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REPOBLIKAN’I MADAGASIKARA

Tanindrazana – Fahafahana – Fandrosoana

Province Autonome de TOAMASINA

Juin 2005
Tout simplement,

MERCI

à Dieu, qui a permis , qui réalisera,


aux diverses institutions publiques centrales,
au programme DAP1 du PNUD,
à Pact et à CRS Madagascar à travers le Programme MISONGA,
à ERI Toamasina,
à ONE,
à FANAMBY,
à tous les Elus, à quelque niveau que ce soit,
à tous ceux qui ont contribué au processus participatif
au niveau des Communes, des Districts et de la Région,
à vous, les Paysans qui nous ont donné des idées pour servir le
développement.

ROBINSON David Alexandre


Chef de Région
Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
PREFACE
Les dirigeants du Monde, conscients des défis de développement, et surtout du déséquilibre flagrant
entre pays riches et pays pauvres, ont adopté les Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Madagascar, malgré, son insularité, ne saurait rester en marge du processus global d’intégration
économique. Il a, par conséquent, adhéré aux Objectifs du Millénaire pour le Développement, visant
à réduire de moitié la population mondiale vivant au-dessous du seuil de pauvreté, en 2015.

Le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté, dans ses grandes orientations, contient les
stratégies pour obtenir une croissance soutenue et durable permettant d’avoir des impacts directs sur
l’amélioration du niveau de vie de la population Malagasy.

Les Régions ont été mises en place dans un esprit de décentralisation effective qui met les atouts de
développement à proximité de la population.

Il appartient à chaque région, en sa qualité de Représentant de l’Etat, de coordonner, d’harmoniser,


de suivre et de contrôler la mise en application des directives gouvernementales à son niveau. Les
dirigeants ont d’ ailleurs choisi les Régions, avec les Communes, comme base du processus de
développement.

Pour l’avenir, la Région fait sienne la vision suivante : « Alaotra Mangoro : exportatrice de riz et
berceau de la nature » (Alaotra Mangoro : Mpamatsy vary any ivelany ary Akanin’ny zava-boahary).
Nous disposons, en effet, suffisamment d atouts et de ressources pour pouvoir valoriser nos potentiels
et matérialiser cette vision.

Pour ce faire, Le Plan Régional de Développement constitue un outil essentiel. Fruit d’ une approche
participative intégrant tous les acteurs de développement, impliquant les structures de concertation
au niveau de chaque sous région ( CRD , CORDAL , GTDR …) , mûri et enrichi par les apports
qualitatifs et quantitatifs successifs , il synthétise les aspirations de la population tout en faisant figure
de courroie de transmission pour la réalisation des actions de développement .

Le PRD n’est pourtant pas un document figé. Il s’agit d un document de référence, dynamique et
accessible à tous .Comme toute démarche ayant un cadre spatial et temporel, son processus est
évolutif, adaptable aux réalités du contexte.

Outil de travail par excellence, le PRD sert aussi de passerelle entre les différents acteurs du
développement , entre autres, l’Etat, les Partenaires techniques et financiers, Opérateurs économiques
et bien d’autres. Ceci étant, la Région est disposée à travailler de concert, avec toutes les entités de
bonne volonté.

Le PRD ainsi élaboré n’attend que la mise en œuvre immédiate de ses priorités les plus absolues. Pour
cela, les stratégies sont déjà définies ; les objectifs sont précisés ; les résultats escomptés sont
identifiés et les actions à entreprendre sont bien situées dans un cadre temporel et spatial.

Certes, les réflexions menées jusqu’ici relèvent, pour beaucoup, du « déjà dit » et du « déjà entendu »,
mais ne sont pas encore entrées dans le domaine du « déjà fait ». L’appropriation par toutes et tous
du processus sera pour nous le gage de succès.

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Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
RESUME EXECUTIF DU PLAN REGIONAL DE DEVELOPPEMENT
ALAOTRA MANGORO

La Région Alaotra Mangoro se situe sur le Centre Est de


Madagascar (dans la province de TOAMASINA) et s’étend sur
une superficie de 33.054 km². Elle comprend 5 districts :
Andilamena, Amparafaravola, Ambatondrazaka, Moramanga,
Anosibe An’Ala et compte 79 communes (dont 2 communes
urbaines) et 606 fokontany. Elle a 1.112.550 habitants avec une
densité moyenne de 33,66 hab/km².

Elle recèle d’importantes potentialités de développement dans différents secteurs.

Agriculture

Riziculture et autres cultures :


- 120.000 ha de rizières dont 35.000 ha aménagés et à bonne maîtrise d’eau, production autour
de 300.000 tonnes par an.
- Possibilité de diversification des spéculations agricoles : céréales, légumineuses, plantes à
tubercule, plantes extractives, etc.

Pêche continentale :
- Lac Alaotra : 20.000 ha avec une production voisine de 2.500 tonnes de poissons par an,
- Mangoro : crevettes bleues et anguilles.
- Possibilité d’exploiter l’aquaculture en cage et la pisciculture

Elevage :
- 264.000 têtes de bovidés
- Développement du petit élevage : oies, ovin, poules pondeuses, poulet de chair…

Ressources naturelles, minières et énergétiques

- Corridor forestier Zahamena - Ankeniheny de plus de 200 km de long,


- Plantation de pins de Fanalamanga d’une superficie de 60.000 ha
- Zones humides site RAMSAR : Alaotra et Torotorofotsy
- Réserves spéciales : Gîte Fanihy d’Amboasary et Analamazaotra Moramanga
- Sites écotouristiques : Parc National Andasibe Mantadia et Zahamena
- Gisement de cobalt et de nickel d’Ambatovy
- Gisement de chaux et de pouzzolane d’Ambatosokay - Ambatondrazaka
- Graphite d’Andasibe
- Pierres précieuses et or d’Andilamena, et d’Anosibe an’Ala
- Centrale hydroélectrique de la Mandraka
- Chute d’Andriamamovoka et de Namonoana à Anosibe An’Ala

Structures de développement, Centres de formation et de recherche

Structures de développement :
OSC, ONG, Projets, Programmes, oeuvrant dans le domaine du développement rural, de
l’environnement ainsi que du social

Structures d’appui :
Services publics déconcentrés, Institutions financières (banques et IFM)

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Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro

Structures de coordination :
CRD, GTDR, Tranoben’ny Tantsaha

Centres de formation, de recherches et de développement :


- Complexe Agronomique du Lac Alaotra (CALA) Ambohitsilaozana
- Centre d’Apprentissage et Formation (CAF) Ambohitsilaozana
- Centre Multiplicateur de Semences (CMS) d’Anosiboribory
- Centre de Recherche Forestière et Piscicole d’Analamazaotra
- Centre de Diffusion et d’Intensification Agricole de Beforona
- Centre privé de production piscicole d’Analabe
- Ecole Supérieure de la Gendarmerie Nationale- Moramanga

Toutefois, il existe des contraintes :

Les contraintes de production


- 40% des réseaux hydro agricoles sont vétustes et non entretenus, nécessitant de gros travaux
de réhabilitation
- Niveau d’intensification agricole faible
- Insuffisance d’aménagement de terrains cultivables : Sahamaitso (2800 ha), Mangoro (1200
ha), Didy (9000 ha), Triangle Ambohimena-Amboasary-Fierenana (3000 ha)
- Très peu d’unités de transformation de produits agricoles (Rizeries, féculerie)

Les contraintes environnementales


- Erosion des bassins versants et phénomène de « lavaka » entraînant l’ensablement des
zones de culture et des réseaux hydro agricoles
- Envasement du Lac Alaotra et des bassins de retenue
- Dégradation des forêts (pratique du tavy ; feux de brousse ; exploitation forestière et minière
galopante et hors norme).
- Problèmes fonciers (60% des affaires traités par le TPI d’Ambatondrazaka)

Les contraintes socio-économiques


- Insuffisance d’infrastructures de santé, d’éducation et de communication
- Analphabétisme
- Insuffisance de personnel et d’équipements dans le domaine de l’enseignement et de la santé
- Enclavement de beaucoup de communes (20 %)
- Insécurité
- Des sociétés en difficulté
- Tissu industriel dégradé : Andilanatoby, Vohidiala, Morarano Chrome, Amparafaravola,
Ambatosoratra, Ambatondrazaka, Moramanga, Andasibe, Anjiro…

La vision de la Région « ALAOTRA MANGORO EXPORTATRICE DE RIZ ET BERCEAU DE LA


NATURE » intègre la vision nationale « MADAGASCAR NATURELLEMENT » et constitue l’idée
directrice du plan de développement, de ses axes stratégiques et de ses axes transversaux. L’objectif
principal est, en effet, de faire de la Région une référence en matière de développement équilibré,
rapide et durable tout en ciblant le bien-être de la population et en préservant l’environnement.

Les orientations du présent PRD reposent sur les trois axes stratégiques du DSRP:
- restaurer un Etat de droit et une bonne gouvernance,
- susciter et promouvoir une croissance à base sociale élargie de la région,
- susciter et promouvoir des systèmes de sécurisation humaine et matérielle et de protection
élargie.

Toutefois, les caractéristiques particulières de la Région ont suscité deux axes transversaux :
- conservation et gestion rationnelle de l’environnement
- mise en œuvre des programmes gouvernementaux

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Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
Enfin, l’immensité de la Région et la disparité des caractéristiques socio-économiques des communes
a motivé le choix de :

4 pôles de développement économique :


- Ambatondrazaka - Vohidiala
- Tanambe - Ambatomainty
- Moramanga
- Sabotsy Anjiro

Et 5 pôles de développement social :


- Toutes les communes à l’Est du Lac ainsi que Didy, Soalazaina, Tanambao Besakay dans le
district d’Ambatondrazaka,
- Ranomainty dans le district d’Amparafaravola,
- Beparasy, Vodiriana, Lakato, Fierenana dans le district de Moramanga,
- Toutes les communes du district d’Andilamena, sauf le Chef-lieu de District,
- Toutes les communes du district d’Anosibe An’Ala, sauf le Chef-lieu de District.

Pour sa mise en œuvre, ce PRD a besoin :


- D’une programmation rationnelle : le chronogramme,
- De ressources humaines : cellule d’appui techniques et de suivi,
- D’outils de réalisation : plan de travail annuel et plan de suivi évaluation, moyens bureautiques
et différents matériels informatiques : logiciels, vidéo projecteur et autres appareils
numériques
- De ressources financières : partenaires financiers, PIP

La mise en œuvre de ce PRD demande l’appui de l’Etat central et des organismes financiers ainsi
que la contribution de tout un chacun : chaque citoyen, le staff de la Région et son personnel exécutif,
les différents intervenants de chaque niveau de gouvernance (quartiers, communes, districts), les
services publics, les opérateurs privés, les organisations de la Société Civile, etc. Si tous les
intervenants assument dûment leur part de responsabilités respectives, le plan serait plus facilement
mis en œuvre. Alors les objectifs visés sont atteints.

