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la revue gestion et organisation 10 (2018) 1–13

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Impact des motivations personnelles sur l'intention et le


comportement des entrepreneurs sociaux

Bassem Salhi
Department of accounting, College of Business Administration, Majmaah University, Majmaah, Arabie saoudite

info article sume


re 

Historique de l’article : L'entrepreneuriat social devient l'une des meilleures solutions pour réduire divers problè-
Reçu le 21 novembre 2017 mes, d'ordre : social, environnemental et économique. En effet, la compréhension de cette
Reçu sous la forme révisée le intention aide également les chercheurs et les décideurs politiques à comprendre les
27 décembre 2017 différents phénomènes liés à l'entrepreneuriat. Dans ce travail, on a cherché à apporter
Accepté le 16 janvier 2018 des réponses à la question suivante : comment expliquer la motivation, l'intention et le
Disponible sur Internet le 30 avril comportement des entrepreneurs sociaux ?, en d'autres termes, dans quelles mesures les
2018 variables personnelles et contextuelles, agissent sur la motivation, l'intention et le compor-
tement des entrepreneurs sociaux ? La validation du modèle s'appuie sur une étude
Mots clés: quantitative, conduite par 186 propriétaires d'entreprises saoudiennes durant l'année
Entrepreneuriat sociale 2016. Nos principaux résultats montrent qu'en termes d'intention, les motivations n'arri-
Motivations personnelles vent pas à expliquer cette variable pour les entrepreneurs sociaux Saoudiens. Nos investi-
Intention entrepreneuriales gations empiriques montrent aussi que la variable intention ne marque pas d'importance
Comportement pour déterminer le comportement des entrepreneurs sociaux. Notre contribution au sein de
Entrepreneurs saoudiens l'entrepreneuriat, peut s'apprécier, par l'élaboration d'un modèle de recherche intégratif
Décision d'affaires pour la motivation, l'intention et le comportement. Le but de cette harmonie est confirmé
dans le monde dans une vision globale qui engage la dimension sociale dans une décision
d'affaires et de création du propre emploi.
© 2018 Holy Spirit University of Kaslik. Publishing services provided by Elsevier B.V. This
is an open access article under the CC BY-NC-ND license (http://creativecommons.org/
licenses/by-nc-nd/4.0/).

1. Introduction

L'entrepreneuriat social est devenu de plus en plus une durable solution en intégrant l'intérêt financier, économique et la
valeur sociale (Huybrechts, 2012 ; Nicholls, 2010 ; Short, Moss, & Lumpkin, 2009 ; Stryjan, 2006). L'intérêt de ce champ est confirmé
dans le monde selon une vision globale qui engage la dimension sociale dans une décision d'affaires et de création du propre
emploi (Bornstein, 2004 ; Dees, 1998 ; Deiglmeier & Miller, 2008 ; Salamon, 2012). En effet, la compréhension de cette intention aide
également les chercheurs et les décideurs politiques à comprendre les différents phénomènes liés à l'entrepreneuriat
(Frucheterman, 2011 ; Santos, 2012 ; Salhi & Boujelbene, 2013).
Inspirée par les différents travaux de recherche analysant le cadre de l'entrepreneurial social et médiatisés dans ce contexte,
notre recherche entrepris avait pour objectif de répondre à la question suivante : « Comment expliquer la motivation, l'intention et

E-mail address: b.salhi@mu.edu.sa.


https://doi.org/10.1016/j.rgo.2018.01.001
2214-4234/© 2018 Holy Spirit University of Kaslik. Publishing services provided by Elsevier B.V. This is an open access article under the CC
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le comportement des entrepreneurs sociaux ? », en d'autres termes « Dans quelles mesures les variables personnelles et
contextuelles, agissent sur la motivation, l'intention et le comportement des entrepreneurs sociaux ? ».
Il s'agissait d'appréhender le contexte de la motivation des entrepreneurs sociaux (modèle no 1). De même, d'appréhender la
formation de l'intention et du comportement de ces entrepreneurs (modèle no 2).
Donc nos problématiques de recherche au niveau de cette étude seront comme suit :

 à quel niveau les motivations personnelles peuvent-ils influencer l'intention des entrepreneurs sociaux ?
 à quel niveau l'intention peut-elle influencer le comportement des entrepreneurs sociaux ?

L'information a été obtenue grâce à une enquête par questionnaire standardisé. Ce dernier, est adressé à une population
hétérogène, composée de 186 propriétaires d'entreprises saoudiennes. Afin de mesurer l'effet des différentes motivations
personnelles sur l'intention et le comportement des entrepreneurs sociaux (Tableau 1).

2. Revue de littérature et hypothèse

2.1. Effet motivations personnelles sur intention

En dépit d'être l'un des facteurs moins bien compris, les caractéristiques psychologiques des entrepreneurs ont reçu une attention
accrue en matière de recherche universitaire avec Brockhaus, (1982) et McClelland (1961). Jusqu'à récemment, les chercheurs ont
généralement porté sur les traits de personnalité des entrepreneurs actifs (Dawson & Henley, 2012 ; Eijdenberg & Masurel, 2013 ;
Langevang, Namatovu, & Dawa, 2012) Une série de caractéristiques psychologiques considérées comme de bons prédicateurs de
comportement entrepreneurial ont été progressivement assemblés à la suite des travaux pionniers de McClelland (1961).
Le Tableau 2, tiré des travaux de Marques, João, Ferreira, et Lages (2012), énumère différentes caractéristiques psychologiques
des entrepreneurs. Il permet de définir les principales motivations personnelles.
Ces travaux nous fournissent une revue de la littérature utile à notre recherche, donnant une chronologie des traits
actuellement associés au comportement entrepreneurial des entrepreneurs sociaux. Ils nous fournissent aussi l'outil pour
énoncer notre première hypothèse générale.
H 1 : Les motivations personnelles influencent positivement l'intention des entrepreneurs sociaux.

