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VOCABULAIRE

ÉTUDES THÉÂTRALES

VOCABULAIRE D’ANALYSE
STYLISTIQUE DU THEATRE
ACTE : Partie de la pièce qui marque les grandes étapes de l’action théâtrale. Les pièces sont souvent
divisées en trois ou cinq actes.

ALEXANDRIN : Vers de douze syllabes, souvent utilisé dans la tragédie classique française.

*ALLITÉRATION : Répétition à l’échelle d’un vers ou d’une phrase d’un même sa consonne. Exemple :
« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ». (Racine, Andromaque, Acte V, scène 5)

*ANALEPSE : Retour en arrière sur une scène, sur un épisode du passé, c’est le principe du flash-
back.

*ANACOLUTHE : Figure de style qui consiste à déconstruire la structure de la phrase.


Exemple : « Vous voulez que ce Dieu vous comble de bienfaits/ Et ne jamais l’aimer ? »

*ANAPHORE : Répétition d’un même mot en début de vers dans le but de provoquer un effet
pathétique ou lyrique.
Exemple : « Ô Rome, unique objet de mon ressentiment, // Rome à qui vient ton bras d'immoler mon
amant, // Rome qui t'a vu naître et que ton cœur adore, // Rome enfin que je hais, parce qu’elle
t’honore. » (Corneille, Horace, Acte IV, Scène 5). 

*ANTICIPATION : Scène qui prévoit un événement à venir.

*ANTONOMASE : Figure de style par laquelle un nom propre ou une périphrase désignant les
qualités essentielles d’un personnage est utilisé comme un nom commun.
Exemple : « C’est un vrai Tartuffe » est une expression qui désigne un hypocrite (on passe du nom
propre au nom commun)

*APARTÉ : Mots que l’acteur prononce à part soi, à l’intention du public.

*APOSIOPÈSE : Figure de style qui consiste à suspendre le sens d’une phrase. On peut repérer une
aposiopèse notamment grâce à l’emploi de points de suspension. Il s’agit d’une figure qui cherche à
traduire une forte émotion ou une surprise.

*ASSONANCE : Répétition d’un même sa voyelle à l’échelle d’un vers ou d’une phrase. Exemple : « Je
fais souvent ce rêve étrange et pénétrant », Verlaine, « Mon rêve familier » dans Poèmes saturniens.

*ASYNDÈTE : Figure de style qui suppose la suppression des conjonctions de coordination. Cette
figure permet souvent de mimer la profusion ou la rapidité. Exemple : « […] Ménalque se jette hors
de la portière, traverse la cour, monte l’escalier, parcourt l’antichambre, la chambre, le cabinet  ; tout
lui est familier, rien ne lui est nouveau ; il s’assit, il se repose, il est chez soi ». (La Bruyère, Les
Caractères, « Ménalque »)

AUTRE SCÈNE : Se dit de l’espace mental où se jouent les pulsions et fantasmes inconscients des
individus, c’est l’espace de l’inconscient.

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BERTOLT BRECHT : Auteur et metteur en scène allemand du XXe siècle qui en s’inspirant de Piscator
défend l’idée d’un théâtre épique qui se charge de raconter une histoire et non de l’incarner. Pour se
faire, Brecht a recours à des procédés comme le « Verfremdungseffekt » appelé aussi « effet V » et
que l’on peut traduire par « distanciation » et qui évoque une technique théâtrale de l’acteur qui se
doit de montrer, de donner à voir son personnage sans l’habiter et créer ainsi un processus
d’identification.

BIENSÉANCE : Règle de théâtre qui suppose de ne pas représenter la mort, un acte sexuel sur scène,
de ne pas être vulgaire, de ne rien présenter de choquant au public.

BOULEVARD : Type de pièces de théâtre dont l’intrigue repose souvent sur une histoire d’adultère ou
de meurtre tels qu’on les présentait à Paris au XIXe siècle. On parle alors de Boulevard du Crime pour
évoquer une rue où se jouaient des scènes de boulevard.

BURLESQUE : Comique qui repose sur l’exagération en employant des expressions triviales pour
caractériser des situations héroïques.

CAPTATIO BENEVOLENTIAE : Expression latine qui désigne le moment où un acteur réclame


l’indulgence du public. En rhétorique, c’est aussi une anecdote ou une citation qui permet d’attirer
l’attention de son public ou de son lecteur.

CASTIGAT RIDENDO MORES : Expression latine qui signifie que la comédie corrige les mœurs. Cette
expression permet d’élever la comédie à la hauteur de la tragédie et de justifier l’importance morale
du théâtre et de justifier sa présence au sein de la société.

CATASTROPHE : Il s’agit de l’ultime action qui renverse définitivement la situation. Dans la tragédie,
la catastrophe est la première partie du dénouement.

