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DE TUNIS
2017-2018
I. CONSTITUTION
1) Règles de fonds :
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Maximum : 50 associés. Lorsque le nombre d’associés dépasse le maximum légal, la société
doit régulariser sa situation, dans un délai d’un an, soit en ramenant le nombre en deçà du
maximum soit en se transformant en une société par actions
- Capacité:
Pas de règle particulière pour être associé d’une S.A.R.L. Les associés n’ont pas la qualité de
commerçant. Toute personne physique ou morale peut être associée à une S.A.R.L.
- Droits des associés :
Représentés par des parts et non des titres.
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2) Règles de formes :
Nullité de la société :
Est nulle toute société constituée en violation des règles de constitution prévues aux
articles 93 à 100 du code des sociétés.
Cette nullité peut résulter de la violation d’un principe de droit commun en matière de
contrat (vice de consentement, incapacité...), des règles relatives au capital etc. Elle peut
résulter aussi de l’inobservation des règles de publicité; sauf la possibilité pour les associés de
couvrir cette nullité par la régularisation.
La nullité ne peut être opposée aux tiers par les associés (art 104 c.soc.).
La nullité prononcée par un jugement ayant acquis autorité de la chose jugée, entraînerait la
liquidation de la société. L’action en nullité est prescrite par un délai de trois ans à partir de la
constitution de la société. Le tribunal saisi de l’action en nullité peut fixer un délai pour
permettre aux associés de couvrir cette nullité.
L’action en nullité est éteinte lorsque la cause de la nullité a cessé d’exister.
La nullité est couverte par la régularisation sauf si la nullité est causée par l’illicéité de
l’objet social.
A l’effet de régulariser la cause de la nullité, les associés peuvent être soit consultés, soit
convoqués en assemblée.
Lorsque la nullité est basée sur la violation des règles de publicité, tout intéressé peut mettre
en demeure la société afin d’y procéder dans un délai d’un mois. A défaut il peut demander
en référé la nomination d’un mandataire chargé de réaliser les formalités de publicité.
Responsabilité civile :
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Les associés sont solidairement responsables vis à vis des tiers de la valeur attribuée
aux apports en nature au moment de la constitution lorsque l’évaluation n’a pas été l’œuvre
d’un commissaire aux apports. Ils supportent en outre les frais d’instance occasionnés par
l’action en nullité. L’action en responsabilité n’est plus recevable lorsque la cause de nullité a
cessé d’exister et en cas de régularisation. Elle est enfin prescrite par un délai de trois ans à
partir de la date de constitution.
Au cas où la nullité est prononcée, les associés auxquels la nullité est imputable sont
responsables envers les autres associés et envers les tiers solidairement entre eux du dommage
résultant de cette annulation. L’action est prescrite par un délai de trois ans à partir du jour ou
la décision d’annulation a acquis autorité de la chose jugée.
A- Organes de la S.A.R.L
1) Le gérant:
La S.A.R.L est gérée par un ou plusieurs gérants personnes physiques.
- Nomination : Art 112 c.soc.
Nommé par les associés, parmi ou en dehors d’eux. Il n’a pas la qualité de
commerçant, c’est un mandataire des associés.
Le gérant statuaire est nommé dans les statuts. Cependant, le gérant peut être nommé
par un acte postérieur qui doit être alors publié dans les mêmes formes que les statuts. Il est
nommé soit à temps soit pour la durée de la société. En cas de silence des statuts ou de la
décision de nomination, la durée du mandat sera de trois ans renouvelables
- Révocation : Art 122 c.soc.
Le gérant statutaire est révocable par décision des associés réunis en assemblée générale
et représentant les trois quarts du capital social.
Le gérant nommé par acte séparé est révocable par décision des associés réunis en
assemblée générale et représentant plus de la moitié du capital social.
Le ou les associés représentant le quart du capital social peuvent intenter une action devant
le tribunal compétent en vue d’obtenir la révocation du gérant pour « cause légitime ».
- Attributions : 112, 113, 114 c.soc
Le gérant représente la société auprès des tiers et des juridictions. Il a tout pouvoir
pour agir au nom de la société dans le cadre de l’objet social et en fonction de l’intérêt de
celle-ci.
Dans ses rapports avec les tiers la société est engagée par tous les actes du gérant et
relevant de l’objet social. En cas de pluralité de gérants l’opposition d’un gérant aux actes
accomplis par l’autre gérant est sans effet à l’égard des tiers sauf à prouver qu’ils en ont eu
connaissance.
Les actes du gérant dépassant l’objet social engagent la société à l’égard des tiers sauf à
prouver que ces derniers ne pouvaient ignorer ce dépassement compte tenu des circonstances.
La simple publication des statuts ne saurait constituer, à elle seule, une preuve de cette
connaissance.
Les statuts peuvent limiter les pouvoirs du gérant mais cette limitation est sans effet à
l’égard des tiers.
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Sont soumises à autorisation de l’assemblée générale des associés les conventions
passée directement ou par personne interposée par le gérant ou un associé et la société ainsi
que les conventions entre la société et une autre société dans laquelle un associé ou le gérant
est associé solidairement responsable, membre du directoire, du conseil de surveillance ou
directeur général.
