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Victor Hugo (1802 – 1885)

Hugo occupe une place exceptionnelle dans l’histoire de la littérature française ; il domine le
ème
19 siècle par la durée de sa vie et de sa carrière, par la fécondité de son génie et la diversité de son
œuvre : poésie lyrique, satirique, épique, drame en vers et en prose, roman etc. Persuadé que le
poète remplit une mission, il a pris une part active aux grands débats politiques, devenant à la fin de
sa vie le poète officiel de la République. Une grande partie de son œuvre est populaire, par les idées
sociales qu’elle a contribué à répandre et par les grands sentiments humains, nobles et simples,
qu’elle chante : amour paternel, patriotisme, joies du travail, grandeur des humbles.
Victor Hugo est né à Besançon en 1802, troisième fils de la famille. Mme Hugo vit à Paris avec
ses enfants de 1804-1807, puis à Naples, et revient à Paris en 1809. Ses parents se séparent, et il
devient interne à une pension et suit les cours du lycée Louis-le-Grand, obtient des succès scolaires et
compose ses premiers poèmes. Dès ce moment son ambition est immense - en 1816 il écrit : « Je veux
être Chateaubriand ou rien. » Il entreprend sans enthousiasme des études du droit, mais il y renonce
bientôt.
En 1819 Hugo fonde avec ses frères le Conservateur littéraire. Il est alors catholique et
monarchiste et cherche à obtenir l’appui de Chateaubriand. Une Ode sur la mort du duc de Berry
attire l’attention sur son jeune talent 1820 ; vers le même temps il s’éprend d’Adèle Foucher, qu’il
épouse en 1822. Ils auront quatre enfants : Léopoldine, Charles, François et Adèle.
En 1822 paraît aussi son premier recueil de poèmes, Les Odes, précédées d’une importante
Préface, et qui deviendront en 1826 les Odes et ballades. Hugo amorce également une carrière de
romancier, avec Han d’Islande 1823 et Bug-Jargal 1826. Il collabore à la Muse française et fréquente
le salon de Charles Nodier, où il rencontre Vigny et Lamartine. Il s’engage prudemment sur la voie du
romantisme, déclarant dans une nouvelle Préface des Odes en 1824 qu’il n’est ni classique, ni
romantique, mais conciliateur.
Il rêve d’assurer le triomphe du romantisme par un coup d’éclat : la conquête de la scène. En
1827 il publie Cromwell, drame en vers injouable, mais accompagnée d’une Préface qui constitue le
manifeste anticlassique le plus éclatant et définit le drame romantique.
En 1829, tenté par l’art pur, il affirme dans la Préface des Orientales la liberté de
l’inspiration ; la même année il publie un nouveau roman, de tendance humanitaire, Le Dernier jour
d’un Condamné, et compose un second drame, Marion de Lorme. C’est son troisième drame,
Hernani, qui forcera les portes de la Comédie Française, citadelle des classiques. Le soir de la
première, 25 février 1830, les « Jeune-France », étudiants ou rapins comme Gérard de Nerval et
Théophile Gautier, mènent l’assaut contre les « perruques » et assurent le triomphe de la pièce. Cette
révolution littéraire précède de peu la révolution politique de juillet, et Hugo semble le pressentir
lorsqu’il écrit dans la Préface d’Hernani : « Le romantisme n’est, à tout prendre, que le libéralisme en
littérature. »
Victor Hugo est maintenant le chef de file incontesté du romantisme, l’idole de la jeune
génération. Son appartement dans la Rue Notre-Dame-des-Champs est devenu le lieu de réunion du
« cénacle » que constituent les romanistes militants, artistes ou écrivains comme Vigny, Dumas,
Mérimée, Balzac, Sainte-Beuve, Nerval et Gautier.
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Au lendemain d’Hernani, le cénacle commence à se disperser. La première trahison est celle
de Sainte-Beuve, qui noue une intrigue avec Mme Hugo. Son bonheur conjugal brisé, Hugo, infidèle à
son tour, s’éprend en 1833 de Juliette Drouet.
Cependant un autre triomphe suit de près celui d’Hernani. Après le théâtre Hugo annexe au
romantisme le roman avec Notre-Dame de Paris. Il y donne la mesure de son imagination, de sa
puissance verbale, et exploite habilement le goût du temps pour le Moyen Âge qui l’avait déjà inspiré
dans ses Ballades. Entre 1830 et 1840 il va publier quatre recueils lyriques, Les Feuilles d’Automne,
Les Chantes du Crépuscule, Les Voix intérieures et Les Rayons et les Ombres. De l’un à l’autre on voit
évoluer ses idées, s’affirmer son originalité et se préciser sa conception de la poésie.
Enfin Hugo fait jouer de nouveaux drames : Le Roi s’amuse, puis, en prose, Lucrèce Borgia et
Marie Tudor, Angelo ; en 1838, revenant au drame en vers, il donne son chef-d’œuvre, Ruy Blas.
Cette période créatrice trouve son couronnement dans l’élection du poète à l’Académie française
1841, mais se termine sur un échec, celui d’un dernier drame, Les Burgraves, en 1843. Signe de
temps : la même année triomphe une tragédie néo-classique, La Lucrèce de Ponsard.
Cette année 1843 marque un tournant dans sa vie. Le 4 septembre sa fille Léopoldine, mariée
depuis peu, se noue en Seine avec son mari. La douleur du père est atroce ; il l’exprime dans ses
poèmes, mais il ne se résout pas à les publier ; il s’écœura seize ans entre les Voix intérieures et le
nouveau recueil lyrique contenant les pièces consacrés à la mémoire de Léopoldine, Les
Contemplations.
Il se tourne vers la politique. La mission du poète telle qu’il la concevait trouvait là son
aboutissement normal. Nommé pair de France en 1845, il parle contre la peine de mort et l’injustice
sociale. Député de Paris à l’Assemblé Constituante, Hugo se montre d’abord partisan résolu du
prince-président Louis-Napoléon. Mais soudain, pour des raisons à la fois idéologiques et
personnelles, il se rapproche de la gauche ; il s’efforce de soulever le peuple de Paris, mais sans
succès, et, risquant d’être arrêté, doit passer la frontière, à l’exil.
Il commence alors une nouvelle carrière ; c’est en exil qu’il va composer ses œuvres
maîtresses. Il séjourne d’abord à Bruxelles, puis passe à Jersey. Là, il compose et publie Les
Châtiments, satire éloquente, ironique, enflammée, où il clame son mépris et sa haine pour Napoléon
III, son amour de la liberté et son espoir en des temps meilleurs. En septembre 1853 une amie l’initie
au spiritisme ; dans les sombres mois d’hiver, il est hanté par l’idée de la mort, le mystère de l’âme et
du monde. Alors se libère en lui la tendance latente à une poésie hallucinatoire, ce qui produit une
épopée philosophique qui aborde le problème du mal, La Fin de Satan, et le problème de l’infini, Dieu.
Ces deux œuvres ne paraîtront qu’après sa mort.
En 1856 il fait paraître Les Contemplations, son chef-d’œuvre lyrique. Il se consacre à l’épopée
humaine, qu’il traduit sous deux formes, dans les vers La Légende des Siècles, et dans un immense
roman, fruit d’une longue élaboration, Les Misérables (1862). Après William Shakespeare, viennent
deux autres romans, Les Travailleurs de la mer et L’Homme qui rit.
Il retourne à Paris. Il est l’idole de la gauche républicaine et l’écrivain populaire. L’Année
terrible, L’art d’être grand-père, Quatre-vingt-treize… Lorsqu’il meurt, le 22 mai 1885, ses funérailles
nationales, de l’Arc de Triomphe au Panthéon, prennent l’ampleur d’une apothéose.

