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HACHEUR SERIE

1. Introduction
1.1. Définition et symbole
Un hacheur série est un convertisseur statique qui, à partir d'une source de tension continu
constante, permet le transfert et le contrôle de l'énergie vers une charge, en maintenant aux
bornes de celle-ci une tension à valeur moyenne réglable :
Tension continu fixe → Tension à valeur moyenne réglable
La source : générateur idéal de tension.
La charge : récepteur fonctionnant en régime continu variable.
Symbole :

1.2. Deux interrupteurs électroniques (rappels)


1.2.1. Le transistor bipolaire en commutation
Le transistor bipolaire est un composant électronique semi-conducteur construit généralement
dans un bloc de Silicium. Il comporte 3 zones : soit deux zones N et une zone P, il s'agit alors
d'un transistor NPN ; soit deux zones P et une zone N, il s'agit alors d'un transistor PNP.
Symboles :

Par la loi des nœuds, nous pouvons écrire : iE = iB + iC


Mais comme généralement : iB << iC alors iE ≈ iC
Nous nous limiterons à l'étude du transistor idéal en commutation.
Caractéristique de transfert :
Courant et tension sont unidirectionnels positifs. Le transistor en commutation est soit bloqué,
il se comporte comme un interrupteur ouvert entre les bornes C et E ; soit saturé, il se
comporte comme un interrupteur fermé entre les bornes C et E.
L'état du transistor est déterminé par la valeur du courant de base iB :
 Etat bloqué :
Le transistor est bloqué si le courant de base est nul : iB = 0.
Le courant iC est nul.
La tension vCE est alors imposée par le reste du circuit.
Le transistor se comporte comme un interrupteur ouvert entre les bornes C et E :

 Etat saturé :
Le transistor est saturé si le courant de base est supérieur au courant de saturation du
transistor (valeur donnée par le constructeur) : iB > iBsat.
Alors la tension vCE est nulle.
La valeur de l'intensité du courant de collecteur iC est imposée par la charge.
Le transistor se comporte comme un interrupteur fermé entre les bornes C et E :

Conclusion : Le transistor bipolaire est un interrupteur électronique commandable à


l'ouverture et à la fermeture : l'utilisateur peut toujours choisir l'état de l'interrupteur et ceci
grâce aux courant de base, appelé courant de commande. Il est unidirectionnel : le courant de
collecteur ne peut circuler que dans un seul sens.

1.2.2. Autres composants :

 Transistor MOSFET
Un transistor à effet de champ (à grille) métal-oxyde est un type de transistor à effet
de champ ; on utilise souvent le terme MOSFET, acronyme anglais de metal oxide
semiconductor field effect transistor. Comme tous les transistors ou même les tubes à
vide, le MOSFET module le courant qui le traverse à l'aide d'un signal appliqué à son
électrode d'entrée ou grille. Il trouve ses applications dans les circuits intégrés
numériques, en particulier avec la technologie CMOS, ainsi que dans l'électronique de
puissance.
Les MOSFET se divisent en deux catégories, les MOSFET à déplétion (depletion
mode), les MOSFET à inversion (enhancement mode) selon leur mode d'opération.
Chaque MOSFET est aussi caractérisé par la polarité de ses porteurs de charges qui
détermine s'il est de type P ou N.
Symboles usuels du MOSFET :

 GTO :
Le Thyristor GTO (ou plus simplement GTO), de l'anglais Gate Turn-Off Thyristor,
c’est-à-dire thyristor blocable par la gâchette, est un interrupteur électronique utilisé
dans les dispositifs de forte puissance de l'électronique de puissance.
Le HDGTO (Hard Driven GTO : GTO à commande dure), plus connu sous le nom de
GCT (Gate-Commutated Thyristor) ou IGCT (Integrated GCT), est une évolution
« moderne » du GTO, permettant un fonctionnement sans circuit d'aide à la
commutation.
Les applications usuelles du GTO sont les onduleurs, redresseurs et hacheurs pour la
vitesse variable et la conversion d'énergie.
Le GTO est un composant électronique dont la mise en conduction et le blocage sont
commandés. C'est l'un des interrupteurs commandés de l'électronique de puissance
pour les applications concernant les fortes tensions (quelques kV) et les forts courants
(quelques kA). Son usage est fonctionnellement similaire à celui d'un transistor utilisé
en commutation. Il est d'ailleurs directement en concurrence avec l'IGBT pour ces
applications.
Symbole :