La convention fait l’objet d’un rapport établi par le gérant ou par le commissaire aux
comptes s'il aurait été désigné à l’attention de l’assemblée. Celle-ci statue sans que le gérant
ou l’associé concerné ne puisse prendre part au vote ni que ses parts ne soient prises en
compte pour le calcul du quorum ou la majorité. La convention non approuvée par
l’assemblée produit ses effets mais le gérant ou l’associé contractant sont responsables «
individuellement et solidairement » des dommages éventuellement subis par la société.
Par ailleurs, l’art 116 c.soc tel que modifié par la loi du 27 juillet 2005 interdit à la
société d’octroyer des crédits à son gérant ou aux associés personnes physiques, sous quelque
forme que ce soit. La même interdiction s’appliquerait à leurs conjoints, ascendants et
descendants. Toute personne intéressée peut se prévaloir de la nullité des actes conclus en
violation de cette règle.
- Responsabilité : Art 117 à 121 c.soc
Responsabilité des dettes sociales : Le gérant n’est pas responsable sur son propre
patrimoine. S’il est associé, il n’est tenu du passif social que dans la limite de ses apports.
Cependant, lorsque le règlement judiciaire ou la faillite fait apparaître une insuffisance
d’actif, le tribunal peut, à la demande de l’administrateur judiciaire, du syndic de la faillite ou
de l’un des créanciers, décider que les dettes de la société seront supportées, en tout ou en
partie, avec ou sans solidarité et jusqu’à la limite du montant désigné par le tribunal, par le ou
les gérants ou tout dirigeant de fait. Il peut aussi interdire à la personne condamnée la
direction des sociétés ou l’exercice d’une activité commerciale pour une période fixée dans le
jugement.
Le gérant de droit ou de fait n’est exonéré de la responsabilité que s’il apporte la preuve qu’il
a apporté à la gestion de la société toute l’activité et la diligence d’un entrepreneur avisé et
d’un mandataire loyal.
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être consultés par écrit. Chaque associé reçoit le texte des résolutions à prendre et émet son
vote par écrit.
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Les dispositions relatives au commissariat aux comptes ont fait l’objet d’une véritable refonte
par la loi du 18 octobre 2005, relative au renforcement de la sécurité des relations financières.
Cette loi qui a pour mission d’assurer la sincérité des comptes des sociétés en renforçant la
transparence de l’information financière a ainsi complètement modifié, complété et renforcé
le dispositif légal applicable aux commissaires aux comptes.
- D'abord, la désignation du commissaire aux comptes est obligatoire, selon l’art 124 du
c.soc, pour une S.A.R.L dans le cas ou un ou plusieurs associés représentant au moins le
cinquième du capital social la demande. A défaut de désignation par le gérant, le
commissaire peut être désigné par ordonnance sur requête à la demande des associés
concernés.
- Ensuite, la désignation du commissaire aux comptes est obligatoire dans le cas ou une
clause statutaire imposerait cette nomination.
- Enfin, la désignation du commissaire est laissée à la résolution de l’assemblée générale
des associés lorsqu’ un ou plusieurs associés, représentant au moins le dixième du capital
social, la demande.
En dehors de ces cas propres aux S.A.R.L, la désignation d’un commissaire aux comptes
devient une obligation pour toutes les sociétés commerciales, conformément aux nouvelles
dispositions de l’article 13 du c.soc, si elles remplissent deux des limites chiffrées relatives au
total du bilan, au total des produits hors taxes et au nombre moyen des employés. Au vu de
ces critères, il va de soi, que la désignation ne serait obligatoire qu’après que la société ait
passé, au moins, un exercice social. En effet, l’article 13 nouveau dispense les sociétés de
cette désignation au titre du premier exercice comptable de leur activité.
Les limites chiffrées mentionnées par l’article 13 du c.soc sont fixées, désormais, par le
décret du 6 juin 2006, comme suit :
▪ total du bilan : 100.000 Dinars.
▪ total des produits hors taxes : 300.000 Dinars.
▪ nombre moyen des employés : 10 employés.
Les commissaires aux comptes sont désignés pour une période de trois années
renouvelable. Leurs attributions, révocation, rémunération ainsi que le régime de leurs
incompatibilités sont fixés par les articles 258 à273 du code des sociétés commerciales.
- Droit à l’information :
- Tout associé non gérant peut deux fois par exercice poser une question écrite au gérant
sur tout acte ou fait propre à mettre en péril la société. Le gérant doit y répondre par écrit
dans le mois qui suit. Sa réponse doit être communiquée au commissaire aux comptes.
- Un ou plusieurs associés représentant un dixième du capital peuvent individuellement ou
conjointement demander au juge des référés la nomination d’un ou de plusieurs experts
avec pour mission de présenter un rapport sur une plusieurs opérations de gestion. Le
rapport d’expertise est communiqué aux associés à la première assemblée générale
ordinaire.