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I LES RECUEILS DES ANNÉES VINGT

Les Odes, 1822


5 livres – marqués par le néo ou post-classicisme (la poésie royaliste)
Ce premier recueil groupe des pièces intimes et des poèmes officiels
d’inspiration catholique et légitimiste. On y discerne l’influence de Chateaubriand et
de Lamartine et aussi un talent précoce, mais rien n’y révèle encore la véritable
originalité de Victor Hugo. En revanche, la première Préface contient des vues
prophétiques –a) sur l’unité de la poésie, qu’elle s’exprime en vers ou en prose, b) sur
son essence même : « Le domaine de la poésie est illimité. Sous le monde réel, il existe
un monde idéal… La poésie n’est pas dans la forme des idées, mais dans les idées elles-
mêmes. La poésie, c’est tout ce qu’il y a d’intime dans tout. »
La Préface de 1824 montre une autre idée que Hugo orchestra de plus en plus
largement, celle de la fonction du poète : le poète « doit marcher devant les peuples
comme une lumière et leur montrer le chemin…Il ne sera jamais l’écho d’aucune
parole, si ce n’est de celle de Dieu. »

Les Odes et Ballades, 1826


Pourtant les Ballades qu’il joint aux Odes relèvent surtout d’une inspiration
pittoresque. Elles font revivre le Moyen Âge tel qu’on l’imaginait d’après les ballades
germaniques et les romans ou les poèmes de Walter Scott. (Le pas d’armes du roi
Jean, en vers 3 syllabes ; ajoutée 1828).On y trouve des histoires de fées ou de
chevaliers mais on n’y trouve point d’histoire sur soi. L’intérêts des Ballades réside
surtout dans une virtuosité rythmique.