 IGBT :
Le transistor bipolaire à grille isolée (IGBT, de l’anglais Insulated Gate Bipolar
Transistor) est un dispositif semi-conducteur de la famille des transistors qui est utilisé
comme interrupteur électronique de puissance, principalement dans les montages de
l’électronique de puissance.
Symboles usuels de l’IGBT :

Les caractéristiques de l’IGBT font que dans les années 2000 il s’est largement imposé
dans tous les domaines de l’électronique de puissance face aux autres types de
composants pour les gammes de tension 600 V à 3 300 V, et qu’il perce dans les
tensions supérieures face au GTO, ainsi que dans les tensions inférieures face au
MOSFET, bien qu’il soit plus lent.
 Comparaisons :
Le tableau suivant montre les performances typiques de quelques produits du marché
des transistors.
Il dégage la tendance générale : le VCEsat augmente et la fréquence d’utilisation
diminue quand la tenue en tension augmente ; les MOSFET et les GTO deviennent
concurrentiels aux extrémités de la gamme.
Caractéristiques moyennes comparées
MOSFET IGBT IGBT IGBT IGBT GTO
600V 600V 1700V 3300V 6500V 6000V
VCEsat à
2,2 V 1,8 V 2,5 V 3,5 V 5,3 V 3V
125°C
fréquence 6-40 0,8-2 0,3-1
15-100 kHz 3-10 kHz 1-5 kHz
typique kHz kHz kHz

Des produits de certains fabricants peuvent s’écarter significativement des valeurs


mentionnées car relevant d’optimisations différentes (améliorant l’un des paramètres au
détriment de l’autre) ou utilisant des technologies très récentes.

1.2.3. La diode à jonction :


La diode à jonction est un composant électronique semi-conducteur construit généralement
dans un bloc de Silicium. Elle comporte 2 zones : une zone P, l'anode et une zone N, la
cathode.
Symboles :

Nous nous limiterons à l'étude de la diode idéale.

La diode est passante lorsque le reste du circuit tend à imposer une tension positive aux
bornes de la diode (tension directe). Elle se comporte alors comme un interrupteur
électronique fermé idéal (vD = 0).
La diode est bloquée lorsque le reste du circuit impose une tension négative aux bornes de la
diode (tension inverse), le courant dans la diode est alors nul. Elle se comporte comme un
interrupteur ouvert.
Conclusion : L'état de la diode dépend du reste du circuit : la diode n'est pas un interrupteur
commandable. La diode est unidirectionnelle : le sens positif de circulation du courant ne
peut être que celui fléché.

2. Principe de fonctionnement du hacheur série


2.1. Schéma de principe dans le cas d'une charge résistive
C'est par exemple le mode d'alimentation d'un four électrique.
Schéma :

E est une source de tension continue idéale.


Le hacheur H est un interrupteur commandable à l'ouverture et à la fermeture, soit par
exemple un transistor bipolaire. Il est alors unidirectionnel en courant.
La charge est une résistance R.
Le courant dans la charge est nommé iC ; le courant délivré par la source de tension est
nommé iS.
Equations de fonctionnement de ce montage :
 Loi des mailles : E = uC + uH
 Loi d'Ohm aux bornes de la charge : uC = R.iC
 Loi des nœuds : iS = iC
2.2. Le rapport cyclique
Le hacheur est commandé périodiquement (ce qui n'est pas le cas de l'alimentation d'un four).
On appelle T période de hachage et f fréquence de hachage.
On appelle tf la durée de fermeture de l'interrupteur sur une période et to la durée d'ouverture
de l'interrupteur sur une période. On a évidemment : T = tf + to
Le rapport cyclique α est définit comme le rapport de la durée de fermeture et de la période de
hachage :

tf
α=
T
le rapport cyclique est compris entre 0 et 1 : 0 ≤ α ≤ 1
2.3. Chronogrammes et analyse du fonctionnement :

