J u i n 2 0 1 0
Ce document présente une étude d’analyse d’ergonomie physique des postes de travail de l’atelier
Maintenance de l’unité Beni Idir de l’OCP. Cette étude a été réalisée dans le cadre d’un PFE de l’ENSAM durant
la période (fevrier-juin 2007). L’objectif était l’amélioration des conditions de travail S&ST des opérateurs.
Etude de cas industriel : analyse ergonomique de l’atelier mécanique du site de Beni Idir (OCP 2007)
L e m i l i e u i n d u s t r i e l : a t e l i e r M é c a n i q u e d e l ’ u n i t é O C P d e B é n i i d i r 3
I I .
D é m a r c h e d ’ a n a l y s e e r g o n o m i q u e 4
D é t e r m i n a t i o n d e s p o s t e s à é t u d i e r e n p r i o r i t é 6
D e s c r i p t i o n d u p o s t e 8
I I .
A n a l y s e q u a l i t a t i v e : C h e c k L i s t d e s t r a v a u x d e M a i n t e n a n c e 9
I I I .
A n a l y s e s e m i Q u a n t i t a t i v e : M A G 9
Procédure MAG 9
Check-list Maintenance du poste de graissage manuel 10
Guide MAG 12
Fiche d’analyse des TMS : 15
Facteurs exagérant 16
Feuille de récapitulatif des facteurs de risques TMS 17
Fiche d’analyse des TMS du poste de graissage manuel - 18 -
L e p o s t e d e c h a n g e m e n t d e s A u g e t s - 2 0 -
I I . I
E q u a t i o n r é v i s é e d u l e v a g e d u N O S H ( 1 9 9 1 ) - 2 1 -
Observation
L'observation personnelle fournit naturellement des informations directes, concrètes et "de vécu", à savoir : -
activités du travail ; -aménagement du lieu du travail ; -postures et mouvements; - éléments de l'environnement
physique (bruit, éclairage, conditions climatiques…) ; - situations et/ou opérations à risque ; - rythme de travail.
Dans cette phase, la méthode qualitative est utilisée à travers les check-lists ou JSA/JHA (Job Safety Analysis/
Job Hazard Analysis). (cf. p. 10)
Analyse JSA/JHA
Etape 3 : identifier les facteurs de risque par partie du corps pour chaque tâche
concernée
L’analyse des postes est amorcée par l’identification des facteurs de risque pour chaque partie du corps
impliquée dans chaque tâche. Cette étape permet de déceler les postures contraignantes, les exigences de force,
la présence de pressions mécaniques et tout autre problème associé au travail. Cette phase utilise les méthodes
d’évaluation du travail semi quantitatives ou quantitatives selon le cas étudié. Après avoir complété l’analyse,
les facteurs de risques peuvent rentrer dans l’étape 4. Dans notre cas, nous avons utilisé la méthode semi
quantitative MAG.
Pour relever ces postes à problèmes ergonomiques, une approche participative est toujours intéressante. En
effet, les exécutants sont par définition les plus expérimentés au sujet de leurs postes de travail. Leur conception
des choses ainsi que celle des dirigeants directs sont souvent indispensables pour comprendre la situation. C’est
pour cette raison que nous avons fait des entrevues avec des ouvriers et techniciens des cinq sections de
l’atelier.
I. Description du poste
La tâche du poste
Dans une journée normale, deux opérateurs graisseurs font le
graissage de 70 paliers en moyenne de l’installation. Un palier
moyen nécessite 0,5 kg de graisse, ce qui correspond à 30 coups
manuels par le levier de la pompe.
L’équipement
Figure 2: pompe de graissage
L’équipement essentiel de l’opérateur graisseur est la pompe
manuelle de graissage (Figure 2). C’est une pompe à piston composée des organes suivants : - corps
de la pompe ; - levier de commande ; -cylindre du piston ; - tige. Pour permettre le graissage, la pompe
est munie d’un flexible dont l’embout se positionne dans le point à graisser qui se trouve sur le palier.