Les Orientales, 1829


Tenté par l’art pur, il affirme dans la Préface des Orientales la liberté
d’inspiration. Le recueil correspond d’ailleurs à l’élan d’enthousiasme philhellénique
qui règne alors en France. Dans ce recueil, la tendance pittoresque s’épanuit.
Il combine avec succès les principes de sa poétique avec la mode. En prenant
l'Orient dans un sens plus large et assez libre, il chante la Grèce (inspiré de la lutte
pour libération du pouvoir turque) et aussi d'Espagne. A part des documents
littéraires, les souvenirs personnels (il séjournait à l'Espagne) et les événements
contemporains, la source principale est son imagination. Surtout dans les rêveries
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orientales, les sultans, les émirs et les pachas, les duels. Dans l'un des plus beaux
poèmes, Clair de Lune, il utilise l'antithèse slave inspiré par notre poésie populaire.
Plusieurs de ces pièces sont des impressions, des paysages; dans Les Djinns, la
poésie devient rythme pur. Bien souvent la description cache une idée, la défense
d’une cause (Clair de Lune); dans l’Enfant, le bel enfant grec aux yeux bleus ne veut ni
fleur, ni fruit, ni oiseau merveilleux – il veut „de la poudre et des balles“.
Bien que les sentiments et l'humanisme de poète ne soient pas exclus, ce recueil
est l'exemple de la “poésie pure”, l'art pour l'art, d'où vient la grande influence sur
Gautier, Leconte de Lisle. Mais il a bientôt repoussé la tentation croyant que le poète
exerce une mission humanitaire et même religieuse.

II LES RECUEILS DES ANNÉES TRENTE

C’est la nouvelle étape dans la création d’Hugo. Ils montrent l'évolution de ses
opinions politiques et sociales. Les titres de ces recueils nous montrent explicitement
leur caractère. Les sentiments tristes et nostalgiques d'où la joie n'est pas exclue, les
états entre l'optimisme et le pessimisme, et aussi l'angoisse et l'incertitude dans la
société. On a des tons lyriques, les souvenir d'enfance et de la jeunesse, l'amour pour
sa famille. Mais du premier jusqu'au quatrième recueil l'intérêt pour le milieu et sa
place dans cette société s'agrandit.

Les Feuilles d’Automne, 1831 – 40 poèmes


Au milieu de la tempête politique, ce sont des vers intimes, de la famille, du
foyer domestique, empreints d’une mélancolie douce.
La Préface présente le recueil comme des «vers serein et paisible », « regard
mélancolique » jeté sur ce qui est, surtout sur ce qui a été ». Elle définit le role et la
mission du poète, qui se trouve du coté des peuples dans leur querelle avec les rois au
XIXe siècle, tout en tenant à ce que l’art reste fidèle à lui-même. Sujets présence de la
mort, sentiment de la perte, élégies douloureuses, mais aussi bonheur familial, chants
d’amour ou de désir.
Le poète dit sa pitié pour „les mille objets de la création qui souffrent et languissent
autour de nous“ et célèbre la charité (« Pour les Pauvres »); dans la première pièce,
(« Ce siècle avait deux ans »), il évoque son enfance et sa mère. (« Ce qu’on entend
sur la montagne ») il chante la nature, l’humanité, la brièveté de la vie.
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Il nous confie ses joies du père « Lorsque l’enfant paraît » - de cette tristesse profonde
qu’il éprouve à l’époque des Feuilles d’automne, V. Hugo père de famille se console au
spectacle de l’enfance. La poésie de la famille et du foyer consistue l’une des sources
de l’inspiration de ce recueil, la plus émouvante, la plus directe et la plus sincère. Ce
poème annonce déjà les pièces qui célèbreront l’enfance dans «  Les Voix intérieurs».
Quand l’enfant vient, la joie arrive et nous éclaire. Il appelle l’enfant – tête sacrée, bel
ange à l’oréol d’or; seigneur. L’innocence de l’enfant élève le poète jusqu’au pardon
des injures.

