chacun, participation plus ou moins active…).
à ceux du groupe et de l’objectif. L’animateur(-rice) doit respecter les horaires et
3. Les participants s’expriment, confrontent leurs les « creux ludiques ».
idées, ont une volonté de travailler en commun. Il est recommandé de faire bouger physique-
L’animateur(-rice) favorise la participation, refor- ment les participants toutes les 90 minutes, au
mule, reste neutre. maximum. Un exercice rapide, un jeu, ou le simple
4. Le groupe commence à s’organiser, à échanger. fait de changer de siège ou de disposition donnera
L’animateur(-rice) propose des méthodes de travail, de la dynamique.
fait des synthèses, relance, pose des questions…
5. Le groupe est efficace, structuré ; il est productif
et a envie d’atteindre l’objectif. Il devient capable
d’évaluer ce qu’il fait, d’évaluer sa marge de liberté
interne et externe, de définir consciemment ses
propres règles de fonctionnement. L’animateur(-
rice) supervise le travail, fait participer, progresser,
Avant de vous lancer…
encourage les initiatives et l’innovation.
√ Dès la préparation du workshop, prévoyez
les phases ludiques et les exercices, jeux,
Méthodologie et conseils
icebreakers.
z Les positions extrêmes s’équilibrent, la richesse
√ Prévoyez toujours un peu plus de temps
des idées permet généralement de sortir des
que vous ne l’imaginez pour chaque phase,
impasses et le sentiment de groupe amène les
afin de tenir compte du rythme du groupe
participants à nuancer les positions individuelles.
et de vous y adapter.
179
Outil Faire face aux
53
situations critiques
En quelques mots
Où serait le mérite
Les situations critiques peuvent être variées selon les intervenants
si le héros n’avait pas
et la façon dont ils les perçoivent. Ce n’est pas tant la situation qui est
peur ?
difficile que sa propre représentation mentale de la situation. Pour
Alphonse Allais certains, avoir à répondre à des comportements agressifs peut être
considéré comme un jeu, pour d’autres ce sera l’enfer. D’autre part,
la peur du trou de mémoire peut justement le provoquer. Improviser
à ce moment précis demande de la technique et d’oser se dépasser
pour se confronter à l’inconnu.
Comme disait Sénèque : « Ce n’est pas parce que les choses sont diffi-
ciles que nous n’osons pas, mais parce que nous n’osons pas qu’elles
sont difficiles » !
Le trou ou la perturbation
Les apartés qui fait perdre le fil
entre participants
Le participant
agressif
Le participant
qui parle trop
180
Gérer un workshop
2. Plutôt que nier ce qui vient d’être dit par un
POURQUOI L’UTILISER ?
fracassant « Je ne suis pas d’accord » (ou un « Oui,
mais » de négation), dire ce qu’on pense en forme
Objectif
additionnelle : « On peut ajouter que… » ; « De
z Dédramatiser les situations inattendues. plus… » ; « En poursuivant ce que vous dites… ».
z Garder la distance nécessaire pour une interven- 3. Donner son point de vue pour montrer à l’interlo-
tion constructive. cuteur(-rice) que différents points de vue peuvent
DOSSIER 7
z Faire preuve de réactivité. exister. Utiliser des formules non péremptoires
telles que : « On peut se demander si… » ; « Par
Contexte certains côtés… » ou « Dans la plupart des cas… ».
Il se peut que, lorsque vous êtes amené(e) à donner 4. S’appuyer sur le concret, sur l’expérience. Les
la parole au public, vous puissiez parfois vous faits, les exemples, sont souvent irréfutables. On
retrouver face à des comportements inattendus, aura intérêt à s’appuyer sur eux plutôt que sur des
inexplicables. Quoiqu’il arrive, le « spectacle » ne affirmations, des jugements de valeur, des réponses
doit pas s’arrêter et vous devez rester dans votre dogmatiques.
