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17/6/2015 Affections 

hémorragiques par anomalie congénitale ou acquise de la coagulation : (en dehors de l'hémophilie et de la maladie de Willebrand) ­ EM|P…

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Willebrand)
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Hématologie
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Affections hémorragiques par anomalie congénitale ou acquise de
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la coagulation
(en dehors de l'hémophilie et de la maladie de Willebrand)

Marie­Hélène Denninger : Maître de conférences des Universités, praticien hospitalier
Marie­Geneviève Huisse : Maître de conférences des Universités, praticien hospitalier
Laboratoire d'hématologie et immunologie, hôpital Beaujon, 100 boulevard du Général Leclerc, 92110  Clichy
 France

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Affections hémorragiques constitutionnelles  (+)

Affections hémorragiques acquises  (+)

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Affections hémorragiques constitutionnelles

Déficits constitutionnels en facteur XI

La transmission est autosomique et récessive. La prévalence est de 1/10 6 dans la population générale. Dans la
population juive ashkénaze, elle est de 5,5 % à 11 % pour l'hétérozygote  [31] et de 1/190 pour l'homozygote.

Clinique
Les hémorragies sont provoquées (post­traumatiques ou postchirurgicales) et elles ne sont pas forcément liées
au degré du déficit en facteur XI. Les hémorragies spontanées (épistaxis, ecchymoses, ménorragies, hématuries)
sont l'exception. Au sein d'une même famille, la tendance hémorragique semble la même.

Deux  types  de  chirurgie  sont  particulièrement  hémorragiques,  celles  qui  touchent  la  sphère  oto­rhino­
laryngologique et celles qui touchent l'arbre urinaire (tissus où le potentiel fibrinolytique est important). Ceci est
observé  quel  que  soit  le  génotype  du  sujet.  En  revanche,  pour  tout  autre  type  de  chirurgie  (digestive,
orthopédique, gynécologique), les manifestations hémorragiques semblent liées au génotype. Enfin, l'absence de
tendance  hémorragique  parfois  observée  chez  des  sujets  ayant  un  déficit  sévère  est  expliquée  par  certains
auteurs par la présence du facteur XI dans les plaquettes qui pourrait compenser le déficit plasmatique  [94].

Diagnostic biologique
Le diagnostic de déficit en facteur XI est établi sur l'allongement du temps de céphaline + activateur alors que le
temps de Quick est normal. L'exploration de l'allongement du temps de céphaline + activateur met en évidence
le déficit isolé en facteur XI, les autres facteurs de la voie intrinsèque (facteurs VIII, IX, XII) sont normaux. La
recherche  d'un  anticoagulant  circulant  est  négative  (temps  de  céphaline  +  activateur  corrigé  par  l'adjonction
d'un plasma normal).

Déficit en facteur XI et anomalies génétiques observés dans la population juive ashkénaze
 [3]

Le  gène  du  facteur  XI  est  localisé  sur  le  chromosome  4  et  est  constitué  de  15  exons.  Trois  génotypes  sont
rencontrés :

le type I, caractérisé par une mutation à une jonction intron­exon, a la plus faible fréquence ;
le type II correspond à une mutation non­sens en position 117 (située dans le domaine sérine protéase
de la molécule) ; dans ce cas on ne détecte pas de facteur XI en circulation ; chez les homozygotes II/II le
syndrome hémorragique est important après tout traumatisme ou chirurgie ;
le type III correspond à une mutation Phe 283 Leu ; cette mutation affecte la dimérisation de la molécule
de facteur XI ; les homozygotes III/III ont des taux de facteur XI à environ 10 % de la normale  [3] ; les
types II et III représentent 70 % des anomalies dans cette population ; le génotype II/III correspond à
un taux de facteur XI et d'antigène intermédiaire ; les manifestations hémorragiques sont plus fréquentes
chez les sujets homozygotes II/II et par ordre décroissant II/III et III/III  [3].

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17/6/2015 Affections hémorragiques par anomalie congénitale ou acquise de la coagulation : (en dehors de l'hémophilie et de la maladie de Willebrand) ­ EM|P…

Traitement
Le traitement des épisodes hémorragiques et la prévention des hémorragies en chirurgie consistent en l'apport
de plasma frais congelé viro­inactivé ou l'utilisation de concentrés de facteur XI (Hémoleven ®). Ces concentrés
sont traités par solvent­détergent et contiennent de l'antithrombine (AT) III. Le taux de facteur XI recommandé
pour assurer une hémostase correcte en préopératoire se situe entre 50 et 70 % de la normale. Les extractions
dentaires peuvent être effectuées sous couvert d'utilisation d'antifibrinolytiques (acide tranexamique : Exacyl®).

Déficits congénitaux en facteur VII

Ils sont rares. La fréquence des déficits sévères est d'environ 1/5 × 10 7  [1]. La transmission est autosomique et
récessive. Il n'existe pas de corrélation entre la gravité du déficit et les manifestations cliniques observées. Des
individus qui ont un déficit sévère peuvent avoir un syndrome hémorragique sévère, être asymptomatiques ou
encore avoir des manifestations thrombotiques.

Les  différences  observées  dans  le  phénotype  clinique  correspondent  à  des  mutations  qui  affectent  différents
domaines fonctionnels de la molécule de facteur VII, en particulier ses interactions avec le facteur tissulaire.

Clinique
La  plupart  des  sujets  qui  ont  un  taux  de  facteur  VII  et  d'antigène  inférieur  à  10  %  ont  un  syndrome
hémorragique sévère tel qu'il est observé dans l'hémophilie. Ce syndrome hémorragique peut s'extérioriser dès
la  naissance  par  des  épistaxis  sévères,  des  hémorragies  intracérébrales  et  ultérieurement  des  hémarthroses.
Certains sujets homozygotes avec un taux de facteur VII inférieur à 5 % peuvent être asymptomatiques et en
revanche  des  individus  avec  40  %  de  facteur  VII  auront  des  manifestations  hémorragiques  après  extraction
dentaire par exemple. Enfin on a décrit la survenue de manifestations thrombotiques associées à un déficit en
facteur VII  [91].

Diagnostic biologique
Le déficit en facteur VII se traduit par un allongement isolé du temps de Quick. Le dosage spécifique du facteur
VII par méthode de coagulation avec un substrat déficitaire en facteur VII et en présence de thromboplastine
met  en  évidence  le  déficit  en  facteur  VII.  Le  dosage  immunologique  par  méthode  Elisa  (enzyme­linked
immunosorbent assay)  permet  de  classer  les  déficits  en  facteur  VII  sur  la  base  de  la  présence  (CRM+  :  cross
reacting material) ou de l'absence (CRM­ ) de facteur VII antigénique    [90]. L'origine animale ou humaine de la
thromboplastine utilisée dans la méthode de dosage est importante et permet de différencier certains variants .
Certains variants décrits avec des manifestations cliniques thrombotiques ont justement un taux de facteur VII
mesuré  avec  une  thromboplastine  humaine  (environ  30  %)  bien  supérieur  à  celui  mesuré  avec  une
thromboplastine animale (< 1 %).

Génotype
Le  gène  du  facteur  VII  est  situé  sur  le  chromosome  13.  Il  est  constitué  de  neuf  exons.  Il  existe  un
polymorphisme  du  gène  du  facteur  VII  correspondant  à  la  mutation  Arg  353  Gln  avec  un  effet  sur  le  niveau
d'expression  du  facteur  VII.  Les  individus  hétérozygotes  Arg/Gln  (10  %  de  la  population  aux  Etats­Unis  et  en
Grande­Bretagne)  et  homozygotes  Gln/Gln  ont  des  taux  de  facteur  VII  respectivement  de  75  et  50  %  de  la
normale.

Des mutations ont été décrites dans les exons 2, 4, 5, 6, 8 et deux délétions courtes dans l'exon 8 (tableau I)
 [91]. La mutation (Glu 16 Lys), qui siège dans le domaine d'interaction du facteur VII avec les phospholipides,

est associée à des manifestations hémorragiques    [43]. La mutation Arg 79 Gln dans le premier domaine EGF,
qui  affecte  l'une  des  interactions  du  facteur  VII  avec  le  facteur  tissulaire,  n'entraîne  pas  de  manifestations
cliniques chez l'homozygote. La mutation qui touche le site de clivage du facteur VII par le facteur Xa (Arg 152
Gln) est responsable d'un syndrome hémorragique sévère lorsqu'elle est associée à la mutation précédente chez
le double hétérozygote    [17]. Un autre exemple de mutation (Gly 342 Arg)  affecte  l'acide  aminé  adjacent  à  la
sérine  du  site  actif  de  la  molécule.  Cette  mutation  a  son  équivalent  sur  la  molécule  du  facteur  IX.  Des
manifestations hémorragiques lui sont associées chez l'homozygote.

Traitement
Le traitement substitutif en vue d'une intervention chirurgicale consiste en l'apport de concentrés de facteur VII,
traités  par  solvent­détergent.  La  demi­vie  du  facteur  VII  étant  d'environ  3  à  4  heures,  la  fréquence  des
transfusions doit être adaptée pour maintenir un taux de facteur VII de 20 à 30 %.

Déficits congénitaux en facteur X
Ceux­ci sont rares. La transmission est autosomique et récessive.

Clinique
Les manifestations hémorragiques sont très variables, absentes chez les hétérozygotes et importantes chez les
homozygotes  (hémorragies  à  la  chute  du  cordon,  hémorragies  sous­arachnoïdiennes,  hémarthroses).  Chez  les
femmes enceintes atteintes d'un déficit sévère en facteur X (< 1 %), il a été rapporté une fréquence importante
d'avortements spontanés, de décollements placentaires ou de naissances prématurées  [47].

Diagnostic biologique
Il est évoqué sur l'allongement du temps de céphaline + activateur et du temps de Quick. L'activité fonctionnelle
du facteur X est mesurée soit en présence de l'activateur extrinsèque (VIIa ­ facteur tissulaire), soit en présence
de l'activateur intrinsèque (IXa ­ VIIIa ­ phospholipides), soit directement par le venin de vipère Russell. Certains
variants sont caractérisés par des discordances entre ces trois déterminations.

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à  côté  des  déficits  quantitatifs  caractérisés  par  une  diminution  de  l'activité  fonctionnelle  et  de  l'activité
immunologique,  de  nombreux  variants  ont  été  rapportés  dont  le  phénotype  est  très  hétérogène.  Ils  sont
caractérisés  par  un  rapport  activité  fonctionnelle/activité  antigène  très  diminué  associé  à  un  taux  d'antigène
normal ou diminué.

Génotype
Les anomalies génétiques responsables des déficits en facteur X sont multiples. Elles sont dues à des mutations
survenant  soit  dans  le  domaine  d'interaction  avec  les  phospholipides  par  carboxylation  incomplète  (mutations
Voralberg    [95], Ketchikian    [45]), soit dans le domaine catalytique (Marseille    [11], Friuli    [41]),  soit  au  site  de
clivage  du  peptide  signal  entraînant  l'absence  de  sécrétion  de  la  molécule  (San  Domingo)    [96].  Une  délétion
partielle des exons 7 et 8 (domaine catalytique) du facteur X est responsable d'un déficit quantitatif sévère en
facteur X  [71].

Traitement
Le  traitement  des  hémorragies  ou  la  prévention  du  risque  hémorragique  peropératoire  consiste  en  l'apport  de
concentrés riches en facteur X traités par solvent­détergent (type PPSB). Du fait de la demi­vie du facteur X de
36 heures, une seule transfusion par jour est nécessaire. Le but est de maintenir un taux de facteur X d'environ
25 %.

Déficits congénitaux en prothrombine
Il  existe  des  hypoprothrombinémies,  des  dysprothrombinémies  et,  plus  rares  encore,  des
hypodysprothrombinémies. Les premières correspondent à une anomalie quantitative de la prothrombine et sont
toujours  observées  à  l'état  hétérozygote,  les  secondes  correspondent  à  une  anomalie  qualitative  qui  peut
s'observer  soit  à  l'état  homozygote,  soit  à  l'état  hétérozygote.  Les  troisièmes  correspondent  à  des  doubles
hétérozygotes  composites.  Ce  sont  des  affections  très  rares.  Seize  variants  ont  été  décrits.  Une  consanguinité
est parfois retrouvée. La transmission est autosomique et récessive.

