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La Pléiade formation parisienne 

: les école littéraire comme il y


membres du groupe suivent en a eu plus tard.
passionnément les cours de Pourquoi on ne considère
Terme. Le terme, langue et littérature pas la Pleade comme une
qui vient de la mythologie grecque de l’éminent école littéraire ?
grecque, désigne d’abord helléniste Jean Dorat au
une constellation de sept collège Coqueret à Paris Programme et
étoiles. Au IIIe siècle, un (unité de lieu). Animés manifeste. En France,
groupe de sept poètes grecs d’un même amour de l’exigence d’une littérature
d’Alexandrie choisit ce l’Antiquité, ils sont décidés en langue nationale existe
terme pour se désigner. Au à instaurer une grande depuis le début du siècle.
XVIe siècle, c’est le nom poésie de langue française Au Moyen Âge, le français
d’un groupe de groupe de (unité de principes et était réservé aux œuvres de
sept poètes français de la d’objectifs). divertissement ou à
Renaissance, dont Pierre de Quelles sont les l’édification populaire. Au
Ronsard et Joachim du activités de la P ? début du XVIe siècle, le
Bellay. Qu’est-ce que On peut également latin est toujours la langue
signifie le terme la identifier les membres du des échanges européens,
pléiade ? Qu’est-ce qu’elle groupe : en 1556, ce sont celle de l’Église et de
comprend ? Joachim Du Bellay, Pierre l’Université1, mais il est
de Ronsard, Antoine de rejeté comme non
École littéraire. La Baïf, Pontus de Tyard, spécifique à la France. En
Pléiade est considérée Rémy Belleau, Étienne 1539, la langue française
comme la première école Jodelle et Jacques Peletier est imposée dans les actes
littéraire de la littérature du Mans. Ronsard est le officiels, mais il reste à
française. À la différence chef de file incontesté démontrer sa nécessité
du mouvement littéraire, même si chacun des poètes dans les textes littéraires.
qui advient de façon garde son autonomie et sa Les membres de la Pléiade
confuse, l’école littéraire a voix propre. estiment qu’il n’y a pas de
des contours précis Quels auteurs de la langues nobles, et que le
(membres identifiés, date P qui tu connais ? français, si l’on veut s’en
de fondation, doctrine, donner la peine par un
manifeste) et se caractérise Mais tous les travail d’enrichissement
par la conscience d’une critères ne sont pas remplis systématique, possède en
commune appartenance. pour que la Pléiade puisse lui-même assez de
Quelle est la être considérée comme une ressources pour égaler,
différence entre le école littéraire régulière. voire dépasser, le grec et le
mouvement littéraire et Le groupe est fluctuant et latin.
l’école littéraire ? sa composition a varié Les auteurs de P
Par bien des selon les circonstances. comment on vus la langue
aspects, la Pléiade pourrait Seuls Ronsard, Du Bellay, française ?
mériter le nom d’école. Baïf et Jodelle figurent sur Les idées du groupe
L’activité de la Pléiade toutes les listes, et certains sont exposées dans le
s’étend à une quinzaine membres ne se sont même 1
Lorsque Ramus, professeur de
d’années (unité de temps). jamais rencontrés. La
Collège des lecteurs royaux, ose
Le noyau initial est de Pléiade n’est donc pas une utiliser le français dans ses
cours, il suscite le scandale.

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manifeste Défense et léguée par les Anciens. (Le d’une origine divine. Le
Illustration de la langue culte que l’on voue aux poète se présente comme
française, rédigé par Du écrivains antiques suppose « inspiré » par une
Bellay en 1549. la croyance en des normes vocation particulière,
Comment s’appelle objectives de la beauté ; en désigné par « une
le document où ont-il imitant les modèles élection » qui le distingue
exposé ses pensée antiques, on souhaite se du commun des mortels.
