Hugo occupe une place exceptionnelle dans l’histoire de la littérature française ; il domine le
ème
19 siècle par la durée de sa vie et de sa carrière, par la fécondité de son génie et la diversité de son
œuvre : poésie lyrique, satirique, épique, drame en vers et en prose, roman etc. Persuadé que le
poète remplit une mission, il a pris une part active aux grands débats politiques, devenant à la fin de
sa vie le poète officiel de la République. Une grande partie de son œuvre est populaire, par les idées
sociales qu’elle a contribué à répandre et par les grands sentiments humains, nobles et simples,
qu’elle chante : amour paternel, patriotisme, joies du travail, grandeur des humbles.
Victor Hugo est né à Besançon en 1802, troisième fils de la famille. Mme Hugo vit à Paris avec
ses enfants de 1804-1807, puis à Naples, et revient à Paris en 1809. Ses parents se séparent, et il
devient interne à une pension et suit les cours du lycée Louis-le-Grand, obtient des succès scolaires et
compose ses premiers poèmes. Dès ce moment son ambition est immense - en 1816 il écrit : « Je veux
être Chateaubriand ou rien. » Il entreprend sans enthousiasme des études du droit, mais il y renonce
bientôt.
En 1819 Hugo fonde avec ses frères le Conservateur littéraire. Il est alors catholique et
monarchiste et cherche à obtenir l’appui de Chateaubriand. Une Ode sur la mort du duc de Berry
attire l’attention sur son jeune talent 1820 ; vers le même temps il s’éprend d’Adèle Foucher, qu’il
épouse en 1822. Ils auront quatre enfants : Léopoldine, Charles, François et Adèle.
En 1822 paraît aussi son premier recueil de poèmes, Les Odes, précédées d’une importante
Préface, et qui deviendront en 1826 les Odes et ballades. Hugo amorce également une carrière de
romancier, avec Han d’Islande 1823 et Bug-Jargal 1826. Il collabore à la Muse française et fréquente
le salon de Charles Nodier, où il rencontre Vigny et Lamartine. Il s’engage prudemment sur la voie du
romantisme, déclarant dans une nouvelle Préface des Odes en 1824 qu’il n’est ni classique, ni
romantique, mais conciliateur.
Il rêve d’assurer le triomphe du romantisme par un coup d’éclat : la conquête de la scène. En
1827 il publie Cromwell, drame en vers injouable, mais accompagnée d’une Préface qui constitue le
manifeste anticlassique le plus éclatant et définit le drame romantique.
En 1829, tenté par l’art pur, il affirme dans la Préface des Orientales la liberté de
l’inspiration ; la même année il publie un nouveau roman, de tendance humanitaire, Le Dernier jour
d’un Condamné, et compose un second drame, Marion de Lorme. C’est son troisième drame,
Hernani, qui forcera les portes de la Comédie Française, citadelle des classiques. Le soir de la
première, 25 février 1830, les « Jeune-France », étudiants ou rapins comme Gérard de Nerval et
Théophile Gautier, mènent l’assaut contre les « perruques » et assurent le triomphe de la pièce. Cette
révolution littéraire précède de peu la révolution politique de juillet, et Hugo semble le pressentir
lorsqu’il écrit dans la Préface d’Hernani : « Le romantisme n’est, à tout prendre, que le libéralisme en
littérature. »
Victor Hugo est maintenant le chef de file incontesté du romantisme, l’idole de la jeune
génération. Son appartement dans la Rue Notre-Dame-des-Champs est devenu le lieu de réunion du
« cénacle » que constituent les romanistes militants, artistes ou écrivains comme Vigny, Dumas,
Mérimée, Balzac, Sainte-Beuve, Nerval et Gautier.
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Au lendemain d’Hernani, le cénacle commence à se disperser. La première trahison est celle
de Sainte-Beuve, qui noue une intrigue avec Mme Hugo. Son bonheur conjugal brisé, Hugo, infidèle à
son tour, s’éprend en 1833 de Juliette Drouet.