Clinique
Les  manifestations  hémorragiques  sont  modérées,  voire  absentes  chez  l'hétérozygote  et  parfois  plus  sévères
chez les homozygotes. On peut observer des épistaxis, des hématomes, des ménorragies, des hémorragies post­
traumatiques,  des  hémorragies  ombilicales.  Des  avortements  à  répétition  ont  été  rapportés  chez  des  femmes
atteintes d'un déficit sévère en prothrombine.

Diagnostic biologique
Il repose sur l'allongement du temps de céphaline + activateur associé à un allongement du temps de Quick ; le
dosage fonctionnel spécifique de la prothrombine (par une méthode en un temps, en deux temps ou par le venin
Echis carinatus)  permet  de  faire  le  diagnostic  de  déficit  en  facteur  II.  Le  temps  de  thrombine  est  normal.  Les
dosages  fonctionnel  et  immunologique  de  la  prothrombine  permettent  de  distinguer  un  déficit  quantitatif,
caractérisé  par  une  diminution  des  activités  fonctionnelle  et  antigénique,  d'un  déficit  qualitatif  caractérisé  par
une diminution de l'activité fonctionnelle et un taux d'antigène normal.

La plupart des variants rapportés ont été identifiés, l'anomalie siège au site d'activation par le facteur Xa pour les
variants Barcelone et Madrid , dans la partie thrombique de la molécule pour les variants Quick , Metz, Salakta et
Tokushyma .

Déficits en facteur V
Le  facteur  V  est  présent  dans  le  plasma  et  dans  les  granules  des  plaquettes  où  il  est  complexé  à  une  autre
protéine,  la  multimérine.  Le  pool  plaquettaire  constitue  20  %  du  pool  total  de  facteur  V.  Le  facteur  Va  est  le
cofacteur du facteur Xa dans l'activation de la prothrombine en thrombine et le facteur Va d'origine plaquettaire
joue un rôle important dans cette étape enzymatique  [62].

Les  déficits  congénitaux  en  facteur  V  sont  des  affections  rares  (1/10 6).  La  transmission  est  le  plus  souvent
autosomique et récessive.

Clinique
Les  sujets  hétérozygotes  sont  asymptomatiques.  Les  homozygotes  ont  un  syndrome  hémorragique  sévère
(ecchymoses, épistaxis, ménorragies). Il semble que la sévérité du syndrome hémorragique soit liée au degré du
déficit en facteur V plaquettaire.

Diagnostic biologique
Le  déficit  en  facteur  V  est  évoqué  devant  un  allongement  du  temps  de  Quick  et  du  temps  de  céphaline
activateur  corrigé  par  l'adjonction  d'un  plasma  normal.  Le  temps  de  thrombine  est  normal.  La  mesure  de
l'activité fonctionnelle du facteur V par méthode de coagulation permet de faire le diagnostic de déficit isolé en
facteur V. Le dosage immunologique est réalisé par méthode radio­immunologique. Les déficits les plus fréquents
sont  des  déficits  quantitatifs  caractérisés  par  une  diminution  des  activités  fonctionnelle  et  immunologique.  Un
déficit quantitatif en facteur V plaquettaire est fréquemment associé.

Un variant du facteur V (facteur V New Brunswick) a été décrit. Il est caractérisé par une activité cofacteur du
facteur Xa effondrée et un taux d'antigène normal. La mutation Val 221 Ala  caractérise  ce  facteur  V  anormal
 [63].

Déficit en facteur V plaquettaire associé à un déficit en multimérine (facteur V Québec)  [42]
Tracy  et  al  ont  décrit  une  famille  souffrant  d'un  syndrome  hémorragique  modéré  à  sévère  (post­traumatique,
postchirurgie, post­partum) dont la seule anomalie fonctionnelle observée est un facteur V plaquettaire inactif.

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La  transmission  de  cette  affection  est  autosomique  et  dominante.  Hayward  et  al  ont  montré  récemment  que
cette  anomalie  était  associée  à  un  déficit  en  multimérine    [37]  et  que  d'autres  protéines  des  granules
plaquettaires  associées  à  cette  protéine  étaient  elles  aussi  diminuées  et/ou  dégradées  (fibrinogène,  facteur
Willebrand, thrombospondine).

Traitement
La prévention des hémorragies peropératoires consiste en l'apport de plasma frais congelé viro­inactivé. Un taux
de  facteur  V  d'au  moins  15  %  est  requis  pour  une  hémostase  correcte.  Des  concentrés  plaquettaires  ont  été
utilisés lorsque le taux de facteur V plaquettaire était très bas. Dans le cas du facteur V Québec, ni le plasma
frais, ni les concentrés plaquettaires n'ont montré leur efficacité sur le syndrome hémorragique  [42].

Déficits congénitaux en facteur XIII ou facteur stabilisant de la fibrine
Le facteur XIII est composé de deux sous­unités α et β ; le déficit porte dans la majorité des cas sur la sous­
unité α, support de l'activité catalytique de la molécule. Le facteur XIII catalyse la formation de liaisons    ­(γ­
glutamyl) lysyl entre chaînes α et chaînes γ de la fibrine, consolidant ainsi le caillot et le rendant plus résistant à
l'action  des  protéases.  Le  facteur  XIII  joue  aussi  un  rôle  dans  la  cicatrisation  et  la  réparation  des  tissus.  Les
déficits  congénitaux  sont  très  rares.  La  transmission  est  autosomique  et  récessive.  Un  taux  de  1  à  5  %  de
facteur XIII est suffisant pour obtenir une stabilisation de la fibrine normale.

Clinique
Les déficits en facteur XIII sont associés à des manifestations hémorragiques très sévères chez l'homozygote ou
le  double  hétérozygote  (facteur  XIII  <  1  %).  Une  consanguinité  est  fréquemment  retrouvée  dans  les  familles
atteintes.  Le  syndrome  hémorragique  s'extériorise  dès  la  naissance,  à  la  chute  du  cordon.  Les  hémorragies
intracérébrales sont fréquentes, le plus souvent post­traumatiques, elles peuvent être fatales. On peut observer
aussi des ecchymoses, des gingivorragies, des hématomes post­traumatiques. Des avortements à répétition sont
observés  chez  la  femme  enceinte.  D'autre  part,  des  troubles  de  la  cicatrisation  sont  associés  à  ce  syndrome
hémorragique.

Diagnostic biologique
Tous les tests de coagulation sont normaux. Le diagnostic de déficit en facteur XIII repose sur la redissolution
immédiate du caillot dans l'urée 5 M ou l'acide monochloracétique à 1 % (agents dénaturants qui ne rompent
pas  les  liaisons  covalentes).  Normalement  le  temps  de  redissolution  du  caillot  est  supérieur  à  48  heures.  Le
dosage spécifique du facteur XIII est réalisé en titrant le site actif de l'enzyme par la dansylcadavérine    [52]. Le
dosage  immunologique  du  facteur  XIII  comprend  l'étude  des  deux  sous­unités  α  et  β  à  l'aide  d'anticorps
spécifiques (la sous­unité α contient le site catalytique de l'enzyme et la sous­unité β est le support protéique).

Deux  types  de  déficits  ont  été  décrits  :  déficit  quantitatif  caractérisé  par  une  diminution  des  activités
fonctionnelle et immunologique ; déficit qualitatif caractérisé par une activité fonctionnelle inférieure à l'activité
antigénique  (sous­unité  β  détectable).  Plusieurs  mutations  ont  été  caractérisées  siégeant  dans  le  domaine
catalytique de la molécule  [18].

Traitement
Le facteur XIII a une demi­vie longue, d'environ 10 jours, facilitant le traitement prophylactique qui consiste à
transfuser une fois par mois les malades atteints d'un déficit sévère par des concentrés de facteur XIII traités
par solvent­détergent. Ce traitement est a fortiori indiqué lors de la grossesse.

Afibrinogénémies congénitales
Elles sont très rares. La transmission est autosomique et récessive. C'est une affection hémorragique sévère.

Clinique
Le  diagnostic  est  souvent  fait  à  la  naissance  devant  une  hémorragie  à  la  chute  du  cordon.  Des  hémorragies
intracérébrales  ont  été  décrites.  Plus  tard,  les  manifestations  hémorragiques  sont  essentiellement  post­
traumatiques,  postchirurgicales,  post­extraction  dentaire.  Il  existe  des  troubles  de  la  cicatrisation  associés
comme dans le déficit en facteur XIII.

Diagnostic biologique
Le temps de saignement est allongé et les tests globaux (temps de céphaline + activateur, temps de Quick et
temps de thrombine) sont incoagulables. Le dosage du fibrinogène par méthode chronométrique, gravimétrique
et immunologique met en évidence le déficit complet.

Traitement
Il  consiste  en  l'apport  de  plasma  frais  congelé  viro­inactivé  ou  de  concentrés  de  fibrinogène  purifié  traité  par
solvent­détergent en cas d'intervention chirurgicale.

Dysfibrinogénémies
Ce sont des anomalies qualitatives du fibrinogène.

Elles  sont  exceptionnellement  associées  à  un  syndrome  hémorragique.  Une  anomalie  associée  doit  être
recherchée.  Leur  diagnostic  repose  sur  l'allongement  des  temps  de  céphaline  +  activateur,  de  Quick  et  de
thrombine,  et  sur  une  discordance  entre  le  taux  de  fibrinogène  mesuré  par  méthode  chronométrique,  qui  est
inférieur à celui observé par méthodes gravimétrique et antigénique.

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17/6/2015 Affections hémorragiques par anomalie congénitale ou acquise de la coagulation : (en dehors de l'hémophilie et de la maladie de Willebrand) ­ EM|P…

Déficits associés en facteurs de la coagulation

Déficits associés en facteurs V et VIII
Ils sont rares. D'après les études familiales établies, il est permis de penser qu'une seule anomalie génétique est
responsable du double déficit, mais à ce jour elle n'est pas établie.

Le  syndrome  hémorragique  est  variable  et  dépend  surtout  de  la  sévérité  du  déficit  en  facteur  VIII.  Les
manifestations hémorragiques sont cutanéomuqueuses (épistaxis) et le plus souvent post­traumatiques.

L'étude de l'hémostase montre un allongement des temps de céphaline + activateur et de Quick. Les dosages
spécifiques des facteurs VIII et V (par méthode fonctionnelle et immunologique) mettent en évidence les déficits
qui  ne  sont  jamais  complets.  Les  autres  facteurs  sont  normaux.  L'adjonction  d'un  plasma  normal  corrige  les
anomalies observées.

Lorsqu'un geste chirurgical est prévu, le traitement associe le DDAVP (1 ­ désamino 8 ­ D arginine vasopressine
ou  Minirin ®)  et  le  plasma  frais  congelé  viro­inactivé.  L'utilisation  de  concentrés  de  facteur  VIII  peut  être
envisagée si l'efficacité du DDAVP sur le taux de facteur VIII est insuffisante.

Déficit constitutionnel en protéines vitamine K­dépendantes  [69]
C'est une affection exceptionnelle. Sa transmission est autosomique et récessive. Une consanguinité est souvent
retrouvée.

Clinique  :  le  syndrome  hémorragique  est  grave  et  débute  dès  la  naissance.  Des  anomalies  osseuses  lui  sont
associées  dans  certains  cas.  Les  manifestations  hémorragiques  consistent  en  épistaxis,  ecchymoses,
hémorragies  post­traumatiques.  Les  anomalies  osseuses  consistent  en  hypoplasie  nasale,  hypoplasie  digitale
distale (images d'épiphyses ponctuées sur les radiographies osseuses de l'enfant).

Diagnostic biologique : l'exploration de l'hémostase montre un allongement des temps de céphaline activateur et
de Quick, les taux (activité coagulante) des facteurs IX, X, VII et II sont inférieurs à 10 % contrastant avec les
taux  d'antigène  qui  sont  toujours  supérieurs.  Après  administration  de  vitamine  K,  on  peut  observer  une
augmentation de l'activité fonctionnelle des facteurs vitamine K­dépendants qui reste modeste et transitoire. Il
existe aussi des déficits des autres protéines vitamine K­dépendantes (protéine C, protéine S). Des formes non
carboxylées  des  protéines  vitamine  K­dépendantes  sont  présentes  dans  le  plasma  des  sujets  atteints.  Cette
anomalie  n'est  pas  due  à  un  déficit  en  vitamine  K.  L'observation  d'une  augmentation  de  vitamine  K  époxyde
après charge en vitamine K chez ces malades suggère que l'anomalie génétique pourrait siéger au niveau d'une
des  réductases  qui  permettent  le  recyclage  de  la  vitamine  K  oxydée  en  vitamine  K  réduite  au  niveau  de
l'hépatocyte.

