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PLAN DU COURS
Introduction Générale
1- Définitions et terminologie
Travaux dirigés
- Les variables de la vie intellectuelle (TD)
Croissance de l’intelligence
La hiérarchie des intelligences
Les variétés d’intelligence
- Les déterminants de la personnalité
Facteurs biologiques
Facteurs sociaux
- La portée des tests (TD)
Portée des tests psychomoteurs
L’habileté mécanique
Les aptitudes administratives
Les tests de mémoire : prouesses et défaillances
- la notion de test et ses corollaires (TD)
La recherche du Q.I.
Les tests et leurs limites
Conclusion Générale
Bibliographies
INTRODUCTION GENERALE
états et processus mentaux des individus. Cet objet peut être abordé par des
méthodes diverses et en adoptant des points de vue variés. Les choix de méthodes et
de points de vue, qui ne sont pas indépendantes, définissent les grandes sous-
disciplines. Elle fut dénommée ainsi en 1900 par le psychologue allemand William
psychologiques entre les individus. Comment se situe-t-elle parmi les autres sous-
disciples de la psychologie ?
expérimentale est le plus souvent une psychologie générale qui se propose d’établir
des lois valables pour tous les individus ; elle privilégie généralement l’étude des
des aspects affectifs des conduites. La psychologie différentielle peut être rapprochée
psychologie expérimentale par les méthodes qu’elle met en œuvre. Il y a bien sûr un
rapport étroit entre l’étude des cas individuels et l’étude des différences entre les
sont modulées pour les individus particuliers. Nous verrons qu’il est de nombreux
cas où il n’existe pas de lois vraiment générales, mais seulement des lois valables
biologiques, on peut s’intéresser prioritairement aux uns et aux autres. Il existe donc
sociale qu’en psychologie physiologie. Nous verrons aussi que l’explication des
psychologie différentielle.
psychologie animale, lorsqu’elle vise à situer l’homme dans la hiérarchie des espèces
5
que soit la perspective abordée, on peut aussi s’intéresser aux phénomènes de
les cas individuels. La psychologie différentielle peut aussi être présentée dans une
générales.
part des interventions que l’on peut suggérer repose sur le constat et sur les
Dans la présente unité d’enseignement, on précisera dans quel esprit sont conduites
conduites).
PREMIERE PARTIE
FACTEURS LIES A LA PERSONNALITE
Cette partie du cours présente le premier aspect qui permet d’établir les
différences entre les individus : la personnalité. Elle s’articule autour de son origine,
4- Définitions et terminologie
rapport avec les choix des méthodes et des points de l’auteur. Toutefois, pour la
distinctivité.
Selon Allport (1937) la personnalité est l’organisation dynamique, au sein de
et ses pensées. D’après cette définition, la personnalité est une entité unique qui traduit
fruit d’un élément passif mais au contraire qu’elle est constituée de nombreuses
C’est un mécanisme actif. Cette définition insiste aussi sur les bases biologiques de
personnalité.
Pour Eysenck (1953), un grand psychologue Anglais de la personnalité qui
personne ; cette
organisation détermine son organisation unique au milieu. Le physique ici renvoie aux
bases biologiques de la personnalité point qui sera central dans la théorie d’Eysenck.
Sa définition insiste sur le caractère durable et sur le fait que chaque individu est
prédiction de ce que va faire une personne dans une situation donnée. L’aspect peu
A partir des précisions fournies par ces quelques définitions, et surtout avec les
organisation
physiologiques.
4. La personnalité est une force interne qui détermine comment les
consistants.
sentiments.
Terminologie
d’autre part.
Tempérament et caractère
Le tempérament
Avant quelconque développement sur la notion de tempérament, il est
convenable de savoir les dissocier très tôt de celle de la personnalité. Cette différence
est nettement élucidée dans les écrits de Buss et Plomin (1984). Selon eux, les
d’exercer un rôle jusqu’à l’âge adulte. Ces auteurs définissent les tempéraments
comme des traits innés de personnalité qui apparaissent dès l’enfance. On comprendra par
cette description que les tempéraments sont des manifestations des certains traits de
personnalité dont l’origine est fortement génétique. Ces auteurs visent à montrer que
les tempéraments ont une base héréditaire, mais ils insistent tout de même qu’ils
laquelle les tempéraments sont influencés par des facteurs génétiques plus
s’exprime chez les individus qui font beaucoup de choses sans ressentir
Allport (1937) préférait parler de trait à celui de caractère. Pour lui le trait à
intègre trois caractères. Les caractères sont définis dans ce modèle comme des
cognitif et ils ne sont donc pas influencés par des facteurs héréditaires à l’inverse du
transcendance.
Dans ce modèle de Cloninger, les caractères expriment l’idée que la personnalité
n’est pas uniquement déterminée pas des tempéraments dont l’origine génétique est
caractère traduit aussi l’idée de dispositions durables qui apparaissent plus tard dans
conduire d’une manière particulière dans des situations diverses. C’est du moins de
personnalité.
Un type de personnalité (ou dimension de la personnalité) représente uniquement
nervosité.
domaines à investiguer pour déboucher sur les théories solides et exhaustives. Il est
capital de connaitre les méthodes exactes qui ont conduit à l’élaboration d’une
théorie. Les méthodes utilisées déterminent souvent la valeur que l’on peut accorder
l’individu comme une personne entière, unique, et la seconde cherche des règles qui
les comparant les uns aux autres. Nous pouvons nous poser la question de savoir
allons décrire maintenant les méthodes qui permettent de répondre aux problèmes
Elle consiste à recueillir le plus d’informations possibles sur une personne durant
une grande partie de sa vie. Les détails de l’histoire de l’individu sont obtenus
principalement par lui-même, mais aussi par des personnes significatives pour lui.
Cette méthode souffre de plusieurs faiblesses : elle est basée sur le souvenir qu’à la
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personne de sa vie ; la personne qui réalise l’étude de cas n’est pas neutre et le choix
de ses questions et interrogations est biaisé par de nombreux facteurs, comme ses
généraliser les résultats obtenus chez une personne à un ensemble plus vaste
d’individus et de situations.
La méthode des corrélations consiste à étudier la relation, l’association entre
deux variables pour s’assurer que leurs variations apparaissent ensemble. Deux
variables sont corrélées entre elles si les variations de l’une correspondent plus ou
moins fortement aux variations de l’autre. Pour affirmer cela, il faut mesurer les deux
deux variables, mais elle ne peut en rien établir si une variable détermine les
entre les variables. Ainsi, corrélation ne veut pas dire causalité. Même si cette
méthode ne fournit pas d’informations sur le lien causal entre deux variables, elle est
jouit d’un plus grand pouvoir d’explication. Dans cette méthode, l’expérimentateur
s’intéresse aux effets que produit la manipulation d’une variable sur une autre
que l’on réalise une expérience c’est à dire une procédure avec laquelle un
évalue son influence sur la variable dépendante. Grace à cette méthode, on peut
variable en question et non à l’effet d’une autre variable non contrôlée, les chercheurs
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doivent prendre différentes précautions : utiliser un nombre suffisant de sujets et les
repartir aléatoirement dans les différentes conditions ; les sujets doivent être
Théories
conscient (Freud 1974). Pour Freud, l’inconscient est le siège de la vie psychique et il
en constitue la partie la plus importante. Il est accessible par les rêves au sujet
desquels Freud dit qu’ils constituent « la voie royale vers l’inconscient », les lapsus et
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(Freud 1974). La personnalité résulte de la lutte de ces trois composantes. Le Moi
assouvir les pulsions et les désirs du Ça tout en respectant les contraintes imposées
seul auteur : Freud. Ses éléments les plus importants peuvent être résumés ainsi qu’il
suit : la personnalité est un ensemble dynamique dont les composantes sont sans
cesse en conflit, elle est dominée par des forces inconscientes et la sexualité y occupe
ça et le surmoi.
génital. Quatre zones érogènes sont étroitement en relation avec ces stades, qui
le vagin. Freud parle du stade psychosexuel car selon lui, toute forme de plaisir
maternel.
manifeste par le concept de fixation qui signifie qu’un individu peut être fixé à
un des stades parce que les satisfactions qui y sont liées n’ont pas été assouvies
Le stade oral
Il commence à la naissance. Ici l’activité psychique de l’organisme se focalise sur
les lèvres. Freud délimite deux types de personnalités qui sont fixées à ce stade :
Les premières seraient plutôt dépendantes des autres, optimistes et confiantes les
Le stade anal
Ce stade est situé entre deux et quatre ans. La gratification sexuelle selon Freud,
prend place lors de la défécation qui est associée à la libération d’une tension et à
Les personnes qui sont fixées à ce stade sont souvent ordonnées, avares et
soumises. Le cas célèbre décrit par Freud est l’homme aux loups, dans lequel il
retrace l’histoire d’un adulte très intéressé par les cadeaux et argent avec les
réagissent violemment quand leur interdit de faire certaines choses. Ils sont
Le stade Phallique
Il commence vers 4-5ans. Dans ce stade, la satisfaction sexuelle provient
directement des organes sexuels, à savoir le pénis chez le garçon et le clitoris chez
de castration.
permettent progressivement d’enfouir les désirs qui lui sont associés dans
manière inadaptée. L’homme qui reste fixé à ce stade deviendra un Don juan, passant
le plus clair de son temps à vivre dans la promiscuité sexuelle en vue d’assouvir les
désirs sexuels qu’on l’a empêché de réaliser en tant que enfant. A l’inverse, il peut
père, développer une orientation féminine et attirer d’autres hommes. Pour les
femmes, une fixation à ce stade détermine dans la vie adulte une moins bonne estime
de soi et une mauvaise adéquation à la réalité parce que le moi ne peut pas freiner
La période de latence
4) La période de latence : de 6 à 12 ans
Elle est caractérisée par l’absence de la domination des zones érogènes. Aucun
les parents de côté. C’est une période calme où les enfants mettent de côté leur
adolescent fixé au stade anal peut inconsciemment se diriger vers la sculpture ; ceci
C’est la période où les pulsions sexuelles sont tournées vers des objets externes
la femme.