L’action sur le levier de la pompe transmet un mouvement de va et vient au piston qui favorise
l’aspiration de la graisse sous pression dans le cylindre. Ce dernier est muni d’un orifice qui permet la
sortie de la graisse à travers le flexible. La tare de la pompe pèse 14 Kg et elle se remplit par 11 Kg de
graisse, donc en total la pompe pèse 25 Kg.
Tableau 2 : postes à problèmes ergonomiques de l’atelier mécaniques
Code Poste correspondant
C1 Manutention des bouteilles oxygène et Acétylènes
C2 Travail au marteau de fer
C3 Montage des tôles sur l'arbre des rouleaux
C4 Opéra tion de blindage
C5 Rechargement des pièces usées
C6 Soudure avec le poste à a rc élec trique
C7 Soudure avec le poste oxyacéthylénique
C8 Soudure sur foyer et virole
C9 Travaux de soudure sur l'obturateur
G1 Appoint d'huile des réducteurs
G2 Contrôle des fuites d'huile
G3 Entre tien des vannes
G4 Graissage avec pompe manuelle
G5 Rinçage des filtres des pompes
I1 Agrafage de s bandes
I2 Préparation de la bande de rechange
I3 Remplacer et récupé rer les rouleaux défectueux.
I4 Soulèvement les rouleaux dans les échelles (12KG)
I5 Vulca nisation
M1 Changement des boulons de la roue pelle
M2 Changement des courroies alignement et fixation
M3 Changement des godets de la roue pelle
M4 Changement des grilles de crible
M5 Changement des moteurs électriques
M6 Changement des palettes et des augets des fours
M7 Changement des réducteurs
M8 Changement des tambours
P1 Poste informatique
Procédure MAG
MAG est une méthode structurée pour détecter les facteurs de risques des Troubles
Musculosquelettiques (TMS) du travail. Afin de définir les priorités dans les études ultérieures et de
définir les causes à l’origine de la présence du facteur de risque. Cette information est utilisée pour
déterminer ce que sera la modification du travail appropriée. Les données sont organisées dans le guide
MAG et deux fiches techniques d’analyse et de récapitulatif.
Après avoir noté les informations générales concernant le poste, l’analyste divise ce dernier en
tâches individuelles. Le numéro de la tâche et sa description sont entrés dans les deux premières
colonnes. La troisième colonne est un espace pour noter le poids ou la force qui pourraient être
exercées dans la tâche. Si, comme décrit dans le Guide MAG, la combinaison de la posture, de la
force, et de la répétition est observée, alors, le facteur de risque est considéré comme « présent » et le
code d’action correspondant est entré dans la quatrième colonne de la fiche d’analyse. La colonne
suivante permet de noter une description du facteur de risque. S’il y’a plusieurs facteurs de risques
pour la même tâche, la description de la tâche devra être répétée dans la ligne suivante pour le facteur
de risque suivant.
Cette méthode est caractérisée par le fait qu’elle tient en considération plusieurs parties du corps,
contrairement aux autres méthodes semi quantitatives. C’est pour cette raison qu’on l’a adoptée dans le
cas du poste de graissage.
L’étape suivante est de noter pour chaque tâche: sa fréquence (le nombre N de cycles divisé par la
durée en minutes nécessaire pour effectuer ces N cycles) ; le temps en secondes durant lequel un
facteur de risque est présent ou durant lequel l’opérateur est dans la Zone de Levage ZL (dans le cas
particulier de A6) ; et le nombre d’heures, durant l’équipe (Shift), passées à effectuer la tâche.
La durée (en min) cumulée de présence d’un facteur de risque lors d’une équipe (Shift) étant le
produit de : la fréquence de la tâche ; la durée de la présence du facteur de risque pendant chaque cycle
; et le temps de la tâche durant chaque équipe (shift).