Justification de la forme des chronogrammes :


 Quand H conduit : uH(t) = 0
Alors, d'après la loi des mailles, uc(t) = E

uc (t) E
D'après la loi de d'Ohm, ic(t) = =
R R
 Quand H est bloquée : ic(t) = 0
Alors, d'après la loi d'Ohm, uc(t) = R.ic(t) = 0
D'après la loi des mailles, uH(t) = E
Remarque :
 La tension aux bornes de la charge est hachée, d’où le nom du montage.
 Le courant dans la charge à la même forme que la tension car la charge est une
résistance.
2.4. Valeur moyenne de la tension aux bornes de la charge
On calcul la valeur moyenne de la tension aux bornes de la charge par la méthode des aires,
pour cela, sur une période de hachage :
 On hachure la zone où la tension aux bornes de la charge est non nulle :

A
 On applique la relation de la méthode des aires : <uc(t)> =
T
Où A est l'aire de la zone hachurée : A=E.αT
On obtient ainsi l'expression de la valeur moyenne de la tension aux bornes de la
charge : <uc(t)>=α.E
Si on appelle uc(t) la valeur instantanée de la tension aux bornes de la charge d'un
hacheur série, α la valeur du rapport cyclique et E la tension d'alimentation du montage,
la valeur moyenne de la tension aux bornes de la charge s'exprime :
< uc(t)>=α.E
Comme le rapport cyclique est réglable entre 0 et 1, la valeur moyenne de la tension aux
bornes de la charge est réglable entre 0 et E.
Le rapport cyclique est toujours inférieur à 1, de ce fait la valeur moyenne de la tension
aux bornes de la charge est toujours inférieure à la valeur de la tension de source. Ce
hacheur est aussi appelé hacheur dévolteur ou buck converter (pour les pays anglo-
saxons).
2.5. Valeur efficace de la tension aux bornes de la charge
On calcul la valeur efficace de la tension aux bornes de la charge par la méthode des aires,
pour cela, sur une période de hachage :
 On trace le graphe du carré de la tension aux bornes de la charge :

 On hachure la zone où le carré de la tension aux bornes de la charge est non nulle :

A
 On applique la relation de la méthode des aires : <uc²(t)> =
T
Où A est l'aire de la zone hachurée : A=E².αT
On obtient ainsi l'expression de la valeur moyenne du carré de la tension aux bornes
de la charge : <uc²(t)>=α.E²
 On prend la racine carré du résultat :
Uc = √ ¿ uc ² (t)>¿ ¿=√ α .E
Si on appelle uc(t) la valeur instantanée de la tension aux bornes de la charge d'un
hacheur série, α la valeur du rapport cyclique et E la tension d'alimentation du montage,
la valeur efficace de la tension aux bornes de la charge s'exprime :
Uc = √ α .E
Comme le rapport cyclique est réglable entre 0 et 1, la valeur efficace de la tension aux
bornes de la charge est réglable entre 0 et E.

3. Etude du hacheur série alimentant un moteur à courant


continu
3.1. Intérêt et conditions de fonctionnements
Pour faire varier la vitesse de rotation d'un moteur à courant continu, il faut faire varier la
valeur de sa tension d'alimentation. Une solution pour réaliser cela consiste à alimenter le
moteur par l'intermédiaire d'un hacheur série, puisque le hacheur permet la variation de la
valeur moyenne de la tension aux bornes de la charge.
Comme son nom l'indique, un moteur à courant continu doit être alimenté par un courant
continu. En effet, le couple électromagnétique est proportionnel au courant ( Tem = K.Φ.I ), si
le courant en haché, le couple électromagnétique aussi ce qui est inacceptable car cela cause
des vibrations au moteur et une usure prématurée. Pour éviter cela, il convient de « lisser » le
courant dans le moteur : on rajoute en série avec le moteur une inductance dites de « lissage ».
On supposera par la suite, que la valeur de l'inductance est telle que le courant est
parfaitement continu dans la charge : l'ondulation du courant est négligeable.
3.2. Schéma du montage