2.1.1. Le besoin de se réaliser


McClelland (1961) a défini le terme désir de réalisation ou « need of achievement » comme le désir de bien faire les choses pour
atteindre un sentiment intérieur d'accomplissement personnel. Il y a de nombreux résultats confirmés empiriquement, qui
justifie la présence d'une relation positive entre la besoin de réalisation et la décision aussi que la réussite entrepreneuriale
(Durand, 1974 ; Lynn, 1969 ; Roberts, 1972 ; Wainer & Rubin, 1969).
En contre partie, il y a peu d'études qui ont montré l'absence de significativité entre le « nach » et l'entrepreneuriat. Gilmore
(1971) et Magdalena (1977) sont les principaux chercheurs qui infirment la dépendance entre le besoin de se réaliser et l'activité
entrepreneuriale.

Tableau 1 – Genre du créateur.


Effectifs Pourcentage (%) Pourcentage cumulé (%)
Homme 118 63,4 63,4
Femme 68 36,6 100,0
Total 186 100,0

Tableau 2 – Caractéristiques psychologiques de Marques et al. (2012).


Caractéristiques psychologiques Les auteurs
Locus de contrôle McClelland (1961) ; Kourilsky (1980) ; Bygrave (1989) ; Hisrich et al. (2004) ;
Kobia et Sikalieh (2010)
Besoin de se réaliser Hornaday et Aboud (1971) ; Hisrich et al. (2004) ; Lee, KamWong, Der Foo, et
Leung (2011) ; Zhao, Seibert, et Lumpkin (2010)
Sentiment de compétence McClelland (1961) ; Bygrave (1989) ; Begley (1995) ; Brandstatter (1997) ; Van
Praag and Cramer (2001) ; Kobia et Sikalieh (2010)
Prise de risque Kourilsky (1980) ; Hisrich et al. (2004) ; Marques et al. (2011a, b)
Auto – efficacité McClelland (1961) ; Kourilsky (1980) ; Bygrave (1989) ; Hisrich et al. (2004) ;
Kobia et Sikalieh (2010)
Source : Marques et al. (2012), Entrepreneurial orientation and motivation to start up a business: evidence from the health service industry.
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Ce besoin est décrit par Murray (1938), comme première nécessité pour la réalisation, dans sa liste des 20 besoins. Il a été traité
en dehors du besoin d'affiliation et la nécessité pour le pouvoir.
Sur la base de ces résultats Collins et al. (2000), ont conclu que le besoin de se réaliser constitue un outil efficace pour la
distinction entre les créateurs d'entreprises et la population en général. Quoique, pour différencier entre les créateurs
d'entreprises et les gestionnaires. Ils ont conclu que le besoin de se réaliser pourrait être particulièrement efficace pour distinguer
entre les groupes de créateurs d'entreprises et évaluer leurs réussites. Ainsi, le « need for achievement » pourrait jouer un rôle très
utile pour expliquer l'activité entrepreneuriale. D'où, on peut énoncer notre première hypothèse.
H1.1 : le besoin de se réaliser ou le « need for achievement » a un impact positif sur les motivations personnelles des
entrepreneurs sociaux.

2.1.2. La prise de risque


La prise de risque est une autre motivation d'intérêt, qui a émergé à partir de McClelland (1961), à travers des recherches
originales sur les entrepreneurs. McClelland a affirmé que les personnes avec besoins élevés de réussite aurait la disposition de
prendre des risques modérés.
Dans une interprétation habituelle de Hunter, Kapp, et Yonkers (2003), un preneur de risque est quelqu'un qui, dans le contexte
d'un projet d'entrepreneurial, poursuit une idée d'entreprise lorsque la probabilité de réussir est faible.
Une étude menée par Xiao, Alhabeeb, Gong-Soog, et Haynes (2001) examine le niveau de tolérance au risque chez les
propriétaires d'entreprises familiales et les non-propriétaires d'entreprise. Au niveau de cette étude les auteurs ont constaté que
les propriétaires d'entreprises familiales étaient plus tolérants au risque que les non-propriétaires d'entreprises. Dans ce sens la
revendication de McClelland est particulièrement intéressante pour la recherche en entrepreneuriat parce que l'esprit
entrepreneurial agit sur le contexte d'incertitude. En effet, Liles (1974) a fait valoir que les entrepreneurs acceptent souvent
l'incertitude à l'égard du bien-être psychique, bien-être financier, la carrière, la sécurité et les relations familiales. Aussi Atkinson
(1957) a fait valoir que les individus qui ont une plus grande motivation entrepreneuriale préfèrent les activités de risque
intermédiaire, parce que ces types d'activités vont constituer un défi. Ainsi, ces activités semblent être réalisables. Aussi Busenitz
(1999) a également fait valoir que les entrepreneurs ont tendance à considérer des situations plus favorables que les non-
entrepreneurs. On peut donc énoncer notre deuxième hypothèse.
H1.2 : la prise de risque influence positivement les motivations personnelles des entrepreneurs sociaux.

2.1.3. La tolérance à l'ambiguïté


La tolérance à l'ambiguïté est définie par Budner (1962) comme la « tendance à percevoir les situations ambiguës comme
souhaitables ». Tandis que l'intolérance à l'ambiguïté a été définie comme « la tendance à percevoir des situations ambiguës en
tant que sources de menace ». Une situation ambiguë est une situation où l'individu s'engage dans des activités entrepreneuriales
et fourni des efforts. Voire, avec des informations qui sont trop complexes, inadéquates, ou apparemment contradictoires. Selon
Norton, (1975), la personne qui a une faible tolérance d'ambiguïté réagit prématurément, où le stress évite les stimuli ambigus.
D'autre part, une personne de haute tolérance de l'ambiguïté perçoit des situations ambiguës, comme des stimuli souhaitables,
difficiles, intéressants et nie leurs complexités. En effet, il y a un soutien mitigé pour cette prédiction.
La tolérance à l'ambiguïté est une caractéristique importante pour les entrepreneurs. Cette dernière prend valeur selon Tsui
(1993), parce que les défis et le potentiel de succès associés à la création d'entreprises sont par nature imprévisibles. Begley (1995)
définit la tolérance à l'ambiguïté par la capacité à voir les situations, sans résultats clairs comme attractives plutôt que
menaçantes.
Cette incohérence dans les résultats et le potentiel de problèmes méthodologiques dans la recherche, fournissent des soutiens
à la tolérance que nous souhaitons démontrer. Aussi, ils mettent en doute cette tolérance à l'ambiguïté comme une motivation qui
affecte une partie du processus entrepreneurial. Ces apports théoriques nous fournissent alors l'outil pour exposer notre
hypothèse.
H1.3 : la tolérance à l'ambiguïté a un impact positif sur les motivations personnelles pour les entrepreneurs sociaux.

