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LES ANTIBIOTIQUES

COURS DE PHARMACOLOGIE
4ème ANNEE
FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE
PORT AU PRINCE

DOCTEUR LOESLE AURELIE


Trouver un tableau germe / traitement + structure des βlactamines

I. GENERALITES :

A. Quelques principes :
L’antibiothérarpie peut être curative lorsque l’infection a été prouvée cliniquement, elle peut être préventive en cas de risque de
surinfection bactérienne par exemple.

B. Choix de l’antibiotique :
Il va dépendre de différents critères :
- Le germe responsable  : la bactérie est identifiée au laboratoire et sa sensibilité est appréciée par un antibiogramme.
Parfois, un diagnostic de présomption se basant sur les signes cliniques est suffisant.
- Le site infecté : un antibiotique est actif au site infecté s’il assure au niveau de celui-ci une concentration au moins égale
à la CMI (concentration minimale inhibitrice de la croissance bactérienne). Cet aspect est important surtout si le site
infecté est un organe difficile à atteindre, comme les méninges ou l’os.
- Le terrain  : pour éviter au maximum la survenue d’effets indésirables, il faut prendre en compte les éléments suivants :
- L’âge : les quinolones et les tétracyclines sont contre-indiquées chez l’enfant, pour les autres une adaptation posologique
est parfois necessaire.
- La grossesse : seuls peuvent être utilisés sans risque, durant toute la grossesse les antibiotiques suivants : Β-
lactamines, macrolides, polypeptides (polymyxines : colistine et polymyxine B), éthambutol et rifampicine.
- La fonction hépatique  : en cas d’insuffisance hépatique il convient de préférer au sein d’une même famille, les moins
métabolisés par le foie.
- La fonction rénale  : s’il y a insuffisance, il y a un risque d’accumulation de l’antibiotique ou de ses métabolites avec des
risques toxiques extra-rénaux. De plus, les antibiotiques néphrotoxiques devront être évités (aminosides, colistine,
glycopeptides).
- La fonction cardiaque : l’insuffisance cardique doit rendre prudente l’utilisation d’antibiotiques réalisant un apport
hydrosodé important (peniG sodique, ticarcilline, fosfomycine,..).
- L’allergie contre-indique la réutilisation d’un antibiotique l’ayant provoquée, et de tous ceux avec lesquels il existe une
allergie croisée.
- Le déficit en G6PD  : le risque d’anémie hémolytique contre-indique l’utilisation des antibiotiques suivants : quinolones,
sulfamides.
- La myasthénie  : les antibiotiques « curare-like » : aminosides, glycopeptides, tétracyclines injectables, sont contre-
indiquées en raison du risque de décompensation neuromusculaires qu’il entraînent.
C. La durée et les modalités de traitements :
La durée est habituellement de 5 à 10 jours, mais certaines infections sévères ou profondes nécessitent un traitement plus long.
Il existe aussi des traitements minute. L’essentiel est de bien respecter la durée afin d’éviter les rechutes, les complications à
distance et le risque d’apparition de résistance. Le traitement antibitotique doit toujours être interrompu brutalement sans
posologie dégressive (risque d’apparition de résistances). Il faut noter que certaines infections vont nécessiter une dose de
charge initiale.

II. LES PENICILLINES :

A. Les molécules :
- Pénicillines G : benzylpénicilline sodique, pénicilline V ou phénoxyméthylpénicilline, pénicilline semi-retard ou
bénéthamine pénicilline, pénicilline retard ou benzathine-benzylpénicilline.
- Pénicilline M : oxacilline, cloxacilline.
- Pénicilline A : amoxicilline (+/- acide clavulanique), ampicilline (+/- sulbactam), bacampicilline, pivampicilline.
- Carboxupénicilline : ticarcilline (+/- acide clavulanique).
- Uréidopénicilline : meziocilline, pipéracilline (+ tazobactam).

B. Mode d’action et indications :


Les pénicillinessont des antibactériens du groupe chimique des β-lactamines bactéricides qui interfèrent au niveau de la paroi
bactérienne. Elles diffusent bien dans l’organisme mais passent peu la barrière hémato-encéphalique (BHE). Elles sont
éliminées sous forme active dans les urines à des concentrations thérapeutiques.

