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Régis Mérand, ancien Directeur RSE de Vivescia, et Maryline

Filippi présentent l'intérêt stratégique de la RSE pour les acteurs


de l'agroalimentaire

Dans les années 90, la RSE était considérée comme un outil de mécénat ou de philanthropie. La RSE
dans les années 2000 était plutôt utilisée comme un outil de maitrise des risques pour se prémunir
contre le risque de réputation. Depuis une dizaine d’années, la RSE nourrit la stratégie des
entreprises de différentes façons :

Avoir une démarche RSE pour une entreprise, c’est être responsable de ses actions envers ses
salariés, ses propriétaires, ses clients et ses consommateurs, mais aussi vis-à-vis de toutes les
personnes étant impactées directement ou non par son activité aujourd’hui et demain.

Aujourd’hui, la responsabilité d’une entreprise ne s’arrête pas à la sortie de ses usines, ou de ses
bureaux, le monde politique a ses limites et la société civile scrute les engagements des entreprises
et traque le « green washing ». La stratégie RSE structure la relation avec toutes les parties prenantes

La RSE dans la gouvernance d’une entreprise donne du sens à sa stratégie. Elle permet d’affirmer
l’identité d’une entreprise et d’exprimer ceux en quoi elle croit. Une entreprise doit produire un bien
ou un service destiné à être vendu sur un marché tout en tenant compte des dimensions sociales
(exemple les conditions de travail de ses employés) mais aussi environnementales (comme son
impact sur l’eau ou la biodiversité).

Avoir une politique RSE robuste, visible est un élément de différenciation pour les entreprises. Elle
peut ainsi trouver ainsi des espaces « océan bleu » pour se distinguer de ses concurrents

Etre une entreprise responsable s’oppose à une maximisation des seuls profits des actionnaires pour
privilégier une approche plus globale intégrant les besoins des parties prenantes internes (salariés,
associés coopérateurs, …) et externes (autres intervenants de la food chain) et plus généralement la
communauté. De plus en plus, les consommateurs mais aussi les industriels et les distributeurs, et les
fonds d’investissements exigeront que les entreprises soient pilotées selon des principes éthiques et
responsables.

Comment cela est-il possible ? Comment l’entreprise peut-elle conjuguer contraintes sociales et
environnementales dans son management tout en survivant sur un marché concurrentiel? Ne faut-il
pas toujours avoir une logique de réduction des coûts ?

La responsabilité conduit l’entreprise à développer sa stratégie de long terme, une vision ! Elle
développe des processus de formation de ses salariés ou de ses associés coopérateurs, des
innovations sociales pour répondre aux besoins de ses clients. Elle construit des chaines de sourcing
durable.

Comment rendre plus morale une entreprise et garantir à ses propriétaires mais aussi à toutes ses
parties prenantes une « bonne conduite »? La RSE répond à des principes, déclinés en actions qui se
contrôlent.

La normalisation volontaire ISO 26000 comme les chartes de bonnes pratiques attestent de
l’engagement des entreprises. En France, la loi ESS de juillet 2014 spécifie le cadre et les obligations
que les entreprises doivent respectées. Au niveau international, la norme ISO 26000 définit la
gouvernance comme « le système par lequel une organisation prend des décisions et les applique en
vue d’atteindre ses objectifs » et précise les différentes obligations et déclinaisons des bonnes
pratiques en matière de management et de stratégies. Cela permet à tous de vérifier et de valider les
actions des entreprises envers les tiers et la communauté.

Signe de la parfaite intégration de la RSE dans la stratégie des entreprises, elle préempte aujourd’hui
l’univers de la marque produits, pour augmenter sa valeur émotionnelle. De plus en plus de grands
groupes l’intègre dans leur stratégie de « marques employeur » pour attirer et fidéliser les talents

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