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Carlos Buller
Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/nuevomundo/56470
DOI : 10.4000/nuevomundo.56470
ISSN : 1626-0252
Éditeur
Mondes Américains
Référence électronique
Carlos Buller, « L’économie du vin à Arequipa. Les vallées de Vitor, Majes et Moquegua entre 1770 et
1850 », Nuevo Mundo Mundos Nuevos [En ligne], Extraits de thèses, mis en ligne le 06 juillet 2009,
consulté le 20 juin 2019. URL : http://journals.openedition.org/nuevomundo/56470 ; DOI : 10.4000/
nuevomundo.56470
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L’économie du vin à Arequipa. Les vallées de Vitor, Majes et Moquegua entre 1... 1
Carlos Buller
1 Arequipa, de par sa situation géographique1, a eu depuis ses débuts une vocation de lien
entre les marchés du Haut-Pérou et la côte. Son importance en tant que centre
redistributeur de marchandises importées est bien connue. Dans ce contexte, nous avons
établi que le vin a été un élément qui a renforcé et donné sa viabilité au rôle de la cité.
Nous pouvons ajouter à ce propos que, pour remplir ce rôle, l’économie du vin a généré
des mouvements dans deux directions: le premier orienté sur une articulation de la
région avec les circuits commerciaux extra-régionaux, qui deviendra le développement
vers l’extérieur, et le deuxième dirigé sur une intégration des circuits régionaux d’échange,
ou ce que nous pourrions appeler un développement vers l’intérieur. Ce phénomène a été
rendu possible en grande partie grâce à la spécialisation régionale, notamment celle
atteinte par trois des plus importantes vallées arequipéniennes.
2 Le vin est à l’origine d’une dynamique économique aux dimensions multiples, 2 que nous
désignons par économie du vin. Le mouvement vers l’extérieur est indubitablement
alimenté par la demande, qui est l’élément-clé pour le développement de l’économie
viticole aréquipénienne et pour la présente étude. Nous savons pertinemment que cette
demande est d’abord venue de la population espagnole qui a réclamé du vin comme
faisant partie intégrante de son alimentation et de ses rituels religieux, ce qui a
certainement encouragé la culture presque immédiate de vignes dans diverses zones de
l’espace andin en raison de la dispersion des Espagnols, comme on le verra dans le
la seconde partie, les quadrants font un bilan des ventes aux enchères de chacun des
partis qui composent l’Évêché, donnant ensuite le détail de la redistribution de la rente.
6 Les tazmias constitueront la colonne vertébrale de notre étude. Il s’agit des descriptions
détaillées de la production que réalisaient les agents payés par l’Église pour calculer la
production des produits assujettis au prélèvement en nature et en déduire le montant de
la dîme.7 En général, comme on l’observe dans les documents en question, l’agent était
l’un des propriétaires terriens.8 Dans ce document sont consignés le nom du propriétaire,
le nom de l’exploitant ou du représentant, si c’était le cas, et aussi le total de la
production annuelle de chacune des haciendas ou des unités de production que l’Église
appelle des partis.9 À Arequipa, il existe des tazmias du vin, du blé, du maïs, des pommes
terre et des chauchas, même si nous n’avons pu récupérer que celles du vin en nombre
suffisant pour pouvoir faire une étude. Cette situation était inconnue, car, jusqu’à une
date récente, on soutenait que le Cusco était un cas exceptionnel en ce qui concerne la
disponibilité des tazmias, « alors qu’à Lima et à Arequipa, la majorité d’entre elles avaient
disparu. Nous ne les avons pas trouvées non plus dans les archives du Haut-Pérou
(Chuquisaca) ; elles sont rares à Ayacucho et Trujillo. 10
Diagramme 4.1 : Production de vin à Arequipa dans les trois vallées 1774-1853 (arrobes)
8 On arrive donc ainsi à élaborer les deux diagrammes de production qui servent de base à
toutes les autres courbes que nous utilisons dans ce chapitre : d’abord, la courbe générale
de la production de vin, présentée dans le Diagramme 4.1, construite à partir de tous les
enregistrements annuels des trois vallées, convertis en arrobes ; et ensuite, la courbe de
production par vallée qui montre séparément les sommes produites dans chacune d’entre
elles, également en arrobes, on la trouve dans le Diagramme 4.2. Donc, on envisage
l’étude de la production de vin à partir de deux approximations, l’une se référant à la
courbe générale et l’autre à la courbe des vallées.
