Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Filière MIP-MIPC
premier semestre
........................................
Chapitre : Logique et raisonnement
(Logique (partie 1))
Karim KREIT
FST-UCA
Copyright © 2020-2021 Karim KREIT
Copying
Art. No xxxxx
ISBN xxx–xx–xxxx–xx–x
Edition 0.0
Published by FST-UCA
Table des matières
1 Logique et raisonnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1 Logique ................................................................................................... 4
1.1.1 Assertions et proposition .................................................................. 4
1.1.2 Connecteurs logiques ....................................................................... 5
1.1.3 Quantificateurs ................................................................................ 9
1.2 Modes de raisonnement ......................................................................... 11
1.2.1 Raisonnement direct (déduction) ..................................................... 11
1.2.2 Cas par cas (disjonction) ................................................................ 12
1.2.3 Contraposée .................................................................................. 12
1.2.4 Absurde ........................................................................................ 13
1.2.5 Contre-exemple ............................................................................. 13
1.2.6 Récurrence .................................................................................... 13
3
1. Logique et raisonnement
1.1 Logique
On appelle proposition (ou assertion) tout énoncé P pour lequel on peut attribuer,
sans ambiguïté, la valeur "vrai" ou la valeur "faux", pas les deux en même temps.
Exemple 1.1
• P: " Le carré d’un nombre réel est positive. " est une proposition "Vraie".
4
Chapitre 1. Logique et raisonnement
Notation: Une table de vérité décrit la vérité d’une assertions A, selon qu’elles sont vraies
(V ) ou fausses (F). Pour simplification on note parfois
P V F
kP F V
Exemple 1.3 Dans R, " k(x 6 y) " est " (x > y) ".
P Q P ∧Q
V V V
V F F
F F F
F F F
Algèbre 1 5 K. Kreit
1.1. Logique
Exemple 1.4 Soient les deux proposition suivantes P : " Le nombre n est premier "
et Q: " Le nombre n est paire " alors la proposition " P et Q " est vraie si ce nombre est
"paire et premier" (n = 2) et est fausse sinon.
P Q P ∨Q
V V V
V F V
F V V
F F F
Exemple 1.5
• Soient P : " Cette carte est un as " et Q: " Cette carte est un cœur " alors l’assertion "
P ou Q " est vraie si la carte est un as ou bien un cœur.
Definition 1.3.
" P =⇒ Q ".
Algèbre 1 6 K. Kreit
Chapitre 1. Logique et raisonnement
Remarque 1.1.
La proposition "P =⇒ Q" est fausse seulement dans le cas ou P est vraie et Q est
fausse.
Definition 1.5.
" (P =⇒ Q) et (Q =⇒ P ) ".
et se note par
" P ⇐⇒ Q "
On dira " P est équivalent à Q " ou " P équivaut à Q " ou " P si et seulement si Q ".
Cette proposition est vraie lorsque les deux propositions P et Q ont la même valeur
de vérité.
Algèbre 1 7 K. Kreit
1.1. Logique
P Q P =⇒ Q Q =⇒ P Q ⇐⇒ P
V V V V V
V F F V F
F V V F F
F F V V V
Exemple 1.7
• Voici une équivalence toujours fausse (quelle que soit l’assertion P ) : " P ⇐⇒ kP
".
Definition 1.6.
Une tautologie, est une assertion vraie quelles que soient les valeurs de vérité des
éléments qui la composent.
Proposition 1.1.
a) P ⇐⇒ k(k(P ))
b) (P ∧ Q) ⇐⇒ (Q ∧ P ) b’) (P ∨ Q) ⇐⇒ (Q ∨ P )
c) ∧ Q) ⇐⇒
k(P (kP ) ∨ (kQ) ∨ Q) ⇐⇒
c’) k(P (kP ) ∧ (kQ)
d) P ∧ (Q ∨ R) ⇐⇒ (P ∧ Q) ∨ (P ∧ R) d’) P ∨ (Q ∧ R) ⇐⇒ (P ∨ Q) ∧ (P ∨ R)
Démonstration. Il suffit de comparer les deux tables de vérité pour chaque cas.
Algèbre 1 8 K. Kreit
Chapitre 1. Logique et raisonnement
1.1.3 Quantificateurs
Definition 1.7.