3-1-2- La perspective néo-analytique : Jung, Adler, Erikson
Les différentes théories qui s’illustrent dans la perspective néo-analytique sont les
fruits de plusieurs auteurs. Ceux-ci ont été fortement influencés par la psychanalyse
mais ils se sont toutefois détachés d’elle, notamment pour les causes suivantes :
Trop grande place pour la sexualité
Ils ont donné par contre une plus grande place au Moi et à l’influence de la
culture.
A-La perspective de Jung
Biographie de Jung
Carl Gustav Jung (1875-1961) Né en 1875 à Kesswill en Suisse. Il connut très jeune
des visions et il s’intéressa aux différents mystères de la vie. Après ces études de
commença à le défendre. Il publia une étude sur les associations de mots qu’il envoya à
Freud. Ce fut le début d’une longue correspondance entre eux et Freud en fit son
fut ainsi en proie à des sentiments négatifs, des visions apocalyptiques de la vie.
profondément et s’en suivit une bataille contre les fondations de la psychose. Il fut
alors soumis à des nombreuses visions et autres fantaisies, la plupart contenant des
Théorie de Jung
rêves et montre sous un autre angle la relation parents-enfant. Il est influencé par la
les esprits humains peuvent rentrer en contact avec les uns et les autres et ceci lui
que l’homme est composé de plusieurs facettes avec deux versants bon et mauvais
qui doivent apprendre à communiquer et qu’il doit les accepter. Un point important
conscience mais le sont plus car ils ont été oubliés ou réprimés. Cette notion
collectif n’a jamais été conscient et n’a jamais été acquis individuellement. Sa
présence est due à une transmission génétique. L’esprit du nouveau-né n’est donc
pas table rase. Il est constitué de l’expérience antérieures des hommes qui va lui
des expériences ancestrales des hommes dans les relations qu’ils ont eues avec
les femmes.
Archétype animus: désigne à l’inverse de l’anima, la représentation qu’ont les
partager.
La notion d’archétype est influencée par son intérêt pour l’archéologie et surtout les
différentes observations qu’il fit lors de ses voyages. Les archétypes n’ont pas de
formes ce sont des dispositions à se comporter d’une certaine manière. Ce sont des
sensations de déjà-vu.
On retrouve aussi dans sa théorie la notion de Moi qui représente tout ce dont
l’individu est conscient et ce qu’il pense. Il est au centre de la conscience. Il n’est pas
et de culture différente, Jung les divisa en deux grands groupes d’après deux
comme une ‘’prédisposition du psychisme’’ à agir ou réagir d’une certaine manière face aux
évènements externes.
Pour Jung, le psychisme fonctionnait grâce à l’énergie qu’est la libido. Il
centres d’intérêts ne sont pas tournés vers soi-même mais vers l’autrui. Les
centre d’intérêt n’est pas orienté vers les autres. Cela entraine une difficulté dans les
relations sociales. Elle est caractérisé par: une nature hésitante, réfléchie, retenu,
solitaire, ne se livre pas, n’écoute pas les autres, se tient à l’écart, préfère faire les
permet de relier différentes expériences pour en faire des concepts. C’est elle qui
passer comme prévues. Elles sont influencées par des mécanismes inconscients.
Ces quatre fonctions déterminent respectivement quatre types de personnalité :
La pensée : rationnelle, se centre sur des éléments solides, prouvés. Agit que
Le type intuitif : considère les choses de manière globale, déteste les actions
rapides
Le type sensation : pragmatique, cherche rapidement une solution aux
problèmes
Des conflits peuvent se générer entre les différents types. Jung dit que la pensée est
types de la personnalité.
Le développement de la personnalité
psychique
1. Dépendant de la
automatique
4. Pas d’inconscient
individuel
début de l’âge
1. Vision matérialiste
3. Se préoccupe moins de
soi
entière et unique. C’est la réalisation du Moi qui en est responsable par le biais d’un
Biographie
d’une pneumonie. Ce fut une enfance malheureuse. Il était plus proche de son père
rencontré des équilibristes qui avaient eu un handicap ou accident dans leur enfance.
C’est de là qu’il s’est dit que même si on naît « inférieur » on peut compenser pour
d’Œdipe. Cela lui a valu des reproches de Freud et il a dû démissionner de son poste
quelle direction leur vie prendra et ils essaient d’atteindre la perfection dans sa vie. Il
existe une force qui meut l’individu dans sa quête de perfection. Celle-ci n’est
vie. C’est un concept universel, l’homme est par définition inférieur. Diverses
être supérieurs pour compenser les frustrations infantiles. C’est une forme exagérée
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3. La personne est un tout
Le développement de la personnalité
héréditaires mais ce que nous allons faire de cette équipement génétique. Les
social ; c’est à dire le fait de se sentir concerné par les autres et le besoin de coopérer
durables
autre personne qu’à soi. Le côté social apparaît parce qu’un couple
de l’espèce.
Ces attitudes sont résumées dans le style de vie c’est à dire direction que prennent
ses comportements pour atteindre les buts et les idées qui se sont développées
durant l’enfance.
place durant l’enfance (surtout entre 3 et 5 ans) auront une grande influence, celle de
la mère : contact qu’elle a avec son enfant va déterminer la plus grande partie des
intérêts sociaux, celui du père et enfin l’influence de l’ordre de naissance. Celle-ci
concerne :
Enfant unique : centre de l’attention, souvent corrompu en raison de
rendre
3) Individus peu actifs et qui ont peu de contacts sociaux
C- La perspective d’Erikson
’abandonna sa mère avant la naissance et elle se remaria avec un pédiatre juif qu’il’
éleva. Il était différent des autres enfants : il était blond, grand et mince. Il fit des
études de peintures pour éviter l’université. Il fit un portrait des enfants de Dorthy
Burlingham qui était une adepte des théories de Freud. Elle lui présenta Anna Freud
d’étude selon Montessori et travailla alors avec des enfants. Il partit à Boston où il fut
Francisco. Il n’avait donc pas de formation universitaire mais ses idées étaient
originales et tirées du sens commun et non psychologique. Ses théories étaient plus
philosophiques scientifiques.
Erikson envisage le développement de la personnalité selon 8 stades
l’adolescence et trois autres dans l’âge adulte. Pour Erikson (influencé par Hegel)
chaque chose comporte son contraire. Son point de vue est plus universel,
mélangeant les termes freudiens avec des considérations anthropologiques. Son idée
plus originale est la crise d’identité. Par ailleurs ; il a popularisé l’idée que le
à l’âge adulte. La maturité s’acquiert par la résolution des conflits liés à ses
contradictions. Les conflits sont des crises psychosociales et la résolution d’une crise
sur les droits des enfants et des adultes et il mourut en 1994 à l’âge de 92 ans.
Les stades de développement
L’enfant naît avec des besoins physiologiques que les parents doivent satisfaire au
mieux. Dans la plupart des cas ; heureusement ; les parents parviennent à satisfaire
leurs enfants. Toutefois ; dans d’autres cas ; ce qui génère la première crise. Ils
négligent les besoins du nouveau-né ou tout au moins ils attendent un certain pour
et manger seul. Il perçoit un contrôle sur les choses et sur ces actions.
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Crise : sentiment d’autonomie VS doute de pouvoir faire les choses seul. Sentiment
d’indépendance. Ils ne sont plus à la merci des impulsions corporelles ; ils les
contrôlent.
Doute = les apprentissages ne se font pas en claquant des doigts et c’est parfois
habiletés.
Crise : Initiative VS culpabilité. Les enfants qui prennent l’initiative vont s’imposer
aux yeux de leur entourage et jouissent pleinement du libre choix. Ils posent
beaucoup de questions sur les choses de la vie et explorent le plus de choses plus
possible. En revanche ; les enfants qui freinent leurs désirs du moment le font par
culpabilité. Si les initiatives de l’enfant sot réprimées trop souvent ; cela induit aussi
courage de suivre ses objectifs sans culpabilité et sans crainte d’être puni.
l’enfant ne peut pas agir comme il veut et que c’est important de faire des choses qui
L’autre pôle de cette crise est l’Infériorité = elle correspond au fait que l’enfant
perçoit ses aptitudes et son statut par rapport aux autres de son groupe comme étant
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Résolution positive : acquisition du sentiment de compétence (=capable de faire des
Il permet une synthèse des stades précédents. Il est toutefois plus que la somme des
acquisitions, il est aussi une extension vers le futur. On retrouve aussi des
de la personnalité.
Crise : identité VS confusion des rôles. Identité = conception intégrée du soi et répond à
la question « qui suis-je ? ».Identité est aussi synonyme de continuité dans la mesure
qu’on a construites jusque-là. L’inverse ; la Confusion des rôles = notre personnalité est
construite avec plusieurs facettes et plus ces facettes sont contradictoires, mois
l’identité sera bonne ; ce qui découle sur la confusion. Pour émerger victorieux de
l’adolescence deux conditions sont à remplir : la première est qu’il faut consolider les
conceptions de soi que nous avons acquise jusque-là ; et la seconde est que la vision
intégrée que nous avons de nous coïncide plus ou moins avec la vision qu’ont les
autres ont de nous. Ainsi ; l’identité est un mélange de conceptions privées de soi
avec les conceptions sociales. Pour Erickson ; si une personne acquiert pas une bonne
contradictions).