Les Chants du Crépuscule, 1835 – 39 poèmes


Le ton devient triste et reflète une double crise. Crise intime d'abord : son
bonheur conjugal s'évanouit et il éprouve une passion ardente pour Juliette Drouet
(« Puisque j'ai mis mes lèvres», « Dans l’église de ***  »); crise politique ensuite : Hugo
devine que la Monarchie du juillet ne sera qu'un régime transitoire. La note dominante
du recueil, “c'est cet étrange état crépusculaire de l'âme et de la société dans le siècle
où nous vivons”. Mais en dépit de son angoisse, Hugo est « de ceux qui espèrent ». Il
célèbre la gloire de Napoléon et « ceux qui pieusement sont morts pour la patrie  » (« A
la Colonne  »,  « Napoléon II»).
« Ode à la Colonne » - Nul plus que Victor Hugo n’a contribué à créer et à étendre la
légende napoléonienne. L’Empereur est pour lui symbole de la France éternelle. Au
souvenir glorieux de l’Empereur le poète rattache le souvenir de son père, le général
Hugo. De là, ce bon partisme purement sentimental, si proche du libéralisme de la
génération de 1830 : «  Il n’y a dans ce siècle qu’un grand homme, Napoléon, et une
grande chose, la liberté. Nous n’avons plus le grand homme, tachons d’avoir la grande
chose ».

Les Voix intérieures, 1837


Ces voix que le poète entend résonner en lui-même sont celles de l'homme, qui
parle au cœur (le foyer), celle de la nature, qui parle à l’âme (le champ) et celle des
événements, qui parle à l'esprit (la rue). Son livre „est l’écho... de ce chant qui répond
en nous au chant que nous entendons hors de nous“. Le poète évoque la mémoire de
son père (dédicace du recueil), son frère Eugène devenu fou (« A Eugène, vicomte
H. »), sa femme et ses enfants (Regardez: les enfants se sont assis en rond, A des
oiseaux envolés). Il nous communique le frisson qu'il éprouve devant le mystère de la
nature (A Albert Dürer) ou au contraire salue en elle la «mère universelle», familière,

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indulgente et féconde (« La Vache  »). Enfin il médite sur les événements
contemporains (« A l’Arc de Triomphe »).
«  A Albert Dürer  » - Pour Hugo, Durer est un visionnaire qui l’aide à pénétrer le
mystère universel. Le forêt devient pour le poète un monde fantastique, où des
tressaillements, des regards le font frissonner et lui révèlent confusément que «tout
vit, tout estplein d’âme». 

Les Rayons et les Ombres, 1840


Il souligne, dans la Préface, les liens qui unissent ce livre aux trois précédents.
Mais il ajoute que, dans Les Rayons et les Ombres, l’horizon est peut-être élargi. De fait
ce recueil, le dernier avant l'exil, révèle une réflexion plus profonde sur sa propre
mission et une inspiration plus largement humaine.
1. La fonction du poète devient un thème dominant (Fonction du poète). Le poète a le
devoir de guider les hommes. Il leur apporte un message d'amour, de la charité, de la
compassion pour les femmes; un message de justice et un message de vérité, car la
poésie est connaissance des vérités éternelles.
- Fonction du poète –
Dans la Préface des Voix intérieures, Hugo avait déjà parlé de la „fonction sérieuse“ du
poète, de sa mission civilisatrice. L’idée s’affirme et précise ici: sans descendre dans
l’arène politique, le poète doit guidert les peuples; il est l’annonciateur de l’avenir,
inspiré par l’éternelle vérité, et ne saurait sans trahir sa mission se limiter à la poésie
pure. Dès l’apparition de se poème, Hugo développe sa conception du poète – du
poète voyant.
2. Ainsi l'inspiration devient largement humaine. Hugo voudrait composer „la grande
épopée mystérieuse dont nous avons tous un chant en nous-mêmes“... Ses
méditations devant la nature se font plus amples et prennent un accent pathétique
(Oceano nox -profondément humain et fort, surtout dans les descriptions de la force
mystérieuse de l'océan, „Tristesse d'Olympio“ - le poème de la nature et d'amour. Le
point de départ est une aventure personnelle et puis inspiré par elle, Hugo passe aux
considérations généralles. Il lie son amour à la nature, mais chez Hugo la nature oublie
et l'homme se souvient.
„Tristesse d'Olympio“ – écrit en octobre 1837 (deux ans après le premierrencontre de
Juliette en ce lieu). Le poète pensait retrouver, grace à ce pèlerinage d’amour, le
charme irremplaçable de la passion dans sa première fleur. Mais, une poignante
mélancolie l’étreint et lui inspire des temoins de leurs „âmes confondes“. Le poète
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vient demander le souvenir du passé. Mais la nature indifférente a oublié, impossible,
elle ne sait pas compatir aux souffrances humaines. Ce retour sur ces lieux souligne la
fuite inexorable du temps et la vanité des désirs de l’homme qui voulait éterniser. Les
instants de bonheur. Mais, Hugo parvient à surmonter la tristesse qui l’envahit parce
que ses trésors sont preservés par le miracle du souvenir. (Olympio apparait pour la
première fois dans les Voix intérieures, comme le frère intérieure du poète.