L’assertion
∀x ∈ E : P (x)
est une proposition vraie lorsque les assertions P (x) sont vraies pour tous les élé-
ments x de l’ensemble E.
On lit:
Exemple 1.8 • " ∀x ∈ R (x2 > 1) " est une proposition fausse.
Definition 1.8.
La proposition
∃x ∈ E : P (x)
est une proposition vraie lorsque l’on peut trouver au moins un x de E pour lequel
P (x) est vraie.
On lit: " il existe au moins x appartenant à E tel que P (x) (soit vraie) ".
• " ∃n ∈ N n2 −n > 3n " est vraie (il y a plein de choix, par exemple n = 5 convient,
un seul suffit pour dire que la proposition est vraie).
• " ∃x ∈ R (x2 = −1) " est fausse (aucun réel au carré ne donnera un nombre
négatif).
Algèbre 1 9 K. Kreit
1.1. Logique
Definition 1.9.
L’assertion
∃!x ∈ E : P (x)
est une proposition vraie lorsqu’il existe un seul élément x de E qui vérifié P (x)
(unicité de x). On lit: " il existe un unique x appartenant à E tel que P (x) (soit vraie).
"
√
Exemple 1.10 • " ∃!n ∈ N ( n = 6) " est vraie ( n = 36).
Remarque 1.2.
Pour montrer la proposition " ∃!x : P (x) ", on procède comme suit:
• Unicité: on suppose que P (x) et P (y) sont vraies puis on montre que x = y.
√
Exercice 1.1 Montrez que " ∃!n ∈ N : n 6 10 6 n + 1 "
L’ordre des quantificateurs est très important. Par exemple les deux phrases lo-
giques
-" ∀x ∈ R ∃y ∈ R (x + y > 0). " est vraie (par exemple on peut prendre y = |x| + 1).
-" ∃y ∈ R ∀x ∈ R (x + y > 0). " est fausse. cela ne peut pas être le même y qui
convient pour tous les x !
Algèbre 1 10 K. Kreit
Chapitre 1. Logique et raisonnement
P P
" ∀x ∈ E : P (x) " " ∃x ∈ E : kP (x) "
" ∀x ∈ E, ∀y ∈ G : P (x, y) " " ∃x ∈ E, ∃y ∈ G kP (x, y) "
" ∀x ∈ E, ∃y ∈ G : P (x, y) " " ∃x ∈ E, ∀y ∈ G kP (x, y) "
" ∃x ∈ E, ∀y ∈ G : P (x, y) " " ∀x ∈ E, ∃y ∈ G kP (x, y) "
" ∃x ∈ E, ∃y ∈ G : P (x, y) " " ∀x ∈ E, ∀y ∈ G kP (x, y) "
• La négation de " ∀x ∈ R ∃y > 0 (x + y > 10) " est " ∃x ∈ R, ∀y > 0, (x + y 6 10) ".
Remarques
• Pour la négation d’une phrase logique, il n’est pas nécessaire de savoir si la phrase est
fausse ou vraie. Le procédé est algorithmique : on change le " ∀ " en " ∃ " et inversement,
puis on prend la négation de l’assertion P .
• Pour la négation d’une proposition, il faut être précis : la négation de l’inégalité stricte
" < " est l’inégalité large " > ", et inversement.
3) Écrire à l’aide des quantificateurs la phrase suivante : " Pour tout nombre réel, son
carré est positif ". Puis écrire la négation.
4) Mêmes questions avec les phrases : " Pour chaque réel, je peux trouver un entier
relatif tel que leur produit soit strictement plus grand que 1 ". Puis " Pour tout entier
n, il existe un unique réel x tel que exp(x) égale n ".
Algèbre 1 11 K. Kreit
1.2. Modes de raisonnement
x2 − x + 1 − |x − 1| = x2 − x + 1 − (x − 1)
= x2 − 2x + 2
= (x − 1)2 + 1 > 0.
1.2.3 Contraposée
Le raisonnement par contraposition est basé sur l’équivalence suivante (voir la proposi-
tion 1.1) :
Donc si l’on souhaite montrer l’assertion " P =⇒ Q ", on montre en fait que si k(Q) est
vraie alors k(P ) est vraie.