Haut de page  ­ Plan de l'article

Affections hémorragiques acquises

Hypovitaminose K

Protéines vitamine K­dépendantes
Les facteurs II, VII, IX et X de la coagulation, et les protéines C et S sont des protéines vitamine K­dépendantes.
Leur activité fonctionnelle dépend de la présence de résidus γ­carboxyglutamiques (GLA) qui sont nécessaires à
leur  fixation  sur  les  surfaces  phospholipidiques  chargées  négativement  et  sont  créés  par  l'action  d'une
carboxylase  hépatocytaire  en  présence  de  vitamine  K  réduite.  En  cas  de  carence  en  vitamine  K,  ou  de  défaut
d'utilisation de la vitamine K, les facteurs de coagulation vitamine K­dépendants sont synthétisés normalement
par  le  foie,  mais  sont  incomplètement  ou  totalement  décarboxylés  et  perdent  leur  activité  fonctionnelle  (cf
Physiologie de la coagulation : protéines vitamine K­dépendantes). La diminution de l'activité procoagulante des
facteurs  II,  VII,  IX  et  X  a  pour  conséquence  une  augmentation  du  risque  hémorragique  qui  est  fonction  de
l'intensité du déficit.

Causes d'hypovitaminose K

Carences d'apport
Maladie hémorragique du nouveau­né

Chez  le  nouveau­né,  les  deux  principales  sources  de  vitamine  K  sont  diminuées,  voire  inexistantes.  L'apport
externe de vitamine K liposoluble est en effet réduit du fait du faible passage transplacentaire des lipides, et il
n'existe  pas  de  synthèse  endogène  de  vitamine  K  car  le  tube  digestif  de  l'enfant  nouveau­né  est  stérile  et  le
reste  pendant  les  quelques  jours  qui  suivent  sa  naissance.  D'autre  part,  il  existe  une  immaturité  hépatique
physiologique responsable d'une diminution de l'activité des enzymes hépatiques, et les réserves en vitamine K
sont  plus  faibles  chez  le  foetus  que  chez  l'adulte.  Enfin,  l'apport  alimentaire  est  faible,  surtout  si  l'enfant  est
nourri au sein, car le lait de femme est plus pauvre en vitamine K (2 μg/L) que le lait de vache (10 μg/L)  [65].

Ainsi, même chez les enfants normaux, la concentration plasmatique des facteurs vitamine K­dépendants peut
atteindre de faibles taux les deuxième et troisième jours de vie. Si le taux des facteurs de coagulation vitamine
K­dépendants  descend  au­dessous  de  10  %  (<  10  U/dL)  de  la  normale,  des  manifestations  hémorragiques
sévères  peuvent  apparaître.  Elles  surviennent  le  plus  souvent  entre  le  deuxième  et  le  quatrième  jour  de  vie,
sous  la  forme  d'hémorragies  gastro­intestinales,  ombilicales,  voire  cérébrales.  Les  hémorragies  sont  parfois  de
type  cutanéomuqueux  :  buccales,  nasales,  cutanées.  En  l'absence  de  prévention,  la  fréquence  de  la  maladie
hémorragique  du  nouveau­né  peut  atteindre  1  %  des  naissances.  Chez  les  enfants  nourris  au  sein,  qui  sont
particulièrement sujets à cette maladie, celle­ci peut survenir entre la troisième et la huitième semaine de vie.

Carence d'apport alimentaire

Chez l'homme adulte, les besoins en vitamine K sont faibles et environ la moitié de l'apport quotidien nécessaire
est fournie par l'alimentation, essentiellement sous forme de phylloquinone. Les légumes verts constituent une
source importante de vitamine K. Le reste provient de la synthèse de ménaquinones par la flore intestinale. Les
carences  alimentaires  sont  donc  rares  et  surviennent  essentiellement  chez  des  sujets  dénutris  (vieillesse,
précarité).  En  revanche,  des  carences  d'apport  sont  fréquemment  observées  chez  des  patients  alimentés

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exclusivement par voie parentérale. Une diminution du taux du facteur VII dont la demi­vie est courte peut ainsi
apparaître en quelques jours, suivie de celle des facteurs IX, X et II. Cette diminution est généralement modérée
mais peut devenir sévère en l'absence de correction. L'administration systématique de vitamine K1  (1  mg  par
semaine) à ces patients évite cette complication.

Obstruction des voies biliaires
La vitamine K naturelle est liposoluble. La présence de sels biliaires émulsionnant les lipides est donc nécessaire
à  son  absorption  dans  la  partie  supérieure  du  duodénum.  L'obstruction  intra­  ou  extrahépatique  des  voies
biliaires entraîne une carence en vitamine K, due à l'absence de sels biliaires dans l'intestin. Lorsque l'obstruction
est  complète  (cancer  de  la  tête  du  pancréas  par  exemple),  le  taux  des  facteurs  vitamine  K­dépendants  peut
descendre  à  moins  de  10  %  de  la  normale  (<  10  U/dL)  en  quelques  semaines,  et  des  manifestations
hémorragiques  peuvent  apparaître.  De  telles  manifestations  peuvent  être  observées  entre  la  troisième  et  la
huitième semaine de vie chez des enfants atteints d'atrésie des voies biliaires.

Syndromes de malabsorption
Un  défaut  d'absorption  responsable  d'une  carence  en  vitamine  K  peut  être  la  conséquence  d'un  syndrome  de
malabsorption,  de  maladies  gastro­intestinales  chroniques,  maladie  coeliaque,  sprue,  colite,  ou  de  résections
intestinales étendues. Les diarrhées, quelle qu'en soit l'origine, et l'utilisation intempestive de laxatifs ou d'huile
de paraffine peuvent aussi être responsables de carence en vitamine K. Les anomalies observées sont cependant
généralement modérées car le défaut d'absorption est rarement total et les manifestations hémorragiques sont
rares.

Hypovitaminose K induite par les médicaments
Antagonistes de la vitamine K

Les  anticoagulants  oraux  dérivés  de  la  coumarine  ou  de  l'indane­dione  sont  utilisés  en  thérapeutique  pour  la
prévention et le traitement de la maladie thromboembolique. Ils diminuent l'activité coagulante des facteurs II,
VII,  IX  et  X  en  interférant  avec  le  cycle  métabolique  de  la  vitamine  K.  En  cas  de  surdosage,  d'administration
accidentelle,  ils  peuvent  être  responsables  de  l'apparition  de  manifestations  hémorragiques,  hémorragies
cérébrales,  hématuries,  hématomes,  hémorragies  cutanéomuqueuses.  Des  intoxications  volontaires  (sujets
psychotiques,  tentatives  de  suicide)  ou  criminelles  par  ces  médicaments  ont  été  observées.  L'ingestion  de
dérivés coumariniques utilisés comme raticides peut également être à l'origine d'hypovitaminose K sévère et de
la survenue de manifestations hémorragiques.

La  phénytoïne  utilisée  comme  antiépileptique  est  aussi  un  antagoniste  de  la  vitamine  K  dont  l'effet  est
essentiellement observé chez les enfants nés de mères traitées par ce médicament  [65].

Les salicylés à fortes doses interfèrent avec le cycle métabolique de la vitamine K  [65].

Antibiotiques

Les  antibiotiques  à  large  spectre  peuvent  stériliser  l'intestin  et  réduire  ainsi  l'apport  de  vitamine  K  par
destruction de la flore intestinale. Les antibiotiques du groupe des céphalosporines interfèrent en outre avec le
métabolisme de la vitamine K. L'effet de ces médicaments est surtout observé chez les sujets ayant une faible
réserve de vitamine K ou chez les patients alimentés par voie parentérale. Dans ce cas, des déficits sévères en
facteurs vitamine K­dépendants peuvent apparaître et provoquer des manifestations hémorragiques.

Diagnostic biologique
L'étude de l'hémostase met en évidence un allongement du temps de céphaline + activateur (qui explore, entre
autres, les facteurs II, IX et X) et un allongement du temps de Quick (qui explore, entre autres, les facteurs II,
VII  et  X).  Les  taux  des  facteurs  II,  VII,  IX,  X,  mesurés  par  méthode  fonctionnelle,  sont  diminués.  Le  taux  du
facteur  V,  qui  n'est  pas  vitamine  K­dépendant,  est  normal,  ainsi  que  celui  du  fibrinogène.  Le  nombre  des
plaquettes est normal (cf encadré p 11 : Cas cliniques). En pratique, seule la mesure du taux des facteurs II,
VII, X et V est utile au diagnostic, et les facteurs VII et X sont mesurés simultanément (VII + X). Le diagnostic
différentiel est celui d'une insuffisance hépatocellulaire. Au cours de celle­ci, l'activité du facteur V est inférieure
à  la  normale  et  du  même  ordre  que  celle  des  facteurs  vitamine  K­dépendants  (tableau  II).  Cependant,  au
début d'une insuffisance hépatocellulaire, le taux du facteur V peut être proche de la normale, voire normal, et le
taux des facteurs II et VII + X modérément diminué par rapport à la normale. Lorsque le diagnostic différentiel
est difficile, l'administration de vitamine K1 par voie parentérale corrige les taux des facteurs II, VII, IX et X en
cas d'hypovitaminose K, mais pas en cas d'insuffisance hépatocellulaire.

Traitement
Prévention de la maladie hémorragique du nouveau­né

Elle  consiste  à  administrer  systématiquement  de  la  vitamine  K1  à  la  naissance  (0,5  à  1  mg  par  voie
intramusculaire,  ou  1  à  2  mg  par  voie  orale),  surtout  en  cas  de  complications  néonatales  telles  que  diarrhée,
malabsorption, cholestase, nutrition parentérale prolongée, et en cas d'atrésie des voies biliaires.

Traitement curatif

Le traitement de l'hypovitaminose K consiste à administrer de la vitamine K1, et si la sévérité des manifestations
hémorragiques le justifie, à corriger le taux des facteurs II, VII, IX et X par apport transfusionnel. La vitamine K1
peut être administrée par voie parentérale (intraveineuse lente en cas de déficits sévères, ou intramusculaire)
ou orale en l'absence de malabsorption. La posologie est de 10 à 20 mg chez l'adulte, 1 mg chez le nouveau­né.
On  observe  une  correction  des  anomalies  de  la  coagulation  6  à  12  heures  après  injection  intraveineuse.  La
correction est plus lente après une injection intramusculaire. Lorsque le type ou l'intensité des manifestations
hémorragiques  nécessite  une  correction  immédiate,  la  transfusion  de  plasma  frais  congelé  sécurisé  ou  viro­
inactivé permet d'augmenter le taux des facteurs II, VII, IX et X. En cas de lésion, un taux minimal de 30 % (30
U/dL) est nécessaire pour assurer l'hémostase. L'administration de PPSB, concentré des facteurs II, VII, IX et X,
ne doit être envisagée qu'en cas d'hémorragie menaçant le pronostic vital (par exemple, hémorragie cérébrale).

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17/6/2015 Affections hémorragiques par anomalie congénitale ou acquise de la coagulation : (en dehors de l'hémophilie et de la maladie de Willebrand) ­ EM|P…
Insuffisance hépatocellulaire
Le foie joue un rôle essentiel dans la régulation de l'hémostase par son activité de synthèse de la plupart des
facteurs  et  inhibiteurs  de  la  coagulation,  de  certaines  protéines  du  système  fibrinolytique  et  sa  capacité
d'épuration  des  enzymes  actives  de  ces  deux  systèmes.  Les  maladies  du  foie  sont  donc  fréquemment
responsables de l'apparition d'anomalies de l'hémostase (cf traité Hépatologie, Encyclopédie médico­chirurgicale :
Rôle du foie dans l'hémostase).

Manifestations hémorragiques
Malgré l'existence d'anomalies multiples et parfois très sévères de la coagulation, la survenue de manifestations
hémorragiques  est  rare  en  l'absence  de  traumatisme,  de  lésion  préexistante  ou  de  manoeuvre  invasive.  La
plupart des hémorragies digestives observées sont dues à la rupture de varices oesophagiennes, et leur intensité
n'est généralement pas corrélée à l'importance des anomalies de l'hémostase.

