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La littérature de la Renaissance

Quelles sont les genres qu’on peut trouver dans la


littérature de la Rennaissance ?

I La poésie

Genre principal, la poésie évolue considérablement d’un bout à l’autre du siècle.


Les grands rhétoriqueurs marquent le début du siècle. Ce sont des poètes de cour qui
chantent les amours des grands du royaume et les événements marquants. Plus soucieux de forme
que d’inspiration, ils emploient les formes héritées du Moyen Âge (ballade, rondeau).
Quelles sont les principaux caractéristiques des grands rhétoriqueurs ?
Clément Marot s’inscrit dans la lignée des grands rhétoriqueurs, mais il met la rhétorique
au service d’une poésie qui se veut plus personnelle. Il innove en s’inspirant des trois genres
lyriques hérités des poètes latins : l’églogue (poème pastoral), l’épigramme (poème concis et
plein d’esprit) et l’élégie (plainte mélancolique).
Qui est l’auteur principal qui se présente comme grand rhétoriqueur ?
L’École de Lyon. À mi-chemin entre l’Italie et Paris, cité aux foires célèbres attirant
imprimeurs et éditeurs, Lyon est un foyer culturel important. Le représentant le plus éminent de
l’École de Lyon est Maurice Scève, dont la poésie souvent difficile chante une souffrance
amoureuse sublimée. L’un des écrivains est une femme, Louise Labé (« Belle Cordière »). Sa
poésie, qui chante l’amour, ne manque pas de sensualité.
Où se trouve l’école de lyon ? Qui est le plus célèbre nom de cet école ?
La Pléiade. Groupe dominant de la poésie française de la Renaissance.
Qu’est-ce que la Pléiade ?
Poésies politiques. La violence des guerres de religion entre 1560 et 1598 fait naître une
littérature politique et théologique. Du côté protestant éclot toute une littérature engagée :
orateurs, pamphlétaires, polémistes, tous partent en guerre contre les excès de la foi catholique.
Agrippa d’Aubigné écrit les Tragiques, long poème en sept chants, épopée de la foi protestante,
qui dresse un tableau saisissant des guerres civiles et des désastres qui accablent la France aux
temps des guerres de religion.

Comment les poésies politiques font naitre ? Qui est le représentant ?


II Le roman : Rabelais

Rabelais est un homme d’une culture immense. En bon humaniste, il a des connaissances
sûres dans tous les domaines. Son œuvre donne une image assez fidèle de la culture humaniste du
temps. Parce qu’elle absorbe tous les aspects de la connaissance, l’œuvre est humaniste ; mais
elle l’est aussi en raison de ses constantes références à l’Antiquité, et pour les valeurs qu’elle
illustre : la foi en l’homme, l’appétit de savoir, une sagesse pratique et un idéal de tempérance.

Sources d’inspiration. Gargantua et Pantagruel est un roman de Rabelais, composé de


cinq livres, qui raconte les aventures souvent grossières de deux géants, Gargantua et Pantagruel.
Ces personnages ne sont pas des inventions de l'auteur. Rabelais s'est inspiré de Grandes
Chroniques, roman populaire de la tradition médiévale relatant les aventures du « grand et
énorme géant Gargantua ». Quant à Pantagruel, il était un diablotin de la littérature médiévale
personnifiant la soif ; Rabelais en a fait le fils de Gargantua.
Dit moi quelque chose de Gargantua et Pantagruel ?
Intentions comique et didactique. Rabelais a gardé les effets comiques du grossissement
des Grandes Chroniques ; le gigantisme est chez lui la source du comique. Pourtant, les
personnages de géants dépassent cette seule dimension comique, pour acquérir une dimension
symbolique et morale. Les géants symbolisent en effet l'avènement d'une nouvelle mentalité,
celle de la Renaissance, et le thème du gigantisme prend un autre sens : il représente l'idéal
spirituel et les ambitions intellectuelles du temps. La visée du roman est double, le but est
toujours d’instruire et de plaire. Le comique débridé alterne ainsi avec l’exposé le plus sérieux, et
cette alternance des registres fait la richesse du roman.
Quel est le sens du gigantisme ?
Idées humanistes. À travers les aventures des héros, qui se trouvent confrontés à des
questions d'ordre pédagogique, religieux, militaire, social, se lit un exposé sur des valeurs
humanistes, sur la religion et la politique, la culture et l’éducation. On y trouve des idées de
Rabelais sur l’éducation (il accorde une large place à l’acquisition du savoir mais aussi au
développement du corps), sur la guerre (il tourne en dérision la folie conquérante de Picrochole,
le roi batailleur), sur les institutions sociales (il se livre à une satire de la justice, de la
magistrature, du monde universitaire), ou sur les institutions religieuses (il raille le pape et les
théologiens de la Sorbonne).

Quels thèmes Rablelais exploite dans ses œuvres encore ?