Exemple 1.13 Soit n ∈ N. Montrer que si n2 est pair alors n est pair.
Démonstration. Nous supposons que n n’est pas pair. Nous voulons montrer qu’alors
Algèbre 1 12 K. Kreit
Chapitre 1. Logique et raisonnement
n2 n’est pas pair. Comme n n’est pas pair, il est impair et donc il existe k ∈ N tel que
n = 2k + 1. Alors n2 = (2k + 1)2 = 4k 2 + 4k + 1 = 2` + 1 avec ` = 2k 2 + 2k ∈ N. Et donc n2
est impair.
Conclusion : nous avons montré que si n est impair alors n2 est impair. Par contrapo-
sition ceci est équivalent à : si n2 est pair alors n est pair.
1.2.4 Absurde
Le raisonnement par l’absurde pour montrer " P " repose sur le principe suivant : on
suppose à la fois que P est fausse et on cherche une contradiction.
a b
= =⇒ a = b
1+b 1+a
a b
Démonstration. Nous raisonnons par l’absurde en supposant que 1+b = 1+a et a , b.
a b 2 2 2 2
Comme 1+b = 1+a alors a(1 + a) = b(1 + b) donc a + a = b + b d’où a − b = b − a. Cela
conduit à (a−b)(a+b) = −(a−b). Comme a , b alors a−b , 0 et donc en divisant par a−b
on obtient a + b = −1. La somme des deux nombres positifs a et b ne peut être négative.
Nous obtenons une contradiction.
a b
Conclusion : si 1+b = 1+a alors a = b.
1.2.5 Contre-exemple
Si l’on veut montrer qu’une assertion du type " ∀x ∈ E P (x) " est vraie alors pour chaque
x de E il faut montrer que P (x) est vraie. Par contre pour montrer que cette assertion est
fausse alors il suffit de trouver x ∈ E tel que P (x) soit fausse. (Rappelez-vous la négation de
" ∀x ∈ E P (x) " est " ∃x ∈ E kP (x) ".) Trouver un tel x c’est trouver un contre-exemple à
l’assertion " ∀x ∈ E P (x) ".
Exemple 1.15 Montrer que l’assertion suivante est fausse " Tout entier positif est somme
de trois carrés ".
(Les carrés sont les 02 , 12 , 22 , 32 ,... Par exemple 6 = 22 + 12 + 12 .)
1.2.6 Récurrence
Le principe de récurrence permet de montrer qu’une assertion P (n), dépendant de n, est
vraie pour tout n ∈ N. La démonstration par récurrence se déroule en trois étapes : lors de
l’initialisation on prouve P (0). Pour l’étape d’hérédité, on suppose n > 0 donné avec P (n)
Algèbre 1 13 K. Kreit
1.2. Modes de raisonnement
vraie, et on démontre alors que l’assertion P (n + 1) au rang suivant est vraie. Enfin dans la
conclusion, on rappelle que par le principe de récurrence P (n) est vraie pour tout n ∈ N.
2n > n.
Nous allons démontrer par récurrence que P (n) est vraie pour tout n > 0.
Initialisation. Pour n = 0 nous avons 20 = 1 > 0. Donc P (0) est vraie.
Hérédité. Fixons n > 0. Supposons que P (n) soit vraie. Nous allons montrer que P (n+1)
est vraie.
Remarques :
• Si on doit démontrer qu’une propriété est vraie pour tout n > n0 , alors on commence
l’initialisation au rang n0 .
2) (Cas par cas) Montrer que pour tout n ∈ N, n(n + 1) est divisible par 2 (distinguer
les n pairs des n impairs).
√
3) (Contraposée ou absurde)
√ Soient a, b ∈ Z. Montrer que si b , 0 alors a + b 2 < Q.
(On utilisera que 2 < Q.)
√
4) (Absurde) Soit n ∈ N∗ . Montrer que n2 + 1 n’est pas un entier.
Algèbre 1 14 K. Kreit
Chapitre 1. Logique et raisonnement
7) (Récurrence) Fixons un réel x > 0. Montrer que pour tout entier n > 1, (1 + x)n >
1 + nx.
Algèbre 1 15 K. Kreit
1.2. Modes de raisonnement
Algèbre 1 16 K. Kreit