2.1.4. Le sentiment de compétence


Les apports théoriques et les résultats discutés dans cette partie permettent de dégager deux hypothèses suprêmes, soulignant
l'importance du locus of control et l'auto-efficacité. Dans un souci de clarté, il convient de définir ces notions.

2.1.4.1. Locus of control. Un autre trait de motivation qui a retenu l'attention des chercheurs est le locus de contrôle. C'est une
croyance dans la mesure où les individus pensent que leurs actions et leurs caractéristiques personnelles influencent les résultats.
La recherche indique que les individus avec un locus de contrôle interne ont souvent un besoin plus exprimé en faveur de la
réalisation (Brockhaus, 1982 ; Lao, 1970 ; Gurin et al., 1969).
Dans une étude empirique menée par Khan et Manopichetwattana (1989), ceux-ci ont abordé la proposition sur les
caractéristiques innovatrices et non innovatrices des petites entreprises dans la région du Texas. Ils ont constaté un effet positif de
relation entre locus de contrôle interne et l'innovation. En d'autre terme, le locus de contrôle interne est associé à la performance
des entreprises.
Également, Hamsemark (2003) souligne l'impact significatif du locus de contrôle dans la prédiction du démarrage de nouvelles
entreprises. Aussi, la capacité pour atteindre le succès dans les entreprises existantes était liée au locus de contrôle interne
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conformément à Begley et Boyd (1987) et Durand et Shea (1974). Cependant, ces études mises en place sur les entrepreneurs ont été
menées sans aucune considération des différences propres à chaque genre qui peuvent exister.
Ces portées corroboraient aussi les conclusions d'études de Bonnett et Furnham (1991) et Nwachukwu (1995), qui admettent le
locus de contrôle interne comme un élément de trait psychologique important dans l'esprit d'entreprise. Et qui nous permettent
d'énoncer hypothèse suivante.
H1.4 : le « locus of control » a un impact positif sur les motivations personnelles des entrepreneurs sociaux.

2.1.4.2. L'auto-efficacité. L'auto-efficacité représente la croyance d'un individu en sa capacité à accomplir avec succès un objectif
(Bandura, 1977). Différents chercheurs ont constaté qu'une auto-efficacité élevée constitue une base pour réaliser un maximum de
performance humaine (Bandura et al., 1999). Pour Markman et al. (2002) ; McMullen et Shepherd (2006), l'auto-efficacité se présente
par la force et la croyance d'un individu en sa capacité de réussir à accomplir une tâche spécifique ou une série de tâches connexes.
Bandura (1977, 1982) lie cette confiance en soi avec les capacités individuelles, qui dépendent des expériences antérieures, des
apprentissages, de la société et d'auto-efficacité entrepreneuriale. Cette confiance est jugée, par Markman, Pinshow, et Wright
(2002) et McGee, Fairlie, Garnham, et Hargreaves (2009), par la capacité d'un individu de réussir, pour accomplir les tâches avec
succès.
Ces divers déterminants semblent avoir reçu beaucoup d'attention dans les études entrepreneuriales. Ils permettent de
percevoir les motivations entrepreneuriales et de poser l'hypothèse suivante.
H1.5 : l'auto-efficacité influence positivement les motivations personnelles des entrepreneurs sociaux.

2.2. Effet de l'intention sur le comportement

L'effet de l'intention sur le comportement des individus n'est pas analysé de manière détaillé dans le domaine de
l'entrepreneuriat. Cet effet est analysé à travers une variété de comportements cibles dans une méta-analyse de Bird (1988), Kim et
Hunter (1993) et Thomas et Mueller (2000). Ainsi, les intentions sont révélées de plusieurs perceptions personnelles face à la société
et à l'environnement des affaires. La culture d'une société renforce parfois certaines caractéristiques et comportements
personnels. Par contre, elle peut inhiber et pénaliser ces comportements. Ce rôle que joue une société dans la détermination
Selon la théorie du « comportement planifié » d'Ajzen (1991), les intentions pour effectuer un comportement spécifique
dépendent directement de trois perceptions. Les attitudes, le control comportemental perçue ou l'auto-efficacité et les normes
sociales qui se traduisent par l'influence des pressions sociales pour adopter un comportement quelconque. Il suppose que la
réunion de ces trois conditions est fondamentale pour une intention favorable et un comportement performant (Fig. 1).

2.2.1. L'attitude vis-à-vis du comportement


L'existence des attitudes peut être déterminée par la perception de la façon dont le comportement sera faisable pour conduire
aux résultats escomptés. L'attitude vis-à-vis du comportement désigne le degré d'évaluation favorable ou défavorable qu'une
personne peut prendre vis-à-vis à un comportement particulier. Pour Ajzen, (1991), aussi Emin (2003), l'attitude présente
l'attractivité à un comportement. Elle prédit le comportement à adopter par une interaction entre l'affectif, le cognitif et le
comportemental. La première souligne l'importance des sentiments, humeurs et émotions à propos d'une personne, d'une idée,
d'un événement ou d'un objet. La deuxième met l'accent sur les pensées, les opinions, les connaissances ou les informations de la
personne. L'évaluation d'une attitude prend comme base les différents résultats attendus.
Ainsi, les préférences personnelles, les attitudes et l'attraction vers l'entrepreneuriat donnent référence à différents
comportement. Ils déterminent l'évaluation positive ou négative d'une personne pour un comportement spécifique (Ajzen, 2002 ;
Kolvereid, 1996). L'attitude à l'égard du comportement représente pour Ajzen et Fishbein (1980) le degré d'évaluation, favorable ou
défavorable, qu'une personne a pour un comportement souhaité. Elles donnent référence à l'ensemble des sentiments, croyances
et tendances relativement durables et axés vers des gens, des groupes, des idées, des problèmes ou encore des objets précis (Petty,
Wegener, & Fabrigar, 1997).