C. Effets indésirables :
- Manifestations allergiques  : urticaire, œdème de Quincke, fièvre, éosinophilie et rarement choc anaphylactique.
- Troubles digestifs : nausées vomissements, diarrhées, candidoses.
- Troubles hématologiques réversibles : anémie, leucopénie, thrombopénie.
- L’administration de fortes doses peut entraîner des encéphalopathies métaboliques surtout chez l’insuffisant rénal.
- Les péni M peuvent aussi entraîner des troubles hépatiques et rénaux.
- L’ampicilline peut donner des glossites et des stomatites.
- Les péni A favorisent l’apparition des candidoses digestives.

D. Contre-indications :
- l’allergie aux pénicillines  : celle-ci étant croisée dans 5 à 10 % des cas avec celle des céphalosporines => éviter les
prescriptions croisées.
- Pour les péni A et la piperacilline : infection par les virus du groupe Herpes Virus, notamment la mononucléose
infectieuse.
- Pour les associations (amoxicilline/acide clavulanique et ampicilline/sulbactam) : leucémie lymphoïde.

D. Interactions médicamenteuses :
- Péni A et la mezlocilline avec l’allopurinol et les autres inhibiteurs de l’uricosynthèse : risque accru de réactions
cutanées.
- Péni A avec les aminosides : action synergique.
- Péni A avec le méthotrexate : augmentation de la toxicité hématologique.

E. Précaution d’emploi et conseils :


La plupart sont des sels de sodium, il faut donc les utiliser avec prudence chez l’insuffisant cardiaque.
La survenue d’une diarrhée ne doit pas être traitée par un ralentisseur de transit. On peut donner de la levure pour recréer la
flore intestinale.
Les péni M doivent être utilisées avec prudence chez le nouveau-né.
Certaines spécialités sont uniquement sous forme injectable : benzylpénicilline sodique, benethamide+benzylpénicilline,
ampicilline+sulbactam, ticarcilline, piperacilline, mezlocilline.

Modalités de prise  :
- Amoxicilline + acide clavulanique : en début de repas ; 1g 2 à 3 fois par jour pour les adultes, 80 mg/kg/24h en 3
prises pour les enfants et nourrissons.
- Amoxicilline per os: 15 à 20 mg/kg/24h en 2 à 3 prises pour les adultes, max 3g/j ; 25 à 50 mg/kg/24h en 2 à 3
prises pour les enfants et nourrissons.
- Amicilline : 30 min avant le repas
- Pénicilline V : en 3 à 4 prises
- Bacampicilline : pendant le repas
- Pivampicilline : pendant le repas
- Cloxacilline : a distance des repas
- Oxacilline : 30 min avant le repas

III. LES CEPHALOSPORINES :

A. Les molécules :
- Les céphalosporines 1ère génération  : céfaclor, céfatrizine, céfadroxil, céfalexine, céfradine, céfapririne, céfazoline.
- Les céphalosporines 2ème génération  : céfuroxime.
- Les céphalosporines 3ème génération  : céfotaxime, ceftriaxone, ceftazidime, céfixime, cefpodoxime, céfotiam, cefsulodine.
- Céphalosporines à spectre étendu  : céfépime, cefpirome.

B. Mode d’action et indications :


Les céphalosporines 1ère G ont une activité bactérienne dirigée sur les Gram positifs, les C2 ème G sont plus actives sur les Gram
négatifs, et les C3ème G ont une activité surtout dirigée contre les Gram négatifs.
Les C3ème G diffusent très bien et atteignent les tissus difficiles à pénétrer comme les méninges.
La majorité des céphalosporines sont éliminées par voie rénale. La ceftriaxone et la céfopérazone se concentrent dans la bile et
peuvent donc être indiquées en cas d’infection des voies biliaires.

C. Effets indésirables :
Elles possèdent un certain nombre d’effets indésirables communs aux β-lactamines.
- Réactions allergiques : éruptions cutanées, asthmatiformes, œdème de Quincke, réactions anaphylactiques, fébriles,
maladie sérique atypique, syndrome de Stevens-Johnson.
- Manifestations hépatodigestives  : diarrhées, nausées, vomissements, anorexie, douleurs abdominales, candidoses
buccales, élévation transitoires des enzymes hépatiques, ictère choléstatique.
- Manifestations hématologiques : anémie, leucopénie, granulopénie, neutropénie, thrombopénie, hyperéosinophilie.
- Manifestations rénales  : néphropathies interstitielles.
- Céphalées et vertiges avec certaines céphalosporines.
- Quelques cas de vaginites avec la céfépime et ceftazidime.
- Une baisse du taux de prothrombine et des effets hémorragiques avec le céfotetan par exemple.
- Manifestations locales d’intolérance  (pour toutes les β-lactamines): l’injection IM entraîne une douleur, une inflammation,
une induration et une possible hyperthermie au point d’injection. L’IV entraîne une veinite au point d’injection et la
perfusion peut entraîner des phlébites ou thrombophlébites du fait de la mise en place du cathéter.