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Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
EXECUTIVE SUMMARY OF REGIONAL PLAN OF DEVELOPMENT

Alaotra Mangoro region is set at the Middle East of Madagascar.


She has about 33054 km2 of area. She has 5 districts:
Andilamena, Amparafaravola, Ambatondrazaka, Moramanga and
Anosibe An’Ala. She counts 79 Commons and 606 fokontany.
She counts 1.112.550 habits and had 33, 66 hab/ km2 of density.

She has at her disposal a large potentiality of development in many sectors.

Agriculture
Rice and other cultures:
- 120.000 ha of rice fields witch 35.000 ha developed with good water master ship. Around
300.000 tonnes of product annually.
- Possibility of many agricultural speculations: cereals, leguminous plants, tuber plants,
extractive plants, etc.

Continental fishing:
- Lac Alaotra: 20.000 ha with a production around 2.500 tonnes per year,
- Mangoro: blue shrimps and eels.
- possibility for casing water culture and fish breeding

Livestock:
- 264.000 oxes,
- Development of little livestock as goose, sheep, egg-laying hens, flesh chicken, pigs …

Natural resources, mining and energies

- Forest-Corridor of Zahamena - Ankeniheny more than 200 km long,


- Fanalamanga pine’s plantation with 60.000 ha of area,
- humid zones classified RAMSAR’s site : Alaotra et Torotorofotsy
- Special reserves : Fanihy’s resting-place at Amboasary, and Analamazaotra’s reserve at
Moramanga
- Ecotouristics sites : National Park Andasibe Mantadia and Zahamena
- cobalt and nickel deposit at Ambatovy Moramanga
- slaked lime and pouzzolane deposit in Ambatosokay - Ambatondrazaka
- Graphite at Andasibe
- gem and gold at Andilamena, and Anosibe an’Ala
- hydroelectric power station at Mandraka
- Andriamamovoka and Namonoana’s falls at Anosibe An’Ala

Development facilities, formation and research center

Development facilities:
Civil Society Organisations, Non Governmental Organisations, Projects, Programs, working in rural
development, environment and social domains.

Support facilities :
Publics services deconcentred, financial institutions (banks and mutualists financial institutions

Coordination facilities: CRD, GTDR, Tranoben’ny Tantsaha

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Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
Formation, research and development centers :

- Complexe Agronomique du Lac Alaotra (CALA) Ambohitsilaozana (Agronomical complex of


Lac Alaotra)
- Centre d’ Apprentissage et Formation (CAF) Ambohitsilaozana (Apprenticing and Formation
Center)
- Centre Multiplicateur de Semences (CMS) d’ Anosiboribory (Seed’s increase center)
- Centre de Recherche Forestière et Piscicole d’Analamazaotra (Forest and fishes research
Center)
- Centre de Diffusion et d’Intensification Agricole de Beforona (Agricultural diffusion and
intensification)
- Centre privé de production piscicole d’ Analabe (Private center of fishbreeding production)
- Ecole Supérieure de la Gendarmerie Nationale- Moramanga (Superior School of constabulary)

but she has also many difficulties :

Production
- 40% of agricultural channels are decrepit and necessitate heavy labour of rehabilitation
- Slight level of agricultural intensification
- Insufficiency of arable land arrangement: Sahamaitso (2800 ha), Mangoro (1200 ha), Didy
(9000 ha), triangle Ambohimena-Amboasary-Fierenana (3000 ha)
- Few units of agricultural products transformation (rice or cassava treatment))

Environmental problems
- Hillside’s erosion and phenomenon of« lavaka » driving sands in cultural areas and
agricultural channels
- Sands and mud in Lac Alaotra, and reservoir of stockage basins
- forest‘s degradation (practice of tavy; and bush-fire, forest’s exploitation and mining outside
norms).
- Ground managing problems

Socio-Economical problems
- Insufficiency of health, education and communication substructure,
- Illiteracy
- Personnel and’ equipment insufficiency in education and health areas
- Isolation of many Commons (20 %)
- Insecurity
- Societies with difficulties: FANALAMANGA, PANOMAD, SIB,

The Region’s sight « ALAOTRA MANGORO EXPORTATRICE DE RIZ ET BERCEAU DE LA


NATURE » (ALAOTRA MANGORO RICE EXPORTER AND NATURE’S CRADLE) is inserted in
national sight « MADAGASCAR NATURELLEMENT » (MADAGASCAR NATURALLY) and forms the
guiding ideas of the regional plan of development, its strategic focus and transversal focus. The
principal object is indeed to make the region a reference in development matter, well-balanced, rapid
and sustainable in view of the well-being of population and in care of environment protection.

This RPD is based in the three focus of the DSRP, namely:


- restore a state of right and a good governance,
- stir up and promote an economical growth with widen social base of the region,
- stir up and promote systems of humane and material securisation and widen protection.

However, particular characteristics of the region makes two transversal focus, especially:
- Rational preservation and management of the environment
- Making use of governmental programs

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Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
At last, the Region’s’ immensity and the disparity of Common’s socio-economical characteristics give
the reasons for choosing:

4 pole of economic development:


- Ambatondrazaka - Vohidiala
- Tanambe - Ambatomainty
- Moramanga
- Sabotsy Anjiro

Et 5 pole for social development:


- All commons at the East side of the lake, Didy, Soalazaina, Tanambao Besakay in
Ambatondrazaka’s District,
- Ranomainty Amparafaravola’s District,
- Beparasy, Vodiriana, Lakato, Fierenana Moramanga’s District,
- All commons Andilamena’s District, except the chief town
- All commons Anosibe An’Ala’s District, except the chief town.

For its making use, this RPD needs:


- A rational programming: timing,
- Humane resources cell of technical support and a cell of follow,
- Realizations’ tools: annual working planning and evaluation and following planning
- Office automation resources and different software, computer science materials: projectors,
and other numerical machineries
- Financial resources: financial partners, Governmental investments

The making use of this RPD request State aid and financial organizations supports. As well as,
everyone’s contribution: each citizen, Region’ staff and executive personnel, different actors in each
degree of governance (quarters, commons, districts), public services and private operators, Civil
society Organisation, etc. If all actors take upon their selves’ responsibilities, the planning will be
easily making use and focus reached.

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Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
SOMMAIRE

Remerciements ………………. 0
Préface ………………. 1
Résumé exécutif ………………. 2
Executive summary ………………. 5
Sommaire ………………. 8
Sigles et abbréviations ………………. 11
Liste des cartes ………………. 13
Liste des tableaux ………………. 13
1. INTRODUCTION ………………. 14
11. CONTEXTE ………………. 15
111. Sur le plan juridique et politique ………………. 16
112. Sur le plan de la dynamique institutionnelle régionale ………………. 16
113. Sur le plan des atouts pour le développement intégré ………………. 16
12. APPROCHE METHODOLOGIQUE ………………. 17
13. PRINCIPES - OUTILS - ETAPES ………………. 18
131. Principes de base ………………. 18
132. Méthodes de travail et outils ………………. 18
133. Etapes de l’intervention ………………. 18
14. PROBLEMES RENCONTRES ………………. 20
2. PRESENTATION DE LA REGION ALAOTRA MANGORO ………………. 21
21. PRESENTATION GENERALE ………………. 21
211. Historique et situation administrative ………………. 21
212. Situation géographique ………………. 24
22. LE MILIEU PHYSIQUE ………………. 27
221. Relief ………………. 28
222. Géologie ………………. 28
223. Sol ………………. 29
224. Climat ………………. 31
225. Hydrographie ………………. 32
226. Formations végétales ………………. 35
227. Faune ………………. 38
23. LE MILIEU HUMAIN ………………. 40
231. Démographie ………………. 40
232. Education ………………. 43

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Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro

233. Santé ………………. 45


234. Accès à l’eau potable ………………. 47
235. Energie électrique ………………. 47
24. ECONOMIE ………………. 47
241. Zonage économique ………………. 47
242. Principaux produits agricoles ………………. 48
243. Pêche et ressources halieutiques ………………. 49
244. Elevage ………………. 52
245. Exploitation forestière ………………. 55
246. Tourisme ………………. 57
247. Mines et industries extractives ………………. 59
248. Industries manufacturières ………………. 59
25. INFRASTRUCTURES ………………. 60
251. Transport routier ………………. 60
252. Transport aérien ………………. 62
253. Transport ferroviaire ………………. 62
254. Télécommunications ………………. 62
255. Sécurité ………………. 63
26. ADMINISTRATION TERRITORIALE ………………. 65
261. Région ………………. 65
262. District ………………. 65
263. Communes ………………. 66
264. Institutions législatives ………………. 68
265. Comité Régional de Développement ………………. 69
266. Les services techniques ………………. 69
27. LES ACTEURS DE DEVELOPPEMENT DE LA REGION ………………. 70
3. DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ………………. 71
31. ZONAGE AGROECOLOGIQUE ………………. 71
311. Méthodologie d’approche ………………. 71
312. Zonage agro-socio-écologique ………………. 72
32. SYNTHESE DES ATOUTS ET POTENTIELS ………………. 74
321. Potentialités économiques ………………. 74
322. Potentialités environnementales ………………. 74
323. Potentialités socio-culturelles ………………. 75
324. Potentialités en partenariat ………………. 75

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Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro

33. SYNTHESE DES CONTRAINTES ………………. 76


331. Contraintes économiques ………………. 76
332. Contraintes environnementales ………………. 77
333. Contraintes socio-culturelles ………………. 77
334. Contraintes sur l’application de la bonne gouvernance ………………. 77
4. PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT ………………. 78
41. VISION DE DEVELOPPEMENT ………………. 78
42. AXES STRATEGIQUES ET CADRE LOGIQUE ………………. 79
Axe stratégique 1 ………………. 80
Axe stratégique 2 ………………. 87
Axe stratégique 3 ………………. 95
Axe transversal 1 ………………. 103
Axe transversal 2 ………………. 107
Pôles de développement économique ………………. 111
Pôle de développement social ………………. 118
Andilamena et Anosibe An’Ala ………………. 122
43. STRATEGIE DE MISE EN ŒUVRE ………………. 124
431. Stratégie globale ………………. 124
432. Stratégie par catégorie d’activités ………………. 126
5. CONCLUSION ………………. 130
6. BIBLIOGRAPHIE ………………. 131
7. ANNEXES ………………. 132
ANNEXE 1 : Les acteurs de développement ………………. 133
ANNEXE 2 : Chronogramme des projets ………………. 135
ANNEXE 3 : Budget estimatif ………………. 139

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Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
SIGLES ET ABREVIATIONS