Exemple : La tâche dure 10 min, donc sa fréquence est 0,1 cycles/min. dans chaque cycle, le facteur de risque
est présent pendant 120sec, donc sa durée est de 2min/cycle. Lors de chaque équipe, l’opérateur effectue la tâche
pendant 4hrs. La durée cumulée de la présence du facteur de risque durant chaque équipe (shift) est donc :
2min/cycle * 0,1cycles/min * (4hr*60min/hr) = 48min/shift
Les codes d’actions A5 à A8 ont des limites sous forme de force et de poids au lieu de temps. Pour
ces actions, il n’y a donc pas besoin de remplir les colonnes pour la fréquence de la tâche ou la durée
du risque. La colonne 7 de la fiche d’analyse sert à noter la zone de Levage (ZL) pour le code d’action
A6. Ensuite, la fiche de récapitulatif sert à rassembler les informations :
Par exemple, chercher dans la feuille d’analyse toutes les instances du code d’action A1, la somme des temps
cumulés de toutes ces instances est ensuite noté devant A1 dans la fiche de récapitulatif.
Cette procédure est répétée pour chaque code d’actions. La limite recommandée par MAG (en
minutes ou en kilogrammes) est fournie dans la troisième colonne. Ensuite, il faut indiquer, pour
chaque code d’action dans la quatrième colonne si la limite recommandée est atteinte ou non.
Finalement, calculer le ratio de : la durée cumulée du facteur de risque (colonne 2 de la fiche de
récapitulatif) par rapport à la limite recommandée (colonne 3). Tous les ratios supérieurs ou égaux à 1
sont classés comme « unité rouge ». Et les codes d’actions associés sont classés comme des facteurs de
risques « rouge ». Une unité rouge est aussi obtenue si la somme des ratios des facteurs de risque du
même Joint est supérieure ou égale à 1.
Exemple, si la somme des ratios des codes d’actions B5 à B8 (concernant le pincement) est >=1, alors il y’a
des entités rouges associées au pincement.
Il existe deux indices pour le classement des postes. Le premier est un simple comptage des codes
d’actions qui sont présent mais sont au dessous de la limite d’exposition (recommandée). Cet indice est
noté dans la feuille d’analyse comme le nombre de facteurs de risques observés. Le second est la
somme des entités rouges, et il est noté dans la feuille d’analyse comme le nombre d’unités rouges.
Parmi les différents postes, ceux qui ont le plus grand nombre d’unités rouges doivent être étudiés
avant les autres. Dans un même poste, les tâches ayant des facteurs de risques rouges méritent le plus
d’attention. Si aucun code d’action ne dépasse la limite, alors, la tâche a une basse priorité. Pour
chaque facteur de risque rouge, l’analyste devra déterminer la ou les cause (s) à l’origine du problème
en cherchant si c’est la fréquence de la tâche, la durée du facteur de risque, la posture, ou les
composants de la force. Ces information sont utilisées (en s’aidant de la liste des facteurs contribuant)
afin d’identifier les solutions potentielles.
Lors du classement des postes, l’ergonomiste devra considérer : le nombre des heures de travail
hebdomadaire ou annuel associé aux postes ; ainsi que l’historique des accidents corporels et des
plaintes.