CATHARSIS : Théorisée par le philosophe grec Aristote dans La Poétique il s’agit de la purgation des
passions violentes et néfastes que doit produire une représentation dramatique sur le public. Ainsi, la
catharsis donne au théâtre une fonction d’intérêt publique et permet de pacifier les mœurs.

CÉSURE : Coupure d’un vers en fonction du rythme de la phrase suivie d’un repos de la voix.

*CHIASME : Figure de construction en miroir de la phrase ou du vers. Elle suit le schéma ABBA.
Exemple : « J’ai langui, j’ai séché, dans les feux, dans les larmes » Racine, Phèdre)

COMÉDIE : Pièce de théâtre dont le propos est de faire rire par la situation, par la description des
caractères, par des jeux de mots et dont le dénouement est heureux.

COMIQUE : Ce qui provoque le rire du spectateur. Au théâtre, on distingue :


-Le comique de situation
-Le comique de mots
-Le comique de geste

COMPARAISON : Figure de style qui consiste à mettre en rapport deux images et qui utilise
TOUJOURS un comparant (comme la plupart du temps).
Exemple : Il est fort comme un lion.

COUP DE THÉÂTRE : Rebondissement de l’intrigue qui permet de faire avancer ou de résoudre


l’intrigue de manière soudaine.

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CORYPHÉE : Chef du chœur dans le théâtre grec, c’est celui qui fait le lien entre les personnages et le
chœur.

DÉCOR : Éléments qui permettent d’arranger la scène pour donner aux spectateurs des éléments de
reconnaissance de l’espace et éventuellement de l’époque où se joue la pièce.

DÉNOUEMENT : Dernières scènes d’une pièce de théâtre où l’intrigue se résout.

DEUX EX MACHINA : Élément surhumain ou évènement inattendu qui survient à la fin d’une pièce
pour mettre fin à celle-ci de manière heureuse.

DIALOGUE : Paroles qu’échangent des personnages dans une pièce de théâtre.

DIDASCALIES : Indications scéniques sur l’attitude des personnages, leurs émotions ou leurs
déplacements.

DISTANCIATION : Terme brechtien qui désigne une technique d’acteur qui se doit de raconter son
personnage, sans l’incarner pour éviter tout processus d’identification.

*DOUBLE ÉNONCIATION : Acte de langage qui fait qu’un personnage s’adresse à la fois à son
interlocuteur et au public qui en comprend souvent davantage que le personnage qui écoute.

DRAMATURGE : Auteur d’un texte dramatique. En termes brechtiens, il s’agit aussi du conseiller
politique et historique du metteur en scène.

DRAME : Action scénique représentée par des personnages.

ÉPILOGUE : Discours récapitulatif à la fin d’une pièce de théâtre.

ÉPIQUE : Se dit d’une histoire tirée de la vie des hommes mais dont les éléments sont grossis et
agrandis de telle sorte que le spectateur ne peut pas s’identifier aux personnages. Ce type de théâtre
est théorisé au XXe siècle par Bertolt Brecht.

ÉPONYME : Se dit d’un personnage qui donne son nom à la pièce (ou à un roman). Exemple : Don
Juan.

ESPACE DRAMATIQUE : Construction imaginaire, par le lecteur ou le spectateur de la structure


spatiale du drame.

*EUPHÉMISME : Expression atténué qui permet de ne pas nommer quelque chose violent ou de
déplacé. Exemple : « Il est parti » pour dire « il est mort ».

EXPOSTION : Début d’une pièce de théâtre (la scène d’exposition classique est souvent la première
scène mais elle se prolonge parfois sur tout le premier acte) qui a pour but de présenter l’intrigue, les
personnages principaux et l’époque à laquelle se joue le drame.

FARCE : Sous- genre de la comédie à la tonalité souvent triviale dont l’intrigue principal est un
adultère qui se résout souvent par une bastonnade.

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FATUM : Terme latin qui désigne le destin grec auquel sont en proie les héros tragiques et auquel ils
ne peuvent échapper malgré leurs efforts. L’exemple par excellence du fatum est l’histoire d’Œdipe.

GROTESQUE : Comique de type caricatural parfois absurde. Terme qui a d’abord servi à caractériser
les décorations des caveaux étrusques découverts à la Renaissance.

HAPPENING  : Spectacle qui se déroule dans la rue ou en intérieur qui prend la forme d’une
improvisation et qui cherche à provoquer la réaction spontanée et créative des spectateurs.

HÉMISTICHE : Moitié d’un vers.

ILLUSION : Procédé mental qui consiste à nous faire perdre de vue la réalité en le mimant. L’illusion
théâtrale cherche à nous faire oublier que nous sommes au théâtre et se donne pour but de nous
donner l’illusion de la vie. Ce procédé est dénoncé par Roland Barthes et d’autres théoriciens du XIX
et du XXe siècle comme étant proprement bourgeois.