ADRA : Adventist Relief Agency


AGR : Activités Génératrices de Revenus
ANAE : Association Nationale d’Actions Environnementales
ANGAP : Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées
AP : Aires Protégées
AUE : Association des Usagers de l’Eau
BD 500 : Base de Données 1/500 000
BIANCO : Bureau Indépendant de Lutte Anti-Corruption
BLU : Bande Latérale Unie
BV : Bassin Versant
CALA : Complexe Agricole du Lac Alaotra
CCD : Comité Communal de Développement
CDIA : Centre de Diffusion et d’Intensification Agricole
CEF : Cantonnement des Eaux et Forêts
CHD : Centre Hospitalier de District ;
CHR : Centre Hospitalier de Référence
CI : Conservation International
CICD : Comité Inter-Communal de Développement
CIRAD : Centre d’Information et de Recherche Appliquée au Développement
CIREEF : Circonscription de l’Environnement, des Eaux et Forêts
CIREL : Circonscription de l’Elevage
CISCO : Circonscription Scolaire
CMS : Centre Multiplicateur de Semences
CORDAL : Comité Régional de Développement de l’Alaotra
CR : Commune Rurale
CRD : Comité Régional de Développement
CSB : Centre de Santé de Base
DRDR : Direction Régionale du Développement Rural
DSRP : Document de Stratégies pour la Réduction de la Pauvreté
FC : Forêt Classée
FDC : Financement Direct des Communes
FID : Fonds d’Intervention pour le Développement
FOFIFA : Foibe Fikarohana momba ny Fambolena
FTM : Foiben-Taosarintanin’I Madagasikara
G.U.I.D.E : Guichet Unique d’Investissement pour le Développement des Entreprises
GCV : Grenier Communautaire Villageois
MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche

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Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
MECIE : Mise En Compatibilité des Investissements à l’Environnement
MinAgri : Ministère de l’Agriculture
MLA : Moramanga Lac Alaotra
MST : Maladie Sexuellement Transmissible
ONE : Office National pour l’Environnement
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OPCI : Organisme Public de Coopération Inter-Communale
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PMI : Petites et Moyennes Industries
PN : Parc National
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PPD : Plan Provincial de Développement
PPN : Produits de Première Nécessité
PRD : Plan Régional de Développement
PSDR : Projet de Soutien au Développement Rural
PTA : Plan de Travail Annuel
RIP : Route d’Intérêt Provincial
RN : Route Nationale
RNS : Réserve Naturelle Spéciale
RNT : Route Nationale Temporaire
RS : Réserve Spéciale
RSIRAL : Réseau de Système d’Information Régional de l’Alaotra
RSIRMA : Réseau de Système d’Information Régional de Mangoro
SAGE : Service d’Appui à la Gestion de l’Environnement
SIG : Système d’Information Géographique
SILAC : Société industrielle et Agricole du Lac Alaotra
SIR : Système d’Information Régional
SSD : Service de Santé de District
TCE : Tananarive Côte Est
VIH/SIDA : Virus de l’Immuno Déficience Humaine/Syndrome de l’Immuno Déficience Acquise

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Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
LISTE DES CARTES
Carte 1 : Situation administrative
Carte 2 : Zonage agroécologique
Carte 3 : Géologie et pédologie
Carte 4 : Hydrographie
Carte 5 : Population
Carte 6 : Pôles de développement économique
Carte 7 : Pôles de développement social
LISTE DES TABLEAUX
N° Objets Page
1 Les Communes par District 8
2 Les Districts de la région 10
3 Accessibilité aux Districts 10
4 Biodiversité floristique du Sud Est 22
5 Biodiversité faunistique du Sud Est 25
6 Population de la région, tendance par tranche d’âge 26
7 Activités principales de la population 27
8 Effectif élève, personnel enseignant et infrastructures scolaires en Niveau I 29
9 Effectif élève, personnel enseignant et infrastructures scolaires en Niveau II 30
10 Effectif élève, personnel enseignant et infrastructures scolaires en Niveau III 30
11 Effectif élève, personnel enseignant et infrastructures scolaires en enseignement technique 30
12 Taux de réussite aux examens 31
13 Etablissements sanitaires publics 31
14 Etablissements sanitaires privés 32
15 Personnel soignant 32
16 Les pathologies dominantes (année 2003) 33
17 Production estimée en riziculture année 2005 34
18 Situation récapitulative des activités liées à la pêche continentale au lac Alaotra 36
19 Production annuelle par cheptel 39
20 Usage du bois et essences forestières 41
21 Production forestière 42
22 Permis concédés 42
23 Les Aires Protégées de la Région Alaotra-Mangoro 44
24 Situation Hébergement et Restauration 45
25 Situation des routes de la Région Alaotra Mangoro 47
26 Trafic journalier des principaux axes routiers 48
27 Situation des moyens de communication à Alaotra-Mangoro 48
28 La gendarmerie nationale dans la région Alaotra-Mangoro 49
29 Personnel administratif de la région Alaotra Mangoro 51
30 Chef de district de la région Alaotra Mangoro 52
31 Maires et Délégué d’Arrondissement Administratif de la région Alaotra Mangoro 53
32 Sénateurs et Députés de la région Alaotra Mangoro 54
33 Services techniques de la région Alaotra Mangoro 55

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Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro

1 INTRODUCTION

LAC ALAOTRA

RIVIERE MANGORO

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Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
1.1. CONTEXTE
Actuellement, l’Etat Malagasy se fixe comme défi la promotion du développement rapide et durable
du pays à travers la mise en œuvre du DSRP en se basant sur la décentralisation, la bonne
gouvernance, l’approche participative et démocratique, ainsi que la répartition équitable des revenus.
L'ampleur du défi et la mise en œuvre de ces principes nécessitent l’implication et la participation
ainsi que la responsabilisation de tous les acteurs directs et indirects du pays.

Des actions ont été effectuées dans la province de Toamasina. Il s’agit de l’élaboration du Plan de
Développement de chaque zone économique et du Plan Provincial de Développement. Pour apporter
leur contribution à la mise en œuvre du DSRP, les responsables des sous-régions Mangoro et
Alaotra n’ont pas attendu la mise en place officielle des Régions, pour entamer le processus
d’élaboration du Plan de développement. Dans l’attente d’une décision officielle sur la région, les
acteurs ont choisi d’un commun accord l’appellation de la sous-région concernée par « zone
économique ». L’élaboration de ces plans de développement économique avait respecté l’esprit
participatif et s’est basée sur la mobilisation et la concertation des acteurs de développement. La
politique nationale de décentralisation (soutien à l’auto promotion locale et aux initiatives de base)
stipule la pleine implication des acteurs de base. Il s’agissait de définir ensemble les conditions d’une
gestion viable et équitable de toutes les actions de développement de chaque zone économique.
Cette démarche entamée par chaque zone, en étroite collaboration avec tous les acteurs potentiels, a
abouti à la création du CRD pour la zone économique de Mangoro et du CORDAL pour celle de
l’Alaotra, ainsi que la disponibilité de deux Plans de Développement : le PRD Mangoro et le PRD
Alaotra.

Suite à la loi 2004-001 du 17 juin 2004 relative aux Régions, les deux zones économiques, Mangoro
et Alaotra, forment une seule Région : celle de l’Alaotra-Mangoro. Pour un développement
harmonieux, rapide et durable, il est fondamental pour les intervenants de disposer d’un document de
travail efficace et unique, le Plan Régional de Développement de l’ensemble de la Région qui tient
compte de la spécificité des deux zones économiques citées ci-dessus.

L’élaboration du Plan Régional de Développement, inscrite dans le processus de la stratégie de la


réduction de la pauvreté, a été effectuée avec l’appui logistique du Programme DAP 1 du PNUD sous
forme d’un accord cadre avec les consultants du SAGE Fampandrosoana Maharitra de Toamasina.
La finalisation a bénéficié de l’appui matériel et financier de PACT et de CRS Madagascar à travers
les Programme MISONGA. La présentation finale a été appuyée par ERI Toamasina et par
FANAMBY.

Concrètement, le PRD sert à sensibiliser les acteurs à tous les niveaux, à corriger les disparités
spatiales et économiques et surtout à rationaliser et à accélérer les prises de décision.

- 15 -
Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
1.1.1. Sur le plan politique et juridique

Le PRD s’inscrit dans le cadre du processus de décentralisation (loi n° 93-005 du 28 janvier 1994
portant orientation générale de la politique de décentralisation) et de régionalisation, dans la mise en
œuvre de la stratégie nationale de la réduction de la pauvreté et dans l’application de la loi n°2004-
001. L’adhésion de tous les acteurs à tous les niveaux est indispensable et incontournable dans
l’élaboration du plan et dans la mise en œuvre de toutes les actions de développement de la région,
qui y sont définies. En somme, ce Plan Régional de Développement joue un rôle important pour les
nouvelles structures mises en place par l’Etat central : la Région, les Districts et les Communes.

1.1.2. Sur le plan de la dynamique institutionnelle régionale


De nombreuses actions et interventions ont été menées dans la Région Alaotra-Mangoro, qu’elles
soient d’aspect sectoriel ou de projets intégrés à vocation environnementale ou de développement
rural. Plusieurs ONGs et projets œuvrent dans différents domaines, en particulier, la protection de
l’environnement et le développement rural. Cette situation résulte de la libéralisation de l’économie et
du désengagement de l’Etat vis-à-vis des secteurs productifs. La création du Comité Régional de
Développement et la mise en place progressive des structures régionales telles que les districts et les
arrondissements assurent la prise en main et l’appropriation locale nécessaire à l’exécution du Plan
Régional de Développement, et garantissent son enracinement « institutionnel ».

1.1.3. Sur le plan des atouts pour le développement intégré

Le diagnostic régional élaboré à partir des différentes séances de mobilisation sociale et de réflexion
au niveau communal a mis en évidence la richesse de la Région d’Alaotra Mangoro en matière de
ressources naturelles qui constituent un potentiel considérable pour son développement, qu'il s'agisse
d’activités agricoles, piscicoles, touristiques, minières et autres.

La Région est favorable aux cultures diversifiées. Les plaines recèlent un potentiel agro-pédologique
important qui fait l'objet d'exploitations agricoles plus ou moins intensives et offrent des opportunités
qui peuvent de manière directe et/ou indirecte, contribuer au développement de l’économie régionale,
basée essentiellement sur l’agriculture. Avec sa production, elle assure les besoins internes et
ravitaille la plupart des marchés du pays. D’importantes superficies restent encore non cultivées. Pour
étendre l'activité agricole dans la région, il faut améliorer la distribution de l’eau à travers l’extension
ou la réhabilitation des réseaux d'irrigation, l'eau étant jugée suffisante pour toute la zone.

La Région d’Alaotra-Mangoro possède aussi des lacs, des fleuves et plans d’eau qui sont riches en
produits aquacoles. La production peut satisfaire les demandes nationales ou locales à condition de
disposer des moyens de desserte adéquats.

