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Jacques Renard
Sophie Nussbaumer
Fabienne Oriot
AUDIT INTERNE
ET CONTRÔLE
DE GESTION
POUR UNE MEILLEURE COLLABORATION
2e édition
https://marketingebooks.tk/
L ’audit interne et le contrôle de gestion sont à des titres divers des fonctions
internes de conseil dans l’entreprise. L’un et l’autre s’arment comme des
éléments essentiels du contrôle interne, c’est pourquoi l’ecacité de leur com-
munication et de leur collaboration devient un enjeu majeur de performance et
de pérennité. Il est donc important de rationaliser leurs actions et de les coor-
donner. Vous trouverez dans cet ouvrage, parmi les développements récents
qui contribuent à cette évolution :
◆ l’élaboration par l’IIA du concept d’audit en continu ;
◆ le regard nouveau que l’audit interne est invité à porter sur « les prises de
décisions stratégiques et opérationnelles » ;
◆ l’exigence, reconnue par tous, de la maintenance d’un dispositif de
contrôle interne, facteur essentiel de cohésion et de dialogue.
Il s’adresse en priorité :
◆ aux responsables des organisations du secteur public et privé ;
◆ aux membres des comités d’audit et comités des risques ;
◆ aux responsables et acteurs du contrôle de gestion et de l’audit interne;
◆ à tous les acteurs opérationnels des entreprises et du secteur public ;
◆ aux étudiants en gestion.
Sophie Nussbaumer, diplômée d’un DESS d’analyse comptable et financière, ainsi que du
mastère spécialisé d’audit interne et de contrôle de gestion de Toulouse Business School, a
d’abord exercé comme analyste financier dans un grand groupe bancaire. Elle est aujourd’hui
contrôleur au sein du groupe Daher, ainsi qu’enseignante vacataire à Toulouse Business
School.
Fabienne Oriot, docteur en sciences de gestion (HEC Paris) et diplômée de l’ESCP, est
professeur à Toulouse Business School, où elle dirige le mastère spécialisé audit interne et
contrôle de gestion. Ses recherches portent sur les tableaux de bord stratégiques et les sys-
tèmes de management de la performance dans diérents contextes (PME, non profit, etc.),
ainsi que sur les enjeux humains liés aux métiers du contrôle de gestion.
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Audit interne et contrôle de gestion
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Éditions Eyrolles
61, bd Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com
Du même auteur
Théorie et pratique de l’audit interne, J. Renard, Eyrolles
Audit interne : ce qui fait débat, J. Renard, Maxima
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Jacques Renard,
Sophie Nussbaumer et Fabienne Oriot
Audit interne
et contrôle de gestion
Pour une meilleure collaboration
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Sommaire
Préface ................................................................................................................................................. IX
Introduction ..................................................................................................................................... 1
1. Évolution historique et définitions ............................................................................. 2
2. Panorama actuel ................................................................................................................... 13
3. Conclusion .............................................................................................................................. 18
Première Partie
Deux fonctions essentielles :
audit interne et contrôle de gestion
Chapitre 1
Les convergences .......................................................................................................................... 23
1. Les convergences relevant de la nature des fonctions ..................................... 23
2. Les convergences relevant de l’assistance mutuelle.......................................... 34
3. Les convergences relationnelles .................................................................................. 44
Chapitre 2
Les spécificités................................................................................................................................. 49
1. Pilotage et maîtrise.............................................................................................................. 49
2. Méthodes et outils ............................................................................................................... 64
3. Les développements récents ......................................................................................... 77
4. Les règles normatives et professionnelles ............................................................... 82
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VI Sommaire
Deuxième Partie
Pour une meilleure organisation du travail
ou la synergie relationnelle
Chapitre 1
Comment collaborer : la concertation............................................................................ 91
1. La concertation nécessaire ............................................................................................. 92
2. Les améliorations de la convergence......................................................................... 94
3. L’amélioration de l’efficacité des acteurs ................................................................ 107
Chapitre 2
Comment améliorer : l’aspect relationnel ................................................................... 119
1. Les acteurs de la gouvernance ...................................................................................... 119
2. Les autres parties prenantes ........................................................................................... 125
3. La coordination et la complémentarité .................................................................... 130
Chapitre 3
Comment adapter : la formation ....................................................................................... 133
1. La formation conjointe ..................................................................................................... 134
2. La formation initiale commune .................................................................................... 136
3. L’importance de la formation ........................................................................................ 140
troisième Partie
Contribution à la gouvernance de l’entreprise
ou la synergie organisationnelle
Chapitre 1
Une autre organisation ............................................................................................................ 145
1. Les conditions et les progrès ......................................................................................... 145
2. La structure ............................................................................................................................. 148
3. Le niveau de rattachement ............................................................................................. 153
Chapitre 2
L’audit interne, acteur de la gouvernance ................................................................. 157
1. Information sur la bonne application des principes de gouvernance ...... 157
2. Amélioration de la maîtrise des risques.................................................................... 163
3. Évaluation du contrôle interne ..................................................................................... 165
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Sommaire VII
Chapitre 3
Le contrôle de gestion, acteur de la gouvernance................................................ 169
1. Aider la dg à définir les principes de gouvernance ............................................ 169
2. Contribuer à améliorer la performance.................................................................... 176
3. Adapter le système d’information ............................................................................... 182
Chapitre 4
Une meilleure gouvernance ................................................................................................. 187
1. Optimisation du couple performance-gestion des risques ............................. 187
2. Coordination de la déontologie et des normes professionnelles ................ 194
3. Vers une harmonisation concertée de l’assistance au management ......... 197
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Préface
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X Préface
Les auteurs tracent des pistes précises et concrètes de nature à améliorer l’effi-
cacité du travail des uns et des autres et, ce faisant, la qualité de la gouvernance
de l’entreprise par une accélération des prises de décision, une réduction des
zones d’incertitude ainsi que des temps consacrés à l’arbitrage des divergences.
Daniel Lebègue
Président d’honneur de l’IFA, président de l’ORSE
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« Aimez qu’on vous conseille et non pas qu’on vous loue. »
Boileau
Introduction
Et pourtant, voici deux fonctions qui se frôlent sans se toucher, qui semblent
trop souvent ignorer leur évidente complémentarité, deux fonctions qui auraient
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2 Introduction
Telles sont les questions que nous nous posons au seuil de cette étude et
auxquelles nous allons tenter de répondre.
À un disciple qui lui demandait quelle serait la première mesure qu’il prendrait
s’il devenait le prince de ce pays, Confucius répondit : « Je définirais le sens
des mots, sinon on ne se comprend pas, on ne peut gouverner. » Aussi bien
allons-nous commencer par définir le sens des mots, préalable essentiel à toute
réflexion. Ce sens ayant été largement conditionné par l’histoire, il convient
dans le même temps de dessiner à grands traits le contexte historique.
L’audit interne
C’est dans les années 1930 aux USA que la crise économique a conduit un
certain nombre de grandes entreprises à détacher quelques cadres de la finance
auprès de leurs auditeurs externes. Ce faisant, ces entreprises ont atteint un
double objectif :
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Introduction 3
Ces personnels détachés réalisant des travaux d’audit, on les a nommés « audi-
teurs ». Comme ils appartenaient toujours à l’entreprise, et pour les distinguer
des membres des cabinets, on les a qualifiés d’« auditeurs internes ». Ainsi est
apparu non pas la fonction, mais le nom.
Le contrôle de gestion
« Forme élémentaire du contrôle de gestion dès le xix e siècle » (Bouquin, 1994,
p. 7), la comptabilité de gestion est apparue dans les grandes entreprises indus-
trielles sous la pression d’une concurrence accrue. La nécessité de calculer
les coûts au plus juste conduit au début du xx e siècle à une formalisation
des méthodes de calcul avec la mise en place des sections homogènes ainsi
que des coûts standards, puis avec le direct costing importé des États- Unis
après 1945 (Berland et Simon, 2010). C’est aussi aux États-Unis que nait le
contrôle de gestion, chez DuPont de Nemours et General Motors, dirigé à partir
de 1920 par Alfred P. Sloan, secondé de son directeur administratif et financier,
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4 Introduction
En résumé, les outils du contrôle apparaissent avant même que ne soit créée la
fonction de contrôleur de gestion qui émerge à partir des années 1960 (Berland
et Simon, 2010).
Définitions
L’audit interne
L’audit interne bénéficie d’une définition, et d’une seule. Ou plutôt d’une seule
qui puisse prétendre être officielle et universelle. Les nouvelles normes de 2017
réaffirment la définition officielle en sanctuarisant le texte retenu. Du même
coup, on met fin à la prolifération des définitions « maison ».
Cette définition est publiée par The Institute of Internal Auditors (IIA), lequel
fédère toutes les organisations nationales d’audit interne. La voici en sa traduc-
tion française : « L’audit interne est une activité indépendante et objective qui
donne à une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opéra-
tions, lui apporte ses conseils pour les améliorer et contribue à créer de la valeur
ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une
approche systématique et méthodique, ses processus de management des risques
de contrôle et de gouvernement d’entreprise et en faisant des propositions pour
renforcer son efficacité. »
Dans cette définition, il faut apprécier le dit et le non- dit. L’assurance sur
le degré de maîtrise des opérations n’est rien d’autre que l’appréciation du
contrôle interne, lequel doit être sans surprise pour le management après
le passage des auditeurs internes. On ajoute fort justement, dans la seconde
phrase, que l’audit interne ne se pratique pas au gré des humeurs : il a une
méthode qui repose sur une approche par les risques. Cette remarque est fort
importante. Elle signifie, en clair, que l’auditeur interne ne se prononce pas
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Introduction 5
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6 Introduction
– la communication ;
– la coordination des activités.
Le contrôle de gestion
Contrairement à l’audit interne, il n’y a pas de définition du contrôle de gestion
qui soit unanimement reconnue. Toutefois se dégagent des conceptions commu-
nément admises.
1. R. N. Anthony (1965).
2. R. N. Anthony (1988).
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Introduction 7
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8 Introduction
Ces trois définitions ne sont pas sans présenter des constantes : le contrôle de
gestion est considéré comme :
• un langage unifiant les comportements ;
• un outil destiné aux managers ;
• un outil de pilotage garant d’une cohérence économique globale.
Ces deux disciplines, nées dans un même pays à une même époque mais dont la
conceptualisation diffère, convergent de plus en plus dans leur développement
vers une seule et même direction : la mission de conseil au management de
l’entreprise dans toutes ses dimensions stratégiques et opérationnelles.
Si l’on veut être parfaitement au clair sur le sens des mots, il convient en outre
de préciser ce qu’il faut entendre par deux vocables déjà rencontrés et qui le
seront de plus en plus : le contrôle interne et la gouvernance.
Le contrôle interne
Défini une première fois dès 1992 par les auteurs du COSO comme « un processus
mis en œuvre par le conseil d’administration, les dirigeants et le personnel d’une
organisation destiné à fournir une assurance raisonnable quant à la réali-
sation des objectifs », le contrôle interne fait l’objet, en 1995, d’une définition
complémentaire par les auteurs canadiens du COCO : « éléments de l’organi-
sation (incluant ressources, systèmes, procédures, culture et tâches) qui, mis
ensemble, aident à atteindre les objectifs ».
Ces définitions sont tout à fait complémentaires, comme il a déjà été souligné1 :
la première portant sur les acteurs et la seconde sur les moyens. Sans attendre
les définitions ultérieures, dès cette époque, apparaissent les trois caractéris-
tiques du contrôle interne :
• caractère relatif : il ne garantit pas la réalisation des objectifs mais seulement
une amélioration de la situation ;
• caractère doublement universel : on le trouve partout. Dès l’instant qu’il y a
une activité, on observe des éléments mis en place pour bien la maîtriser.
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Introduction 9
Il utilise une gamme de moyens en nombre infini (les dispositifs) qui sont
tout ce qui permet de gérer au mieux afin de se préserver des risques et
d’atteindre les objectifs ;
• caractère culturel : le contrôle interne est largement imprégné par la culture
du milieu. La nature et le nombre des dispositifs varient d’une entreprise
à une autre ; la prise en compte même du contrôle interne par l’ensemble
des acteurs dépend de cet environnement. S’agit-il d’une organisation où
l’on tente au mieux de maîtriser les activités mais de façon intuitive et désor-
donnée ? Ou s’agit-il d’une organisation où seuls comptent chiffre d’affaires et
production, toute autre notion étant considérée comme une entrave insup-
portable ? Ou encore, s’agit-il d’une organisation qui a mis en place de façon
rationnelle et cohérente un véritable système de contrôle interne touchant
toutes les activités ? Dans ces trois cas de figure, la qualité de « l’environne-
ment de contrôle » ne sera pas la même, d’où l’importance de cette notion
dans l’appréciation de la bonne maîtrise des activités et dans l’organisation
de l’audit interne en charge de faire des propositions pour l’améliorer.
1. IFACI/IAS (2000).
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10 Introduction
En outre, lorsque le contrôle interne est coordonné par des contrôleurs internes
– dont nous verrons le rôle ultérieurement –, ces derniers seront, de fait,
concernés par tout ce qui touche à l’audit interne.
La gouvernance
Dès 1992, Sir Adrian Cadbury a imposé l’expression « corporate governance »,
traduite en « gouvernement d’entreprise » ou « gouvernance ». La commission
Cadbury l’a défini comme « le système par lequel les entreprises sont dirigées et
contrôlées ». Ce concept a d’ailleurs fait l’objet de nombreux développements
complémentaires. On distingue traditionnellement deux grandes tendances
dans l’interprétation2 :
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Introduction 11
Mais on perçoit bien que, de fait, aucune de ces deux visions ne saurait être
exclusive. Ainsi, la bonne gouvernance prend en compte aussi bien le bon
fonctionnement équilibré des organes de direction que la circulation de l’infor-
mation, aussi bien l’efficacité des organes de contrôle que le comportement des
responsables opérationnels. Il en résulte que les mécanismes de gouvernance
sont nombreux et on peut difficilement en faire une liste complète. Cela dit,
dans cette liste figurent à coup sûr et en bonne place le contrôle de gestion
et l’audit interne.
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12 Introduction
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Introduction 13
ou seulement l’un des deux, ou encore si l’un ou l’autre était mal géré, une telle
organisation présenterait à coup sûr des lacunes dans la maîtrise de ses activités.
Encore faut-il que l’un et l’autre disposent d’une assise solide. Quelle est leur
situation dans ce domaine ?
2. Panorama actuel
Il est à envisager aussi bien du point de vue de l’organisation professionnelle
que de celui de l’implantation de chaque fonction dans les organisations.
L’audit interne est donc une fonction centralisée et organisée avec des règles
communes pour tous, les mêmes objectifs et une même méthodologie. Il concerne
aujourd’hui tous les secteurs d’activité marchands et non marchands : industries
et commerces, services, banques, assurances, secteur public, secteur associatif,
hôpitaux, professions libérales, universités… Les services d’audit interne dési-
reux d’être professionnellement reconnus se font certifier conformes aux normes
professionnelles par un organisme indépendant : en France, IFACI Certification.
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14 Introduction
ou des entreprises, mais des personnes physiques, les auditeurs, qui s’engagent
ainsi à titre personnel au respect des normes et du code de déontologie.
L’IFACI regroupe également les contrôleurs internes dont le rôle est d’animer
et de coordonner les dispositifs de contrôle interne sans prendre pour autant
la place des managers. Ainsi que nous le verrons, le contrôleur interne aide
également ces derniers à développer des outils d’auto-évaluation qui vont être
appréciés par les auditeurs internes à l’occasion de leurs missions.
Le contrôle de gestion
L’organisation de la profession est nationale ; toutefois, elle dispose d’un écho
international.
En 2018, elle regroupe plus de 3 000 membres appartenant à tous les secteurs
économiques des grands groupes internationaux aux PME en passant par les
services publics et collectivités locales.
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Introduction 15
Chaque année, elle réunit ses adhérents autour d’un congrès national
– Financium – au cours duquel sont présentés les grands thèmes d’actualité et
nouveautés en matière de solutions et de méthodes, véritables facteurs clés de
succès dans la gestion des missions au quotidien.
Force est de constater une absence d’organisation nationale et, a fortiori, inter-
nationale, qui soit dédiée aux seuls professionnels contrôleurs de gestion.
Néanmoins, les métiers de la finance-gestion ont éprouvé la nécessité de
se regrouper au sein d’associations nationales. À peine créées, ces mêmes
émergences se sont alors réunies au niveau international pour initier une dyna-
mique d’échange entre homologues. Ainsi, l’IAFEI, International Association of
Financial Executives Institutes1, est donc une association internationale cofondée
par les associations nationales des dirigeants financiers au titre desquelles la
DFCG pour la France, et qui compte 22 pays membres.
1. http://www.iafei.org
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16 Introduction
Peu à peu, la géographie de l’audit interne s’est étendue : des grandes entre-
prises aux moyennes, puis aux petites, du secteur privé au secteur public et
associatif. Il en résulte qu’aujourd’hui la fonction est encore en évolution et
que cohabitent des organisations qui pratiquent l’audit interne depuis des
années et l’ont intégré dans leur culture tandis que d’autres en sont encore
aux balbutiements et au stade de la découverte. On rencontre donc toute une
gamme d’organisations :
• celles qui ont adopté le mot « audit interne », mais ne le pratiquent pas encore,
le confondant parfois avec la simple supervision ;
• celles qui croient pratiquer l’audit interne, mais ne réalisent, en fait, que des
missions d’inspection ou des enquêtes de police ;
• celles qui pratiquent l’audit interne, mais se limitent au secteur comptable
et financier ;
• celles qui ont déjà une bonne perception de la fonction, mais oublient
d’appliquer les normes professionnelles.
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Introduction 17
Le contrôle de gestion
Le préalable à la mise en œuvre du contrôle de gestion est de disposer d’un
système de comptabilité analytique. Or, cette dernière ne fait l’objet d’aucune
obligation légale ; raison pour laquelle le contrôle de gestion a pu, à loisir,
investir progressivement le tissu économique français du secteur privé et, plus
récemment, du secteur public.
Quant aux entreprises de service du secteur privé, s’il est difficile de les appré-
hender dans leur ensemble, il faut faire une place au cas particulier du secteur
bancaire. Alors que ce dernier avait été épargné jusque dans les années 1980, la
déréglementation et l’ouverture des frontières ont créé un cadre propice au déve-
loppement de la concurrence et donc à la mise en œuvre du contrôle de gestion.
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18 Introduction
réglementaire, la Loi organique relative aux lois de finance (LOLF), est désor-
mais imposé par l’État.
La LOLF, entrée en vigueur en janvier 2006, n’impose pas en tant que telle la
mise en place d’un système de contrôle de gestion. Elle prescrit la « mise en
œuvre d’une comptabilité destinée à analyser les coûts des différentes actions
engagées dans le cadre des programmes (article 27, alinéa 2) » et la « présentation
des actions, des coûts associés, des objectifs poursuivis, des résultats attendus
pour les années à venir mesurés au moyen d’indicateurs précis dont le choix
est justifié » (article 51, paragraphe a). C’est la « doctrine LOLF » qui prévoit le
développement du contrôle de gestion comme « une aide à la conduite du
changement ».
3. conclusion
Ainsi, partis d’horizons différents et utilisant des moyens spécifiques, les deux
fonctions tendent à se rejoindre dans leur universalité et dans leurs objectifs.
Reste à souligner que l’adoption du contrôle de gestion par les organisations
signe, à plus ou moins long terme et comme conséquence logique inéluc-
table, l’adoption de l’audit interne. Et c’est d’autant plus vrai que « contrôler »,
c’est vérifier et maîtriser, c’est-à-dire influencer les comportements pour se
rapprocher du fonctionnement souhaité. Or, l’audit est la phase de contrôle
du contrôle ; autant dire que l’une ne peut aller sans l’autre et que ces disci-
plines sont complémentaires et indissociables dans leur essence et dans leur
développement au service de la gouvernance. C’est dire que cette évolution
n’est pas anodine et qu’une double réflexion s’impose sur les rapprochements
nécessaires.