6ème stade : jeune âge adulte : 20-45 ans
sans avoir peur de la perdre. Autrement dit ; c’est l’aptitude à développer des
relations chaleureuses avec d’autres personnes. Ceci comprend aussi bien les
51
relations amoureuses que les relations amicales Isolation = incapacité de créer une
comme la dévotion mutuelle plus grande que les antagonismes inhérents aux
partenaires du couple.
motivé par le fait de produire des choses qui nous survivent. La manière la plus
classique de la faire est d’avoir des enfants. E créant de nouvelles vies ; nous
sens large (création de nouvelles choses pour la société par exemple comme les
livres ; les idées ; les inventions ; les œuvres artistiques.) On passe d’un mode égoïste
à un mode altruiste.
Les adultes qui ne parviennent pas à créer quelque chose restent dans un état de
partie de soi au monde futur. Ces personnes-là sont préoccupées par leurs propres
besoins sas tenir compte de l’autre ni de l’effet qu’ont leur comportements sur la
société et l’avenir
Résolution positive : qualité de prendre soin de ce qu’on a créé.
Il est temps de revenir sur nos choix et les directions de notre vie et d’en faire un
bilan.
Les deux pôles de la crise sont : Intégrité de soi VS désespoir
Intégrité de soi = si on arrive à la conclusion que notre vie soit aboutie, que nos
objectifs soient atteints et que vous soyez contents de les avoir réalisés ; alors vous
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atteindrez une bonne intégrité personnelle. Désespoir =on a l’impression que notre
vie n’est pas entièrement accomplie et vous aviez perdu votre temps ; vous
connaitrez une sensation de désespoir. Ceci entraine une mort psychologique avant
La théorie de Fromm est basée sur l’impact des facteurs sociologiques sur la
personnalité.
du XXe siècle.
inhérents à la nature humaine et des forces exercées par les normes sociales et les
institutions. Les individus sont sujets à des pulsions contradictoires (comme celles
de liberté et sécurité par exemple) et partagent aussi des besoins dits existentiels. Ce
sont des besoins qui doivent être assouvis si nous voulons que notre vie
de 8 :
- La représentation du monde et l’objet de dévotion : les individus ont besoin
univers délimité. Elles ne doivent pas forcément être vraies pour être efficaces. (Ex :
le fait de penser que notre race est supérieure à une autre n’est aucunement pas
individus ont besoin d’un objet de dévotion comme Dieu ou un homme politique.
Les relations : les individus ont besoin de relations qui les unissent aux autres. ce
est de créer une relation intime avec quelqu’un ; c’est une relation amoureuse dite
mature qui respecte l’intégrité des protagonistes. ATTENTION : la relation peut être
Sans attaches ou racines, nous sommes seuls et nous ne savons pas où ni qui
nous sommes.
Lors de la séparation biologique (de la naissance à la maturité) avec la mère, des
ou à des amis. Il est important que de nouvelles attaches s’opèrent lors de chaque
séparation.
L’identité : les individus ont besoin de se sentir unique et d’avoir une identité
propre. Ceci implique de considérer les autres comme des personnes séparées.
une personne isolée et ils fonctionnent selon la logique qui affirme « je suis ce
qui les entoure. Ex : ceci peut s’illustrer dans les efforts qu’on fait en dressant
s’accomplir par la création d’une œuvre d’art, l’amour des autres,<En créant,
d’Erikson)
L’effectivité : c’est un besoin qui compense le fait que nous vivons dans
monde qui nous domine. Nous avons besoin de nous prouver que nous
pouvons avoir un effet sur les choses qui nous entourent. (effet que nous
avons sur une personne par exemple). Ceci nous procure notre identité et
s’observe très tôt lorsque l’enfant se rend compte qu’il peut avoir par son
aussi des stimuli actifs qui mettent les individus dans des activités
Même si les individus sont animés par des besoins, ils sont très différents les uns des
autres.
innées qui sont caractéristiques d’une personne et qui la rendent unique. » Les différences
héréditaires des individus et celles qui sont propres à leur histoire développementale
place importante aux caractères qu’ils reflètent la manière dont l’individu interagit
montrent le degré avec lequel les caractères sont formés par des influences
Fromm identifie 6 caractères différents qui reflètent par leur oms la manière dont les
exploitant ; rigide ; marketing ; nécrophile et productif. Les 5 premiers sont dit non
productifs parce qu’ils donnent naissance à des pseudo-relations avec les autres et
où ils sont incomplets et en revanche ; le dernier est basé sur l’amour qui permet une
relation intime réciproque et qui préserve l’intégrité des personnes. Ces six
façon d’obtenir quelque chose, que ce soit au plan matériel ou affectif ;c’ est de la
recevoir d’une source extérieure. Ce sont des individus dépendants, qui essaient de
plaire à tout le monde en vue de recevoir le plus possible. Type de caractère le plus
les choses, ils les prennent de force en volant ou manipulant. Ce sont des personnes
surévaluent ce que les autres ont. Pour ces personnes, il existe deux classes
d’individus : ceux qui déragent et qu’on met à l’écart et ceux qui sont utiles à des fins
purement égoïstes. Type de caractère présent au Moyen âge et chez les lords et
que de rechercher la relation avec les autres, on l’évite. Ce sont des personnes
intéressées par l’argent, les objets et le passé. Elles s’approprient tout et les autres
sont considérés comme des rivaux et on comme des partenaires ils sont obsessionnels
et disent plutôt «non » à tout que « oui ». Ce caractère correspond aux sociétés
où le sujet est vu comme un produit est explicatif. Ces individus savent se vendre et
prennent la forme qui convient le mieux à la demande. Ces personnes sont froides,
culture. Ce sont des individus qui ont de désirs sexuels envers un cadavre comme le
Ils ont du plaisir à participer à la transformation d’un état vivant à un état mort.
Caractère typique des sociétés telles que conçus par Hitler, Mussolini et Pol Pot.
6) Caractère productif : représente l’intégration dans le monde qui nous entoure à
estiment qu’il est nécessaire d’exercer un libre choix dans ce monde chaotique. Les
bien comme le fait d’accepter la responsabilité. Cette conception rejette les positions
principe que la réalité est appréhendée de manière unique par chacun. C’est une
qu’à un individu sur la réalité. C’est une approche subjective. Rogers estime qu’en
qu’ils vont être. Cette approche implique que si nous voulons comprendre une
personne ; nous devons pénétrer dans son monde fait de différentes significations et
plusieurs livres de Rogers (1961, 1969, 1980) et de Maslow (1962, 1968). En 1961, s’est
estiment qu’il est nécessaire d’exercer un libre choix dans ce monde chaotique. Les
responsabilité. La liberté humaine n‘est une liberté vis-à-vis des responsabilités mais
bien comme le fait d’accepter la responsabilité. Cette conception rejette les positions
principe que la réalité est appréhendée de manière unique par chacun. C’est une
qu’à un individu sur la réalité. C’est une approche subjective. Rogers estime qu’en
qu’ils vont être. Cette approche implique que si nous voulons comprendre une
personne ; nous devons pénétrer dans son monde fait de différentes significations et
plusieurs livres de Rogers (1961, 1969, 1980) et de Maslow (1962, 1968). En 1961, s’est
diverses et que chaque personne est unique en fonction de ses traits de personnalité.
Allport (1937) fut sans doute le premier qui utilisa le terme de trait de
qu’il faut limiter le nombre de traits, ni que tous les individus les partagent. Il ne
s’intéressa pas non plus, comme les autres auteurs de ce mouvement, à la consistance
la même manière à des stimuli divers. Les traits assurent chez les individus la
stabilité des comportements au fil du temps et au travers des situations de la vie et ils
Allport distingue les traits communs et des traits individuels (encore appelés
sont partagées par de nombreuses personnes dans une culture donnée. Les seconds
trait individuel dit central (correspond aux qualificatifs que l’on attribue aux
méticulosité ou la timidité). Il existe encore des traits individuels dits secondaire qui
sont des dispositions moins consistantes, moins généralisées et qui apparaissent peu
Développement de la personnalité
- Première enfance, il n’y a pas vraiment de moi car les enfants sont
agissent sur des objets ou des personnes, mais ils n’ont pas de réelle
60
conscience personnelle. Quand ils se font mal, ils ne savent pas que c’est
environnement (sa maison, ses amis, son école<). dans ce stade, les
enfants commencent aussi à avoir des aspirations et des attentes suite aux
buts.
évolution vers une personnalité mature s’observe si les adultes correspondent à six
critères :
Autonomie,
tolérance à la frustration,
insight et humour,
celle-ci de manière très différente. Alors que les autres théories sont fondées sur des
intuitions et des données cliniques, celle de Cattell est d’abord et avant tout basée sur
l’observation.
que va faire une personne dans une situation donnée ». Il avait proposé une formule
de Cattell. Ce sont des entités permanentes qui sont héritées et qui se développent
hiérarchique des traits, des plus généraux (en nombre réduit) au plus spécifique (en
plus grand nombre). Un trait commun est un trait qui peut être mesuré chez tous les
individus avec le même test et qui diffèrent en intensité plutôt qu’en forme. En
revanche, les traits uniques sont les traits spécifiques d’un individu qu’on ne
retrouve pas nécessairement chez d’autres individus. Pour lui, ces traits ne valent
point la peine d’être étudié parce qu’ils sont rare dans la population. Au sommet de
la hiérarchie, on peut retrouver les traits de second ordre ou super traits qui
englobent les autres. Il a travaillé largement sur deux d’entre eux : le premier exvia-
anxiété.