- 16 -
Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
1.2. APPROCHE METHODOLOGIQUE

Ce Plan Régional de développement est le fruit des processus de planification, de responsabilisation


et de la bonne gouvernance initiés à tous les niveaux (communes, districts, etc.), conformément aux
objectifs du DSRP et auxquels ont participé activement les acteurs communaux, régionaux,
partenaires nationaux et internationaux, agences bilatérales et des tierces parties intéressées. La
démarche entreprise et développée pour son élaboration se résume aux points suivants :

Réactualisation de l’état des lieux de la


Région à partir des documents disponibles
(auprès des districts, communes, des services
déconcentrés de l’Etat et les organismes
intervenant dans la zone concernée) et par la
collecte et l’analyse des données de bases, tant
Recherches de données sur terrain
Manaingazipo - Ambatondrazaka au niveau des districts qu’au niveau de la Région
.
en vue d’établir la monographie régionale

Analyse des situations sociales, économiques et environnementales en faisant ressortir les


points forts et les points faibles : définition des objectifs, analyse des problèmes, forces et
faiblesses, des besoins et des potentialités de la Région, transcription des objectifs en actions par
projets, formulation de perspective d’avenir, analyse des contributions potentielles, analyse de la
faisabilité et de la possibilité de pérennisation des actions/projets, choix des actions/projets à
mener et formulation de programme d’investissement pluriannuel.

Définition de pôles de développement économique ou zones à potentialités multiples et de


pôles de développement social par l’exploitation des cartes de zonages économiques et des
données monographiques.

Cette démarche a surtout été marquée par des ateliers de réflexions aux niveaux des districts et de la
Région durant lesquels toutes les problématiques et opportunités du développement régional ont
largement été étudiés et discutées. L’approche adoptée est basée sur la participation/concertation de
tous les acteurs dans le processus d’élaboration et de mise en œuvre du PRD.

- 17 -
Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro

1.3. PRINCIPES – OUTILS – ETAPES

1.3.1. Principes de base

L’intervention a été menée dans une logique de planification et


de bonne gouvernance et a considéré toutes les conditions
nécessaires à la pérennisation des actions au profit de la
population régionale et locale, notamment la démarche
participative et la fiabilité technique du document. Il s’agit, en
effet, de renforcer les capacités régionales, en soutenant les
initiatives et les démarches d’auto promotion de la base, et en Atelier de consolidation
véhiculant des innovations dans la conception et la mise en Ambatondrazaka

œuvre du développement régional.

1.3.2. Méthodes de travail et outils

- Utilisation de techniques simples et rapides mais scientifiquement fiables pour la capitalisation


et le traitement des données techniques,
- Approche intégrée tenant compte de tous les aspects et phénomènes pouvant interférer sur
les ressources et/ou les activités,
- Valorisation de l’approche participative pour une appropriation totale des résultats par les
bénéficiaires
- Valorisation des connaissances empiriques, traditionnelles, techniques des acteurs concernés
(communautés locales, régionales, opérateurs économiques…)
- Utilisation d’une bibliographie récente.

1.3.3. Etapes de l’intervention

Etape 1 : Démarrage et préparation


La préparation repose essentiellement sur :
- la prise de contact avec les acteurs et les organismes susceptibles d’être impliqués dans
le processus,
- la planification du processus et des interventions,
- la collecte des données secondaires,
- l’analyse sommaire des données de base.

- 18 -
Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
Etape 2 : La mise en place
Il s’agit de procéder :
- au diagnostic et à l’auto-analyse par les acteurs concernés,
- à la réactualisation des données existantes par un atelier dans chaque district,
- aux traitements et interprétations des informations recueillies.

Etape 3 : L’élaboration proprement dite


Cette étape, la plus importante, comprend :
- l’analyse des situations à l’instant présent, des problèmes, des besoins et des potentiels
de développement et des ressources valorisables de la Région,
- la formulation de la vision du futur du développement de la Région,
- l’identification des axes stratégiques que la région compte suivre pour son développement,
- la définition des objectifs de développement,
- la transcription des objectifs en actions et projets clairement identifiés
- La définition des actions et projets à entreprendre pour la création des pôles de
développement économique et social,
- l’analyse de faisabilité et la pérennisation des actions et projets (éventuellement
programme d’investissement public) et leur priorisation,
- l’évaluation des contributions potentielles des acteurs (privé, société civile, public…).

Etape 4 : La finalisation
Elle consiste à formuler et à rédiger le document final après les ateliers de consolidation et de
validation de toutes les rubriques du plan par les acteurs et intervenants de la Région. Les
modalités de mise en œuvre, les conditions préalables à remplir et les mesures d’accompagnement
à prévoir figurent dans ce document.

Atelier de validation avec les autorités et les élus


à Ambatondrazaka

- 19 -
Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro

1.4. PROBLEMES RENCONTRES


Le problème majeur se situe au niveau de la collecte des données disponibles auprès des divers
acteurs de développement de la région, entre autres, les Structures de Concertation Régionale (CRD,
CORDAL, RSIR et les CCD), les institutions administratives (Région, Districts, Services techniques,
Communes…) et les organismes d’appui. En effet, les données collectées sont soit incomplètes, soit
non fiables pour les raisons suivantes :

• données non homogènes : d’une manière générale, les données disponibles sont des
données localisées ou thématiques et ne couvrent pas l’ensemble de la région (par
exemple, aux environs du lac Alaotra, elles concernent essentiellement la riziculture).
Des monographies existaient pour chaque district et pour la majeure partie des
communes mais les canevas adoptés sont tous différents et certains champs desdites
monographies sont vides (informations non disponibles),

• problème de collaboration avec les détenteurs des informations : demande d’autorisation


au niveau central, non disponibilité du responsable, confidentialité des données pour le
secteur de la justice et de la sécurité.

• méconnaissance des informations disponibles ainsi que de leurs détenteurs :des


informations collectées et des études réalisées ne sont pas en général diffusées au
niveau des zones d’intervention mais sont acheminées directement au niveau central.
Cette situation concerne surtout les organismes d’appui et les services techniques.

Pour y remédier, l’élaboration de la nouvelle monographie régionale a été procédée de manière


participative. Dans un premier temps, il a été rédigé un premier draft de la monographie avec les
données disponibles tout en respectant leur homogénéité et leur fiabilité. Le draft fut ensuite restitué
auprès de tous les acteurs de développement (lors de l’atelier de validation) pour affinage et
validation. Dans un second temps, les remarques sur les lacunes observées par chaque entité
concernée pour chaque thème de la monographie, ont contribué à l’acquisition des données
manquantes et à l’amélioration de la fiabilité des données. Ceci a été possible avec l’appui de la
Région qui a profité de l’occasion pour faire des séances de sensibilisation et proposer une
méthodologie pour la facilitation de la circulation des informations.

- 20 -
Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro

2 PRESENTATION DE LA RÉGION ALAOTRA - MANGORO


2.1. PRESENTATION GENERALE

Historique et situation administrative

La Région Alaotra-Mangoro est la fusion des deux anciennes régions Alaotra et Mangoro
(découpage fixé en 1995 selon la loi N° 94-001 du 2 6 avril 1995). Elle est créée suite au nouveau
découpage territorial suivant la loi n° 2004 – 001 du 17 Juin 2004.

Historiquement, Alaotra vient du nom du grand lac Alaotra situé au milieu des sous-préfectures
d’Ambatondrazaka et d’Amparafaravola (le plus grand lac de Madagascar) tandis que Mangoro est le
nom de la rivière principale traversant Moramanga et Anosibe an’Ala du Nord au Sud.

Située sur la partie Ouest de la Province autonome de Toamasina, et au Centre-Est de Madagascar,


Alaotra-Mangoro est délimitée :

- Au Nord par le District de Mandritsara, Région de Sofia, Province autonome de Mahajanga

- Au Nord-Ouest par le District de Tsaratanàna, Région de Betsiboka, Province autonome


de Mahajanga

- A l’Ouest par les districts d’Anjozorobe et de Manjakandriana, Région d’Analamanga,


Province autonome d’Antananarivo

- Au Sud par le District de Marolambo, Région d’Atsinanana, Province autonome de


Toamasina

- Au Sud-Ouest par la Région du Vakinankaratra, Province autonome d’Antananarivo

- A l’Est par les régions d’Analanjirofo et d’Atsinanana de la Province autonome de


Toamasina

Elle est composée de 05 Districts et de 79 Communes selon le tableau suivant :

- 21 -
Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro

Tableau 1 : Les Communes par District


District Communes
Ambatondrazaka Ilafy
Ambatondrazaka Suburbaine Manakambahiny Andrefana
Feramanga Avaratra Ambatosoratra
Ambandrika Andilanatoby
AMBATONDRAZAKA
Ampitatsimo Didy
(20 Communes et 131
Ambohitsilaozana Imerimandroso
Fokontany)
Amparihitsokaka Antsangasanga
Andromba Soalazaina
Antanandava Tanambao besakay
Manakambahiny Atsinanana Bejofo
Amparafavola Vohitsara
Ambatomainty Beanana
Ambohitrarivo Andrebakely Sud*
Morarano – Chrome Anororo*
AMPARAFARAVOLA Ambohijanahary Ampasikely*
(20 Communes et 146 Tanambe Ambohimandroso*
Fokontany) Amboavory Sahamamy*
Vohimena Ambodimanga*
Bedidy Andilana Nord*
Ranomainty Andrebakely Nord

Andilamena Miarinarivo
ANDILAMENA Bemaitso Maitsokely
(8 Communes et 59 Antanimenabaka Maroadabo
Fokontany) Tanananifololahy Marovato

Moramanga Ville Beforona


Ambohibary Ambatovola
Ampasimpotsy Gara Lakato
Andasibe Amboasary Gara
Anosibe – Ifody Fierenana
MORAMANGA
Morarano Gara Mandilaza
(21 Communes et 174
Belavabary Antanandava
Fokontany)
Sabotsy Anjiro Mangarivotra
Ambohidronono Andaingo
Vodiriana Antaniditra
Ampasipotsy

Anosibe an'Ala Niarovana


ANOSIBE AN'ALA Ampasimaneva Ambalaomby
(10 Communes et 96 Ampandroatraka Longozabe
Fokontany) Tratramarina Ambatoharanana
Antandrokomby Tsaravinany*
Sources : MIRA, Région Alaotra Mangoro (2004)
* Communes nouvellement créées

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Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
Carte 1 : Situation administrative

- 23 -
Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro

2.1.2. Situation géographique

Située entre 17° 19’ et 19° 90’ de latitude Sud et 48°12’ et 48°39’ de longitude Est, la Région, d’u ne
superficie de 33. 054 Km², est de forme allongée selon une direction sub-méridienne de 400 Km de
longueur et d’une largeur moyenne de 85 Km.

Tableau 2 : Les Districts de la région

Pourcentage
Nombre de
District Superficie (Km²) superficie par
Commune
rapport à la région

Ambatondrazaka 20 6 967 21.1

Amparafaravola 20 6 496 19.6

Andilamena 8 7 527 22.8

Moramanga 21 9 396 28.4

Anosibe an ’Ala 10 2 668 8.1


REGION 79 33 054 100
Sources : Source Monographie des Districts 2004

Les routes RN2, RN44 (Moramanga-Vohitraivo), RN3a (Vohidiala-Amparafaravola-Andilamena), RIP4


(Anosibe An’ala-Moramanga) sont les principales voies de ralliement de la Région. Notons l’existence
des voies ferrées TCE et MLA. Le chef lieu de région est également accessible en avion.