Le tableau ainsi dressé et les notions bien définies dans leur contexte historique,
tel est le point de départ à prendre en considération dans les développements
à venir établis selon le plan ci-après.
1. C. Maurel (2003), « Approche et conception du contrôle de gestion dans les conseils généraux »,
Thèse en science de gestion.
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Introduction 19
Annonce du plan
Première partie – Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
Si les deux fonctions affichent d’ores et déjà des points communs qui incitent
au rapprochement, elles présentent des particularités remarquables qui les
singularisent et débouchent sur des objectifs et règles de fonctionnement de
nature différente.
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Première partie
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22 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
Ces deux fonctions sont essentielles car l’une et l’autre concourent, par des voies
différentes, à la réalisation des objectifs de l’entreprise : le contrôle de gestion
par un suivi des réalisations et l’élaboration de prévisions inscrites dans une
vision à long terme garante du devenir de l’entreprise ; l’audit interne par une
identification des risques et des propositions pour leur faire obstacle et donc
par une amélioration de la gestion des risques et du contrôle interne.
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Chapitre 1
Les convergences
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24 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
1.1.1. L’apparence
Or, nous sommes ici en présence d’une unité apparente. En effet, les deux fonc-
tions prétendent à l’universalité en ce sens qu’elles se veulent présentes partout
et aptes à exercer leur influence dans tous les secteurs d’activité. L’apparence
donne raison à cette analyse. Contrôle de gestion et audit interne sont présents
ou ont vocation à l’être dans toutes les entreprises, toutes les organisations
jusques et y compris le secteur public, les universités, écoles et hôpitaux, le
secteur associatif, les collectivités territoriales et même les domaines intergou-
vernementaux et les organismes internationaux. Le secteur d’activité n’est donc,
en aucun cas, facteur de divergence puisque tous sont concernés par les deux
fonctions. Cela explique largement qu’elles soient également connues à l’inté-
rieur de l’organisation comme à l’extérieur.
Cela dit, derrière cette unité de façade dont l’importance n’est pas à sous-estimer
se trouvent des divergences historiques qui sont autant d’exceptions à la belle
règle de l’homogénéité des périmètres. Elles touchent à la nature des activités
dans chacune des deux fonctions.
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Les convergences 25
vont encore plus loin en sollicitant les auditeurs internes pour auditer la gouver-
nance. On perçoit bien à quel point s’est affirmée, au fil du temps, la vocation
universelle de l’audit interne.
Tout comme l’audit interne, mais à un autre niveau, le contrôle de gestion est
un outil d’aide à la décision pour les dirigeants. En créant une interaction entre
les trois niveaux de gestion (opérationnel, pilotage et stratégique), il est un
processus global. Nous verrons, par la suite, que cette caractéristique est l’un
des points de convergence avec l’audit interne.
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26 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
De même, à la fin des années 1980, le contrôle de gestion a migré sur les sites
de production : c’est la fin du mythe de la centralisation. Il investit progressive-
ment des activités de l’entreprise autres que la production. Ainsi en est-il des
activités de service comme les achats et approvisionnements, etc. De même, il
est intégré à des formes d’organisation plus récentes qui reposent sur plus de
transversalité. Ainsi en est-il de la gestion de projet et, plus tard, de la gestion de
programme. Il est désormais évident qu’un contrôle de gestion qui se propose
d’étendre ses prévisions au domaine stratégique va être naturellement conduit
à prendre en compte tout ou partie de ces dimensions.
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Les convergences 27
Comme déjà indiqué, l’audit interne permet au bateau d’arriver à bon port
en signalant à chacun les écueils à éviter. Ce peut être : détecter les causes
d’un dysfonctionnement durable dans la gestion des stocks de pièces de
rechange (par exemple une absence de statistiques fiables de consommation)
pour permettre au magasin de mieux atteindre son objectif de fonctionnement
à stock optimum ; ou mettre en avant l’absence de formation adéquate des
technico-commerciaux chargés d’installer des pompes à chaleur à l’origine
d’incidents avec la clientèle. Il s’ensuit une série de conséquences : mauvais
fonctionnement, normes non atteintes, bruits excessifs, etc. Autant d’événements
qui écarteront l’entreprise de la réalisation de son chiffre d’affaires, un de ses
principaux objectifs.
Ce peut être le cas d’une entreprise industrielle dont le volume d’activité est
décliné en termes de ventes et aussi de pratiques commerciales avec un suivi
des remises accordées aux clients mesurant également leur incidence directe
sur l’objectif de chiffre d’affaires. Ce peut être également la tenue du coût de
production avec une déclinaison des objectifs pour l’ensemble des services
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28 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
Ces simples mots situent l’activité d’audit dans ces domaines où l’on ne se
contente pas d’améliorer ou de remettre en état. L’auditeur interne est autre
chose qu’un raccommodeur de porcelaine qui se contenterait de redonner
à l’objet initial sa forme et sa couleur. Il va faire mieux encore. Face à un
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Les convergences 29
Dans tous ces cas, énumérés au hasard, on améliore aussi bien l’optimisation
qui vise le fonctionnement que l’efficacité qui vise le résultat. Les deux sont
bien évidemment indissociables.
On reconnaît ici la technique de la FRAP, utilisée par les auditeurs dont nous
aurons l’occasion de reparler et qui, s’inspirant directement des normes, fait
porter tout l’effort sur l’analyse de la cause.
Cette approche pourrait faire penser que ne sont concernées que la micro-
optimisation et la micro-efficacité, c’est-à-dire optimisation et efficacité de
chaque activité et non pas optimisation et efficacité de l’organisation toute
entière. Certes, l’addition des premiers contribue à la seconde, mais elle n’est
pas tout à fait de même nature. Et on verra, un peu plus loin, que s’il fallait
s’en tenir à cette première analyse, il y aurait là non une convergence, mais
plutôt une divergence par rapport au contrôle de gestion.
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30 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
Or, agir sur le coût n’est plus suffisant. Il faut agir sur l’offre globale et tenir
compte des délais, de la qualité et des attendus client. Ce sont autant de
facteurs clés de succès pour une entreprise confrontée aux vicissitudes d’un
marché versatile et mesquin. Le pilotage doit porter sur l’ensemble et permettre
l’émergence de nouvelles solutions stratégiques possibles dont les décideurs
n’auraient pas connaissance.
1.2.2.3. Rapprochements
Voici donc un domaine où la convergence est certaine, mais où, l’un allant
plus loin que l’autre, une appréciation commune permettrait, à coup sûr, de
faire mieux encore.
Par exemple, observer une perte de parts de marché doit générer une analyse
causale. Cette distanciation est-elle le fait de la concurrence avec l’arrivée de
nouveaux entrants, par exemple, ou est-elle le fait d’un décalage du produit
avec sa cible de marché par l’introduction de technologies plus récentes et donc
plus innovantes ? En d’autres termes, la stratégie à adopter repose-t-elle sur une
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Les convergences 31
offensive par les coûts ou s’appuie-t-elle sur une évolution du produit (stratégie
de différenciation), voire un changement dudit produit lui-même ? Dans ce
cadre, l’expertise du responsable marketing est certes incontournable. Toutefois,
elle sera complétée par une approche structurée et chiffrée de l’analyse de la
rentabilité espérée et des risques associés. Nous reconnaissons là un outil fort
utile au contrôleur de gestion : le business model qui, par la modélisation des
principaux flux analytiques, détermine le niveau de rentabilité attendu du projet.
Et nous retrouvons également l’approche par les risques, chère aux auditeurs
internes, mais dont le contrôle de gestion ne s’est longtemps pas suffisamment
soucié, comme nous aurons l’occasion de l’évoquer au chapitre 3. Dans notre
exemple, l’auditeur interne apportera une dimension supplémentaire : si la perte
de part de marché est due à l’arrivée de nouveaux entrants, qu’a-t-il manqué
dans l’organisation et les méthodes de travail pour que l’on n’ait pas été en
mesure de le prévoir pour s’en prémunir ? Même remarque s’il y a eu arrivée
de nouvelles technologies. En d’autres termes, quels dispositifs de contrôle
interne ont été défaillants et qui auraient permis de prendre la mesure du
problème et de l’anticiper ? On voit bien là à quel point les deux démarches
sont complémentaires.
Mais par contre, on peut s’interroger sur la récente notion d’audit en continu
(full audit) développée par l’IIA. Elle suppose la surveillance permanente par
l’audit interne de certains points clés à l’aide d’indicateurs développés à cet
effet. On ne peut manquer d’observer le rapprochement identitaire avec le
contrôle de gestion, mais un rapprochement sans concertation ni organisation.
Mais il est non moins vrai que le management, c’est aussi ceux qui, au sommet
de la hiérarchie, ont en charge le fonctionnement de l’organisation et doivent
assurer la réalisation des objectifs de l’entreprise. Certes, l’addition des managers
et la façon dont est mise en œuvre la réalisation de leurs objectifs individuels
sont des composantes du management de l’entreprise. Cependant, comme déjà
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32 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
souligné, il subsiste que le niveau d’analyse n’est pas le même et qu’il convient
d’en tenir compte singulièrement dans le sujet qui nous occupe.
lesquels sont intimement liés puisqu’ils s’emboîtent les uns dans les autres :
c’est la gestion des risques qui permet d’améliorer le contrôle interne dont la
qualité ainsi revisitée permet d’améliorer la gouvernance.
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Les convergences 33
La visibilité n’a donc pas le même angle que celle du contrôle de gestion : elle
est plus restrictive. De surcroît, chaque observation est fonction des risques
identifiés dans la phase préparatoire de la mission d’audit. Or, ils ne sont pas
et ne peuvent pas être tous identifiés. Du même coup, l’assistance de l’audit ne
peut prétendre à l’exhaustivité. Mais elle a pour elle d’être précise, concrète et
certaine dans les informations ciblées qu’elle permet de fournir.
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34 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
Cela dit, le contrôleur de gestion n’est pas toujours en mesure de fournir une
explication complète incluant l’analyse causale d’un phénomène dont il n’a
peut-être pas eu connaissance. Ainsi, par un suivi périodique de la production,
le contrôleur de gestion met en exergue un arrêt de la chaîne de production.
Sa démarche le porte à en identifier la ou les causes : ce peut être une panne
sur machine et la mise en place d’une solution alternative trop lente. Or, si
cette analyse fournit des explications sur des éléments passés, elle n’est en
rien prédictive.
On peut alors imaginer une tout autre situation dans laquelle le partage de
l’information avec l’audit interne aurait permis au contrôle de gestion de jouer
pleinement son rôle d’assistance au management avec l’étude de solutions
économiques de secours envisageables. Ainsi, on aurait constaté qu’un défaut
d’entretien rendait probable une panne machine et les mesures prises auraient
alors évité l’incident. La pratique de l’observation par l’audit interne permet
toujours de recueillir des informations complémentaires qui sont un enrichisse-
ment. Le partage de l’information aurait donc donné au contrôle de gestion la
possibilité d’anticiper en apportant, au management opérationnel, un véritable
outil de décision stratégique.
Ainsi, le rapprochement avec l’audit interne peut donc contribuer à lui donner
des arguments supplémentaires. Cet enrichissement devrait lui permettre de
dominer plus aisément son sujet.
Cette collaboration apparaît encore plus manifeste dans les convergences rele-
vant de l’assistance mutuelle.
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Les convergences 35
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36 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
Mais il ne suffit pas d’avoir des objectifs, encore faut-il disposer des moyens
adéquats pour les atteindre.
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Les convergences 37
Mais pour le sujet qui nous occupe ici, l’auditeur interne, examinant le système
d’information du contrôle de gestion, s’assurera en particulier qu’il remplit bien
son rôle fondamental, à savoir : faire connaître aux responsables leur niveau
d’avancement quant à la réalisation de leurs objectifs. On devra trouver sous
cette rubrique des indications en quantité et en qualité sur :
• les délais réels par rapport aux délais prévus ;
• la nature des informations transmises par rapport à celles qui étaient souhai-
tées : leur niveau de détail ou d’actualisation, etc. ;
• la quantité d’information : trop plein ? insuffisance ? sur quels points ?
Cette analyse, plus que les autres, peut révéler un environnement de contrôle
déficient ; et c’est en cela qu’elle est particulièrement utile. Ce peuvent être des
acteurs réticents ayant une mauvaise perception de ce qui leur est demandé, des
confusions avec les fonctions comptables, des tricheries au motif qu’on ne voit
pas l’utilité des demandes ou de se valoriser en tordant la réalité à son profit,
etc. Dans ces cas de figure, l’analyse démontrera la nécessité d’une intervention
de la direction générale et, sans doute, d’une action de formation ciblée.
2.1.1.4. L’organisation
L’auditeur interne vérifiera ici que les grands principes régissant l’organisation
sont correctement adaptés et appliqués :
• une organisation adaptée à celle de l’entreprise. Le contrôle de gestion est-il
organisé de telle façon qu’il irrigue tous les organes de l’entreprise jusques et
y compris les plus éloignés et les plus insignifiants en apparence ? Retient-il
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38 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
Mais en sus de ces grands principes, une bonne organisation signifie une atten-
tion particulière apportée à trois éléments essentiels :
Cet aspect des choses sera encore plus sensible dans une organisation décen-
tralisée du contrôle de gestion où on veillera à ce que les différents échelons,
dans des unités d’importance diverse, ne se trouvent pas en situation de conflit.
Dans ce cadre, la définition du rôle du service central du contrôle de gestion fera
l’objet d’une attention particulière. Mais ceci nous renvoie au second élément.
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Les convergences 39
C’est parce que chacun connaît ses limites que l’on évite bien des conflits et
bien des malentendus. Le troisième élément indispensable aide à atteindre cet
objectif.
Dans le cadre d’un projet hautement confidentiel tel que le lancement d’un
nouveau produit, il ne suffit pas au contrôleur de gestion de recueillir l’ensemble
des informations financières pour les mettre en musique dans un business plan
dont il déduira la rentabilité. Encore faut-il qu’il puisse vérifier l’exactitude,
voire le bien-fondé de l’ensemble des dépenses inhérentes au projet, que ce
soit en termes d’investissements, mais aussi de recrutements y compris la masse
salariale, etc. La formalisation expresse de ses latitudes et pouvoirs sera garante
de son accession au niveau d’information adéquat nécessaire à son expertise.
Comment s’y prendre pour réaliser les tâches assignées à chacun ? La réponse
est dans les procédures.
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40 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
Telles sont les principales questions que doit se poser l’auditeur interne à ce
sujet. Cet examen lui permet de noter les dysfonctionnements et, en analysant
la cause, de recommander les remèdes appropriés.
Observons que cette action n’est pas une simple action de remise en ordre,
c’est très souvent également une action de simplification : la stratification des
procédures inutiles ou inutilement complexes conduisant souvent à des diffi-
cultés dans la réalisation des travaux.
Mais encore faut-il que ces procédures soient appliquées. Et ceci, c’est le rôle
de la hiérarchie dans cette activité que l’on nomme traditionnellement super-
vision ou surveillance.
2.1.1.6. La supervision
C’est en effet un des rôles essentiels de la hiérarchie que de s’assurer que les
collaborateurs qui doivent rendre compte assurent régulièrement les tâches
qui leur sont assignées. Il n’est pas inutile de le répéter, tant sont fréquents les
constats de lacunes, voire de lacunes graves sur ce point ; et ce n’est pas, bien
entendu, propre au contrôle de gestion.
Est-ce à dire que les responsables doivent chaque jour et à chaque heure de
chaque jour être en train de scruter le travail de leurs collaborateurs ? Certes
non ! La supervision implique seulement deux choses :
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Les convergences 41
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42 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
• et, ce qui est spécifique à notre sujet, s’assurer que la conception de l’audit
interne est conforme à la stratégie de l’entreprise.
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Les convergences 43
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44 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
Cette position est déjà très largement affirmée pour l’audit interne, même
si elle est encore susceptible d’amélioration. 77 % des responsables d’audit
interne1 sont rattachés directement à la direction générale ou au président.
Cette situation est le plus souvent complétée par un rattachement fonctionnel
au comité d’audit.
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Les convergences 45
Dans les deux cas, il est également indispensable que le responsable ait la
confiance de la direction générale. Cette confiance doit tout naturellement se
matérialiser par des réunions fréquentes, des conditions de nomination et de
révocation strictement encadrées. C’est pourquoi tout ce qui peut renforcer la
position du responsable est bon à prendre. L’implication de la direction géné-
rale pour que le contrôle de gestion puisse pleinement remplir sa mission est
fondamentale. Toutefois, ce simple constat nous conduit tout naturellement
à nous interroger sur les structures. N’y a-t-il pas là un moyen de renforcer
cette influence, si importante dans des fonctions de conseil ?
Si des études3 tendent à mettre en évidence un lien entre, d’une part, le ratta-
chement hiérarchique et, d’autre part, la perception de la fonction et la qualité
des relations en résultant – et, par là, il faut comprendre la qualité de la matière
première du contrôleur de gestion : l’information –, la perception du contrôle
de gestion est – comme en bien d’autres domaines – évidemment, et avant
tout, fonction de la qualité du travail rendu.
1. H. Jordan (1998), « Planification et contrôle de gestion en France en 1998 », Groupe HEC, Les
cahiers de recherche, CR644/1998.
2. H. Bouquin et M. Fiol (2007), « Le contrôle de gestion, repères perdus, espaces à retrouver »,
28e congrès de l’AFC, mai 2007.
3. A. Godener et M. Fornerino (2004), « Rattachement hiérarchique du contrôleur de gestion,
perception du contrôle de gestion et qualité des relations contrôleurs- managers : une étude
exploratoire », Grenoble, École de management, article de recherche, SPR/WPS 04-02.
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46 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
C’est chez les managers que les auditeurs internes vont aller chercher les infor-
mations nécessaires sur les risques encourus à partir desquels vont être élaborés
plan d’audit et programme de travail. Ce sont également les managers qui vont
être sollicités pour valider les constats et donner leur avis sur les recomman-
dations les plus opportunes.
Et ce sont également eux qui seront les premiers informés de ce qu’on a l’inten-
tion de faire, de ce qu’on a fait et donc les premiers destinataires des rapports
d’audit interne. En suite de quoi, ce sont eux qui vont élaborer le plan d’action
et assurer le suivi de sa réalisation.
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Les convergences 47
Ce sont encore eux qui, dans le cadre budgétaire, élaborent les prévisions,
lesquelles sont adressées à la direction générale par le contrôleur de gestion,
« véritable courroie de transmission ». Il en est de même lors de la mise en
œuvre du budget : une analyse des écarts ne peut être menée sans les expli-
cations et la propre compréhension des faits des managers. Ce sont eux qui
vont faire fonctionner centres de profits et centres de coûts et aider à respecter
les délais. Et la relation est bijective : si le management éclaire le contrôle de
gestion, il est également LE destinataire des analyses qui doivent l’aider dans
sa gestion quotidienne.
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48 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
et donc à l’efficacité. Il faut fuir les tableaux de bord géants qui prétendent tout
embrasser et qui, disant tout, ne disent plus rien aux responsables opérationnels.
Les points sont donc nombreux qui devraient permettre une concertation utile
pour améliorer tous ces points de convergence.
Au-delà, chacune de ces fonctions possède des spécificités qui ne sont réduc-
tibles ni à l’une ni à l’autre.
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Chapitre 2
Les spécificités
Si pour les contrôleurs de gestion, le maître mot est pilotage, pour les auditeurs
internes, c’est maîtrise. Il est symptomatique de constater que l’un et l’autre
de ces vocables sont des éléments constitutifs du contrôle interne, et donc que
tous deux contribuent à une meilleure gestion de l’organisation.
1. Pilotage et maîtrise
1.1. Contrôle de gestion et pilotage
La crédibilité du contrôle de gestion repose sur trois points :
• une maîtrise parfaite de la comptabilité analytique ;
• une véritable connaissance des rouages de l’entreprise et de son secteur
d’activité ;
• des techniques d’analyse éprouvées et admises par tous.