2.2.2. Normes sociales et comportement


Les normes sociales résultent de différentes perceptions de l'individu au sein du contexte social et de ces proches. Il s'agit
notamment de ce que pensent différents acteurs, que ce soit de la famille ou des amis, de ses comportements. Elles constituent
une motivation, simulées par différents jugements et facteurs personnels, environnementaux ou institutionnels qui reflètent les
dynamiques sociales.
Ajzen (1991) désigne ces normes par les différentes pressions sociales perçues pour effectuer ou ne pas effectuer un tel
comportement.
Aussi ce concept se traduit, selon Ajzen (2002) et Zhao, Running, et Nemani (2005), par l'observation de la facilité ou de la
difficulté de devenir un entrepreneur. Cette variable tient une grande importance à travers sa capacité dans le processus du
contrôle comportemental. En plus, elle est en mesure de prédire la perception d'un comportement (Zhao et al., 2006).

2.2.3. Contrôle comportemental perçu et comportement


Étant donné que, les intentions d'adopter différentes actions dépendent des attitudes, de la perception de désirabilité
personnelle et sociale des participants. Cette perception permet de motiver le comportement pour effectuer une telle action ou
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Attitude

Norme sociale Intention Comportement


entrepreneurial

Contrôle percu

Fig. 1 – Modèle du comportement planifié (Ajzen, 1991).

impressionner le succès. La perception du contrôle comportementale « perceived behavioral control » met en exergue les
difficultés et les contraintes qui peuvent empêcher la traduction de l'intention en acte comportemental. Elle souligne aussi la
perception de la disponibilité des ressources, des opportunités, des freins anticipés et des compétences nécessaires pour la mise
en œuvre du comportement.
Ainsi, selon Ajzen (1991), le contrôle comportemental perçu correspond à la facilité ou la difficulté perçue afin de réaliser un
comportement. En d'autre terme, ce contrôle renvoie à la perception de la faisabilité du comportement concerné. Selon Emin
(2003), le concept du contrôle comportemental perçu est un concept très proche de l'efficacité personnelle de Bandura (1977), Ajzen
(1991), de même, que la faisabilité de Shapero et Sokol (1982) et Tounès (2003).
Cependant, l'effet modérateur de ce contrôle a été appuyé par plusieurs études empiriques (par exemple, Ajzen (2002) et
Armitage et Conner (2001)). Ils suggèrent que ce contrôle peut conduire à des éléments distincts d'auto-efficacité et de
contrôlabilité, qui sont similaires au contrôle interne et au contrôle externe. Le contrôle interne comprend différents facteurs
intrinsèques, il est similaire à la notion d'auto-efficacité. Le contrôle externe reflète des facteurs extrinsèques. Il est décrit par Fitch
et Ravlin (2005), en termes de ressources et de possibilités qui facilitent la performance du comportement.

2.3. Intention prédit le comportement

La compréhension des intentions permet de comprendre les phénomènes et les comportements liés à l'entrepreneuriat
(Barkovic et Kruzic, 2010). Dans ce contexte le comportement se présente comme une fonction directe de l'intention. À son tour
cette intention est le résultat de trois déterminants conceptuels. On note l'attitude vis-à-vis du comportement, la norme sociale
perçue et le contrôle comportemental perçu. Ainsi, Ajzen (1991) considère que chaque comportement social ou humain est
motivé, contrôlé et planifié. La théorie du comportement planifié d'Ajzen supporte donc qu'un comportement peut être explicité
à travers l'intention de l'adopter. Aussi, que tout comportement nécessite une certaine planification accomplie par une
intention.
Dans ce sens, Segal et al. (2005) adoptent différentes disciplines pour prévoir et comprendre les intentions comportementales.
Ces différents travaux peuvent développer la capacité de comprendre et de prédire l'activité entrepreneuriale.
Pour Tounès (2003) et Fayolle et al. (2006), la théorie du comportement planifié confère à l'intention de l'individu la place
centrale pour la genèse du comportement. Selon cette théorie, tout comportement nécessite une véritable planification. Ce
constat converge notamment avec la création d'une entreprise qui peut être prévue par l'intention d'adopter ce
comportement.
De même, Linan et Santos (2007) constatent que les intentions sont des conditions préalables pour obtenir la performance d'un
comportement spécifique. Liñán, Rodriguez-Cohard, et Rueda-Cantuche (2010), Kim-Soon, Mohammed, Ahmed, et Tat (2013),
Amari et al. (2014), s'accordent avec Fayolle et Degeorge (2004), en ce qui concerne l'intention. Elle constitue un élément précédent
et déterminant pour obtenir un comportement entrepreneurial performant. Ce comportement pourrait être défini aussi par Shane
et Venkataraman (2000), comme la découverte, l'évaluation et l'exploitation d'une opportunité profitable. L'intention
entrepreneuriale explique donc ce comportement.
Aussi la probabilité de se livrer à un comportement particulier est forte lorsque l'intensité des attitudes et des croyances est
forte. Kim-Soon et al. (2013) et Pihie (2009) admettent que la tendance d'avoir l'intention de démarrage d'une nouvelle entreprise
ne suffit pas pour atteindre les objectifs. Ils exigent la présence d'un comportement qui adopte cette intention afin que l'objectif
soit facile à atteindre.
Différents apports théoriques soutiennent la théorie du comportement planifié d'Ajzen (1991) et Liñán et al. (2010). Ils
considèrent dans leurs travaux comme référence la théorie « d'événement d'entrepreneurial » de Shapero et Sokol (1982), et la
théorie du « comportement planifié » d'Ajzen (1991). Ces deux modèles présentent un niveau élevé de compatibilité mutuelle selon
Krueger, Reilly, et Carsrud (2000).
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Les constats théoriques des différents auteurs (Ajzen, 1991 ; Choo et Wong, 2009 ; Kim-Soon et al., 2013 ; Pihie, 2009) s'accordent
sur l'intention entrepreneuriale dans la prédiction du comportement. Ils soulignent l'intention comme le principal facteur qui
explique les comportements entrepreneuriaux dans différents contextes. En admettant ces différents apports théoriques, nous
pouvons dégager notre troisième hypothèse de recherche.
H3 : l'intention détermine le comportement des entrepreneurs sociaux.