14 La tendance dominante de l’essor qu’on observe depuis la première moitié du XVIII ème
siècle15, et qui remonte très probablement au milieu du XVIIème siècle, atteint son apogée
en 1816. A partir de cette époque-là, commence un reflux qui va dessiner une nouvelle
tendance séculaire, cette fois-ci à la baisse. Dans le cas présent, il n’est pas nécessaire de
s’arrêter pour vérifier la tendance régressive de la courbe, car la ligne qu’on constate
dans le Diagramme 4.7 est indiscutable [cf. diagramme 4.1 entre 1816 et 1953] 16. En
revanche, il vaut la peine d’essayer de déterminer l’amplitude de la régression.
15 En termes absolus, la courbe révèle que la production conjointe des trois vallées
d’Arequipa est tombée de 1 471 000 arrobes de vin en 1816, à 350 000 en 1853, ce qui
représente une contraction globale de l’ordre de 76% en un peu moins de quarante ans.
Comme nous avons pu l’apprécier tout au long de cette étude, des périodes de régression
aiguës se sont présentées en certaines occasions, mais jamais dans ces proportions. Les
deux plus graves se sont produites en 1803-1804 et en 1816-1818 ; la chute atteignant
respectivement une proportion de 40 et de 43%. Néanmoins, dans les deux cas, il s’agit de
contractions de cycles courts. Ce que nous observons en cette occasion est une
contraction de longue durée. En effet, la ligne de tendance elle-même montre une
régression de proportions identiques, partant d’un niveau proche d’un million d’arrobes
et arrivant aux alentours de 250 000. Ainsi, il est plus utile comme référence comparative,
de rappeler que la croissance de la période 1770-1816 a été calculée à 20%.
16 Depuis la perspective de la courbe générale, la contraction générale s’effectue en deux
temps. D’abord, entre 1816 et 1821 et ensuite, à partir de 1836. Comme il a été indiqué,
entre 1816 et 1818 la production chute de 43%. En 1819, la production monte à un niveau
supérieur au million d’arrobes et recommence à tomber jusqu’à 672 000 en 1821. Cette
année marque la fin de la première grande contraction. Comme on l’a indiqué, il n’y a pas
eu de récupération. Le fait que le Vice-Royaume ait été envahi et coupé en deux, en même
temps qu’un tremblement de terre de très forte magnitude se produisait, a contribué à ce
qu’il n’y en ait pas. Dans ces circonstances, pour la première fois, les aréquipéniens
n’auraient pas été à même de réparer les dommages. Le recul avait dépassé, à ce moment-
là, 50% par rapport à 1816 et se maintiendrait à ce nouveau quota de production jusqu’en
1827, pendant que se déroulent les campagnes militaires de l’indépendance qui incluaient
deux opérations de débarquement sur les côtes aréquipéniennes, qui ont toutes deux
échoué, en 1821 et en 1823. Il faut préciser que le niveau de production de vin enregistré
en 1821 est le même que celui produit dans les années 1740, avant l’accélération de
l’essor, si on ne tient pas compte du fait qu’une oscillation à la baisse fait chuter la
production à un peu plus de 400 000 arrobes en 1829, ce niveau équivalant à celui du XVI
ème
siècle.
17 Les années trente commencent par un cycle court d’essor. En effet, cette année-là, on
enregistre justement une légère récupération quand les vallées aréquipéniennes arrivent
à produire près de 800 000 arrobes. Cependant, immédiatement après, la production
recommencera à se déprimer jusqu’à un demi-million d’arrobes. En conservant en pleine
crise, les oscillations qui lui sont caractéristiques, l’économie du vin parvient à croître
lentement jusqu’en 1836, année où sont obtenus 674 000 arrobes de vin. Pourtant, ce sera
la dernière année de croissance. A partir de ce moment-là se produit le déclin final qui
conduit progressivement le niveau de la production à ses quotas les plus bas au début des
années 1850 où, nous l’avons vu, on atteint à peine les 350 000 arrobes. Il ne faut pas
passer sous silence le fait qu’à partir de 1836 se produit la guerre contre la Confédération
Pérou-Bolivie, et que la plus grande partie des campagnes militaires se sont déroulées sur
l’eau de vie qui arrivait à Potosi, trouvait son origine dans la région d’Arequipa. En effet,
les guides nous ont montré que le principal fournisseur de ce produit sur le marché de
Potosi était la vallée de Moquegua. En additionnant le total des quantités entrées en