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50 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
Cette assistance au pilotage fait dire que le contrôleur de gestion est le copi-
lote. Autrement dit, le contrôleur de gestion dispose d’un véritable devoir
de recommandation. Celui-ci s’exprime tout à la fois dans ses attributions
classiques de relais entre la direction et le management opérationnel ; et, plus
clairement encore, dans son rôle novateur de conseil et d’aide à la décision
pour l’ensemble des managers.
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Les spécificités 51
Pour chaque étape, il utilise des outils spécifiques. Ainsi, l’assistance au quoti-
dien relève des attributions de la comptabilité de gestion, tandis que la maîtrise
de l’activité, c’est-à-dire aussi bien le contrôle que les actions à mettre en œuvre,
dépend de pratiques dédiées que sont les traditionnels budgets et tableaux de
bord et, plus récemment, le tableau de bord équilibré et la gestion par projet.
Par cette référence, nous mettons en exergue l’influence, pour ne pas dire
l’interventionnisme, de la profession comptable dans l’évolution de la méthode
française d’analyse des coûts. Et, de fait, c’est l’abandon de ses recommanda-
tions qui autorise l’émergence d’un cadre unifié.
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52 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
Dans un premier temps, cette démarche a abouti à négliger les travaux d’ingé-
nieurs américains, déjà préoccupés par les notions de taux horaire machine ou
autres phénomènes. C’est sans se préoccuper de l’évolution du capital indus-
triel… Ainsi, même si le développement industriel français fut plus modeste que
celui observé outre-Atlantique, il n’en demeure pas moins important, boulever-
sant alors la physionomie de l’économie nationale. La mécanisation gagne les
ateliers, les entreprises grossissent multipliant activités et centres de production
et les frais généraux deviennent prépondérants. Dans les années 1940, sous la
pression des dirigeants insatisfaits, la profession comptable doit faire évoluer le
concept de « vrai prix de revient » pour y intégrer et traduire ces changements.
Elle donne naissance à la méthode des sections homogènes, un modèle en
coûts complets qui incorpore au coût l’ensemble des charges de l’entreprise.
Pour ce faire, l’entité est découpée en centres dont le fonctionnement et/ou
l’activité sont homogènes et identifiés par une unité d’œuvre, par exemple
le taux horaire machine. Cependant, si cette méthode figure dans le PCG
de 1947 et est, par ce biais, largement diffusée, elle s’est néanmoins grandement
inspirée des travaux d’E. Rimailho, ingénieur et dirigeant d’entreprise dans les
chemins de fer. En effet, ses études publiées par la Cegos en 1936 ont large-
ment sensibilisé les organisations patronales et les industriels2. Finalement, ce
modèle s’impose comme référence dès 1965 avec l’application obligatoire du
PCG. En 1982, ce concept revisité devient la méthode dite des « centres d’ana-
lyse ». C’est ainsi qu’en France, l’homogénéisation des pratiques d’analyse des
coûts, système d’information interne et propre à l’entreprise, s’explique par
l’intervention de la profession comptable. Cependant, la normalisation de ces
méthodes n’est pas, pour autant, au rendez-vous. Et pour cause, contrairement
1. E. Julhiet (1922), Cours de finance et comptabilité dans l’industrie, Librairie de l’enseignement
technique.
2. Y. Levant et H. Zimnovitch (2009), « Le calcul des coûts en France dans la deuxième révolu-
tion industrielle ; un éclairage par la méthode des équivalences », disponible sur le site hal.
archives-ouvertes.fr
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Les spécificités 53
Désormais, les décideurs ont accès directement à l’information en temps réel ; et,
de fait, la distinction entre les opérationnels et la direction générale s’estompe.
La méthode d’analyse des coûts fait partie intégrante du processus de gestion
devenant alors « la comptabilité de gestion ». Plus qu’une simple activité tech-
nique nécessaire à la poursuite des objectifs de l’entreprise, elle correspond à la
partie du processus de gestion qui porte sur l’utilisation efficace des ressources
dans l’entreprise. C’est une intervention à trois niveaux interdépendants :
• l’établissement des combinaisons stratégiques piliers des objectifs de
l’organisation ;
• l’acquisition et le maintien des capacités organisationnelles nécessaires à la
réalisation de la stratégie ;
• la négociation de la transformation de la stratégie et des capacités.
Cet ensemble construit pour être une véritable boussole constitue le système
d’information du contrôleur de gestion. Et c’est en mettant à disposition une
information éclairée et adéquate qu’il influence les comportements et les déci-
sions d’un management lié par ses objectifs.
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54 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
1. Y. De Rongé (2000), « L’impact des ERP sur le contrôle de gestion, une première évaluation »,
Finéco, vol. 10.
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Les spécificités 55
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56 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
Du point de vue du contrôleur de gestion, l’instauration des ERP n’est pas sans
conséquence. Outre le fait que ces derniers constituent un levier d’amélioration
de la production et du contrôle de l’information, ils lui apportent un indéniable
confort (facilité d’accès, convivialité, temps de réponse, etc.) et constituent un
gisement de gains de temps remarquables. Cela n’est pas sans effet sur les rôles
et attributions jusque-là reconnus au contrôleur de gestion.
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Les spécificités 57
n’en retenir que l’information support de décision. C’est par la maîtrise de cet
éventail désormais largement ouvert sur l’ensemble des fonctions de l’entreprise
qu’il peut apporter un conseil éclairé en fournissant des indications permettant,
au management, de remplir pleinement sa mission.
Ce constat annonce ce qui sera développé dans la seconde partie : une nouvelle
définition des rôles des parties en présence et qui autorise une meilleure coor-
dination des objectifs et harmonisation des finalités.
C’est dire l’impact des progiciels de gestion sur le métier de contrôle de gestion.
C’est dire que les similitudes entre les fonctions d’audit interne et de contrôle
de gestion sont de plus en plus prégnantes.
1. P. Lorino (1991).
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58 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
Il s’ensuit que plus les entreprises adopteront des progiciels de gestion intégrés,
plus le rapprochement audit interne/contrôle de gestion deviendra inéluctable.
Tous ces points sont fondamentaux car – il faut le redire – le système d’in-
formation est le socle à partir duquel le contrôleur de gestion peut remplir sa
mission d’interface entre le stratégique et l’opérationnel. Ses priorités sont en
résumé : la recherche de la fiabilité, de la cohérence et, de plus en plus, de la
sélectivité des informations pertinentes.
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Les spécificités 59
Bouquin et Fiol (2007), « le contrôle de gestion n’est pas seulement fait pour
accompagner l’action, il l’est aussi pour stimuler la réflexion1 ».
1. H. Bouquin et M. Fiol, « Le contrôle de gestion, repères perdus, espaces à retrouver », 28e congrès
de l’AFC, mai 2007.
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60 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
On perçoit bien que la notion d’inacceptabilité n’est pas la même pour tous.
Si elle se conjugue de façon différente selon le niveau hiérarchique auquel
elle se situe, elle doit pour le moins être appréciée au niveau de chacun. Ce
sont les mêmes parties d’un tout et l’échec d’un élément pourrait faire chuter
la pyramide.
Toutefois, dans l’un et l’autre cas, le suivi du budget est un élément essentiel
pour s’assurer de la réalisation des objectifs dès l’instant que les obstacles ont
été écartés.
Et pour les écarter, le contrôle de gestion et l’audit interne utilisent une double
démarche : une gestion des risques pour n’en point omettre et l’amélioration
du contrôle interne.
Si le COSO 1 avait mis en évidence la nécessité d’évaluer les risques pour mieux
les maîtriser, le COSO 2 a montré qu’il fallait aller plus loin et mettre en place
une véritable gestion globale du risque (ERM – Enterprise Risk Management).
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Les spécificités 61
Le management des risques est d’ailleurs de plus en plus reconnu comme une
des composantes essentielles d’une gouvernance solide1.
Cette gestion globale implique que l’audit interne prenne en compte quatre
étapes et non pas seulement l’évaluation :
• une définition des objectifs stratégiques qui permette de connaître les choix
opérés quant aux prises de risques décidées en connaissance de cause (risk
appetite) et quant à la tolérance quantitative au risque reconnu dans l’en-
treprise. On observe d’ailleurs qu’aujourd’hui, dans trop d’organisations, le
seuil de « tolérance au risque » (niveau à partir duquel le risque est accepté)
est en général fixé à un niveau trop élevé, d’où des risques non couverts.
Et cela est particulièrement sensible dans le domaine de l’environnement ;
• une identification des événements, c’est-à-dire l’inventaire des points qui
peuvent avoir des impacts négatifs, donc ceux auxquels il convient de porter
remède ;
• une évaluation des risques de façon à apprécier leurs conséquences quant
à l’impact et quant à la fréquence ;
• les modes de traitement des risques ainsi identifiés et évalués peuvent varier.
Au premier chef desquels se trouve la réduction du risque, c’est-à-dire
l’amélioration du contrôle interne, mais également le partage (assurance,
joint venture), l’acceptation si on est dans les limites de la tolérance ou de
l’appétit au risque ou encore l’évitement, c’est-à-dire l’aménagement néces-
saire pour faire disparaître le risque.
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62 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
Mais nous ne devons pas oublier que le véritable « propriétaire » du risque, c’est
le responsable opérationnel car lui seul aura à en répondre et à en supporter
les conséquences s’il se réalise. Rien ne peut ni ne doit se faire sans qu’il
en soit informé.
Or il se trouve, ainsi que nous le verrons dans la seconde partie, que le contrô-
leur de gestion n’est pas, lui non plus, étranger à ces notions : on ne peut
bien piloter qu’une activité maîtrisée. L’évaluation des risques intervient
en vue de maîtriser non seulement l’exploitation actuelle mais aussi future.
En se préoccupant de la création de valeur, le contrôleur de gestion ne peut
s’exonérer de l’amélioration de la rentabilité, donc de la réduction du risque,
à tout le moins en termes financiers. De même, il y a un parallélisme certain
entre la recherche des effets pervers de la mesure des performances et la
cartographie des risques.
En effet, si on ne réussit pas à atteindre ses objectifs, c’est très souvent parce
qu’un risque totalement ou partiellement réalisé fait obstacle. Par exemple, pour
un site industriel, la panne d’un moyen de production clé peut engendrer un
arrêt de la fabrication et donc une perte de chiffre d’affaires d’autant plus élevée
que celle-ci perdure. De même, la rupture de livraison d’un fournisseur peut,
dès lors que les stocks de sécurité ont été utilisés, générer un arrêt de la produc-
tion et, de la même façon, une perte de chiffre d’affaires, etc. L’identification
des risques encourus liés aux équipements, aux fournisseurs, etc., et donc la
chasse aux risques, est en amont de l’amélioration de la performance. Sans
le premier terme, le second ne peut se réaliser pleinement ; et sans le second
terme, on ne tire aucun bénéfice du premier. La collaboration est indispensable.
Or, ce sont tous les constats de l’audit interne qui peuvent donner lieu à des
améliorations significatives dans le domaine des risques. Et, pour l’audi-
teur interne, la finalité ultime de la gestion de risque est l’amélioration du
contrôle interne.
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Les spécificités 63
C’est dans le cadre de cette démarche que l’audit interne va être en mesure de
procéder à une évaluation globale de la qualité du contrôle interne dans l’or-
ganisation, donc d’en donner une photographie immédiate. Cette appréciation
dont tous vont se saisir, direction générale aussi bien que contrôle de gestion,
a subi bien des vicissitudes. Les outils et méthodes vont de simples jugements
qualitatifs à des analyses quantitatives plus élaborées. Le manager lui-même
peut, seul ou assisté du contrôleur interne, procéder à une autoévaluation de
son contrôle interne. Ce travail est parfois confié à des cabinets extérieurs qui
fournissent une prestation résultant de l’utilisation de logiciels du marché et qui
ne donnent pas toujours des résultats probants. Cela dit, dans tous les cas, on
part du travail spécifique des auditeurs internes en prenant l’information dans
les constats des missions d’audit.
Ainsi, chacune des fonctions a ses finalités : pilotage pour l’une, maîtrise pour
l’autre. Et chacune a également ses outils pour les réaliser, ce qui n’exclut pas
l’emprunt des outils des uns pour les autres et réciproquement. Mais fonda-
mentalement, la frontière est bien tracée qui privilégie pour chacun les outils
adaptés à sa mission.
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64 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
2. mÉthodes et outils
2.1. Méthodes et outils du contrôle de gestion
Parmi les outils du contrôle de gestion, il en est un qui s’est largement imposé
et se trouve ainsi en première ligne : le budget. Si le budget est initialement
l’expression de la contrepartie de la délégation confiée aux responsables opéra-
tionnels, il est également l’outil utilisé par A. P. Sloan pour piloter la production.
Or, cet ensemble ne vise finalement qu’un seul objectif : la maîtrise de l’activité
pour l’atteinte des résultats escomptés. Et c’est parce que contrôle de gestion
et audit interne servent tous deux cette même finalité que le rapprochement
est possible. C’est parce que chacun peut agir au service de l’autre par un enri-
chissement des outils existants qu’un rapprochement est source de meilleure
gouvernance.
2.1.1. Le budget
En France, la gestion budgétaire se développe dans les années 1930 suite à la
Conférence de Genève présentant un panorama des méthodes de contrôle
budgétaire. S’ensuit un grand enthousiasme pour la méthode qui s’implante
alors au sein de grandes entreprises telles que Péchiney, Saint-Gobain, Alstom
ou encore les Imprimeries Delmas. Aujourd’hui, bien que controversée, voire
délaissée par certaines grandes entreprises1, elle n’en demeure pas moins un
outil de pilotage par les objectifs à adapter, voire à compléter pour pallier
l’incertitude caractérisant nos économies actuelles.
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Les spécificités 65
déclinant alors trois étages d’une même pyramide. Dans une grande entreprise
bien organisée, les trois découlent l’un de l’autre et sont indispensables.
• La planification stratégique ou « plan opérationnel » définit le cadre
politique, économique et financier dans lequel on estime que l’activité
va se dérouler dans les prochaines années. Souvent construite à horizon
de trois ans et « glissant », elle formalise la réflexion stratégique en fixant les
axes d’activité en termes de niveau et de nouveaux marchés. Elle traduit
donc la vision du dirigeant des perspectives de développement dans un
contexte économique et social. Arrêtée au premier semestre de l’exercice,
elle pose les principales orientations stratégiques telles que les opérations
de croissance externe, le choix des canaux de distribution, la diversification
ou, au contraire, le recentrage sur les cœurs de métiers, etc. Par exemple,
en 2007, le groupe EADS a élaboré une planification stratégique baptisée
« Vision 2020 ». La direction y fait part de sa vision stratégique : comment elle
entend générer de la croissance, gagner en rentabilité et assurer l’évolution
du groupe. Ces objectifs stratégiques pour 2020, construits avec l’équipe
de direction, sont clairement présentés au conseil d’administration. Il s’agit
notamment d’atteindre un « meilleur équilibre entre les racines européennes
du groupe et sa vocation globale » par un élargissement de l’ancrage de
l’organisation, par une internationalisation des effectifs, etc. Encore faut-il
recueillir l’adhésion des collaborateurs, condition sine qua non de la bonne
mise en œuvre des axes retenus. Et c’est ainsi que, dans le cadre d’EADS, les
principaux managers du groupe ont été sollicités pour définir puis présenter
leurs propres feuilles de route destinées à déployer ce nouveau plan opéra-
tionnel. Cet ensemble consolidé forme le plan d’action du groupe, comme
nous allons le voir.
• Viennent ensuite les plans d’action. Destinés à la réalisation des objec-
tifs retenus du plan stratégique sur la première année, ils sont donc une
réponse du management opérationnel dans un processus plutôt remontant
(bottom up). Les projets qui émanent du terrain s’intègrent dans ce cycle
pour être sélectionnés par la direction en fonction de leur contribution à la
stratégie. Les grandes entreprises sont nombreuses à fonctionner avec des
plans d’action. Nous pouvons citer France Telecom avec le programme
« TOP » ou encore « Renault Contrat 2009 » visant à réduire les coûts ; et aussi
Alcatel, Danone, Veolia, etc.
Si la direction définit les orientations, il se peut que la stratégie comme
ensemble d’actions qui déterminent durablement le succès d’une organisa-
tion1 soit entre les mains des opérationnels. Dans ce cadre, le contrôle de
gestion doit être proactif en suscitant la réflexion stratégique qui, une fois
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66 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
On perçoit à quel point cet outil à trois dimensions est essentiel pour qui
prétend indiquer les voies de la bonne gestion.
On perçoit ici la différence fondamentale avec l’audit interne qui se garde bien
de se projeter dans l’avenir… sauf à analyser les conséquences des dysfonc-
tionnements. Toutefois, il faut souligner l’intérêt que peut avoir le contrôle de
gestion à prendre en compte dans ses hypothèses les conséquences inéluctables
d’une situation mal maîtrisée, et singulièrement pour les prévisions à court
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Les spécificités 67
terme. D’ailleurs, nous verrons ultérieurement que ces points de vue tendent
à se rapprocher avec la mise en œuvre de l’audit stratégique.
Si le budget est l’outil de pilotage mis en place pour assurer la coordination des
objectifs, il n’en demeure pas moins un outil controversé. Il est trop souvent
resté plus « une machine à dégager des écarts qu’à guider les responsables »
(Guedj). S’il ne peut plus désormais répondre, à lui seul, aux exigences des
managers, il n’est pas nécessaire de le supprimer. Il suffit de le compléter par
une approche mieux adaptée aux problématiques de pilotage actuelles ; tâche
qui incombe aux systèmes de mesure de la performance comme le tableau de
bord et le balanced scorecard.
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68 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
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Les spécificités 69
Mais il est une autre démarche, celle-ci américaine, qui participe à la réalisation
d’un autre genre de tableau de bord : c’est le balanced scorecard.
1. Élaborée et enseignée par trois professeurs du groupe HEC : D. Michel, M. Fiol et H. Jordan.
2. H. T. Johnson et R. S. Kaplan (1987), Relevance Lost : the Rise and Fall of Management
Accounting, Harvard Business School Press.
3. R. S. Kaplan, D. P. Norton (1996), The balance scorecard – Translating Strategy into Action,
Boston Massachusetts, Havard Business School Press.
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70 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
La mise en place d’un tableau de bord équilibré relève donc d’un projet global
d’entreprise car, au-delà du suivi de la performance, il aborde le pilotage
complet de la société. Si cette démarche a connu un vif succès dans les pays
anglo-saxons, l’écho a été moins prégnant en France, même s’il existe quelques
exemples (Oriot et Misiaszek, 2004).
Mais la multiplication des indicateurs dans les grandes entreprises génère une
complexité qui rend plus difficile la lisibilité par la direction générale. On retrouve
ici l’illustration de la troisième loi de Parkinson : « Expansion = complexité ;
complexité = décadence ». Le contrôle de gestion joue donc un rôle essentiel :
il évite cet enchaînement inexorable en limitant la complexité et en ajoutant
la clarté par l’explication.
Le tableau de bord, quel que soit son mode de construction, doit permettre cette
clarification du complexe en remontant de l’aval vers l’amont et en intégrant
les indicateurs physiques jusqu’alors développés par les opérationnels. Du
même coup, il opère une sélection. Il y parvient à la condition expresse de ne
pas tomber dans « l’idéologie de la complexité » (De Geuser et Fiol, 2004) qui,
voulant rendre compte de la réalité, complique les outils de mesure dégradant
alors la compréhension du réel au lieu de la faciliter. Il a néanmoins le mérite
de définir un cadre de conception de la stratégie, de donner les moyens de la
décliner efficacement et de la transformer en action. Ainsi peut-on faire table
rase de trop de propos ou paroles verbales à prétention explicative plus souvent
lyriques que pratiques.
