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Droit PME En
Chefs e
d’entrepris
La responsabilité
des dirigeants
Connaître l’essentiel
Jean-Baptiste Rozès
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La responsabilité
des dirigeants
Connaître l’essentiel
Jean-Baptiste Rozès
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L’auteur
©AFNOR 2012
Couverture: création AFNOR Éditions – Crédit photo © 2012 Fotolia
ISBN 978-2-12-465348-5
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages
publiées dans le présent ouvrage, faite sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une
contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé
du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, les analyses et courtes citations
justiées par le caractère scientique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées (loi
du 1 erjuillet 1992, art.L122-4 et L122-5, et Code pénal, art.425).
AFNOR – 11, rue Francis de Pressensé, 93571 La Plaine Saint-Denis Cedex
Tél.: +33 (0) 141628000 – www.afnor.org
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Sommaire
Partie I
Les personnes concernées
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La responsabilité des dirigeants
Partie II
La responsabilité civile des dirigeants d’entreprise
Partie III
La responsabilité pénale des dirigeants d’entreprise
VI
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SommairePrésentation de NetPME
Partie IV
Les moyens de protection contre les risques de responsabilité
des dirigeants d’entreprise
VII
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La responsabilité des dirigeants
VIII
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Présentation
de NetPME
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apporte aux entrepreneurs une aide concrète en matière juridique, sociale,
scale, commerciale et marketing.
Elle met à leur disposition, plus de 450 modèles de contrats, une gamme
exclusive d’outils de pilotage indispensables à la bonne gestion d’une
entreprise, ainsi que les conseils de ses avocats et experts-comptables
partenaires pour aider les créateurs et dirigeants d’entreprise à sécuriser
leurs affaires.
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d’AFNOR Éditions
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entrepreneurs, elle traitera l’ensemble des problèmes de droit auxquels sont
confrontés les dirigeants des petites et moyennes entreprises.
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La responsabilité des dirigeants
XII
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Introduction
Il ne faut pas croire que les dirigeants, même ceux qui de par leur qualité
d’associé ne sont tenus aux dettes sociales que dans la limite du montant
de leurs apports, sont protégés par leur entreprise de toute responsabilité.
Dans la vie des affaires, toute personne qui exerce un pouvoir de direction
dans une entreprise, depuis l’entreprise individuelle jusqu’aux sociétés multi-
nationales, s’expose à voir sa responsabilité personnelle engagée, non
seulement de son propre fait, mais également, s’agissant de sa responsabilité
pénale, du fait d’autres membres de l’entreprise.
Toute partie qui s’estime lésée est susceptible d’intenter une action à
l’encontre des dirigeants, qu’il s’agisse de l’entreprise elle-même, de leurs
associés, d’actionnaires, de salariés, de syndicats, mais aussi de tiers,
de fournisseurs, de l’administration des impôts, de la sécurité sociale, de
collectivités territoriales, d’associations…
Cet ouvrage n’a pas pour ambition de servir de consultation juridique, ni de
prétention d’exhaustivité dans le domaine très vaste de la responsabilité des
dirigeants d’entreprise.
Il a pour dessein d’apporter, au lecteur, un éclairage synthétique sur l’étendue
de la responsabilité personnelle des dirigeants d’entreprise, ainsi que sur les
règles de sa mise en œuvre.
Le lecteur pourra ainsi assumer des pouvoirs de direction en toute connais-
sance de cause, et le plus efcacement possible.
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Partie I
Les personnes concernées
Résumé
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Les dirigeants de droit
Les dirigeants de droit sont les personnes qui ont été régulièrement et
ofciellement investies des fonctions de direction. Leur qualité de dirigeant
résulte de la loi, des statuts et éventuellement de la publicité.
Ne sont, dès lors, pas dirigeants de droit, les personnes qui exercent une
fonction de direction technique ou administrative et qui sont liées à la
société par un contrat de subordination dans la mesure où elles restent des
exécutantes et n’assument pas une direction de fait.
Les formes individuelles d’entreprise présentent l’avantage de la clarté de
l’identication des dirigeants de droit.
Dans une société, l’identication des personnes responsables dépend de la
forme sociale choisie.
Précisons que les sociétés commerciales sont gérées, administrées, dirigées
et représentées par des organes de gestion et des représentants légaux,
désignés en pratique par les termes « dirigeants sociaux » ou encore « manda-
taires sociaux ».
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La responsabilité des dirigeants
À noter :
Ne sont pas dirigeants de droit les associés de la société en nom collectif, ainsi que
les associés commandités dans la commandite simple et les commandités de la
commandite par actions, ayant la qualité de commerçants.
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Les dirigeants de droit
Y Attention !
Les directeurs dits « techniques », nommés par le président du conseil d’administration,
et non par le conseil d’administration, ne sont pas des dirigeants de droit, mais de
simples salariés détenteurs d’attributions techniques parfois importantes, différentes
de celles de l’administration générale.
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La responsabilité des dirigeants
6
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2
Les dirigeants de fait
Le dirigeant de fait est celui qui exerce toutes les attributions qui sont
dévolues au dirigeant de droit, alors qu’il n’en a pas le pouvoir.
Il peut avoir un lien avec la société, rémunéré ou non (salarié, associé,
actionnaire…) ou être en relation avec elle (fournisseur, client), ou bien encore
être juste un proche du dirigeant de droit.
Il peut être aussi bien une personne physique qu’une personne morale.
La qualité de dirigeant de fait ne se présumant pas, il appartient à celui qui
en soutient l’existence d’en apporter la preuve1.
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La responsabilité des dirigeants
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Les dirigeants de fait
Exemples :
Les juges ont retenu la direction de fait dans des situations très diverses, lorsque :
> En dépit de sa qualité de salariée, quand il est avéré que la personne n’a été
soumise à aucun contrôle, soit que son supérieur hiérarchique n’a eu aucune prise
sur lui3 , soit qu’il a agi en dehors de tout lien hiérarchique4.
> Des personnes se trouvent en relation constante avec la société, notamment un
prestataire de services 5.
> La société franchiseuse intervient dans la gestion du franchisé au-delà de son
droit de contrôle 6 .
Au contraire, les juges estiment que la situation de fait ne peut pas être retenue quand
il existe, non pas un faisceau d’indices, mais seulement un de ces indices. Il en est
ainsi de l’associé qui :
> Exerce un simple contrôle en vertu de la loi et des statuts7.
> Détient, en sa qualité d’associé majoritaire, la quasi-totalité du capital8 ou une
société mère, s’en tenant à un contrôle naturel du groupe.
> Est titulaire de la signature des comptes bancaires, faute de démontrer l’existence
d’autres éléments positifs de gestion et de direction 9.
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La responsabilité des dirigeants
Ils peuvent, en outre, être tenus de contribuer au passif social, être soumis
à la procédure de redressement ou de liquidation judiciaires en cas de
cessation des paiements de la société.
Ils encourent, également, la faillite personnelle et les sanctions voisines,
ainsi que les peines attachées aux banqueroutes.
En revanche, ils échappent aux règles particulières concernant la mise en
cause de la responsabilité civile des gérants de SARL ou des dirigeants de
sociétés anonymes.
Par conséquent, leur responsabilité civile sera engagée en cas de faute
conformément au droit commun, en application des articles 1382 et 1383
du Code civil.
Y Attention !
À tous ceux qui seraient tentés d’accepter, même par simple altruisme, la demande
d’un proche de se porter dirigeant de droit d’une société qu’ils n’ont pas l’intention de
diriger, il sera rappelé que la responsabilité du dirigeant de fait n’exonère en rien celle
du dirigeant de droit.
Les juges vont, ainsi, également engager la responsabilité du dirigeant de droit puisque
ce dernier n’a pas su conserver ses pouvoirs. La direction « de paille » n’est, en efffet,
pas considérée par les tribunaux comme une circonstance atténuante. Tout au plus
les juges pourront-ils iniger, parfois, au dirigeant de droit, une peine moins sévère
qu’au dirigeant de fait, principalement s’ils estiment que le dirigeant de droit pensait
véritablement que le dirigeant de fait exerçait les fonctions de direction en respectant
strictement la légalité.
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Les délégataires
de pouvoirs
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La responsabilité des dirigeants
Y Attention !
