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AU 2019-2020
I.1. DEFINITION
Une turbomachine est une machine tournante qui réalise un transfert d’énergie entre son
arbre propre, et un fluide en mouvement. Ce transfert peut s’effectuer dans les deux sens :
une récupération de l’énergie du fluide sur l’arbre de la machine (fonction réalisée par les
machines de type turbine)
une augmentation de l’énergie du fluide par fourniture d’énergie mécanique sur l’arbre de
la machine (fonction réalisée par les machines de type compresseur, ventilateur, pompe …)
Il s’agit d’un ensemble mécanique de révolution comportant une ou plusieurs roues (rotors)
mobiles munies d’aubes (aubages, ailettes) qui ménagent entre elles des canaux à travers
lesquels le fluide s’écoule.
L’échange d’énergie s’effectue dans le rotor et résulte du travail des forces aérodynamiques sur
les aubes produites par l’écoulement du fluide autour de celles-ci, et qui résultent
principalement de la différence de pression entre les deux faces des aubes.
Il existe une très grande variété de turbomachines et il est utile d’en faire une classification.
2
2
I.2. CLASSIFICATION
De nombreux critères servent à classer les turbomachines. Les plus importants sont les
suivants :
I.2.1. Sens de l’échange d’énergie
On distingue les machines réceptrices qui reçoivent du travail et les machines motrices qui en
fournissent.
a. Machines réceptrices:
Exemples : pompes, ventilateurs, compresseurs et les hélices aériennes et marines,...
Modes : Elles sont le siège d’une élévation de pression du fluide.
Fonctions :
Compression de gaz (compresseurs)
Transport de fluide : Fournir une énergie pour vaincre le champ gravitationnel et/ou
les pertes de charges (pompes)
b. Machines motrices:
Exemples : Turbines à vapeur et à gaz, turbines hydrauliques, éoliennes,…
Modes : Elles font intervenir une détente.
Fonctions :
Production d’énergie mécanique à partir d’une source de chaleur par des turbines à
gaz ou des turbines à vapeur.
Propulsion par réaction
3
3
1.2.2. Géométries des turbomachines
Les géométries sont très diverses (de
l’éolienne à la Pelton), mais une
majorité des turbomachines peut être
répertoriée en 3 catégories :
6
6
I.3. PROBLEME DE LA COMPRESSIBILITE
Considérons une turbomachine (Figure ci-dessous), et les points 1 et 2 d’entrée et de sortie.
Deux cas sont à envisager :
- le fluide est incompressible, un liquide ;
- le fluide est compressible, de la vapeur.
Nous raisonnons sur la masse de 1 kg de fluide qui traverse la machine.
1 2
1 TM 2
7
7
p2 p1
W12
1 2 2
V2 V1
2
gz2 z1 en J/kg (1)
Remarquons que :
- le terme g(z2-z1) est plus souvent négligeable ;
- si W> 0, le fluide a reçu du travail ; la machine est réceptrice ;
- si W< 0, le fluide a cédé du travail ; la machine est motrice ;
D’une façon générale, il n’ y a pas d’échange de chaleur entre le fluide qui traverse la machine
et le milieu extérieur : Q12=0. 8
8
I.4. ETUDE DE L’ ECOULEMENT PERMANENT DANS LES
TURBOMACHINES
Le problème posé par les turbomachines est que la conduite ou plutôt le canal tourne autour
d’un axe avec une vitesse angulaire = Cte.
Nous nous proposons d’étudier le fluide entre les points 1 et 2, entrée et sortie du canal. Nous
aurons à distinguer quatre cas suivant la nature du fluide (incompressible ou compressible) et
suivant le mode d’écoulement de l’écoulement (axial ou radial).
Stator
Sens de 1. .2
l’écoulement r
Rotor
9
9
Considérons ce qui se passe sur le cylindre de rayon r.
une particule d’eau qui aborde la pale en 1 avec la vitesse V1 supposée connue va être
entraînée par cette pale à la vitesse u=r ; est la vitesse angulaire du rotor avec =2N/60 si
N est exprimé en tr/min.
u est la vitesse circonférentielle ou vitesse d’entraînement de la particule.
La vitesse V1, dite vitesse absolue, est la somme géométrique de la vitesse d’entraînement u et
la vitesse w1. Un simple tracé de parallélogramme permet donc de déterminer cette vitesse
relative w1. En 1 la pale d’hélice est dirigée suivant cette vitesse relative.