3. Méthodologie de la recherche

La clarté de la méthodologie adoptée garantit la qualité des résultats obtenus. Pour que notre recherche empirique soit bien
enchaînée, nous avons choisi de suivre la méthodologie générale élaborée par Perrien, Cheron, et Zins en 1986 (Fig. 2).

3.1. Identification et opérationnalisation du problème

Au niveau de cette partie empirique nous présentons et discutons les résultats de l'analyse en composante principale et
confirmatoire. Notre objectif est de vérifier la validité des hypothèses de recherche. À cette fin, nous abordons les éléments de base
pour cette recherche ainsi que les différents besoins en informations. Ces outils aident à déterminer l'effet des motivations
personnelles sur l'intention et le comportement entrepreneurial. La Fig. 3 illustre la structure générale du modèle conceptuel.
Nos problématiques de recherche au niveau de cette étude seront comme suit :

 à quel niveau les motivations personnelles peuvent-ils influencer l'intention des entrepreneurs sociaux ?
 à quel niveau l'intention peut-elle influencer le comportement des entrepreneurs sociaux ?

3.2. Plan d'échantillonnage

3.2.1. Le cadre d'échantillonnage ou base de sondage


Le cadre de l'échantillonnage constitue la base de sondage de l'enquête. Une base de sondage est une liste exhaustive des
individus de la population d'étude à partir de laquelle il est possible de constituer un échantillon représentatif. (EVRARD, PRAS, et
ROUX, 1997).
Dans notre étude, nous ne disposons pas d'une base de sondage, raison pour laquelle nous avons choisi une des méthodes
empiriques de recherche à savoir l'échantillonnage par convenance. Il s'agit d'un échantillonnage guidé essentiellement par les
commodités ou la facilité et non pas par le souci de représentativité. Cela consiste à interroger la première personne rencontrée qui
accepte de répondre et qui est capable de fournir des informations sur le sujet à étudier.

Identification et opérationnalisation du problème

Elaboration du questionnaire

Plan d’échantillonnage

Administration du questionnaire

Traitement et analyse des données

Interprétation des résultats

Fig. 2 – La méthodologie générale de la recherche.


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.Besoin de se r réaliser Prise de risque Tolérence à l’ambiguïté Sentiments de


compétence

Motivations
personnelles

Intention des
entrepreneurs sociaux

Comportement

Fig. 3 – Structure générale du modèle.

3.2.2. Choix de la méthode d'échantillonnage


La méthode d'échantillonnage constitue une des étapes importantes de la méthodologie de la recherche. Elle a pour objectif
d'assurer une bonne représentativité de l'échantillon et de garantir la meilleure précision possible des résultats au moindre coût
(Evrard et al., 1997). Nous distinguons deux grandes catégories de méthodes d'échantillonnages :

 les méthodes aléatoires ou probabilistes dans lesquelles chaque individu de la population concernée a une probabilité différente
de zéro d'appartenir à l'échantillon (Evrard et al., 1997). Ces méthodes permettent d'obtenir donc un échantillon représentatif ;
 les méthodes non aléatoires ou empiriques dans lesquelles la constitution de l'échantillon se fait suite à un choix a priori c'est-à-
dire à un choix raisonné (Evrard et al., 1997).

Pour le cas de notre étude nous avons eu recours à la méthode par convenance qui est une méthode non probabiliste. Cette
méthode est généralement la moins coûteuse et la moins longue à mettre en œuvre. En effet cette méthode ne nécessite pas
l'existence d'une base de sondage mais seulement des informations statistiques sur la population enquêtée. Cependant
l'inconvénient principal de cette méthode est le non-représentativité.

3.3. Proposition de mesure pour l'intention et le comportement entrepreneurial

Le comportement entrepreneurial peut être expliqué à travers l'intention chez les entrepreneurs sociaux, merci de réponde à la
question en cochant l'une des cases qui indique votre situation (Annexe A).
Dans notre recherche, cette variable sera mesurée par la troisième question de notre questionnaire. Cette variable est mesurée
à l'aide de différents items. Ces derniers, sont tirés à partir de nombreux travaux, tels que de Amari et al. (2014), Choo et Wong
(2009), Douglas et Fitzsimmons (2012), Fayolle et Degeorge (2006), Kim-Soon et al. (2013), Milstein (2005), Pihie (2009). Veuillez
indiquer la réponse qui se rapproche le plus de ce que vous ressentez sur chacune des propositions suivantes et conformément
à cette échelle : de (1) « Pas du tout d'accord » à (5) « Tout à fait d'accord ».

3.4. L'analyse factorielle exploratoire

Avant d'appliquer une ACP sur les items composant la variable « Comportement entrepreneurial », il est nécessaire de procéder
au test de normalité de la distribution. En effet, l'examen des coefficients d'asymétrie et d'aplatissement montre que les items
composants la variable « Comportement entrepreneurial » sont distribués suivant une loi normale.
Les résultats de l'analyse factorielle mesurant « le comportement entrepreneurial », nous permettent de conclure la bonne
qualité de représentation communalité > 0,5 (Tableau 3).
8 la revue gestion et organisation 10 (2018) 1–13

Tableau 3 – Analyse en composantes principales appliquées sur « le comportement entrepreneurial ».