Lorsque la validité de la délégation de pouvoirs n’est pas contestable, le délégataire
peut s’exonérer de toute responsabilité pénale, en prouvant que les faits reprochés ne
relèvent pas du domaine de la délégation ou qu’il n’a commis aucune faute personnelle
susceptible d’engager sa responsabilité pénale au sens de l’article L. 4741-4 du Code
du travail.
Exemples :
> Un directeur des ressources humaines investi d’une délégation de pouvoirs pour
assurer la présidence du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail
(CHSCT) de la zone bureaux et celle du comité de coordination des différents
CHSCT de l’entreprise ne peut pas être tenu responsable pour n’avoir pas consulté
les comités des autres zones de l’entreprise12.
> Un délégataire peut être exonéré de sa responsabilité s’il prouve qu’il n’a pu, ni
prévu, ni empêché un comportement dangereux de la part de l’un de ses ouvriers
pourtant expérimenté13.
À noter :
Le chef d’entreprise doit s’assurer d’établir des délégations de pouvoir valables
(cf. chapitre 15).
12
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4
L’administrateur judiciaire
Y Attention !
- L’administrateur judiciaire ne peut pas valablement déléguer ses pouvoirs au chef
d’entreprise dessaisi15.
- Le chef d’entreprise dessaisi engage toujours sa responsabilité pénale si ce dernier
effectue, sans l’accord de l’administrateur, des actes étrangers aux pouvoirs qui lui
sont conférés par la loi16 .
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Les anciens dirigeants
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La responsabilité des dirigeants
Exemple :
Une démission « en catastrophe » d’un dirigeant d’une société en état de cessation de
paiement est inopérante pour éluder sa responsabilité personnelle18.
Enn, soulignons le fait que l’ancien dirigeant peut être qualié de dirigeant
de fait s’il persiste à diriger effectivement l’entreprise.
Y Attention !
Les établissements de crédit imposent souvent, aux dirigeants, de se porter caution
des prêts accordés à la société. Or, la cessation des fonctions du dirigeant ne met pas
n au cautionnement contracté à durée indéterminée dès lors que le dirigeant n’a pas
expressément manifesté son intention de suspendre sa garantie à la date où cesserait
son mandat social19. Il est alors conseillé aux dirigeants, qui se portent caution en leur
nom personnel, de veiller, dans la mesure du possible, à faire de l’exercice de leurs
fonctions une condition de leur engagement.
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Les anciens dirigeants
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Partie II
La responsabilité civile
des dirigeants d’entreprise
Résumé
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Les éléments constitutifs
de la responsabilité civile
6.1 La faute
6.1.1 Les comportements fautifs
Seule une faute personnelle, ou plus rarement une faute collective, engage
la responsabilité civile du dirigeant.
Ainsi, les fautes commises par le personnel travaillant sous les ordres du
dirigeant n’engagent pas ce dernier, mais uniquement la société en sa
qualité de commettant (article 1384 al. 5 du Code civil).
► En matière de respect des dispositions légales ou statutaires, le dirigeant
est débiteur d’une obligation de résultat. La seule violation de ces dispo-
sitions fait présumer sa faute.
► En matière de gestion de l’entreprise, le dirigeant contracte une obligation
de moyens par laquelle il s’engage à tout mettre en œuvre pour parvenir
au résultat escompté, mais sans le garantir. Les seuls mauvais résultats
ne font pas présumer la faute de gestion.
► Le manquement au devoir de loyauté du dirigeant à l’égard des associés
est également sanctionné par les tribunaux.
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La responsabilité des dirigeants
Remarque :
La faute n’e st pas toujours constituée par une action positive. Elle peut aussi résulter
d’un manquement ou d’une omission.
Il a ainsi été jugé qu’un dirigeant avait « fait preuve de légèreté fautive en restant sans
agir (…) », alors qu’une assignation avait été délivrée, et avait de fait occasionné, pour
la société, un préjudice consistant en une perte de chance24 .
L’expertise de gestion
L’expertise de gestion a pour but d’apporter des informations nouvelles et
nécessaires. Elle peut être demandée par :
► « Un ou plusieurs associés » de SARL « représentants au moins le
dixième du capital social » (article L. 223-37 du Code de commerce).
► « Un ou plusieurs actionnaires représentant au moins 5 % du capital social »
dans les sociétés par actions (articles du Code de commerce : L. 225-231
pour les SA, L. 226-1, al. 2 pour les SCA et L. 227-1, al. 3 pour les SAS).
► Le ministère public.
► Les comités d’entreprise.
► L’Autorité des marchés nanciers pour les sociétés faisant appel public
à l’épargne.
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Les éléments constitutifs de la responsabilité civile
Seuls les actionnaires de sociétés par actions doivent avoir interrogé les
dirigeants, préalablement à toute demande d’expertise de gestion.
L’expertise de gestion ne porte que sur des opérations de gestion déter-
minées. Ainsi, une expertise de gestion qui ne tend qu’à un contrôle expertal
sur l’ensemble de la gestion de la société n’est pas valable.
Le juge a le pouvoir d’apprécier le sérieux de la demande d’expertise qui lui
est présentée.
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La responsabilité des dirigeants
À noter :
La bonne foi ou l’inexpérience du dirigeant n’exonère pas la responsabilité civile de
ce dernier. Toutefois, les juges apprécieront l’existence d’une faute avec d’autant plus
de sévérité que le dirigeant est un professionnel averti. Par ailleurs, en adéquation
avec l’article 1992, al. 2 du Code civil, la responsabilité du dirigeant du fait de sa faute
personnelle sera appliquée moins rigoureusement au dirigeant sans rémunération
qu’à celui qui en perçoit une.
La faute collective
La partie qui fait grief d’une faute commune à un collège de dirigeants,
doit établir la participation de chacun d’eux à la faute alléguée. Toutefois,
l’existence d’une faute solidaire peut la dispenser d’une recherche de la
contribution de chacun à la réalisation du dommage.
Dans des sociétés de grande envergure ou dans des groupes de sociétés,
attribuer la faute imputable à un dirigeant déterminé est souvent difcile,
voire parfois impossible.
Ce principe de la détermination de la part contributive de chacun dans la
réparation du dommage, qui est expressément posé par l’article L. 225-251,
al. 2 du Code de commerce pour les administrateurs et le directeur général
dans les SA de type classique, vaut pour les membres du directoire (article
L. 225-256, al. 1 du Code de commerce).
La répartition des responsabilités n’est pas opposable aux tiers.
L’article 1214 du Code civil stipule : « Le codébiteur d’une dette solidaire,
qui l’a payée en entier, ne peut répéter contre les autres que les parts et
portions de chacun d’eux ».
Dans la pratique, la mise en jeu de la responsabilité d’un organe collégial
varie en fonction de la structure sociétaire :
► Dans la société anonyme de type classique, la responsabilité des
administrateurs et du directeur général peut revêtir un aspect collectif,
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Les éléments constitutifs de la responsabilité civile
À noter :
La coaction suppose une part active prise par l’intéressé dans la conception ou dans
la réalisation de l’acte litigieux. La complicité du gérant, du fait de son silence, semble
dès lors exclue.
Toutefois, pour plus de sécurité, le gérant hostile à la réalisation d’un acte et informé à
temps du projet, a intérêt à manifester clairement, aux parties contractantes, sa position
contraire. L’article L. 221-4 al. 2 applicable aux sociétés en nom collectif (comme aux
SARL sur renvoi de l’article L. 223-18, al. 4) dispose à cet égard qu’« en cas de pluralité
de gérants, ceux-ci détiennent séparément les pouvoirs prévus à l’alinéa précédent,
sauf le droit pour chacun de s’opposer à toute opération avant qu’elle soit conclue ».
6.2 Le dommage
En application de l’article 1149 du Code civil, « les dommages et intérêts
dus au créancier sont, en général, de la perte qu’il a faite et du gain
dont il a été privé (...) ».
Le préjudice est ainsi le plus souvent matériel (perte pécuniaire, manque à
gagner, perte de chance…), mais il peut aussi être moral, comme le trouble
à l’image de la société.