La charge est constituée d'un moteur à courant continu et de son inductance de lissage. Afin
d'assurer la continuité de conduction du courant à travers la charge, il convient d'assurer la
circulation de celui-ci même quand l'interrupteur K est ouvert : c'est le rôle de la diode D RL,
appelée « diode de roue libre ».
Le hacheur est maintenant constitué d'un interrupteur K commandable à l'ouverture et à la
fermeture, comme un transistor bipolaire, son circuit de commande et de la diode de roue libre
DRL.
E est une source de tension continu idéale.
Le courant dans la charge est nommé iC ; le courant délivrée par la source de tension est
nommé iS; le courant circulant dans la diode de roue libre est nommé iD.
Equations de fonctionnement de ce montage :
 Loi des mailles : E = uC + uH
 Loi des mailles: uC = uM + uL
 Loi des mailles: uD = - uC
 Loi des nœuds : iC = iS + iD
3.3. Chronogrammes et analyse du fonctionnement

Justification de la forme des chronogrammes :


 Quelle que soit l'état de la commande, on a fait l'hypothèse du lissage parfait du
courant. Donc le courant dans la charge est continu : ic(t) = Ic. Ce qui signifie qu'il faut
toujours un interrupteur conducteur pour assurer la conduction du courant, soit K, soit
la diode de roue libre.
 K est fermé, uK(t) = 0
Alors, d'après la loi des mailles, uc(t) = E
La tension aux bornes de la diode, uD(t) = -uc(t) = -E. La diode est polarisée en
inverse , elle est donc bloquée : iD(t) = 0
Le courant circule par K : is(t) = Ic
 K est ouvert, is(t) = 0
Le courant circule par la diode : iD(t) = Ic. La diode est donc passante : uD(t) = 0
Tension aux bornes de la charge : uc(t) = -uD(t) = 0
Loi des mailles : uK(t) = E
Remarque :
 La tension aux bornes de la charge est hachée, elle a la même forme d'onde que pour
la charge résistive.
 Le courant dans la charge est lissé grâce à l'inductance : le hacheur transforme une
source de tension continue fixe en source de courant continu réglable.
 La valeur de l'intensité du courant est imposée par la charge du moteur :

Sur la figure ci-dessus, les flèches signifient « impose ».

3.4. Valeurs moyennes


La tension aux bornes de la charge à la même forme que pour la charge résistive, ainsi, on a
encore :
<uc(t)>=α.E
La valeur moyenne de l'intensité du courant dans la charge est :
<ic(t)>=Ic
La tension aux bornes du moteur vérifie l'équation :
um(t)=uc(t)-uL(t)
Donc, en valeur moyenne :
<um(t)> = <uc(t)> - <uL(t)>
Or quelle que soit la forme d'onde du courant dans la charge, pourvu qu'il soit périodique :
< uL ( t ) > = 0
[Démonstration :
Tout signal périodique iC peut être vu comme la somme d’un signal alternatif ĩ C et d’un
signal continu égal à sa valeur moyenne <iC>. Donc iC = ĩC + <iC>.
d iC di dĩ ¿ dĩ
Comme uL = L alors < uL > = L < C > = L < C > + L < d ¿ iC > dt ¿ > = L < C > +
dt dt dt dt
0 puisque la dérivée d'une grandeur constante est nulle.
d ĩC d ĩC
De plus < > = 0 car ĩC est alternatif et aussi donc à valeur moyenne nulle. ]
dt dt
Donc :
<um(t)> = <uC (t)> = α.E
Ainsi la valeur moyenne de la tension aux bornes du moteur est réglable grâce au rapport
cyclique et donc la valeur de la fréquence de rotation du moteur aussi.
De plus, si on tient compte du modèle équivalent de l'induit du moteur (une fem EM en série
avec une résistance R) :
<um(t)> = EM + R.Ic
3.5. Cas réel : ondulation du courant
Le cas étudié ci-dessus, où le courant est parfaitement lissé correspond au cas idéal. On
réalité, le courant est toujours ondulé. Nous nous limiterons à l'étude d'une faible ondulation
courant.
d iC
 < uc( t ) > = < um( t ) > + < uL( t ) > = EM + R Ic + L . = E quand l'interrupteur K est
dt
fermé.
d iC
 < uc( t ) > = < um( t ) > + < uL( t ) > = EM + R Ic + L . = 0 quand l'interrupteur K est
dt
ouvert.
La fem du moteur dépend du flux, fixe la plupart du temps, et de la vitesse de rotation. Cette
vitesse reste stable sur une période de hachage étant donné que la constante de temps
mécanique est très supérieure à la période de hachage. De ce fait, la fem est considérée
comme constante.
Ces deux équations sont des équations différentielles du premier ordre. Elles permettent de
calculer la forme d’onde d’intensité iC. Le courant dans la charge est une portion
d’exponentielle, croissante lorsque K est fermé, décroissante lorsque K est ouvert.
Dans le cas où l’ondulation du courant est faible, c’est-à-dire quand l’inductance est forte, la
chute de tension aux bornes de la résistance R.iC(t)  est négligeable.
Donc :
d iC
 EM + L. = E Quand l'interrupteur K est fermé.
dt
d iC
 EM + L. = 0 Quand l'interrupteur K est ouvert.
dt
d i C E−E M
Dans le premier cas on obtient : =
dt L
E−E M
Donc iC = iCmin + .t
L
C’est l’équation d’une droite croissante valable pour 0 ≤ t ≤ αT.
 