III La nouvelle

Au XVIe siècle, le genre a un succès énorme. La nouvelle renaissante est un court récit,
généralement simple, donné comme réel, et faisant intervenir des personnages plus ou moins
stéréotypés, dans leur vécu quotidien. Le plus souvent, elle est enchâssée dans une histoire cadre.
La nouvelle de la Renaissance a pour référence la littérature antique ; elle subit aussi l’influence
des productions italiennes contemporaines, sans toutefois refuser l’héritage médiéval français. Le
genre a d’abord pour vocation de faire rire par la moquerie, mais au fur et à mesure de son
évolution s’affirment les tendances moralisatrices et psychologiques.
Qu’est-ce que la nouvelle à la Renaissance ?
L’Heptaméron est un recueil de nouvelles de Marguerite de Navarre (sœur de François
Ier). Le titre est une référence au Décaméron de Boccace ; chez Marguerite de Navarre, seuls les
récits de sept journées ont été achevés. Cinq hommes et cinq femmes, empêchés de poursuivre
leur voyage, se réfugient dans une abbaye ; ils se racontent des histoires d’amour puis en
débattent. Les histoires sont considérées comme source d’enseignement.
Dis-moi quelque chose du Heptaméron.

IV Le théâtre

La Renaissance redécouvre le théâtre antique, et lui emprunte sujets et structures.


La première grande tragédie française est la Cléopâtre captive d’Étienne Jodelle (1553).
Cependant, le dramaturge le plus important de la Renaissance est Robert Garnier ; il écrit de
nombreuses tragédies à sujets grecs et latins. La plus célèbre de ses tragédies, Les Juives,
s’inspire de la Bible.
Si le théâtre de la Renaissance subit l’influence des œuvres antiques, il est aussi marqué
par la survivance de la farce médiévale et par la nouvelle comédie italienne (la commedia
dell’arte, très appréciée pendant la seconde moitié du XVIe siècle).
Le théâtre de la Renaissance n’a pas réussi à s’imposer. Il reste marqué par les formes
médiévales, et les formes nouvelles manquent d’originalité. Toutefois, il a ouvert la voie au
théâtre classique.

Dis-moi quelque chose du théatre de la R ?

V La littérature d’idées : Montaigne


Quel est le célèbre titre de Monteigne ?
Essai. Genre inventé par Montaigne. Un texte de réflexion en prose où l’on traite des
sujets divers de manière personnelle. 
Composition des Essais. Les Essais se présentent sous la forme de trois livres ; ils sont
repris, augmentés, annotés tout au long de la vie de Montaigne jusqu'à la dernière édition. Les
deux premiers livres paraissent en 1580 et le dernier, ainsi que de nombreux ajouts aux deux
précédents, en 1588.
Quelle la structure des Essais ?
Caractéristiques des Essais. L'œuvre constitue le premier écrit laïque autobiographique.
Cette forme neuve est nécessaire pour exprimer un besoin nouveau : l'expression du moi.
Toutefois, ce n’est pas le récit d'une vie, car il n'y a pas de fil narratif, mais une suite de
réflexions personnelles sur les sujets divers. Ses considérations sont celles d'un moraliste qui
désire se connaître et conquérir la sagesse. La forme qu’il inaugure revendique d’abord une
certaine liberté, associée à une familiarité de ton, proche de la conversation ou de la lettre.
Quelles sont les caractéristiques des Essais ?
L’originalité de Montaigne. Les Essais sont la tentative de mise en forme d'une
expérience et d'une sagesse, celles acquises par un homme « tout ordinaire ». L'entreprise est
inédite à l’époque. En effet, à la fin du XVI e siècle, parler de soi n'est autorisé que dans la
confession religieuse, toujours pour s'humilier devant Dieu. Dans le cadre laïque, seules les vies
de grands hommes peuvent être racontées, pour leur dimension exemplaire.
Œuvre humaniste. S'il se choisit comme matière de son livre, c'est qu'il se connaît mieux
qu'aucun autre. Il pense en outre que son cas individuel a valeur d'exemple : à travers le portrait
d’un homme particulier, il peint l’homme universel (« l'humaine condition »).
La philosophie de Montaigne est étonnamment moderne : il s'agit de bien se connaître
afin de vivre en harmonie avec soi-même, pour accepter sa condition d'homme. La pensée se
nourrit de l'expérience de la vie, elle ne stagne jamais dans une théorie définitive.
La méthode de Montaigne. Montaigne ne cesse de dire sa difficulté à exprimer sa pensée
et la relativité de ses affirmations. Jamais il ne livre une pensée achevée ; il propose au lecteur les
étapes de l'élaboration de son jugement toujours ouvert sur une réflexion postérieure.
Un moi instable. Montaigne essaie de peindre son moi, mais l'entreprise est difficile, car
le moi est une entité mouvante, insaisissable. L'objet à appréhenderest en perpétuelle mutation,
dans un monde lui-même toujours mouvant.  
Sources :
La littérature française de A à Z, sous la dir. de Claude Eterstein, Paris, Hatier, 2011, pp. 287-
288, 353-354.
Ligny Cécile de, Rousselot Manuela, La littérature française, Paris, Nathan, 2006, pp. 17-31.
Marin Fanny, Les mouvements littéraires du XVIe au XVIIIe siècle, Paris, Hatier, 2001, pp. 26-58.
Potelet Hélène, Mémento de la littérature française : du Moyen Âge au XXe siècle, Paris, Hatier,
1990, pp. 26-31.

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