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La responsabilité des dirigeants
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La responsabilité civile
envers la société
ou les associés
Comme le prévoit l’article 1850 du Code civil pour les sociétés civiles et
les articles du Code de commerce L. 222-23 pour les SARL et L. 225-
251 pour les administrateurs et le directeur général des SA, les fautes
susceptibles d’engager la responsabilité des dirigeants de toutes les
sociétés sont « soit des infractions aux dispositions législatives ou
réglementaires applicables (à la société concernée), soit des violations
des statuts, soit des fautes commises dans leur gestion ».
Le manquement au devoir de loyauté du dirigeant, à l’égard des associés,
est également sanctionné par les tribunaux.
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La responsabilité des dirigeants
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La responsabilité civile envers la société ou les associés
Exemple :
Si l’inobservation du droit à l’information d’un associé de société civile n’est pas
pénalement sanctionnée, le gérant qui n’exécute pas ses obligations n’e st toutefois
pas à l’abri de toute sanction, puisqu’il engage sa responsabilité civile sur le fondement
de l’article 1382 du Code civil27.
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La responsabilité des dirigeants
Exemple :
La violation des statuts est parfois très proche de la faute de gestion. Ainsi, un
cogérant de SARL a valablement engagé la société en souscrivant seul un contrat
de crédit-bail, sans solliciter, contrairement aux stipulations des statuts, ni l’accord
de l’autre cogérant, ni l’approbation de l’assemblée des associés, inopposables au
crédit-bailleur.
Du fait de la violation fautive des statuts, le cogérant signataire a été condamné à
garantir la société, du paiement des sommes dont elle était redevable à l’égard du
crédit-bailleur 28.
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La responsabilité civile envers la société ou les associés
Exemple :
La faute de gestion a été reprochée au président du conseil d’administration :
> qui s’est fait rembourser des frais ctifs ;
> qui s’est fait attribuer, même régulièrement du point de vue formel, des rémuné-
rations injustiées ;
> qui se fait cautionner, par la société, une dette qui lui est personnelle.
► Les imprudences ou imprévoyances dans la gestion du patrimoine
social.
Exemple :
La faute de gestion a été reprochée :
> Au PDG d’une société qui « a eu tort » de signer des chèques en blanc à un
comptable indélicat, lequel en a proté pour détourner des fonds au préjudice de la
société ; la négligence du dirigeant ayant concouru à la réalisation du dommage 29.
> Au gérant dont les négligences ont entraîné la condamnation de la société à des
dommages et intérêts pour concurrence déloyale 30.
> Aux gérants fondateurs, du fait de leur imprudence fautive révélée par l’insufsance
du capital d’une SARL pourtant conforme au montant minimum légal 31.
31
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La responsabilité des dirigeants
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La responsabilité civile envers la société ou les associés
Cette fonction de contrôle relève ainsi du seul conseil de surveillance. « Les membres
du conseil de surveillance sont responsables des fautes personnelles commises dans
l’exécution de leur mandat. Ils n’encourent aucune responsabilité, en raison des actes
de la gestion et de leur résultat. Ils peuvent être déclarés civilement responsables des
délits commis par les membres du directoire, si, en ayant eu connaissance, ils ne les
ont pas révélés à l’assemblée générale. » (article L. 225-257 du Code de commerce).
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La responsabilité civile
du dirigeant
envers les tiers
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La responsabilité des dirigeants
À noter :
La chambre criminelle de la Cour de cassation, tout en aboutissant au même résultat
que la chambre commerciale, ne conditionne pas la responsabilité du dirigeant à la
démonstration d’une « faute séparable des fonctions » : le défaut de souscription
de l’assurance-construction obligatoire engage la responsabilité civile du dirigeant
envers les tiers, « ce délit eût-il été commis dans le cadre de ses fonctions de dirigeant
social38 ».
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La responsabilité civile du dirigeant envers les tiers
Exemples :
Constitue une faute séparable de ses fonctions engageant sa responsabilité person-
nelle à l’égard des tiers :
> Le fait pour le dirigeant d’avoir participé de façon active et personnelle aux actes de
contrefaçon et de concurrence déloyale dont il a revendiqué la qualité d’initiateur 42.
> Le fait pour le dirigeant d’avoir acquis, pour un prix sous-évalué, un véhicule
appartenant à la société 43.
> Le fait pour un gérant de SARL d’avoir souscrit un contrat d’assurance relatif à un
véhicule de société, sous son seul nom propre, sans faire référence à son mandat
de gérant, puis de s’être délibérément abstenu de payer les primes d’assurance
et avoir permis à un salarié de conduire le véhicule sans l’informer du défaut
d’assurance consécutif à l’absence de paiement des primes 44.
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La responsabilité des dirigeants
Y Attention !
L’absence de personnalité morale d’une société en participation rend le gérant
responsable des fautes commises dans sa gestion, sans qu’il y ait application de la
limitation de responsabilité par la faute détachable de ses fonctions de gérant48 .
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La responsabilité civile du dirigeant envers les tiers
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La responsabilité des dirigeants
À noter :
- La garantie à première demande a tendance à se développer. Le garant contracte
un engagement autonome et s’interdit de se prévaloir des exceptions tirées du
contrat de base, alors que l’efficacité du cautionnement, sûreté accessoire, dépend
de celle de l’obligation principale.
- Lorsqu’un dirigeant souscrit, pour le compte de la société, un billet à ordre qui
comporte une mention d’aval signée par lui, il s’engage à titre personnel, dès lors
que la même personne ne peut être, à la fois, souscripteur et donneur d’aval.
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La mise en œuvre de l’action
en responsabilité civile
à l’encontre des dirigeants
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La responsabilité des dirigeants
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La mise en œuvre de l’action en responsabilité civile à l’encontre des dirigeants
À noter :
Aucune disposition des statuts, ni aucune décision des assemblées générales ne peut,
ni enlever, ni restreindre le droit des actionnaires de rechercher individuellement ou
collectivement la responsabilité des dirigeants des sociétés au capital desquelles ils
ont participé, et ce, alors même que les assemblées auraient donné à ces dirigeants,
quitus de leur gestion.
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La responsabilité des dirigeants
À noter :
Fréquemment, les actionnaires se constituent partie civile an d’obtenir, devant la
juridiction pénale, des dommages-intérêts en réparation du préjudice propre que
l’infraction des dirigeants sociaux a pu leur causer. Or, la Cour de cassation, opérant
un revirement de jurisprudence, a jugé qu’un associé ne peut pas demander, devant
le juge pénal, l’octroi d’une indemnité destinée à réparer la perte de valeur de ses
droits sociaux résultant d’un abus de biens sociaux, son préjudice n’étant pas distinct
de celui de la société55. En revanche, il a été jugé que le délit de présentation ou de
publication de comptes ne donnant pas une image dèle de la situation de la société
peut causer un préjudice direct aux associés ou aux porteurs de titres de la société.
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La mise en œuvre de l’action en responsabilité civile à l’encontre des dirigeants
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La responsabilité des dirigeants
Les juridictions pénales sont ainsi notamment compétentes pour statuer sur
une action sociale exercée « ut singuli » à l’occasion de poursuites pénales
du chef d’abus de biens sociaux61 .
9.4 La prescription
L’action en responsabilité civile contre les dirigeants sociaux des SARL et
des sociétés par actions se prescrit par trois ans, à compter du fait domma-
geable ou, si celui-ci a été dissimulé, de sa révélation (articles L. 223-23 et
L. 225-254 du Code de commerce).
Cette prescription abrégée s’applique aux actions sociales (exercées par la
société ou, à défaut par les associés) et aux actions individuelles (intentées
par les associés ou par les tiers) à raison des fautes de gestion commises
par les dirigeants62 .
Selon les cas, le délai de prescription commence à courir :
► À dater de l’immatriculation de la société au registre du commerce et des
sociétés (RCS) ou de l’inscription modicative lorsque la responsabilité
est encourue pour une infraction énoncée par l’article L. 210-8 du Code
de commerce.
► À partir du jour où la décision d’annulation est passée en force de
chose jugée ou du jour où la nullité est couverte lorsqu’il s’agit d’une
responsabilité découlant de la violation des règles constitutives (article
L. 235-13 du Code de commerce).
► À compter du fait dommageable ou, s’il a été dissimulé, dans le cas
d’une responsabilité encourue pendant la vie sociale (articles du Code
de commerce L. 223-23 du pour les SARL, L. 225-254 et L. 225-257
pour les SA, L. 226-1, al. 2 pour les sociétés en commandite par actions,
L. 227-8 pour les SAS) ou à l’occasion de la liquidation (article L. 237-12
du Code de commerce).