D. Contre-indications :
L’emploi des céphalosporines est à proscrire formellement en cas de réaction allergique aux β-lactamines.
Le céfotiam est contre-indiqué chez l’insuffisants rénal sévère et l’insuffisant cardiaque.
Pour les méningites il ne faut utiliser que les C3 èmeG.

E. Interactions médicamenteuses :
- en cas d’association avec les aminosides et les diurétiques puissants : augmentation de l’urée sanguine et de la
créatinémie.
- Céfotetan est déconseillé avec l’alcool : effet antabuse.
- Contre-indication formelle entre ceftriaxone et les sels de calcium.

F. Précautions d’emploi et conseils :


Il faut adapter la posologie chez l’insuffisant rénal.
L’allaitement est déconseillé car passage dans le lait.
Céphalosporines sous forme injectable :C1èreG (cafapirine, cafazoline, cefalotine), C2 èmeG (cefamandole), C3èmeG (cefotaxime,
ceftriaxone, ceftazindine, ceftizoxime), à spectre étendu (cefepime et cefpirome).

Modalités de prise :
- céfaclor, céfatrizine, céfadroxil : juste après le repas
- céfalexine, céfradine : pendant le repas
- céfuroxime : 15 à 30 min après le repas
- cefpodoxime : pendant le repas
- céfotiam : avant les repas

IV. AUTRES β-LACTAMASES :


A. Cefsulodine :
C’est une céphalosporine antipyocyanique à spectre étroit administrée sous forme IM ou IV. Elle est réservée au traitement des
infections à Pseudomonas aeruginosa.
Les effets indésirables sont ceux des céphalosporines.
Les contre-indications : allergie aux β-lactamines ou à la lidocaïne et enfants de moins de 30 mois.
Les interactions : - en cas d’association avec les aminosides et diurétiques de l’anse, polymyxines : surveiller la fonction
rénale.
- incompatibilité avec la tobramycine.
Précautions  : déconseillé pendant la grossesse et l’allaitement.

B. Céphamycines : céfotetan, céfoxitine


Ce sont des C2èmeG actives sur les anaérobies. Elles sont utilisées par voie parentérale.
Les effets indésirables sont ceux des céphalosporines. Pour le céfotetan : effet antabuse, hémorragie, baisse du taux de
prothrombine.
Contre-indications  : allergie aux β-lactamines, méningites.
Interactions  : - en cas d’association avec les aminosides et diurétiques de l’anse, polymyxines : surveiller la fonction rénale.
- du cefotetan : éviter l’alcool, surveiller taux de prothrombine.
Précautions : déconseillé pendant la grossesse et l’allaitement.
C. Monobactams : aztréonam
C’est une β-lactamine stable aux β-lactamases, à spectre étroit et original (cocci Gram négatif aérobie et Pseudomonas
aéruginosa). Il est utilisé dans les infections sévères (sauf méningites) à germes sensibles, dans les infections urinaires hautes
et basses, prostatites, urétrites gonococciques.
Les effets indésirables sont ceux des céphalosporines.

D. Carbapénèmes : imipénème, méropénème


Ce sont des pénicillines très résistantes aux β-lactamases ayant le spectre le plus étendu des β-lactamines, actives sur de
nombreuses souches hospitallières de bacilles Gram négatif résistants au C3G et à l’aztréonam.
Ils sont donc utilisés dans le traitement des infections d’origine hospitalières (sauf les méningites).
Les effets indésirables sont ceux des pénicillines. Avec pour l’imipénème : encéphalopathies, et pour le méropénème :
augmentation de la bilirubine, thrombocytoses, paresthésies, convulsions.
Interactions : incompatibilité physico-chimique avec les lactates.
Précautions  : déconseillé pendant la grossesse et l’allaitement. Ils sont déconseillés en cas d’allergie aux β-lactamines.