Guide MAG
A-Dos et Jambes
Aide visuelle Posture force Répétition Code Limites
d’action recommandées
Lever :
Dans les zones de la
figure suivante (basé
sur NIOSH’91 pour les
tailles de 50 centiles, et
5 percentiles atteinte, Une fois par
modifiés par heure ou plus A6 Zéro minutes
l’expérience de
KODAK). Le nombre
dans chaque Zone de
levage (LZ) indique la
limite de poids
recommandée
Courber le
poignet aucune
(main courbée <=2fois/min B1 90min
en bas >=30°,
45°
30° ou en haut
>=45°,
OU vers le
pouce >=15° Avec force : n’importe
ou de l’autre quelle force dans <=2fois / min B2 40min
coté du pouce n’importe quelle direction
>=20°)
20° 15°
2fois/min ou plus ;
aucune OU Contraction B3 60min
Pincer avec statique > 10sec
ou sans force 2fois/min ou plus ;
Avec force : n’importe OU Contraction B4 20min
quelle force dans statique > 10sec
n’importe quelle direction
aucune <=2fois / min B5 90min
Avec force :
Prendre : pincement avec force
Prise large >=0.9kgf par main (par
avec ou sans exemple prendre une ½
force rame de papier) <=2fois / min B6 40min
OU pincement large avec
une force >= 2,27kgf
par main OU prise avec
une force >=4,5kgf par
main
2fois/min ou plus ; 60min
Aucune OU Contraction B7
statique > 10sec
Prise Avec force :
puissante pincement avec force
avec force >=0,91kgf par main (par
exemple prendre une ½ 2fois/min ou plus ;
rame de papier) OU Contraction B8 20min
OU pincement large avec statique > 10sec
une force >=2,27kgf par
main OU prise avec une
force >=4,54 kgf par main
N° Tâche Poids/force Codes Facteur de Fréquence de la Durée du facteur Nb d’heures Durée cumulée Facteurs contribuant à chaque
(kg/ou kgf) d’actions risque tâche de risque dans passées à faire De facteur de facteur de risque
observé (Cycles/min) chaque cycle ou la tâche dans risque
dans la zone du chaque équipe Dans chaque
levage (sec) équipe
Facteurs exagérant
Conception de la station de travail
La hauteur de la surface de travail est la cause de postures non neutres;
L’aménagement de la station de travail favorise la torsion du dos ;
La table ou l’atelier manque de d’espace adéquat pour les jambes ou les orteils ;
La table a des arêtes vives pour s’appuyer ;
La chaise manque de supports adéquats ou n’est pas ajustable ;
Manque de repose-pieds ou de semelles anti-fatigue ;
L’emplacement du matériels ou des commandes génère des mouvements de Torsion (twisting)/ inclinaison
(bending)/ ou atteinte (reaching) ;
Des obstacles empêchent l’accès direct à la zone de travail ;
Du matériel lourd est stocké au dessus de la hauteur des épaules ou au dessous de la hauteur des talons ;
L’Affichage n’est pas dans une zone de confort visuel
Conception de l’outil ou de l’équipement
L’outil ou l’équipement cause des positions non neutres du poignet/ coude/ épaule
Diamètre, portée, ou longueur de la manette ou du levier est trop petit (e) ou trop grand (e)
La manette ou le levier engendre des points de pression sur la main
L’outil comporte une interférence d’une piste d’air et les lignes électriques
L’outil nécessite une grande force pour le commander ou le faire fonctionner
L’outil génère un grand couple de torsion ou de grandes vibrations
L’activation de l’outil nécessite l’utilisation prolongée du doigt ou du pouce
L’outil n’est pas adapté pour l’utilisation de gants
L’outil est déséquilibré ou lourd
Les dimensions de l’équipement favorisent des étirements pour atteindre
L’outil ou l’équipement n’est pas approprié pour la tâche
Equipement défectueux ou usé
Equipement déréglé (non ajusté)
Procédures ou besoins du poste de travail
Marche / montée d’escaliers ou d’échelle excessive
Peu d’opportunités pour changer la posture
Manque de directives claires pour les tâches de manutention
Manque de directives claires pour les tâches de levage
Le taux de travail diminue et augmente au cours de la semaine
Le travail est déclanché en situation d’urgence
Cadence de la machine ou stock tampon inadéquats
Travail de précision
Techniques de travail non appropriées
Durcissement du travail non adéquat
Pièce de manutention, containers, chariots
Taille des objets (très petite ou trop grande)
Les objets portés sont chauds/ froids/ sales
Pièce déséquilibrées, instables, ou des contenus qui changent
Manette absente, mal placée, inadéquate
La taille des pièces bloque les mouvements des jambes quand elles sont transportées
La hauteur du chariot oblige à s’incliner ou à atteindre
Les roues sont usées, limitées, inappropriées
Manque de freins sur le chariot
Conditions environnementales
Aire de travail chaude/ froide
Humidité élevée
Eclairage faible, inégal, trop fort
L’éblouissement rend la vue difficile
Zone de Bruit non isolée
Espace de travail insuffisant ou confiné
Les obstacles empêchent l’accès clair et simple pour charger/ décharger ou alimenter l’équipement
Les obstacles sur le sol empêchent le chemin clair de voyage
Sols inégal, glissant, ou incliné
Référence bibliographique : KODAK Ltd. KODAK’s Ergonomic Design for People at Work, Published by
John Wiley & Sons, Inc, Hoboken, New Jesey, 2004.
