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Hatem KHOUAJA

CH 4 LIAISON ARBRE – MOYEU


A. LE CLAVETAGE
1. INTRODUCTION :
Une clavette est une pièce implantée par moitié dans
l’arbre et dans le moyeu destinée à les rendre solidaire en
rotation et quelquefois en translation.
Les clavetages parallèles sont de trois types :
 Les clavettes inclinées,
 Les clavettes parallèles,
 Les clavettes disques.

2. LES CLAVETTES INCLINEES :


2.1. Principe
La liaison est obtenue par coincement des faces inférieure et supérieure de la clavette sur ces portées.
On distingue deux types de clavettes inclinées :
 Les clavettes inclinées sans talon :

 Les clavettes inclinées avec talon :

Ce type de clavetage a pour inconvénient de désaxer légèrement l’arbre et le moyeu, ce qui entraîne des
vibrations pour des vitesses de rotation assez élevées.

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2.2. Désignation :

3. LES CLAVETTES PARALLELES :


On distingue trois types de clavetages :
 Clavetage libre : clavette libre dans l’arbre et dans le moyeu,
 Clavetage normal : clavette serrée dans l’arbre et libre dans le moyeu,
 Clavetage serré : clavette serrée dans l’arbre et dans le moyeu.

3.1. Désignation
On distingue trois formes des clavettes parallèles A, B et C :

Forme A Forme B Forme C

Le choix de l’une des formes dépend des contraintes de fabrication.


Une clavette parallèle se désigne en indiquant dans l’ordre :
 L’expression « clavette parallèle »,
 La forme A, B ou C,
 La section axb et la longueur l.
Exemple :
Clavette parallèle A, 12×8×40

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3.2. Déterminations des dimensions des clavettes parallèles


Les deux principaux problèmes liés à la définition d’un clavetage par clavette sont :
 L’assemblage des éléments (arbre, clavette et moyeu),
 La tenue de la clavette lors de la transmission de couple.
La tenue de la clavette est assurée par une condition sur la pression de contact entre la clavette et le moyeu
qui ne doit pas dépasser la pression de matage qui est une caractéristique du matériau.
Définition : un solide 1 est sollicité au matage par un solide 2 si la pression superficielle sur la
surface de la liaison 1-2 entraîne une déformation permanente de cette dernière.
L’assemblage des éléments est permis par une cotation soigneuse de l’arbre et du moyeu.
3.2.1. Section axb de la clavette
Les dimensions a et b ainsi que les caractéristiques de la section de la rainure dans l’arbre et le moyeu
sont fonctions du diamètre nominal de l’arbre.
Ils sont déterminés à partir du tableau suivant :

3.2.2. Les ajustements :


L’ajustement arbre/moyeu peut être choisi parmi les propositions suivantes :
- De précision courante H8e8
Liaison encastrement - A jeu réduit (équilibrage) H8h8
- Précis avec montage manuel H7g6
- Fretté avec clavette de sécurité H7p6
Liaison glissière - De qualité courante H8e8
- De qualité soignée H7f7

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Les ajustements arbre/clavette et clavette/moyeu sont à choisir parmi les propositions suivantes :

 Pour la liaison encastrement : On choisit un clavetage libre, normal ou serré en fonction :


 De l’ajustement arbre/moyeu,
 Des conditions de service (chocs, vibrations…)
 Pour la liaison glissière : on choisit un clavetage libre qui permet le glissement.

3.2.3. Longueur de contact clavette/moyeu :


La pression moyenne ou conventionnelle p sur la partie rectiligne de la clavette en contact avec le moyeu
doit être inférieure à la pression de contact admissible ou pression de matage :

p  p adm  p mat
La pression de contact admissible est liée aux conditions de fonctionnement et est à choisir à partir
du tableau suivant qui correspond à des matériaux dont : Rm > 600 MPa
Glissant sans Glissant sous
Conditions de fonctionnement Encastrement
charge charge
Mauvais conditions : chocs,
30 à 24 MPa 12 à 24 MPa 3 à 8 MPa
vibrations, tolérances larges
Conditions moyennes
45 à 75 MPa 16 à 32 MPa 4 à 12 MPa
Très bonnes conditions
60 à 115 MPa 24 à 48 MPa 8 à 15 MPa