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Les régimes spéciques
de responsabilité pécuniaire
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La responsabilité des dirigeants
Toutefois, une limite importante à cette protection a été apportée par l’ordon-
nance n° 2010-1512 du 9 décembre 2010, qui a étendu à l’EIRL les règles
relatives à l’action en responsabilité pour insufsance d’actif (cf. § 10.2).
Pour les sociétés, les associés engagent leur responsabilité civile, indépen-
damment de leur qualité éventuelle de dirigeants sociaux.
Y Attention
Dans la société en nom collectif en revanche, les dirigeants associés sont tous
commerçants et sont indéniment et solidairement tenus de tous les engagements
de la société.
10.2 La responsabilité
pour insusance d’actif
En cas de liquidation judiciaire, les dirigeants sociaux peuvent être condamnés
à supporter, tout ou partie du passif de la société, s’il est démontré qu’ils ont
commis une faute de gestion à l’origine d’une insufsance d’actif.
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Les régimes spéciques de responsabilité pécuniaire
Elle est ainsi prévue par l’article L. 651-2 al. 1 du Code de commerce :
« Lorsque la liquidation judiciaire d’une personne morale fait apparaître
une insufsance d’actif, le tribunal peut, en cas de faute de gestion
ayant contribué à cette insufsance d’actif, décider que le montant de
cette insufsance d’actif sera supporté, en tout ou en partie, par tous les
dirigeants de droit ou de fait, ou par certains d’entre eux, ayant contribué
à la faute de gestion. En cas de pluralité de dirigeants, le tribunal peut,
par décision motivée, les déclarer solidairement responsables (…) ».
L’article L. 651-2 al. 3 du Code de commerce précise que cette action se pres-
crit par trois ans à compter du jugement qui prononce la liquidation judiciaire.
Le tribunal compétent pour connaître une action en comblement de passif
est celui qui a prononcé la liquidation judiciaire de la personne morale (article
R. 651-1 du Code de commerce).
La notion de faute de gestion est la même que celle qui peut donner lieu
à une action de la société ou des associés, en l’absence de liquidation
judiciaire, sur le fondement des articles 1382 et 1383 du Code civil (cf. § 7.3).
Le juge ne peut déduire, de la seule importance du passif constaté, la réalité
des fautes de gestion du dirigeant. Il doit les caractériser.
L’administrateur a commis une faute de gestion en s’abstenant d’exiger du
dirigeant qu’il effectue la déclaration de cessation des paiements de l’entreprise 63.
Le lien de causalité entre la faute du dirigeant et l’insufsance d’actif est
entendu par la loi d’une façon large puisqu’il suft que la faute de gestion ait
« contribué » à l’insufsance d’actif. Toutefois, la responsabilité d’un dirigeant
a été écartée, en dépit de faute de gestion consistant en la tenue d’une
comptabilité incomplète, compte tenu du fait que les difcultés nancières
de la société provenaient de facteurs extérieurs, en l’espèce les importations
massives de produits textiles en provenance de Chine 64.
Y Attention !
Rappelons ici que l’ordonnance n° 2010-1512 du 9 décembre 2010 a étendu, à la
situation de l’entrepreneur individuel à responsabilité limitée (EIRL), les règles relatives
à l’action en responsabilité pour insufsance d’actif. Le tribunal peut désormais
« condamner cet entrepreneur à payer tout ou partie de l’insufsance d’actif. La
somme mise à sa charge s’impute sur son patrimoine non affecté » (article L. 651-2,
al. 2 du Code de commerce).
49
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La responsabilité des dirigeants
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Les régimes spéciques de responsabilité pécuniaire
Y Attention !
La Cour de cassation a jugé que l’appréciation de la délégation de pouvoirs à un tiers
effectuée par un dirigeant pour l’application éventuelle de l’article L. 267 du Livre des
procédures scales était indépendante du juge pénal saisi du chef de fraude scale
et a, par ailleurs, souligné le fait qu’une simple délégation de signature des pièces
comptables et des déclarations scales n’exonérait pas le dirigeant de son devoir de
contrôle71.
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Partie III
La responsabilité pénale
des dirigeants d’entreprise
Résumé
Même s’il ne saurait y avoir d’infraction sans texte en vigueur (article 111-3
du Code pénal), le nombre d’infractions susceptibles d’engager la respon-
sabilité pénale des dirigeants d’entreprise est tel qu’il n’est pas question
ici de dresser une liste exhaustive des textes en vigueur, lesquels sont
disséminés dans les différents codes (Code pénal, Code de commerce,
Code du travail, Code de la consommation, Code général des impôts,
Code de l’urbanisme, Code de l’environnement, Code monétaire et
nancier, Code des marchés publics, Code de la sécurité sociale…).
En revanche, les dirigeants doivent connaître les principes généraux
qui régissent leur responsabilité pénale et les principales infractions qui
les concernent. Ils doivent savoir comment l’action publique est initiée et
les arcanes de la procédure pénale inquisitoire qui peuvent les amener,
notamment, en garde à vue et/ou à être mis en examen. Seule une
connaissance de ces règles essentielles permet une attitude adéquate.
N’oublions pas que les dirigeants d’entreprise déclarés coupables d’une
infraction pénale seront naturellement susceptibles d’être condamnés
à indemniser la partie civile si cette dernière démontre l’existence d’un
préjudice en lien direct avec l’infraction concernée.
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11
Les principes généraux
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La responsabilité des dirigeants
Exemple :
La responsabilité pénale du dirigeant ne peut être retenue en cas de délit d’entrave
aux institutions représentatives du personnel, lorsque le dirigeant n’a absolument pas
participé aux agissements reprochés à un préposé.
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Les principes généraux
En fait, le dirigeant est présumé avoir commis une faute de négligence dans
son devoir de contrôle, du seul fait que l’infraction du préposé est matériel-
lement établie.
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La responsabilité des dirigeants
Exemple :
S’est rendu coupable de complicité d’abus de biens sociaux un administrateur de
société anonyme qui a organisé et fait fonctionner une caisse noire servant à payer
des rémunérations occultes74 .
Exemple :
Un dirigeant peut ainsi être puni pour avoir accepté de recevoir sur son compte bancaire
ou son compte-courant d’associé des fonds provenant d’un crime ou d’un délit.
De même, en application de l’article 321-1, al. 2 du Code pénal, « Constitue
également un recel le fait, en connaissance de cause, de bénécier,
par tout moyen, du produit d’un crime ou d’un délit ».
Il s’agit du « recel-prot » ; le prot réalisé pouvant être direct ou indirect.
Exemple :
Est punissable l’appropriation des actions d’une société dont la valeur s’est trouvée
améliorée grâce à un abus de biens commis au détriment d’une autre société75 .
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Les principes généraux
Exemple :
Peuvent se cumuler les qualications de banqueroute par tenue irrégulière de
comptabilité et d’omission d’écriture en comptabilité du Code général des impôts76 ou
encore les qualications d’abus de biens sociaux et usage de faux77.
Par dérogation à cette règle de non-cumul des peines, les peines d’amende pour des
contraventions se cumulent entre elles et avec celles encourues ou prononcées pour
les crimes ou délits en concours (article 132-7 du Code pénal).
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La responsabilité des dirigeants
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Les principes généraux
Y Attention !
Le dirigeant est tenu lui-même du paiement de l’amende à laquelle il a été condamné
(article 121-1 du Code pénal). Ainsi, le fait pour un dirigeant de faire payer une amende
pénale par son entreprise est qualiable d’abus de biens sociaux.
Toutefois, l’article L. 4741-2 du Code du travail relatif aux règles d’hygiène et de sécurité
déroge au principe de personnalité des peines lorsque l’auteur de l’infraction est un
salarié délégataire du dirigeant.