Analyse du poème La fonction du poète

Après 1830, le romantisme a été marqué par la conviction que la poésie doit
avoir un caractère utilitaire car le poète, élu de Dieu, a le devoir de guider les hommes
vers le meilleur avenir. Victor Hugo, convaincu que le poète soit le prophète, décrit le
poète dans ce poème.

Le poème est construit sur deux marches parallèles :


1. la description du poète à travers ses pouvoirs spéciaux et sa fonction sociale
2. la démonstration de son importance à travers le motif du regard – le jeu de la
lumière et de l`ombre

On peut voir les deux marches à la gradation.


Hugo reproche aux poètes libérés de leurs obligations nationales et humaines.
Leur poésie est pure mais ils ont trahi la mission que la destinée leur avait
prédéterminée. Dans le texte William Shakespeare il a dit  « L’art pour l`art peut être
beau, mais l`art pour le progrès est plus beau. Le Génie n`est pas crée pour le Génie
mais pour l`homme.  »

I strophe
Hugo parle d`abord des taches que Dieu donne dans les moments difficiles puis il
maudit les poètes qui ont quitté la ville, ne souciant pas de leur avenir, aillant vers le
désert qui symbolise le passé et le temps biblique.
Honte au penseur qui se mutile - Cela veut dire que le poète qui ne servit pas au Dieu
est inutile.

II strophe
Il parle des temps difficiles et le rôle du poète qui prépare les jours meilleurs – il fait
flamboyer la torche de l`avenir. Ici il compare explicitement le poète avec le prophète.

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III strophe
Il voit…il pense… - Hugo souligne le potentiel de la clairvoyance du poète.
Le poète est l`homme du rêve et de l`amour d`où vient son pouvoir de clairvoyance. Le
poète est le seul qui voit l`avenir, il est dans la foule qui ne l`entend pas et qui le rit.

IV strophe
C’est l`invitation solennelle aux peuples d`écouter le poète – le rêveur sacré qui a la
mission. Le jeu de la lumière et de l`ombre continue quand il dit que l`humanité
restera dans la nuit sans le poète.
Le poète est doux comme une femme, bien qu`il soit un homme.
Le poète parle toujours avec Dieu aussi que la nature – Hugo fait égale le poète et la
nature-les deux sont un moyen particulier de communication.

V strophe
Hugo décrit le poète en le comparant avec Christ.
La métaphore d`un arbre avec un feuillage et la racine représente l`avenir du peuple
qui garde son passé.
Le poète ramasse la tradition.

VI strophe
Il rayonne… - C`est la confirmation de son position d`un médiateur entre Dieu et les
hommes.
La métaphore de l`étoile est le comble de deux motifs :
1. le jeu de la lumière et de l`ombre
2. le rayonnement du poète
La poésie est l`étoile qui guide et qui révèle aux hommes l`existence de Dieu.

Ainsi l'inspiration devient largement humaine. Hugo voudrait composer „la grande
épopée mystérieuse dont nous avons tous un chant en nous-mêmes“... Ses
méditations devant la nature se font plus amples et prennent un accent pathétique
(Oceano Nox -profondément humain et fort, surtout dans les descriptions de la force
mystérieuse de l'océan, Tristesse d'Olympio - le poème de la nature et d'amour. Le
point de départ est une aventure personnelle et puis inspiré par elle, Hugo passe aux
considérations générales. Il lie son amour à la nature, mais chez Hugo la nature oublie
et l'homme se souvient.

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