Cattell distingue aussi des traits sources et des traits de surface. Les premiers
sont des traits de base dont les variations en valeur sont déterminées par une seule
versus stable) et ;
(erg, attitude et sentiment). les traits de surface quant à eux, sont les
constituent pas un facteur si bien qu’ils sont déterminés par plus d’une
prédire les comportements de même il estimait que l’analyse factorielle était une
personnalité. Pour lui également, les facteurs héréditaires influaient fortement sur la
personnalité.
personnalité. Il distingue quatre niveaux : les types, les traits, les réponses
habituelles, et les réponses spécifiques. Les traits sont des constructions théoriques
basées sur des corrélations entre les réponses habituelles des individus. Des
soin des autres. Ces traits sont groupés en types, ou super-facteurs. Eysenck les
cinq dimensions majeures .C’est le modèle des cinq facteurs (big five). Il s’agit de :
D’un point de vue théorique, le modèle des cinq facteurs se place dans une
individuelles. C’est peut-être d’ailleurs un reproche qu’on peut lui adresser. Il a été
construit en analysant les termes utilisés par les individus pour se décrire les uns les
autres, comme l’avait fait Cattell avec la liste d’Allport et Odbert (1936). Les auteurs
du modèle des cinq facteurs pensent qu’il est d’abord nécessaire de définir les
est prématuré et d’autres pensent que ces facteurs ne sont pas suffisants pour
modèle des cinq facteurs peuvent se réduire à trois facteurs, semblables aux trois
dimensions de sa théorie.
particulier, les processus cognitifs, sans pour autant négliger le monde extérieur. Ceci
Théorie de Kelly
Kelly estime que les individus sont gouvernés par un principe interne qui est la
mécanisme est interne, il est fortement influencé par un élément externe : les
relations sociales. Il pense ainsi que les individus sont libres de choisir, parmi les
différents agencements qui émergent de leur relation aux autres, celui qu’ils jugent le
plus approprié. Kelly donne peu d’importance au passé et pour lui, les hommes sont
tournés vers le futur : leurs comportements sont déterminés en grande partie par
le mieux possible. Pour cela, l’individu formule des attentes que Kelly appelle des
construits personnels.
la théorie de Mischel
Mischel rejeta tôt la notion de trait de personnalité. Pour lui, il n’existe pas
dans des situations diverses. Il estime que de nombreux exemples montrent que les
différemment dans chaque cas. Ceci prouve que décrire des comportements en
Les systèmes d’autorégulation et les plans : les individus ont des plans
dans la vie ; ils font des plans et s’attèlent à faire ce qu’il faut pour que
Postposer la gratification c’est, après avoir analysé une situation, décider d’attendre
le moment le plus adéquat pour faire, ou pour avoir, quelque chose afin d’en tirer le
plus de plaisir. L’expérience faite sur les enfants montre que ceux qui ont postposé la
Burrhus Frederic Skinner naquit en 1904 en Pennsylvanie. Il fut très tôt attiré par la
mentalistes. En 1926, alors qu’il terminait des études de littérature anglaise dans une
petite école de New York, il rêva de devenir un écrivain. Il reçut d’ailleurs des
propositions et mais préféra choisir un métier plus ordinaire. Il entra en contact avec
Peu de temps après, il commença des études de psychologie à Harvard. Il était très
Il obtint son doctorat en 1931, à Harvard. Entre 1936 et 1945, il travailla à l’université
LA THEORIE DE SKINNER
exclut l’étude des processus cognitifs, lesquels sont regroupés dans la boite
noire
(Skinner, 1971, 1984). Il estime que l’environnement détermine la plupart de nos
réponses et qu’en fonction de leurs conséquences, elles seront soit reproduites, soit
renforcement négatif. Il pense que nous ne sommes pas libres de nos comportements
car ils sont en grande partie fonction de l’environnement dans lequel nous évoluons.
opérant . C’est un processus par lequel un individu « opère » sur son environnement
avec des conséquences qui ont comme effet d’augmenter la probabilité d’émission
quand il est suivi par la fin ou la réduction d’un stimulus) ; enfin la punition qui est
punition négative où aucun renforcement positif n’est produit après une réponse.
sont pas et qu’on désire éliminer. Il critique vivement le système éducatif centré sur
la punition. Il souligne le fait que les effets négatifs de ce système sont de provoquer
comportement jugé positif, ou toute ébauche d’un tel comportement, aura pour
incidence de le développer.
Par exemple, dans cette optique, il est plus adéquat, face à un enfant qui
coopération que de le punir quand il se bat. Le danger est que l’enfant finisse par
produire le comportement non souhaitable parce que celui-ci lui procure une
Tous nos comportements ne sont pas toujours renforcés, si bien que Skinner a
mis au point des programmes de renforcement. Dans le cas des programmes à durée
constante, le renforcement survient après que par exemple, dix réponses identiques
deux réponses soient séparées d’au moins deux minutes pour que la suivante soit
renforcée.
Critique
basée sur des observations scientifiques reproductibles d’une part, et d’autre part, le
l’influence des facteurs génétiques et biologiques sur celle-ci. Il critique les courants
révolutionnaires » choqués par le fait que nos comportements soient dirigés par notre
environnement et non par nos désirs et ambitions personnelles. Selon lui également,
n’existe pas.
La plus grande critique qu’on peut lui faire est de ne pas prendre en
considération les pensées et les sentiments, ainsi que tous les autres phénomènes qui
se passent dans la tête. Sa théorie est celle qui considère l’esprit comme une boite
noire. Il reconnait bien sûr que nous avons des pensées et des sentiments, mais pour
lui, il n’est pas important de les appréhender pour comprendre une personne. Il
pense que ces phénomènes mentaux sont des corrélats des comportements et non des
déterminants. Les émotions sont des conséquences des comportements et non les
par après.
Albert Bandura naquit en 1925 à Mundare, une petite ville de l’état d’Alberta au
Canada. Il était le seul garçon d’une fratrie de cinq enfants. Ses parents étaient des
souvent livré à lui-même pendant ses premières années d’école. C’est peut-être pour
cela qu’il accorda une place importante à l’initiative personnelle. Il fit des études à
l’université de Columbia. Parmi ses amis, nombreux furent ceux qui choisirent des
études d’ingénieur. Ils avaient l’habitude de se rendre à l’université dans une même
voiture. Comme ses amis commençaient l’université assez tôt, pour ne pas être seul
et n’ayant rien de mieux à faire pour passer son temps, il suivit un cours de
psychologie.
C’est donc sans directement le vouloir qu’il fut en contact avec la psychologie. Il fut
directement séduit. Il travailla aussi un été comme étudiant sur un gros chantier et
rencontra de nombreuses personnes issues de milieux très différents. Ceci lui donna
1974 ; Comme il aimait beaucoup la Californie, et ses vins, il ne quitta pas la région. Il
Bandura pense que la vie est souvent influencée de manière cruciale et dramatique
par des évènements qui relèvent de la chance. Son contact avec la psychologie est un
bon exemple. Le fait qu’il travailla dans un chantier aussi. Sa rencontre avec sa
femme l’est également : un de ses amis l’invita à une partie de golf durant laquelle
Théorie de BANDURA
notamment la généralisation à l’homme à partir d’études sur des rats. Ils introduisent
des facteurs sociaux et cognitifs dans les théories de l’apprentissage. Ils insistent
aussi sur la fait que la plupart des renforcements sont des renforcements sociaux,
non pas des renforcements liés aux besoins physiques, hormis pour les premiers
années de vie.
pour être acquis par renforcement positif ou négatif. On peut apprendre en observant
nous faisons une idée sur la façon dont les nouveaux comportements sont produits.
Plus tard, cette information sert de guide pour l’action. Les individus sont capables
Un autre point central de sa théorie est que les comportements sont à la fois
déterminés par les facteurs environnementaux et les facteurs personnels. Par facteur
personnel, il faut entendre des facteurs cognitifs, comme les croyances, les attentes et
les autoperceptions, mais aussi des variables biologiques. C’est donc une théorie
avec lui.
influence sur les facteurs biologiques. Ceci a été notamment prouvé par une étude où
l’on a observé que les cycles menstruels des femmes vivant ensemble tendent à se
synchroniser alors qu’ils étaient décalés auparavant (Weller et Weller, 1997 ; Weller
et al. 1999). Ce point est toutefois contesté et d’après certains, il s’agirait d’un artefact
Cette réciprocité est évidente car si on est victime d’un accident de voiture, on sera
comportements pour des actions futures. C’est en quelque sorte une évaluation de
nos compétences et performances. Ce concept influence les choix que nous faisons,
comment nous nous sentons et comment nous résistons face à des obstacles. L’auto-
efficacité provient de la maitrise que nous avons sur nos comportements, des
observations des autres, de la persuasion verbale et des états physiologiques. C’est
attention n’est pas tournée vers les aspects importants de celui-ci, l’apprentissage
sera moins bon.il faut retenir que nous ne nous comportons pas de façon naïve face à
une observation de modèle. Nous avons nos propres conceptions sur les choses et
nos prédispositions nous conduiront à choisir tel modèle plutôt qu’un autre. Les
personnes que nous fréquentons et les situations que nous rencontrons nous donnent
représentations, il est comparé avec ce que nous avons déjà en mémoire à ce sujet et
familiarité avec le problème posé. Elle dépendra aussi de l’information reçue. Il faut
celui qui avait été observé ou qu’il ressemble à ce qu’on s’est fixé.
qu’en fonction des attentes des individus et des conséquences qu’il peut fournir en
Julian Rotter naquit en 1916 à New York de parents juifs. Il passa sa jeunesse
là qu’il apprit le plus. Il s’intéressa aux œuvres de Freud et d’Adler. Quand il était
dépression des Etats-Unis, il dut choisir en plus une orientation pratique, la chimie.
eut un impact sur Rotter, puisqu’il accorda une grande place aux facteurs sociaux
Il travailla ensuite à l’université de l’Iowa, puis dans un hôpital en tant que clinicien.
travail dans un hôpital d’Etat où, pour des raisons pratiques, il dut enseigner. La
Seconde Guerre Mondiale interrompit son travail car il fut engagé dans l’armée
comme psychologue.