concernant la langue fr ? rapprocher de cette forme L’inspiration vient du
Dans ce texte, qui éternelle). Leur poésie est divin-bozanstveno (Platon :
est le premier manifeste de souvent une réécriture des « fureur » poétique) : elle
la littérature française, il mêmes thèmes ou motifs, pénètre le poète pour lui
défend le français comme car on n’accorde pas de donner la force de créer. Le
langue littéraire et propose grande importance à poète se voit comme un
de le rendre l’égal du grec l’originalité. Mais il ne porte-parole des dieux.
et du latin. s’agit pas seulement de Mais le privilège d’être élu
Pourquoi ce texte paraphraser les modèles par les dieux ne dispense
est très important ? antiques, il faut les égaler pas d’un travail opiniâtre
Cela devient le voire les surpasser. Pour la du langage ; le culte de
programme du groupe : Pléiade, l’imitation n’est l’inspiration n’exclut pas le
défendre l’emploi de la pas une pure reproduction travail de l’art.
langue française, affirmer du texte utilisé : elle est Les auteurs de P où
sa prétention à la dignité de une appropriation à partir trouvent-ils l’inspiration ?
la langue littéraire, et créer de laquelle le poète recrée Nouvelle
une langue poétique une œuvre originale, autant conception du poète.
française, éloignée du par son travail que par son Avant la Pléiade, la poésie
simple parler vulgaire. inspiration. Du Bellay est un divertissement léger,
Pour enrichir la langue, les parle d’une « innutrition » et le poète un modeste
poètes utilisent les mots nécessaire des auteurs artisan. Avec la Pléiade
rares et vieillis, dialectaux anciens qui, seule, peut naît une nouvelle
ou techniques, ils inventent faire jaillir l’inspiration conception du poète : il
les mots nouveaux et personnelle. Ainsi la n’est plus un simple
emploient des termes issus Pléiade veut-elle amuseur, il prend
de latin ou grec ; ils promouvoir une poésie progressivement
réinventent également la spécifiquement française, conscience de son
syntaxe en s’inspirant du digne de rivaliser avec individualité et de sa
grec et du latin. celle des Anciens, dont elle dignité. C’est un génie
s’inspire largement. digne du plus grand
Comment ils ont Les auteurs de P où respect. Les poètes ont une
réussi enrichir et différer trouvent-ils l’imitation ? Et haute opinion de la poésie,
de la langue vulgaire ? comment ils l’utilisent dans qui ne doit plus être de
Imitation. La leur poésie ? circonstance ou
littérature antique donne Inspiration. courtisane, mais apporter
lieu à de nombreuses L’érudition et le travail la gloire et l’immortalité.
traductions et imitations. sont donc des éléments Moins attaché au service
Les poètes de la Pléiade essentiels, mais ils ne sont des grands que les
cherchent à reproduire la que les instruments de rhétoriqueurs, le poète en
perfection esthétique l’inspiration qui, elle, est dépend toujours, mais il ne

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chante plus une gloire déjà Amours, recueil de poèmes lorsqu’il découvre les
existante, il la confère composés en l’honneur de mœurs corrompues de la
(c’est lui qui donne Cassandre Salviati, société romaine.
l’immortalité). Il est rencontrée dans un bal de La gloire du poète.
également appelé à jouer cour, il chante l’amour Dans une forme
un rôle politique : si le impossible à l’aide des d’autocélébration, le poète
poète est détenteur de comparaisons se présente comme
vérités divines, il est du mythologiques et de immortel par son génie,
devoir et de l’intérêt des figures précieuses ; la doté d’une fonction divine.
gouvernants de l’écouter. poésie consacrée à une Quelles sont les thèmes
Les écrivains et les artistes paysanne, Marie Dupin, est principaux de l’école ?