« Lorsqu’une des infractions énumérées à l’article L. 4741-1, qui a provoqué la mort
ou des blessures dans les conditions dénies aux articles 221-6, 222-19 et 222-20 du
Code pénal ou, involontairement, des blessures, coups ou maladies n’entraînant pas
une incapacité totale de travail personnelle supérieure à trois mois, a été commise
par un délégataire, la juridiction peut, compte tenu des circonstances de fait et des
conditions de travail de l’intéressé, décider que le paiement des amendes prononcées
sera mis, en totalité ou en partie, à la charge de l’employeur si celui-ci a été cité à
l’audience. »
À l’inverse, l’employeur peut être déclaré redevable d’une amende pour une contra-
vention commise par l’un de ses salariés.
Ainsi, lorsque le certicat d’immatriculation d’un véhicule est établi au nom d’une
personne morale, c’est à son représentant légal qu’il appartient de payer l’amende
(articles L. 121-2 et L. 121-3 du Code de la route).
Le recel
Le recel est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 € d’amende
(article 321-1, al. 3 du Code pénal).
Le recel est puni de dix ans d’emprisonnement et de 750 000 € d’amende
lorsqu’il est commis de façon habituelle ou en utilisant les facilités que
61
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La responsabilité des dirigeants
La récidive
En application de l’article 132-10 du Code pénal, si, dans les cinq ans après
la commission d’un délit, une personne physique commet le même délit ou
un délit assimilé, l’état de récidive est constitué. Dans ce cas, le maximum
des peines d’emprisonnement et d’amende encourues est doublé.
La liste des délits assimilés gure aux articles 132-16 à 132-16-5 du Code
pénal. À titre d’exemple, l’article 132-16 assimile le vol à l’extorsion, l’escro-
querie et à l’abus de conance.
Par ailleurs, la loi n° 2007-1198 du 10 août 2007, renforçant la lutte contre
la récidive des majeurs et des mineurs, a prévu un mécanisme de peine
minimale applicable aux infractions commises en état de récidive, appelé
couramment « peine plancher ».
Pour les délits, les peines plancher, selon l’article 132-19-1 du Code
pénal, sont de :
« 1° Un an, pour un délit punissable de trois ans d’emprisonnement.
2° Deux ans, pour un délit punissable de cinq ans d’emprisonnement.
3° Trois ans, pour un délit punissable de sept ans d’emprisonnement.
4° Quatre ans, pour un délit punissable de dix ans d’emprisonnement. »
Par une décision spécialement motivée, les juges peuvent tout de même
prévoir des peines inférieures à ces seuils ou une peine autre que l’empri-
sonnement en considération des circonstances de l’infraction, de la person-
nalité de son auteur ou des garanties d’insertion ou de réinsertion présentées
par celui-ci (article 132-19-1, al. 2).
En matière de contraventions, seules les contraventions de 5 e classe peuvent
donner lieu à récidive, à condition notamment que le règlement réprimant
l’infraction l’ait expressément prévu.
À noter :
Non-déductibilité scale des amendes
Selon une jurisprudence constante, en raison de leur caractère de peines personnelles,
les sanctions pénales des dirigeants ne sont déductibles, ni de leur rémunération, ni
des résultats de la société.
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Les principes généraux
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La responsabilité des dirigeants
Y Attention !
L’article 65 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse prévoit un délai de
prescription, très bref, trois mois révolus, pour les infractions de presse « à compter
du jour où (les faits) auront été commis ou du jour du dernier acte d’instruction ou de
poursuite s’il en a été fait. »
À noter :
Ce n’est pas parce que la victime retire sa plainte que l’action publique s’éteint. L’action
publique appartient, en effet, à la société représentée par le ministère public. Toutefois,
pour certaines infractions spéciques, comme les délits de presse, l’action publique
ne peut être exercée que sur plainte de la victime. Pour ces infractions spéciques,
le retrait de la plainte impose alors à la juridiction saisie de déclarer l’action publique
éteinte.
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12
Les infractions pénales
12.1.1 L’escroquerie
Le délit d’escroquerie est prévu à l’article 313-1 du Code pénal :
« L’escroquerie est le fait, soit par l’usage d’un faux nom ou d’une
fausse qualité, soit par l’abus d’une qualité vraie, soit par l’emploi
de manœuvres frauduleuses, de tromper une personne physique ou
morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice d’un
tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir
un service ou à consentir un acte opérant obligation ou décharge.
L’escroquerie est punie de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 €
d’amende. »
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La responsabilité des dirigeants
À noter :
L’expert-comptable qui, en toute connaissance de cause masque les détournements
de fonds sociaux et établi des procès-verbaux d’assemblées générales autorisant
certaines des opérations reprochées, se rend coupable de complicité d’abus de conance.
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Les infractions pénales
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La responsabilité des dirigeants
Exemples :
Les juges ont déclaré coupable d’abus de biens sociaux :
> Le fait, pour un président, d’avoir fait payer, par la société, les amendes auxquelles
il a été condamné pour infractions aux dispositions du Code de la route sur les
conditions de mise en circulation et l’équipement des véhicules de la société85.
> Le nancement par une société, au moyen de prélèvements sur sa trésorerie, de
l’achat de ses propres parts sociales par une autre société86 .
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Les infractions pénales
À noter :
Se rend complice de l’abus de biens sociaux la personne coupable d’actes positifs
qui, au moment de l’opération délictuelle, a connaissance que celle-ci est contraire à
l’intérêt social.
Tel est le cas d’un administrateur provisoire qui a été déclaré complice, en raison des
instructions qu’il avait données au dirigeant, lequel avait perçu un salaire abusif, sans
contrepartie effective87 .
La veuve d’un dirigeant a, quant à elle, été déclarée coupable de recel d’abus de
biens sociaux pour avoir conservé des actions d’une société bénéciaire d’un abus de
biens sociaux, commis par son époux décédé, au détriment d’une autre société que
ce dernier dirigeait88 .
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La responsabilité des dirigeants
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Les infractions pénales
Est recevable à se constituer partie civile, le créancier d’une société dont les
comptes falsiés avaient justié le maintien des relations contractuelles 92.
À noter :
Les règles applicables à cette infraction sont identiques à celles présentées pour l’abus
de biens sociaux, ces deux catégories de délits étant punies de la même manière.
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La responsabilité des dirigeants
N’oublions pas non plus qu’en cette matière de droit social, les délégations
de pouvoirs sont courantes.
La responsabilité pénale du dirigeant d’entreprise peut être engagée princi-
palement sur le fondement du Code pénal et du Code du travail.
À noter :
Les harcèlements moral et sexuel sont prévus, à la fois, par le Code du travail, aux
articles L. 1152-1 (moral) et L. 1153-1 (sexuel) et par le Code pénal aux articles 222-
33-2 (moral) et 222-33 (sexuel). Le Code pénal réprime ces harcèlements d’un an
d’emprisonnement et d’une amende de 15 000 €.
Exemple :
Le délit de mise en danger n’est constitué que si le dirigeant a connaissance que
le risque lié au manquement relevé a été la cause directe et immédiate du risque
auquel il a été exposé. Tel n’a pas été le cas du directeur d’usine qui n’a pas tenu
compte d’une lettre de mise en garde adressée par l’inspection du travail du fait de
violations réglementaires, parce qu’il n’a pas été démontré « un lien immédiat » entre
ces violations et « le risque auquel avaient été exposés les salariés95 ».
72
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Les infractions pénales
À noter :
Les poursuites pour infraction aux dispositions de l’article L. 8251-1 du Code du travail
interdisant l’emploi d’un étranger en situation irrégulière sont le plus souvent dirigées
à l’encontre du chef d’entreprise, auquel il incombe de s’assurer de la régularité de
l’embauche de son personnel. Toutefois, l’élément intentionnel de l’infraction d’emploi
d’un étranger en France doit être établi.
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La responsabilité des dirigeants
À noter :
Un dirigeant peut également être poursuivi pour diverses infractions à la législation sur
les cotisations sociales, dont l’infraction de non-paiement des cotisations à l’échéance
(articles R. 244-4 à R. 244-6 du Code de la sécurité sociale).
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Les infractions pénales
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La responsabilité des dirigeants
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Les infractions pénales
Y Attention !
Outre les peines principales (amendes et emprisonnement), accessoires et complé-
mentaires encourues en cas de fraude scale, le tribunal peut également condamner
le dirigeant au paiement solidaire de l’impôt fraudé.