« personnage » (rôle), tout en contrôlant la situation. 5. S’efforcer de recentrer ce qui vient d’être
dit comme une réponse à l’attente du groupe :
« Comme viennent de le souligner les deux
COMMENT L’UTILISER ? dernières interventions, il semble important de
retenir que… ».
Étapes
z Le trou, la perturbation extérieure Méthodologie et conseils
— S’appuyer sur le groupe (« où en étais-je ? »). Certains participants peuvent chercher à vous
— Ne pas montrer sa peur et s’appuyer sur les embarrasser, voire à vous agresser. Le risque est de
techniques d’expression (voir dossier 5). se mettre sur la défensive et la conséquence est la
— Respirer à fond et regarder le public (faites tendance à s’imposer, donc à s’opposer. La règle
comme si vous saviez) et reprendre le fil. absolue est de ne jamais entrer dans un rapport
z Les apartés entre participants de force avec un(e) participant(e). Tout le groupe
L’intervenant(e) qui souhaite faire cesser un aparté pourrait alors se retourner contre vous ou bien se
qui se prolonge peut se taire au milieu d’un mot fermer définitivement.
et laisser s’installer un silence accompagné d’un
sourire, plus gênant pour les participants que pour
l’animateur(-rice). Les membres du public rappel-
leront eux-mêmes les distraits à l’ordre.
z Si un(e) participant(e) parle tout le temps
181
Annexes
Annexe I
diagramme chronologique des actions à mener en prise de parole en public
1. Anticiper
2. Préparer
Le sujet L’argumentation
Les limites, Tête, cœur, corps
les informations, les idées
Les objections
Préparer ses réponses (exposé ou discussion)
La conclusion L’idée-force
Avantages + action gagnante Le cœur du message : CQFD
Le plan L’introduction
Tri, classement, plan oral Starter, idée-force
et enchaînements et amorce du plan
L’aide-mémoire
Fiches « conducteur » mots clés en colonnes Les visuels
Commentaires succincts, images, humour
3. Maîtriser…
Canaliser le trac
Accepter son émotivité,stratégie d’adaptation
4. Être prêt(e)
Situation-problème
Ce que je pense
(mes cognitions)
Les conséquences :
ŷ concrètes
Ce que je ressens
(mes émotions)
ŷ relationnelles
Ce que je fais
(mes comportements)
Pour analyser une situation passée et pour anticiper sur une situation future, vous allez pratiquer
une analyse « fonctionnelle », en pensant à une situation que vous avez vécue, et qui a généré en
vous du « stress » :
183
Annexe III (outil 18)
La roue des émotions
Nous possédons en général peu de mots pour décrire nos émotions et les émotions de base
connaissent par ailleurs des degrés d’intensité allant de la plus extrême à la plus légère. Cette roue a
été conçue pour travailler le vocabulaire décrivant les degrés d’intensité des six principales émotions.
Provoqué(e)
Furieux
Enragé(e)
éré(e)
Outra
Ress
Ma
Hostile
(e)
se)
e)
nqu éant ssé e)
Jalo assur
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-
gé(e)
Exasp
Irrité
(-se)
(
An arra isé(
ed
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Al t )
ié isé oû né(e
Agressif(-ve)
S
D
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Hain cé(e
g )
échaîné(e )
(e)
ign té é
R évo ré(e)
B
eux
Frust
n
n
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t(e stab
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Aver
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pp
Inada t(e)
m Dé eux( ésitan
Colère
pté(e
) Manque is(e) r t H
Inquiet(- d’assura Aff temen Remords
ète) nce Peur o û t Évi
An xi eux(-se) é g a b il ité Honteux(-se)
Accablé(e) D Culp
Effrayé(e) ) Tris Senti Ignoré(e)
Apeuré(e pri
se tes D ment d’abandon
(e ) i s( e ) ur se éses V ic timisé(e)
Terrifié r
Surp s(e)
S Dé péré
Joie
te r a
s Éb Infé b
res se)
Op im
s i o e) Se
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Accepté(e)
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Respecté
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(
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e)
184
Annexe IV (outil 24)
La technique de l’ancrage
Ancrez dans votre mémoire un état de bien-être afin de le retrouver instantanément, notamment
en situation de stress pour réussir et profiter pleinement des événements futurs.