La longueur de contact dépend de la forme de la clavette :


 lc = l - a : Forme A,
 lc = l : Forme B,
 lc = l – a/2 : Forme C.
Pour un clavetage normale : clavette serrée dans l’arbre et libre dans le moyeu : Ft
p
avec Et S matée
b 2.Ct
S matée  l. Ft 
2 d

où d est le diamètre de l’arbre


La condition de résistance au matage donne : p  p adm  p mat

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4.Ct
D’où une longueur l de la clavette : l  lmin 
padm.d .b
Trois cas qui se présentent :
 si lmin < 0.6 d : on doit envisager une solution moins coûteuse telle que clavette disque, ergot ou
goupille.
 0.6 d < lmin < 2.5 d : on détermine alors la longueur minimale de la clavette :
lcmin = lmin + a : Forme A,
lcmin = lmin : Forme B,
lcmin = lmin + a/2 : Forme C.
On choisit ainsi à partir du tableau suivant une valeur normalisée de l supérieure à lmin :
a 2 3 4 5 6 8 10 12 14 16 18 20 22 25 28 32 36
de 6 6 8 10 14 18 22 28 36 45 50 56 63 70 80 90 100
L 20 36 45 56 70 90 110 140 160 180 200 220 250 280 320 360 400
à
 Sinon envisager une solution plus performante.

4. LES CLAVETTES DISQUES:


Les clavettes disques ont une utilisation limitée (la portée et le diamètre de l’arbre sont faibles) à cause de la
difficulté à usiner l’empreinte profonde dans l’arbre (affaiblit la résistance de l’arbre) ainsi le couple
transmissible est faible.
 Désignation :
Clavette disque 8×15

Epaisseur a Hauteur b

Montage Arbre alésage

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5. Application
5.1. Terminer le tableau de valeur des différents paramètres de la clavette ;

d a b L j k smax smin
30
24

5.2. Ecrire la désignation normalisée da la clavette (forme A) ;


5.3. Donner l’ordre de montage ;
5.4. Compléter le dessin d’ensemble.

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B. LES GOUPILLES
1. FONCTION :
Une goupille est un organe de liaison implanté dans deux trous appartenant à deux pièces différentes. Elle
sert à :
 Soit à immobiliser une pièce par rapport à une autre (goupille d’arrêt).
 Soit à assurer la position relative de deux pièces (goupille de position).

2. Types de goupilles :

2.1. Goupille cylindrique :


La difficulté de maintien d’une telle goupille dans son logement (ça exige un ajustement serré précis donc
coûteux) fait que son emploi n’est pas recommander sauf dans le cas particulier de positionnement.
Désignation :
Pied de positionnement cylindrique 6×40
D = 6 mm : diamètre et L = 40 mm : longueur.

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2.2. Goupille conique :


Ces goupilles, d’emploi facile, sont maintenues en place par adhérence grâce à leur faible conicité : 1/50.
Les trous coniques doivent être usinés à l’aide d’alésoirs avec les pièces montées en position.
On en distingue deux types :
 Type NR : non rectifié, tolérance de conicité qualité 10.
 Type R : rectifié, tolérance de conicité qualité 8.

2.3. Goupille cylindrique fendue :


Ces goupilles sont surtout utilisées comme freins d’écrou. Le freinage par goupille. Le freinage par goupille
derrière l’écrou impose pour le trou une position axiale précise (à éviter).
Elles permettent également l’immobilisation en translation d’axes lisses.

2.4. Epingles d’axe


Elles sont logées dans une gorge comme un circlips et ne doivent pas travailler au cisaillement. La
déformation élastique assure le maintien en position.

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2.5. Goupille cannelée :


Ces goupilles sont maintenues en place par déformation élastique. Elles ont l’avantage de ne pas exiger un
ajustement très précis.
On réalise trois cannelures suivant trois génératrices d’une tige cylindrique. Ces cannelures sont obtenues
par déformation plastique permanente. Au montage les parties a, b, c, d, e et f acceptent une petite
déformation élastique et réalisent le serrage.