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Les spécificités 71
L’équipe projet est un groupe restreint plurifonctionnel (tout au plus une quin-
zaine de personnes). Cette émanation de l’entreprise consacre tout ou partie
de son temps de travail au projet. Comme l’écrit F. Butera, « le château devient
un réseau1 » pour satisfaire des impératifs de délai (délais de conception, de
mise en œuvre, etc.) et de maîtrise des coûts. En raison de sa transversalité et
de sa durée spécifique, caractéristiques endogènes au projet, ce mode de fonc-
tionnement ne saurait être suivi par le budget qui, par nature, est calé sur une
structure verticale et sur un horizon annuel. Face à ce constat, deux solutions
subsistent : faire coexister un double système formel ou intégrer les projets dans
la gestion au quotidien grâce à de nouveaux outils adaptés.
La solution réside dans une approche par projet qui isole les changements
à effectuer des opérations courantes. Dans ce cas, la mise en œuvre de la
stratégie est identifiée à travers un projet dont les composantes – cahier des
charges, calendrier et ressources – sont connues. Sur un horizon temporel
réduit, les instruments classiques, tableaux de bord et reporting, trouvent toute
leur signification tandis que la gestion globale du projet s’effectue à travers un
plan pluriannuel. Celui-ci modélise les flux sur la durée de vie du projet et
détermine un certain nombre d’indicateurs clés comme la marge et le taux de
rendement interne ; ces derniers seront régulièrement actualisés en fonction de
l’évolution du projet.
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72 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
du produit actuel. Dans ce cas, une équipe projet est mise en place avec
une gouvernance, des ressources propres et un cahier des charges précisant
attendus et délais. Le cadre ainsi défini et structuré, il est possible d’organiser
un contrôle de gestion.
Notons d’ores et déjà que l’analyse causale et le chiffrage des risques seront
d’autant plus pertinents et approfondis que l’audit interne aura pu y être associé.
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Les spécificités 73
cher. L’équation s’avère difficile tant et si bien que de nombreux projets sont
abandonnés. Finalement, l’équipe projet, pour relever ce défi, doit imposer un
langage commun à tous les métiers : le langage financier, de sorte que les solu-
tions techniques et industrielles sont traduites en coûts et les parts de marché
en niveau de chiffre d’affaires. Ces éléments sont ensuite confrontés à travers le
taux de rendement interne ; ratio phare dans l’arbitrage. Cette vision s’oppose
à une logique métier qui optimise la variable dont il a la charge. En procédant
ainsi, elle mobilise autour d’un même but les différentes fonctions que sont la
technique, l’industrie et le commerce. Le concept de nouvelle voiture écono-
mique et peu chère est né d’une convergence d’intérêt des métiers autour du
défi économique.
Là encore, ainsi qu’il sera développé dans les parties suivantes, il est un domaine
où le rapprochement avec l’audit interne apparaît plus qu’opportun. Par le biais
des missions d’audit de projet, l’audit interne peut évaluer l’adéquation des
moyens alloués aux besoins. Si les ressources sont insuffisantes, le risque de
retard est élevé et la conséquence peut aller du surcoût à l’avortement du projet.
Dans le cadre du rapprochement, le contrôle de gestion aura préalablement
intégré cette information qui sera présentée à la direction générale lors de la
revue périodique. Celle-ci sera alors en mesure de prendre, par anticipation,
les décisions appropriées.
Ainsi que nous venons de le voir, la spécificité des outils du contrôle de gestion
est qu’ils permettent, à partir d’une analyse de l’existant, de se projeter dans
l’avenir et donc de construire des hypothèses de développement et une stra-
tégie pour atteindre les résultats attendus qui sont aussi les objectifs de chaque
responsable budgétaire.
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74 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
Analysés de cette façon, les outils de l’audit interne peuvent apparaître comme
des compléments à la mise en œuvre des outils du contrôle de gestion. Avec
la révolution numérique, un certain nombre de ces outils (en particulier les
outils d’interrogation) doivent s’adapter pour traiter un plus grand nombre de
données (enjeux du Big data), d’où un important effort d’adaptation à réaliser.
Rappelons que parmi tous les outils existants, il en est un qui conditionne tous
les autres, c’est l’observation.
En d’autres termes, l’auditeur interne est, en premier lieu, quelqu’un qui regarde
comment les choses sont faites, analyse les insuffisances au vu de ses observa-
tions et en tire les conséquences. Si, pour le contrôleur de gestion, le système
d’information est la matière première de son travail dans laquelle il puise – mais
une matière première qui, principalement, lui est donnée –, pour l’auditeur
interne, l’observation est également une matière première – mais une matière
première qu’il construit lui-même. On pourrait dire, en forçant le trait, que
l’auditeur interne est, de ce point de vue, un artisan alors que le contrôleur
de gestion est un ingénieur. Le premier fabrique sa matière tout seul à partir
d’éléments simples ; le second travaille à partir de données complexes qu’il
organise sous forme synthétique et attractive. Le contrôleur de gestion doit non
seulement « vendre » ses analyses aux opérationnels en dépit de leur aversion
plus ou moins grande pour les approches monétaires ; mais aussi synthétiser ses
analyses pour permettre à la direction générale de se focaliser sur les éléments
principaux et ce, rapidement.
Si l’observation est donc pour l’auditeur interne un outil fondateur, c’est aussi
parce que c’est un outil multiple. En effet, on peut tout observer :
• on peut observer les personnes aussi bien dans leur comportement collectif
que dans leur comportement individuel : présente-t-on le document exigé
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Les spécificités 75
Ainsi l’observation est-elle bien cette méthode aussi importante pour l’audit
interne que peut l’être le système d’information pour le contrôle de gestion.
Mais ce n’est pas le seul outil à disposition des auditeurs internes : de même
que budgets et plans ont leur source dans le système d’information, de même
l’observation aide à construire le plan d’audit.
Rappelons que le plan est la récapitulation, sur trois ou cinq ans, de tous les
sujets susceptibles de faire l’objet d’une mission d’audit. La cartographie des
risques – en principe élaborée par le risk manager – fournit le canevas du
plan en indiquant, pour chaque mission, le risque potentiel avec mention de
son importance relative. À partir des constats résultant de ses observations,
l’auditeur interne évalue le risque réel retenu en définitive ; et de là découle la
périodicité des missions. C’est également à partir de ces mêmes constats que
va être estimé le temps nécessaire pour chaque mission, principal élément dans
l’évaluation de l’effectif nécessaire pour réaliser le plan.
En réalité, nombreux sont les cas où il n’y a pas de risk manager, c’est alors
l’audit interne qui élabore une cartographie – nécessairement plus sommaire –
indispensable pour une élaboration rationnelle du plan d’audit.
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76 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
Ce dernier est donc un outil pour l’action de l’auditeur interne tout comme
suivi budgétaire et tableaux de bord sont des outils du contrôleur de gestion.
Et comme l’auditeur interne, le contrôleur de gestion « ne prend pas de décision
à la place des opérationnels, il les aide à les prendre, il facilite la coordination
de leurs décisions1 ».
Le rapport d’audit est distribué aux audités et à leur hiérarchie en ligne directe.
Les destinataires sont donc ciblés : ce sont tous ceux qui peuvent avoir une
réponse à apporter aux recommandations et eux seuls. Ce sont également ceux
qui peuvent refuser les recommandations ou y apporter une réponse différente
de celle qui est suggérée. Mais ce sont toujours ceux qui ont un pouvoir d’ac-
tion sur les lacunes constatées. Ainsi, un jour ou l’autre, tous les échelons de
la hiérarchie sont concernés par un rapport d’audit et ont à se situer selon les
choix à faire quant à l’acceptation des risques.
Les rapports des contrôleurs de gestion ont un parcours plus simple puisque
exclusivement réservés à la direction générale. Cela dit, la finalité est la même :
élaboration d’un rapport dont les destinataires ont le loisir de choisir le sort
qui va lui être fait.
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Les spécificités 77
Les spécificités des deux fonctions, aussi bien dans leurs objectifs que dans
les méthodes utilisées, ne sont pas figées dans le temps : elles évoluent. Les
développements récents semblent bien aller dans des directions parallèles, tant
il est vrai que l’esprit du temps souffle partout dans la même direction.
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78 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
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Les spécificités 79
contrôle de gestion née d’une même finalité, l’atteinte des objectifs, permet
aux premiers d’acquérir une meilleure maîtrise des mécanismes financiers ;
tandis que l’ensemble des parties gagne à obtenir plus de transparence sur les
indicateurs de performance élaborés en commun.
Par exemple, la conception d’un tableau de bord prospectif tel que défini par
R. S. Kaplan et H. T. Norton (1996) illustre notre propos : il doit mettre en
évidence les relations entre les objectifs et les indicateurs dans les différents
domaines suivis, pour que ces objectifs soient validés et servent à guider les
actions. Ainsi, par une approche de groupes de projets multi-acteurs élucidant
collectivement missions et finalités de l’entreprise à travers une vision partagée
du modèle cause-effets, la démarche de construction d’un tableau de bord pros-
pectif correspond au mécanisme précédemment envisagé. Il en est de même
des autres tableaux de bord dès lors qu’ils sont réalisés avec les responsables
opérationnels et au service de la stratégie.
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80 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
De même que les évolutions du contrôle de gestion n’ont pas signifié la dispa-
rition du contrôle budgétaire, mais des développements à partir de cette base,
de même, l’évolution de l’audit interne n’a pas engendré la disparition de l’audit
de conformité, mais l’ajout de nouvelles stratifications.
D’ailleurs, non seulement l’audit de conformité n’a pas disparu, mais il connaît
même un regain d’actualité. La complexité croissante des réglementations, les
sanctions souvent lourdes et dissuasives en font une démarche d’actualité.
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Les spécificités 81
De ces constats est né l’audit d’efficacité qui a conduit les auditeurs internes
à étendre le champ de leurs investigations à tous les domaines couverts par
le contrôle interne et à en élargir la notion au-delà du cercle des entreprises
marchandes.
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82 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
Ainsi, avec un regard sur les risques susceptibles de naître d’une mauvaise
maîtrise de l’élaboration ou de la mise en œuvre de la stratégie, les auditeurs
internes accèdent indirectement à un domaine réservé. Cette évolution leur
fait rencontrer tout naturellement les travaux des contrôleurs de gestion sur le
même sujet mais avec une autre perspective.
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Les spécificités 83
Ses missions :
• représenter la profession ;
• harmoniser les pratiques en élaborant des textes comptables de référence ;
• encourager le développement de la comptabilité de gestion en créant un
environnement qui améliore le niveau de compétence des professionnels
de cette discipline ;
• être une source de réflexion et susciter la recherche.
1. Édition 1998 du Handbook disponible auprès du Conseil supérieur de l’ordre des experts-
comptables et de la Compagnie des commissaires aux comptes.
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84 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
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Les spécificités 85
L’audit interne est organisé de façon beaucoup plus centralisée, au moins dans
les principes gouvernant la fonction.
Les normes se présentent sous la forme d’un corpus de règles en deux parties :
• une première partie dite « Normes de qualification » regroupe les règles
concernant les auditeurs internes : indépendance, objectivité, conscience
professionnelle, compétence, etc. ;
• une seconde partie dite « Normes de fonctionnement » concerne les services
d’audit interne et leur méthodologie.
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86 Deux fonctions essentielles : audit interne et contrôle de gestion
Depuis 2016, le CRIPP s’ouvre par un chapitre particulier : « Les dix principes
fondamentaux ». Y déroger, c’est ne pas pratiquer l’audit interne. Ainsi la fonc-
tion réalise-t-elle son unité.
Nous allons montrer, dans une seconde partie, comment une conception diffé-
rente du travail peut apporter à chacun une synergie significative et, sans
modifier les structures, permettre un réel changement qui ne peut que favoriser
un premier progrès dans la gouvernance de l’entreprise.
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Les spécificités 87
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Deuxième partie
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90 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
Répondre à ces trois questions, c’est créer une véritable synergie relationnelle
porteuse de progrès et d’économies.
1. « What we can accomplish together, we cannot accomplish alone », Rod Winters, Internal
Auditor, juin 2009.
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Chapitre 1
Comment collaborer :
la concertation
Elle devrait être d’autant plus facile qu’audit interne et contrôle de gestion
procèdent tous deux de la gouvernance dont ils sont des composantes impor-
tantes. Lorsque ces deux fonctions existent et remplissent bien leur rôle, la
maîtrise et la gestion de l’entreprise s’en trouvent améliorées. A fortiori s’en
trouve améliorée la gouvernance de l’organisation si on se réfère à la défini-
tion du terme : « la façon dont les organisations sont dirigées et contrôlées ». Il
faut entendre le vocable « contrôle » dans son sens anglo-saxon, c’est-à-dire la
maîtrise. Or, ces deux fonctions qui, ainsi que nous l’avons vu dans la première
partie, concourent à la bonne marche de l’organisation par le pilotage et la
maîtrise, peuvent non seulement faire mieux avec plus de concertation mais
également faire davantage. Plus que jamais, l’audit interne et le contrôle de
gestion seront ainsi au nombre des acteurs essentiels de la gouvernance.
Pour qu’ils puissent jouer leur rôle, la concertation doit être organisée, car :
• elle apparaît comme indispensable pour progresser ;
• elle améliore la convergence là où elle existe ;
• elle contribue à optimiser l’efficacité des acteurs.
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92 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
1. la concertation nÉcessaire
La complexité croissante des activités a conduit les entreprises à s’entourer
de spécialistes à vocation fonctionnelle : risk managers, spécialistes qualité,
spécialistes des systèmes d’information, spécialistes sécurité, etc. Tous inondent
directions générales et conseils d’administration de conseils, avis, rapports,
recommandations… souvent pertinents et utiles, mais aussi hétérogènes, non
coordonnés et parfois contradictoires.
Parmi eux, audit interne et contrôle de gestion ont une position à part. L’un
et l’autre scrutent, souvent avec les mêmes informations, la vie de l’entreprise.
Mais le premier (l’audit interne) regarde vers l’amont et le second (le contrôle
de gestion) regarde vers l’aval. L’audit interne cherche à détecter les causes des
dysfonctionnements faisant obstacle et le contrôle de gestion s’appuie sur le
présent pour élaborer prévisions à court et moyen terme et hypothèses straté-
giques à long terme : ces deux analyses sont dissociées au lieu d’être continues.
Il est urgent de reconstituer l’enchaînement logique des deux démarches.
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Comment collaborer : la concertation 93
générale correspond l’audit interne qui est une fonction normalisée, mais qui
doit davantage convaincre et se faire connaître au sein des entreprises. Au lieu
d’opposer cette double et singulière caractéristique, il convient plutôt de tenter
d’en additionner les avantages respectifs afin d’en tirer le maximum de
bénéfices. En d’autres termes, il s’agit de profiter à la fois de la bonne implan-
tation de l’un sur le terrain et de l’universalisme de l’autre pour mieux intégrer
et assimiler les expériences les plus diverses.
Il est certes commode pour des responsables occupés, voire débordés par les
problèmes du présent, de faire assumer par des spécialistes l’élaboration et la
mise en place des solutions attendues aux questions que posent le présent et
le futur. Encore faut-il que leurs actions soient coordonnées. Mais, ce faisant :
• on déresponsabilise l’exécutant alors que non seulement, en droit, il continue
à être le seul à répondre ou à tout le moins le premier ; mais de surcroît, il
est, à coup sûr, le plus compétent dans son métier et donc le seul réellement
en mesure d’apprécier les aménagements proposés ;
• on accroît les coûts de fonctionnement par simple multiplication des concer-
tations, des réunions, des arbitrages inévitables et du souci constant déployé
pour ménager les parties en présence. Or, les conflits de personnes que
peuvent engendrer ces situations sont toujours au préjudice de l’organisation ;
• et surtout, on multiplie les risques de doublons et de contradictions. Ainsi
que déjà observé, qui n’a pas connu ces situations où le même travail
exécuté deux fois par des personnes différentes donne des résultats diffé-
rents et génère d’interminables justifications et explications qui plongent
les directions dans la perplexité ? Ce faisant, on porte atteinte à la qualité
de la gestion, à l’organisation du travail et aux chances raisonnables d’une
bonne gouvernance.
Gommer tous ces inconvénients, leur substituer une situation dans laquelle
on gagnera en efficacité, en coûts et en compréhension, c’est véritablement
contribuer à passer de la simple convergence à une véritable coopération.
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94 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
C’est l’organisation de cette concertation qui est ici en question. Il ne peut qu’en
résulter des améliorations, et ce, dans six domaines :
• une amélioration dans la définition des périmètres ;
• une optimisation de la gestion ;
• une meilleure coordination des objectifs ;
• une harmonisation des finalités ;
• une adaptation des moyens ;
• une complémentarité organisée des méthodes et outils.
Certes, en bout de course, seul le résultat prévaut et c’est lui seul qui retiendra
l’attention en ses termes essentiellement financiers et comptables. Toutefois,
il sera amputé singulièrement dans ses explications et commentaires, et donc
inexact, si l’on n’a pas pris en compte des éléments d’information purement
opérationnels et comptablement intraduisibles. On pressent l’importance que
cela peut avoir dès l’instant que l’on s’appuie sur les commentaires du passé
pour esquisser une stratégie pour l’avenir.
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Comment collaborer : la concertation 95
Appréhender ces réalités, c’est donc se donner les moyens de fournir des
explications cohérentes à des mouvements de valeurs erratiques qui, sans ces
commentaires, resteraient plus ou moins obscurs ; au-delà, c’est isoler l’origine
d’un dysfonctionnement qui, sans ces éléments, pourrait perdurer. Il est donc
de la plus haute importance que les contrôleurs de gestion s’emparent de ces
domaines ; eux qui sont chargés d’expliquer les écarts, voire d’anticiper toute
dérive préjudiciable à l’atteinte de l’objectif.
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96 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
• et c’est ce dialogue et cette présence qui vont faire de lui un collègue habi-
tuel et non plus quelqu’un qui vient de l’extérieur s’immiscer dans le travail.
Il va devenir un membre de l’équipe ou, à tout le moins, un partenaire.
Il n’aura plus à chercher l’information, on viendra la lui fournir. Il n’aura
plus à solliciter des explications pour mieux comprendre, on viendra les lui
donner. Il n’aura plus à chercher le meilleur angle pour faire passer messages
et conseils, ils seront attendus et entendus.
Encore faut-il qu’il ne soit pas cantonné dans la sphère comptable ; sinon,
comment pourrait-il analyser ? Ainsi en serait-il de l’interprétation d’un diagramme
PERT (Program Evaluation and Review Technic) pour l’approvisionnement d’un
matériel et qui traduirait un retard que « seul » un ingénieur pourrait identifier.
Ainsi en serait-il également de l’interprétation d’une augmentation des heures
de main-d’œuvre en une perte de performance alors que celle-ci résulte de la
mise en place de la polyvalence au poste de travail ; cette même mesure, soit
dit en passant, ayant vocation à se prémunir contre un arrêt de la production
préjudiciable au bon fonctionnement de l’entreprise.
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Comment collaborer : la concertation 97
Mais il ne faut pas perdre de vue que tout changement dans les habitudes de
travail a sa contrepartie. Ici, c’est le risque d’indisposition du gestionnaire
qui voit défiler des conseillers divers et variés dont il ne perçoit pas toujours
clairement les objectifs et la nécessité : « Qui sont donc tous ces gens qui veulent
m’apprendre à travailler ? »
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98 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
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Comment collaborer : la concertation 99
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100 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
Cet échange peut s’opérer sous la forme d’une réunion entre le responsable
de l’audit interne informé des sujets afférents au périmètre ainsi identifié. Il
s’agit alors, selon une périodicité à définir, de balayer l’ensemble des thèmes
des missions et d’évoquer les incidents reconnus ; à charge pour le contrôleur
de gestion d’évaluer la pertinence de cette information et d’approfondir le
sujet si nécessaire. Cela revient à passer en revue les dysfonctionnements
observés dans l’unité opérationnelle pour identifier ceux ayant une incidence
sur le résultat. Dans cette réunion de confrontation et d’analyse, le rôle du
contrôleur interne (lorsqu’il existe) peut s’avérer essentiel. Il se situe au
point de convergence entre le risk manager et le responsable opérationnel.
À ce titre, il aide à remonter l’analyse en amont jusqu’au point initial de
l’identification du risque.