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Une procédure pénale
inquisitoire
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La responsabilité des dirigeants
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Une procédure pénale inquisitoire
À noter :
Dans les SA et les SAS, la nomination d’un commissaire aux comptes est toujours
obligatoire. Dans les SARL, cette désignation est exigée lorsqu’à la clôture de l’exercice
social, deux des trois chiffres suivants sont dépassés : 50 salariés permanents,
310 000 € HT de chiffre d’affaires, 1 550 000 € au total du bilan.
Peut être sanctionné d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 30 000 €,
tout dirigeant d’une société tenue d’avoir un commissaire aux comptes qui ne provoque
pas sa désignation ou omet de le convoquer à une assemblée (article L. 820-4-1° du
Code de commerce).
Faire obstacle aux vérications du commissaire aux comptes peut conduire à un
emprisonnement de cinq ans et à une amende de 75 000 € ; la sanction peut ici être
prononcée à l’encontre d’un dirigeant ou d’un salarié (article L. 820-4-2° du Code de
commerce).
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La responsabilité des dirigeants
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Une procédure pénale inquisitoire
L’enquête de agrance
Dénie par les articles 53 et suivants du Code de procédure pénale, l’enquête
de agrance est l’enquête mise en œuvre dans les cas de agrance. Elle se
caractérise par l’urgence de la situation, et se restreint, en plus des crimes,
aux délits punis d’une peine d’emprisonnement.
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La responsabilité des dirigeants
L’enquête préliminaire
Dénie aux articles 75 et suivants du Code de procédure pénale, l’enquête
préliminaire peut être mise en œuvre à l’égard des contraventions et des
délits, à l’initiative des forces de police s’il y a eu dépôt de plainte, dénonciation
ou relevé d’infraction ou sur instruction du procureur de la République. Si
l’initiative vient de la police, l’ofcier de police judiciaire dirigeant l’enquête
doit informer le procureur de la République dès que des indices apparaissent
à l’encontre d’une personne.
• La convocation
Les personnes convoquées par un ofcier de police judiciaire (OPJ) pour les
nécessités de l’enquête sont tenues de comparaître. Si elles ne satisfont pas
à cette obligation, avis en est donné au procureur de la République qui peut
les y contraindre par la force publique. Elles n’ont, toutefois, pas l’obligation
de déposer devant l’OPJ, mais seulement devant le juge d’instruction ou la
juridiction de jugement.
Les personnes à l’encontre desquelles il n’existe aucune raison plausible de
soupçonner qu’elles ont commis ou tenté de commettre une infraction ne
peuvent être retenues que le temps strictement nécessaire à leur audition,
sans que cette durée ne puisse excéder quatre heures (article 62, al. 1 du
Code de procédure pénale).
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Une procédure pénale inquisitoire
• La garde à vue
Ainsi, en application des articles 62, al. 2 (agrance) et 77 (enquête
préliminaire) du Code de procédure pénale, la garde à vue est une
mesure privative de liberté en vertu de laquelle est retenue, dans des
locaux de police ou de la gendarmerie, sous le contrôle du procureur
de la République et pour une courte durée, la personne pour laquelle
« il apparaît, au cours de (son) audition (…), qu’il existe des raisons
plausibles de soupçonner qu’elle a commis ou tenté de commettre un
crime ou un délit puni d’un an d’emprisonnement ».
Les conditions de placement en garde à vue sont les mêmes pour l’enquête
de agrance et l’enquête préliminaire.
85
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La responsabilité des dirigeants
Pendant cette rétention supplémentaire, qui dure au plus vingt heures, il est
impossible de faire une déclaration ou de mener un interrogatoire.
86
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Une procédure pénale inquisitoire
Un conseil :
Il est conseillé, au dirigeant, d’avoir sur lui les numéros de téléphone portable de
son avocat, du proche et de son employeur an qu’il puisse les appeler en cas de
placement en garde à vue.
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La responsabilité des dirigeants
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Une procédure pénale inquisitoire
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La responsabilité des dirigeants
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Une procédure pénale inquisitoire
• Le témoin assisté
Une personne visée par un réquisitoire (introductif ou supplétif) et qui n’est
pas mise en examen ne peut être entendue que comme témoin assisté
(article 113-1 du Code de procédure pénale).
En revanche, l’acquisition du statut de témoin assisté n’est qu’une faculté
pour « toute personne nommément visée par une plainte ou mise en cause
par la victime » (article 113-2, al. 1 du Code de procédure pénale) ou pour
« toute personne mise en cause par un témoin ou contre laquelle il existe
des indices rendant vraisemblable qu’elle ait pu participer, comme auteur
ou complice, à la commission des infractions dont le juge d’instruction est
saisi » (article 113-2, al. 2 du Code de procédure pénale).
Par ailleurs lorsque la chambre de l’instruction annule une mise en examen
pour violation des dispositions de l’article 80-1, la personne est considérée
comme témoin assisté (article 174-1 du Code de procédure pénale).
Le témoin assisté a droit à l’assistance d’un avocat, lequel a accès au dossier
et doit être informé des auditions dans les mêmes conditions que le mis en
examen (article 113-3 du Code de procédure pénale).
Il peut être assisté par son avocat lors de son audition (article 120 du Code
de procédure pénale), peut demander à être confronté aux personnes
qui le mettent en cause et peut soulever une nullité devant la chambre de
l’instruction (articles 173 et 113-3 du Code de procédure pénale).
En revanche, le témoin assisté ne peut effectuer aucune demande d’acte,
ni former aucun recours (appel, pourvoi en cassation), car il n’est pas partie
au procès.
Il ne peut pas, en retour, être placé sous contrôle judiciaire, sous assignation
à résidence avec surveillance électronique ou en détention provisoire
(article 113-5 du Code de procédure pénale). Enn, le témoin assisté peut
être mis en examen, soit en raison de l’apparition d’indices graves ou
concordants (article 113-8 du Code de procédure pénale), soit à la demande
de l’intéressé « à tout moment de la procédure » (article 113-6 du Code de
procédure pénale).
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La responsabilité des dirigeants
• Ordonnancedend’instruction
Si son instruction aboutit à des charges sufsantes sur certains chefs de
poursuites, le juge d’instruction peut rendre une ordonnance de renvoi
devant les juridictions pénales. Sinon, il rend une ordonnance de non-lieu.
La plupart des ordonnances sur des affaires complexes sont mixtes (renvoi
partiel ou non-lieu partiel) et interviennent fréquemment au fur et à mesure
de l’avancement de l’instruction.
• La comparution immédiate
La comparution immédiate peut être appliquée pour les délits agrants,
dont la peine encourue est un emprisonnement d’au moins six mois, et pour
les délits non agrants punis d’un emprisonnement d’au moins deux ans
(article 395 du Code de procédure pénale).
Le procureur peut alors traduire le prévenu sur-le-champ devant le tribunal.
La personne poursuivie est retenue jusqu’à sa comparution, qui doit avoir
lieu le jour même. Si le prévenu refuse d’être jugé séance tenante, le tribunal
renvoie l’audience à une date ultérieure qui ne peut être inférieure à deux
semaines.
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Une procédure pénale inquisitoire
• Laprocéduresimpliée
En matière contraventionnelle, il existe des procédures simpliées qui per-
mettent, soit d’éviter le débat contradictoire (ordonnance pénale, article 525
du Code de procédure pénale), soit d’éviter le recours au juge (amende
forfaitaire, article 529 du Code de procédure pénale).
Le juge de la juridiction de proximité ou du tribunal de police peut rendre
son ordonnance pénale sans entendre le prévenu. Le juge pourra rendre
une ordonnance portant relaxe ou condamnation à une peine d’amende,
assortie ou non d’une ou plusieurs peines complémentaires. Le législateur
dispose, ainsi, qu’il n’est pas toujours utile d’entendre le prévenu, notamment
lorsque la contravention a été constatée par un agent de police.
La procédure de l’amende forfaitaire touche la majorité des contraventions
de 4e classe, à partir du moment où la contravention ne dépasse pas 375 €
et n’a pas entraîné de dégâts matériels ou corporels.
L’amende forfaitaire est majorée lorsque les délais de paiement n’ont pas été
respectés par le contrevenant.
Ces procédures simpliées permettent d’éviter l’engorgement, mais elles
peuvent faire l’objet d’une opposition de la part du prévenu ou du ministère
public. En cas d’opposition, les poursuites suivront la procédure ordinaire,
laquelle peut prendre la forme d’une citation ou d’une comparution volontaire.