Attache-ressorts (fabrication
Axe de chape
spéciale)

Liaisons mobiles (trous borgnes)

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2.6. Goupille cylindrique creuse ou élastique :


Ces goupilles sont obtenues par enroulement d’une bande d’acier à haute résistance.
Elles existent en deux séries :
 Série épaisse E utilisée normalement
 Série mince M utilisée pour les pièces délicates

Dans le cas d’effort important on peut introduire deux goupilles l’une dans l’autre.
Désignation : goupille élastique, E , D-L. Goupille élastique, E, 6×40

Exemples d’application :
Mise en position et
Liaison fixe Entretoise
tenue en cisaillement

Bague d’usure Retenue par expansion Jonction

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3. CALCUL DES GOUPILLES :

3.1. Goupille pleine : T T


Une goupille pleine est sollicitée au cisaillement
si S : est l’air de la section cisaillée
T : est la valeur de l’effort de cisaillement. S

T 2. .d 2
La contrainte de cisaillement est :   et S
S 4

(Car on a deux sections cisaillées, on dit qu’une goupille est sollicitée au double cisaillement).

La condition de résistance de la goupille s’écrit :   adm

Où adm est la contrainte admissible de cisaillement du matériau constituant la goupille.

Avec adm= Re/s


s : est un coefficient de sécurité.

3.2. Goupille cylindrique creuse :


La détermination de ce type de goupille peut être faite à l’aide des résultats expérimentaux du constructeur.

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C. RIVETAGE
Les rivets sont utilisés par toutes les industries pour l’assemblage indémontable de petits ou de
grands composants. L’assemblage d’une structure d’avion exige près de 2 500 000 rivets, dont la pose
représente 30% du temps total de montage.
Avantages : Sécurité de fixation, économique, cadences de production élevées, assemblage de matières
différentes et d’épaisseurs différentes, assemblages résistants au phénomène de fatigue contrairement au
soudage.
Inconvénients : non démontable, têtes protubérantes.

1. Rivets usuels :
Leur pose exige que l’on puisse intervenir des deux côtés de l’assemblage : côté tête et côté rivure.
Les têtes peuvent être rondes (symbole R), cylindriques plates (C et CF) ou fraisées (90°, 60° ou
120°) si l’on veut noyer les têtes (F/90, FB/90…).
Exemple de désignation : F/90 10.40, NF E 27-154 (rivet à tête fraisée d=10, L= 40 mm et norme de
référence).

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2. Rivets creux :

En acier ou en métaux non ferreux, ils sont légers et faciles à sertir.


Utilisations : aéronautique, électromécanique…

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2.1. Les rivets à expansion ou rivets aveugles :


Ils sont les seuls utilisables lorsque les pièces à riveter ne sont accessibles que d’un côté, par
exemple, lorsque l’une des pièces est creuse : réservoir, profilé creux.
 Rivets POP : la rivure s’obtient en tirant sur la tige avec une pince spéciale prenant appui
sur la tête. Une fois la rivure formée la tige casse net.
Matériaux possibles : aluminium, inox, cuivreux…
 Rivets POP étanches : Variante étanche du précédent sans fuites au niveau de la tige.

2.2. Points TOX :


Les points TOX sont à la frontière entre le sertissage et le rivetage. En grande série ils
permettent l’assemblage à froid de tôles sans rivet (matériaux très divers, traités et revêtus).
Diamètres usuels des points (en mm) : 3 – 4 – 5 – 6 – 8 – 10…

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D. LES ANNEAUX ELASTIQUES


Ils permettent la fixation axiale ou l’épaulement d’éléments de machines (roulements, bagues,
entretoises…) sur des arbres ou dans des alésages.
Ils ont la forme d’anneaux fendus dont l’élasticité permet le montage et le maintien en position après
assemblage.
Avantages : Faible coût, économie de matière, usinages standards, faible encombrement axial.

1. Circlips extérieurs et intérieurs :


Très utilisés, de diamètre de 3 à 1000 mm, ils peuvent supporter des efforts axiaux assez importants et
sont bien adaptés aux grandes vitesses de rotation. Leur montage exige une pince spéciale à becs avec
ergots.
Recommandation : avec les roulements ou toute pièce chanfreinée et si les efforts axiaux sont
importants, il est recommandé d’interposer une rondelle d’appui.

2. Les anneaux d’arrêts :


Ils ressemblent à des cavaliers. Leur montage se fait radialement, sans outil spécial. Ils ne sont pas
adaptés aux vitesses élevées.

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3. Les anneaux de serrage :


Ce sont des rondelles autobloquantes (phénomène d’arc-boutement) à languettes qui peuvent se monter
sur des arbres, languettes vers l’intérieur, ou dans des logements lisses, languettes vers l’extérieur.
Elles doivent être utilisées avec des efforts axiaux modérés. Il est pratiquement impossible de les
démonter en sens inverse du montage.

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