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Comment collaborer : la concertation 101
brutale dans une série de chiffres, tout indicateur quantitatif ou qualitatif qui
change brusquement de sens ou d’ordre de grandeur, etc., tous ces éléments
révèlent un phénomène dont la cause mérite d’être analysée avec les outils de
l’auditeur interne.
Plus généralement, on peut dire qu’il serait de bonne méthode que systéma-
tiquement l’audit interne aille glaner des informations auprès du contrôle de
gestion pour la préparation de son programme à l’occasion de chaque mission.
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102 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
Dans tous les cas de figure, des analyses plus poussées conduites par un service
d’audit interne justement alerté contribueraient grandement à l’optimisation de
la gestion, à la création de valeur et à l’atteinte des résultats.
Le premier des principes à respecter est qu’il y ait cohérence entre les objectifs
de l’organisation et ceux de toutes les autres fonctions, y inclus bien évidemment
l’audit interne et le contrôle de gestion. Les auditeurs internes s’emploieront
à veiller à cette cohérence : cela fait partie de leurs missions essentielles. C’est
ce que l’on nomme l’audit de stratégie, dont nous avons déjà parlé.
Ce qui nous préoccupe ici est : comment assurer une meilleure coordination
entre les objectifs de l’audit interne et ceux du contrôle de gestion ?
Si l’on considère que parmi les objectifs du contrôle de gestion figure celui
d’informer les responsables – et singulièrement la direction générale – sur
l’avancement de leurs propres objectifs, et, à partir de là, de donner les infor-
mations et outils pour définir un plan et des perspectives à moyen et long
terme, alors, on trouve une singulière identité de vue avec l’audit interne,
comme déjà signalé.
Mais il est une différence et qui fait toute la différence : les premiers informés
par les auditeurs internes sont les responsables opérationnels de premier niveau.
Et pour cette simple raison que, s’agissant de faire échec à un risque, l’urgence
commande d’informer, en premier lieu, celui qui peut agir sur l’événement.
L’adjudant qui commande le tir doit être informé avant le général que l’on est
en train de créer un risque maximum en tirant des balles traçantes en plein été
dans une zone pouvant être incendiée.
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Comment collaborer : la concertation 103
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104 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
souvent à des cultures différentes. C’est dire que cela ne se fera pas en un
jour. C’est dire aussi que, dans les situations paroxysmiques, celles dans
lesquelles on ne veut ni s’entendre, ni se comprendre, celles où règne un
mauvais « environnement de contrôle », il faudra la volonté et l’intervention
patiente et prolongée de la direction. Et cela est valable également pour ce
qui va suivre.
• L’article 117 de la LSF du 1er août 2003 (entériné par les articles L. 225-37
et L. 225-68 du Code de commerce modifié par la loi du 3 juillet 2008)
impose au président des sociétés faisant appel public à l’épargne de rendre
compte dans un rapport annuel « […] des procédures de contrôle interne et
de gestion des risques ».
S’est ajouté à ces obligations l’article 225 de la loi du 12 juillet 2010 qui stipule
que toutes les entreprises cotées et grandes entreprises au-delà d’un certain
seuil devront faire figurer dans leur rapport annuel « des informations sur la
manière dont la société prend en compte les conséquences sociales et envi-
ronnementales de son activité ».
Améliorer les points qui déjà convergent, c’est bien ; inciter les acteurs à plus
d’efficacité pour un meilleur rapprochement, c’est mieux.
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Comment collaborer : la concertation 105
En d’autres termes, il faut définir ce qu’on veut faire, mais aussi s’en donner
les moyens.
L’adaptation des moyens aux objectifs est un des thèmes récurrents de tous les
discours sur l’organisation et le contrôle. Adapter les moyens, c’est agir dans
deux directions :
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106 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
N’oublions pas non plus que l’adaptation qualitative inclut la capacité à commu-
niquer, à échanger, et cette dose indispensable de curiosité qui fait toute la
différence entre celui qui copie et celui qui imagine et progresse.
Et enfin, les analyses du contrôle de gestion ont tout à gagner dans la connais-
sance du plan d’audit, lequel renseigne sur l’échelonnement des missions et
donc sur les informations à venir.
Dans tous ces cas de figure, il importe de veiller à ne pas passer de l’oppor-
tunité d’enrichissement au trop-plein d’informations, parfois difficile à éviter
(problème du Big data). Dans cette démarche, ce sont la connaissance réci-
proque des besoins et l’habitude de collaborer qui vont déclencher le double
réflexe : donner l’information et/ou la solliciter.
Il en est de même pour le bénéfice que les auditeurs internes peuvent tirer des
outils du contrôle de gestion.
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Comment collaborer : la concertation 107
été une mine d’informations pour les auditeurs internes. Et il le sera davantage
si les contrôleurs de gestion, informés des besoins de leurs partenaires, savent
attirer leur attention sur le chiffre intéressant, l’évolution significative, tous deux
révélateurs d’une faiblesse de contrôle interne qu’il convient d’identifier. Les
scories qui encombrent la vision seront facilement écartées par ceux pour qui
le système d’information est l’outil de travail.
Encore faut-il que les acteurs aient la volonté de maximiser leur efficacité.
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108 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
Comment faire pour éviter toute dérive ou distorsion qui rendrait difficiles,
voire incomplets ou inexacts, les commentaires globaux ?
3.1.2. La concertation
Il s’agit ici d’organiser une concertation pour passer en revue toutes les obser-
vations afin d’éliminer celles qui sont inutiles et d’identifier celles à retenir. Mais
cette solution serait également une perte de temps d’autant plus importante
que la propension naturelle – celle contre laquelle il faudrait lutter – serait de
considérer que, dans leur quasi-totalité, toutes les observations sont essentielles
et devraient être transmises. On va alors au-devant de réunions interminables
et de discussions sans fin ; et, en cas de désaccord persistant, qui arbitrerait ?
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Comment collaborer : la concertation 109
3.1.3. La sélection
Elle consisterait à demander aux auditeurs internes de transmettre aux contrô-
leurs de gestion – selon une périodicité à définir – les recommandations
sélectionnées, c’est-à-dire susceptibles d’aider non seulement à l’analyse
du passé, mais aussi à l’élaboration des perspectives d’avenir. Cette solution
suppose qu’ont été définis préalablement et conjointement des critères de
sélection quantitatifs et qualitatifs.
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110 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
Toutefois, le contrôleur de gestion est bien armé pour sélectionner les sujets
à transmettre à l’audit interne. Et ce pour deux raisons : d’une part, il est lui-
même très au fait des processus de fabrication ; et, d’autre part, il doit savoir
apprécier la situation pour faire le lien entre la réalité du terrain et les comptes
sociaux. De surcroît, et comme les auditeurs internes, il est un interlocuteur
des commissaires aux comptes qui, à ce titre, le sensibilisent largement, et
réciproquement.
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Comment collaborer : la concertation 111
Soulignons que, dans cet effort d’efficacité, la généralisation des ERP permet un
meilleur accès de tous à l’information et va dans le sens d’un meilleur partage
et d’une meilleure connaissance des données à prendre en considération. Sans
ce système d’information, la multiplication des informations et la diversité des
acteurs risquent de conduire à une visibilité déficiente et donc, au total, à une
information erronée ou tronquée. C’est pourquoi il est indispensable d’orga-
niser tous ces échanges sous la forme de réunions entre le responsable de
l’audit interne et celui du contrôle de gestion. Seraient alors survolés, et l’en-
semble des thèmes présélectionnés – susceptibles d’intéresser l’un et l’autre –,
et les dysfonctionnements susceptibles d’avoir une incidence sur les résultats.
Pour les besoins de l’audit interne, ces réunions devraient dépendre du calen-
drier des missions ; mais en fait, pour les besoins du contrôle de gestion, elles
devraient être régulières et mensuelles : deux rencontres par mois serait une
bonne périodicité.
Quoi qu’il en soit, c’est une action de fond qui, petit à petit, peut établir de
solides fondements propices à une collaboration de plus en plus pertinente.
Mais optimisation et efficacité sont mises en œuvre par des hommes. Encore
faut-il que ceux-ci soient vraiment parties prenantes à l’opération, d’où l’impor-
tance du comportement des acteurs pour mener à bien cette action commune.
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112 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
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Comment collaborer : la concertation 113
une quasi-perfection, de sorte qu’il serait sacrilège d’y porter atteinte. Ce réflexe
universel s’explique fort bien : rien de plus confortable que l’utilisation d’un
outil que l’on manie aisément ; rien de moins confortable que la prise en main
d’un nouvel outil auquel on n’est pas habitué. Ainsi, le contrôleur de gestion,
parvenu à obtenir les informations nécessaires pour élaborer des prévisions
raisonnables et à construire des indicateurs adoptés par tous, sera tout naturel-
lement réticent à remettre en cause cet équilibre remarquable qu’il connaît et
maîtrise au bénéfice d’un hypothétique enrichissement de l’information globale.
Cette propension à privilégier l’existant peut même aller jusqu’à des déviances
bien connues : justifications ou interprétations à sens unique, mais aussi cécité,
parfois inconsciente, sur des dysfonctionnements non signalés, etc.
3.2.1.2. Le groupe
On entend par là la direction du contrôle de gestion ou la direction de l’audit
interne considérée comme un corps autonome. Or, on sait bien qu’il y a toujours
réaction de rejet par le groupe lorsqu’un corps étranger pénètre là où il n’est
pas attendu.
Ces tendances seront accentuées pour peu qu’il y ait une récompense attachée
à la contribution de chacun : la crainte de devoir partager peut conduire aux pires
excès, excès accentués par l’attachement de chacun à ses méthodes de travail.
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114 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
Pour éviter des joutes incessantes et des combats d’arrière-garde entre le mieux
et le moins bien, il est préconisé qu’après concertation, la méthode retenue
soit imposée par la hiérarchie.
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Comment collaborer : la concertation 115
Il s’agit ici d’unifier les comportements vers un même objectif : la mise en œuvre
de la stratégie. Or, les sociologues ont bien montré qu’une langue porte en elle
une vision du monde et qu’elle contribue ainsi à unifier les comportements. Le
langage est le point clé, et pour que le contrôle de gestion soit l’affaire de tous,
les opérationnels doivent s’en approprier les outils. À ce niveau, il s’agit de faire
sien un vocabulaire financier avec une syntaxe singulière : la modélisation de
l’entreprise. Il faut donc qu’il y ait un échange et un véritable partage d’infor-
mations entre les parties pour une compréhension mutuelle afin d’atteindre le
résultat. Cela est d’autant plus vrai que le contrôleur de gestion :
• est chargé d’élaborer des outils et notamment des indicateurs qui soient utiles
au management opérationnel. Pour cela, il doit comprendre les attentes de
ses interlocuteurs ;
• est une courroie de transmission entre les responsables opérationnels et
le top management. Pour cela, il doit comprendre les propositions des
hommes de terrain afin de les restituer et, ce faisant, assurer l’information
dite ascendante.
1. R. N. Anthony (1988).
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116 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
D’une part, l’auditeur ne serait pas considéré par ses interlocuteurs comme un
professionnel compétent et se heurterait à l’impossibilité de créer ce climat de
collaboration, véritable clé de succès de sa mission d’audit. Le contrôleur de
gestion serait, quant à lui, isolé dans sa tour financière en compagnie de son ERP !
Or, on imagine bien que gommer tous ces problèmes ne se fera pas sans réti-
cences, heureusement contrebalancées par des facteurs favorables.
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Comment collaborer : la concertation 117
C’est la prise en compte de tous ces éléments qui permettra l’évolution des
mentalités et, par conséquent, des méthodes de travail.
Cela dit, tout ceci resterait bien insuffisant si on n’agissait pas pour plus d’amé-
lioration sur l’ensemble des relations de travail au sein de l’entreprise et, plus
particulièrement, sur les relations entre le contrôle de gestion, l’audit interne
et les organes de la gouvernance.
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118 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
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Chapitre 2
Comment améliorer :
l’aspect relationnel
Elle va l’être au niveau des impulsions à donner pour déclencher puis favoriser
le changement. Elle va l’être également quant à la façon dont on va rendre
compte. Et le conseil, lui-même, aura à encourager plus qu’à critiquer, à mesurer
les progrès et à en tirer les conséquences.
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120 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
En premier lieu : tout procède du sommet. Quelles que puissent être les idées
initiales des opérateurs, les initiatives individuelles ou les suggestions de l’ex-
térieur, il arrive un moment où la direction générale doit prendre les choses
en main et indiquer la voie à suivre. Un projet qui touche aux méthodes de
travail et aux mentalités, à la frontière ultra-sensible des zones d’influence, ne
peut prendre corps que s’il est soutenu et initié par le niveau le plus élevé de
la hiérarchie. Tant que cette dernière n’en sera pas convaincue, les tentatives
d’amélioration ne pourront être que ponctuelles et marginales. Il est donc
vivement souhaitable que ces changements de méthode initiant des évolutions
de mentalité soient nettement affirmés et portés à la connaissance de tous.
Communiqués, réunions, procédures, etc. : tous les moyens sont bons pour
faire connaître et appliquer la nouvelle marche à suivre.
La direction générale convaincue aura à faire partager son sentiment par le Conseil
tout entier. Conscients qu’il s’agit là d’une nouvelle étape dans l’amélioration de la
gouvernance, les administrateurs pèseront dans le sens du progrès en demandant
des comptes, en exigeant un calendrier et en mesurant les progrès accomplis.
Et ceci va dans le sens préconisé par la LSF qui renforce les pouvoirs du Conseil
en exigeant la signature du président sur le rapport de contrôle interne. De
surcroît, ce n’est plus en ordre dispersé qu’arriveront, au Conseil, les informa-
tions du contrôle de gestion et celles de l’audit interne ; et ce, quelle que soit
la nature de l’information. Qu’elles portent sur le suivi budgétaire ou sur la
réflexion stratégique, désormais l’information sera globale et donc coordonnée.
Certes, il y a les reporting et analyses fournis de façon régulière par le contrôle
de gestion ; certes, il y a les rapports de l’audit interne parvenant de façon plus
erratique et insistant sur les risques et les moyens à déployer pour leur faire
échec ; mais, désormais, l’information sera complète et enrichie du rappro-
chement des deux fonctions. La grande innovation est que ces informations,
dorénavant coordonnées, se nourrissent l’une l’autre et doivent permettre au
Conseil des discussions et débats autrement plus élaborés puisque prévisions
et observations du contrôle de gestion et rapports d’audit interne se complètent
et que l’on trouve dans l’un matière à enrichir l’autre.
Ainsi en est-il lorsque les auditeurs internes ayant constaté un niveau de pres-
sion d’une unité de fabrication présentant un risque d’explosion, avec des
1. IFACI/IFA, op. cit.
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Comment améliorer : l’aspect relationnel 121
De même, lorsque le contrôle de gestion constate une baisse des ventes sans
correspondance dans la variation de stocks de produits finis ni dans le rythme
des consommations de matière, mais avec une forte augmentation dans la mise
au rebut ; dans ce cas et dans d’autres, il pourra compléter son analyse des
conclusions de l’audit interne ou, le cas échéant, évoquer la mission d’audit
en cours pour y voir plus clair.
C’est de cette façon qu’est évité le temps passé à vouloir expliquer des infor-
mations d’apparence incompréhensible à ceux qui ne possèdent qu’une partie
de l’information. Rationalisme et cohérence, telles sont les deux vertus majeures
acquises par la direction générale et le Conseil. Et dans ce grand pas vers une
nouvelle mentalité, c’est toute l’organisation qui est concernée.
Dans une « prise de position » commune avec l’IFA, l’IFACI 1 étend encore le rôle
de l’audit interne dans deux directions :
• vers les organes de direction : il convient de s’interroger s’ils ont bien mis
en place les fonctions appropriées de contrôle, de management des risques
et d’audit interne ;
1. Prise de position IFA/IFACI sur le rôle de l’audit interne dans la gouvernance, mai 2009.
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122 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
Les impulsions que donne l’audit interne en identifiant les risques remarquables
et en incitant à mettre en place des dispositifs de contrôle interne pour leur
faire échec conduisent indirectement à adapter objectifs et stratégie.
Ainsi, une société d’autoroute dont un péage est durablement encombré voit
nombre de ses clients se détourner sur la route nationale la plus proche. Les
auditeurs internes mettent en évidence deux causes à cette situation :
• une formation déficiente des employés qui font perdre un temps non négli-
geable aux automobilistes ;
• un nombre insuffisant de cabines de péage.
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Comment améliorer : l’aspect relationnel 123
Cette observation générale concerne bien évidemment notre sujet. Comme les
autres acteurs, mais encore plus qu’eux, contrôle de gestion et audit interne
doivent impérativement être actifs et non passifs, imaginatifs et pro-actifs. C’est
dire qu’au-delà de la simple application, ils deviennent force de proposition.
C’est une nouvelle culture que chacun doit veiller à adopter et à mettre en
œuvre. Pour y parvenir, cinq conditions sont nécessaires qui sont autant de
qualités :
• le désir d’apprendre et de connaître ce que fait l’autre, c’est l’indispensable
curiosité ;
• la conviction que chacun a tout à gagner et rien à perdre ;
• l’optimisme, qui n’est rien d’autre que le volontarisme comme le soulignait
Alain 1;
• un encadrement convaincu : à savoir, les directions du contrôle de gestion
et de l’audit interne mais aussi la direction générale ;
• l’implication de tous, jusqu’aux échelons les plus bas de la hiérarchie.
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124 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
Ceci ne suffirait pas s’il n’y avait également participation et implication des
autres parties prenantes, au-delà de la direction, du contrôle de gestion et de
l’audit interne.
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Comment améliorer : l’aspect relationnel 125
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126 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
Dans les deux cas, les informations s’enrichissent l’une l’autre et leur rappro-
chement ne peut que conduire à une meilleure prise de décision.
1. C. Horwarth, « Risk management is a top concern », The internal auditor, juin 2010.
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Comment améliorer : l’aspect relationnel 127
Si l’auditeur interne scrute les événements du passé pour en tirer les ensei-
gnements, le risk manager essaie d’imaginer les risques à venir pour être en
mesure de les prévenir. En cela, il rejoint le contrôleur de gestion dont le rôle
devrait être avant tout l’anticipation par l’observation et l’analyse du passé pour
imaginer l’avenir.
Mais sa présence ne doit pas être l’occasion de créer une sorte de bureaucratie
parallèle, un système de reporting supplémentaire. Le management des risques
est avant tout « un état d’esprit » que le risk manager va contribuer à développer
chez les autres acteurs. Gérer les risques, c’est aussi imaginer l’avenir.
Mais il est vrai que la complexité des états financiers ne facilite pas la percep-
tion du risque dans les écarts constatés ou prévisibles. Les auditeurs internes
ont un effort à faire pour aider à cette perception et singulièrement dans le
domaine informatique.
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128 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
Mais il aura désormais à prendre en compte toutes les activités et donc tous
les risques : à savoir, risques opérationnels et risques stratégiques. Sont-ils
bien connus ? Sont-ils bien évalués ? A-t-on pris les bonnes dispositions pour
y faire face ?
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Comment améliorer : l’aspect relationnel 129
Il doit en être de même pour les commissaires aux comptes et les organes
de tutelle.
Ainsi, toute provision devra lui être justifiée tant dans son origine que dans son
montant ; à charge pour le commissaire aux comptes de réexaminer le risque
encouru et au besoin d’émettre une recommandation. De même, il questionnera
le contrôleur de gestion opérationnel sur toute évolution atypique des stocks,
des en-cours ou des garanties afin de déterminer si celles-ci sont conformes
aux besoins et ne présentent pas de risque.
Est-ce à dire que le commissaire aux comptes est déjà une anticipation des évolu-
tions souhaitées ? De fait, il en est un peu la préfiguration puisqu’il constitue, à lui
seul, un lien entre les deux fonctions. Cela dit, en ne s’intéressant in fine qu’au
résultat comptable – réel ou prévisible –, il n’aborde qu’une partie du problème.
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130 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
Demain, ce lien avec les deux fonctions sera – devra être – beaucoup plus fort.