Traitement
En  cas  d'hémorragie  digestive  due  à  la  rupture  de  varices  oesophagiennes,  le  traitement  consiste
essentiellement  à  mettre  en  oeuvre  des  moyens  mécaniques  de  contrôle  de  l'hémorragie,  et  à  surveiller  le
volume transfusionnel pour limiter au maximum la pression intravasculaire.

Au  cours  des  hépatites  aiguës  sévères  ou  fulminantes,  la  survenue  de  manifestations  hémorragiques  est  très
rare  en  l'absence  de  lésion,  malgré  l'existence  d'anomalies  multiples  et  parfois  très  sévères  de  la  coagulation.
Cependant,  la  surveillance  du  taux  des  divers  facteurs  de  coagulation,  et  en  particulier  celle  du  facteur  V,  est
essentielle pour l'évaluation du pronostic et la décision de transplantation hépatique. Il importe donc d'éviter la
transfusion de plasma frais congelé qui, en corrigeant le taux des facteurs de coagulation et en particulier le taux
du facteur V, prive le clinicien d'un élément pronostique essentiel. La transfusion de concentrés de facteurs de
coagulation  de  type  PPSB  est  à  proscrire,  d'autant  plus  qu'il  existe  dans  ces  concentrés  des  facteurs  de
coagulation activés, voire des traces de thrombine qui leur confèrent des propriétés thrombogènes et que le foie
ne peut épurer correctement    [16].  En  revanche,  en  cas  de  coagulation  intravasculaire  disséminée  (CIVD),  en
particulier  en  cas  de  stéatose  hépatique  aiguë  gravidique,  l'administration  de  concentré  d'AT  III  destinée  à
maintenir un taux d'au moins 100 % de cet inhibiteur peut être bénéfique  [76].

Dans les rares cas où soit une lésion grave, soit la nécessité d'une intervention chirurgicale ou d'une manoeuvre
invasive  peut  imposer  la  correction  des  anomalies  de  l'hémostase,  le  traitement  doit  être  spécifique  et  adapté
aux résultats de l'exploration biologique. Du plasma frais congelé viro­inactivé ou sécurisé peut être administré
pour  maintenir  le  taux  des  divers  facteurs  de  coagulation  à  au  moins  30  %  de  la  normale  et  le  taux  de
fibrinogène à environ 1 g/L, et des plaquettes peuvent être transfusées si la thrombopénie est sévère ou si le
temps  de  saignement  (Ivy)  est  supérieur  à  15  min.  L'augmentation  anormale  de  l'activité  fibrinolytique
circulante  peut  être  corrigée  par  un  traitement  antifibrinolytique.  Dans  ce  cas,  on  peut  utiliser  l'aprotinine,
inhibiteur  de  la  plasmine  (Antagosan ®,  Trasylol®),  des  analogues  de  la  lysine  inhibiteurs  du  t­PA  (tissue
plasminogen activator), comme l'acide tranexamique (Exacyl®) selon les modalités indiquées plus loin (cf CIVD,
fibrinolyse). Les analogues de la lysine sont cependant contre­indiqués en cas de CIVD associée ou d'insuffisance
rénale, car ils favorisent la survenue de complications thrombotiques.

Coagulation intravasculaire disséminée
L'activation de la coagulation et la formation de thrombine constituent la réponse physiologique à toute lésion
tissulaire  (cf  Physiopathologie  de  la  coagulation).  Le  phénomène  de  CIVD  survient  lorsque  la  formation  de
thrombine  n'est  plus  contrôlée  et  s'étend  à  la  circulation  générale,  soit  parce  que  les  facteurs  déclenchant
l'activation  de  la  coagulation  sont  présents  en  excès,  soit  parce  que  les  divers  mécanismes  de  contrôle  sont
insuffisants  ou  débordés.  La  CIVD  est  une  complication  fréquente  et  non  spécifique  d'une  grande  variété  de
processus  pathologiques.  Elle  peut  être  aiguë  ou  chronique  et  responsable  de  manifestations  cliniques
extrêmement variables allant de l'absence de symptômes à des manifestations hémorragiques ou thrombotiques
sévères  [12].

Physiopathologie
Processus déclenchant
Facteur tissulaire

La  formation  excessive  de  thrombine  en  circulation  peut  être  déclenchée  par  n'importe  quel  inducteur  de
l'activation de la coagulation. Cependant, dans la grande majorité des cas, le processus déclenchant est la mise
en contact non contrôlée du facteur tissulaire (FT) avec le sang circulant. Cette mise en contact survient en cas
de lésion endothéliale et peut être massive en cas de lésions tissulaires étendues (traumatismes, écrasements,
brûlures) ou intéressant des organes riches en FT (cerveau, placenta, prostate).

L'endothélium vasculaire peut être directement lésé par des complexes immuns, l'acidose, l'hypoxie, l'élastase, la
cathepsine G et les radicaux oxygénés libérés par les granulocytes  [74].

En cas d'anomalies vasculaires constitutionnelles ou acquises, les structures sous­endothéliales, et donc le FT,
sont de façon constante exposées au contact du sang circulant.

Enfin le FT peut être exprimé de façon pathologique par les cellules qui sont normalement au contact du sang :
cellules endothéliales, monocytes, en réponse à divers agonistes : endotoxines, cytokines, tumor necrosis factor
(TNF), interleukine 1 (IL1), complexes immuns .

Autres mécanismes

Enzymes  protéolytiques  :  certaines  cellules  cancéreuses  produisent  des  enzymes  analogues  à  la


thrombine ou susceptibles d'activer le facteur X. Les cellules leucémiques, en particulier dans la leucémie
aiguë  promyélocytaire  (LAM­M3),  expriment  le  FT,  un  récepteur  membranaire  du  facteur  V  qui  favorise
l'assemblage de la prothrombinase et augmente de façon considérable son activité    [24], et une cystéine
protéinase (CP, cancer procoagulant) activant directement le facteur X, indépendamment du facteur VII,
et  présente  également  dans  les  cellules  cancéreuses  .  Les  cellules  leucémiques  sont  également
susceptibles de sécréter de l'IL1  [32]. Les venins de serpents contiennent de nombreux activateurs de la
coagulation  et  des  fonctions  plaquettaires  :  enzymes  analogues  de  la  thrombine,  activateurs  de  la
prothrombine, activateurs du facteur X, du facteur V, du facteur X, inducteurs de l'agrégation plaquettaire

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17/6/2015 Affections hémorragiques par anomalie congénitale ou acquise de la coagulation : (en dehors de l'hémophilie et de la maladie de Willebrand) ­ EM|P…
  [68].  La  trypsine,  sérine­protéase  qui  peut  être  libérée  en  grandes  quantités  dans  certains  cancers  du

pancréas est capable d'activer la prothrombine (facteur II) et le facteur X.
Mise  en  contact  du  sang  avec  des  surfaces  étrangères  :  la  mise  en  contact  du  sang  avec  une  surface
chargée  négativement  déclenche  l'activation  de  la  coagulation  par  activation  du  système  contact  et  du
facteur XII.

Mécanisme

Lorsque  le  système  de  la  coagulation  a  été  activé,  et  que  de  la  thrombine  apparaît  en  circulation,  la
physiopathologie de la CIVD est similaire quel que soit le contexte.

Les phénomènes observés sont les mêmes que ceux qui provoquent la formation du caillot hémostatique, mais
non  contrôlés,  ils  s'étendent  à  toute  la  circulation.  Normalement,  la  thrombine  circulante  est  rapidement
neutralisée  par  son  principal  inhibiteur  physiologique  l'AT  III  avec  lequel  elle  forme  des  complexes  thrombine­
antithrombine III (TAT) épurés par le foie. D'autre part, la thrombine fixée à la thrombomoduline membranaire
de la cellule endothéliale limite sa propre formation en transformant la protéine C en protéine C activée qui, en
présence de son cofacteur la protéine S, inactive les facteurs Va et VIIIa (cf physiopathologie de la coagulation).
Lorsque de la thrombine est produite en excès, de la fibrine se forme et entraîne l'occlusion thrombotique de la
microcirculation  renforcée  par  l'agrégation  des  plaquettes  activées  par  la  thrombine.  L'obstruction  de  la
circulation sanguine est responsable de l'apparition d'ischémie, de nécrose tissulaire et organique  [12].

L'activation  de  la  coagulation  entraîne  normalement  une  activation  réactionnelle  du  système  fibrinolytique
responsable d'une fibrinolyse physiologique. Cependant, lorsque cette réaction est excessive, de la plasmine est
produite  en  quantité  massive  dans  la  circulation,  la  capacité  inhibitrice  du  plasma  due  essentiellement  à  la
présence  d'α2­antiplasmine  (α2­ AP)  est  débordée,  et  une  fibrinogénolyse  systémique  pathologique  apparaît.
L'action  protéolytique  de  la  plasmine  libre  s'exerce  alors  sur  le  fibrinogène  circulant  et  sur  les  facteurs  de
coagulation, en particulier les facteurs V et VIII. La plasmine formée est responsable de l'apparition de produits
de dégradation de la fibrine qui interfèrent avec la polymérisation des monomères de fibrine et ont une activité
anticoagulante.  D'autre  part,  l'activation  du  système  contact  et  la  formation  de  facteur  XIIa  induisent  la
transformation de la prékallicréine en kallicréine puis celle du kininogène de haut poids moléculaire en kinines
responsables d'une augmentation de la perméabilité vasculaire, d'hypotension et de choc.

Le processus de CIVD entraîne donc l'activation et la consommation des plaquettes circulantes, la consommation
des  facteurs  V,  VIII,  VII,  II,  XIII,  des  protéines  C  et  S,  de  l'AT  III,  du  plasminogène  et  de  l'α2­ AP    [12].  La
diminution  du  taux  plasmatique  de  ces  facteurs  est  donc  fonction  du  degré  de  leur  utilisation  et  de  leur
dégradation.  Il  existe  en  outre,  en  présence  ou  en  l'absence  de  thrombopénie,  des  anomalies  qualitatives
plaquettaires dues à l'activation précoce des plaquettes. Ces anomalies et essentiellement la thrombopénie et le
dysfonctionnement  plaquettaire  sont  responsables  d'un  déficit  du  système  hémostatique  majoré  par  l'activité
anticoagulante  des  produits  de  dégradation  de  la  fibrine  et  du  fibrinogène,  qui  favorise  la  survenue  de
manifestations hémorragiques principalement aux sites de lésions vasculaires.

Manifestations cliniques
L'apparition  dans  la  circulation  de  thrombine  et  de  plasmine  libres  en  grande  quantité  est  responsable  des
manifestations  cliniques  observées  au  cours  de  la  CIVD    [4].  L'apparition  diffuse  de  microthromboses  est  à
redouter car elle est responsable de nécrose organique ischémique, et constitue une cause majeure de morbidité
et  de  mortalité    [12].  Elle  intéresse  préférentiellement  le  rein,  le  poumon,  le  cerveau,  entraînant  insuffisance
rénale, respiratoire, troubles de la conscience. Ischémie et gangrène apparaissent au niveau des membres.

Les  causes  majeures  d'hémorragie  semblent  être  la  présence  de  plasmine  libre  et  la  thrombopénie.  Les
manifestations  hémorragiques  sont  le  plus  souvent  observées  lorsqu'il  existe  une  lésion,  c'est­à­dire  en  cas
d'intervention chirurgicale, où l'on observe des hémorragies en nappe, en cas de traumatisme, en obstétrique.
Les  hémorragies  aux  sites  de  ponctions  veineuses  ou  artérielles  sont  également  fréquentes.  Les  autres
manifestations hémorragiques sont de type cutanéomuqueux : pétéchies, purpura ecchymotique étendu, bulles
hémorragiques,  cyanose  des  extrémités,  gingivorragies,  épistaxis,  hémorragies  oculaires.  Les  manifestations
hémorragiques sont associées à une hypovolémie, une hypotension et un choc.

Le purpura fulminans est une forme particulièrement sévère de CIVD qui associe nécrose cutanée hémorragique
et  gangrène  et  qui  est  typiquement  observé  en  cas  d'infection  à  bacilles  Gram  négatifs.  Il  peut  également
apparaître chez l'enfant 7 à 10 jours après une varicelle ou une scarlatine.

Dans  les  formes  chroniques  de  CIVD,  les  thromboses  de  la  microcirculation  sont  prépondérantes  et
essentiellement  responsables  de  la  survenue  d'insuffisance  rénale.  Les  manifestations  hémorragiques,  si  elles
surviennent, sont très modérées.