10
10
Au point 2, sortie du canal, la vitesse d’entraînement est encore u, mais la vitesse relative w2
est différente de w1 , conséquence du passage de la particule dans le canal ; La vitesse absolue
devient alors V2 , composante géométrique de u et de w2 .
La vitesse relative w est celle que constaterait un observateur lié au rotor. Il verrait l’eau de se
déplacer entre les pales avec une vitesse variant de w1 à w2 . Pour rendre le tracé plus
commode, on suppose que le suppose que le cylindre de rayon r est développé ; on obtient
alors
w1
w1
w2 w2
r
1 V1
1
2 V2
1 V1 2 V2
1
r u
u
u
1 u vw1
Entrée 1Sortie
1
11
11
Pour l’observateur tournant avec le rotor, l’écoulement se fait dans un canal immobile de la
vitesse w1 à la vitesse w2. Il écrit donc la relation de Bernoulli :
p 2 p1 1 2
w 2 w 12 0
2
La variation de pression du fluide est due à la variation de la l’énergie cinétique relative au
passage du fluide dans le rotor.
L’expression du travail par unité de masse échangé entre la machine et le fluide s’écrit ainsi :
p 2 p1 1 2
W12
2
1
2
1
V2 V12 w 12 w 22 V22 V12
2
Ce résultat se traduit par le graphique suivant
Etat du Kg de fluide à la sortie
du canal mobile
1
2
( V 22 - V 12 )
W 12
p2 - p1
1
2
( w 21 - w 22 )
r
1 1
Etat du Kg de fluide à l’entrée du canal mobile
12
12
Les parallélogrammes des vitesses aux points 1 et 2 peuvent se réduire à des triangles des
vitesses comme la montre la figure suivante :
1 1 2
V1
V1u
V2u V2
2
w1
w2
u u
u 1
Triangles des vitesses
P q m xW12
et le couple (N.m) correspondant est :
q m . W 12
C
Signe de Vu :
- cas Vu>0 ; la projection de V sur u est de même signe que u ;
- cas Vu=0 ; la projection de V sur u est nulle donc ;
- cas Vu<0 ; la projection de V sur u est de signe contraire à u ;
14
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APPLICATION
On considère une pompe à hélice.
Données : r=0.4 m, N=300 tr/min, V1=4 m/s (vitesse parallèle à l’axe du rotor), V2=8 m/s et
2=30°.
ce travail sert :
1) à augmenter la pression de l’eau, donc son énergie potentielle : …………… J/kg
W12
2
1 2
1
w 1 w 22 V22 V12
2
Nous retrouvons enfin, comme dans le cas du fluide incompressible, la relation d’Euler :
W12 u V2 u V1u
16
16
I-4.2. MACHINE RADIALE
17
17
Entre les points 1 et 2 nous écrivons :
p 2 p1 1 2
W12
V2 V12
2
J/kg
Imaginons maintenant un observateur tournant avec le rotor ; tout se passe pour lui comme si
l’écoulement se faisait dans un canal immobile. Il constate :
1) que la vitesse du fluide passe de w1 à w2 ;
2) que chaque particule de fluide s’éloigne du centre du rotor ; qu’elle est soumise à une force
centrifuge qui varie suivant le rayon.
Ce tube tourne à la vitesse constante . La force centrifuge qui agit sur la masse du fluide est
la même que si cette masse était concentrée au centre de gravité G, de rayon
r 2 r1
rm
2 18
18
F m. 2 .rm avec m=1 kg ; donc r r
F 2 . 2 1
2
F
La pression en 2 sur le fond du tube est : p2 p1
S
2
Ce qui donne : p 2 p 1
2
. r22 r12
Les vitesses circonférentielles en 1 et en 2 sont telles que : u 1 r1 .
et u 2 r2 .
p 2 p1 1 2
Finalement :
u 2 u 12
2
Par ailleurs, pour l’observateur la vitesse relative passe de w1 à w2 . Si on applique la relation
de Bernoulli :
p 2 p1 1 2
w 1 w 22
2
Par superposition des deux effets :
p 2 p1 1 2
1
w 1 w 22 u 22 u 12
2 2
J/kg
Il vient donc :
p 2 p1
W12
1
2
1
2
1
2
1
V22 V12 w 12 w 22 u 22 u 12 V22 V12
2
19
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Schématiquement, ceci peut être expliqué comme suit :
Etat du K g de fluide à la sortie
du canal mobile
1
2 ( V 22 V 12 )
W 12
p2 p1
1
2
u 2
2 u 2
1
1
2 ( w 21 w 22 )
1 1
Etat du K g de fluide à l’entrée du canal mobile