Items Alpha si item éliminé Qualité de représentation Contribution factorielle
Comportement1 0,792 0,591 0,768
Comportement2 0,722 0,708 0,841
Comportement3 0,716 0,767 0,876
Comportement4 0,720 0,736 0,857
Comportement5 0,734 0,652 0,807
Variance totale expliquée 73,268 %
KMO 0,781
Valeur propre 2,198
Alpha de Cronbach 0,812

En se basant sur la matrice des composantes principales, on peut remarquer que la structure de cette variable est
unidimensionnelle. En effet, tous les items appartiennent à un facteur unique. Ainsi, les contributions factorielles de ces items
(loading) sont bonnes (> 0,5). Pour cette variable, le déterminant de la matrice de corrélation est différent de zéro, ce qui indique que
cette matrice est définie positive. Ceci explique l'absence de la multi-colinéarité ou bien l'absence de la redondance des
informations au sein de la matrice de corrélation.
Selon Roussel et al. (2002, p. 82), « une matrice est dite définie positive si toutes ses valeurs propres sont positives » et si son
déterminant est supérieur à zéro.
En se référant aux tests de Bartlett (test de H0 : la matrice de corrélation est une matrice identité) et de KMO (qui mesure
d'intégrité globale entre les variables), nous pouvons conclure qu'il existe un minimum de corrélation entre les variables. En fait,
ces tests indiquent respectivement que la matrice de corrélation n'est pas une matrice identité (rejeter H0 car p = 0,00 ; < 0,05) et
l'intégrité entre les items est « bonne » (0,781).
Pour s'assurer de la fiabilité de ce construit, nous avons eu recours à l'indicateur de fiabilité le plus utilisé Alpha de Cronbach
(1955) qui « mesure la consistance interne d'un ensemble d'items » (Churchill, 1979, p. 68). Pour ce construit, cet indicateur
enregistre une valeur de 0,812. En se basant sur le seuil de cet indicateur (0,7) fixé par Nunnally (1978), cette valeur indique que ce
construit est fiable. En d'autres termes, l'échantillon d'items reproduit bien le construit « le comportement entrepreneurial ».

3.5. Résultats de l'analyse factorielle confirmatoire

3.5.1. Qualité d'ajustement du modèle de mesure global


3.5.1.1. Vérification de la qualité du modèle. L'analyse factorielle confirmatoire : la méthode de l'analyse factorielle exploratoire
(AFE) appliquée précédemment, nous a permis d'obtenir différents facteurs qui sont les résultats de la répartition d'une multitude
d'items. Ces facteurs obtenus nécessitent une confirmation par une analyse factorielle confirmatoire (AFC) étudiée dans le cadre
de ce qu'on appelle le modèle de mesure.
Nous pouvons constater qu'il y a de bons résultats et d'autres non satisfaisants. Dans le Tableau 4, nous remarquons que la
qualité du modèle n'est pas bonne car le x2 /dl est supérieur à 2, et les valeurs d'AGFI, de RMR et de RMSEA ne sont pas satisfaisantes,
c'est-à-dire qu'elles n'ont pas répondu au seuil fixé.
Ceci étant, il devient nécessaire d'apporter des modifications au modèle initial afin d'améliorer sa qualité d'ajustement. Pour ce
faire, nous avons suivi l'approche par élimination et l'approche par ajout.

3.5.1.2. Modification du modèle de mesure. Nous nous sommes basés à cet égard, d'une part, sur les valeurs de CR (le CR doit être
supérieur à 1,96) et, d'autre part, sur les variances moyennes extraites. Nous avons éliminé quatre items à savoir besoin1, besoin2,
compor1 et compor5 pour avoir une bonne qualité d'ajustement.
À partir du Tableau 5, nous pouvons remarquer que, bien qu'il reste toujours des squared multiple correlations (SMC) et des
coefficients standardisés qui sont inférieurs au seuil fixé, la qualité d'ajustement s'est largement améliorée.

Tableau 4 – Valeurs des indices d'ajustement de l'analyse factorielle confirmatoire.


Les indices d'ajustement Valeurs obtenues Évaluation des résultats
/
x2 dl 2,05 (> 2) ! non satisfaisante
GFI 0,931 (> 0,9) ! bonne
AGFI 0,879 (< 0,9) ! non satisfaisante
CFI 0,934 (> 0,9) ! bonne
TLI 0,909 (> 0,9) ! bonne
NFI 0,921 (> 0,9) ! bonne
RMR 0,052 (> 0,05) ! non satisfaisante
RMSEA 0,070 (> 0,05) ! non satisfaisante
la revue gestion et organisation 10 (2018) 1–13 9

Tableau 5 – Valeurs des indices d'ajustement de l'analyse factorielle confirmatoire après modification.
Les indices d'ajustement Valeurs obtenues Évaluation des résultats
x2 /dl 1,501 (< 2) ! bonne
GFI 0,972 (> 0,9) ! bonne
AGFI 0,966 (> 0,9) ! bonne
CFI 0,987 (> 0,9) ! bonne
TLI 0,981 (> 0,9) ! bonne
NFI 0,951 (> 0,9) ! bonne
RMR 0,034 (< 0,05) ! bonne
RMSEA 0,042 (< 0,05) ! bonne

Tableau 6 – Fiabilité après modification.


Concepts Dimensions Rhô de Joreskog
Les motivations personnelles Le besoin de se réaliser 0,823
La prise du risque 0,773
La tolérance à l'ambiguïté 0,831
le locus of control 0,872
L'auto-efficacité 0,793
Intention Intention 0,771
Comportement entrepreneurial Comportement entrepreneurial 0,836

Tableau 7 – La variance moyenne extraite (VME) des construits.


Concepts Dimensions VME
Les motivations personnelles Le besoin de se réaliser 0,784
La prise du risque 0,696
La tolérance à l'ambiguïté 0,863
le locus of control 0,688
L'auto-efficacité 0,773
Intention Intention 0,703
Comportement entrepreneurial Comportement entrepreneurial 0,804

Le test de la fiabilité des construits : pour tester la fiabilité des construits, nous avons calculé le Rhô de Jöreskog. Les résultats
sont fournis dans le Tableau 6.
En vérifiant les valeurs de Rhô de Jöreskog, nous constatons que tous les construits ont un seuil qui est au-dessus ou très proche
du seuil fixé par Roussel et al. (2002, p. 77). Ainsi nous pouvons affirmer que tous nos construits sont fiables.