Non seulement il dialoguera avec l’un et l’autre, mais il sera un facteur impor-
tant de rapprochement et de contacts : réunions communes versus séparées
et conclusions coordonnées. Au bout du compte, il rédigera un rapport plus
exhaustif englobant l’ensemble des opérations : les activités opérationnelles
venant justifier et soutenir les opérations financières et comptables.
Pour que le relationnel soit amélioré encore faut-il veiller à la cohérence entre ces
fonctions : il doit y avoir non seulement coordination mais aussi complémentarité.
3. la coordination et la comPlÉmentaritÉ
Pour tous ces acteurs, améliorer, c’est assurer la coordination des activités. C’est
aussi créer par une synergie naturelle des informations complémentaires qui vont,
fort heureusement, aider à une meilleure gouvernance pour toutes les parties inté-
ressées et bien évidemment au premier chef la direction générale, donc l’entreprise.
3.1. La coordination
Si toutes ces parties prenantes n’agissent pas de façon coordonnée, c’est le début
de l’anarchie. S’ensuivront alors d’incessantes actions correctrices : réunions,
procédures, notes de rappel et contrôles ponctuels, pointilleux, voire multiples,
vont se succéder et inéluctablement se traduire par des pertes de temps et des
coûts antinomiques avec une gouvernance bien conçue.
Ici, le pare-feu est le contrôle interne auquel tous participent. C’est cette partici-
pation qui, dès l’instant qu’elle est concertée et organisée, permet à la direction
générale et au conseil de bénéficier de cette « valeur d’usage managériale du
contrôle interne » mise en évidence par l’IFACI1. Cette organisation ne peut être
effective que si les rôles de chacun ont bien été définis :
1. IFACI, « La création de valeur par le contrôle interne », Cahier de la recherche, 2010.
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Comment améliorer : l’aspect relationnel 131
• le risk manager identifie et valorise les risques dans le but de faire approuver
une politique de gestion des risques ;
• le contrôleur interne, informé par le risk manager et en concertation avec le
responsable opérationnel, contribue à mettre en place un contrôle interne
adéquat et en mesure régulièrement la qualité ;
• l’audit interne, muni des informations collectées par le contrôleur interne et
le manager, détecte les insuffisances. Il fait ensuite des propositions d’amé-
lioration et se concerte avec le contrôleur de gestion pour que soient prises
en compte les incidences financières ;
• le contrôleur de gestion, en concertation avec l’audit interne, intègre les
incidences présentes ou à venir sur les comptes pour expliquer l’existant et
aider à définir perspectives et stratégies.
Et cette organisation doit, coûte que coûte, éviter redites, doubles emplois et
leur corollaire : les omissions. Les interventions de chacun doivent donc être
complémentaires et n’être que cela.
3.2. La complémentarité
Les écueils à éviter sont nombreux et les tentations d’autant plus grandes que
chacun essaie de démontrer l’importance de son travail et l’excellence de ses
prestations. Mais l’excellence c’est ici et, avant tout, de savoir se limiter à son
territoire d’expertise.
• Le risk manager apporte sa connaissance et ses compétences en matière
de risques : identification, évaluation et politique possible. Il ne faudrait pas
que, dans sa gestion quotidienne, le responsable opérationnel reste dans
sa tour d’ivoire pour gérer ses risques. La collaboration et l’échange sont ici
indispensables pour éviter les duplications et contradictions.
• De même, le contrôleur interne qui définit, avec le manager, les dispositions
à prendre pour limiter les risques et donc fait des propositions pour élaborer
le contrôle interne, doit s’informer sur ce qui est fait pour ne pas le refaire,
et plus précisément :
– prendre en compte les études de risque du risk manager ;
– intégrer la connaissance que le responsable opérationnel a de ses
problèmes et lui rendre compte des solutions proposées ;
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132 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
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Chapitre 3
Comment adapter :
la formation
Dans la grande majorité des cas, les formations universitaires proposent des
enseignements séparés en contrôle de gestion et en audit interne. De même,
les stages en contrôle de gestion et les stages en audit interne se déroulent le
plus souvent dans l’ignorance les uns des autres, au sein de services cloisonnés.
Seuls certains stages en contrôle interne, au sein de départements contrôle de
gestion, peuvent favoriser les échanges entre les fonctions.
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134 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
au sein de grands groupes. En effet, avoir été formé aux deux métiers favorise
une vision panoramique et transversale des enjeux stratégiques et multidimen-
sionnels de la performance organisationnelle et facilite la collaboration entre
les deux fonctions dans les entreprises.
1. la formation conjointe
1.1. L’audit interne
Deux voies possibles s’offrent au débutant :
• l’enseignement universitaire mixte ou spécialisé en audit interne ;
• l’enseignement professionnel, dispensé essentiellement par l’IFACI, sous
forme de séminaires et qui peut être étalé dans le temps.
1.1.2. La méthodologie
Il n’y a qu’une seule méthode pour conduire une mission d’audit interne,
méthode à décliner selon les spécificités des entreprises, des activités et de
l’organisation. La connaissance de la méthode normative est ici indispensable.
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Comment adapter : la formation 135
1.2.2. La méthodologie
La méthodologie est intimement liée à la nature même de la mission. S’agit-il
de mettre en place une comptabilité de gestion ou une gestion par projet ou
encore d’élaborer le budget ?
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136 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
Quoi qu’il en soit, la matière première reste les informations collectées par le
contrôleur de gestion : il doit avoir une connaissance parfaite des flux dans l’en-
treprise pour être exhaustif aussi bien dans la construction budgétaire que dans
la réalisation d’un business plan. Il doit apprendre à trouver aisément, dans le
système d’information financier notamment, ce qui lui est nécessaire. C’est ainsi
qu’il est en mesure de constituer des indicateurs pertinents, fiables et faciles
d’obtention (donc rapidement édités) en accord avec le besoin des opérationnels.
Bien entendu, cet apprentissage théorique doit être conforté par une mise
en situation, une immersion dans l’entreprise afin d’appliquer ce qui vient
d’être appris.
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Comment adapter : la formation 137
Ainsi en est-il, pour l’audit interne, de CCH TeamMate qui concerne les acti-
vités de documentation, élaboration du plan et préparation des rapports ; ou
encore du logiciel MEGA centré sur les processus et les risques et d’autres
encore. La norme 1210.A3 insiste d’ailleurs sur la nécessité pour les auditeurs
internes de posséder des connaissances suffisantes en matière de technologies
de l’information.
Et bien évidemment chacun devra être formé aux outils informatiques communs
aux deux fonctions :
• formation aux ERP pour l’obtention d’extractions ;
• formation à d’autres langages tels que VBA ou SQL pour la construction de
requêtes autonomes permettant d’exploiter des bases de données massives
en toute autonomie ;
• formation aux requêtes et autres transactions ;
• formation à l’utilisation des fonctions avancées d’Excel qui représente, dans
bon nombre d’entreprises, une solution « maison » à moindre coût ;
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138 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
Et même dans le cadre d’une novation bien comprise dans les entreprises et
intégrée dans leur environnement de contrôle, on peut aussi concevoir cette
formation pratique de complément dispensée en entreprise. Le nouvel arrivant
aurait alors à passer un certain temps dans le service – contrôle de gestion ou
audit interne – dans lequel il n’est pas affecté.
Mais on perçoit bien que ces solutions de secours ne sont que des palliatifs provi-
soires. À terme, il faudra bien envisager une formation commune généralisée.
2.2. La concertation
Elle est et restera indispensable pour éviter doubles emplois ou contradictions.
En effet, des matières identiques relèvent souvent des deux enseignements.
Ainsi en est-il des risques et de leur gestion, de la contribution à la stratégie,
de l’apport à la gouvernance, etc. Ainsi en est-il également des fondamentaux
de gestion (comptabilité générale et IFRS), des systèmes d’information, de l’ap-
proche des métiers transverses et de l’apprentissage des langues étrangères, etc.
Sur tous ces sujets, on peut penser que les enseignements universitaires auront
été concertés de façon à éviter de répéter deux fois la même chose, ou, pire
encore, de dire des vérités contradictoires sur le même thème. De fait, il n’est
pas rare de constater que la formation en audit interne comporte des jugements
erronés ou obsolètes sur le rôle et le fonctionnement du contrôle de gestion.
De même, les définitions erronées sur l’audit interne et le contrôle interne ne
sont pas exceptionnelles dans l’enseignement du contrôle de gestion.
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Comment adapter : la formation 139
Mais c’est surtout au niveau des entreprises qu’il y aura un effort à faire. En
effet, ces dernières ont, de surcroît, une culture qui, souvent, ne positionne
pas les deux fonctions sur le même plan. Les tentatives d’absorption sont alors
grandes pour se substituer à un véritable effort de concertation et confondre
double enseignement avec simplification par suppression de l’un des
deux termes. Il importe donc que les utilisateurs prennent en compte cette
exigence de concertation pour tenir à leurs collaborateurs un langage cohérent
et incitatif pour promouvoir changement et progrès.
Quoi qu’il en soit, la formation sur le terrain par « capillarité » est essentielle et
indispensable. Reste à résoudre le problème résultant de mutations internes
au sein de l’entreprise. Dans ce cas, c’est elle qui devra veiller à ce que le
bénéficiaire de la mutation ait une connaissance convenable du travail de
l’autre unité. Bien évidemment, si la mutation consiste à passer de l’une des
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140 Pour une meilleure organisation du travail ou la synergie relationnelle
Définir pour les futurs contrôleurs de gestion et auditeurs internes une forma-
tion initiale renforcée et adaptée, et établir dans l’entreprise des passerelles
entre les deux fonctions constituent des préalables incontournables à la mise
en œuvre de leur rapprochement. Et pour que ce changement s’opère d’ores
et déjà au sein de l’entreprise, encore faut-il accompagner dès maintenant
les professionnels en exercice, ces mêmes professionnels qui n’ont pas, eux,
bénéficié d’une formation initiale commune.
3. l’imPortance de la formation
Il n’est pas besoin de longs développements pour démontrer qu’une bonne
formation est essentielle dans un projet visant à modifier durablement habitudes,
comportements et méthodes de travail.
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Comment adapter : la formation 141
Pour les effacer, il faudra passer à une étape suivante : une autre façon de
penser l’organisation et les structures.
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Troisième partie
contribution à la gouvernance
De l’entrePrise ou la synergie
organisationnelle
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144 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
Mais on peut aller plus loin encore. Au-delà de la simple organisation du travail,
on peut repenser la structure de fonctionnement et permettre ainsi aux différents
acteurs d’atteindre un niveau d’optimisation dont audit interne et contrôle de
gestion vont être les premiers bénéficiaires. Au total, c’est générer un progrès
significatif de la gouvernance. Et ceci doit se traduire par un regroupement des
deux fonctions d’audit interne et de contrôle de gestion. En d’autres termes, il
faut repenser l’organisation.
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Chapitre 1
Elle n’est concevable qu’à certaines conditions ; et ces conditions remplies elle
est, pour tous, un réel progrès.
Cela signifie également que chacune des fonctions doit conserver ses liens
privilégiés avec son organisme professionnel : DFCG pour le contrôle de gestion
versus IFACI et IIA pour l’audit interne. Et cela implique le maintien des contacts
et des échanges qui seront d’autant plus profitables qu’ils pourront faire l’objet
de partages d’informations réciproques.
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146 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
Il est indispensable que le titre puisse rappeler qu’en son sein on exerce la
double fonction d’audit interne et de contrôle de gestion.
Car il est évident que le mot « contrôle » conserve, de par son étymologie (du
vieux français « contre rôle » : registre tenu en double en vue de vérification), une
connotation forte d’inspection tandis que son homologue anglais « to control »
ainsi que les objectifs assignés désormais au contrôle de gestion, s’entendent au
sens de « piloter », « conduire ». Et c’est ce dernier sens vers lequel il faut évoluer.
Cela étant dit, nommer cette nouvelle structure doit également satisfaire un autre
critère et ô combien fondamental : la culture d’entreprise. En d’autres termes,
nous savons bien qu’il existe d’autres formulations : des plus classiques comme
« Direction de l’audit interne et du contrôle de gestion » aux plus avant-gardistes
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Une autre organisation 147
Ainsi dotée d’un nom, la DAC, cette nouvelle direction va générer pour chacun
une optimisation significative du travail.
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148 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
2. la structure
Plusieurs structures de fonctionnement sont en effet envisageables.
Pour donner forme à cette structure commune, on peut envisager deux voies :
• première possibilité : une solution a minima. Dans ce cadre, contrôle de
gestion et audit interne restent structurellement indépendants avec leur
personnel qualifié, mais sont supervisés par une autorité commune. Nous
sommes alors en présence d’une structure de concertation et de régulation.
Ce doit normalement être le cas de la plupart des entreprises grandes ou
moyennes ;
• seconde solution : la pluridisciplinarité totale. Chaque membre de l’équipe
possède alors une double compétence et peut agir indifféremment dans
les deux domaines d’intervention. Toutefois, cette formule implique des
contraintes qui ne la rendent envisageable que dans certains cas très parti-
culiers (petites structures).
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Une autre organisation 149
Cela dit, pour chacune des fonctions, le suivi quotidien du travail reste assuré
par un responsable spécifique, un chef de mission. Ce dernier doit être un vrai
professionnel de la fonction et pas seulement une personne qualifiée.
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150 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
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Une autre organisation 151
Il va de soi que cette charte doit être diffusée à tous, qu’elle doit être connue
de tous et acceptée par tous. Il n’est pas interdit d’envisager l’intégration de
cette charte commune dans le Code de gouvernement d’entreprise lorsque
– ainsi que la loi du 3 juillet 2008 (anciennement 4e et 7 e directives) y fait
allusion – l’entreprise se dote d’un tel code. La contribution du nouvel ordre
à la gouvernance s’en trouvera ainsi réaffirmée.
2.2. La pluridisciplinarité
C’est une organisation dans laquelle il n’y a plus de spécificité de type « audit
interne » ou « contrôle de gestion ». Chacun, jusques et y compris le responsable,
possède toutes les compétences pour assumer ce double rôle.
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152 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
Dès l’instant où l’on fait le pari d’une organisation nouvelle, les perspectives
d’amélioration et de développement ne peuvent que se multiplier.
1. J. Alejandro, “Getting by with a little help”, The Internal auditor, décembre 2010.
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Une autre organisation 153
3. le niveau de rattachement
« Plus le rattachement est à un niveau subalterne, plus il est difficile de travailler
avec des responsables de niveau élevé », disent les Anglo-Saxons 1.
Pour qu’une fonction dispose d’une véritable autorité dans une organisation,
deux conditions sont nécessaires :
• la première tient à la personne en charge de cette fonction : celle-ci doit être
douée de charisme, avoir une réelle compétence et être considérée comme
un égal par tous les seniors et responsables de l’organisation ;
• la seconde tient à son statut : elle ne doit pas avoir une classification subal-
terne, mais un niveau hiérarchique qui la situe parmi les cadres dirigeants.
Quatre niveaux de rattachement sont envisageables qui, tous, ont leur lot
d’avantages et d’inconvénients.
1. “The lower you report, the harder is to team with executives at higher levels.”
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154 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
Dans ce cas, la synergie envisagée entre les deux fonctions n’est plus à l’ordre
du jour puisque la structure de l’entreprise n’est plus concernée. Il revient au
prestataire de s’organiser pour fournir une information globale et complète.
Il reste le cas particulier d’une externalisation qui ne porterait que sur l’un des
deux termes. Il va de soi que, dans ce cas de figure complexe, la question
posée ici ne saurait être résolue. Un début de solution serait alors de rapatrier
la fonction externalisée afin de travailler sur une situation homogène.
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Une autre organisation 155
Toute autre solution couperait le lien indispensable entre celui qui apporte la
matière à décision et celui qui s’en empare pour prendre ses résolutions.
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Chapitre 2
L’audit interne,
acteur de la gouvernance
Le rôle de l’audit interne se caractérise ici par une action dans trois domaines :
• information sur la bonne application des principes ;
• amélioration de la maîtrise des risques ;
• évaluation du contrôle interne.
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158 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
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L’audit interne, acteur de la gouvernance 159
La réponse positive à tous ces points signe le respect des valeurs d’une bonne
gouvernance. En effet, leur suivi fournit l’information nécessaire sur la bonne
application des principes régissant le sujet.
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160 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
Dans ce contexte, les relations avec les comités d’audit jouent un rôle capital.
Dès 2002, une enquête nationale confirmait que :
• 85 % des responsables d’audit interne participent à toutes les réunions des
comités d’audit ;
• 1/3 d’entre eux rencontrent le président du comité d’audit en tête-à-tête.
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L’audit interne, acteur de la gouvernance 161
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162 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
De fait, la fonction d’audit n’a pas son mot à dire sur les choix et options pris,
pas plus que sur le jugement porté sur les actions en cours et les conséquences
à en tirer. En revanche, l’audit interne peut et doit porter un regard sur la
façon dont ces fonctions sont maîtrisées. Plusieurs questions se posent au titre
desquelles : les différents acteurs ont-ils défini convenablement les missions qui
leur incombent ? A-t-on prévu la mise en place des moyens nécessaires pour les
remplir ? Reçoivent-ils en temps utile les informations qui leur sont nécessaires ?
Leurs décisions sont-elles suivies d’effet ou se perdent-elles dans les sables ?
Sait-on distinguer de façon cohérente et rationnelle le principal et l’accessoire ?
À chaque fois que des constats isolent des insuffisances ou des distorsions,
voire des favoritismes ; à chaque fois que l’on porte remède à des situations de
déséquilibre ; à chaque fois que l’on met en évidence la prééminence de l’un
sur l’autre ou l’inexistence de rapports de travail qui devraient exister ; à chaque
fois, nous sommes au cœur même d’une démarche bien comprise d’amélio-
ration de la gouvernance. Et on perçoit bien que tous ces sujets relèvent de
l’environnement de contrôle : un environnement de contrôle de qualité est la
garantie d’une bonne gouvernance.
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L’audit interne, acteur de la gouvernance 163
Remarquons que nous sommes là dans la logique des choses puisque le contrôle
est l’un des deux termes du sujet qui nous occupe.
Toutefois, après avoir mis à plat les principes, il faut en tirer les conséquences
pratiques et en particulier sur la maîtrise des risques.
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164 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
Lorsqu’il y a un risk manager, c’est lui qui doit proposer ces éléments à la
direction générale. L’association européenne des risk managers est très claire
sur ce point. Elle précise que « la gestion du risque fait partie intégrante de la
stratégie de toute organisation ». C’est pourquoi, à défaut de risk manager, il
incombe à la direction générale de définir la politique de risques, et à l’audit
interne de s’assurer de son existence. C’est en tout état de cause une démarche
indispensable puisqu’elle conditionne la politique budgétaire et la politique
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L’audit interne, acteur de la gouvernance 165
On peut dire que l’audit interne est le chien de garde de l’existence d’une bonne
définition d’une politique de management des risques. À ce titre, il contribue
à améliorer la gouvernance.
Ainsi qu’il a été dit dans une expression imagée, cette politique doit couvrir
aussi bien « les risques du donjon que les risques des champs ». En d’autres
termes, et pour parler savant, on couvre aussi bien les risques stratégiques que
les risques opérationnels.
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166 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
Pour la réaliser, les auditeurs internes partent des constats de leurs missions et
en tirent les conclusions.
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L’audit interne, acteur de la gouvernance 167
À chaque mission d’audit, l’auditeur chiffre son appréciation sur l’activité auditée
en donnant une note (de 1 à 5) sur la qualité des différentes familles de dispo-
sitif de contrôle interne : procédures, organisation, supervision, moyens, etc.
Cette démarche l’oblige à avoir une vision de synthèse implicitement moins
subjective. C’est la vision « hélicoptère » des Anglo-Saxons. Tout ceci se gère et
se met à jour sur un tableur Excel.
Quelle que soit la méthode, évaluer le contrôle interne, c’est apporter une
contribution essentielle à la mesure des forces et faiblesses de l’organisation.