d i C −E M
Dans le second cas on obtient : =
dt L
−E M
Donc iC = iCmin ×(t - αT)
L
C’est l’équation d’une droite décroissante valable pour αT ≤ t ≤ T.
 
L’ondulation du courant vaut :     ĩC = iCmax - iCmin
−E M
A l’instant t = T, iC = iCmin donc iCmin = iCmin ×(t - αT)
L
EM E× α ×(1−α )
Et l’ondulation du courant vaut : ĩC = iCmax - iCmin = ×(t - αT) =
L L
E× α ×(1−α ) E
Donc ĩC = Dont le maximum, atteint quand α = 0,5, vaut : .
Lf 4 Lf
Pour réduire l’ondulation du courant, il faut donc augmenter la fréquence de hachage et/ou
l’inductance de lissage.
Valeur moyenne de l'intensité du courant dans la charge :
I cmax −I cmin
¿ ic(t )> ¿
2

Il est possible de réduire l'ondulation du courant soit en augmentant la valeur de


l'inductance de lissage, soit en augmentant la fréquence de hachage.

3.6. Conduction discontinue


Lorsque le courant ne s’annule pas, on dit que la conduction est continue, mais si le lissage du
courant est mal géré (inductance et/ou fréquence de hachage trop faible) alors le courant est
susceptible de s’annuler lors de la phase de roue-libre. On parle alors de conduction
discontinue. La conduction discontinue n’est pas souhaitable car elle endommage le moteur, il
convient néanmoins d’en connaître les symptômes :
d iC
La loi des mailles implique :         uC( t ) = uM( t ) + uL( t ) = EM + R . iC(t) + L.
dt
d iC
Si le courant s’annule, alors :      iC(t) = 0           et           =0
dt
Donc :                                      uC(t) = EM
Ce qui donne les oscillogrammes suivants :

Sur les oscillogrammes, la conduction discontinue est caractérisée par une phase de
« plateau » lors de la phase de roue-libre.
Pour éviter la conduction discontinue, il faut que la constante de temps τ du circuit de charge
vérifie :               5τ > T             avec                τ = L/R

Hacheur Parallèle (Survolteur)


1. Introduction
1.1. Définition

Un convertisseur Boost, ou hacheur parallèle, est un convertisseur statique qui convertit une
tension continue en une autre tension continue de plus forte valeur.