Cependant un autre triomphe suit de près celui d’Hernani. Après le théâtre Hugo annexe au
romantisme le roman avec Notre-Dame de Paris. Il y donne la mesure de son imagination, de sa
puissance verbale, et exploite habilement le goût du temps pour le Moyen Âge qui l’avait déjà inspiré
dans ses Ballades. Entre 1830 et 1840 il va publier quatre recueils lyriques, Les Feuilles d’Automne,
Les Chantes du Crépuscule, Les Voix intérieures et Les Rayons et les Ombres. De l’un à l’autre on voit
évoluer ses idées, s’affirmer son originalité et se préciser sa conception de la poésie.
Enfin Hugo fait jouer de nouveaux drames : Le Roi s’amuse, puis, en prose, Lucrèce Borgia et
Marie Tudor, Angelo ; en 1838, revenant au drame en vers, il donne son chef-d’œuvre, Ruy Blas.
Cette période créatrice trouve son couronnement dans l’élection du poète à l’Académie française
1841, mais se termine sur un échec, celui d’un dernier drame, Les Burgraves, en 1843. Signe de
temps : la même année triomphe une tragédie néo-classique, La Lucrèce de Ponsard.
Cette année 1843 marque un tournant dans sa vie. Le 4 septembre sa fille Léopoldine, mariée
depuis peu, se noue en Seine avec son mari. La douleur du père est atroce ; il l’exprime dans ses
poèmes, mais il ne se résout pas à les publier ; il s’écœura seize ans entre les Voix intérieures et le
nouveau recueil lyrique contenant les pièces consacrés à la mémoire de Léopoldine, Les
Contemplations.
Il se tourne vers la politique. La mission du poète telle qu’il la concevait trouvait là son
aboutissement normal. Nommé pair de France en 1845, il parle contre la peine de mort et l’injustice
sociale. Député de Paris à l’Assemblé Constituante, Hugo se montre d’abord partisan résolu du
prince-président Louis-Napoléon. Mais soudain, pour des raisons à la fois idéologiques et
personnelles, il se rapproche de la gauche ; il s’efforce de soulever le peuple de Paris, mais sans
succès, et, risquant d’être arrêté, doit passer la frontière, à l’exil.
Il commence alors une nouvelle carrière ; c’est en exil qu’il va composer ses œuvres
maîtresses. Il séjourne d’abord à Bruxelles, puis passe à Jersey. Là, il compose et publie Les
Châtiments, satire éloquente, ironique, enflammée, où il clame son mépris et sa haine pour Napoléon
III, son amour de la liberté et son espoir en des temps meilleurs. En septembre 1853 une amie l’initie
au spiritisme ; dans les sombres mois d’hiver, il est hanté par l’idée de la mort, le mystère de l’âme et
du monde. Alors se libère en lui la tendance latente à une poésie hallucinatoire, ce qui produit une
épopée philosophique qui aborde le problème du mal, La Fin de Satan, et le problème de l’infini, Dieu.
Ces deux œuvres ne paraîtront qu’après sa mort.
En 1856 il fait paraître Les Contemplations, son chef-d’œuvre lyrique. Il se consacre à l’épopée
humaine, qu’il traduit sous deux formes, dans les vers La Légende des Siècles, et dans un immense
roman, fruit d’une longue élaboration, Les Misérables (1862). Après William Shakespeare, viennent
deux autres romans, Les Travailleurs de la mer et L’Homme qui rit.
Il retourne à Paris. Il est l’idole de la gauche républicaine et l’écrivain populaire. L’Année
terrible, L’art d’être grand-père, Quatre-vingt-treize… Lorsqu’il meurt, le 22 mai 1885, ses funérailles
nationales, de l’Arc de Triomphe au Panthéon, prennent l’ampleur d’une apothéose.