IV. LES MACROLIDES VRAIS :


A. Les molécules :
Spiramycine, josamycine, midécamycine, roxithromycine, dirithromycine, dihydrate d’érythromycine, ethylsuccinate
d’érythromycine, propionate d’érythromycine, clarithromycine, télithromycine, azythromycine.

B. Mécanisme d’action et indications :


Les macrolides sont des antibiotiques bactériostatiques agissant au niveau des sous-unités ribosomales. Ils restent les
antibiotiques de choix pour de nombreuses infections. En effet ils présentent un spectre d’activité caractéristique d’infections
fréquentes. De plus, ils présentent de nombreux avantages : peu d’effets indésirables, bonne diffusion cellulaire (en particulier
au niveau des bronches) et intracellulaire, et un faible incidence sur le développement de souches résisantes.
Leur élimination est extra-rénale (biliaire).
Ce sont souvent une alternative aux pénicillines si celles-ci ne peuvent être employées. Il existe des résistances croisées dans
les groupes de macrolides (vrais et apparentés), mais pas avec les autres antibiotiques.

C. Effets indésirables :
- surtout une intolérance digestive : nausées vomissements, diarrhées, gastralgies.
- Allergies cutanées.
- A posologie élevée : augmentation transitoire des transaminases et exceptionnellement hépatite cholestatique.
- Pour l’azythromycine : réduction légère et transitoire du taux de neutrophiles.
- Pour l’erythromycine injectable : irritation veineuse et allongement de l’espace QT, torsades de pointe…
- Pour la midécamycine : hyperéosinophilie.
- Pour la roxythromycine : vertige et exceptionnellement réactions d’hypersensibilité grave.

D. Contre-indications :
- hypersensibilité
- pour l’érythromycine : allongement de l’espace QT
- pour la midécamycine : insuffisance hépatique
- la grossesse est contre-indiquée avec la clarythromycine, déconseillée avec l’érythromycine.
- l’allaitement est contre-indiqué avec la spiramycine, déconseillé avec la clarythromycine.

E. Interactions médicamenteuses :
1. Communes à tous les macrolides :
- contre indication formelle avec les dérivés de l’ergot de seigle (DHE, ergotamine) : ergotisme avec possibilité de nécrose
des extrémités, et pour la plupart des macrolides avec le bépridil, cisapride, statines et halofantrine.
- Déconseillé avec la bromocriptine : augmentation des taux plasmatiques de la bromocriptine avec accroissement possible
de l’activité antiparkinsonnienne ou apparition des signes de surdosage.
- Déconseillé également avec la colchicine et le tacolimus.
2. Spécifiques :
- Triazolam : déconseillé avec clarithromycine, érythromycine, et josamycine : risque de somnolence accrue.
- Midazolam : contre indication formelle avec la télithromycine
- Carbamazépine : déconseillée avec l’érythromycine, précautions avec la josamycine : risque de surdosage en
carbamazépine.
- Ciclosporide : déconseillé avec l’érythromycine, précautions avec la josamycine, clarythromycine, midécamycine,
dirithromycine : augmentation des taux circulants de ciclosporine et de la créatinémie.
- Théophylline : déconseillée avec l’érythromycine, précautions avec la clarythromycine, la josamycine, la dirithromycine :
risque d’augmentation du taux de théophylline, surtout chez l’enfant.
- Digoxine : précautions avec l’érythromycine : augmentation de la digoxinémie.
- Warfarine : précautions avec l’érythromycine : risque hémorragique par augmentation de l’effet anticoagulant.

L’association au métronidazole, aux cyclines, et à la rifampicine est synergique.

F. Précautions d’emploi :
L’administration d’un macrolide n’est pas recommandée en cas d’insuffisance hépatique (élimination biliaire). Il faut avertir les
conducteurs et utilisateurs de machines que la roxithromycine peut donner des sensations vertigineuses.

Modalités de prise :
- Azithromycine, clarithromycine, dirithromycine : en dehors des repas.
- Erythromycine, roxythromycine : juste avant les repas.
- Midécamycine : pendant les repas.