Couplage de la charge
Le couplage de la charge est une décision subjective sur la manière dont la charge peut être prise et combien elle
est stable (cf. Tableau 5):
− le couplage est bon : Si le centre de gravité ne risque pas de chavirer et s’il y’a des poignées pour tenir la
charge ;
− Le couplage est pauvre : s’il n’y a aucune poignée et que le contenu du container risque de chavirer ;
− Le couplage est juste : dans un cas intermédiaire.
Fréquence
La fréquence est le nombre moyen de levées par minutes (tel que mesuré sur une période de 15min) au cours du
travail.
Facteur d’asymétrie
L’Asymétrie est la dernière prise de mesure, c’est l’angle (en degrés °) de l’inclinaison de la charge par rapport
au devant du corps (c à d la torsion requise des hanches et du tronc). Cf. Figure 6.
Les mesures les plus critiques sont la distance horizontale et la fréquence. Les incertitudes (basse précision) des
autres mesures affectent peu le RWL. Le RWL est obtenu en multipliant une constante de charge (23 kg = 51lb)
par une série de six facteurs dont les valeurs vont de 0 à 1. L’étape suivante est de trouver les valeurs des facteurs
associées avec chacune des mesures qui ont été enregistrées dans la fiche technique, la figure donne ces facteurs en
fonction des distances. Le RWL doit être calculé pour l’origine et la destination.
La limite recommandée du poids (RWL) est donc :
Tels que : (cf. Figure 7: tables des facteurs de multiplication de l'équation du NIOSH)
− L = poids de la charge totale,
− H = distance horizontale de la charge (cm)
− V = distance verticale de la charge (cm)
− D = distance du trajet vertical (cm)
− A = angle d’asymétrie en degrés
− F = fréquence de levage (nombre de levée par minute)
Après le calcul du RWL, l’Index de Levage (LI) est calculé comme suit pour l’origine et la destination :
Le plus grand des deux indices LIs, de l’origine ou de destination, est utilisé pour représenter la tâche. S’il n’y a
aucun besoin de maîtriser la charge à la destination (par exemple si la charge est simplement lâchée), seule
l’origine est considérée.
− Si LI <=1, alors la tâche de levage est considérée sécurisée par rapport au risque d’un traumatisme du dos.
− Les traumatismes du dos sont clairement associés aux valeurs de LI > 3, auquel cas, la tâche nécessite un
changement immédiat.
− Mais, il existe un risque évident de traumatismes du dos, quand LI <= 3 lorsque il y’a position debout ou
marche pour plus de six heures par jours.
− Les modifications des propriétés physiques de l’objet porté, tel que sa taille, son type ou son poids. Et/ou
l’amélioration du couplage de la main et de l’objet.
Le Tableau 4 fournit une série de suggestions pour chaque facteur de risque relatif au travail. Elle peut être
utilisée pour développer une stratégie de conception ou conception ergonomique pratique.
L’équation du NIOSH 1991 a été conçue pour identifier les problèmes ergonomiques, et pour évaluer les
solutions de conception ou de reconception des tâches. En examinant la valeur de chaque facteur de l’équation, les
problèmes reliés à chaque facteur de risque peuvent être évalués. Les facteurs de risque qui causent le plus de
réduction dans la constante de charge peuvent être considérés comme la priorité dans la reconception du poste.
Figure 4: fiche technique d'analyse d'une tâche simple de levage par l'équation du NIOSH révisée (1991)
Tableau 4 : suggestions générales pour la conception ou la reconception ergonomique d’un poste de travail en
fonction des facteurs de l'équation du NIOSH
Si HM<1.00 Rapprocher la charge du travailleur en éliminant toutes les barrières horizontales ou en
réduisant la taille des objets. éviter de lever des objets prés du sol ; si cela est inévitable,
l’objet doit pouvoir tenir facilement entre les deux jambes.