provenance de chacune des vallées qui approvisionnaient Potosi en eau de vie, sur la base
des registres de la douane entre 1779 et 1802, on a partagé au prorata les pourcentages de
participation de chacune, comme on peut le voir dans le Graphique 7.1.27 Résultat :
Moquegua se distingue indubitablement par un solide apport de 82% du total, suivi par
Tacna avec 15%. L’échantillon révèle que la vallée voisine de Cinti, dans la province de
Chuquisaca, fournissait aussi la boisson, quoique dans une proportion minime, puisque
seul 1% de l’eau de vie qui entrait à Potosi, en était originaire. Dans le segment « autres »
du graphique, on trouve les bulletins qui signalent sporadiquement Vitor, Sihuas ou
simplement Arequipa comme origine des chargements28. Cela veut dire que la région
d’Arequipa produisait presque 99% de l’eau de vie qu’on buvait à Potosi.29
installée au pouvoir. En somme, le Pérou « n’est pas tombé » sous la domination anglaise,
se privant ainsi de nombreuses possibilités.34
25 En tout cas, la mise en relief explicative semble s’orienter vers le rôle de l’État, faible et
permissif, ou plutôt fermé aux possibilités du commerce plus qu’à l’influence de facteurs
externes. En réalité, il est indéniable que les conditions internes des premières décennies
d’histoire indépendante au Pérou ont été, à tout point de vue, les moins adéquates pour le
soutien de la production et le développement économique. Dans ce même travail, nous
avons fait référence aux conflits entre républicains et monarchistes, entre libéraux et
protectionnistes, aux rivalités entre les caudillos et entre les régions, à la faillite fiscale et
à l’endettement. Dans cet ordre d’idées, il existe un consensus pour faire remarquer que
la tâche post-indépendantiste était la construction d’un État capable de consolider la
nation, mais que les difficultés étaient monumentales. En principe, on signale la carence
d’un groupe dirigeant, la désorganisation des finances publiques, les écarts profonds et
les ressentiments entre les groupes sociaux qui empêchaient la formation d’une
communauté nationale et finalement la faible articulation du territoire, « car les chemins
étaient peu nombreux et l’inégalité du terrain les rendait difficilement utilisables ». 35
Même si je ne peux pas être totalement d’accord avec cette dernière affirmation, car il
s’agit du territoire même où s’est intensément développé le marché interne colonial, il est
impossible de nier l’importance de ces facteurs et il faut en incorporer d’autres tels que
l’abolition de la mita, entre autres mécanismes d’exploitation de la main-d’œuvre
indigène, qui obligeait ce vaste secteur de la population à intégrer les circuits de marché.
Libéré de ces obligations, l’Indien a cessé de se préoccuper du marché et s’est enfermé
dans ses communautés au sein desquelles prédominaient les pratiques économiques
traditionnelles. L’État républicain a abandonné la protection du secteur minier,
contrairement à la pratique de l’État colonial ; cette difficulté s’est additionnée à toutes
les autres traversées par ce secteur.36
26 L’État républicain détient la plus grande responsabilité pour n’avoir pas réussi à viabiliser
l’économie péruvienne et avoir empêché d’une manière ou d’une autre le redressement
du marché interne. Dans cette situation, comme on l’a dit à maintes reprises, il est
impensable d’imaginer le redressement de l’économie viticole telle que nous l’avons
connue.
27 Néanmoins, on n’a pas éclairci les raisons pour lesquelles les grands investisseurs ne se
sont pas préoccupés de relancer l’économie péruvienne dans les termes où elle avait brillé
pendant la domination de l’Espagne. Si, comme disait Braudel, le trésor des trésors valait
quatre fois plus que l’Inde, pourquoi a-t-on permis qu’un des pays ayant une des plus
fortes productions d’argent au monde s’effondre dans ses propres abîmes, tombe dans
l’anarchie et s’isole des courants du marché mondial ? En réalité, son retour a été très
rapide lorsque le guano des îles a occupé une place préférentielle dans la demande
globale, mais ceci n’a rien à voir avec cette histoire. La question-clé consiste à essayer de
déterminer ce qui avait changé au niveau global pour que l’activité minière péruvienne
cesse d’exercer son attraction magique des années précédentes, de sorte que son
redressement au cours du XIXème siècle n’a pas réussi à être déterminant.