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I LES RECUEILS DES ANNÉES VINGT
C’est la nouvelle étape dans la création d’Hugo. Ils montrent l'évolution de ses
opinions politiques et sociales. Les titres de ces recueils nous montrent explicitement
leur caractère. Les sentiments tristes et nostalgiques d'où la joie n'est pas exclue, les
états entre l'optimisme et le pessimisme, et aussi l'angoisse et l'incertitude dans la
société. On a des tons lyriques, les souvenir d'enfance et de la jeunesse, l'amour pour
sa famille. Mais du premier jusqu'au quatrième recueil l'intérêt pour le milieu et sa
place dans cette société s'agrandit.
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indulgente et féconde (« La Vache »). Enfin il médite sur les événements
contemporains (« A l’Arc de Triomphe »).
« A Albert Dürer » - Pour Hugo, Durer est un visionnaire qui l’aide à pénétrer le
mystère universel. Le forêt devient pour le poète un monde fantastique, où des
tressaillements, des regards le font frissonner et lui révèlent confusément que «tout
vit, tout estplein d’âme».
Après 1830, le romantisme a été marqué par la conviction que la poésie doit
avoir un caractère utilitaire car le poète, élu de Dieu, a le devoir de guider les hommes
vers le meilleur avenir. Victor Hugo, convaincu que le poète soit le prophète, décrit le
poète dans ce poème.
I strophe
Hugo parle d`abord des taches que Dieu donne dans les moments difficiles puis il
maudit les poètes qui ont quitté la ville, ne souciant pas de leur avenir, aillant vers le
désert qui symbolise le passé et le temps biblique.
Honte au penseur qui se mutile - Cela veut dire que le poète qui ne servit pas au Dieu
est inutile.
II strophe
Il parle des temps difficiles et le rôle du poète qui prépare les jours meilleurs – il fait
flamboyer la torche de l`avenir. Ici il compare explicitement le poète avec le prophète.
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III strophe
Il voit…il pense… - Hugo souligne le potentiel de la clairvoyance du poète.
Le poète est l`homme du rêve et de l`amour d`où vient son pouvoir de clairvoyance. Le
poète est le seul qui voit l`avenir, il est dans la foule qui ne l`entend pas et qui le rit.
IV strophe
C’est l`invitation solennelle aux peuples d`écouter le poète – le rêveur sacré qui a la
mission. Le jeu de la lumière et de l`ombre continue quand il dit que l`humanité
restera dans la nuit sans le poète.
Le poète est doux comme une femme, bien qu`il soit un homme.
Le poète parle toujours avec Dieu aussi que la nature – Hugo fait égale le poète et la
nature-les deux sont un moyen particulier de communication.
V strophe
Hugo décrit le poète en le comparant avec Christ.
La métaphore d`un arbre avec un feuillage et la racine représente l`avenir du peuple
qui garde son passé.
Le poète ramasse la tradition.
VI strophe
Il rayonne… - C`est la confirmation de son position d`un médiateur entre Dieu et les
hommes.
La métaphore de l`étoile est le comble de deux motifs :
1. le jeu de la lumière et de l`ombre
2. le rayonnement du poète
La poésie est l`étoile qui guide et qui révèle aux hommes l`existence de Dieu.
Ainsi l'inspiration devient largement humaine. Hugo voudrait composer „la grande
épopée mystérieuse dont nous avons tous un chant en nous-mêmes“... Ses
méditations devant la nature se font plus amples et prennent un accent pathétique
(Oceano Nox -profondément humain et fort, surtout dans les descriptions de la force
mystérieuse de l'océan, Tristesse d'Olympio - le poème de la nature et d'amour. Le
point de départ est une aventure personnelle et puis inspiré par elle, Hugo passe aux
considérations générales. Il lie son amour à la nature, mais chez Hugo la nature oublie
et l'homme se souvient.
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