1.2. Applications

On utilise un convertisseur boost lorsqu'on désire augmenter la tension disponible d'une


source continue. Les systèmes alimentés par batterie d'accumulateurs utilisent souvent
plusieurs accumulateurs en série afin de disposer d'un niveau de tension suffisamment élevé.
La place disponible étant souvent limitée, il n'est pas toujours possible de disposer d'un
nombre suffisant d'éléments. Un convertisseur boost permet d'augmenter la tension fournie
par les batteries et ainsi diminuer le nombre d'éléments nécessaires pour atteindre le niveau de
tension désiré. Les véhicules hybrides ainsi que les systèmes d'éclairage sont deux exemples
typiques d'utilisation des convertisseurs boost.

 Les convertisseurs boost sont utilisés dans des applications de faible puissance comme
les systèmes d'éclairage portatifs. Une diode électroluminescente blanche nécessite
une tension de 2,7 V à 3,6 V environ pour fonctionner, un convertisseur boost permet
d'augmenter la tension fournie par une pile de 1,5 V afin de réaliser une lampe torche
faible consommation.
 Les convertisseurs boost peuvent aussi délivrer des tensions bien plus élevées afin
d'alimenter les tubes à cathode froide présents dans le rétro-éclairage des écrans à
cristaux liquides ou les flashs des appareils photo par exemple.
 Une automobile hybride comme la Toyota Prius utilise un moteur électrique,
nécessitant une tension de 500 V. Sans convertisseur boost, cette automobile devrait
embarquer 417 éléments d'accumulateurs NiMH connectés en série pour alimenter ce
moteur. Cependant, la Prius n'utilise que 168 éléments ainsi qu'un convertisseur boost
afin de passer la tension disponible de 202 à 500V. Un autre convertisseur se charge
de la variation de vitesse du moteur.

2. Fonctionnement du hacheur parallèle


2.1. Schéma du montage

E est une source de tension continue idéale.


K est un interrupteur commandable à l’ouverture et à la fermeture, soit par exemple un
transistor bipolaire. Il est unidirectionnel en courant.
La charge voit sa tension lissée par le condensateur C.
Le courant dans la charge est nommé iCh ; le courant délivré par la source de tension est
nommé iS.
L’inductance L permet le lissage du courant de source.
Le hacheur est constitué de deux interrupteurs électroniques, K et la diode D, de l’inductance
L, du condensateur C ainsi que du circuit de commande de K et d’un éventuel circuit de
stabilisation (ces deux derniers éléments étant non représentés sur le circuit et non étudiés
dans ce chapitre).

2.2. Analyse du fonctionnement :

On se limitera à l’étude du cas de la conduction continue.


L’interrupteur K est commandé périodiquement avec une période de modulation T.
Sur cette période, on appelle tf la durée de fermeture et to la durée d’ouverture. On a
évidemment : T = tf + to
tf
On appelle rapport cyclique la grandeur α = ; toujours compris entre 0 et 1.
T
En première approximation, on suppose que la tension aux bornes de la charge, u Ch, est
idéalement lissée par le condensateur C.
Phases de fonctionnement :
 Séquence 1 :
A l’instant t = 0, on amorce le transistor K. La diode D est bloquée, donc le transistor
conduit seul :     uK = 0          (hypothèse d’un interrupteur parfait).
On obtient le schéma équivalent suivant :

La loi des mailles implique                uL = E - uK


di s
Donc :                                               uL = L =E>0
dt
E
Le courant iS augmente :                  iS(t) = t + iS(0)
L
La loi des mailles implique                uD = uK - uCh = - uCh < 0        ce qui confirme que
la diode est bloquée tant que le transistor est passant.
Pour l’inductance, les grandeurs électriques sont telles que :

Lors de cette phase de fonctionnement, l’inductance emmagasine de l’énergie


électromagnétique : phase d’accumulation inductive.
On remarque immédiatement que cette phase de fonctionnement interdit au rapport
cyclique de prendre la valeur 1, sinon, le courant de source croîtrait de manière infinie.
 Séquence de commutation :
A l’instant t = tf, la commande impose le blocage du transistor K. Le courant dans
l’inductance est alors maximal :            iS(tf) = ISmax

Le blocage du transistor implique l’interruption brutale du courant dans l’inductance

di s
aux bornes de laquelle apparaît une surtension telle que :        uL = L → -∞
dt

Dès que           uD = - uCh + E - uL > 0          la diode s’amorce et le courant commute du


transistor vers la diode.