• La citation directe
C’est une mode de saisine par lequel le procureur de la République informe
le prévenu qu’il doit comparaître à une audience ultérieure devant le tribunal
de police ou le tribunal correctionnel. Une victime peut aussi saisir elle-même
ces deux juridictions en faisant citer une personne devant l’une d’entre elles.
La citation délivrée par voie d’huissier énonce le fait poursuivi, vise le texte
de loi qui le réprime, indique le tribunal saisi, la date et l’heure de l’audience
et informe le prévenu qu’il doit comparaître à l’audience en possession des
justicatifs de ses revenus et avis d’imposition.
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La responsabilité des dirigeants
La citation doit être délivrée au moins dix jours avant l’audience pour
permettre au prévenu de préparer sa défense.
Par principe, la citation doit être faite à la personne qui en est destinatrice
(article 558 du Code de procédure pénale) ou à défaut au parquet (article 559
du Code de procédure pénale).
• La comparution volontaire
Il s’agit d’un simple avertissement délivré par le ministère public au prévenu,
suivi d’une comparution volontaire de ce dernier.
L’avertissement est moins formel que la citation. Il indique l’infraction et vise
le texte qui la réprime. Si le prévenu ne comparaît pas volontairement, le
ministère public est alors contraint de procéder par voie de citation 99. La
comparution volontaire sur avertissement n’est pas sufsante pour mettre
en mouvement l’action publique. À l’audience, le ministère public doit, ainsi,
encore prendre des réquisitions contre celui qui comparaît pour que les
poursuites soient déclenchées.
3° La comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC)
Issue de la loi 2004-204 du 9 mars 2004, la CRPC dite procédure du
« plaider coupable » est la forme de mise en mouvement de l’action publique
qui est un prolongement des procédures de classement sous condition ou
de composition pénale.
À l’initiative du parquet, lors du déferrement de l’auteur, cette procédure
autorise le parquet à proposer à l’auteur des faits, qui reconnaît les avoir
commis, d’exécuter une ou plusieurs peines.
La procédure est applicable aux délits punis d’une peine d’amende, ou,
contrairement à la composition pénale, d’une peine d’emprisonnement infé-
rieure ou égale à cinq ans, à l’exception des délits de presse, les homicides
involontaires.
En présence obligatoire d’un avocat, le procureur de la République peut
proposer, à l’auteur des faits, une peine d’emprisonnement dont la durée ne
peut être supérieure à un an, ni excéder la moitié de la peine encourue ; elle
peut être assortie, en tout ou partie, du sursis.
L’intéressé peut s’entretenir avec son avocat hors de la présence du procureur
de la République et demander un délai de réexion de dix jours avant de
faire connaître sa réponse : refus ou acceptation des peines proposées.
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Une procédure pénale inquisitoire
La médiation pénale
En application de l’article 41-1, al. 5 du Code de procédure pénale, le
procureur de la République peut « directement ou par l’intermédiaire d’un
ofcier de police judiciaire, d’un délégué ou d’un médiateur » tenter de
rapprocher les parties an « d’assurer la réparation du dommage causé à la
victime, de mettre n au trouble résultant de l’infraction ou de contribuer au
reclassement de l’auteur des faits ».
Cette procédure peut satisfaire moralement la victime et faire prendre conscience
au délinquant que son acte a eu des conséquences dommageables.
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La responsabilité des dirigeants
La composition pénale
Prévue aux articles 41-2 et suivants du Code de procédure pénale, la
composition pénale, comme la médiation pénale, intervient avant la mise en
mouvement de l’action publique.
La procédure de composition pénale est applicable à l’ensemble des contra-
ventions et aux délits punis d’une peine d’emprisonnement inférieure ou
égale à cinq ans, comme par exemple, vol simple, délit de louterie, délit de
recel, mais ne s’applique pas, notamment, aux délits d’homicides involon-
taires, aux délits de presse et aux délits politiques.
Dans une maison de justice et de droit, elle permet au procureur de la
République de proposer, à une personne physique qui reconnaît avoir commis
une ou plusieurs infractions susvisées, dix-sept mesures qui se rapprochent
des peines prononcées à l’issue d’une condamnation.
La composition pénale acceptée par l’auteur des faits est ensuite soumise à
la validation du président du tribunal de grande instance.
Dans tous les cas, si la victime est identiée, le procureur de la République doit
proposer, à l’auteur des faits, de réparer les dommages causés par l’infraction
dans un délai maximal de six mois. Il informe la victime de cette proposition.
Contrairement à la médiation pénale qui suspend la prescription de l’action
publique, l’exécution complète de la mesure de composition pénale, d’ailleurs
inscrite au bulletin n° 1 du casier judiciaire, éteint l’action publique au même
titre qu’une peine exécutée.
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Une procédure pénale inquisitoire
Y Attention !
Dans certaines disciplines spéciques, comme celles du droit du travail, cette peine
légère peut avoir des effets indirects néfastes puisque le délit sera reconnu et que
l’appel est impossible. En effet, les infractions économiques, en matière de travail
dissimulé, notamment, appellent d’autres conséquences, à partir du moment où la
culpabilité est reconnue. Il est vrai qu’une amende légère pour l’emploi d’un clandestin
pourra être séduisante au regard des peines d’emprisonnement encourues, mais
elle sera suivie de la notication d’une contribution équivalente à mille fois le SMIC
horaire par l’Ofce français de l’immigration et de l’intégration (OFII). De même que la
reconnaissance de l’emploi d’un salarié dissimulé appellera un rappel de cotisations
d’URSSAF et à ce moment-là, il peut être intéressant d’avoir une audience, soit pour
obtenir la relaxe, soit pour faire annuler la procédure, soit tout simplement pour discuter
de la durée d’emploi et du nombre d’heures travaillées. C’est, en effet, le nombre
d’heures qui xera l’assiette de calcul des cotisations sociales.
À noter :
- Pour le cas où le procureur de la République rend un classement sans suite ou ne
prend pas de décision dans un délai de trois mois à compter du dépôt de la plainte,
la personne lésée peut alors déposer une plainte avec constitution de partie civile,
ce qui a pour objet de saisir automatiquement un juge d’instruction, moyennant
généralement une somme à consigner.
La personne lésée peut également faire délivrer une citation directe à l’encontre
de l’auteur présumé des faits devant le tribunal de police ou devant le tribunal
correctionnel, en apportant elle-même, au tribunal, les éléments au soutien de sa
poursuite.
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La responsabilité des dirigeants
Exemple :
Un chef d’entreprise peut être amené à modier ses installations pour les mettre en
conformités avec la réglementation sur l’hygiène et la sécurité.
Y Attention !
L’article 41-1, al. 3 du Code de procédure pénale prévoit que si l’auteur de l’infraction
refuse d’exécuter ce que le procureur de la République lui préconise, ce dernier est
alors dans l’obligation d’engager des poursuites ou de mettre en œuvre une mesure
de composition pénale.
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Une procédure pénale inquisitoire
Y Attention !
- Si vous devez comparaître à l’audience en qualité de prévenu, votre présence est
nécessaire. Préparez cette audience avec soin, soit pour démontrer que les faits
pour lesquels vous êtes poursuivis ne sont pas constitués, soit pour rassurer le
tribunal sur l’absence de risque de récidive.
- Les délais de recours des décisions pénales sont extrêmement courts, dix jours à
compter du prononcé du jugement pour le délai d’appel et cinq jours à compter du
prononcé de la décision de la Cour d’appel pour le délai de cassation.
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Partie IV
Les moyens de protection
contre les risques
de responsabilité
des dirigeants d’entreprise
Résumé
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14
L’assurance responsabilité
civile des dirigeants
d’entreprise
À noter :
Ce contrat peut être payé par l’entreprise et être déductible du bénéce imposable.
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La responsabilité des dirigeants
À noter :
Les contrats d’assurance couvrent très généralement les dirigeants de fait, personnes
physiques. Dans la plupart des contrats, il faut pour que l’assurance joue, que la qualité
de dirigeant de fait soit reconnu en justice. Nous conseillons, dès lors, de veiller à ce
que le contrat prévoit que l’assurance jouera sans qu’une juridiction ait à se prononcer
sur la qualité de dirigeant de fait, et ce même lorsque la notion de dirigeant de fait est
dénie de façon large, englobant, notamment, une fonction de « supervision » ou de
consultation, permettant de couvrir des personnes exerçant des fonctions importantes,
mais non considérées comme des dirigeants de droit ni de fait.