V. PRODUITS APPARENTES AUX MACROLIDES  :


A. Lincosanides : clindamycine, lincomycine
- Mécanisme d’action et indications  :
Ils ont une activité antibactérienne proche de celle des macrolides vrais, mais leur structure chimique et différente. Ils sont plus
bactéricides. Ils sont fortement métabolisés par le foie et leur élimination est principalement biliaire. Cependant leur intérêt est
limité par le risque de survenue de colite pseudo-membraneuse.
- Effets indésirables  :
- Troubles digestifs : nausées vomissements, douleurs abdominales, diarrhées persistantes.
- Risque de colite pseudo-membraneuses à Clostridium difficile: diarrhées profuses parfois sanglantes, fièvre, douleurs
abdominales.
- Troubles hématologiques : agranulocytose, neutropénie, leucopénie, purpura thrombopénique.
- Réactions cutanées et allergiques : prurit, urticaire, éruptions cutanées, syndrome de Lyell…
- Hépatotoxicité : ictère, perturbations des fonctions hépatiques.
- Contre-indications  :
- allergie aux lincosanides.
- Nourissons de moins de 1 mois.
- Méningites.
- Précautions d’emploi  :
- association déconseillée : effet antagoniste avec les macrolides et les strptogramines.
- à éviter chez les colitiques.
- Eviter les traitements de longue durée.
- Adapter la posologie en cas d’insuffisance hépatique.
- En cas de diarrhée persistante pas de ralentisseur de transit.
- Pour la lincomycine, il est conseillé de ne rien ingérer excepté de l’eau pendant une période d’une à deux heures avant
et après l’administration.

B. Synergistines ou streptogramines : pristinamycine:, quinupristine+dalfopristine


- Mécanisme d’action et indications  :
Ces produits à spectre étroit, peu sélectifs et bien tolérés agissent comme les macrolides vrais sur les sous-unités ribosomales.
Ils sont bactériostatiques voir bactéricides. Ils sont très utiles dans les infections bronchopulmonaires, ORL et cutanées à
Staphylocoques même résistants, à Haemophylus influenzae, à germes anaérobies et en prophylaxie des endocardites
bactériennes.
Ils sont utilisés comme alternative aux pénicillines.
- Effets indésirables  :
- troubles digestifs mineurs : nausées, gastralgies, diarrhées.
- Très rarement : réactions cutanées et allergiques.
- Contre-indications  :
- allergie aux streptogramines
- méningites
- Interactions  :
Précautions d’emploi en cas d’association à la ciclosporine : augmentation de sa concentration.
Modalités de prise : pristinamycine : à prendre pendant les repas.

VI. LES CYCLINES :


A. Les molécules :
Doxycycline, minocycline, métacycline, lymécycline, tetracycline.

B. Mécanisme d’action et indications :


Ce sont des antibiotiques bactériostatiques à spectre large. Staphylocoques et streptocoques sont devenus en grande partie
résistants. Leur emploi a progressivement diminué depuis le développement des -lactamines et des macrolides.
Elles diffusent très bien, notamment dans le tissu pulmonaire, elles sont une bonne pénétration intracellulaire.
Elles sont concentrées dans le foie et leur excrétion est rénale.
Elles passent la barrière placentaire et dans le lait maternel.

C. Effets indésirables :
- dyschromie dentaire ou hypoplasie de l’émail en cas d’administration chez l’enfant de moins de 8 ans => CI formelle.
- troubles digestifs : diarrhées, nausées, épigastralgies.
- Réactions allergiques : urticaire, rash, prurit
- Photosensibilisation cutanée
- Troubles hématologiques : anémie hémolytique, thrombocytopénie, neutropénie.
- Signes d’hypertension intracranienne bénigne : céphalées, troubles de la vision.
- Pour la doxycycline : anorexie, glossite, entérocolite, candidose génitale, réaction anaphylactique, œdème de Quincke…
- Pour la minocycline : anorexie, sensations vertigineuses.

D. Contre-indications :
- Hypersensibilité aux cyclines.
- Enfants de moins de 8 ans.
- Grossesse et allaitement.

E. Interactions :
- rétinoïdes par voie générale, risque d’hypertension intracranienne : contre-indication formelle.
- Anticoagulants oraux : hausse du risque hémorragique.
- Sels de fer et topiques gastro-intestinaux : administrer à 2 de distance.
- Pour la doxycycline : précaution d’emploi avec les anticonvulsivants inducteurs enzymatiques (phénobarbital,
phénytoïne) : diminution de la concentration en doxycycline.