Si VM<1.00 élever/abaisser l’origine de la portée. Eviter de porter l’objet prés du sol ou au dessus des
épaules
Si DM<1.00 Réduire la distance verticale entre l’origine et la destination.
Si AM < 1.00 rapprocher l’origine et la destination de l’objet porté afin de réduire l’angle de torsion, ou
bien éloigner carrément l’origine et la destination pour forcer le travailleur à tourner le
pied et à faire un pas, au lieu de tordre le dos.
Si FM<1.00 Réduire la fréquence/ la durée du levage, ou permettre des périodes de repos plus longues.
Si CM<1.00 Améliorer le couplage de la main/ l’objet en fournissant des containers optimisés avec des
poignées, ou bien améliorer les poignées pour les objets irréguliers
Si RWL de la Eliminer le besoin de maîtriser la charge significativement à la destination en reconcevant
destination est < à le poste ou en modifiant les caractéristiques de l’objet ou du container.
celle de l’origine
Description du travail :
Le poste de travail illustré dans la Figure 8 consiste en un opérateur qui inspecte des paquets compacts de
11,8kgs posés sur une étagère basse (Shelf 1). Ensuite, il les soulève avec les deux mains directement devant sont
corps de l’étagère 1 (shelf 1) à l’étagère 2 (shelf 2) à une fréquence de 3 fois par min pendant une durée de 45
minutes.
Pour cet exemple, on suppose que : (1) l’opérateur ne peut pas avancer d’un pas quand il dépose l’objet à la
destination, à cause de l’étagère 1 ; (2) déposer le paquet sur l’étagère 2 requiert une maitrise significative. Les
paquets sont conçus de façon optimale, mais sans poignets. Le Tableau 5 donne la classification du couplage main
paquet.
Tableau 5 : classification du couplage main-objet
Analyse du travail :
Les données de la tâche sont mesurées et enregistrées dans la fiche du d’analyse du travail. La distance
horizontale H à l’origine de la levée est de 25cm, et de 50 cm à la destination ; la hauteur V de l’étagère 1 est de 56
cm à l’origine et 150cm à la destination. Le container étant bien conçu (compact) mais sans poignets, alors, selon
Tableau 5, le couplage est juste. Il n’y a aucun mouvement de levage asymétrique, donc A=0. Le levage nécessite
un contrôle (maîtrise) à la destination, donc le RWL doit être calculé aussi bien pour l’origine que pour la
destination.
Les facteurs de multiplications sont déterminés à partir de la Figure 7. Ainsi, on obtient une charge limite
recommandée RWL de 15,8 kg à l’origine et 7 kg à la destination. Ce qui donne un indice de levage (LI) de 0.8 à
l’origine, et 1.7 à la destination. (cf. Figure 9)
Evaluation du danger :
Les valeurs du LI indiquent que la charge à la destination est plus stressante qu’à l’origine. Et qu’il y’a donc
besoin d’améliorer LI de destination car le travail tel qu’il est actuellement pourrait présenter un danger pour les
opérateurs.
Recommandations de reconception :
La fiche de la Figure 9 montre que les facteurs de multiplication qui ont les valeurs les plus basses à la
destination (c.-à-d. ceux qui génèrent le plus de problème car ils diminuent le RWL) sont (respectivement) :
HM = 0.50 ; VM = 0.78 ; DM = 0.87 ; FM = 0.88.
En utilisant le Tableau 4, les modifications suivantes du poste sont suggérées :
4) Rapprocher le point de destination de l’opérateur horizontalement pour augmenter HM ;
5) Diminuer la hauteur de l’étagère n°1 pour augmenter VM ;
6) Diminuer la distance verticale entre l’origine et la destination pour augmenter DM ;
7) Réduire la fréquence de levage pour augmenter FM ;
8) modifier la tâche afin qu’il n’y ait plus de besoin de maîtriser la charge à la destination pour éliminer la
valeur de RWL la plus basse.