Par rapport à Ambatondrazaka, Toamasina et Antananarivo, les distances des chefs lieux de district
sont données par le tableau suivant :

Tableau 3 : Accessibilité aux Districts

District Distance par rapport à Distance par rapport à Distance par rapport à
Ambatondrazaka (km) Toamasina (km) Antananarivo (km)
Andilamena 166 553 414
(RN 3a) (RN 3a – RN 44 – RN 2) (RN 3a – RN 44 – RN2)
Ambatondrazaka 411 272
0
(RN 44 – RN 2) (RN 44 – RN 2)
Amparafaravola 74 437 298
(RN 3a) (RN 3a – RN 44 – RN2) (RN 3a – RN 44 – RN 2)
Moramanga 157 254 115
(RN 44) (RN 2) (RN 2)
Anosibe an’Ala 228 441 186
(RNT 23a – RN 44) (RNT 23a – RN 2) (RNT 23a – RN 2)
Source : FTM, carte routière au 1/2 000 000.

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Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
D’une manière générale, l’Alaotra-Mangoro présente trois zones agroécologiques :

- Les zones des cultures

Constituées par les plaines agricoles ceinturant le lac Alaotra, les plaines situées au centre du District
d’Andilamena et les plaines du coté Nord Ouest du District de Moramanga.

Les plaines d’Alaotra d’une superficie de 125.000 ha sont constituées par 20.000 ha de lac, 23.000
ha de marais et plus de 80.000 ha de rizières.

Autant de des zones à haute potentialité de production agricole en particulier les céréales et les
cultures maraîchères auxquelles s'ajoutent la pêche et l'élevage.

- Les zones des forêts

Constituées par le corridor forestier de l’Est, couvrant la partie Est de la région et s’étendant
d’Ankeniheny (partie Nord-Est d’Anosibe an’Ala) à Zahamena (partie Nord-Est d’Ambatondrazaka) ;
par les lambeaux forestiers de l’Ouest dans la partie Sud-Ouest d’Amparafaravola et Ouest de
Moramanga et d’ Anosibe An’Ala et par les forêts de reboisement de Moramanga dont celles de
FANALAMANGA (longeant la partie centrale de la région de Moramanga à Amparafaravola).

Ce sont des zones privilégiées par leurs richesses en biodiversité et en bois d'œuvre. Elles
présentent ainsi des intérêts particuliers dans le domaine de la régulation hydro climatique (source
d’eau, capture de carbone, …), de la recherche, de l’industrie du bois et de l’écotourisme. Elles
présentent également par endroits des richesses en ressources minières comme le graphite du coté
d’Andasibe Moramanga, et le nickel et le cobalt d’Ambatovy et d’Analamay Moramanga.

- Les zones agropastorales

Constituées par les zones du Nord et du Nord-Ouest du coté d’Andilamena et d’Amparafaravola,


propices à l’élevage des bovidés et mais classées « zone rouge » en matière de sécurité. Ces zones
sont également des zones très propices aux cultures sur tanety : arachide, maïs, haricot...

Il faut cependant signaler que les trois zones présentent chacune des possibilités de multiples
activités de leur population comme :
la pêche traditionnelle sur les plans d’eau et les fleuves,
les cultures vivrières et de rente,
les petits élevages tels que la pisciculture, l’apiculture et la sériciculture
l'hôtellerie et l’exploitation minière...

- 25 -
Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
Carte N°2 : Zonage agroécologique

- 26 -
Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro

2.2. MILIEU PHYSIQUE

Les plaines rizicoles de l’Alaotra


Rive Ouest

Les collines d’Ambatovy


Moramanga

- 27 -
Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
2.2.1. Relief

Dans l’ensemble, la Région Alaotra Mangoro est implantée entre « la falaise de l’Angavo » à l’Ouest
et « la falaise Betsimisaraka » à l’Est. Elle se présente ainsi comme une cuvette surmontée par des
escarpements de montagnes.

Le relief est caractérisé au Nord par les cuvettes de


l'Alaotra, d’Andilamena et de Didy qui sont de vastes
plateaux intermédiaires, situés au milieu des plateaux
de la région centrale de Madagascar avec une
altitude moyenne de 700 m. Elles sont remblayées par
Lavaka d’ Ambalabako des sédiments lacustres avec une vaste dépression à
fond plat s'étendant sur une superficie de plus de
1800 km² (long de 70 km et large de 30 km environ).
Dans la zone la plus basse se sont formés les marais
ou « zetra » et les eaux libres comme le lac Alaotra et
le lac Antsomangana. Les bassins versants sont
formés par des massifs latéritiques très friables, siège
Lavaka d’Ilakana Ambalavato d’important phénomène d’érosion avec de multitudes
formations de « lavaka ».

Plus au Sud et au Sud Est, dans la zone de Moramanga et d’Anosibe an’Ala, nous assistons à un
rapprochement des deux falaises et le relief présente un aspect "polyédrique" avec des dénivellations
importantes (50 à 100 m) entre les crêtes et les talwegs. La topographie est homogène, caractérisée
par des versants à pente forte >50% en général, et des dépressions marécageuses occupant du
Nord au Sud le revers des escarpements. Ces cuvettes très marécageuses comme celle de
Sahamaitso reçoivent de nombreuses rivières s'écoulant difficilement vers l'Est, barrées par des
seuils rocheux. La remarquable continuité de l'escarpement est interrompue uniquement au niveau
des vallées.

2.2.2.Géologie

Au Nord, la cuvette de l’Alaotra est constituée par cinq formations lithologiques :

- alluvions récentes et anciennes

- migmatites

- gneiss

- migmatites granitoïdes

- et granites migmatitiques.

- 28 -
Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
La zone du Mangoro fait partie du socle précambrien malgache. Elle est constituée par des roches
gneissiques plus ou moins métamorphosées.

2.2.3. Sol

Concernant les bassins versants de l’Alaotra, les études pédologiques effectuées montrent que les
sols sont de type ferralitique et caractérisés par la présence en surface d’une couche latéritique
d’épaisseurs variables (10 à 50 cm selon les endroits) reposant sur une roche mère en décomposition
et sans aucune cohésion. Ces sols sont particulièrement sensibles et favorables à l’érosion en lavaka
dès que la couche protectrice de l’horizon d’altération est décapée par quelque moyen que ce soit.

Sur les plaines fluvio-lacustres, nous avons :

- des sols hydromorphes moyennement organiques. Ce sont des sols à texture très
argileuse fine, aptes à la riziculture,
- des sols hydromorphes tourbeux ayant une aptitude bonne à moyenne pour la riziculture
inondée, moyenne pour l'agriculture de contre-saison sans irrigation.

Au niveau de Moramanga, les zones à couverture végétale forestière présentent des sols évolués de
type ferralitique. Dans l'ensemble, il s'agit des sols rouges et des sols jaunes sur rouges,
caractéristiques des régions chaudes et humides. L'altération chimique du substrat géologique est
très poussée et entraîne une importante épaisseur du sol.

Sur les glacis-plaines, les sols sont hydromorphes minéraux. Ce sont des sols massifs et compacts
engorgés en saison pluvieuse. L'aptitude principale reste la riziculture inondée.

Dans les reliefs modérés de dissection, on trouve :

- Des sols ferralitiques jaunes ocre/rose difficilement exploitables pour l'agriculture,


- Des sols ferralitiques jaunes limoneux-sableux, associés à des sols peu évolués d'érosion
à sable grossier.

Les versants sont souvent découpés par des "lavaka". Hormis les sommets connexes moins pentus,
ces zones ne présentent aucun intérêt agricole.

Et enfin, plus au Sud, les pseudo-steppes forment un couvert végétal relativement dense sur des sols
souvent cuirassés ou concrétionnés.

- 29 -
Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
Carte 3 : Géologie et pédologie

Carte N° 4 : CARTE PEDOLOGIQUE DE LA REGION ALAOTRA MANGO RO

%
LEGENDE
Chef Lieu Province
Chef Lieu Sous-préfecture

Limite Sous-préfecture

Limite Région
,
Andilamena
Pédologie
Association sols ferralitiques jaune/rouge+rouge
Association sols ferralitiques rouge + jaune/rouge + sols peu évolués
Assocition sols ferralitiques rouge+jaune/rouge
Complexe lithosols et sols peu évolués
Complexe sols ferrugineux tropicaux et peu évolués
Sols ferralitiques jaune/rouge
Sols ferralitiques jaune/rouge - Roches volcaniques Amparafaravola
Sols ferralitiques rouges
Sols hydromorphes (organiques et minéraux)
Sols peu évolués dunaires ou sableux
Ambatondrazaka
Sols peu évolués et rankers

ANTANANARIVO
Moramanga

Vatomandry

Anosibe An'Ala
Antanambao-Manampotsy

0 35 70
Km

Mahanoro
Fonds de carte : BD 500 FTM, MAEP
Conception et édition : UTR/SAGE Tana, janvier 2005

- 30 -
Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
2.2.4. Climat

Caractérisée par un climat tropical chaud et humide, avec l’influence de l’alizé toute l’année et des
températures moyennes comprises entre 18 et 20 °C, la partie Sud (Moramanga et Anosibe An’Ala)
est marquée par l’abondance pluviométrique tandis que celle du Nord subit parfois des sécheresses
temporaires et attend le passage des dépressions tropicales pour satisfaire les besoins en eau des
cultures.

(i) La cuvette du lac Alaotra constitue une enclave climatique de type tropical semi-humide de
moyenne altitude avec une température moyenne de 21 à 22°C et comporte deux saisons bien
marquées :

• D’avril à septembre, une saison fraîche et sèche avec quelques pluies fines ;

• D’octobre à mars une saison chaude et pluvieuse ; la pluviométrie annuelle étant de


1 092 mm à 1200 mm à raison de 100 jours de pluie par an.

L’irrégularité des pluies, avec 20 à 30 jours secs après les premières pluies d’octobre, y est
préjudiciable aux cultures. La maîtrise de l’eau ainsi que les moyens de production constituent pour
les agriculteurs un enjeu majeur. Cette sécheresse en début de saison peut être fatale pour
l’agriculture et entraîner une forte pression de pêche effrénée sur le lac.

(ii) Le Haut Mangoro et Moramanga est par contre une "zone au vent" de l'alizé du Sud-Est. Le
nombre de mois biologiquement secs est inférieur à deux et il en découle des formations denses de
ligneux. Les précipitations moyennes annuelles y sont de 1 500 à 2 000 mm avec des brumes toute
l’année et un hiver à pluies fines et fréquentes. L’évaporation annuelle est de 500 à 600 mm.

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Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro
2.2.5. Hydrographie
2.2.5.1. Les cours d’eau
Les cours d’eau sont en grande partie coupés par des
chutes et des rapides dangereuses et donc non
navigables. Le débit des eaux est fortement lié à la
pluviométrie et les rivières réagissent vite à celle-ci.
Les crues sont soudaines et violentes pendant la
saison de pluies. Du fait des phénomènes d’érosion
très intenses au niveau des bassins de la partie Nord
de la région (Ambatondrazaka, Amparafaravola et
Rivière Manamontana
Andilamena), les cours d’eau y sont caractérisés par
d’importants transports solides.