3.5.1.3. Validation du modèle de mesure. Une fois que la qualité d'ajustement est bonne et que les construits étudiés sont fiables,
nous sommes appelés à vérifier deux types de validité, à savoir : la validité convergente et la validité discriminante.
3.5.1.3.1. La validité convergente. Selon Fornell et Larcker (1981), la validité convergente est vérifiée, si la variance moyenne
extraite calculée pour chaque construit est supérieure à 0,5. Dans le Tableau 7, nous présentons les valeurs de la VME pour chaque
construit.
D'après ce tableau nous pouvons conclure que la VME de chaque construit est supérieure à 0,5, ce qui prouve que la validité
convergente est vérifiée.
3.5.1.3.2. La validité discriminante. Pour parler de validité discriminante, nous devons vérifier que la cohérence interne est
supérieure à la valeur du carré de la corrélation.
D'après le Tableau 8, nous déduisons donc que la validité discriminante est vérifiée.

3.5.2. Vérification de la qualité du modèle de structure


3.5.2.1. L'analyse factorielle confirmatoire. Elle est effectuée sur la base des valeurs de CR et des indices d'ajustement obtenus dans
les deux tableaux suivants (Tableaux 9 et 10).

D'après les résultats de l'analyse factorielle confirmatoire du modèle de structure ainsi que les valeurs des indices
d'ajustement, il s'avère important d'apporter des modifications nécessaires afin d'améliorer la qualité d'ajustement du
modèle.
10 la revue gestion et organisation 10 (2018) 1–13

Tableau 8 – Test de la validité discriminante.


Besoin Risque Tolérance Contrôle Efficacité Intention Comportement
Besoin 0,784
Risque 0,143 0,696
Tolérance 0,423 0,289 0,863
Contrôle 0,154 0,005 0,292 0,688
Efficacité 0,053 0,057 0,005 0,116 0,773
Intention 0,004 0,00001 0,063 0,071 0,001 0,703
Comportement 0,0005 0,0161 0,002 0,005 0,0002 0,015 0,804

Tableau 9 – Les valeurs des indices d'ajustement de l'analyse factorielle confirmatoire.


Les indices d'ajustement Valeurs obtenues Évaluation des résultats
/
x2 dl 2,276 (> 2) ! non satisfaisante
GFI 0,932 (> 0,9) ! bonne
AGFI 0,887 (< 0,9) ! non satisfaisante
CFI 0,949 (> 0,9) ! bonne
TLI 0,922 (> 0,9) ! bonne
NFI 0,914 (> 0,9) ! bonne
RMR 0,051 (> 0,05) ! non satisfaisante
RMSEA 0,069 (> 0,05) ! non satisfaisante

Tableau 10 – Les valeurs des indices d'ajustement du modèle de mesure après modification.
Les indices d'ajustement Valeurs obtenues Évaluation des résultats
/
x2 dl 1,423 (> 2) ! bonne
GFI 0,964 (> 0,9) ! bonne
AGFI 0,941 (> 0,9) ! bonne
CFI 0,973 (> 0,9) ! bonne
TLI 0,982 (> 0,9) ! bonne
NFI 0,952 (> 0,9) ! bonne
RMR 0,032 (< 0,05) ! bonne
RMSEA 0,036 (< 0,05) ! bonne

Tableau 11 – Validation des hypothèses relatives aux relations de régression.


Hypothèses Relations Coefficients de régression standardisés CR p
H1.1 Le besoin de se réaliser ! motivations 0,298 2,534 0,007
H1.2 La prise du risque ! motivations 0,201 1,988 0,092
H1.3 La tolérance à l'ambiguïté ! motivations 0,033 0,448 0,476
H1.4 Le locus of control ! motivations 0,303 2,986 0,006
H1.5 L'auto-efficacité ! motivations 0,012 0,072 0,837
H1 motivations ! intention 0,079 1,764 0,152
H2 Intention ! comport 0,097 1,023 0,502

3.5.2.2. Modification du modèle de structure. Pour améliorer la qualité d'ajustement de notre modèle de structure, nous allons
procéder à des modifications par élimination qui prendront comme base les valeurs de CR inférieures à 1,96. Comme ces
modifications ne sont pas toujours suffisantes pour améliorer la qualité d'ajustement du modèle, nous sommes parvenus
à l'approche « par ajout » de laquelle nous avons obtenu une bonne qualité d'ajustement du modèle de structure. Les valeurs de CR
et les indices d'ajustement du modèle de structure sont fournis dans les deux tableaux suivants.

3.5.3. Vérification des hypothèses


La vérification des hypothèses passe par la vérification du test « CR », la valeur du risque associé au rejet de l'hypothèse nulle « il
n'existe aucune relation entre la variable à expliquer et la variable explicative », ainsi que sur la valeur et le signe des coefficients de
régression standardisés. Les résultats trouvés sont tels que représentés dans le Tableau 11.
la revue gestion et organisation 10 (2018) 1–13 11