Etiologie
CIVD aiguë
Complications obstétricales

Le  placenta  est  particulièrement  riche  en  FT.  Dans  certains  contextes  pathologiques,  le  contact  du  FT  avec  le
sang est alors responsable de l'apparition de CIVD favorisée par l'état d'hypercoagulabilité physiologique de la fin
de la grossesse .

L'embolie amniotique,  rare  mais  gravissime,  provoque  une  CIVD  massive  du  fait  de  la  présence  de  FT  dans  le
liquide amniotique.

L'hématome  rétroplacentaire  dû  à  la  séparation  prématurée  du  placenta  riche  en  FT  survient  dans  1  %  des
grossesses  [25]. La CIVD est fréquente et sa sévérité est fonction du degré de séparation du placenta.

L'existence d'un placenta praevia observée dans 0,5 % des grossesses favorise aussi la CIVD.

La  stéatose  gravidique  aiguë  est  une  maladie  du  foie  rare  et  grave  qui  apparaît  au  second  semestre  de  la
grossesse et le plus souvent au troisième trimestre. L'insuffisance hépatocellulaire et la grossesse prédisposant à
la CIVD, l'association de ces deux contextes est responsable de la survenue d'une CIVD dans la plupart des cas
 [50]. La CIVD varie de très modérée à majeure en fonction du degré d'insuffisance hépatocellulaire et du stade

de la maladie.

Traumatismes

Les polytraumatismes sont responsables de la mise en contact du FT avec le sang circulant, en particulier du FT

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17/6/2015 Affections hémorragiques par anomalie congénitale ou acquise de la coagulation : (en dehors de l'hémophilie et de la maladie de Willebrand) ­ EM|P…
du tissu cérébral en cas de traumatisme crânien. La CIVD est alors présente dans environ 60 % des cas et une
étroite  corrélation  a  été  mise  en  évidence  entre  la  sévérité  de  celle­ci  et  la  mortalité    [64]  ou  la  survenue
d'hémorragies postopératoires (environ 90 % des cas)  [87].

Le mécanisme de survenue de CIVD est le même en cas de brûlures étendues et de coups de chaleur.

Infections

Les infections, en particulier les chocs septiques des septicémies à germes Gram négatifs, constituent une cause
fréquente  de  CIVD    [46].  Celle­ci  contribue  directement  au  taux  élevé  de  mortalité  chez  ces  patients    [28].
L'activation de la coagulation est induite par l'endotoxine bactérienne, mélange de lipopolysaccharides présents
sur  la  paroi  externe  des  bactéries  Gram  négatives.  L'endotoxine  induit  la  synthèse  de  FT,  directement  ou  par
l'intermédiaire de cytokines (TNF, IL1), dans des cellules qui normalement n'expriment pas le FT : monocytes,
macrophages,  cellules  endothéliales    [85].  Une  forme  de  pronostic  particulièrement  sévère  est  observée  dans
certaines méningococcémies où apparaît un purpura fulminans. La mortalité est d'environ 30 %.

Les infections à bacilles Gram positifs peuvent également être responsables de CIVD, les mucopolysaccharides de
l'enveloppe  bactérienne  jouant  le  même  rôle  que  l'endotoxine    [12].  Les  infections  virales  peuvent  également
induire un processus de CIVD sévère (fièvres virales hémorragiques, herpès, influenza) ainsi que les infections
parasitaires (paludisme) ou fongiques.

Transfusion de sang ABO incompatible

La  transfusion  d'érythrocytes  incompatibles  dans  le  système  ABO  est  responsable  de  l'apparition  rapide  d'une
CIVD d'autant plus sévère que le volume transfusé est important. Les anticorps naturels spécifiques de groupe
du  receveur  se  fixent  sur  les  antigènes  A  ou  B  des  érythrocytes  transfusés,  formant  des  complexes  immuns
capables d'activer le système du complément. La CIVD est la conséquence de l'atteinte endothéliale produite par
l'assemblage  du  complexe  d'attaque  membranaire  plutôt  que  celle  de  la  destruction  intravasculaire  des
érythrocytes  [35].

CIVD chronique
Néoplasies

Dans  les  néoplasies,  le  processus  de  CIVD  est  fréquent.  Il  peut  être  responsable  de  manifestations  cliniques
extrêmement  variées,  micro­angiopathies,  hémorragies  intracrâniennes,  voire  absence  de  symptômes  ;  les
signes biologiques sont seuls présents, mais variables et souvent discrets, la CIVD étant généralement chronique
et  modérée.  Les  manifestations  thrombotiques  sont  le  plus  souvent  observées  en  cas  de  tumeur  solide,  à
l'exception du cancer de la prostate où les manifestations hémorragiques sont prépondérantes. Un processus de
CIVD n'est observé que dans 8 % des cas de leucémie aiguë, mais pratiquement tous les patients atteints de
LAM­M3 ont des signes biologiques ou cliniques de CIVD, et risquent d'avoir des manifestations hémorragiques,
en particulier des hémorragies intracrâniennes    [32]. La propension aux complications hémorragiques observée
dans  la  LAM­M3  et  dans  le  cancer  de  la  prostate  pourrait  être  la  conséquence  de  l'augmentation  de  l'activité
fibrinolytique  [32].

Obstétrique

La rétention de foetus mort  est  responsable  d'une  incidence  de  CIVD  d'environ  50  %  lorsque  la  rétention  est
supérieure  à  5  semaines.  Le  processus  de  CIVD  est  progressif.  Compensé  au  début,  il  peut  devenir  majeur  et
entraîner une hypocoagulabilité sévère si l'utérus n'est pas évacué.

Le syndrome HELLP (hemolysis, elevated liver enzymes, low platelet count)  [77] caractérisé par une hémolyse,
un taux élevé d'enzymes hépatiques et un nombre de plaquettes inférieur à 100 × 10 9/L est observé dans 0,3
%  des  grossesses  et  5  à  10  %  des  cas  d'hypertension  gravidique,  et  semble  être  une  variante  de  la
prééclampsie. Ce syndrome est associé à un processus de CIVD latent    [20] qui peut cependant provoquer des
dépôts  de  fibrine  dans  le  foie,  le  rein  et  le  placenta  et  être  à  l'origine  de  déficits  fonctionnels.  L'exploration  de
l'hémostase  effectuée  en  routine  révèle  essentiellement  une  diminution  du  nombre  des  plaquettes  qui  peut
atteindre moins de 50 × 10 9/L. Les hémorragies majeures sont rares, seules sont observées des hémorragies
mineures  ou  des  suffusions  hémorragiques  après  césarienne    [77].  La  transfusion  de  plaquettes  n'est
recommandée que lorsque leur nombre est inférieur à 20 × 10 9/L, ou inférieur à 50 × 10 9/L avant césarienne
 [56]. Le traitement de l'activation de la coagulation ne s'est pas avéré influencer l'évolution du syndrome HELLP
 [20] et le traitement héparinique est donc inefficace.

L'éclampsie  est  une  maladie  du  troisième  trimestre  de  la  grossesse  qui  associe  hypertension  artérielle  et
protéinurie. Elle semble essentiellement due à une activation ou une atteinte de l'endothélium vasculaire    [73].
Contrairement au Syndrome HELLP où l'on observe essentiellement une thrombopénie, les signes biologiques de
CIVD peuvent être patents. La CIVD manifeste constitue un facteur d'aggravation et peut être responsable de
complications menaçant le pronostic vital au moment de la délivrance. Cependant, les manifestations cliniques
de CIVD n'apparaissent que dans les cas les plus sévères .

Anomalies vasculaires

Un processus de coagulation intravasculaire chronique et localisé peut apparaître en cas d'anévrysme de l'aorte,
d'hémangiome  ou  d'empyème.  Lorsque  la  formation  locale  de  thrombine  et  de  plasmine  est  très  importante,
généralement en relation avec l'étendue de l'atteinte vasculaire, la consommation des facteurs de coagulation et
des  plaquettes  est  telle  qu'elle  entraîne  des  modifications  biologiques  et  des  manifestations  hémorragiques
majeures, similaires à celles que l'on observe en cas de CIVD aiguë (syndrome de Kasabach­Merritt)  [12].

Circonstances favorisantes
Les  circonstances  favorisant  la  CIVD  sont  la  stase  sanguine,  le  choc,  l'acidose,  l'hypoxie,  les  infections,
l'inflammation  et  l'insuffisance  hépatocellulaire  qui  ne  provoque  pas  en  elle­même  l'apparition  de  CIVD  mais
constitue  du  fait  du  défaut  d'épuration  un  facteur  de  risque  très  important  dans  certains  contextes  comme  la
grossesse ou les infections.

Diagnostic biologique
Bien que les signes biologiques de CIVD soient évidents et multiples en cas de CIVD aiguë, le diagnostic précoce

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17/6/2015 Affections hémorragiques par anomalie congénitale ou acquise de la coagulation : (en dehors de l'hémophilie et de la maladie de Willebrand) ­ EM|P…
de CIVD est souvent difficile et les signes biologiques dissociés. C'est alors l'étude de l'évolution de ces signes qui
est informative.

Eléments essentiels du diagnostic

La diminution du nombre des plaquettes est pratiquement constante. Cependant l'intensité de la thrombopénie
varie  avec  le  degré  d'activation  de  la  coagulation,  et  le  nombre  initial  des  plaquettes.  Il  faut  donc  plutôt
considérer l'évolution du nombre de plaquettes que leur nombre absolu, variable avec le contexte clinique. Au
cours d'une intervention chirurgicale, l'appréciation de la diminution du nombre des plaquettes en relation avec
la  CIVD  est  plus  difficile  étant  donné  les  autres  causes  possibles  de  thrombopénie  :  dilution  par  transfusion
massive,  destruction  des  plaquettes  dans  les  circuits  de  circulation  extracorporelle,  captage  des  plaquettes  au
niveau de greffons.

La diminution plus importante du taux de facteur V par rapport aux autres facteurs du complexe prothrombique
(II  et  VII  +  X)  constitue  un  signe  essentiel  d'activation  de  la  coagulation.  Au  cours  de  l'insuffisance
hépatocellulaire, les taux des facteurs II, VII + X et V sont diminués dans les mêmes proportions et en fonction
du  degré  d'insuffisance  de  synthèse  hépatique.  En  cas  de  dilution  au  cours  d'une  intervention  chirurgicale,  le
taux de ces facteurs de coagulation diminue également dans les mêmes proportions. La diminution relative du
taux du facteur V évoque donc un processus de consommation par activation de la coagulation. Cependant, si les
mesures sont faites précocement au cours de la CIVD, il n'est pas exceptionnel de mettre en évidence un taux
de facteur V supérieur à la normale. Ce taux élevé correspond alors à l'activation du facteur V par les premières
traces de thrombine formées, cette activation précédant la dégradation du facteur Va par la protéine C activée.

Les complexes solubles de la fibrine sont des polymères incomplets de fibrine, témoins indirects de la présence de
monomères de fibrine et par conséquent de l'action de la thrombine. Leur présence peut être détectée par des
tests de paracoagulation : test à l'éthanol ou mieux test au sulfate de protamine. Ces tests sont très utiles en
clinique    [12].  Ils  sont  d'exécution  rapide,  peu  coûteux,  et  donnent  une  bonne  indication  de  l'évolution  de  la
CIVD.  Leur  positivité  est  exprimée  par  l'inverse  de  la  dilution  plasmatique  dans  laquelle  on  les  met  encore  en
évidence. Ces complexes peuvent être indétectables en cas de dilution sanguine, et leur absence ne permet donc
pas d'éliminer le diagnostic de CIVD.

D­dimères.  Produits  de  dégradation  de  la  fibrine  :  ce  sont  des  témoins  directs  de  l'action  de  la  plasmine  et
indirects de l'action de la thrombine (cf physiologie de la coagulation). Leur mesure n'est utile que si la recherche
de complexes solubles de la fibrine est négative. Leur absence exclut une CIVD dans la majorité des cas mais
leur présence n'est pas spécifique . Le taux des D­dimères est en effet élevé dans de nombreuses pathologies en
dehors de la CIVD, ainsi qu'au cours de la grossesse normale, et en postopératoire.

La diminution du taux de fibrinogène est de façon paradoxale le signe le moins fréquent, sauf en cas de CIVD
sévère. En dehors d'un important phénomène de dilution, la diminution du taux de fibrinogène au­dessous de 2
g/L doit faire soupçonner fortement un processus de CIVD ou de fibrinolyse.