C’est donc se mettre en position de pouvoir en améliorer le fonctionnement
et, finalement, être partie prenante à la gouvernance.
Un second acteur peut alors prendre le relais pour aller plus loin encore : le
contrôleur de gestion. Et il le prend d’autant plus facilement et efficacement
que ses travaux vont être rationalisés, coordonnés et donc cohérents.
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168 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
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Chapitre 3
Le contrôle de gestion,
acteur de la gouvernance
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170 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
S’il doit souligner l’importance d’un code de déontologie connu et avalisé par
tous, il doit également mettre en exergue, au moment opportun, l’intérêt de
l’entreprise comme primant sur l’intérêt individuel et défendre la cohésion
sociale. Autant dire qu’il cherche à atteindre les conditions réunies pour une
bonne performance. Et il peut le faire d’autant plus qu’il est en relation directe
avec tous.
C’est dire déjà à quel point le rôle pédagogique du contrôleur de gestion est
essentiel. Il rejoint ici celui de l’audit interne avec une permanence qui en fait
un acteur déterminant.
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Le contrôle de gestion, acteur de la gouvernance 171
1.2. La pédagogie
Le contrôle de gestion est un processus éducatif en soi. La mission pédago-
gique est donc inhérente à la fonction et ce, quelle que soit la nature de sa
mission : contrôleur de gestion budgétaire, de projet, « délocalisé » ou « central ».
En véhiculant la vision financière, il crée une culture de gestion commune
à tous les niveaux de l’organisation. Comme le précise Lorino (2000), piloter,
c’est « conduire l’entreprise dans une dynamique de résolution de problèmes et
d’apprentissage collectif continu1 ». C’est dire que ce rôle s’adresse aussi bien
à la direction générale qu’aux responsables opérationnels.
1.2.1. L’autorité
Comme nous venons de le dire, l’autorité du contrôleur de gestion doit être
reconnue. Un statut de cadre supérieur lui garantira alors d’obtenir, de la
direction générale, une écoute et une écoute attentive. C’est ainsi que pourront
émerger les solutions du terrain remontées par le contrôleur de gestion lui-
même. C’est le pilotage vertical dans sa dimension ascendante.
1. P. Lorino, « Cohérence : la quête du Graal », Les Échos, Dossier « L’Art de la stratégie », 6 avril 2000.
2. D. Bessire, « Le contrôleur de gestion : acteur stratégique et vecteur de changement », La revue
française de gestion, n° 106, novembre-décembre 1995.
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172 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
C’est ainsi que, dans un premier temps, il forme le management local à mieux
utiliser les instruments de pilotage. Son action porte au-delà puisque, dans un
second temps, il leur permet ensuite d’identifier les leviers de performance
qui sont, à leur tour, traduits en indicateurs. Ces outils emporteront l’adhésion
dès lors que l’opérationnel observe un lien direct entre ses actions et l’évo-
lution des indicateurs. En les adoptant, il entreprend un véritable pilotage
opérationnel. Et mieux encore ! On peut dire que l’action du contrôleur de
gestion se prolonge au-delà de l’objectif premier qui est l’atteinte du résultat.
En initiant progressivement l’opérationnel à l’identification des coûts cachés et
des sources d’économies, il lui démontre l’importance de la gestion et le pousse
1. F. Oriot, « Managers, que faites-vous de vos contrôleurs de gestion ? », Management & Conjoncture
Sociale, mai 2001, n° 604.
2. F. Oriot, « L’influence des systèmes relationnels d’acteurs sur les pratiques de contrôle de
gestion », Comptabilité – Contrôle – Audit, juin 2004.
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Le contrôle de gestion, acteur de la gouvernance 173
à avoir une attitude critique. Inscrit dans cette démarche, « l’homme de terrain »
se donne les moyens non seulement d’atteindre ses objectifs, mais aussi de
rendre son activité encore plus performante. Progressivement, le management
opérationnel intègre des réflexes de gestionnaire et dispose aussi d’une plus
grande autonomie quant à l’acquisition des données financières nécessaires
à la gestion de son unité. Exit le contrôleur de gestion « homme de chiffres » ;
bienvenue au conseiller, au « Chief Information Officer ». La confiance s’instaure,
propice à une véritable interaction entre les deux parties : en s’investissant
dans l’activité même, le contrôleur de gestion devient un véritable partenaire
d’affaires et inscrit la performance dans la cohérence globale de l’entreprise.
Comme le souligne F. Oriot (2001), le contrôleur de gestion deviendrait « un
partenaire incontournable qui sera investi de la mission essentielle de susciter
la réflexion transversale et collective des opérationnels […] aidant à expliciter
les enjeux stratégiques et veillant à les coordonner ».
Ainsi donc, par sa maîtrise des activités, il influence à court terme les décisions
opérationnelles. Son action se prolonge à moyen terme car il conseille et éclaire
le décideur en projetant des stratégies émergentes, chiffres à l’appui.
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174 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
Pour illustrer nos propos, prenons l’exemple du budget d’une division de l’en-
treprise. Il comprend comme il se doit la participation de chaque responsable
opérationnel qui concourt à la formation et l’atteinte du résultat. On retrouve ici
les prévisions du service vente, mais aussi celles de la production, des achats, etc.
Or chacun intervient séparément, de sorte qu’il dispose finalement d’une image
parcellaire de son intervention sur la constitution du résultat. Seul le responsable
de l’unité détient la vision d’ensemble, mais sans, pour autant, en maîtriser toutes
les composantes. L’idée consiste ici à les réunir autour d’une même présentation :
la lettre de cadrage. Cette présentation part bien d’une vision macroéconomique
avec les chiffres clés de l’unité (chiffre d’affaires, coûts et autres dépenses,
résultat ou EBIT) pour détailler des éléments micro-économiques. À travers
cette approche, chacun identifie sa contribution effective (taux de discount sur
le chiffre d’affaires, coût de production, coût d’achat, taux de rebut, etc.) et les
conséquences sur le résultat de la division. L’objectif visé est de recueillir leur
participation active en les associant. Au-delà, le directeur de l’unité, responsable
du budget, est en mesure d’identifier l’ensemble des efforts et, par conséquent,
le concours de chacun à l’objectif. Il dispose également d’une conception plus
complète et plus rigoureuse de toutes les opérations qui contribuent à son résultat.
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Le contrôle de gestion, acteur de la gouvernance 175
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176 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
C’est ainsi que ces quatre éléments réunis le positionnent, en tout premier lieu,
dans un rôle important : contribuer à l’amélioration de la performance.
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Le contrôle de gestion, acteur de la gouvernance 177
Dans une grande surface, on peut considérer que tout problème lié au stock
(mauvais entreposage, mauvaise sortie des stocks et donc présence de stock
périmé, etc.) doit être porté à la connaissance du contrôleur de gestion.
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178 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
Sans lui, la direction générale est comme un navire sans boussole : les activités
ne sont plus maîtrisées comme elles devraient l’être. En cela, il complète et
poursuit l’action de l’auditeur interne. Le suivi est un élément important qui
ne peut être détaché d’un rapprochement permanent avec les objectifs fixés.
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Le contrôle de gestion, acteur de la gouvernance 179
Bien évidemment, elle implique que le contrôle de gestion ait bénéficié d’une
totale information sur les objectifs aussi bien stratégiques qu’opérationnels ;
faute de quoi il agirait sans boussole.
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180 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
Ainsi l’étude peut-elle être menée sur différents canaux ; chacun contribuant
à élaborer un état des forces et des faiblesses selon la solution envisagée.
Dans notre cas initial de modification d’un avion pour prolonger sa durée de
vie, il faut définir les orientations, c’est-à-dire déterminer les modifications
à entreprendre compte tenu des caractéristiques des produits concurrents et de
leur positionnement. Ainsi, l’on peut étudier son positionnement sur le marché
en termes de confort et/ou d’acoustique pour construire l’objectif d’amélioration
du produit actuel sous contrainte de coût. De même, on peut envisager d’autres
références telles que la vitesse, la consommation en énergie (pétrole) qui sont
autant de critères devenus fondamentaux dans nos économies actuelles et,
à partir des éléments observés, se fixer des objectifs internes.
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Le contrôle de gestion, acteur de la gouvernance 181
l’audit sur le contrôle interne en jeu est, sans conteste, un élément qui garantit
non seulement le choix, mais aussi le succès de l’opération.
Comme nous allons l’observer dans le suivi des plans d’action, cette mission
accroît l’influence du contrôleur de gestion sur le management.
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182 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
Cette orientation est déjà, dans les faits, entrée dans quelques grandes entre-
prises où le contrôle de gestion assure effectivement le suivi de la mise en
œuvre des recommandations de l’audit.
C’est la meilleure contribution qui soit que l’on puisse apporter à l’amélioration
de la performance.
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Le contrôle de gestion, acteur de la gouvernance 183
C’est la raison pour laquelle le corporate reporting établi sur des principes
de cohérence et de coopération va également soutenir l’action de l’audit
interne. Désormais, le contrôleur de gestion, fort de sa collaboration avec
l’auditeur interne, plus que jamais acteur de la gouvernance, devient encore
plus qu’auparavant le maître d’œuvre du système d’information. Parce que
les auditeurs internes ont été associés, l’analyse causale de telle dérive va
mettre en évidence un facteur clé à surveiller – autant dire un nouvel indica-
teur à instaurer – ; l’identification de tel dysfonctionnement va nécessiter tel
plan d’action assorti d’outils de suivi – autant dire de nouveaux indicateurs
à instaurer –, etc. C’est ainsi que le système d’information s’enrichit du rappro-
chement de ces fonctions pour une meilleure gouvernance. Cette action est
doublement facilitée par la mise en place des ERP. Car, une fois paramétré,
le progiciel de gestion intégré met à disposition non seulement une source
unique d’information fiable et accessible au management, mais, de surcroît,
il autorise le contrôleur de gestion à s’affranchir de son image d’homme de
chiffres pour privilégier sa dimension de conseil et de partenaire d’affaires.
Libéré d’activités chronophages telles que le contrôle manuel des données, la
compilation de chiffres, etc., ce dernier dispose désormais de temps supplé-
mentaire pour entreprendre des activités génératrices de valeur comme le
conseil résultant d’analyses et d’investigations dans des domaines non explorés
tels que la qualité, les ressources humaines ou autres.
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184 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
Comme nous allons le voir dans le chapitre suivant, de cette collaboration entre
l’audit interne et le contrôle de gestion naît un dispositif qui œuvre au profit
des principaux sous-jacents de ce mode de gestion :
• un développement efficace et équilibré ;
• une éthique, un partage des valeurs et la confiance comme parties inté-
grantes du management ;
• une harmonisation concertée de l’assistance à la direction générale et au
conseil.
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Le contrôle de gestion, acteur de la gouvernance 185
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Chapitre 4
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188 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
En effet, sans gestion des risques, les objectifs sont compromis dès le moindre
dysfonctionnement. Les mentalités ont d’ailleurs beaucoup évolué sur ce point
et, singulièrement, celles des directeurs financiers, qui majoritairement pensent
désormais que la gestion des risques est un vecteur de performance pour leur
entreprise.
Et si l’on en croit les résultats des observatoires annuels de la DFCG sur les
pratiques en contrôle de gestion, cette optimisation du couple performance-
gestion des risques répond parfaitement à la tendance dans laquelle le contrôle
de gestion doit s’inscrire et qui représente un réel levier de progrès. Dans les
faits, les retombées positives de cette optimisation se traduisent dans quatre
domaines :
• limitation de la volatilité des résultats ;
• amélioration de l’allocation des ressources ;
• renforcement de la planification stratégique ; et
• accroissement de la valeur ajoutée.
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Une meilleure gouvernance 189
Mais dans des cas plus dramatiques (accident entraînant des pertes en vies
humaines), il n’est d’autre solution que la prévention, laquelle suppose la
détection préalable du risque. Ainsi, des mesures de sécurité sont instaurées
si tel équipement est identifié comme vieillissant (renforcement du matériel,
visites régulières d’entretien, etc.) ; de même, des détecteurs incendie sont
installés là où le risque incendie apparaît comme possible ; de même encore,
une procédure rappelant les précautions d’usage est mise à jour et envoyée
à chaque responsable pour application lorsqu’il s’agit de manipuler des subs-
tances dangereuses, etc.
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190 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
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Une meilleure gouvernance 191
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192 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
Ici encore nous voyons bien dans quelle mesure le rapprochement entre
l’auditeur interne et le contrôleur de gestion s’inscrit parfaitement dans un
renforcement de la gouvernance en assurant la cohérence verticale (être
conforme avec la stratégie définie par la direction) et horizontale (s’assurer
des impacts sur les autres unités du groupe) ; mission largement couverte par
le contrôle de gestion.
Et c’est bien cette notion qui se trouve réaffirmée et enrichie par l’évolution
préconisée, à savoir le rapprochement des fonctions de contrôle de gestion et
d’audit interne.
• Elle est enrichie car on passe définitivement du domaine exclusivement
financier au domaine opérationnel, terrain privilégié des auditeurs internes.
Le « management control » remplace sans ambiguïté le « financial control1 ».
1. H. Bouquin, op. cit.
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Une meilleure gouvernance 193
• Elle est enrichie car elle permet de lutter contre la complexité, source d’im-
broglios et de dégradations dans la qualité de la gestion. À une situation dans
laquelle deux fonctions majeures de conseil au management travaillaient
dans l’ignorance l’une de l’autre, alimentant des canaux d’information hété-
rogènes et parfois contradictoires, se substitue un travail cohérent, rationnel
et concerté.
• Elle est enrichie car elle permet à la direction générale de mieux comprendre
et donc de mieux prévoir. Elle réduit l’incertitude et du même coup le risque
d’erreur d’appréciation.
• Elle est enrichie parce qu’elle autorise des économies significatives de temps
et d’argent : moins d’interlocuteurs, des conflits réduits et une meilleure
adaptation à la réalité.
Parmi les activités à forte valeur ajoutée se trouvent les analyses de plus en
plus fines et multidimensionnelles, les simulations et, bien entendu, le conseil.
Pour ce faire, il suffit d’identifier un ou des cas d’audit présentant des similitudes
avec la nature même du scénario envisagé. Ainsi, un cas d’externalisation auprès
d’un fournisseur peut être assimilé à la gestion des relations client-fournisseur ;
tandis que la délocalisation dans un pays à bas coûts (pays dits « low cost ») peut
présenter des points communs de fonctionnement avec des entités décentra-
lisées. Et de fait, l’approche financière va être complétée par une analyse des
risques envisagés dans les rapports d’audit interne et des solutions à mettre
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194 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
en œuvre pour y faire échec. Et c’est bien cet ensemble plus pertinent que
l’on va présenter aux décideurs. On va alors éventuellement voir apparaître ici
des risques internes rendant périlleuse une délocalisation ; et là, des risques
externes susceptibles de compromettre l’opération. Or les décideurs disposant
alors d’une information la plus complète possible seront mieux à même de
définir la stratégie à mener.
2. coordination de la dÉontologie
et des normes Professionnelles
Harmoniser les méthodes de travail, organiser la concertation, optimiser les
structures, etc., tout cela est bien ; encore faut-il que les principes fondamentaux
qui gouvernent l’action soient compatibles à défaut d’être identiques.
1. A. Helluy et X.-F. Durand, « Repères pour un contrôle de gestion durable ». Échanges, n° 202,
août-septembre 2003.
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Une meilleure gouvernance 195
2.1. La déontologie
Nous avons vu que si l’audit interne bénéficie d’un code d’éthique universel
pour l’ensemble de la profession, le contrôle de gestion ne dispose, à tout le
moins en France, que d’un document général énonçant des principes fonda-
mentaux et analysé dans la première partie.
À dire vrai, la différence n’est qu’apparente : il suffit de s’assurer qu’il n’y a pas
incompatibilité avec les quatre grands principes qui régissent la déontologie
de l’audit interne.
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196 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
Il serait souhaitable, afin que nul ne l’ignore, que quels que soient les docu-
ments existants par ailleurs, un énoncé de ces quatre principes figure dans
la Charte commune et soit contresigné par tous les membres de la nouvelle
unité, la DAC.
On peut, par ailleurs, en faire état dans les relations avec les autres responsables
de l’entreprise.
Mais si, s’agissant d’un métier différent, il ne peut y avoir identité des normes
professionnelles, on doit – dans la situation nouvelle ainsi créée – veiller à la
compatibilité des règles régissant la profession.
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Une meilleure gouvernance 197
En outre, chacun devrait œuvrer pour tenter de transformer les normes spéci-
fiques de son entreprise en normes générales susceptibles de s’appliquer
à l’ensemble des unités audit/contrôle nouvellement créées. Pour ce faire, il
conviendrait de créer des groupes de travail adéquat via la DFCG et l’IFACI.
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198 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
1. « Monthly bills are manageable, it’s all the extras that are killing us », Internal Auditor,
octobre 2010.
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Une meilleure gouvernance 199
Il faut alors se concerter, mais on ne sait pas trop qui doit se concerter avec qui.
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200 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
• d’assurer des arbitrages globaux et non plus réduits à leurs aspects budgé-
taires ; ce que le contrôle de gestion est en mesure de préconiser ;
• de veiller à ce que toutes les parties en cause aient un accès reconnu à toutes
les informations nécessaires, comme indiqué dans les chapitres consacrés
à « La charte commune » et à « La coordination des normes professionnelles ».
Ainsi pourra-t-on envisager les investissements à long terme avec plus de sécu-
rité : petite cause, grands effets.
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Une meilleure gouvernance 201
Partant de là, les meilleurs auteurs ont déjà développé l’idée d’un contrôle de
gestion au service d’un développement durable, pilier d’une meilleure gouver-
nance. Celui-ci se définit comme « un système de pilotage intégrant la finalité
de développement durable ; à savoir : un dispositif visant à améliorer la perfor-
mance durable et équilibrée d’une firme, à accroître de manière permanente sa
richesse et sa valeur ainsi que celles de ses partenaires, tout en lui apportant
la garantie qu’elle contribue effectivement au développement de la “société-
monde” (Edgar Morin), que son action vise au “bien commun”, et enfin que
ce qu’elle fait dans le présent n’est pas contradictoire avec ce qu’elle souhaite
faire pour l’avenir 1 ».
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202 Contribution à la gouvernance de l’entreprise ou la synergie organisationnelle
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Une meilleure gouvernance 203
de gestion. Toutes les trois œuvrent pour assister les managers, leur fournir
des informations, les aider à mieux maîtriser leurs activités. Dans l’immédiat,
il risque d’en résulter des doubles emplois, des confusions et à terme des
dysfonctionnements dans la gestion. Il n’est pas interdit de penser qu’un jour
ou l’autre, ces trois fonctions fusionneront pour un meilleur service au mana-
gement et donc une action coordonnée et plus efficace.
Le rapprochement entre audit interne et risk management est déjà amorcé car
dans quelques grandes entreprises ces deux fonctions sont déjà placées sous
une autorité commune. La concertation entre audit interne et contrôle de gestion
n’est-elle pas un second pas dans cette direction ?
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Conclusion
Les problèmes actuels étant identifiés, les solutions sont à portée de tous.
1.1. La complexité
Le monde du travail n’est plus ce qu’il était il y a dix ou quinze ans. De
nombreux facteurs ont changé l’environnement :
• les transactions sont devenues plus complexes avec des partenaires ou des
clients inconnus et/ou éloignés ;
1. “The broken triangle”, Deloitte Development 2010.
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206 Conclusion
• des changements sans précédent et rapides sont intervenus dans les organi-
sations et contribuent à un scénario qui génère des risques élevés auxquels
le management n’est pas toujours préparé et sensibilisé ;
• la crise financière globale et ses suites se conjuguent pour accroître la
responsabilité de ceux qui ont en charge la protection de l’organisation
alors que les méthodes de travail et les structures adéquates ne sont pas
nécessairement au rendez-vous1.
C’est sur ces trois points qu’il convient de s’attarder pour un diagnostic global.
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Conclusion 207
Cette absence de concertation on la trouve, nous l’avons vu, dans le sujet qui
nous occupe. Elle est aggravée lorsque les structures accentuent le phénomène.