F. précautions d’emploi :
En fonction du risque de photosensibilisation, il est conseillé d’éviter toute exposition solaire durant le traitement, si un érythème
apparaît, le traitement doit être interrompu.
Administration prudente chez l’insuffisant rénal et hépatique.
Pour la minocycline, avertir les conducteurs des possibles vertiges.
Les aliments contenant du calcium (lait et produits dérivés) entraînent une diminution importante de l’absorption des cyclines.
Modalités de prise :
- doxycycline et minocycline: au milieu d’un repas
- métacycline, lymécycline et tétracycline : en dehors des repas

VII. LES FLUOROQUINOLONES :

A. Les molécules :
Ciprofloxacine, lévofloxacine, ofloxacine, loméfloxacine, péfloxacine, moxifloxacine, norfloxacine, enoxacine.
B. Mode d’action et indications :
Les fluoroquinolones (ou quinolones de 2ème génération) ont un spectre très élargi par rapport aux anciennes. Elles ont une
excellente biodisponibilité, une excellente diffusion tissulaire et intracellulaire. Leur élimination est surtout rénale. Leur mode
d’action doit rendre prudent l’emploi avec des germes comme les staphylocoques et certaines souches de Pseudomonas, une
association est alors souhaitable. Une utilisation trop large ou mal justifiée aboutirait à l’émergence de souches résistantes.

C. Effets indésirables :
- troubles digestifs : douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées, anorexie.
- Manifestations cutanées allergiques et photosensibilisation
- Troubles hématologiques : éosinophilie, leucopénie, trhombopénie.
- Troubles neurologiques : céphalées, vertiges, et rarement insomnies, convulsions.
- Douleurs musculaires et articulaires : tendinites, exceptionnellement rupture tendineuse (surtout avec pefloxcine).
- Troubles hépatiques et rénaux.

D. Contre-indications :
- hypersensiblité aux quinolones.
- Déficit en G6PD.
- Antécédents de tendinopathie avec une fluoroquinolone.
- Enfants en période de croissance (jusqu’à 15 ans environ).
- Grossesse et allaitement.
- Pour l’ofloxacine : épilepsie

E. Interactions médicamenteuses :
- prendre les sels de fer, de zinc et les topiques gastro-intestinaux à distance des fluoroquinolones.
- Contre-indications formelles entre :
o ciprofloxacine/lévofloxacine/ofloxacine/péfloxacine/loméfloxacine/ moxifloxacine et héparine en perfusion
o moxifloxacine et médicaments entrainant des torsades de pointe.
o enoxacine et théophylline et dérivés
- Déconseillées :
o Norfloxacine/enoxacine et fenbufène (risque de convulsions), théophylline et dérivés, caféine (excitation et
hallucinations), nitrofurane, psoralènes.
o Ciprofloxacine/péfloxacine et théophylline et dérivés
o Ciprofloxacine et ropinirole

F. Précautions d’emploi :
- Adapter la posologie chez l’insuffisant rénal et hépatique.
- Eviter l’exposition au soleil pendant la durée du traitement et une semaine après son arrêt.
- Utiliser avec précaution en cas d’antécédents convulsifs.
- Modalités de prise : pendant le repas.

VIII. LES SULFAMIDES :


A. Les molécules :
Triméthoprime + sulfaméthoxazole = cotrimoxazole, sulfadiazine, sulfadoxine, sulfafurazole.

B. Mécanisme d’action et indications :


Ce sont des antibactériens bactériostatiques inhibant la dihydrofolate synthétase (DHFS) à spectre large. Cependant il existe de
nombreuses résistances acquises, c’est pourquoi on utilise des associations avec le triméthoprime qui inhibe la dihydrofolate
réductase (DHFR).
Ils diffusent très bien dans tous les tissus, même le LCR, sont inavtivés par voie hépatique et sont éliminés par les urines sous
forme active principalement, ce qui conditionne leur utilisation dans les infections urinaires.
Malgré leur nombreux effets secondaires, ses associations sont tout de même beaucoup utilisées car elles permettent d’être 20
à 200 fois plus puissante, d’acquérir un pouvoir bactéricide et un spectre élargi.
C. Effets indésirables:
- Réactions allergiques : urticaire, œdème de quincke, bronchospasmes, fièvre, arthralgie, vascularite, syndrome de Lyell,
hépatite immunoallergique.
- Troubles hématologiques : neutropénie réversible, anémie, agranulocytose.
- Troubles digestifs : anorexie, nausées, vomissements, diarrhées.
- Cristallurie (surtout pour la sulfadiazine).
- Photosensibilisation , ictère du nouveau né, pancréatites, céphalées, somnolence, méningites aseptiques.