L'appréciation du risque hémorragique nécessite la mesure de l'activité fibrinolytique circulante réactionnelle par
la  mesure  du  temps  de  lyse  des  euglobulines  (un  temps  de  lyse  inférieur  à  30  min  indique  une  activité
fibrinolytique  circulante  aiguë)  et  du  dysfonctionnement  plaquettaire  (temps  de  saignement,  mesuré  par  la
méthode d'Ivy) (tableau II).

Explorations complémentaires

Les taux des divers inhibiteurs de la coagulation, protéines C et S, AT III, consommés au cours de la coagulation
sont  diminués,  ainsi  que  celui  du  facteur  XIII.  Le  taux  du  plasminogène,  transformé  en  plasmine,  diminue  et
l'α2AP est consommée.

Les marqueurs d'activation de la coagulation, qui sont les témoins directs de la génération de thrombine, sont
augmentés  :  le  FPA  libéré  de  la  molécule  de  fibrinogène  par  l'action  spécifique  de  la  thrombine,  les  complexes
TAT  formés  entre  la  thrombine  et  l'AT  III,  les  fragments  F1+2  issus  de  la  transformation  protéolytique  de  la
prothrombine en thrombine. La mesure du taux de FPA est cependant sujette à des artefacts et peu spécifique,
et celle des F1+2 peu sensible. La mesure des TAT permet de déterminer le degré d'activation de la coagulation.
Sensible, elle est cependant peu spécifique et il existe un chevauchement entre les valeurs mesurées au cours
des  CIVD  et  celles  obtenues  dans  d'autres  contextes  cliniques  où  il  n'existe  pas  de  CIVD.  La  mesure  des
complexes TAT ne constitue donc pas un outil pour le diagnostic de la CIVD . Il est enfin possible de mettre en
évidence  en  circulation  des  témoins  de  l'activation  plaquettaire  comme  la  β­thromboglobuline  et  le  facteur  4
plaquettaire.

Ces mesures, non effectuées dans les laboratoires de routine, ne sont cependant pas utilisées pour le diagnostic.

Traitement
Le pronostic de la CIVD aiguë est souvent fatal et son amélioration dépend du traitement efficace de la cause de
la CIVD. Il faut en outre traiter les manifestations immédiates jusqu'à ce que la cause soit corrigée.

Le premier traitement de la CIVD est celui de sa cause : en obstétrique, la délivrance du foetus et du placenta
entraîne  une  correction  rapide  du  processus.  Lorsque  ce  processus  persiste  après  l'accouchement  ou  en
postopératoire, la révision utérine permet très souvent une correction spontanée de la CIVD, par élimination des
résidus tissulaires ou placentaires responsables de la mise en contact du FT et du sang circulant.

Le traitement chirurgical d'un anévrisme aortique ou d'un hémangiome corrige la production locale de thrombine
responsable de la CIVD.

En cas d'infection, une antibiothérapie doit être entreprise sans délai.

Correction des anomalies de l'hémostase : dans le cas où il n'est pas possible d'éliminer immédiatement la cause
de  la  CIVD  (intervention  chirurgicale,  polytraumatismes,  néoplasies...)  ou  en  attendant  que  la  cause  soit
corrigée, il faut traiter les manifestations immédiates.

Il est nécessaire de transfuser des plaquettes (1 unité pour 10 kg de poids), si le nombre de celles­ci est inférieur
à 50 × 10 9/L ou si le temps de saignement (mesuré par la méthode d'Ivy) est supérieur à 15 min, et ce quel
que soit le nombre des plaquettes.

Le  plasma  frais  congelé,  sécurisé  ou  viro­inactivé,  15  mL/kg  de  poids,  apporte  les  facteurs  de  coagulation
(facteurs  V,  VIII,  fibrinogène)  et  les  inhibiteurs  (AT  III,  protéines  C  et  S)  consommés.  L'effet  du  traitement
substitutif  doit  être  contrôlé  immédiatement  et  quelques  heures  plus  tard  pour  apprécier  la  sévérité  du
processus de CIVD et la nécessité de poursuivre le traitement. En cas d'hémorragie ou avant une intervention
chirurgicale, il est souhaitable que le taux des divers facteurs de coagulation et en particulier celui du facteur V
atteigne  au  moins  30  %,  celui  du  fibrinogène  au  moins  1  g/L  et  que  le  temps  de  saignement  soit  au  moins
inférieur à 15 min, si ce n'est corrigé.

http://www.em­premium.com.www.sndl1.arn.dz/article/861 10/18
17/6/2015 Affections hémorragiques par anomalie congénitale ou acquise de la coagulation : (en dehors de l'hémophilie et de la maladie de Willebrand) ­ EM|P…
L'activité fibrinolytique circulante n'est traitée qu'en cas d'hémorragie, et si elle est très importante (temps de
lyse  des  euglobulines  inférieur  à  1  heure),  on  utilise  l'aprotinine  (inhibiteur  de  la  plasmine)  (Antagosan ®,
Trasylol®)  à  la  dose  de  500  000  à  1  000  000  UIK  (unités  inhibitrices  de  la  kallicréine),  ou  250  à  500  UPhE
(unités pharmacopée européenne) par voie intraveineuse. La demi­vie de l'aprotinine est courte et une nouvelle
injection  de  250  UPhE  est  souvent  nécessaire  1  à  2  heures  plus  tard.  L'utilisation  d'analogues  de  la  lysine,
inhibiteurs du t­PA, comme l'acide tranexamique (Exacyl®) est contre­indiquée en cas de CIVD.

L'administration de fractions coagulantes, fractions du plasma riches en facteurs de coagulation, de type PPSB
est  prohibée,  ces  fractions  comportant  un  risque  thrombogène  du  fait  de  la  présence  possible  de  facteurs  de
coagulation  activés    [33].  En  revanche  l'administration  de  concentrés  d'AT  III  pourrait  être  bénéfique.  Elle
réduirait la durée de la CIVD et, en cas de choc associé, elle pourrait permettre la survie .

Héparine

Il n'a pas été démontré que le traitement héparinique réduisait la morbidité et la mortalité dues à la CIVD . Le
traitement  peut  être  inefficace,  du  fait  de  la  diminution  du  taux  d'AT  III  par  l'intermédiaire  de  laquelle  agit
l'héparine, et surtout parce que l'AT III n'est pas un inhibiteur efficace de l'activation de la coagulation initiée par
le  complexe  TF/VIIa,  ce  qui  est  le  cas  le  plus  fréquent    [100].  En  outre,  en  obstétrique,  en  cas  d'intervention
chirurgicale ou de lésion traumatique, l'héparine augmente le risque hémorragique   [93]. En l'absence de lésion
le  traitement  héparinique  peut  cependant  être  bénéfique  chez  certains  patients,  il  doit  alors  être  administré
prudemment et à faible dose  [98].

Autres mesures

Les  autres  mesures  indispensables  sont  la  compensation  des  pertes  sanguines,  le  contrôle  de  l'acidose  et  du
déséquilibre électrolytique.

Fibrinolyse

Physiopathologie
L'apparition d'une activité fibrinolytique circulante massive peut être primitive, c'est­à­dire correspondre à une
libération  intempestive  de  t­PA,  non  réactionnelle  à  la  formation  intravasculaire  de  fibrine.  Ce  phénomène  est
rare. Il peut être observé lors de la libération massive de t­PA dans la circulation sanguine au cours de lésions
traumatiques  ou  chirurgicales,  en  particulier  en  chirurgie  urologique,  utérine,  pulmonaire  ou  cardiaque  où  les
tissus  lésés  sont  particulièrement  riches  en  t­PA,  ou  au  cours  de  certaines  néoplasies,  en  particulier  de  la
prostate ou du pancréas.

Elle  est  plus  souvent  secondaire,  réactionnelle  à  la  formation  intravasculaire  de  fibrine,  mais  peut  devenir
prépondérante,  la  réaction  fibrinolytique  débordant  la  correction  de  l'activation  de  la  coagulation.  Ainsi  en
obstétrique,  l'activité  fibrinolytique  diminuée  jusqu'à  l'accouchement  augmente  très  rapidement  après  la
délivrance (environ 15 min)  [54], et une fibrinolyse aiguë peut alors succéder très vite à un processus de CIVD.
Moins  exceptionnel  que  la  fibrinolyse  primitive,  ce  phénomène  est  cependant  peu  fréquent,  l'augmentation  de
l'activité  fibrinolytique  secondaire  à  un  processus  intravasculaire  d'activation  de  la  coagulation  restant
généralement  modérée.  En  cas  de  plasminémie  excessive,  outre  l'hypocoagulabilité  globale  provoquée  par  la
dégradation du fibrinogène circulant et des autres protéines de la coagulation, et par la présence des produits de
dégradation de la fibrine (cf supra), un dysfonctionnement plaquettaire peut apparaître. Multifactoriel, il est dû à
la fibrinogénolyse puisque le fibrinogène est essentiel à l'agrégation plaquettaire induite par l'ADP  [53], et aussi à
l'action de la plasmine formée par l'activation du plasminogène fixé à la surface des plaquettes  [57]. Celle­ci est
en effet capable de dégrader les récepteurs plaquettaires pour le facteur Willebrand (glycoprotéine Ib) et pour le
fibrinogène (glycoprotéine IIb­IIIa)  [80], limitant ainsi les phénomènes d'adhésion et d'agrégation plaquettaire.

Manifestations cliniques
L'apparition d'une activité fibrinolytique circulante aiguë dans un contexte chirurgical ou obstétrical entraîne la
survenue brutale de manifestations hémorragiques incoercibles. Il apparaît un saignement en nappe au niveau
des  plaies  chirurgicales,  qui  deviennent  très  difficiles  à  colmater  car  la  fibrine  récemment  formée  est  plus
facilement  détruite.  On  observe  également  des  hémorragies  aux  points  de  piqûre  ou  au  niveau  de  lésions
vasculaires  plus  anciennes,  par  destruction  du  réseau  de  fibrine  extra­  et  interplaquettaire.  En  l'absence  de
lésion, les manifestations hémorragiques cutanéomuqueuses sont de même type que celles observées en cas de
CIVD.

L'augmentation  de  l'activité  fibrinolytique  circulante  favorise  la  survenue  de  manifestations  hémorragiques  en
cas  d'intervention  chirurgicale  ou  de  manoeuvre  invasive  (artériographie,  ponction  biopsie  rénale  ou
hépatique...).

Circonstances favorisantes
L'insuffisance  hépatocellulaire  favorise  l'augmentation  de  l'activité  fibrinolytique  circulante  par  diminution  de
l'épuration hépatique du t­PA   [27] et diminution du taux des inhibiteurs, PAI­1 et α2 AP    [88]. L'augmentation
de  l'activité  fibrinolytique  circulante  est  fonction  du  degré  d'insuffisance  hépatocellulaire.  Elle  est  plus
fréquemment observée en cas de cirrhose alcoolique  [88].

Diagnostic biologique
L'augmentation  de  l'activité  fibrinolytique  circulante  n'est  que  rarement  primitive.  Lorsque  c'est  le  cas,  le
diagnostic repose sur le raccourcissement du temps de lyse des euglobulines en l'absence de signe de CIVD. Le
nombre des plaquettes reste normal sauf en cas de dilution sanguine associée, ou de contexte clinique particulier
et  on  ne  détecte  ni  complexes  solubles  de  la  fibrine  ni  D­dimères.  Le  taux  de  fibrinogène  est  plus  ou  moins
diminué selon l'intensité de l'activité fibrinolytique et sa durée, mais il peut être encore normal si l'exploration
est réalisée au début du phénomène de libération du t­PA. Le taux des produits de dégradation du fibrinogène
est augmenté, ralentissant la fibrinoformation (allongement du temps de thrombine et du temps de Quick) et
participant à l'hypocoagulabilité (allongement du temps de céphaline + activateur). Le taux des divers facteurs
de coagulation est plus ou moins diminué selon l'intensité et la durée du processus fibrinolytique (tableau II).

D'autres  explorations,  non  réalisées  en  routine  montrent  une  diminution  du  taux  du  plasminogène,  de  l'α2

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17/6/2015 Affections hémorragiques par anomalie congénitale ou acquise de la coagulation : (en dehors de l'hémophilie et de la maladie de Willebrand) ­ EM|P…
plasmine inhibiteur, et une augmentation du taux du t­PA et des complexes plasmine­α2 plasmine inhibiteur.