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15
La délégation de pouvoirs
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La responsabilité des dirigeants
106
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La délégation de pouvoirs
Y Attention !
Pour être valable, la délégation de pouvoirs ne peut pas porter sur les pouvoirs d’admi-
nistration assumés par les mandataires sociaux108.
Le transfert des pouvoirs implique nécessairement que, lorsqu’un dirigeant
social accorde une délégation de pouvoirs à l’un de ses préposés, ce dernier
peut, à son tour, en consentir une, à un autre délégué.
Il a, ainsi, été jugé que l’autorisation du chef d’entreprise n’est pas néces-
saire à la validité des subdélégations de pouvoirs, dès lors que celles-ci
sont régulièrement consenties et que les subdélégataires sont pourvus de
la compétence, de l’autorité et des moyens propres à l’accomplissement de
leur mission.
107
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La responsabilité des dirigeants
Y Attention !
La délégation de pouvoirs n’opère pas de transfert de responsabilité civile.
Toutefois, le préposé, titulaire d’une délégation de pouvoir, auteur d’une faute
qualiée au sens de l’article 121-3 du Code pénal, engage sa responsabilité
civile à l’égard du tiers victime de l’infraction, celle-ci fût-elle commise dans
l’exercice de ses fonctions110 .
Un conseil :
Le système de délégation de pouvoirs est souvent essentiel au bon fonctionnement
de l’entreprise. Les délégations de pouvoirs doivent être déterminées avec une
grande précision pour ne comporter aucune ambiguïté et correspondre parfaitement
à l’organigramme de la société. Même si ce n’est pas obligatoire, il est fortement
conseillé de rédiger un écrit, précis et sans équivoque, à signer entre le délégant
et le délégataire. An d’éviter toute contestation, nous conseillons également de
prévoir une certaine publicité à la délégation. Celle-ci peut résulter, notamment, de
l’organigramme de l’entreprise.
108
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16
Le libre exercice
de l’action en responsabilité
à l’encontre des dirigeants
d’entreprise
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La responsabilité des dirigeants
À noter :
Le quitus est opérant dans les autres sociétés. Toutefois, le quitus laisse subsister
l’action individuelle de l’associé.
Ainsi, cette dernière action propre à l’associé n’est contrecarrée, ni par le quitus de
l’assemblée générale, ni par la nécessité d’obtenir avant de l’intenter un avis favorable
de celle-ci111.
110
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Le libre exercice de l’action en responsabilité à l’encontre des dirigeants d’entreprise
111
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17
Les cas d’exonération
de responsabilité
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La responsabilité des dirigeants
À noter :
Si la bonne foi et l’inexpérience du dirigeant d’entreprise ne peuvent être légitimement
alléguées comme circonstances exonératoires de responsabilité, les juges en tien-
dront, toutefois, manifestement compte au moment d’évaluer la faute de ce dernier.
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Les cas d’exonération de responsabilité
Exemple :
Est exonératoire de responsabilité, l’erreur commise en toute bonne foi par le gérant
d’une entreprise de déménagement, poursuivi pour avoir toléré, à douze reprises en
un mois, une prolongation excessive de la durée de travail effectif de ses salariés, dès
lors que l’intéressé n’a fait qu’appliquer les clauses d’un accord professionnel élaboré
sous l’égide d’un médiateur désigné par le gouvernement et que son erreur résulte,
en l’espèce, d’une information erronée fournie par l’Administration, représentée aux
négociations préalables à la signature de l’accord illicite115.
À noter:
Il peut sembler, parfois, judicieux de recourir à la sous-traitance à des tiers dans
certaines activités. Toutefois, cette pratique doit être effectuée avec la plus extrême
prudence, car cela n’exonère pas automatiquement la responsabilité du dirigeant.
115
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Index alphabétique
A Clause de non-renonciation
de responsabilité, 109
Abus de biens sociaux, 67
Commissaire aux comptes, 80
Abus de conance, 66
Comparution immédiate, 92
Abus de pouvoirs ou de voix, 71 Comparution volontaire, 94
Action Composition pénale, 96
Individuelle, 43, 44 CRPC, 94
Publique, 89 Complicité, 58, 61
Sociale « ut universi », Composition pénale, 120
« ut singuli », 41 Convocation
Administrateur judiciaire, 13 Par un ofcier de police
Assurance-contrat, 103 judiciaireOPJ, 84
Par procès-verbal, 92
Autorité administrative
indépendante, 81 D
B Délégation de pouvoirs, 11, 105
Dirigeants
Banqueroute, 75
Anciens dirigeants, 15
C
Dirigeants de fait, 7
Citation directe, 93 Dirigeants de droit, 3
Classement sans suite, 97 Distribution de dividendes ctifs, 69
Classement sous condition, 98 Dommage, 25
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E Au droit social, 71
Au droit des entreprises en
Écoutes téléphoniques, 89
difcultés, 74
Émission de valeurs mobilières, 69
Insufsance d’actif, 48
Enquête de police, 83
J
Entreprise individuelle, 3, 47
Erreur de droit, 114 Juridictions de jugement, 45, 92,98
Escroquerie, 65
M
Expertise
Médiation pénale, 95
Expertise de gestion, 22
Mise en examen, 90
Expertise in futurum, 23
F L
Faute Loyauté, voir devoir de loyauté, 16,
Faute civile, 21, 23 33
Faute de gestion, 30 P
Lien de causalité entre la faute
Partie lésée, 80
et le dommage, 26
Peines, 59
Violation de la loi
ou des règlements, 27 Perquisition, 87
Violation des statuts, 29 Police judiciaire, 79
Faux et usage de faux, 67 Prescription
Fraude scale, 76 Civile, 46
G Pénale, 63
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Index alphabétique
R Responsabilité pécuniaire
Issue du statut d’entrepreneur
Recel, 58, 61
individuel ou d’associé, 47
Récidive, 61
Pour insufsance d’actif, 48
Responsabilité
Fiscale, 50
Du fait personnel du dirigeant, 56
Responsabilité pénale, 53
Du fait d’un employé, 58
Cumul de responsabilités
Responsabilité civile (personne morale et dirigeants),
55
Éléments constitutifs, 21
Envers la société ou les S
associés, 27
Saisies, 87
Délictuelle ou quasi-délictuellle
Syndicats professionnels, 81
envers les tiers, 35
Contractuelle envers les tiers, 38 T
Fiscale, 68 Témoin assisté, 91
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La responsabilité des dirigeants
Connaître l’essentiel
Lever tous les chausse-trapes du maquis juridique touu et complexe
que représente la responsabilité des dirigeants d’entreprise, telle est
l’ambition de ce livre. Véritable guide pratique, il expose simplement
ce qu’il faut savoir pour diriger son entreprise en toute connaissance
des risques. Il est donné, tout au long de cet exposé, des conseils
précis et concrets pour permettre aux dirigeants de limiter leurs
risques de responsabilité.
L’auteur, expert juridique, s’appuie sur la dernière réglementation et
la jurisprudence en vigueur pour vous faire découvrir toutes les situa-
tions dans lesquelles les entrepreneurs individuels ou les dirigeants
de société peuvent être condamnés sur leur patrimoine personnel à
réparer nombre de préjudices et même à supporter, pour tout ou partie,
les dettes de l’entreprise. L’auteur vous éclaire également sur les conditions
d’engagement de la responsabilité pénale des dirigeants. Il vous décrit les
procédures d’engagement de ces responsabilités civile et pénale an que
les dirigeants puissent se défendre avec ecacité lorsque leur responsabilité
est engagée.
Chaque situation est illustrée par des exemples, des avertissements, des
«points à noter » ou des « pour en savoir plus », clairs et pratiques.
« Un homme averti en vaut deux. » En termes de responsabilité des dirigeants
d’entreprise, ce proverbe n’a jamais été aussi adapté !
-:HSMBME=[ZXY]Z:
Droit
ISBN : 978-2-12-465348-5
PME
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