District d’Ambatondrazaka : le relief forme dans ses bassins versants un réseau de nombreux cours
d'eau dont les plus importants sont :
 la Sahabe : un des principaux tributaires du Lac Alaotra, elle se prolonge dans le Lac par
un chenal de 3 km, constituant une voie d'eau pour les pirogues des pêcheurs.
 la Lohafasika Sahasomanga : cette rivière trouve son importance dans l’irrigation de
quelques 4.000 ha de rizières (PC 15).
 la Maningory (sur la limite Nord de la sous-préfecture) : seul exutoire du Lac qui se jette
dans l'Océan indien.
 la Lovoka se déversant vers la Maningory plus en amont de l’exutoire

District d’Amparafaravola : la moitié du Lac Alaotra se trouve dans cette sous-préfecture entre les
Communes rurales de Tanambe, Ambohitrarivo et de Vohimena. Plusieurs affluents déversent leurs
eaux dans le Lac dont le principal étant :
 la Sahamaloto irriguant un périmètre rizicole de plus de 6000 ha
 l’Anony irriguant un périmètre rizicole de 4 476 ha
 l’Imamba Ivakaka irriguant un périmètre rizicole de 2 671 ha

District d’Andilamena : de nombreuses rivières sillonnent la sous-préfecture et se déversent dans la


Bemarivo qui les conduit dans la province de Mahajanga pour se jeter dans le Canal de Mozambique.
Marovoalavo, Befanihy et Amboasary prennent leurs sources dans la commune de Maroadabo.
Andranolava, Marijao, Manopy, Ankoboka, Amboroka et Savalaina sillonnent les plateaux de
Beveromay et d'Analaromaso et arrosent les plaines d'Andilamena et d'Antanimenabaka avant de se
déverser dans la Bemarivo. Elles alimentent quelques lacs et barrages de retenue : Antsomangana,
Maromandia, Ambodivato, Andranomadio, Ambohimanjaka., Ambondrondava, Bemenatra,
Ambalavia, Amparihimadio.

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District d’Anosibe An'Ala : Les fleuves alimentent la


partie Sud en traversant la longueur de la sous-
préfecture. Les principales rivières sont : Mangoro,
Menakoranga, Sandranora et Menambolosa. A
noter l’existence de nombreuses chutes dans le
district : Andriamamovoka dans la commune de
Longozabe, Namonoana dans la commune de Chute d’Andriamamovoka
Longozabe Anosibe An’Ala
Ambalaomby, Chute de la mort dans la commune
d’Anosibe An’Ala.

District de Moramanga : caractérisé par deux grands fleuves : Mangoro, à l’Ouest et au Sud-Ouest
de Moramanga, et Vohitra à l’Est de Morarano-gare et par cinq rivières : Sahatandra, affluent de
Vohitra, à l’Est de Moramanga, du coté d’Andasibe et au Nord-Ouest de Beforona, Antsapazana,
Sahamarirana, Sandrangato et Ranomena.

2.2.5.2. Les lacs et marais

Les lacs les plus importants sont le lac Alaotra (20.000 ha) et le lac Antsomangana d’Andilamena.

A noter également l’existence d’un lac artificiel, Analandrazina, à 1.5 km au Nord du village de
Manakana où l’on avait effectué en 1963 un déversement d’alevins de carpes royales, et à
Ambodiakondro à l’Est de la ville de Moramanga, et d’un lac temporaire situé à 5 km à l’Ouest de
Morarano, tari pendant la saison sèche.

Signalons enfin le complexe Marais de Torotorofotsy à 15 Km au Nord Est de Moramanga, inscrit


comme site RAMSAR et célèbre pour ses grenouilles dorées ou Mantella aureantiaca.

Mantella aureantiaca

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Carte 4 : Hydrographie

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2.2.6. Formation végétale

Les essences forestières du Moyen Est Jatropha curcas d’Ambohitsilaozana


au CALA d’Ambohitsilaozana

les Zetra d’Ambatosoratra « Raketa » de Vohidiala

La couverture végétale diffère du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest où on passe de la savane


herbeuse et des végétations lacustres vers les forêts naturelles du corridor Est.

2.2.6.1. Zone Nord au niveau de la cuvette Alaotra et d’Andilamena

On distingue 3 grands groupes de formations végétales :

- la prairie qui constitue la plus grande partie des bassins versants de l’Alaotra et de la Zone
d’Andilamena. Elle comprend 2 sous-groupes:

 la prairie à graminées (bozaka),

 la prairie à buissons et fougères sur sols siliceux

- la végétation des sols alluviaux marécageux constituée essentiellement de «zozoro»


(Typhonodorum Liudle Yanum) aux alentours des plans d’eau comme le lac Alaotra et le lac
Antsomangana,

- la forêt ombrophile à sous bois herbacé représentée surtout dans la partie Sud-Est du bassin.
Sur les hauts plateaux, cette forêt a généralement été détruite par les feux de brousse et a
laissé place à la prairie à bozaka

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2.2.6.2. Zones forestières du Sud et de l’Est

Ces zones se distinguent par l’importance aussi bien en qualité qu’en quantité de ses forêts
naturelles qui se caractérisent par des espèces riches et un endémisme élevé. Les formations
végétales présentent une grande diversité en fonction des conditions climatiques et pédologiques.

Les forêts naturelles :

Il s’agit de la forêt dense humide de type ombrophile formant le corridor forestier de l’Est. La canopée
est fermée avec une hauteur de 15 à 25 mètres. Les émergeants peuvent dépasser 30m de hauteur.
C’est une forêt pluristratifiée composée de trois strates ou plus.

Les essences les plus fréquemment rencontrées sont : Hintsina, Nanto, Kijy, Varongy, Rotra,
Palissandre, Ramy.… Les sous-bois sont très riches en orchidées.

Ces forêts ne cessent de reculer à cause de la pratique du Tavy et des exploitations abusives de bois
(charbons ou bois d’œuvres).

De par sa richesse en forêt, la zone regorge d’espèces floristiques endémiques innombrables. A titre
d’indication, nous présentons dans le tableau ci-dessous la liste non exhaustive de ces espèces.

Tableau 4 : Biodiversité floristique du Sud Est

ANDASIBE - MANTADIA ANKENIHENY

* 01 Parc National (PN) avec 10 000 ha 01 Forêt Classée avec


Aires protégées
* 01 Réserve Spéciale (RS) avec 810 ha 26 500 ha
• Forêt Primaire • Forêt Primaire
• Forêt Secondaire • Forêt Secondaire
Types de végétation
• Reboisement • Reboisement
• Savoka • Savoka
* 96 familles identifiées avec plus de 700
Richesses
espèces dont 77 % endémiques
Floristiques 150 espèces
* 141 espèces d’orchidées
recensées
* Plantes médicinales : 134 espèces
utilisées
Source : Etat des lieux Corridor forestier Ankeniheny Mantadia, AGERAS/ONE 2000

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Les forêts secondaires ou Savoka :
Elles prennent place à la suite d’une disparition de la forêt naturelle par la pratique du Tavy (culture
sur brûlis). Cette formation s’installe après une jachère plus ou moins longue.

Il s’agit des "savoka" dans les zones de collines : fouillis d’arbustes, de fougères, de plantes
herbacées géantes parmi lesquels domine l’éventail caractéristique du ravinala ou la gerbe des
bosquets de bambous. Le savoka se dégrade continuellement pour aboutir à un peuplement
buissonnant de type savane à graminées ou bozaka. Les espèces les plus envahissantes sont des
arbustes comme l’harongana (Harungana madagascariensis), le "dingadingana" (Psiadia altissima),
le « takoaka » (Rubus mollucanus) et également le "longoza" (Aframomum angustifolium).

« Radriaka » (Lantana Camara) de


Marovoay Moramanga

La zone de moyennes et basses collines n’est couverte que de formations herbeuses pauvres
impropres à l’élevage. Ce sont des tanety dénudés avec à peine une végétation maigre et
clairsemée, pseudo-steppique.

Les forêts artificielles ou plantation :

Les plus importantes étant celles de la Société FANALAMANGA avec plus de 60 000 Ha de
plantation de Pinus sp. qui s’étend de Moramanga à Amparafaravola. Signalons également les
reboisements privés du coté de Moramanga et d’Anosibe an’Ala, composés essentiellement par des
Eucalyptus (du coté de Marovitsika par exemple), des Pinus et des Ravintsara (visibles sur la RIP 4
vers Anosibe an’Ala).

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2.2.7. Faune

2.2.7.1. Zone du corridor forestier à l’Est du lac Alaotra : Zahamena

Reptiles et Amphibiens dans l'aire protégée

Dans les 3 types de forêts (haute - moyenne - basse altitude), 46 Reptiles et 62 Amphibiens ont été
inventoriés, et une nouvelle espèce de Reptile a été identifiée : Paroedura masobe, espèce
considérée rare à laquelle une haute priorité de protection est recommandée par les chercheurs. A ce
jour, la réserve de Zahamena est la plus riche en herpetofaune des aires protégées malagasy.

Micromammifères

Dans ces mêmes types de forêt 18 espèces ont été identifiées dont 2 nouvelles espèces de
Tenrecidae.

2.2.7.2. Zone marécageuse du lac Alaotra

Oiseaux

La fuligule de Madagascar (onjy: Aythya innonata) et la Grève de Delacours (Tachybaptus rufulvatus)


sont en voie de disparition. D'autres espèces sont menacées dont: la Grèbe Malgache (Tachybaptus
pelzanii) et le héron de Humblot (Ardea humbloti).

Poissons
Il ne reste que 4 à 5 espèces de poissons, toutes exotiques (avec quelques rares individus
indigènes). A noter aussi la menace de disparition des carpes royales et des black-bass qui diminuent
autant en nombre, qu'en poids.

Lémuriens
Les peuplements végétaux des zones marécageuses du lac constituent le seul habitat du petit
lémurien Hapalémur griseus alaotrensis (bandro), actuellement en voie de disparition.