Après la guerre, il eut le choix d’opter pour une carrière universitaire dans l’Etat de
Théorie de Rotter
peut contrôler les comportements. Ainsi, la survenue d’un comportement n’est pas
mais aussi par les attentes qu’à la personne concernant les conséquences de son
comportement et surtout par le lien causal que le sujet établit entre son
lui ; les renforcements sont associés à une valeur, c’est-à-dire le fait qu’un individu
comportement dans une situation spécifique ». il insiste sur le fait qu’une situation
identique ne sera pas considérée de la même manière par deux individus et qu’ils
convient d’en tenir compte pour expliquer les comportements. Nos comportements
sont dictés dans la plupart des cas par nos attentes. Pour reprendre l’exemple cité
plus haut, nous choisirons pour le week-end les projets qui d’après nos attentes, sera
le plus intéressant. En d’autres termes, le comportement est fonction des
produire.
générales que l’on peut qualifier comme deux manières de se représenter le lien entre
contrôle). C’est le degré avec lequel une personne pense que les conséquences de
bon vouloir des autres, d’autre part. Dans le premier cas, un control interne, dans
individu qui attribue le lien entre ses comportements et les renforcements des
s’était pas bien préparé ou qu’il était fatigué. Un lieu de contrôle externe s’observe
chez une personne qui attribue le lien entre les comportements et les conséquences à
des facteurs externes. Dans ce cas, un étudiant qui rate un examen dira que le
professeur était de mauvaise humeur ou que les questions étaient trop difficiles.
Sujet : 1). A partir d’une définition explicite du terme personnalité, dites en quoi
elle est statique ou dynamique dans compréhension des différences individuelles.
personnalité.
4). Présenter un tableau récapitulatif des différences entre le tempérament et le
personnalité.-------------------------------------------------------------------------------------------------
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DEUXIEME PARTIE : ELEMENTS THEORIQUES
Mais les réflexions sur la variabilité des individus sont beaucoup plus anciennes.
Dès l’Antiquité grecque on rencontre de telles réflexions chez des philosophes et des
médecins. Platon (427-374 av. J-C), par exemple, dans la République, considère qu’il
existe trois types d’individus correspondant aux trois facettes de l’âme humaine : ses
remplir des fonctions sociales particulières (les producteurs, les guerriers, les
magistrats) et la société sera d’autant plus juste que chacun sera à sa place. On trouve
des sensations. Ces facultés ou pouvoirs peuvent, selon Thomas Reid (1710- 1796), se
manifester plus ou moins fortement chez des individus différents et évoquent ainsi la
quelques limites.
- Ils sont purement spéculatifs et les recherches de psychologie différentielle
développement des individus sans pour autant préparer le rôle des facteurs
héréditaires.
Pour les empiristes, les idées sont élaborées à partir d’informations fournies par
Quelle que soit leur forme, les théories des facultés, ont été davantage des
La trace de la théorie des facultés est cependant retrouvée chez les précurseurs de la
phrénologie. Ces deux auteurs se sont chacun inspirés des travaux de Reid. Malgré le
d’avoir mis l’accent sur une idée forte : la localisation de certaines parties du cerveau
générale (les localisations cérébrales) que l’on cherche à confirmer par une approche
différentielle.
b- L’empirisme anglo-saxon
C’est avec Tomas Hobbes (1632-1704) et John Locke (1588-1679), David Hume
Mill (1806-1873) que l’empirisme a connu son développement le plus marqué. Pour
les empiristes, l’esprit est une table rase sur laquelle viennent s’inscrire les sensations.
Une question fondamentale en découle. C’est celle de savoir comment des simples
deviennent les connaissances ou encore comme le disait Locke, que les idées simples
deviennent les idées complexes. Les lois de l’association présentée par Hume stipule
que : les éléments peuvent s’associer par contigüité spatiale, ou temporelle, par
ressemblance, par des relations de causalité. Bien que les théories fournit par la
philosophie empiriste ne soient pas scientifiques, elles posent cependant les bases
sensations.
L’empirisme, bien qu’ayant permis l’apparition d’une psychologie
différentielle. Les différences individuelles doivent avoir une certaines stabilités qui
des facteurs héréditaires de par son postulat de base. Il n’y a cependant pas
individuelles stables. T. Brown et A Bain trouvent dans les habitudes et dans les
introduit dans l’empirisme à travers l’évolution par T. Ribot (1836-1916). Selon lui,
descendants. Les différences individuelles sont alors les caractères acquis devenus
héréditaires.
c- La théorie de l’évolution
soulignent les parentés entre les espèces. La première théorie de l’évolution est due à
quelque chose. Toujours comme Lamarck, il pense aussi que cette évolution est lente.
Contrairement à Lamarck, l’évolution pour Darwin est le résultat d’une sélection qui
imaginé par Darwin va du constat d’une variabilité entre les individus d’une même
espèce. Il ne s’intéresse qu’aux variabilités transmises dont le nombre selon lui est
infini. Malgré le déterminisme strict auquel elles obéissent, ces variations sont
naturelle à Malthus, Darwin pose que la lutte pour l’existence conduit à la « sélection
naturelle » et à la « persistance des plus aptes ». La sélection portant sur les caractères
individus de l’espèce.
L’impact de la théorie de l’évolution a été considérable : l’homme est
désormais le produit naturel d’une évolution dont la finalité n’est pas évidente. Le
c’est F. Galton (1822-1911) qui jette les bases de la psychologie différentielle. Galton,
en tant que disciple de Darwin, oriente ses travaux sur la variabilité physique chez
l’espèce humaine.
11
principe de la philosophie empiriste. De même, ces tests font une large place à
mentale. Plus encore, Galton invente l’étalonnage et transforme ainsi les mesures de
de Galton, et plus généralement celui du XIXe siècle et des débuts du XXe siècle, ne
l’espèce humaine. Pour Galton, il faut remplacer la sélection naturelle par une
sélection rationnelle fondée sur la théorie de l’évolution. Il est surtout partisan d’un
Les partisans d’un eugénisme négatif constatent que la fréquence de caractères peu
souhaitables est plus grande dans les classes défavorisées et que c’est dans ces classes
que la fécondité est la plus forte ; considérant que ces caractères sont héréditaires, ils
membres de sa classe. Il est par ailleurs un positiviste hardi qui n’hésite pas à
spéculer sur ce que devrait être une société rationnelle dirigée comme il le suggère
12
darwinisme social, courant de pensée qui se propose d’appliquer à la société les idées
de Darwin sur la sélection naturelle, la lutte pour l’existence et la survivance des plus
aptes (Clark, 1988). En général, les auteurs appartenant à ce courant crurent trouver
Dans cette partie, nous nous attèlerons à présenter les premiers développements
contrastés selon les pays, le poids des applications et le rapport entre la psychologie
Toulouse (1865-1947).
- Alfred Binet
d’investigation que Binet publie seul ou avec ses élèves est d’apparence diverse mais
a une idée directrice : relever les différences psychologiques individuelles. Pour cet
et étudier l’organisation des diverses fonctions chez un même individu. Ces études
distinguer les degrés d’intelligence et de classer les individus sur une dimension, et à
d’écolier en vue de leur admission dans les classes de perfectionnement. Publié dans
véritable début du développement des tests. La diversité des items qui relèvent de
supérieurs et, l’invention de l’« âge mental » (version 1908), ont concouru à ce succès.
traite de l’idéation (rechercher à quoi pense une personne, comment elle passe du
mot à l’idée, par quel caractères précis sa pensée lui est personnelle et différente de
celle de l’autre).
(médecins fonctionnaires en poste dans ces institutions publiques qu’étaient les asiles
presse marseillaise. Tout au long de sa vie il écrira dans la grande presse et dans les
l’Ecole pratique des hautes études qui avait contribué quelques années plut tôt à la
est très actif, plus actif que celui de la Sorbonne. Il fut le lieu de formation de J.M.