Ce tableau montre clairement que l'effet du besoin de se réaliser est confirmé, avec un CR de l'ordre de 2,534 (> 1,96) et un p de
l'ordre de 0,007. Le risque de rejet de H0 est très faible. Ainsi, l'hypothèse de recherche H1.1 est acceptée. Ces résultats justifient
l'influence significative et directe du besoin de se réaliser sur les motivations personnelles des entrepreneurs sociaux saoudiens.
À l'appui des études antérieures de Eijdenberg et Masurel (2013), McClelland (1961), Murray (1938) et Robbins et al. (2004), on peut
conclure que cette variable constitue un outil efficace pour la distinction entre les entrepreneurs sociaux tunisiens et la population
en général.
Le risque de rejet de l'hypothèse « La prise du risque n'influence pas la motivation personnelle » est faible (CR = 1,988 ; > 1,96 ;
p = 0,092 ; > 0,05). L'hypothèse H1.2, concernant l'effet de la prise du risque sur les motivations personnelles, est acceptée. Cette
variable a un impact sur les motivations personnelles des entrepreneurs sociaux Saoudiens. Ils poursuivent l'idée de création
d'entreprise lorsque la possibilité de réussir est faible. Ces effets justifient celles de Gilbert, McDougall, et Audretsch (2010), Hunter
et al. (2003) et aussi de McClelland (1965).
Toutefois, l'effet de la tolérance à l'ambiguïté sur les motivations personnelles est rejeté aussi puisque (CR = 0,448 ; < 1,96 et
p = 0,476 ; < 0,05). L'hypothèse de recherche H1.3 est rejetée. Cette variable n'a pas d'impact sur les entrepreneurs sociaux
Saoudiens. Ils ne justifient pas celles de Dawson et Henley (2012), Norton (1975), Tsui (1993), qui soulignent l'impact de cette
variable sur les motivations personnelles des entrepreneurs.
En fait, l'effet du « locus of control » est accepté (CR = 2,986 ; > 1,96 et p = 0,006 ; > 0,05). Cette variable influence positivement les
motivations personnelles des entrepreneurs sociaux saoudiens. Ces résultats sont à l'appui de celles des études antérieures de
Eijdenberg et Masurel (2013), Hansemark (2003), Rotter (1966). Dans ce contexte, on peut conclure que le « locus of control » est un
outil efficace pour la distinction entre les entrepreneurs sociaux saoudiens et la population en général. Donc l'intérêt important et
croissant évoqué à cette variable par la littérature anglo-saxonne peut être confirmé sur les entrepreneurs sociaux saoudiens.
Ainsi, l'hypothèse de recherche H1.4 est acceptée.
Les résultats montrent également que l'effet de l'auto-efficacité est toutefois rejeté (CR = 0,072 ; < 1,96 et p = 0,837 ; > 0,05). Ces
résultats ne justifient pas celles de Legrand (2009), Ooterbeek et al. (2011), soulignant l'impact de cette variable pour la motivation
des entrepreneurs. Nos résultats nient l'impact de l'auto-efficacité, chez les entrepreneurs sociaux dans le contexte saoudiens.
Ceci amène donc à rejeter l'hypothèse de recherche H1.5.
Les résultats montrent que les motivations personnelles n'ont pas d'effet direct sur l'intention des entrepreneurs sociaux
saoudiens avec (CR = 1,764 et p = 0,152). Ceci nous permet de rejeter l'hypothèse H1. Au niveau de ce modèle, l'impact des
motivations personnelles est rejeté chez les entrepreneurs sociaux saoudiens. Ceci, ne convergent pas avec les résultats
d'Atkinson (1957), Gilbert et al. (2010) qui soulignent l'importance des motivations personnelles pour les entrepreneurs. De même,
ils infirment l'apport de Dawson et Henley (2012), qui soulignent que les entreprises sociales sont influencées par les antécédents
de cette dernière.
Nos résultats empiriques montrent que l'effet de la variable intention sur le comportement des entrepreneurs sociaux est
toutefois rejeté. Au niveau de ce modèle, l'impact de l'intention sur le comportement entrepreneurial est rejeté chez les
entrepreneurs sociaux saoudiens (CR = 1,023 et p = 0,502). Ceci, ne convergent pas avec les résultats d'Ajzen (1991) et d'Ajzen et
Madden (1986), qui soulignent l'importance de l'intention dans la détermination du comportement.

4. Conclusion

Dans ce travail, nous nous sommes basés sur différents travaux et modèles qui ont proposé un cadre cohérent, simple et
robuste qui détermine la motivation, l'intention et le comportement entrepreneurial. Ainsi, nous les avons adaptés et appliqués
à notre sujet et contexte d'étude particulier traitant l'entrepreneuriat social dans un contexte hybride.
Dans cette étude, nous testons l'effet des motivations personnelles sur l'intention entrepreneuriale (modèle no 1). Dans une
étape suivante, nous testons l'effet de cette intention sur le comportement des entrepreneurs sociaux (modèle no 2). Nos apports
sont basés sur différents analyses de l'intention entrepreneuriale (Ajzen, 1991 ; Ashley-Cotleur, Le roi, & Salomon, 2009 ; Bandura,
1997 ; Chen et al., 1998 ; Kolvereid, 1996 ; Liñán, 2008 ; Marques et al., 2012 ; Shapero et Sokol, 1982). De même, sur plusieurs travaux
traitant l'effet de cette intention sur le comportement entrepreneurial (Ajzen et Madden, 1986 ; Douglas et Fitzsimmons, 2012 ;
Gasson, 1973 ; Luthje et Franke, 2003).
Pour arriver à ces fins, nous procédons à la même démarche méthodologique que l'étude précédente. Notre analyse empirique
commence par une analyse en composante principale suivie d'une analyse confirmatoire. Sur la base des résultats de ces analyses
statistiques, il est possible de conclure que le besoin de se réaliser, la prise de risque et le « Locus of control » confirment les
hypothèses de recherches présentées et soutenues précédemment en termes de motivations personnelles. Mais en termes
d'intention, les motivations personnelles n'arrivent pas à expliquer cette variable pour les entrepreneurs sociaux saoudiens. Nos
investigations empiriques montrent aussi que la variable intention ne marque pas d'importance pour déterminer le
comportement des entrepreneurs sociaux.
Sur la base de ces résultats, on peut constater que ces entrepreneurs sociaux ne peuvent pas lutter efficacement contre leurs
problèmes, contrôler leurs tâches et traduire directement leurs attitudes. Face à l'intensité des différents obstacles, le processus de
développement de l'intention et du comportement entrepreneurial se trouve inhiber pour ces individus.
12 la revue gestion et organisation 10 (2018) 1–13

Annexe A. Items de mesure de la variable « Comportement entrepreneurial »

Items Pas du Pas Plutôt pas Pas tout Tout à fait


tout d'accord d'accord d'accord à fait d'accord d'accord
Mes comportements traduisent directement
mes différentes positions et attitudes
J'organise et je planifie mes plans d'actions
J'évalue positivement et négativement mes
différents comportements
L'avis et l'opinion des autres peuvent
influencer mes décisions
J'ai suffisamment de possibilités pour
contrôler mes tâches

 fe
re  rences

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