Hapalemur griseus alaotrensis

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2.2.7.3. Zone du Corridor forestier du Sud Est
Autant qu’en espèces floristiques, cette zone possède également des richesses faunistiques à des
taux d’endémicité très élevés.
Tableau 5 : Biodiversité faunistique du Sud Est

ANDASIBE - MANTADIA ANKENIHENY


* 01 Parc National (PN) avec 01 Forêt Classée avec
Aires
10 000 ha 26 500 ha
protégées
* 01 Réserve Spéciale (RS) avec 810 ha
* Batraciens : 65 espèces avec 90% endémiques Reptiles : 32 espèces
* Reptiles : 37 espèces avec 90% endémiques Amphibiens : 50
* Mammifères : espèces
• Primates : 12 familles, 10 genres et 12 espèces Micromammifères :
dont 100% endémiques Insectivores et
• Rongeurs : 03 familles, 05 genres et 06 espèces Rongeurs repérés
Richesses dont 60% endémiques Oiseaux : Coua
Faunistiques • Carnivores : 01 famille, 03 genres, et 03 espèces cristata , Coracopsis
dont 100% endémiques vasa, Streptopelia
• Insectivores : 02 familles, 04 genres et 10 espèces Lémuriens : Indri indri
dont 100% endémiques (Babakoto),
* Oiseaux : 112 espèces dont 24 espèces endémiques, Microcebus spp. ,
20 menacées et 01 en danger Lemur fulvus
* Poissons : nombreuses espèces endémiques
Source : Etat des lieux Corridor forestier Ankeniheny Mantadia, AGERAS/ONE 2000

Le Parc National de Mantadia Andasibe est particulièrement célèbre pour les réserves d’Indri indri ou
« Babakoto ».

2.2.7.4. Zone marécageuse de Torotorofotsy

Comme décrite dans l’étude préliminaire du Pr. ZIMMERMAN (1999), la zone des forêts et marais de
Torotorofotsy présente 334 espèces de faune avec un taux d’endémisme de plus de 90 % et dont les
plus rares sont le Mantella aureantiaca , Mantella madagascarensis et le Sarothrura watersi.

2.2.7.5. Zone forestière de l’Ouest de Moramanga au niveau d’Amboasary

La présence des Fanihy ou roussettes qui sont des agents pollinisateurs et régulateurs de la sécurité
sanitaire des autres plantes caractérise cette zone.

2.3. MILIEU HUMAIN

2.3.1. Démographie

La Région Alaotra-Mangoro compte une population totale d’environ 1 112 550 habitants repartis
comme suit :
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Tableau 6 : Population de la région

District Nombre de Superficie Population Densité


Commune (km²) (Hab/Km²)
Ambatondrazaka 20 6 967 380 211 54,57
Amparafaravola 20 6 496 293 282 45,15
Andilamena 8 7 527 90 887 12,07
Moramanga 21 9 396 248 040 26,40
Anosibe An’Ala 10 2 668 100 130 37,53
REGION 79 33 054 1 112 550 33,66

Source : Monographie des Districts 2004

La tendance démographique globale par tranche d’âge se résume par le tableau suivant :
Tableau 6 bis : population par tranche d’âge
Tranche d’âge Pourcentage Pourcentage Pourcentage
d’hommes de femmes total
0-4 8,93 8,77 17,70
5 - 14 13,31 13,75 27,06 57,06

15 - 18 6,06 6,24 12,30


19 - 45 12,71 17,33 30,04 37,23
45 - 65 3,02 4,17 07,19
65 et plus 4,39 1,32 05,71 05,71
TOTAL 48,42 51,58 100,00 100,00
Source : Monographie des Districts 2004

La Région étant essentiellement agricole, 14, 94 % de la population est urbaine tandis que 85,06 %
vit en milieu rural.

La densité moyenne en 2004 est de 33,66 hab/km². Andilamena, avec ses 12,07 hab/km², présente la
densité la plus faible. Cette dernière s'explique par son enclavement relatif. Dans notre Région,
comme partout ailleurs à Madagascar, les populations ont tendance à s’installer aux alentours des
grandes unités de production tels les plaines agricoles, les lacs, les grands axes de communication
(RN2 et RN44) et les zones périphériques du corridor forestier.

La croissance démographique est de 3,11 %. Le taux d’urbanisation est de 14,94 %. A Andilamena


et à Anosibe An’Ala, le taux d’urbanisation est élevé du fait de la concentration de la population au
niveau du chef lieu de district d’une part et, de la faiblesse de la densité de la population d’autre part.
Cette concentration reflète en partie les difficultés sociales et économiques rencontrées dans le milieu
rural dans ces districts et en particulier l’insécurité.

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La population est composée en majorité de l’ethnie Sihanaka dans le Nord, de Bezanozano et de
Betsimisaraka au Sud et à l’Est. Viennent ensuite les Merina et les Betsileo.

Les activités principales de la population sont par ordre d’importance la riziculture, l’élevage,
l’exploitation forestière et la pêche. Il faut cependant remarquer que pour subvenir aux besoins
surtout pendant les périodes de soudure, la majeure partie des ménages pratique de petites activités
commerciales.

Tableau 7 : Activités principales de la population

District Activités principales par ordre d’importance


Riziculture
Ambatondrazaka Pêche
Culture maraîchère
Riziculture
Amparafaravola Elevage (zébus et oies)
Pêche
Elevage (zébus)
Andilamena
Riziculture
Riziculture (Irriguée et tavy)
Moramanga
Exploitation forestière
Riziculture
Anosibe an’Ala
Exploitation forestière
Source : Analyse diagnostic Alaotra et Corridor forestier Ankeniheny Zahamena, AGERAS/ONE 2000

La population est en majeure partie composée d’agriculteurs spécialisés en riziculture irriguée pour
les zones de plaines et Tavy pour les zones forestières.

L’ensemble de la région est également caractérisé par un mouvement permanent de la population :

- près de 20 000 personnes venant des Hautes Terres migrent dans la Région pour des
travaux de repiquage et de récolte du riz

- les populations riveraines du corridor forestier se déplacent à cause de la pratique du Tavy

- les commerçants et les collecteurs affluent pendant la période de récolte.

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Carte 5 : Population

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2.3.2. Education

Elèves du Niveau 1 de Vohitsara


Amparafaravola

Le taux net de scolarisation pour le primaire en 2004 est de 82%. Plus de 15% des enfants de 6 à 14 ans ne
sont pas scolarisés (surtout au niveau des zones enclavées comme Andilamena et l’intérieur du corridor
forestier).

Tableau 8 : Effectif élève, personnel enseignant et infrastructures scolaires du Niveau I

Nombre
Effectif scolarisé Nombre instituteurs
établissements
Districts
Public Privé Public Privé Public Privé

Anosibe An'Ala 137 3 14 152 282 288 12


Moramanga 277 36 39 909 4 810 636 145
Ambatondrazaka 212 35 40 738 7 560 794 196
Amparafaravola 216 39 40 393 5 262 926 202
Andilamena 56 6 10 218 415 243 9
Région 898 120 145 410 18 329 2 887 564
Source : CISCO, Monographie des Districts, Zone de planification 2004
(Année scolaire 2003 – 2004)

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Par rapport au ratio élève maître, les écoles primaires fonctionnent en moyenne avec un enseignant
pour 52 élèves. On note un grand déséquilibre pour les écoles publiques avec 57 élèves par
enseignant et les écoles privées avec 33 élèves par enseignant. A signaler également le cas des
écoles dans les zones très enclavées et où ce ratio peut atteindre la valeur de 70 à 100 élèves par
enseignant, (un enseignant doit assurer plusieurs classes le cas échéant).

Tableau 9 Effectif élève, personnel enseignant et infrastructures scolaires du Niveau II

Nombre Nombre
Effectif scolarisé
établissements enseignants
Districts
Public Privé Public Privé Public Privé

Anosibe An'Ala 6 0 810 35


Moramanga 19 9 3 102 1 838 137 82
Ambatondrazaka 14 12 4 577 2 752 166 115
Amparafaravola 14 5 5 163 1 352 143 62
Andilamena 4 1 454 114
REGION 57 26 15 106 5 942 595 259
Source : CISCO, Monographie des Districts, Zone de planification 2004
(Année scolaire 2003 – 2004)

Tableau 10 : Effectif élève, personnel enseignant et infrastructures scolaires du Niveau III

Nombre Nombre
Effectif scolarisé
établissement enseignants
Districts
Public Privé Public Privé Public Privé

Anosibe An'Ala 1 0 81 17
Moramanga 1 4 679 558 36 40
Ambatondrazaka 1 6 890 1 501 47 51
Amparafaravola 1 1 430 198 18 5
Andilamena 1 0 198 15
REGION 5 11 2 279 2 257 133 96
Source : CISCO, Monographie des Districts, Zone de planification 2004
(Année scolaire 2003 – 2004)

Tableau 11 : Effectif élève, personnel enseignant et infrastructures scolaires


en enseignement technique

Districts Effectif scolarisé Nombre enseignants


Anosibe An'Ala 40 8
Moramanga 246 27
Ambatondrazaka 266 43
Amparafaravola -- --
Andilamena -- --
REGION 552 51
Source : CISCO, Monographie des Districts, Zone de planification 2004
(Année scolaire 2003 – 2004)

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On note l’inexistence de l’enseignement technique pour Amparafaravola et Andilamena. Les taux de
déperdition scolaire par âge sont alarmants en particulier dans la partie Sud Est et le Nord où le taux
d'abandon scolaire est inversement proportionnel à l’augmentation de l'âge des enfants scolarisables.
A noter donc que les enfants entrent très jeunes dans la vie active.
La moyenne des taux de réussite par chaque niveau pour la Région Alaotra-Mangoro est résumée
dans le tableau suivant :

Tableau 12: Taux de réussite aux examens

Taux de réussite (%)


District Année Scolaire 2003 - 2004
CEPE BEPC BAC BAC Technique

Ambatondrazaka 72 44 42 68
Amparafaravola 75 41 49 -
Andilamena 65 38 - -
Moramanga 74 40 42 48
Anosibe An’Ala 40 34 41 -
REGION 65 40 43 -
Source : CISCO, Monographie des Districts, Zone de planification 2004
(Année scolaire 2003 – 2004)

2.3.3. Santé

La situation des centres sanitaires pour la région est résumée dans les tableaux ci-après :

Tableau 13 : Etablissements sanitaires publics

District CSB1 CSB 2 CHD 1 CHD 2 TOTAL


Anosibe An’Ala 11 8 1 - 22
Moramanga 12 19 - 1 32
Ambatondrazaka 22 20 - 1 43
Amparafaravola 11 13 1 25
Andilamena 8 8 1 17
REGION 64 68 3 2 137

Source : Monographies par Districts 2004

Les CSB 2 sont plus nombreux que les CSB 1. Les CHD sont implantés au niveau des chefs lieux
de district.

Les infrastructures privées ne représentent que 15% des établissements sanitaires dans l’ensemble
de la Région.

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Tableau 14 : Etablissements sanitaires privés

District CSB 1 CSB 2 CHD 1 CHD2 TOTAL


Anosibe An’Ala 0 2 0 0 2
Moramanga 3 3 0 0 6
Ambatondrazaka 4 7 1 0 12
Amparafaravola 2 2 0 0 4
Andilamena 1 0 0 0 1
REGION 10 14 1 0 25
Source : Monographies par Districts 2004, Zone de planification 2004 (SSD Ambatondrazaka et Moramanga)
CSB = Centre de Santé de Base ; CHD = Centre Hospitalier de District ; CHR = Centre Hospitalier de
Référence

En moyenne, la Région Alaotra-Mangoro possède 1 médecin pour 8 450 habitants.