- Les associés représentant le dixième du capital peuvent se grouper en vue d’intenter
l’action sociale contre le gérant responsable.
- Chaque associé peut agir en responsabilité lorsqu’il estime avoir subi un dommage causé
par la faute du gérant.
- Les associés représentant au moins le quart du capital peuvent une fois par an demander
au gérant de convoquer l’assemblée.
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- En présence d’un « juste motif » tout associé peu demander au juge des référés
d’ordonner au gérant, au commissaire aux comptes, ou à un administrateur judiciaire qu’il
aura nommé de convoquer l’assemblée générale et de fixer l’ordre du jour.
Les parts sociales ne peuvent être représentées par des titres négociables. L’acte de
société établit l’existence des parts et les associés qui en sont titulaires. Par ailleurs les articles
11 bis et 111 c.soc imposent au gérant la tenue d’un registre accessible à tout associé et dans
lequel sont consignés l’identité de chaque associé, le nombre de parts qu’il détient, les
versements effectués, les cessions de parts sociales,…
▪ Cession à des tiers : Elle est subordonnée au consentement de la majorité des associés
représentant les trois quarts du capital social. Il faut donc une décision collective pour
autoriser cette opération. Le projet de cession doit être notifié à la société et à tout associé.
Celle ci dispose de trois mois pour consentir à la cession. En cas de non réponse dans le délai
sus indiqué, le consentement est réputé acquis. En cas de refus, les associés disposent de trois
mois à dater du refus, pour acquérir ou faire acquérir les parts. En cas de désaccord sur le prix
de cession, les parties ou la partie la plus diligente peut saisir le président du tribunal de
première instance par ordonnance sur requête pour désigner un expert comptable ayant pour
mission de déterminer le prix de cession.
La société peut également dans le même délai, racheter les parts objet de la cession et
réduire son capital. Le président du tribunal de première instance peut par ordonnance sur
requête accorder un délai de paiement à la société qui ne peut excéder un an. Si dans le délai
imparti aucune solution n’a été trouvée, l’associé pourra alors réaliser la cession initialement
projetée.
Toutes ces modalités de cession sont obligatoires et toute clause contraire est réputée
non écrite. Toutefois, les statuts peuvent prévoir une abréviation des délais et une réduction
de la majorité requise.
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▪ Cession à un associé : Elle est en principe libre car ne modifie pas la composition de la
société mais seulement la répartition du capital. Elle doit cependant, respecter le formalisme
exigé en la matière, c'est-à-dire, qu'elle doit être constatée par un écrit avec signatures
légalisées, doit être signifiée à la société et inscrite sur le registre.
- Augmentation du capital :
Conditions :
- L’augmentation est décidée dans les conditions de l’art 131 c.soc,
- Majorité des trois quarts des associés sauf majorité inférieure prévue par les statuts
- L’augmentation du capital par incorporation des réserves est soumise à la majorité des
associés représentant plus de la moitié du capital.
- Chaque associé a le droit de participer à l’augmentation proportionnellement à sa part
dans la société.
- Aucun associé ne peut être obligé d’augmenter son engagement dans la société.
Modalités :
- La souscription doit être réalisée dans le délai prévu par la résolution qui a décidé de
l’augmentation. Ce délai ne peut être inférieur à vingt et un jours à partir de la date
d’ouverture de la souscription. Durant ce délai, chaque associé a le droit de souscrire des
parts. Passé ce délai, les parts nouvelles non souscrites seront réparties entre les associés
au prorata de leur participation dans la société.
- Souscription de parts sociales en numéraire : les fonds recueillis doivent être déposés
dans un compte auprès d ‘un établissement financier (art 98 c.soc). Apres le délai de six
mois de la date de l’assemblée et si l’augmentation n’a pas été réalisée, tout apporteur
pourra demander l’autorisation de retirer le montant de son apport auprès du juge des
référés.
- Souscription de parts sociales réalisée en tout ou en partie par des apports en nature :
l’évaluation de ces apports est faite dans les conditions de l’article 100 du code des
sociétés.
- Réduction du capital :
Conditions :
- Le ou les commissaires aux comptes, au cas ou ils seraient désignés, doivent être avisés
du projet de réduction au moins trois mois avant la date de l’assemblée qui en délibère. Ils
doivent établir un rapport à l’attention de l’assemblée sur les causes et les conditions de
l’opération.
- Les créanciers doivent aussi être avisés de l’opération de réduction par lettre
recommandée avec accusé de réception à compter de la date de l’assemblée qui en a
décidé.
Modalités :
- La réduction du capital est décidée par l’assemblée générale extraordinaire réunie dans les
conditions de l’article 131 du code de commerce.
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- Les créanciers dont la créance est antérieure à la date de la délibération peuvent former
une opposition dans le délai de un mois de la date de publication de la réduction.
- Le créancier opposant doit dans le même délai saisir le juge des référés qui statuera sur le
bien fondé de l’opposition. Au cas ou il juge l’opposition bien fondée, le juge devra soit
ordonner la déchéance du terme de la créance, soit la constitution d’une sureté pour en
garantir le paiement.
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