INTRIGUE : Suite des événements ou des actions qui constituent une pièce de théâtre.

IRONIE : Énoncé qui détient un double sens, souvent inverse de celui qui est prononcé. Exemple  :
C’est bu beau travail ! Pour dire au contraire que ce qui a été fait est raté.

*ISOTOPIE : Thème qui revient tout au long d’un texte. (L’isotopie est la catégorie plus large que le
champ lexical).

*PROLEPSE : Anticipation vers l’avenir, annonce de ce qui va arriver.

QUATRIÈME MUR : Dans le théâtre naturaliste, le mur imaginaire qui sépare la scène et la salle.

QUIPROQUO : Situation où un personnage comprend une chose à la place d’une autre ou prend
quelqu’un pour une autre personne ce qui entraîne une suite de péripéties comiques.

MARIVAUDAGE : Jeu de séduction galant hérité de l’auteur Marivaux qui a écrit beaucoup de scène
sur ce thème.

MÉLODRAME : Pièce de théâtre dont l’action est accompagnée de musique. L’intrigue y est souvent
complexe et use de beaucoup de scène de violence qui provoque la pitié du spectateur.

*MÉTALEPSE : Figure de style qui est un sous genre de la métonymie, elle consiste à inverser qui la
cause et la conséquence pour signifier quelque chose. Exemple : « Nous le pleurons » : pour dire « il
est mort ». Pleurer est la conséquence de la mort mais permet d’exprimer la cause initiale : la mort
de quelqu’un.

*MÉTAPHORE : Figure de style qui consiste à transformer un terme en un autre. C’est en fait une
comparaison sans comparant.
Exemple de comparaison : Ses cheveux sont comme la crinière d’une lionne.
Exemple de métaphore : Sa crinière de lionne (pour parler des cheveux d’une personne).

*MISE EN ABÎME : Procédé qui vise à représenter un motif dans un motif.


Exemple : Dans la pièce de Shakespeare, Hamlet, une pièce de théâtre est jouée au sein de l’action
théâtrale de la pièce.

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*MÉTONYMIE : Figure de style qui permet de désigner le tout pour la partie ou la partie pour le tout.
Exemple : « Tu reprendras un verre ? » pour dire « tu reprendras du vin ? ». Je désigne par le
contenant (le verre), le contenu (vin, eau, jus de fruit, limonade, tout ce que vous voulez…etc).

MIME : Imitation d’une action par des gestes

MIMÉSIS : Terme grec qui désigne l’imitation ou la reproduction artistique et qui est souvent utilisé
au théâtre, dans les arts ou en philosophie.

MISE EN SCÈNE : Ensemble des moyens d’interprétation scénique d’une pièce de théâtre ou d’un
texte. Un des premiers metteurs en scène français, André Antoine, définit la mise en scène comme
« l’art de dresser sur les planches l'action et les personnages imaginés par l’auteur dramatique ».

MONOLOGUE : Discours qu’un personnage de théâtre se tient à lui-même et qui n’attend donc pas
de réponse.

MYSTÈRE : Pièce de théâtre médiéval qui représente des actions de type religieux.

NŒUD DE L’ACTION : Désigne le moment de la crise dramatique, l’acmé de l’intrigue dramatique.

PATHÉTIQUE : Adjectif qui désigne ce qui produit de l’émotion chez le spectateur.

PÉRIPÉTIE : Évènement qui modifie la situation initiale et qui lance l’intrigue dramatique.

RÈGLE DES TROIS UNITÉS : Règle classique énoncé par Boileau (XVIIe siècle) qui règle l’organisation
d’une pièce selon trois critères :
-L’unité d’action : une seule intrigue au sein de la pièce.
-L’unité de lieu : L’intrigue doit se dérouler dans un seul lieu.
-L’unité de temps : L’intrigue doit se dérouler en 24H.

RÉPLIQUE : Discours prononcé par un personnage en réponse à un autre au cours d’un dialogue. Si
les répliques sont très courtes on parle de STICHOMYTHIES.

SATIRIQUE : Adjectif qui désigne un discours qui dénonce, en se moquant, quelqu’un ou quelque
chose.

SAYNÈTE : Comédie courte avec un nombre de personnages réduits.

SCÈNE : Division d’un acte entre l’entrée et la sortie et la sortie d’un personnage.

TRAGÉDIE : Pièce de théâtre dont le but est d’inspiré « terreur et pitié » selon Aristote et dont
l’intrigue est régie par la manifestation du destin antique qui réserve souvent un dénouement
malheureux aux héros qui sont toujours des personnages nobles.

TIRADE : Discours très long prononcé par un personnage au cours d’un dialogue.

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