deviennent alors les plus plus simple et plus Renouvellement
efficaces propagandistes du familière, empreinte de des formes. Il s’agissait de
pouvoir. sincérité ; son dernier rénover les formes
Quelle est la recueil est dédié à Hélène poétiques, de rompre avec
conception de la Pléade ? de Surgères, fille les traditions littéraires du
Thèmes. Les poètes d’honneur de Catherine de Moyen Âge en développant
de la Pléiade chantent Médicis et se caractérise les genres issus de
l’amour, la mort, la nature, par une mouvante l’Antiquité (ode, épopée,
la cour et la gloire du mélancolie où se profile le élégie, épigramme, hymne,
poète. thème du temps qui passe. tragédie, comédie) ou de
L’amour. À la suite La mort est le l’Italie moderne (sonnet).
de Pétrarque, les poètes véritable lieu commun L’ode est une forme
français célèbrent la littéraire du temps. L’idée pratiquée par les poètes
passion amoureuse, de la mort, de la disparition antiques (le Grec Pindare
idéalisée ou sensuelle. Du physique, donne à la poésie et le Latin Horace). Poème
Bellay peint l’amour de la Pléiade, et d'éloge et de célébration,
douloureux, sublimé pour singulièrement à celle de dans la Grèce ancienne,
atteindre le monde des Ronsard, toute se gravité et l’ode célébrait les athlètes
idées (discours sa force d’émotion. vainqueurs aux jeux. Les
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platonicien ). Le sentiment La nature est odes sont structurées en
amoureux s’accorde aussi à rarement décrite pour elle- triades ou groupes de trois
l’inspiration épicurienne du même, elle sert de décor à couplets (strophe,
carpe diem (Ronsard). À une scène, ou de référent antistrophe et épode). Les
partir de trois figures de nostalgique pour un exilé Odes de Ronsard chantent
femmes idéalisées, urbain. La mythologie est la nature, la joie de vivre,
Ronsard décline le thème traditionnellement associée mais aussi la fuite du
de l'amour : dans Les au paysage naturel. temps.
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La cour est Explique moi le
La contemplation de la beauté
l’inspiration d’une poésie genre d’ode.
humaine prépare à la révélation
de la beauté suprême et des satirique. Les poètes se Le sonnet est une
vérités divines ; la représentation montrent sévères à l’égard forme fixe de quatorze
de l’amour est ainsi légitimée. de ce lieu où règnent le vers, alexandrins ou parfois
Moins importe la femme réelle mensonge et l’hypocrisie. décasyllabes, disposés en
que la perfection dont elle est Dans son recueil Les deux quatrains et deux
l’image et vers laquelle doit
tendre la quête amoureuse. Regrets, Du Bellay devient tercets. Imité de Pétrarque,
amèrement satirique il a été introduit en France
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au milieu du XVIe siècle Marin Fanny, Les Pourquoi Ronsard
par Marot. Dans le sonnet mouvements littéraires du compare une fleur avec une
régulier les deux quatrains XVIe au XVIIIe siècle, Paris, femme ?
sont construits sur des Hatier, 2001, pp. 30-34. Le thème du
rimes embrassées, et dans Narteau, Carole, temps. Les principaux
les deux tercets la rime Nouailhac, Irène, La thèmes lyriques de l'œuvre
plate est suivie de rimes littérature française  : les de Ronsard gravitent
croisées ou embrassées. Du grands mouvements autour du problème du
Bellay est l’auteur du littéraires, Paris, Librio, temps. Le thème de la
premier recueil de sonnets 2010, pp. 88-89. fugacité des choses, de la
en France, L’Olive. Potelet Hélène, Mémento fragilité de la beauté et du
Explique moi le de la littérature française : bonheur n'est pas né avec
genre du sonnet. du Moyen Âge au XXe la Pléiade ; Ronsard est
siècle, Paris, Hatier, 1990, sensibilisé à la langue et la
Style. Le style, très pp. 25, 27-28. culture grecques et
recherché, se caractérise Stalloni Yves, Écoles et romaines, et sa philosophie
par une profusion de courants littéraires, Paris, est empruntée à
comparaisons, de Nathan, 2011, pp. 22-31. l'épicuréisme.
métaphores, d’allégories, Quel est le thème
destinées à exprimer pricipal chez Ronsard ?
l’érudition du poète autant Carpe diem. Dans
Ronsard, « Ode
qu’à susciter l’imagination ce poème, Ronsard reprend
du lecteur. à Cassandre » un thème cher au poète
C’est quel genre ?  Horace, le carpe diem,
Quel est le style de Tiré du recueil littéralement « Cueille le
la Pléiade ? Odes, ce poème est dédié à jour », qui signifie
la jeune, riche et belle « Profite du temps
Sources : Cassandre Salviati. présent ».