milieu des applaudissements, entendez les compliments du public. Ressentez la satisfaction d’être
arrivé(e) à la fin de la conférence avec succès.
couleur.
z Puis associez le tout à un geste, par exemple vous toucher légèrement le bras.
3. Associez les deux événements, celui à venir et celui du passé pour une sensation de victoire
commune.
Faites un pas en avant pour retourner « vers le futur » et imaginez de nouveau la situation à venir,
en réalisant que vous connaissez déjà cette sensation de force, d’efficacité et de réussite. L’ancrage
est fait. L’exercice doit être répété plusieurs fois, pour bien ancrer sa réussite et maîtriser son stress.
Quelques instants avant de « monter sur scène » il vous suffira d’activer cet ancrage pour retrouver
l’état de plein potentiel et de satisfaction.
185
Annexe V (outil 28)
Quelques exercices très rapides avant une intervention
1. Respiration complète a trois niveaux, complément de la respiration abdominale
z Inspirez en gonflant le ventre, puis continuez l’inspiration en remplissant la cage thoracique, en
soulevant légèrement les épaules pour bien remplir les poumons : ne jamais forcer et attention
à ne pas mettre de tensions dans les épaules ! Expirez lentement, en commençant par laisser
tomber les épaules, puis laissez la cage thoracique s’affaisser et enfin rentrez le ventre. Vous
pouvez pratiquer, si vous le pouvez, un temps d’inspiration de 4 secondes et un temps d’expiration
de 8 secondes.
z Reprenez l’inspiration.
2. Respiration relaxante
Dès l’alerte du signal « trop tendu(e) », « trop stressé(e) », je pratique 4 à 6 cycles de respiration
complète sur un rythme relaxant : 1 temps d’inspiration (V/T/E*), 3 temps d’expiration (E/T/V).
3. Respiration dynamisante
Dès l’alerte du signal « trop endormi(e) », « trop loin », je pratique 4 à 6 cycles de respiration complète
sur un rythme dynamisant : temps d’inspiration (V/T/E) = 8 secondes ; temps d’expiration (E/T/V)
= 4 secondes.
4. Respiration anti-stress
Quand une « boule » vous saisit au ventre et/ou à la gorge, faites 4 à 6 cycles de respiration profonde
au niveau du ventre. La mobilisation de votre diaphragme provoque un effet de chaleur et de
détente… jusqu’à faire disparaître la sensation d’oppression, vous rendant plus disponible pour la
suite.
*V = Ventre. T= Torse. E = Épaules.
186
Annexe VI (outil 32)
Les principales mauvaises habitudes à éviter (suite)
1. Parler trop vite : comme si vous vouliez vous débarrasser du message pour finir au plus vite.
Pensez au sens que vous voulez faire passer plutôt qu’aux mots et ralentissez votre débit pour
devenir convaincant(e).
2. Ne pas faire de pauses : cela équivaut à un livre qui n’aurait pas de chapitres, ni de ponctuation.
L’auditoire a besoin de prendre le temps de l’écoute, de « décodage » du message pour le faire
résonner avec ses propres expériences, son contexte, etc.
3. Ne pas regarder le public : souvent, quand vous cherchez vos propos, le regard peut « s’envoler »
vers le ciel ou bien regarder par terre ; cela renvoie au public soit de l’indifférence, soit un malaise non
maîtrisé et risque de le faire décrocher parce que non concerné par votre regard.
4. Ne pas parler à son public : cela voudrait dire faire juste un exposé standard sans s’adresser
directement au public, sans l’interpeller, sans donner d’exemples qui le concerne.