Pour le triméthoprime :
- Troubles digestifs
- Réactions allergiques : prurit, urticaire
- Troubles hématologiques, méningites aseptiques.

Les effets indésirable passe de 6 à 8% pour les sujets « sains » à 25 à 80 % en cas de sida.

D. Contre-indications
- Allergie aux sulfamides et au TMP.
- Grossesse et allaitement (TMP est tératogène).
- Nouveau-né.
- Insufisance rénale ou hépatique.
- Exposition au soleil.
- Déficit en G6PD.
- Anémie mégaloblastique.

E. Interactions médicamenteuses :
- acidifiants urinaires (acide phosphorique…) : risque accru de cristallurie.
- Phénytoïne
- AVK
- Méthotrexate et sulfamides hypoglycémiants.
L’ association aux diaminopyrimidines et pyriméthamine, antipaludéens est synergique.
Pour le triméthoprime :
- le méthotrexate est contre-indiqué formellement : risque de toxicité hématologique, la procaïne également.
- Ciclosporine : baisse de son activité.
- AZT : hausse de le toxicité hématologique.
F. Précautions d’emploi :
Avec la sulfadiazine effectuer une diurèse importante et alcalinisante.
Insuffisance hépatique ou rénale : baisser les posologies.
Le cotrimoxazole est à prendre pendant les repas, et la sulfadiazine en dehors.

IX. LES AMINOSIDES :


A. Les molécules :
Gentamicine, netilmicine, tobramycine, amikacine, isépamicine, tobramycine.

B. Mécanisme d’action et indications :


Ils sont actifs vis à vis de nombreux germes et sont souvent indiqués dans les infections sévères. Diffusant médiocrement dans
certains tissus, ils ne sont habituellement indiqués qu’en association avec un autre antibiotique dont ils viennent renforcer
l’activité. Présentant une toxicité rénale et cochléaire, les règles de prescription doivent être scrupuleusement respectées.
Ils ne sont pas absorbés par voir entérale, ils sont donc administrés par voie parentérale.
Ils sont éliminés sous forme inchangée par voie rénale.

C. Effets indésirables :
- Néphrotoxicité.
- Ototoxicité : atteintes cochléo-vestibulaires.
- Réactions allergiques mineurs.

D. Contre-indications :
- Hypersensibilité aux aminosides.
- Myasthénie.
- Insuffisant rénal.
- Hypoacousie pré-exisante.

E. Interactions médicamenteuses :
- les aminosides entre eux sont contre-indiqués : risque accru de néphrotoxicié et d’ototoxixité.
- Contre-indication formelle : céfaloridine, dérivés du platine.
- Déconseillées : polymyxines, toxine botulique.
- Précautions d’emploi avec les curares, les diurétiques de l’anse, l’amphotéricine B, la ciclosporine.

L’association aux pénicillines A est synergique.

F. Précautions d’emploi :
- chez l’insuffisant rénal et les sujets porteurs d’anomalies vestibulaires : n’administrer qu’en cas de stricte
nécessité. Surveiller alors les fonctions rénales et auditives.
- Chez le nouveau-né : adaptation posologique impérative.

Ils sont tous administrés par voie IM ou perfusion IV.

X. GLYCOPEPTIDES :
A. Molécules :
Vancomycine, téicoplanine.
B. Mécanisme d’action et indication :
Ce sont des antibiotiques bactéricides ayant des propriétés pharmacocinétiques plus intéressantes (une seule
injection quotidienne).
La diffusion tissulaire est correcte et l’élimination est urinaire sous forme active.
Utilisé que par voie parentérale.

C. Effets indésirables :
- Réactions allergiques rares : prurit, fièvre, éruptions cutanées…
- Ototixicié à prédominance cochléaire : possibilité de surdité précédée d’acouphènes.
- Réaction locale au point d’injection.
- Troubles digestifs, hématologiques.

D. Contre-indications :
- Antécédents d’allergie à la téicoplanine.
- Grossesse et allaitement.
- Utilisation chez le nouveau-né.