A la fin de la séquence de commutation, la diode conduit seule et iD(tf) = ISmax

 Séquence 2 :

A l'instant t = tf, la diode conduit seule et iS(tf) = ISmax

uD = 0 (hypothèse d'un interrupteur parfait).

On obtient le schéma équivalent suivant :

La loi des mailles implique             uL = E - uD - uCh

dis
Donc :                                            uL = L = E - uCh < 0
dt

E−u ch
Le courant iS diminue :                  iS(t) = ( t−t f ) + ISmax
L

Pour l’inductance, les grandeurs électriques sont telles que :


Lors de cette phase de fonctionnement, l’inductance restitue l’énergie électromagnétique
préalablement stockée.
Remarques :
 La valeur du courant en fin de séquence 2 est minimale :    iS(0) = ISmin
 Lors de la séquence 2, l’inductance doit restituer l’énergie stockée lors de la séquence
1. Ceci implique que la tension à ses bornes est nécessairement négative lors de cette
séquence :    E – uCh < 0     donc    uCh > E           , il s’agit bien d’un hacheur
survolteur.
Séquence de commutation :
A l’instant t = T, on amorce le transistor K alors que iS(T) = ISmin
La diode D et le transistor K sont amorcés ensemble, cela provoque un court circuit du
condensateur de sortie :                   iK = iCC                       iD = ISmin - ICC

Lorsque iD = 0, la diode se bloque, le transistor conduit seul, on retrouve alors la


séquence 1.
2.3. Observation des oscillogrammes
2.4. Valeur moyenne de la tension aux bornes de la charge
La valeur moyenne de la tension aux bornes de l’inductance doit être nulle. Cette tension à la
forme d’onde suivante.

Le calcul de la valeur moyenne de uL(t) implique d’introduire A+ l’aire de la partie positive et


A_ l’aire de la partie négative :

< uL( t ) > = A+¿− A ¿ ¿−¿


T

<uL(t)> = 0                =>      A+ = A-

Soit :                              E.αT = - (E - UCh).(T - αT)

                                      E.α = - E.(1 - α) + UCh.(1 - α)

                                      UCh.(1 - α) = E.α + E.(1 - α)

D’où l’expression de la valeur moyenne de la tension aux bornes de la charge:

E
U ch =
(1−α )

Comme α < 1, on retrouve que U ch > E : le hacheur est bien survolteur.

2.5. Ondulation du courant dans l'inductance

La tension aux bornes de l’inductance vérifie la relation suivante :                     


dis
uL = L
dt
Si l’on suppose le courant de forme triangulaire alors cette relation devient :       
Δi s
uL = L
Δt

Pendant le temps de fermeture, tf du transistor :     


I smax−I smin
uL = E = L.
tf
Donc l’ondulation du courant, ΔiS = ISmax - ISmin vérifie la relation suivante :
E
ΔiS = α ×
Lf
On remarque évidemment que plus l’inductance est grande, plus l’ondulation du courant est
faible.
2.6. Ondulation de tension aux bornes de la charge
La tension aux bornes de la charge est égale à la tension aux bornes du condensateur :    

uCh = uC

Pour le condensateur, on a les relations caractéristiques suivantes :

1 d uc
uC = . ∫ iC . dt ou : iC = C ×
C dt

La deuxième relation implique que, si uC est périodique, <iC> = 0

Or, par la loi des nœuds, on a :     iD = iC  + iCh               et         <iCh> = <iS>. (1 - α)

On en déduit que :                      <iCh> = <iD>

Pendant le temps de fermeture, tf du transistor :          iC = iCh

D’où l’expression de l’ondulation de tension dans la charge :

¿
ΔuCh = ΔuC = α .<i Ch> f .C ¿

On obtient évidemment que l’ondulation de la tension aux bornes de la charge est d’autant
plus faible que la capacité du condensateur est élevée.

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