(1881-1964), qui fut jusqu’aux années 1950 une des figures les plus éminentes de la
Seine, qui deviendra en 1926 l’hôpital Henri Rouselle), lequel annonce la psychiatrie
psychologique » sur Emile Zola. Cette monographie était le premier volet d’une vaste
recherche, qui ne fut pas menée à terme, sur les sensations. En 1904, il propose, avec
Henri Piéron et Nicolas Vaschide, une série de tests qui sont vite tombés dans l’oubli
car ils donnaient encore une importance excessive aux processus élémentaires
social qui voulait transformer la société, la rendre « plus rationnelle et plus juste » à
individuelles dans la manière de traiter les individus et de leur donner une affection
statisticiens et des psychologies. Les statisticiens le plus connus sont Karl Pearson, le
Raymond B. Cattel (1905-1998), qui fera carrière aux États-Unis. Hans J. Eysenck
l’Ecole anglaise sont restés très galtoniens. Ils se caractérisent par l’usage de
des facteurs héréditaires dans l’explication des différences entre individus et entre
groupes. Les tests d’intelligence furent utilisés très tôt, dès le début des années 1920,
la psychologie différentielle connut son plus grand développement. Elle est très
présente à la fin du XIXe siècle avec James McKeen Cattel (1860-1944). L’échelle
métrique de Binet et Simon est adaptée aux États-Unis par H. Goddard en 1911. Une
autre adaptation (le Stanford-Binet) est proposée par L. Terman en 1916. Cette
(1 750 000 conscrits furent testés en une année) marqua le début d’une utilisation
massive des tests collectifs papier-crayon. En même temps que les tests se
francophone (si elle inspira la psychologie génétique de Piaget, ce ne fut pas par ses
aspects différentiels). Henri Piéron, dans la ligne des positions défendues par
16
Toulouse, affirma une conception de l’intelligence différente de celle de Binet en
intellectuel et de caractériser les sujets non plus par leur âge mental mais par un
profil d’aptitudes. Dans cet esprit il construit des tests qui furent utilisés dans l’entre-
Après des débuts prometteurs, elle fut purement et simplement interdite en 1936, à
peu près en même temps, et pour les mêmes raisons d’incompatibilité avec le
Les quelques indications qui précèdent le montrent bien, les applications ont
est d’ abord une psychologie appliquée avec une méthode privilégiée : la méthode
des tests. Certes, des recherches sont conduites sur la structure des aptitudes
individus. Mais la tâche prioritaire, celle qui occupe la plupart des psychologues
La mise au point de tests vise à répondre à une demande sociale dans les
pas de répondre à cette demande, souvent ils la suscitent. Les premiers tests, on l’a
mentale en vue du placement des enfants dans des institutions spécialisées. Ils furent
Les tests doivent alors servir à détecter les aptitudes souhaitables pour l’exercice des
métiers. Dans le domaine de la santé mentale, les tests permettent d’affiner les
moyen de tests.
Non seulement ce ne sont plus les mêmes personnes qui réalisent les deux types de
travaux mais ces travaux cessent d’être coordonnés, les uns étudiant les mécanismes
de certaines conduites tandis que les autres étudient la variabilité d’autres conduites.
générale, qu’ils s’intéressent aux relations entre le stimulus et la réponse comme les
notamment dans les années 1920-1950. Or, nous l’avons relevé, pour le béhaviorisme
la variabilité entre les individus n’est que le reflet des contingences de renforcement.
élémentaires alors que la psychologie différentielle, nous l’avons noté, se focalise sur
des conduites bien plus complexes. Avec Jean Piaget, la psychologie
applications.
comprise que dans le cadre de modèles généraux, modèles qui pour être valides, et
assisté, surtout à partir de la fin des années 1950 et dans les années 1960 à des
Les traitements expérimentaux ayant des effets variables selon les individus auxquels
ils sont appliqués, la psychologie, dit-il doit se centrer sur l’analyse des interactions
entre les caractéristiques des situations et celles des individus. Pour la France,
même si l’intelligence et la personnalité sont toujours les thèmes les plus cultivés.
Pratiquement tous les phénomènes étudiés par la psychologie ont été l’objet d’une
approche différentielle, quel que soit leur niveau d’intégration (des réactions
etc.). La recherche sur l’origine des différences individuelles s’est aussi diversifiée.
Elle ne porte plus beaucoup sur l’estimation des mécanismes des influences du
milieu, en interaction ou non avec des facteurs héréditaires. Bien que les applications
19
des autres branches de la psychologie aient connues une grande extension, celles de
des données, la méthode expérimentale occupe une place de choix, car c'est celle qui
permet le mieux de déterminer si les relations entre variables postulées dans une
selon certains critères, entre deux groupes; l'un sera le groupe contrôle, l'autre, le
expérimental, afin d'en évaluer l'effet. Ces variables, qui ne dépendent que de
les mesures du groupe expérimental. Toutes les autres variables (liées, p.ex., à
montrer que les variations de la situation n’ont pas toujours le même effet chez tous
20
des différences individuelles. Mais comme il est difficile de produire une variabilité
définition de dimensions. C’est sur ces dimensions que l’on compare des groupes et à
a- La standardisation
leurs conduites ne peut alors s’expliquer que par leurs caractères propres. Placer les
individus exactement dans les mêmes conditions, cela signifie que l’on a défini avec
précision la tâche proposée : s’il s’agit de répondre, à des questions, elles sont
formulées d’une manière identique pour tous ; s’il s’agit de résoudre un problème
ci sont bien spécifiées et toujours identiques d’un sujet à l’autre. Les indications que
l’on donne au sujet (consignes) pour lui indiquer la finalité de son activité ou pour lui
imposer une méthode de travail, ou encore pour lui suggérer des réponses, sont
personnelle de l’observateur. Dans les cas simples, il suffit de mesurer une durée, de
qui ont été résolus. Dans les cas plus complexes, l’observateur doit se référer à des
listes de critères et d’exemples (pour décider par exemple si la définition d’un mot
est correcte ou non) ou encore tenir compte d’éléments du contexte (des autres
réponses par exemple) ; mais il dispose alors d’instructions très précises. Les tests
sont des instruments d’observation qui possèdent les propriétés que nous venons
d’énumérer (standardisation de la situation, de la consigne, de l’évaluation de la
conduite). Du fait de leur standardisation, et bien qu’ils soient fondés sur l’auto-
ou lorsque des indications précises sont données pour caractériser les réponses
libres, peuvent être considérées comme des tests. Les exigences de standardisation
sont parfaitement remplies lorsque l’on applique collectivement des tests papier-
systématiquement observés, et ils sont massifs, dans les évaluations des écoliers par
les enseignants ou dans les évaluations des compétences des travailleurs par leurs
sait pas très bien alors si les différences relevées sont de vraies différences, ou si ce
sont que des pseudo-différences, c'est-à-dire des erreurs d’observations reflétant les
l’observateur sont éliminés, on dit que l’observation est objective. Si l’objectivité ainsi
définie est nécessaire pour comparer les individus, elle n’est cependant pas
suffisante. Il faut s’assurer que les observateurs ne sont pas victimes d’erreurs
systématiques.
En effet, les observateurs peuvent très bien être d’accord entre eux mais tous
l’observation : on ne peut observer que ce qu’il a été prévu d’observer. Aussi, est-ce
surtout pour les conduites déjà bien analysées qu’il est souhaitable de maximiser les
exigences d’objectivité. Les situations expérimentales sont aussi soigneusement
standardisées mais cette standardisation n’a pas pour fonction principale une
variables parasites.
Les constats opérés sur les individus sont d’autant plus fiables qu’ils sont peu
nombreuses répétitions des observations modifient les individus (ils apprennent, leur
stabilité est alors mesurée par le coefficient de corrélation élevée signifie que les
bonne stabilité, c'est-à-dire d’un faible poids des facteurs aléatoires associés au
moment de la passation. (Portant sur les classements cette stabilité est tout à fait
compatible avec des changements lorsque ceux-ci ne bousculent pas trop l’ordre des
sujets). Une corrélation faible signifie que les individus se classent de manière
observations. La conduite des sujets est alors affectée par des facteurs qui se
classements (un sujet, par exemple, peut être très motivé beaucoup moins lors de la
l’on a sur la nature des différences individuelles que l’on se propose d’observer. Ces
pour un type d’opérationnalisation est équivalente à celle que l’on observe pour
relativement générale, sinon ils ont été différenciés sur un caractère spécifique. Afin
aux mêmes traits. On examinera ensuite dans quelle mesure les individus se classent
les deux situations est un indice de leur équivalence (on l’appelle coefficient
relativement générale. On dira alors que le poids des erreurs attribuables au choix de
de manière satisfaisante les objectifs visés par celui qui l’a élaborée. Il y a donc autant
la décision et à l’action dans des situations très diverses : par exemple, diagnostic
L’observation aura une bonne validité empirique si elle apporte une aide
test à des fins de sélection, on doit s’assurer qu’il a une bonne validité prédictive.
Pour cela, on commence à définir un critère de validité. Ce peut être par exemple un
n’est pas toujours possible, que tous les sujets ayant passé le test puissent être
caractérisé selon le critère. Une forte corrélation entre le test et le critère indique qu’il
aurait été possible de choisir à l’avance, sur la base du test, les sujets qui ont révélé
par la suite une bonne efficience professionnelle. Ce résultat pourra alors être utilisé
dans les cas semblables pour procéder à une sélection professionnelle. La corrélation
entre le test et le critère est une mesure de la validité empirique du test (pour le
e- La validité théorique
sur ce que l’on observe. Il peut s’agir d’idées tirées du sens commun ou d’idées
d’une procédure publique de recherche, que ces idées sont fondées. La validité
et la validité-on peut ajouter la sensibilité. Une épreuve est d’ autant plus sensible
présentent souvent sous une forme quantitative. Quelle est la signification de cet
La mesure n’est possible que parce qu’il existe des circonstances dans
Au sens large, la mesure peut être définie comme l’attribution de nombres à des objets ou à
est que l’utilisation de nombres comme simple label (étiquettes) est ici considérée
comme un processus de mesure (qui engendre une échelle nominale). La règle est
simplement qu’il doit y avoir autant de nombres que d’objets, ou de classes d’objets,
mesure de traits de personnalités par des items appelant une réponse sur une échelle
des choses correspondent aux propriétés des nombres. Selon les propriétés des
Donc une échelle de rapport est aussi une échelle d’intervalle, une échelle ordinale et
leur propriété d’être des symboles, on peut désigner ces catégories par des nombres.