28 Rappelons qu'à cette époque-là l'idée de richesse ne reposait pas sur l'accumulation de
trésors et d'argent, mais sur la capacité à vendre. L'argent était coté parce qu'il
permettait les échanges du fait de sa valeur intrinsèque unanimement reconnue et
appréciée, en particulier en Chine qui, comme nous l'avons vu, même en plein essor
productif de l'Europe, continuait à être le centre du système mondial. La situation a
empiré quand les Anglais ont commencé à consommer en quantité toujours plus grande, à
partir du dernier tiers du XVIIIème siècle, le thé, qui a commencé comme article de
consommation de la bonne société et a fini par être la boisson la plus répandue parmi les
ouvriers des usines. Il se trouve que, comme nous le savons, les Anglais n'avaient pas un
seul produit susceptible d'intéresser les Chinois et devaient se résigner à continuer de
payer leurs importations avec de l'argent. Cependant, ils sont très vite arrivés à la
conclusion que l'opium pourrait être une solution à ce problème et c'est ainsi que la
Compagnie des Indes Orientales a commencé à l'introduire sur le marché chinois par
toutes sortes d'astuces. L'expérience a si bien fonctionné que très bientôt l'opium est
entré en Chine en grandes quantités. Les ventes ont explosé à partir de 1815 et le
phénomène s'est répété en 1830 et en 1834. C'est à ce moment-là que l'argent a
commencé à sortir de Chine et a atteint une moyenne annuelle de 34 millions d'onces
dans les années 1830. L'histoire de ce commerce et de la guerre durant laquelle
l'Angleterre vaincra la Chine, est extrêmement connue et il n'est donc pas nécessaire de
s'y attarder. Le fait est que la balance a finalement penché, les métaux ont commencé à
revenir et au bout du compte, l'Angleterre a globalement dominé l'économie. Il ne fait pas
de doute que l'effondrement du marché chinois a eu pour conséquence la chute de la
demande d'argent péruvien ou, du moins, l'a suffisamment réduite pour que les
investisseurs, qui cherchaient les rentes les plus rapides et les moins coûteuses, n'en
perdent pas le sommeil. La découverte du guano des îles a été une solution à la mesure de
ces nouvelles expectatives et avec elle, s'est définitivement fermé le chapitre du marché
interne colonial − et avec celui-ci − l'histoire de l'économie viticole d'Arequipa.
Carte 6 : Les chemins dans l'espace de commercialisation de Sud Andin (p. 253)
NOTES
1. Les paragraphes suivants correspondent aux pages 29-32 de la thèse.
2. « Les haciendas [de vigne] mentionnées ont eu un effet multiplicateur à divers niveaux de
l’économie coloniale et ont mis en communication de vastes régions de la côte et de la montagne
grâce aux contacts réalisés dans les circuits de commercialisation de ce produit» (Polvarini de
Reyes, Alicia, « Las haciendas de vid y el mercado de aguardientes en el Perú entre los siglos XVIII
y XIX », in Guerra, Margarita et Denisse Rouillon (Eds.), Historias paralelas. Actas del Primer
Encuentro de Historia Perú-México, Fondo Editorial de la Pontificia Universidad Católica del Perú/El
Colegio de Michoacán, Lima, 2005, p. 171.
3. « La diminution de la consommation de coca coïncide avec une réorientation globale de
l’utilisation des stimulants à Potosí. Cet aspect nous amène à compléter notre enquête avec un
autre produit d’origine européenne : le vin dont la diffusion augmente dans la population
indigène » Saignes, Thierry, « Capoche, Potosí y la Coca: El consumo popular de estimulantes en
el siglo XVII », in Revista de Indias, vol. XLVIII, n° 182-183, Madrid, 1988, p. 225. Saignes se
demande si cette réorientation de la demande ne traduit pas à la fois un processus de
différenciation sociale interne, fondé sur la migration vers les centres miniers et/ou urbains et
sur une plus grande insertion dans le marché colonial, car l’accès aux « produits alimentaires de
Castille » exige de passer par des circuits qui échappent au contrôle indigène » (p. 229).
4. Ibid. p. 230.
16. Le Diagramme 4.7 n’est pas inclus dans cet extrait de thèse.
17. Les paragraphes suivants correspondent aux pages 254-255, Chapitre 7 de la thèse.
18. Macera, Pablo et Felipe Márquez, « Informaciones Geográficas del Perú Colonial », in Revista
del Archivo Nacional, n° 28, Lima, 1964, p. 222.
19. Ibid.
20. Ibid., p. 225.
21. Ibid., p. 224.
22. Ibid., p. 222.
23. Ibid.
24. Ibid., p. 223.
25. Ibid., p. 226.
26. Les paragraphes suivants correspondent aux pages 257-258, Chapitre 7 de la thèse.
27. Le Graphique 7.1 a été établi en utilisant comme échantillon l’ensemble des guides qui
indiquent les revenus de l’eau de vie correspondant aux années 1779, 1780, 1782, 1790, 1795, 1800
et 1802, conservés dans la salle XIII des Archives Générales de Buenos Aires. On a additionné les
totaux par origine et extrait les moyennes sur lesquelles sont basés les pourcentages. Comme il
s’agit de chiffres relatifs, nous considérons qu’il n’est pas important que les guides de 1799 ne
soient disponibles que pour le second semestre de l’année mentionnée.