Graphique 1:
Nombre de Centres publis et privés
60

50 Nombre de Centres

40
Effectif

30

20

10

0
Anosibe An’Ala Moramanga Ambatondrazaka Amparafaravola Andilamena
District

Source : Monographie, Zone de planification 2004 (SSD Ambatondrazaka et Moramanga)

Tableau 15 : Personnel soignant

District Médecin Dentiste Sage femme Infirmier Aide sanitaire TOTAL


Anosibe An’Ala 9 - 1 2 11 23
Moramanga 35 1 23 44 12 115
Ambatondrazaka 33 2 21 53 14 123
Amparafaravola 23 - 16 23 13 75
Andilamena 11 1 3 17 8 40
REGION 111 4 64 139 58 376
Source : Monographies par Districts 2004, Zone de planification 2004 (SSD Ambatondrazaka et Moramanga)

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Les pathologies dominantes sont présentées dans le tableau ci-après :
Tableau 16 : Les pathologies dominantes

Infection Affection
District Fièvre IRA* Diarrhées
cutanée bucco-dentaire
Anosibe An’Ala 17 870 10 750 3 231 2 487 945
Moramanga 59 585 35 001 12 369 3 616 5 768
Ambatondrazaka 66 945 41 911 11 351 6 865 5 951
Amparafaravola 34 056 19 229 4 670 3 562 2 749
Andilamena 15 309 6 995 3 658 1 080 1 303
REGION 193 765 113 886 35 276 17 610 16 716
Source : Monographies par Districts 2004, Zone de planification 2004 (SSD Ambatondrazaka et Moramanga)
*IRA : Infection Respiratoire Aiguë

2.3.4 Accès à l’eau potable

Les chefs lieux d’Ambatondrazaka et de Moramanga sont desservis par la JIRAMA (respectivement

1 262 et 787 abonnés, en eau potable recensés en 2003).

Les chefs lieux des Districts d’Amparafaravola, d’Andilamena et d’Anosibe an’Ala disposent de
systèmes d’adduction d’eau gravitaire gérés par la Commune.

Certaines communes disposent également de système d’adduction d’eau gravitaire mais dans la
majeure partie, les ménages utilisent les cours d’eau, les puits et les sources.

2.3.5 Energie électrique

Les chefs lieux des 5 districts sont électrifiés par la JIRAMA avec la centrale hydroélectrique de
Mandraka pour Moramanga et des centrales thermiques pour les autres.

Les abonnés particuliers en 2003 sont respectivement de 3 817 pour Moramanga, 4 520 pour
Ambatondrazaka, 633 pour Amparafaravola et 380 pour Anosibe an’Ala.

2.4. ECONOMIE

2.4.1 Zonage économique

Du point de vue économique, la région Alaotra-Mangoro peut être subdivisée en trois zones :

1. La zone économique du centre (sous-région Alaotra) caractérisée par la production rizicole


composée de deux (2) districts : Ambatondrazaka et Amparafaravola.
2. La zone économique du Sud (sous-région de Mangoro), riche en patrimoine forestier et
environnemental constituée de deux (2) districts : Moramanga et Anosibe An’Ala.
3. La zone économique du Nord marquée par l’élevage des bovidés et l’existence de zones de
pâturage (Nord d’ Amparafaravola et Andilamena).

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2.4.2 Principaux produits agricoles


La Région Alaotra-Mangoro est une zone de production rizicole. C’est la principale activité de la
majorité de la population des plaines autour du lac. La production peut être augmentée par
l’accroissement du rendement (actuellement le rendement se situe à 3,64 t/Ha) et l’extension des
surfaces cultivables car la région dispose de 120 000 Ha de rizière dont 35 000 ha irrigués et a une
production en paddy tournant autour de 300 000 tonnes par an.

L’ensemble de la région est également propice aux autres cultures vivrières (céréales, manioc,
arachides, légumes, etc.), aux cultures de rente (café, litchis, girofles, etc.) et aux cultures
industrielles (canne à sucre, raphia, etc.). Des essais de culture de vanille sont effectués à Anosibe
An’Ala.

Les cultures vivrières occupent 94% des surfaces cultivées. Le manioc suit le riz. Cette spéculation
se développe surtout dans le District de Moramanga notamment à MAROVITSIKA (Commune de
BELAVABARY) où est implantée une féculerie. Le maïs, cultivé principalement dans le District
d’Ambatondrazaka, arrive en troisième position.

Les cultures de rente pratiquées concernent les caféiers, notamment à Moramanga et Anosibe
an’Ala. Signalons également les cultures maraîchères et les cultures fruitières qui sont propices au
voisinage immédiat des bas fonds et au niveau des vallées intercalées dans les escarpements de
montagnes des zones forestières.

Tableau 18 : Production estimée


Superficie Superficie Superficie Riz
District rendement Production rendement Production Prod totale
cultivable cultivée productive tanety
AMBATONDRAZAKA
38 246,00 32 026,45 29 799,00 3,20 95 356,80 1 995,00 2,30 4 588,50 99 945,30

AMPARAFARAVOLA
54 408,00 53 711,00 48 711,00 4,33 210 757,88 3 000,00 2,80 8 400,00 219 157,88

ANDILAMENA
8 552,00 5 574,00 5 574,00 2,44 13 622,00 13,00 1,10 14,30 13 636,30

MORAMANGA
15 146,00 9 251,00 9 124,00 2,30 20 985,20 3 103,00 0,97 3 009,91 23 995,11

ANOSIBE AN 'ALA
870,00 861,00 861,00 1,70 1 463,70 4 460,00 1,00 4 460,00 5 923,70

TOTAL REGION 117 222,00 101 423,45 94 069,00 3,64 342 185,58 12 571,00 1,63 20 472,71 362 658,29

Source : DRDR 2005


La superficie productive représente la superficie qui n’a pas été touchée par les inondations.
La production totale en 2004 a été de 312.000 tonnes. On a donc enregistré une augmentation
d’environ 50.000 tonnes par rapport à l’année dernière malgré l’inondation qui a eu lieu pendant la
saison des pluies.

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Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro

2.4.3. Pêche et ressources halieutiques

La pêche est traditionnelle et est presque toujours associée à d’autres activités agricoles. Les
captures sont écoulées sur place ou dans les environs quand les collecteurs ne parviennent pas
jusqu'aux sites. Les pêcheurs sont regroupés en association ou groupement de 15 à 20 membres.
Les plans d'eau, les lacs intérieurs, les fleuves constituent les supports aux activités de pêche.

Le Lac Alaotra, d'une superficie de 20 000 ha, est d'ailleurs le plan d'eau intérieur le plus important à
Madagascar. Il se prête à différents usages : pêche, riziculture, collecte de plantes aquatiques pour la
vannerie. Malheureusement, les menaces d'ensablement se généralisent, suite à la forte dégradation
des bassins versants.

Les produits sont destinés à la consommation locale, intra et extra régionale , frais, fumés ou séchés
selon les marchés. Le rendement du Lac Alaotra tourne autour de 2500 T/an.

La prolifération d'Eichornia crassipes et surtout de Salvinia sp. apparaît par endroits, ce qui risque de
polluer le lac à la longue. Une pollution par résidus d'engrais et de pesticides est aussi à craindre si
on ne prend pas les mesures nécessaires dès maintenant.
La Pêche constitue une activité importante pour la population riveraine du lac, surtout pour ceux qui
n’ont pas de terres à cultiver. La Pisciculture commence à être pratiquée dans toute la Région et
constitue une source de revenus non négligeables.

Le lac Antsomangana dans le district d’Andilamena, la rivière Mangoro avec les écrevisses, crevettes
d’eau douce et les anguilles, constituent d’autres zones de pêches non négligeables dans la Région.

2 900 Graphique 2: Estimation Production de poissons du lac Alaotra

2 700

2 500

2 300

2 100

1 900

1 700

1 500
2000 2001 2002 2003 2004

Estimation de production du lac (t)

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Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro

Tableau 19 : Situation récapitulative des activités liées à la pêche continentale au lac Alaotra

Désignation 2000 2001 2002 2003 2004


Nombre de villages de pêcheurs 65 65 65 65 65
Nombre de pêcheurs 3 200 3 200 3 200 4 000 5 500
Nombre de mareyeurs 850 850 1000 2300 3 700
Nombre de collecteurs autorisés 4 4 3 3 3
Nombre de filets maillant 2 200 2 200 2 300 3 000 4 000
Nombre de filets sennes 40 40 40 50 55
Nombre de pirogues ou
1 950 2 450 2 500 2850 3 050
embarcations
Nombre de nasses dormantes* 2 500 3 000 4 000 6 000 10 000
Nombre d’éperviers 560 560 570 600 700
Nombre d’associations des
10 10 20 120 125
pêcheurs
Estimation de production du lac (t) 2 100 2300 2400 2700 2500
Estimation de production piscicole 8 10 15 20 22
Source : DRDR Ambatondrazaka
* un pêcheur peut posséder 40 à 100 nasses

Les différents outillages de pêche utilisés par les pêcheurs sur le lac Alaotra sont :
- le filet maillant de diverses mailles

- le filet senne ou « ramangoaka » de 20 –25mm de maille

- les nasses dormantes

- les pirogues monoxyles sans balance

- les lignes dormantes

- les grandes épuisettes ou « sihitra »

- le filet moustiquaire pour la pêche des gambusies et Rheocles alaotrensis


ou« katrana »

- le filet épervier

- le petit filet traînant ou « harato balle » de 20mm de maille…

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Plan Régional de développement Alaotra-Mangoro

Les principales espèces cibles sont :


- Oreochromis sp. et Tilapia sp.

- Carpes ou « besisika »

- Cyprins dorés et rouges ou « trondrogasy »

- Katrana ou Rheocles alaotrensis

- Ophiocephalus striatus ou « fibata »

- Anguilles ou « amalona »

- Caridines ou « patsa mena »

D’autres espèces existent comme la Crevette d’eau douce ou Macrobrachium sp.


Grenouilles (cuisse de nymphe), Marakely ou Paratilapia polleni, Black-bass, Petits crabes
d’eau douce…dont la potentialité est à déterminer.

Concernant la pêche aux anguilles, il existe des endroits de pêche périodique appelés
« akanja » où quelques pêcheurs propriétaires de ces endroits installent chaque année des
filets de grande maille (10cm) pour capturer les grosses anguilles d’avalaison qui vont se
jeter à la mer pour pondre. L’espèce Macrobrachium rosenbergii se trouve en amont de la
rivière de Maningory qui est le seul déversoir du lac Alaotra.

Dans le marais ou « zetra », les grenouilles de grande taille (150 à 500g) sont abondantes
d’avril en janvier sur le marché mais la technique de capture utilisée reste méconnue.

Sur le plan de gestion du lac, ce n’est que depuis 2003 que la fermeture de pêche pour une
durée de 2 mois est effective mais non sans problème (du 15 octobre au 15 décembre,
coïncidant avec la période de ponte) ; auparavant cette durée n’était que d’un mois.

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