Hannedouche Cédric, Du La comparaison Qu’est-ce que
contexte au texte, Méthode de la femme à la rose Carpe Diem et que’est-ce
de l’explication littéraire n’est pas originale (elle est que sigifie le titre ?
par les mouvements, Paris, déjà présente chez le poète Horace donne ce
Ellipses, 2011, pp. 20-23. grec Anacréon, par conseil à une jeune
La littérature française de exemple). La jeune femme femme : « Pendant que
A à Z, sous la dir. de est comparée à la rose en nous parlons, l'été jaloux
Claude Eterstein, Paris, raison de sa beauté, de sa aura passé : cueille le jour,
Hatier, 2011, pp. 334-335. jeunesse (fraîcheur) ; son accorde le moins de prix
Lexique des termes teint fait penser à la possible à l'avenir ». La
littéraires, sous la dir. de couleur de la fleur, et sa morale épicurienne repose
Michel Jarrety, Paris, robe est comparée aux sur l'importance première
Librairie générale pétales (« plis de sa robe des sensations, de l'« ici et
française, 2001, p. 326. pourprée »). Mais la rose maintenant » : « Tout
Ligny Cécile de, Rousselot éphémère est aussi le passe », il s’agit donc d’en
Manuela, La littérature symbole de la fragilité, et profiter.
française, Paris, Nathan, c’est sur ce point commun Le thème de
2006, p. 18. que se construit le poème. l'amour. Ce poème est
aussi une incitation à
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l'amour : la fuite du temps renvoient au présent.
invite à profiter des plaisirs L’évocation nostalgique du
amoureux. Le poète veut passé heureux s’oppose au
persuader la femme aimée constat du présent
d’accepter son amour, et sa douloureux.
stratégie repose sur une La théorie de
mise en garde contre la l’inspiration. Le poète est
brièveté de la vie ainsi que celui qui possède la
de sa beauté (allons voir – « divine ardeur ». Il fait
voyez – si vous me danser les Muses (allégorie
croyez / invitation – de l’inspiration), qui lui
constat – mise en garde). donnent de « doux
Quel est le thème plaisirs » dans une nature
principal chez Horace ? idyllique.
Le thème de la
Du Bellay, perte d’inspiration
poétique. Du Bellay
« Las, où est
évoque la déception du
maintenant … » poète qui a perdu ses
illusions, délaissé par les
DE quel genre muses, ayant renoncé à ses
appartient le poème ? rêves de gloire et
Le sonnet est tiré d’immortalité. La perte de
du recueil Les Regrets. l’inspiration divine
L’inspiration provoque le
autobiographique. Le désenchantement et la
lyrisme mélancolique de ce mélancolie.
poème est lié à l'expérience Paradoxalement, cette perte
malheureuse du voyage à et la souffrance qui en
Rome. Mais il ne faut pas résulte deviennent les
faire une lecture moteurs de la création.
strictement Le poète comme
autobiographique du être singulier. Le poète Du
poème ; les emprunts à la Bellay propose un portrait
littérature antique sont du poète comme être
nombreux. d'exception, qui se
L’auteur trouve où distingue du commun des
l’inspiration ? mortels par son désir de
Structure gloire et d'immortalité
antithétique. Le (souci de la postérité). Il
questionnement répétitif (il est immortel par son art
s’agit de questions poétique. Le poème
rhétoriques) sous forme devient ainsi le lieu de
d’anaphores dans les deux l’affirmation du sujet et de
quatrains renvoie au passé, l’auteur.
alors que les deux tercets
apportent des réponses qui

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