La structure crée une rigidité qui freine la communication et peut aller jusqu’à
l’empêcher. De surcroît, chaque structure développe sa propre culture de travail
et l’antinomie des cultures dans une organisation génère de l’incompréhension,
suscite des rivalités et nuit à la bonne gouvernance. Une direction informatique
convaincue de détenir la vérité dans son domaine et persuadée de ne pouvoir
être comprise par les autres, celle-là aura le plus grand mal à admettre une
centralisation des commandes et achats étendue au matériel informatique.
De même, un contrôleur de gestion qui n’aurait pas accès à l’intégralité de la
vision stratégique parce que la complexité des organigrammes hiérarchiques
érige des barrières à la libre circulation de l’information, celui-là n’aurait pas la
possibilité de formuler des préconisations prévisionnelles cohérentes. Et de la
même façon, une direction d’audit interne persuadée qu’elle seule détient la
clé explicative des dysfonctionnements ne sera pas loin de considérer qu’elle
est la seule en mesure d’informer valablement la direction générale. On peut
étendre le raisonnement à une direction du contrôle de gestion, persuadée qu’il
n’est pas utile d’altérer son jugement par des considérations subalternes sur les
risques et leurs conséquences.
Dans tous ces cas de figure, seule une structure conçue pour répondre aux
besoins spécifiques d’une information réciproque peut générer la collabora-
tion nécessaire.
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208 Conclusion
2. les solutions
En sus des solutions partielles évoquées dans les chapitres précédents (des
structures adaptées, une information qui circule et reste disponible pour les
acteurs des deux fonctions, une direction générale informée plus complètement
et plus régulièrement), il y a, résumant le tout, la nécessité de comportements
adéquats, d’une architecture adaptée et de procédures encadrant le profession-
nalisme de chacun. Et il faut ajouter une volonté ferme et précise de la direction.
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Conclusion 209
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210 Conclusion
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Conclusion 211
La structure adéquate implique donc que soient définis les domaines d’autorité
et de responsabilité de chacun ainsi que les délégations de pouvoir qui les
accompagnent. Et on doit veiller à ce que ces délégations de pouvoir ne soient
pas des enveloppes vides, elles n’ont de sens que si elles sont accompagnées
des moyens adéquats.
Plus généralement et au-delà du cas qui nous occupe, audit interne et contrôle
de gestion ne pourront fonctionner comme souhaité si la structure de l’entre-
prise n’est pas cohérente et rationnelle. Sinon, là encore, c’est l’environnement
de contrôle qui est déficient.
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212 Conclusion
Mais ces postes redéfinis doivent prendre place dans une organisation
rationnelle.
Une novation dans l’organisation, dans les méthodes de travail et dans le champ
d’intervention ne peut se réaliser que si elle est entreprise par des professionnels
compétents. Dans le sujet qui nous occupe, cette compétence nécessaire est
double : compétence en audit interne et/ou contrôle de gestion et compétence
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Conclusion 213
Cela étant dit, tout ceci ne pourra se mettre en place et se réaliser que si l’on
sait faire la chasse à la peur du changement et se persuader que le progrès
est à ce prix.
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Bibliographie
ouvrages et articles
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www.ifac.org
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Index
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220 Index
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Index 221
148, 151, 155, 157, 158, 159, 161, 107, 114, 118, 120, 122, 151, 154,
162, 163, 165, 166, 167, 168, 169, 159, 161, 162, 167, 173, 175, 176,
176, 178, 181, 183, 184, 187, 192, 179, 190, 211, 226
199, 201, 203, 207, 208, 210, 211,
213, 216, 226, 227, 228 N
GRC 187 Normes X, 3, 4, 5, 13, 14, 16, 24, 27,
29, 59, 84, 85, 86, 92, 94, 97, 103,
I 121, 134, 136, 146, 149, 163, 168,
IFAC 82, 83, 84 181, 184, 187, 194, 196, 197, 200,
IFACI 6, 9, 10, 13, 14, 16, 86, 120, 121, 203, 225, 228
130, 134, 139, 145, 152, 184, 197,
201, 211, 216, 217, 218 O
IIA 3, 4, 13, 14, 31, 86, 202, 217 Objectivité 84, 85, 195, 212
Indépendance 2, 5, 45, 84, 85, 153, 196 Observation 5, 33, 34, 69, 74, 75, 87,
Indicateur 26, 98, 101, 177, 178, 182, 90, 95, 96, 98, 110, 111, 123, 127,
183 195, 225
Interdisciplinarité 205 Obsolescence 58, 124, 177
Optimisation IX, 6, 27, 28, 29, 94, 99,
L 102, 106, 107, 111, 116, 132, 144,
Langage 8, 12, 55, 72, 73, 77, 78, 92, 147, 188, 189, 190, 191, 203, 224,
100, 112, 115, 116, 139 226
LOLF 18 Organigramme hiérarchique 38
M P
Maîtrise 4, 6, 9, 10, 11, 13, 41, 49, 51, PCG 7, 51, 52, 53, 64, 66
57, 59, 60, 63, 64, 71, 79, 82, 91,
Périmètre 23, 24, 25, 26, 96, 100, 170
95, 101, 113, 122, 124, 125, 132,
Pilotage IX, X, 6, 8, 25, 26, 27, 30, 41,
136, 145, 157, 161, 163, 165, 168,
49, 50, 53, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 63,
172, 173, 182, 183, 184, 197, 202,
206, 225, 228 64, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 77, 91,
124, 145, 147, 149, 150, 171, 172,
Management des risques 4, 5, 32, 61,
173, 175, 176, 177, 187, 189, 199,
121, 127, 161, 163, 164, 165, 185,
202, 212, 216, 227, 228 201, 208, 225
Méthode 4, 26, 46, 51, 52, 53, 54, 64, Plan d’audit 42, 43, 46, 75, 106, 160,
69, 75, 81, 83, 101, 114, 120, 125, 167, 225
134, 136, 164, 166, 167, 179, 228 Plan opérationnel 65
Moyens 6, 8, 9, 11, 18, 27, 28, 31, 32, Plan stratégique 58, 65, 66, 68, 71, 103,
33, 36, 39, 43, 48, 64, 66, 70, 71, 73, 106
74, 79, 80, 81, 94, 95, 96, 103, 105, Pluridisciplinarité 148, 151, 227
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222 Index
Pouvoir 2, 12, 25, 30, 32, 33, 39, 60, 188, 189, 190, 191, 199, 203, 210,
76, 79, 106, 113, 145, 147, 150, 159, 211, 228, 229
167, 184, 196, 201, 207, 209, 211, Révolution numérique 74, 106, 114
212, 218 Risk manager 61, 75, 100, 124, 126,
Prévisions 22, 26, 27, 35, 41, 42, 43, 47, 127, 131, 132, 164, 168, 201, 226
51, 64, 66, 72, 78, 92, 95, 98, 113,
120, 149, 152, 174, 191, 208, 225 S
Procédures 5, 8, 9, 33, 39, 40, 75, 80, Sections homogènes 3, 52
101, 104, 120, 130, 167, 206, 208 Sélection 56, 70, 109, 199, 226
Processus budgétaire 69 Stage 135, 137, 139, 141, 227
Professionnalisme 1, 59, 77, 149, 208, Structure 4, 50, 59, 71, 144, 146, 147,
212, 229 148, 151, 154, 155, 169, 174, 176,
197, 207, 211, 227, 228, 229
Programme 26, 46, 60, 65, 66, 72, 101,
Suivi des recommandations 178, 182
134, 136, 137, 167, 226
Supervision 16, 40, 41, 80, 96, 161, 167
Projet 12, 26, 31, 39, 51, 54, 59, 64,
Système d’information 6, 7, 15, 33, 37,
70, 71, 72, 73, 112, 120, 135, 136,
46, 52, 53, 54, 55, 57, 58, 74, 75,
140, 171, 209
78, 81, 82, 87, 100, 106, 107, 111,
114, 136, 151, 157, 159, 169, 175,
R 176, 179, 182, 183, 184, 185, 199,
Rapport 5, 10, 29, 37, 41, 43, 76, 77, 217, 228
104, 109, 110, 120, 125, 129, 130,
147, 158, 159, 180, 181, 202 T
Rattachement 38, 44, 45, 151, 153, 154, Tableau de bord 46, 51, 59, 64, 67, 68,
196, 227 69, 70, 72, 77, 79, 95, 136, 225
Recommandation 1, 5, 32, 36, 46, 50, Tâche 3, 8, 36, 38, 39, 40, 56, 67, 105,
51, 53, 76, 83, 90, 92, 103, 109, 110, 106, 125, 126, 128, 132, 140, 149,
113, 121, 122, 129, 132, 161, 162, 150, 165, 185, 190, 206, 212
163, 168, 177, 178, 181, 182, 213 Top down 159
Responsable opérationnel 47, 62, 100, Transmission 25, 30, 46, 47, 82, 105,
108, 116, 125, 131, 165, 174, 177 108, 111, 115, 124, 153, 182, 226
Ressources 6, 8, 9, 11, 25, 26, 30, 53,
54, 55, 69, 70, 71, 72, 73, 78, 84, U
122, 140, 157, 168, 179, 181, 183, Univers d’audit 73
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Table des matières
Sommaire ........................................................................................................................................... V
Préface ................................................................................................................................................. IX
Introduction ..................................................................................................................................... 1
1. Évolution historique et définitions ............................................................................. 2
2. Panorama actuel ................................................................................................................... 13
3. Conclusion .............................................................................................................................. 18
Première Partie
Deux fonctions essentielles :
audit interne et contrôle de gestion
Chapitre 1
Les convergences .......................................................................................................................... 23
1. Les convergences relevant de la nature des fonctions ..................................... 23
1.1. L’homogénéité des périmètres ................................................................................ 24
1.1.1. L’apparence ...................................................................................................... 24
1.1.2. La spécificité du contrôle de gestion .................................................... 25
1.2. Les finalités communes ............................................................................................ 27
1.2.1. La participation à la réalisation des objectifs
et à la définition de la stratégie ........................................................................... 27
1.2.2. La participation à l’optimisation et à l’efficacité .............................. 28
1.2.3. L’assistance au management..................................................................... 31
2. Les convergences relevant de l’assistance mutuelle.......................................... 34
2.1. L’audit interne du contrôle de gestion .............................................................. 35
2.1.1. L’examen analytique .................................................................................... 35
2.1.2. L’examen synthétique .................................................................................. 41
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224 Table des matières
Chapitre 2
Les spécificités................................................................................................................................. 49
1. Pilotage et maîtrise.............................................................................................................. 49
1.1. Contrôle de gestion et pilotage .............................................................................. 49
1.1.1. La gestion au quotidien : le rôle de la comptabilité
analytique dans l’assistance au management ................................................ 51
1.1.2. Le pilotage de l’activité ............................................................................... 53
1.2. Audit interne et maîtrise ......................................................................................... 59
1.2.1. La gestion des risques ................................................................................. 60
1.2.2. Le contrôle interne ........................................................................................ 62
2. Méthodes et outils ............................................................................................................... 64
2.1. Méthodes et outils du contrôle de gestion ......................................................... 64
2.1.1. Le budget .......................................................................................................... 64
2.1.2. Le tableau de bord et le tableau de bord prospectif ..................... 67
2.1.3. L’approche par les projets ou les programmes ................................ 70
2.2. Méthodes et outils de l’audit interne .................................................................. 73
2.2.1. L’importance de l’observation .................................................................. 74
2.2.2. La cartographie et le plan d’audit .......................................................... 75
2.3. Un point de convergence : les rapports .............................................................. 76
3. Les développements récents ......................................................................................... 77
3.1. De l’information à l’élaboration des prévisions stratégiques ................... 78
3.2. De l’audit de conformité à l’audit de stratégie .............................................. 79
3.2.1. L’audit de conformité (ou de régularité) ............................................. 80
3.2.2. L’audit d’efficacité.......................................................................................... 80
3.2.3. L’audit de stratégie ........................................................................................ 81
4. Les règles normatives et professionnelles ............................................................... 82
4.1. Déontologie formelle et informelle....................................................................... 82
4.1.1. Le contrôle de gestion ................................................................................. 82
4.1.2. L’audit interne ................................................................................................. 83
4.2. Normes universelles et normes spécifiques ....................................................... 84
4.2.1. Le contrôle de gestion ................................................................................. 84
4.2.2. L’audit interne ................................................................................................. 85
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Table des matières 225
Deuxième Partie
Pour une meilleure organisation du travail
ou la synergie relationnelle
Chapitre 1
Comment collaborer : la concertation............................................................................ 91
1. La concertation nécessaire ............................................................................................. 92
2. Les améliorations de la convergence......................................................................... 94
2.1. Amélioration dans la définition des périmètres ............................................ 94
2.2. Optimisation de la gestion ...................................................................................... 97
2.2.1. De l’audit interne au contrôle de gestion ........................................... 98
2.2.2. Du contrôle de gestion à l’audit interne ............................................. 100
2.3. Meilleure coordination des objectifs ................................................................... 102
2.4. Harmonisation des finalités................................................................................... 103
2.5. Adaptation des moyens ............................................................................................ 105
2.5.1. Une adaptation quantitative...................................................................... 105
2.5.2. Une adaptation qualitative ........................................................................ 105
2.6. Complémentarité des méthodes et outils ........................................................... 106
2.6.1. Les méthodes et outils de l’audit interne ............................................ 106
2.6.2. Les méthodes et outils du contrôle de gestion ................................ 106
3. L’amélioration de l’efficacité des acteurs ................................................................ 107
3.1. L’optimisation et l’efficacité.................................................................................... 107
3.1.1. La transmission directe................................................................................ 108
3.1.2. La concertation ............................................................................................... 108
3.1.3. La sélection....................................................................................................... 109
3.2. L’adhésion des acteurs ............................................................................................. 112
3.2.1. Les réticences .................................................................................................. 112
3.2.2. Les facteurs favorables ................................................................................ 116
Chapitre 2
Comment améliorer : l’aspect relationnel ................................................................... 119
1. Les acteurs de la gouvernance ...................................................................................... 119
1.1. La direction et le Conseil ......................................................................................... 119
1.2. Les auditeurs internes et les contrôleurs de gestion ..................................... 121
1.3. Les contrôleurs internes ........................................................................................... 123
2. Les autres parties prenantes ........................................................................................... 125
2.1. Les responsables opérationnels.............................................................................. 125
2.2. Le risk manager ........................................................................................................... 126
2.3. Le comité d’audit et le comité des risques ........................................................ 127
2.4. Le commissaire aux comptes ................................................................................. 129
3. La coordination et la complémentarité .................................................................... 130
3.1. La coordination .......................................................................................................... 130
3.2. La complémentarité ................................................................................................... 131
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226 Table des matières
Chapitre 3
Comment adapter : la formation ....................................................................................... 133
1. La formation conjointe ..................................................................................................... 134
1.1. L’audit interne ............................................................................................................. 134
1.1.1. L’analyse des concepts fondamentaux................................................. 134
1.1.2. La méthodologie ............................................................................................ 134
1.1.3. Les outils d’audit ............................................................................................ 134
1.2. Le contrôle de gestion................................................................................................ 135
1.2.1. L’analyse des concepts fondamentaux................................................. 135
1.2.2. La méthodologie ............................................................................................ 135
1.2.3. Les outils de contrôle de gestion ........................................................... 136
2. La formation initiale commune .................................................................................... 136
2.1. Le programme commun .......................................................................................... 137
2.2. La concertation ........................................................................................................... 138
2.3. Le double stage............................................................................................................. 139
3. L’importance de la formation ........................................................................................ 140
troisième Partie
Contribution à la gouvernance de l’entreprise
ou la synergie organisationnelle
Chapitre 1
Une autre organisation ............................................................................................................ 145
1. Les conditions et les progrès ......................................................................................... 145
1.1. Le maintien des spécificités .................................................................................... 145
1.2. Le choix d’un nom ..................................................................................................... 146
1.3. Les progrès à venir...................................................................................................... 147
2. La structure ............................................................................................................................. 148
2.1. L’autorité commune .................................................................................................. 148
2.1.1. L’organisation des responsabilités.......................................................... 148
2.1.2. La charte commune ...................................................................................... 150
2.2. La pluridisciplinarité ................................................................................................ 151
2.3. D’autres perspectives ................................................................................................. 151
3. Le niveau de rattachement ............................................................................................. 153
3.1. Le rattachement au président................................................................................ 153
3.2. Le rattachement au comité d’audit .................................................................... 154
3.3. L’externalisation ou la fausse solution.............................................................. 154
3.4. Le rattachement à la direction générale........................................................... 154
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Table des matières 227
Chapitre 2
L’audit interne, acteur de la gouvernance ................................................................. 157
1. Information sur la bonne application des principes de gouvernance ...... 157
1.1. Appliquer la norme 2110 ........................................................................................ 158
1.1.1. « La promotion des règles d’éthique
et des valeurs appropriées au sein de l’organisation » ............................... 158
1.1.2. « Une gestion efficace des performances
de l’organisation assortie d’une obligation de rendre compte » ............ 159
1.1.3. « La communication aux services concernés des informations
relatives aux risques et aux contrôles » ............................................................. 160
1.1.4. « La coordination des activités et la communication
des informations entre le conseil, les auditeurs externes,
les auditeurs internes et autres prestataires d’assurance,
et le management »..................................................................................................... 160
1.1.5 « Les prises de décisions stratégiques et opérationnelles »............. 161
1.1.6 « La surveillance des processus de management
des risques et de contrôle » .................................................................................... 161
1.2. Auditer les relations direction générale/conseil/comité d’audit ............. 161
1.3. Contribuer à améliorer les relations
avec les autres parties prenantes ................................................................................... 162
2. Amélioration de la maîtrise des risques.................................................................... 163
2.1. Contribution de l’audit interne à la maîtrise des risques ......................... 163
2.2. Définition de la politique de management des risques .............................. 164
3. Évaluation du contrôle interne ..................................................................................... 165
3.1. La méthode subjective ............................................................................................... 166
3.2. La méthode chiffrée ................................................................................................... 167
3.3. La méthode objective ................................................................................................. 167
Chapitre 3
Le contrôle de gestion, acteur de la gouvernance................................................ 169
1. Aider la dg à définir les principes de gouvernance ............................................ 169
1.1. Les comportements éthiques ................................................................................... 170
1.2. La pédagogie ................................................................................................................. 171
1.2.1. L’autorité ............................................................................................................ 171
1.2.2. Les compétences techniques et la connaissance des métiers.... 172
1.2.3. Les qualités humaines, clé de voûte du dialogue ........................... 173
1.3. La définition d’une structure et d’une organisation................................... 174
1.4. L’information de qualité ......................................................................................... 175
2. Contribuer à améliorer la performance.................................................................... 176
2.1. Le suivi et la mesure des performances ............................................................. 177
2.2. L’apport du benchmarking..................................................................................... 179
2.3. Le suivi des plans d’action ...................................................................................... 181
3. Adapter le système d’information ............................................................................... 182
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228 Table des matières
Chapitre 4
Une meilleure gouvernance ................................................................................................. 187
1. Optimisation du couple performance-gestion des risques ............................. 187
1.1. Limitation de la volatilité des résultats .............................................................. 188
1.2. Amélioration de l’allocation des ressources .................................................... 189
1.3. Renforcement de la planification stratégique ................................................ 191
1.4. Accroissement de la valeur ajoutée .................................................................... 192
2. Coordination de la déontologie et des normes professionnelles ................ 194
2.1. La déontologie .............................................................................................................. 195
2.2. Les normes professionnelles .................................................................................... 196
3. Vers une harmonisation concertée de l’assistance au management ......... 197
3.1. Une alerte renforcée .................................................................................................. 197
3.2. Une meilleure gestion des imprévus.................................................................... 198
3.3. Une vision stratégique sécurisée ........................................................................... 199
3.4. Une information améliorée .................................................................................... 200
3.5. Un développement durable conforté................................................................... 201
3.6. Une autre organisation ? ......................................................................................... 202
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