Traitement
En  cas  d'hémorragie,  l'augmentation  de  l'activité  fibrinolytique  circulante  peut  être  corrigée  par  les
antifibrinolytiques. On peut utiliser les analogues de la lysine comme l'acide tranexamique (Exacyl® 10 mg/kg)
en l'absence de signe de CIVD. La durée d'action est de 6 à 8 heures après une injection intraveineuse.

Lors  du  traitement  en  urgence  de  manifestations  hémorragiques  sévères,  on  préfère  généralement  utiliser
l'aprotinine  (Antagosan ®,  Trasylol®)  selon  les  modalités  indiquées  précédemment  (CIVD,  traitement).
L'administration de PFC permet de compenser le déficit en fibrinogène si le taux de celui­ci est inférieur à 0,80
g/L.

Déficits acquis en un facteur de la coagulation

Anti­VIII  [44]
Ce  sont  les  plus  fréquents  des  auto­anticorps  dirigés  contre  un  facteur  de  la  coagulation  (incidence  de  0,2  à
1/10 6). Ce sont le plus souvent des immunoglobulines (Ig)G d'origine polyclonale, IgG1 ou IgG4. Ils neutralisent
l'activité coagulante du facteur VIII. Certains caractères les distinguent des anti­VIII survenant chez l'hémophile
:  la  cinétique  d'inhibition  plus  lente,  le  degré  d'hétérogénéité  plus  important.  Ils  surviennent  le  plus  souvent
chez  l'adulte.  Dans  50  %  des  cas  aucune  cause  n'est  retrouvée.  Dans  les  autres  cas,  les  associations  le  plus
fréquemment  rencontrées  sont  les  maladies  auto­immunes  (lupus  érythémateux  disséminé,  arthrite
rhumatoïde, entérite, myasthenia gravis), la grossesse et le post­partum, les néoplasies, les médicaments.

Clinique

Le  syndrome  hémorragique  peut  être  sévère,  et  mettre  en  danger  la  vie  du  malade.  Les  localisations
rétropéritonéales, rétropharyngées sont particulièrement graves. Les autres manifestations hémorragiques sont
essentiellement  des  hématomes  importants,  hématuries,  hémorragies  intracérébrales,  hémarthroses.  Un  cas
d'hémorragie  intracérébrale  a  été  observé  chez  un  nouveau­né  par  transfert  transplacentaire  d'un  anti­VIII
acquis chez sa mère au cours de la grossesse   [72]. Un taux de mortalité de 22 % a été rapporté par Green et
Lechner  [34].

Diagnostic biologique

L'allongement du temps de céphaline + activateur n'est pas corrigé par l'adjonction d'un plasma normal
après 2 heures d'incubation à 37 °C. Le temps de Quick est normal.
Le taux de facteur VIII est effondré et il n'est pas corrigé par un plasma normal. Les autres facteurs sont
normaux.
Titrage de l'inhibiteur : les autoanticorps anti­VIII ont une cinétique d'inhibition de second ordre ou parfois
plus complexe ce qui rend leur titrage difficile. La méthode utilisée est la même que celle utilisée pour les
alloanticorps    [44].  Même  à  des  concentrations  très  importantes,  ils  n'inhibent  pas  complètement  le
facteur VIII. On peut essayer de dissocier les complexes antigène ­ anticorps (Ag ­ Ac) par chauffage à 56
°C. Le titre de l'inhibiteur est donné par l'inverse de la dilution du plasma du malade qui donne 50 % de
facteur VIII résiduel dans le mélange malade + témoin à parties égales, incubé 2 heures à 37 °C. Le titre
de l'inhibiteur est exprimé en unités Bethesda (UB), une UB correspondant à 50 % d'activité résiduelle. Le
titre de l'inhibiteur est aussi évalué vis­à­vis du facteur VIII porcin dans un but thérapeutique.
Caractérisation  des  anticorps  :  les  anticorps  peuvent  être  purifiés  sur  protéine  A  sépharose  et  être
caractérisés soit par immunoempreinte vis­à­vis du facteur VIII ou de fragments de facteur VIII, soit par
immunoprécipitation grâce au facteur VIII­I125 ou encore par méthode Elisa. Les anticorps anti­VIII sont
des IgG 4 qui se lient aux domaines A2 et C2 (chaîne lourde et chaîne légère) de la molécule de facteur
VIII  [40].

Traitement

Le  traitement  corticoïde  associé  ou  non  aux  immunosuppresseurs  permet  le  plus  souvent  la  disparition  de
l'inhibiteur  dans  un  délai  plus  ou  moins  long  (1  mois)  et  est  indiqué  chez  tous  les  patients  avec  ou  sans
syndrome hémorragique. Chez les malades qui ont un syndrome hémorragique et qui ont un titre d'inhibiteur
faible  (<  10  UB/mL),  le  traitement  consiste  en  l'apport  de  facteur  VIII  porcin,  associé  ou  non  au  DDAVP
(Minirin ®), ou de concentrés de facteur VIII humain (100 à 200 U/kg). Chez les malades qui ont un titre élevé
d'anticorps  anti­VIII  (>  10  UB/mL),  les  plasmaphérèses  permettent  de  diminuer  le  titre  de  l'inhibiteur  et  de
rendre le traitement immunosuppresseur plus efficace. Les concentrés de facteur VIII porcin sont associés à ce
traitement. En cas d'échec des concentrés d'origine porcine, on a rapporté l'utilisation de concentrés de facteur
IXa ou de facteur VIIa recombinant   [44]. La transfusion de fortes doses d'Ig (1 g/kg/jour pendant 2 à 3 jours)
peut réduire aussi le titre de l'inhibiteur  [44].

Anti­IX
Comme les anti­VIII, ils peuvent survenir en dehors de l'hémophilie au cours des maladies auto­immunes, dans
le post­partum, associés à une maladie de Gaucher, associés à une infection : rhumatisme articulaire aigu, fièvre
Q.

Le diagnostic biologique repose sur l'allongement du temps de céphaline + activateur non corrigé par un plasma
normal associé à un déficit sévère en facteur IX. La recherche et le titrage de l'inhibiteur se font de la même
façon que pour l'anti­VIII mais après 30 minutes à 37 °C.

Autoanticorps dirigés contre le facteur Willebrand
On  les  a  décrits  au  cours  de  pathologies  très  diverses,  au  premier  rang  desquelles  les  syndromes  lympho­  et
myéloprolifératifs,  au  cours  de  maladies  auto­immunes,  d'angiodysplasies,  d'hypothyroïdie,  de  gammapathie
polyclonale IgE et traitement par la griséofulvine  [19], ingestion de pesticides, tumeur de Wilms.

Les  manifestations  cliniques  sont  celles  que  l'on  rencontre  dans  la  maladie  de  Willebrand  (hémorragies
muqueuses et viscérales). Parfois les circonstances de découverte sont liées à la mise en évidence d'une IgG, M
ou A monoclonale associée à un tableau biologique de maladie de Willebrand sans manifestations hémorragiques.

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17/6/2015 Affections hémorragiques par anomalie congénitale ou acquise de la coagulation : (en dehors de l'hémophilie et de la maladie de Willebrand) ­ EM|P…
Les anomalies biologiques sont plus ou moins typiques de la maladie de Willebrand et associent un allongement
du temps de saignement, un allongement du temps de céphaline + activateur (qui dépend du déficit en facteur
VIII),  une  absence  d'agglutination  des  plaquettes  en  présence  de  ristocétine,  une  diminution  du  facteur
Willebrand  (fonctionnel  et  antigène).  En  l'absence  d'antécédents  hémorragiques  personnels  et  d'histoire
familiale, on s'oriente vers un déficit acquis en facteur Willebrand en recherchant un effet inhibiteur vis­à­vis des
différentes activités du complexe facteur VIII. Cet effet inhibiteur est souvent très difficile à mettre en évidence
car  les  complexes  Ag­Ac  sont  éliminés  très  rapidement  ou  bien  ils  sont  adsorbés  sur  un  support  cellulaire.
L'activité  inhibitrice  n'est  parfois  retrouvée  que  contre  l'activité  cofacteur  de  la  ristocétine  et  l'antigène
Willebrand  [92]. On recherche un anticorps circulant type lupique associé  [36].

Le  traitement  est  celui  de  la  maladie  sous­jacente.  Plus  spécifiquement,  le  traitement  des  manifestations
hémorragiques ou la prophylaxie de celles­ci peut comporter : Minirin ®, Ig intraveineuses à fortes doses    [97],
traitement substitutif (concentrés de facteur Willebrand).

Inhibiteurs dirigés contre le facteur V
Deux cas ont été rapportés chez des enfants ayant un déficit complet en facteur V. En dehors de ces deux cas,
une trentaine de cas sont rapportés dans la littérature. La plupart des cas décrits surviennent chez l'adulte de
plus  de  60  ans  après  une  intervention  chirurgicale  (cardiaque,  hépatique,  laparotomie  exploratrice).  On  peut
rapprocher  ces  cas  de  ceux  décrits  plus  récemment  survenant  après  utilisation  de  biocolles  chirurgicales
contenant de la thrombine et du facteur V d'origine bovine (dans ce cas les anticorps antifacteur V sont associés
à des anticorps antithrombine    [9], cf infra). Ils ont été rapportés aussi dans d'autres circonstances, associés à
une maladie coeliaque  [82], une tuberculose, un traitement antibiotique (streptomycine, aminoglycosides)  [24].

La tendance hémorragique pour l'ensemble de ces inhibiteurs anti­ V est très variable, de modérée à fatale  [67].

Le diagnostic biologique repose sur l'allongement des temps de céphaline + activateur et de Quick associé à un
déficit  sévère  en  facteur  V,  non  corrigé  après  mélange  avec  un  plasma  normal.  Les  autres  facteurs  sont
normaux. Le temps de thrombine est normal, en l'absence d'antithrombine associée.

Dans  de  rares  cas,  ces  inhibiteurs  ont  été  caractérisés,  ce  sont  des  IgG4  (    )  ou  (    ),  inhibant  l'activité
coagulante du facteur V, et interférant avec le domaine C2 de la chaîne légère du facteur V activé qui contient le
site d'interaction avec les phosphatidylsérines. L'inhibiteur rompt l'interaction de la chaîne légère du Va avec les
plaquettes et la formation du complexe prothrombinase  [67].

Ces inhibiteurs sont en général transitoires.

En  cas  de  manifestations  hémorragiques,  le  traitement  substitutif  comprend  du  plasma  frais  congelé  viro­
inactivé associé aux échanges plasmatiques et aux immunosuppresseurs. Les transfusions de plaquettes ont été
parfois utilisées  [67].

Déficits acquis en prothrombine

Ceux­ci ont été décrits au cours du lupus chez l'adulte mais aussi après infection virale chez l'enfant  [8]. Ils sont
dus à la présence d'anticorps antiprothrombine non neutralisants.

Ils  peuvent  entraîner  des  manifestations hémorragiques  (ecchymoses,  épistaxis  sévères)  suivant  la  gravité  du
déficit.

Le diagnostic biologique repose sur l'allongement du temps de céphaline + activateur, du temps de Quick et la
démonstration du déficit isolé en facteur II (activité coagulante et antigène). Le temps de thrombine est normal.
L'effet  inhibiteur  est  difficile  à  mettre  en  évidence,  car  les  complexes  Ag­Ac  ont  une  demi­vie  courte.
L'électrophorèse bidimensionnelle selon la méthode de Laurell  [49] peut montrer un pic en amont de celui de la
prothrombine normale, et qui correspond au complexe Ag­Ac. On peut aussi les identifier par méthode Elisa en
immobilisant  de  la  prothrombine  sur  des  plaques  de  polystyrène.  Ils  sont  souvent  associés  à  la  présence
d'anticorps antiphospholipides. Ils sont transitoires.

Ce type d'inhibiteur peut être traité par les corticoïdes.

Antithrombines
Les  deux  principaux  types  d'inhibiteurs  antithrombine  décrits  se  distinguent  d'une  part  par  les  manifestations
cliniques  qui  leur  sont  associées  et  d'autre  part  par  leur  impact  biologique.  Dans  le  premier  groupe,  les
inhibiteurs  surviennent  après  chirurgie  cardiaque  ou  après  transplantation  au  cours  desquelles  une  biocolle
contenant de la thrombine et du facteur V d'origine bovine a été utilisée. Les manifestations hémorragiques sont
modérées,  les  anomalies  biologiques  traduisent  l'effet  inhibiteur  contre  la  thrombine  bovine  avec  une  réaction
croisée  plus  ou  moins  importante  avec  la  thrombine  humaine  et  associent  un  déficit  en  facteur  V  ;  le  second
groupe  est  caractérisé  par  un  syndrome  hémorragique  grave  pouvant  être  fatal  (leur  survenue  est
apparemment  spontanée  ou  liée  à  une  maladie  auto­immune),  dans  ce  cas  l'inhibiteur  est  dirigé  contre  la
thrombine humaine. Un troisième groupe d'inhibiteurs antithrombine héparine­like a été décrit.