E. Interactions médicamenteuses :
- Précaution avec les aminosides car addition des effets indésirables.

XI. LES ANTIBACTERIENS URINAIRES :


A. Conseils :
Les infections urinaires banales sont le plus souvent dues à des entérobactéries telles que Escherichia coli, Proteus
mirabilis, Klebsiella.
Ensuite il faut distinguer :
- la cystite aiguë non compliquée : polyakyurie, brûlures mictionnelles, pas de fièvre ni de douleurs lombaires.
Chez l’homme, les brûlures mictionnelles doivent faire évoquer une MST.
Dans le cas d’une infection non compliquée on va conseiller des règles hygiéno-diététiques : boire beaucoup
(1,5 L par jour), mictions régulières et complètes, hygiène périnéale correcte mais sans excès, s’essuyer d’avant
en arrière, régulariser le transit intestinal, éviter le port de pantalon trop sérrés.
Elle peut être traitée de 3 façons :
- traitement classique de 10 jours (norfloxacine).
- traitement de 3 à 5 jours.
- traitement par dose unique = traitement minute.
- la cystite aiguë récidivante (au moins 4 épsiodes par an) : elles seront traitées par une antibioprophylaxie
quotidienne ou discontinue (pendant 6 à 12 mois), à faible posologie, en alternant plusieurs antibiotiques
pour éviter les résistances.
- la cystite compliquée par une infection urinaire haute telle que la pyélonéphrite aiguë qui est une urgence
médicale. Dans ce cas on a des douleurs lombaires, une fièvre voir de frissons => consultation médicale.
La cystite de la femme enceinte est traitée par des β-lactamines pendant 7 jours.
B. Les Fluoroquinolones :
Mode d'action des antibiotiques :
Cibles de l'action des antibiotiques.

1 - Antibiotiques inhibant la synthèse de la paroi bactérienne :

Inhibition de la synthèse de précurseurs de la paroi :


      - la D-cyclosérine
      - la fosfomycine

Inhibition du transfert des précurseurs de la paroi sur un lipide porteur, permettant leur transport à travers la membrane plasmique :
      - la bacitracine

Inhibition de l'insertion des unités glycaniques, précurseurs de la paroi, et de la transpeptidation :


      - les b-lactamines, qui inhibent la transpeptidase intervenant dans la synthèse de la paroi.
      - les glycopeptides, qui se lient à un intermédiaire de synthèse du peptidoglycane.
2 - Antibiotiques agissant au niveau de la membrane cytoplasmique :
       - les polymyxines agissent comme des détergents cationiques : grâce à leur caractère amphipathique, elles pénètrent dans la cellule
bactérienne et s'insèrent parmi les phospholipides de la paroi, perturbant ainsi la perméabilité membranaire.
      - la thyrothrycine et substances apparentées

3 - Antibiotiques inhibiteurs de la synthèse protéique :


Différentes classes d'antibiotiques agissent en interférant avec la synthèse protéique bactérienne, et ce, au niveau de l'une des trois étapes
principales de la traduction :

      - l'initiation
      - l'élongation
      - la terminaison

Les ribosomes procaryotes présentent un coefficient de sédimentation de 70S (50S pour la sous-unité lourde et 30S pour la sous-unité légère). La
sous-unité 50S comporte les ARN ribosomaux (ARNr) 5S et 23S alors que la sous-unité 30S intègre l'ARNr 16S (impliqué dans la reconnaissance
de la séquence de Shine-Delgarno de l'ARN messager, aboutissant à l'initiation de la traduction).

- Inhibiteurs de la sous-unité 50S : macrolides, lincosamides, streptogramines, phénicolés, oxazolidinones.


- Inhibiteurs de la sous-unité 30S : tétracyclines, aminoglycosides.
- l'acide fusidique, en se fixant au facteur EF-G d'élongation de la traduction, empêche la fixation des amino-acyl-ARNt.
- La mupirocine inhibe de manière compétitive l'enzyme isoleucyl tRNA synthétase.

4 - Antibiotiques inhibiteurs du métabolisme des acides nucléiques :


      - Inhibiteurs de l'ARN polymérase : ansamycines.
      - Inhibiteurs de l'ADN-gyrase et de la topoisomérases IV : quinolones et fluoroquinolones.
      - Inhibiteurs de la synthèse de l'acide folique : sulfamides et diaminopyridines.

5 - Antibiotiques agissant par inhibition compétitive (antimétabolites) :


      - Analogues de vitamines (sulfamides).

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