5. Parler d’une voix monocorde : ne pas changer d’intonation par exemple ou parler toujours d’une
voix neutre et feutrée, non projetée. Les personnes risquent vite de « décrocher » soit parce qu’elles
n’entendent pas, soit parce que votre discours manque d’implication et de conviction.
6. Faire des gestes parasites : dévisser un stylo ou son feutre, se gratter la tête, mettre la main
dans les cheveux, se toucher le visage, se tordre les poings, faire les cent pas : autant de gestes qui
trahissent sa gêne, ses doutes, sa peur de s’exprimer en public.
7. Gêner la vue d’une projection : se positionner devant son paper-board en tournant le dos au
public, ou bien devant la projection d’un document audiovisuel. Utilisez un pointeur pour ne pas les
cacher.
8. Ne pas sourire et avoir un visage fermé : vous risquez de vous mettre le public en opposition.
9. Lire son texte en restant assis ou réexpliquer le texte déjà sur les « slides » sans y ajouter d’ex-
plications ou d’arguments complémentaires.
10. Ne pas avoir de conclusion pour clôturer sa présentation et laisser les personnes sur leur faim
et non sur la fin.
11. Ne pas respecter le timing prévu et voir les participants s’en aller au fur et à mesure.
187
Annexe VII (outil 33)
L’orateur(-rice) charismatique
Le « charisme » (du grec « charis » : la grâce) qui résume souvent la personnalité d’un
homme ou d’une femme politique, d’un(e) conférencier(-ère), d’un(e) comédien(ne) est
la qualité d’une personne qui séduit, influence, voire fascine les autres par ses discours ou
même sa seule présence.
Ses trucs :
z Une préparation minutieuse (recherche de formulations, contact préalable avec les
z Une attitude simple : il/elle ne s’excuse pas pour ses imperfections, ne souligne pas ses
z Il/elle parle debout, utilise tout l’espace, regarde l’auditoire, joue des modalités de la voix,
autres, l’orateur(-rice) doit se sentir « en route vers l’objectif ». Parler, c’est être en
mouvement.
z Il/elle est sincère : c’est un engagement de toute la personne dans l’action oratoire.
elle facilite les communications entre les individus. Il/elle perçoit l’autre comme un égal,
en lui manifestant de l’intérêt, de la considération, de la chaleur humaine.
z Il/elle accepte : d’être soi-même, comme il/elle est ; les autres, comme ils sont ; la situa-
Bref, il/elle maîtrise les techniques de présentation et d’expression. Ce qui laisse à penser
que si on a du charisme, on n’en a pas forcément toujours eu ! Le charisme, s’il peut être
inné, peut aussi s’acquérir !
188
Annexe VIII (outil 44)
exercices d’entraînement individuel à l’improvisation
L’entraînement solo en impro est particulièrement exigeant. Il doit être court et régulier.
5 minutes par jour (soit 1 ou 2 exercices maximum) peuvent déjà apporter des résultats
tangibles.
Voici quelques exercices d’improvisation à faire en solitaire.
1. NARRATION
Choisissez 3 mots et intégrez-les dans une courte histoire racontée à haute voix ou dans
un texte déjà écrit.
2. PERSONNAGE
1er exercice :
Faire une vingtaine de pas avec un monologue de personnage.
Se retourner au bout de 20 pas et changer de personnage du tout au tout.
2e exercice :
z Manipuler des objets dans un lieu donné, tout en répétant votre texte à voix haute.
3. CORPOREL
z Se déplacer le plus lentement possible en utilisant le maximum de parties du corps.
z Même exercice entrecoupé de pauses.
z Même exercice, mais en se concentrant sur son regard qui accompagne les
mouvements.
z Ne se déplacer et ne parler que sur l’expiration. Être immobile lorsque l’on inspire.
189
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https://www.humaindigital.com/seduire-son-public-introduction-percutante/
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