28. Quelques-uns n’indiquent pas le lieu d’origine.
29. De fait, beaucoup des chargements de Moquegua partent pour Potosi avec des guides de la
douane de Tacna. Il en est de même pour les chargements d’Ilabaya, Sama et Locumba.
30. Les paragraphes suivants correspondent à la page 271, Chapitre 7 de la thèse.
31. Les paragraphes suivants correspondent aux pages 393-396, Chapitre 10 de la thèse.
32. Braudel, Fernand, Civilisation matérielle, économie et capitalisme. Xve-XVIIIe siècle. 3. Le temps du
monde, Armand Colin, Paris, 1979, p. 530. Il existe des preuves signalant que le prix du mercure a
triplé après l’indépendance. Voir Contreras, Carlos, El aprendizaje del capitalismo. Estudios de
historia económica y social del Perú Republicano,Instituto de Estudios Peruanos, Lima, 2004, p. 116.
33. Un bilan de ce genre d’arguments apparait dans Contreras, C., El aprendizaje…, Op. Cit., p.
21-30. Se rapporte aussi au thème Gootenberg, Paul, Caudillos y comerciantes. La formación
económica del estado peruano 1820-1860,Centro de Estudios Regionales Andinos “Bartolomé de las
Casas », Cusco, 1997, p. 256-258.
34. Contreras, C., El aprendizaje…, Op. Cit., p. 28. Il se réfère au travail de Gootenberg qui signale
en plus que « Le Pérou, qui est historiquement considéré comme l’une des économies les plus
libérales de l’Amérique Latine, a expérimenté un interlude politique nationaliste pendant la
période postérieure à l’indépendance ». Op. Cit., p. 251.
35. Contreras, C. et M. Cueto, Historia contemporánea del Perú,Red para el Desarrollo de las
Ciencias Sociales en el Perú, Lima, 1999, p. 63.
36. Contreras, C., El aprendizaje…, Op. Cit., p. 115. Voir aussi Contreras et Cueto, Op. Cit., p. 69, où
est signalé « l’appui administratif apporté par l’État pendant la période coloniale qui s’est
évanoui à cause du désordre dans lequel le nouvel État était tombé. Les mineurs ont dû dire adieu
à l’approvisionnement en mercure, aux bois, à la poudre et autres produits. Désormais ils
dépendaient du marché pour se les procurer. Quant au fameux marché, il ne se manifestait pas
quand on en avait le plus besoin, ou le faisait à des prix exorbitants et erratiques ».
37. Dans Odriozola, Manuel de (ed.), Documentos Literarios del Perú, Imp. del Estado, Lima, 1872,
Tome III.
38. Cette Visite est incluse dans l’édition du père Víctor Barriga (qui n’inclut pas la province de
Cailloma o Collaguas), intitulée Memorias para la historia de Arequipa (1941-1952), Tomes I-III.
39. Ibid, tome IV.
RÉSUMÉS
Cette étude est réalisée à partir de la documentation des dîmes d’Arequipa. Elle permet d’établir
la courbe de production du vin, principal produit de l’agriculture locale dans les vallées de Vítor,
de Majes et de Moquegua, entre 1770 et 1850 environ. Cette courbe montre une expansion
jusqu’en 1816, année à partir de laquelle la viticulture aréquipénienne commence sa contraction
finale, attribuée essentiellement à l’effondrement des circuits commerciaux. Cela survient
également avec l’Indépendance. A titre complémentaire sont étudiés les prix et la
commercialisation du vin et de l'eau de vie, ainsi que d’autres produits (blé, maïs, pommes de
terre) dans les contextes historiques locaux, régionaux et globaux.
The curve showing the output of wine, the main agricultural product in the Vítor, Majes and
Moquegua Valleys in c. 1770-1850, is here studied based on the documentation derived from the
tithes paid in Arequipa. The curve shows the expansion in the output of wine until 1816, when
the sector began its final decline due to the collapse of the commercial networks brought about
by the independence of Peru. The dissertation likewise studies the price and commercialisation
of wine and brandy, as well as similar staples (wheat, maize, potatoes), the local, regional and
global historical contexts.
INDEX
Keywords : Andean colonial market, Arequipa brandy, Arequipa wine, independence of Peru,
tithes
Palabras claves : aguardiente de Arequipa, diezmos, Independencia del Perú, mercado colonial
andino, Vino de Arequipa
Mots-clés : dîmes, indépendance du Pérou, marché andin colonial, Vin d'Arequipa
AUTEUR
CARLOS BULLER
Carlos[point]buller[at]gmail[point]com