Le genre, avec ses deux modalités, masculin et féminin (que la sécurité sociale
désigne par 1 et 2), est une variable nominale. Si l’on peut définir des classes de sujets
Les propriétés des nombres retenues ne permettent pas d’ordonner les sujets,
et encore moins de mesurer des différences arithmétiques entre eux (on serait alors
dans la situation de quelqu’un qui soustrait les uns des autres les nombres désignant
les départements<). Ce niveau de mesure est certes assez élémentaire et il est peut-
peut définir des indices de tendance centrale (le mode, classe dont l’effectif est le plus
élevé) et de dispersion (l’entropie, qui est au maximum quand les classes ont des
nouvelle propriété des nombres, leur ordination. Si l’on peut regrouper les individus
en classes ordonnées, il est possible, et même naturel, de désigner ces classes par des
nombres. On peut par exemple, dans un domaine donné, définir cinq niveaux
d’efficience intellectuelle et affecter les individus à chacun de ces niveaux. La
L’ordre des classes d’une échelle ordinale est invariant, ce qui n’était pas le cas
avec les échelles nominales (il peut seulement être inversé). Les distances entre les
d’efficience intellectuelle, rien ne permet de dire que la différence entre les deux
premiers niveaux (1 et 2) est identique à la différence entre les deux premiers niveaux
suivants (2 et 3). Il n’y a donc pas de sens à calculer des différences arithmétiques
intellectuelle. Les nombres n’ont pas d’autres propriétés que les lettres rangées par
deux ordinations.
mesure. C’est à ce niveau que le mot « mesure » prend son sens habituel. Pour la
permettent de définir ces unités que sont les minutes ou les secondes. Il n’en va pas
de même pour les phénomènes psychologiques et les unités de mesure sont alors
quelconques. Mais en fait on les choisit de telle sorte que la distribution qui pourra
résoudrons les 60 problèmes, d’autres 59, d’autres 58< certains n’en résoudront
aucun. On dispose alors d’une variable ordinale ayant 61 classes ou échelons. Les
effectifs des classes sont équivalents. Ce faisant on ne change pas l’ordre des
individus. La différenciation étant moins fine, certains sujets qui étaient dans des
décilage (10 classes de même effectif). Le décilage est une forme particulière
à celles des sujets d’un groupe. C’est à ce sujet que la convention relative à la mesure
peut être posée. Je peux admettre que les 10 classes ainsi construites sont
à cet histogramme (figure b, en annexe). Nous avons vus que Galton considérait que
les caractères physiques comme taille (dans des groupes homogènes). Ce n’est que
plus tard, notamment avec les travaux de Stevens, dans les années 1950, que l’on a
des caractères psychologiques. Dans les tests, très fréquemment, la distribution des
notes brutes, avant l’étalonnage, est voisin d’une distribution normale, mais ce
constat ne reflète pas des propriétés de la nature mais seulement les décisions de
celui qui a construit les tests. Revenons à l’exemple des soixante problèmes. On peut
parce que l’on a choisi les problèmes afin qu’il en soit ainsi. En choisissant des
problèmes plus faciles, la distribution des scores aurait eu la forme d’une distribution
vaudrait-il pas mieux rester au niveau ordinal ? Il est tout à fait possible d’étudier les
classes. Supposons, par exemple, que l’on s’intéresse aux différences entre hommes
construit un dispositif permettant d’ordonner les sujet selon cette capacité et défini
conventionnellement une unité, on peut calculer les scores moyens des hommes et
femmes et s’interroger sur l’importance de leur différence. Mais on peut tout aussi
bien se limiter à ordonner les sujets, repérer la médiane du groupe total (homme et
femmes) et se demander si les sujets qui se situent au-dessus de la médiane sont plus
on les accepte cependant très souvent. Cette acceptation permet une étude plus aisée
à posteriori.
TROISIEME PARTIE : COMPRENDRE LES TESTS
fondement des tests, puis relève un bref aperçu historique sur la méthode des tests.
Le mot « test » est passé dans le langage courant pour désigner les épreuves
d’aptitude intellectuelle. Mais si l’on veut s’exprimer avec précision, on doit dire
irréfutables et chiffrés de l’état du sujet à un moment donné et des essais dont les
résultats peuvent être faussés par des facteurs incontrôlables (l’émotion peut par
exemple modifier la tension artérielle). Nous subissons presque tous des tests
médicaux, c’est presqu’une routine mais nous n’y attachons d’importance que
comme on peut le faire pour son état de santé, surtout dans des contextes de sous-
développement comme celui dans lequel nous vivons. Pourtant, l’emploi des tests
mentaux se répand de plus en plus et nous avons toutes les chances de les rencontrer
au moins une fois dans notre vie. Surtout que les conditions dans lesquelles ils sont
faits et les raisons pour lesquelles ils peuvent être utilisés systématiquement ont
courante des examens psychologiques, presque à la vie quotidienne. Nous avons par
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exemple l’examen de promotion (cf. J. L. Sellier, les tests, Ed., Retz, p. 18) auquel un
industriel fait recours pour recruter des agents de maitrise pour certains ateliers. Il
fait appel à un Psychologue qui devra examiner les candidats, afin de déterminer,
non pas leur capacité professionnelle, mais leur aptitude à assumer des fonctions
ont leur place car seul un examen psychologique peut mieux permettre à un élève
d’autres qui ne le sont pas moins, et d’abord un des cas les plus connus et des plus
courants, celui du recrutement d’un cadre supérieur. Ce cas de figure nous montre
que « le plus intelligent n’est pas toujours le plus apte ». D’un autre coté, le but d’un
examen peut juste consister à évaluer d’une manière aussi rigoureuse que possible
nombre des entreprises qui y ont recours, au moins partiellement. Ici, on peut citer :
important aujourd’hui, mais il est appelé à s’élargir beaucoup dans l’avenir. Il s’agit
des examens entrepris à la demande ou dans l’intérêt de celui qui le passe. On a ici :
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l’orientation scolaire et professionnelle, les milieux médicaux et les psychologues cliniciens,
etc.
En outre, une question demeure : les tests sont-ils des examens comme les
les laboratoires, à aiguiser ses instruments, mais les applications étaient encore assez
loin.
Pourtant, les Grecs avaient imaginé le principe des tests. En effet, dans les
légendes de l’Antiquité, nous trouvons au moins deux mythes, deux thèmes qui
préfigurent très bien ce que seront les tests mentaux. C’est, d’une part, l’énigme
proposée à Œdipe par le Sphinx (« quel est l’animal qui marche sur quatre pattes le
matin, sur deux pattes à midi, sur trois pattes le soir ? » Réponse : l’homme), d’autre
part, le labyrinthe dans lequel Thésée dut pénétrer pour accomplir ses exploits ; le
fait que ce dernier n’ait dû son salut qu’à un subterfuge (le fameux « fil d’Ariane »)
ne change rien à la nature du problème posé qui est tout à fait d’ordre intellectuel.
Notre propos n’est pas de chercher dans la mythologie un parrainage
pittoresque aux tests mais de souligner, en partant de ces deux exemples, deux des
prototype des tests verbaux dans lequel l’esprit doit jouer sur des idées représentées
par des mots (quand il ne joue pas sur les mots eux-mêmes). Le labyrinthe de Thésée
représente l’exemple parfait des épreuves d’efficience dans lequel l’esprit doit
découvrir les idées dans les choses, sans passer par les mots.
Il est donc peu probable que l’intelligence ait changé de nature depuis les
anciens Grecs jusqu’à nos jours, mais les idées sur l’intelligence ont fait l’objet de
philosophie. Disons seulement que d’une manière générale, deux tendances se sont
affrontées en permanence, chacune prenant à tour de rôle l’avantage sur l’autre, avec
rationalistes et des empiristes. Les premiers veulent que l’intelligence soit dans
l’esprit avant d’être dans les choses. Autrement dit, l’homme est d’abord un être
doué de raison et c’est à lui d’imposer aux objets extérieurs un ordre conçu par sa
pensée. Les seconds postulent que l’esprit humain est une page blanche, sans
structure préétablie et que c’est la somme des expériences accumulées qui le façonne
ces deux extrêmes. Ce qui veut dire que chacun possède vraisemblablement une
réciproque. D’ailleurs, tous les spécialistes admettent aujourd’hui que ces deux
processus sont inséparables et qu’il est très difficile de les distinguer dans l’histoire
d’un individu.
Les propriétés de l’intelligence
Une définition de l’intelligence recueille pratiquement tous les suffrages : c’est
celle qui voit dans l’intelligence la capacité de s’adapter à des situations nouvelles.
Elle fut proposée notamment par le psychologue suisse Claparède (1873 – 1940),
approuvée par de nombreux auteurs et citée dans tous les manuels scolaires.
principales, au détriment des autres. Il est un peu arbitraire d’enfermer ainsi dans
L’intelligence construit : elle est active, elle « manipule » les données de l’expérience ;
que l’activité soit manuelle ou mentale, l’homme construit des outils de pensée qui
L’intelligence utilise des symboles : les chiffres, les mots, les codes se substituent aux
objets qu’ils représentent et peuvent être utilisés par la pensée sans référence au réel.
entre des idées ou des faits apparemment étrangers est même le caractère principal
intelligents.