Antithrombines associées à la présence d'un inhibiteur dirigé contre le facteur V

L'incidence  de  l'association  de  ces  deux  types  d'inhibiteurs  est  élevée  chez  les  patients  qui  ont  été  traités
chirurgicalement  avec  ces  biocolles  contenant  de  la  thrombine  et  du  facteur  V  d'origine  bovine.  Le  risque  est
d'autant plus élevé que l'utilisation de la biocolle a été répétée  [66].

Le risque hémorragique est lié à la sévérité du déficit en facteur V associé. Les accidents hémorragiques qui ont
été  rapportés  incluent  hémorragies  digestives,  péritonéales,  hémorragies  récidivantes  au  site  de  l'intervention
(neurochirurgie),  hémothorax,  hémorragies  mineures  (épistaxis,  saignements  au  niveau  de  l'orifice  de  la
trachéotomie ou aux points de piqûre).

La survenue des anomalies suivantes dans un délai de 1 à 2 semaines après une intervention chirurgicale est
très évocatrice  [66] : le temps de Quick, le temps de céphaline + activateur et le temps de thrombine mesuré
avec  une  thrombine  bovine  sont  allongés,  le  temps  de  thrombine  mesuré  avec  une  thrombine  humaine  est
normal ou modérément allongé dans la majorité des cas. Le temps de reptilase est normal dans tous les cas, le
taux du fibrinogène (méthode chronométrique) est normal, un déficit en facteur V (< 10 % ­ 49 %) est présent
dans la majorité des cas. L'allongement du temps de thrombine n'est pas corrigé par l'adjonction de protamine.
Un effet inhibiteur est mis en évidence contre la thrombine bovine, une réaction croisée peut être observée avec
la  thrombine  humaine  et  dans  quelques  cas,  contre  la  prothrombine.  L'effet  inhibiteur  antifacteur  V  est

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rarement  mis  en  évidence  par  une  méthode  de  coagulation  car  ces  antifacteurs  V  ne  sont  pas  des  anticorps
neutralisants.  En  revanche,  on  peut  les  identifier  soit  par  immunoempreinte,  soit  par  Elisa  (ce  sont  des  IgG,
rarement des IgM). L'évolution des anomalies se fait vers la disparition du déficit en facteur V mais l'allongement
du temps de thrombine peut être observé pendant plusieurs mois, voire une année ou plus.

Ce type d'inhibiteur ne devrait plus être observé car les biocolles d'origine animale ne sont plus utilisées.

Le  traitement,  lorsqu'il  est  nécessaire,  implique  l'utilisation  des  corticoïdes,  les  transfusions  si  nécessaire,  les
plasmaphérèses,  les  Ig  intraveineuses.  S'il  n'y  a  pas  de  manifestation  hémorragique,  aucun  traitement  n'est
requis.

Antithrombines spécifiques de la thrombine humaine

Ces cas sont rares.

Le  syndrome  hémorragique  est  grave  mettant  en  danger  la  vie  du  malade.  Une  malade  est  morte  d'un
hématome rétropéritonéal dans un cas, d'une hémorragie intracérébrale dans un autre cas .

Biologiquement  les  temps  de  céphaline  +  activateur,  Quick,  thrombine,  thrombine  +  protamine  (antidote  de
l'héparine) sont allongés et non corrigés par l'adjonction d'un plasma normal. Le taux de fibrinogène est normal.
Les facteurs II, VII+X, V, VIII, IX, XI sont normaux (mesurés après dilution du plasma ou après traitement du
plasma par protéine A). Dans deux cas, l'inhibiteur a été identifié, il est dirigé contre le site actif de la thrombine,
il ne réagit pas avec la prothrombine .

La  présence  de  tels  inhibiteurs  nécessite  un  traitement  qui  associe  plasmaphérèses,  transfusions  et
immunosuppresseurs.

Antithrombines héparine­like

Dans certaines circonstances pathologiques (leucémies, cancers, mastocytoses, myélomes, sida), les héparanes
sulfates  peuvent  être  relargués  dans  la  circulation  et  peuvent  avoir  une  traduction  clinique  (hémorragies
d'intensité  variable)  et  une  traduction  biologique  (allongement  du  temps  de  thrombine  et  temps  de  reptilase
normal).  On  peut  confirmer  la  nature  héparinique  de  ces  inhibiteurs  en  neutralisant  in  vitro  leur  effet  par  le
sulfate de protamine ou par l'héparinase. Le traitement est celui de la maladie sous­jacente.

Déficits acquis en facteur X
Ils ont été décrits au cours de l'amylose. Le facteur X a une très forte affinité pour la substance amyloïde. à côté
de l'amylose, de rares cas d'inhibiteurs anti­X ont été décrits au cours de la lèpre, du sida, après traitement par
érythromycine,  secondaires  à  un  traitement  fongicide  (méthylbromide),  au  cours  d'un  carcinome  rénal.  Des
manifestations hémorragiques ont été rapportées (épistaxis, hématuries).

Anticoagulants circulants antifacteur XIII

Dix­sept cas ont été rapportés  [29] dans la littérature. La tendance hémorragique est sévère. Ce sont des IgG (
 ou   ). S'ils ont tous la propriété d'inhiber la stabilisation de la fibrine, ils sont très hétérogènes dans leurs
propriétés inhibitrices. Certains interférent avec l'activation du facteur XIII par la thrombine, d'autres inhibent
l'activité enzymatique du facteur XIII (six cas ont été décrits)    [86], ou d'autres enfin empêchent la liaison du
facteur  XIII  à  la  fibrine.  Parmi  les  étiologies  rencontrées,  on  retrouve  souvent  une  prise  médicamenteuse
(isoniazide, procaïnamide, pénicillines).

Le  diagnostic  biologique  repose  sur  l'étude  de  la  redissolution  du  caillot  immédiate  en  urée  5  M  ou  en  acide
monochloracétique 1 % qui n'est pas corrigée par l'adjonction d'un plasma normal. L'activité transmidasique du
facteur XIII est mesurée par incorporation de dansylcadavérine dans la caséine  [52] après activation du facteur
XIII par la thrombine. Ces différentes étapes peuvent être étudiées en l'absence et en présence de l'inhibiteur
(fraction IgG purifiée des immunoglobulines).

Le  traitement  consiste  en  l'apport  de  très  fortes  doses  de  facteur  XIII.  Il  n'est  pas  prouvé  que  les
immunosuppresseurs soient efficaces.

Accidents hémorragiques liés à l'hémodilution
Les transfusions massives se définissent comme étant une substitution transfusionnelle supérieure à une masse
sanguine ou à dix culots globulaires en moins de 24 heures. Elles s'adressent aux pathologies traumatiques (30
%),  gastroentérologiques  (38  %),  cardiovasculaires  (12  %).  Elles  s'accompagnent  de  troubles  constants  de
l'hémostase  mais  n'entraînent  des  manifestations  hémorragiques  que  dans  certaines  circonstances
(polytraumatisés, chirurgie). La substitution des déperditions sanguines est basée sur l'utilisation de solutés de
remplissage (cristalloïdes, colloïdes, dextrans, hydroxyéthylamidons) ou encore d'albumine et de transfusions de
culots globulaires. Tandis que l'albumine est une substance dite neutre, les autres solutés de remplissage sont
susceptibles d'entraîner des troubles de l'hémostase ou de les majorer lorsque les volumes transfusés sont très
importants (dextrans > 8 g/L ; hydroxyéthylamidon, Elohes®, volume > 30 mL/kg/24 heures), par leur effet de
dilution d'une part, par leur effet sur l'hémostase primaire (diminution de la viscosité, diminution de l'adhésion
plaquettaire) et la coagulation (allongement du temps de céphaline + activateur, diminution du taux de facteur
VIII) d'autre part  [75].

Manifestations cliniques
La  survenue  des  manifestations  hémorragiques  est  liée  au  contexte  clinique.  Les  circonstances  au  cours
desquelles un tel tableau est observé sont les circulations extracorporelles (CEC)   [99], la chirurgie hépatique et
portocave,  la  neurochirurgie  (méningiomes),  les  prothèses  de  hanche  ou  de  genou,  les  polytraumatismes,  les
brûlures,  l'hypertension  portale  avec  ascite  chronique.  Dans  chacune  de  ces  situations,  l'hémodilution  se
surajoute  aux  autres  facteurs  susceptibles  d'augmenter  le  risque  hémorragique  :  anticoagulation  et  déplétion
plaquettaire  au  cours  des  CEC,  anomalies  de  l'hémostase  préexistantes  dans  la  chirurgie  hépatique,  activité
fibrinolytique fréquente dans la chirurgie des méningiomes, hypovolémie chez les grands brûlés. Il faut ajouter à
cela que la récupération sanguine peropératoire qui permet de transfuser le patient avec son propre sang (après
lavages des cellules) peut induire des troubles de l'hémostase à type de coagulation intravasculaire  [21].

Les  signes  d'appel  pour  le  réanimateur  peuvent  être  des  signes  précoces,  épistaxis,  hématome  à  la  pose  d'un
cathéter, ecchymoses à la mise en place d'une compression ou plus tardifs, saignements aux points de ponction,

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hématurie ou encore la survenue d'un saignement diffus au cours d'une intervention chirurgicale.

Diagnostic biologique
Au  phénomène  de  dilution,  s'ajoute  la  consommation  des  facteurs  de  la  coagulation  et  un  certain  degré  de
fibrinolyse.  La  baisse  des  facteurs  de  la  coagulation  est  constante  et  souvent  supérieure  à  60  %.  Elle  touche
l'ensemble des protéines de la coagulation mais peut parfois être plus sévère au niveau des facteurs V, VIII et du
fibrinogène. Elle survient dans les premières heures de la transfusion. Il est souvent difficile de faire la part de
l'hémodilution et de la consommation d'autant plus que la recherche des complexes solubles de la fibrine est le
plus souvent négative à cause du phénomène de dilution. On recherche une activité fibrinolytique anormale. Le
retentissement sur l'hémostase primaire est constant : thrombopénie < 100 × 10 9/L, lorsque les transfusions
dépassent  une  masse  sanguine.  Elle  est  en  général  progressive.  à  la  thrombopénie  est  associée  une
thrombopathie  liée  aux  perturbations  rhéologiques,  à  la  diminution  du  taux  d'hématocrite  lorsque  celui­ci  est
inférieur à 25 %.

Des études ont montré que l'utilisation d'Elohes® de haut poids moléculaire (Etastarch ®)  (volume  1  000  mL)


réduit de 50 % le taux de facteur VIII et du facteur Willebrand reproduisant une maladie de Willebrand de type
I. Cet effet ne serait pas retrouvé avec l'Elohes® de bas poids moléculaire (Pentastarch ®)  [75].

Traitement
Le traitement consiste à rétablir un hématocrite supérieur ou égal à 30 %, à réduire l'hypocoagulabilité globale
en  apportant  des  facteurs  de  la  coagulation  sous  forme  de  plasma  frais  congelé  viro­inactivé  pour  amener  les
facteurs  de  la  coagulation  au­delà  de  30  %  et  le  taux  de  fibrinogène  au­dessus  de  0,50  g/L,  à  corriger  les
troubles  de  l'hémostase  primaire  par  l'apport  de  concentrés  plaquettaires  (10 11  plaquettes/10  kg  de  poids),
lorsque la thrombopénie est sévère (< 30 × 10 9L). Lorsqu'une activité fibrinolytique importante est observée,
l'administration d'aprotinine à fortes doses (1 à 2 millions UIK) est prescrite.

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Toute référence à cet article doit porter la mention : Marie­Hélène Denninger, Marie­Geneviève Huisse. Affections
hémorragiques  par  anomalie  congénitale  ou  acquise  de  la  coagulation  :  (en  dehors  de  l'hémophilie  et  de  la
maladie de Willebrand) . EMC ­ Hématologie 1997:1­0 [Article 13­021­C­10].

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