Intelligence et aptitudes
De nos jours, on ne fait plus une distinction très tranchée entre l’intelligence
proprement dite et les aptitudes. Lorsque l’on parle de niveau intellectuel, on sous-
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l’enfance, ce sont les aptitudes motrices et perceptives qui s’épanouissent d’abord ; la
découverte par l’enfant de son propre corps et des objets extérieurs représente déjà
une activité mentale très intense qui conditionne toute sa vie intellectuelle future. A
ce stade, les aptitudes ne sont pas encore très différenciées. Elles sont toutes
solidaires et se greffent en quelque sorte les unes sur les autres. C’est plus tard, à
progressivement, sans pour autant perdre son unité. On peut considérer l’arbre dans
son ensemble. C’est l’intelligence au sens le plus large. On peut aussi décrire tel ou
qu’il est parfois nécessaire de chercher à découvrir les branches maitresses, celles qui
parait facile mais dans la pratique on s’aperçoit qu’elles sont souvent cachées par le
raisonnement.
découverte, dans les faits, d’une loi qui peut être ensuite généralisée. Raisonner, c’est
partir de l’abstrait pour arriver à l’abstrait. L’exemple le plus classique est celui du
syllogisme (Tous les hommes sont mortels, or Socrate est un homme, donc Socrate est
mortel). Celui qui raisonne s’appuie sur une ou plusieurs propositions considérées
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la vie courante, d’autres fonctions, comme l’imagination ou la mémoire,
psychologue de décider a priori que telle activité mentale fait partie ou non de
l’intelligence, mais elle ne sait pas à l’avance sur quels axes il faut les chercher, et elle
La mesure de l’esprit
Il ressort que « qui dit dimensions dit mesures ». Pour analyser l’intelligence, il
faut prendre des mesures. Or dès que l’on parle de mettre l’esprit en équation, des
objections nombreuses sont soulevées. Cela parait non seulement choquant, mais
impossible. Les philosophes considèrent qu’on ne peut mesurer que ce qui a une
déplacer une masse, etc. l’étendue peut être découpée en tranches, toutes semblables.
L’esprit au contraire n’élit pas domicile dans un lieu bien précis ; il n’a point
d’appui, ni de force matérielle. Les états de conscience, comme l’a montré Bergson,
discontinuité. Aussi est-il indispensable de bien préciser que ce n’est pas l’esprit qui
est mesuré, mais les résultats de son activité. Bergson disait que l’intelligence est
« créatrice d’outils », qu’elle se définit essentiellement par l’action qu’elle exerce sur
le monde extérieur.
L’une des difficultés majeures dans le domaine de l’intelligence est qu’il n’y a
pas d’unité de mesure comparable à celles qu’on utilise dans les sciences physiques.
83
ce système, les intervalles ne sont pas pris en considération, seule compte la position
généralement saisi par le contenu de la plupart des tests. Les thèmes de réflexion qui
lui sont proposés paraissent dénués de fondement pratique, de raison d’être ; ils
fantaisie.
Par ailleurs, les questions d’un test paraissent gratuites puisqu’il arrive plus
souvent que le but du test n’apparaisse pas clairement à celui qui le passe. En réalité,
il existe des raisons très sérieuses d’utiliser des épreuves qui paraissent ne pas l’être.
Dans ce sens, trois motifs essentiels président au choix des questions :
L’expérimentation : c’est par des essais multiples que l’on en est arrivé à sélectionner
des épreuves qui sont considérées comme satisfaisantes. Une méthode scientifique
exige qu’une hypothèse soit vérifiée avant d’être adoptée ou rejetée. Si certains tests
sont plus utilisés que d’autres, ce n’est pas parce que leur auteur a décidé qu’ils
étaient bons, mais parce que l’expérience a montré qu’ils rendaient les services qu’on
attendait d’eux.
L’égalisation des chances : si l’on demande à un pompier ce qu’il faut faire quand il y
l’un et l’autre un problème sans rapport avec leur activité professionnelle (et avec
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résultats et de les classer d’une manière équitable. L’avantage le plus évident des
épreuves qui ne ressemblent à rien de connu est qu’elles peuvent être appliquées
pu être évitée, il est vrai, par l’utilisation de tests comprenant un assortiment très
complet de questions touchant les genres les plus divers et se rattachant à des
activités concrètes. Il est rare cependant, que de telles épreuves soient vraiment
exhaustives et que les questions qui les composent soient parfaitement dosées.
Les possibilités d’adaptation : la surprise est un des ressorts sur lesquels se fonde
activités mentales connues ne serait pas complet. Il lui manquerait une dimension
produisent certains tests ressemble beaucoup à celui que l’on observe chez une
Les sources
La ressemblance des tests avec des tâches réelles n’étant pas nécessairement le
critère grâce auquel s’établit la valeur d’un test, il reste à sélectionner, parmi les
nombreux contenus possibles, celui qu’on lui donnera. Dans cette matière délicate,
l’invention est rare ; le tâtonnement est de règle. La difficulté n’est pas d’avoir une
évidemment l’idée qu’ils se font de l’intelligence. Les tests reflètent les thèses en
honneur à l’époque où ils ont été conçus. Les premières épreuves d’intelligence
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tests ont été bâtis à partir d’expériences faites en laboratoire, c’est notamment le cas
Une autre source se retrouve dans l’analyse du travail. En effet, dès que les
source d’inspiration des créateurs de tests fut l’observation des gestes professionnels.
Quand on cherche à évaluer l’aptitude à effectuer une certaine tâche, la première idée
qui vient à l’esprit, c’est de mettre au point une épreuve qui soit, en réduction, la
reproduction aussi fidèle que possible de cette tâche. A la limite, le test ne serait
La mise au point
Quand le contenu d’un test a été défini dans ses grandes lignes, il reste à
utilisable. Les décrire tous serait fastidieux ; nous essaierons d’en donner une idée à
certaines personnes de faire des estimations sur des grandeurs ou des qualités, sans
avoir de repères, sans faire de mesures. Nous pensions par exemple au forestier qui
sait évaluer la quantité et la qualité d’une coupe de bois, alors que les arbres sont
encore sur pied ; ou encore, à un autre niveau, à l’expert qui sait apprécier la valeur
et l’authenticité d’un meuble ancien. Il s’agit d’une attitude singulière qui résiste à
l’analyse. Sans doute, l’expérience y joue un rôle important ; mais il est probable qu’il
y entre aussi des dispositions naturelles qui sont données à certains et refusées à
d’autres.
Ce problème a déjà été étudié, mais n’a reçu que des solutions partielles. Nous
allons donc chercher à connaitre tout ce qui a été fait dans le passé sur ce sujet, car
rien n’est plus vain que d’inventer quelque chose qui existe déjà.
demandé aux sujets de choisir parmi cinq réponses, car nous savons que ce nombre
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de choix représente un optimum. Si le nombre de réponses possibles est trop petit, la
bonne réponse peut être fréquemment trouvée par hasard. Si ce nombre est trop
Le deuxième réglage porte sur des essais sur un petit groupe. Les questions
que nous avons définies constituent une version provisoire du texte. Nous devons les
« tester » sur un petit nombre de personnes. Nous verrons alors les réactions des
réponses, c’est que le test est trop facile ; une partie des questions devra être modifiée
Ensuite, il faudra définir le temps utile. Nous avons dit que chaque série
pouvait comporter vingt (20) questions. Quel est le temps nécessaire pour traiter ces
20 questions, 5 minutes, 10 minutes ? On ne peut le savoir qu’en faisant des essais.
Nous laisserons par exemple les sujets travailler pendant 5 minutes, nous noterons
leurs résultats, puis nous leur rendrons le test pendant 5 nouvelles minutes. Il est
probable que ces 5 dernières minutes n’amélioreront pas beaucoup les résultats. Si le
classement des sujets entre eux n’est pas modifié sensiblement, c’est que le test,
ayant été améliorée, nous pouvons maintenant l’essayer sur un groupe nombreux.
Nous aurons alors la possibilité d’observer une plus grande variété de résultats et
lorsqu’on parle d’une épreuve composite, c’est celle de savoir si ses différentes
consiste en gros à comparer les résultats partiels aux résultats totaux. Dans l’exemple
que nous avons choisi, il est possible que les questions qui composent la 4ème série
concordantes dans l’ensemble de l’épreuve. Dans ce cas, ces questions pourront être
Après vient l’étalonnage. Lorsque le corrigé définitif est établi, les résultats
entre 10 et 70 car les notes extrêmes sont les plus rares. Nous disposerons donc d’une
l’expérience et sur lesquelles nous n’avons peut-être que fort peu de renseignement.
qu’une note isolée n’a aucune signification. En fait, avant toute chose, il faut savoir à
quelle catégorie appartiennent les sujets qui ont été soumis au test. Un résultat n’a de
groupe est connue. C’est le but de l’étalonnage : établir une échelle de mesure par
l’étalon. Pour exposer les méthodes d’étalonnage, nous devons faire un détour par
ainsi que bon nombre de sciences de la nature, si on ne fait pas une place aux
Pour bien connaitre les autres, il faut les comprendre, mais pour bien les
comprendre, il faut les observer, les regarder vivre. Et plus même : les mettre en
l’insu de la personne qui en est l’objet, elle lui reste extérieure. Ici, nous cherchons à
travers les apparences à deviner l’être. Il n’en va pas de même pour l’observation à
l’aide des tests. Ces derniers ont pour but principal non pas de savoir ce que sont les
autres, mais ce qu’ils font et ce qu’ils sont capables de faire, c’est-à-dire de prévoir
pour une large part leurs comportements éventuels. Ici, le sujet est placé en face d’un
obstacle qu’il doit affronter : il doit participer ainsi au jugement qui sera porté sur lui.
compare, mais c’est le sujet qui agit. On ne subit donc pas un test, on le maitrise.
et processus mentaux des individus. Cet objet peut être abordé par des méthodes
diverses et en adoptant des points de vue variés. Les choix de ces méthodes et points
différentielle en est une. Elle fut dénommée ainsi en 1900 par le psychologue
Influences du milieu, et aux variations entre des groupes différant par le sexe, l’âge
ou le milieu socioculturel.
BIBLIOGRAPHIE
DICKES P., TOURNOIS J., FLIELLER A., KOP J.L., 1994, la psychométrie, Paris,
PUF.