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Le XXe siècle est celui des totalitarismes, des régimes politiques, ou plutôt des systèmes, qui naissent
en Europe après la Première Guerre mondiale. Le mot « totalitarisme » est lui-même né en Italie : ce
terme s’applique à des dictatures d’un type particulier qui, dans l’Italie fasciste, l’URSS stalinienne,
l’Allemagne Nazie, inventent une nouvelle politique que l’historien et philosophe Krzysztof Pomian
définit ainsi comme un mouvement de masse révolutionnaire incarné par un chef charismatique qui
avec son parti fondu dans l’État et tout un ensemble d’organisations, soumet à son contrôle la totalité
de la vie sociale, guide, surveille et punit les masses.
On peut distinguer au premier rang les principaux chefs fascistes : de gauche à droite Michele Bianchi,
Italo Balbo, Benito Mussolini (au centre, en costume civil), Cesare Maria de Vecchi, Emilio de Bono. À
l’arrière-plan, on voit les chemises noires formant la troupe fasciste.
1. Un Chef messianique
Tous ces régimes sont basés et construits sur la figure du chef, le guide (Hitler est le führer, Mussolini
le duce, Staline (surnom signifiant acier…) le vojd) qui s’inscrit dans une rupture révolutionnaire :
son accession au pouvoir suprême dessine un « Avant » et un « Après ». L’Avant, ténébreux (le tsarisme,
présenté comme archaïque, obscurantiste, en Russie ; la démocratie libérale, rejetée comme un régime
faible et corrompu en Allemagne et en Italie), est dénoncé, vilipendé par le Chef qui finit par le détruire.
Une fois dictateur, lui seul connaît le chemin qui permettra au peuple de s’élever et de s’accomplir. Il
connait et il est le futur idéal.
Il tient sa légitimité de son essence même : il est, pour lui et pour ceux qui l’écoute, un surhomme, un
héros. Hitler écrit ainsi dans Mein Kampf, « Celui qui veut être chef porte avec lui l’autorité suprême et
sans limites, le lourd fardeau d’une responsabilité totale […] Seul un héros peut assumer cette fonction ».
Mussolini se présente ainsi comme l’héritier des Césars et emprunte à la glorieuse Rome antique ses
gestes et son esthétique pour construire une mise en scène politique grandiloquente que l’on retrouve
également chez les nazis (le fameux salut fasciste et nazi est une reprise de l’Ave Caesar). Aussi le
chef totalitaire s’ancre-t-il dans un passé glorieux, parfois mythologique (les nazis se posent comme
héritiers des guerriers des sagas germaniques) qui le justifie pleinement. Staline, lui, est bien sûr le
continuateur de Marx, d’Engels et de Lénine ; Hitler, celui de Frédéric II. Aussi le chef se pare-t-il de
références au divin et développe un caractère sacré aux yeux du peuple. Mussolini entretient ainsi de
bonnes relations, jusqu’en 1938, avec la papauté. Il est l’« homme de la Providence » selon le Pape Pie XI.
Naturellement, tous les régimes totalitaires se caractérisent par un culte du chef sans limite : son
portrait couvre les murs, des statues lui sont érigées, des poèmes, récités par cœur par tous les écoliers,
chantent sa gloire et ses louanges, des cartes postales qui le mettent en scène décorent les maisons,
des médailles à son effigie (la médaille Staline par exemple) récompensent les plus valeureux. La
propagande occupe ainsi une place centrale.
Exercice 1
Document 4. Un exemple de dictée dans l’Allemagne nazie
« Comme Jésus a délivré les hommes du péché et de l’enfer, ainsi Hitler a sauvé le peuple allemand de
la ruine. Jésus et Hitler furent persécutés, mais tandis que Jésus fut crucifié, Hitler fut élevé au poste de
chancelier. Tandis que les disciples de Jésus le reniaient et l’abandonnaient, les seize camarades d’Hitler
s’allièrent pour leur chef. Les apôtres achevèrent l’œuvre de leur maître. Nous souhaitons qu’Hitler puisse
achever lui-même son œuvre. Jésus travaillait pour le ciel, Hitler œuvre pour la terre allemande. »
Document 5. Dressez le
drapeau de Marx, Engels,
Lénine et Staline
Outre le culte au chef relayé sans cesse par tous les médias des régimes totalitaires, la propagande est
le vecteur d’une désinformation totale, dans le sens où toutes les informations doivent être à la gloire
du régime. La propagande soviétique qualifie ainsi la collectivisation de formidable réussite alors que
celle-ci fonctionne mal voire est catastrophique : le cinéaste Dziga Vertov tourne en 1930 la symphonie
du Donbass, louange à la collectivisation en Ukraine, alors que son inanité y provoque bientôt une terrible
famine.
Des modèles de réussite obligée, en preuve de la validité du système, sont érigés. Ainsi le
« stakhanovisme » – du nom d’un mineur qui aurait extrait 14 fois son quota de charbon en une journée –
est largement diffusé afin d’inciter les ouvriers à accélérer les cadences.
En complément, la censure est omniprésente : certaines œuvres artistiques sont complètement
interdites alors qu’au contraire, certains artistes sont utilisés de manière officielle. Le régime nazi
s’emploie à établir un contrôle total sur la culture, tâche qui est confiée au Ministre de la propagande,
Joseph Goebbels. Celui-ci interdit et traque les « mauvais livres », notamment dans les bibliothèques.
Les livres écrits par des juifs, par des penseurs de gauche, des pacifistes voire des hommes d’Église sont
brûlés la nuit dans d’immenses feux, sur la place des grandes villes allemandes.
Les œuvres d’art modernes - que les nazis qualifient d’« art dégénéré », peintures et sculptures,
notamment celles de l’expressionnisme ou de l’art abstrait, sont chassées des musées, vendues pour
Exercice 3
Document 8. L’éducation selon Hitler
« C’est avec la jeunesse que je commencerai ma grande œuvre éducatrice, dit Hitler. Nous, les vieux, nous
sommes usés. Oui, nous sommes déjà vieux. Nous sommes gâtés jusqu’à la moelle. Nous n’avons plus
d’instincts sauvages. Nous sommes lâches, nous sommes sentimentaux. Nous portons le poids d’une histoire
humiliante et le souvenir confus des époques d’asservissement et d’humiliation. Mais ma splendide jeunesse
! Y en a-t-il de plus belle dans le monde ? Quel matériel humain ! Avec eux je pourrai construire un nouveau
monde. Ma pédagogie est dure. Nous ferons croître une jeunesse devant laquelle le monde tremblera. Une
jeunesse violente, intrépide, cruelle. C’est ainsi que je la veux. Elle saura supporter la douleur. Je ne veux en
elle rien de faible ni de tendre. Je veux qu’elle ait la force et la beauté des jeunes fauves. Je la ferai dresser
à tous les exercices physiques. Avant tout qu’elle soit athlétique ; c’est là le plus important. C’est ainsi que je
purgerai la race de ces milliers d’années de domestication et d’obéissance. C’est ainsi que je la ramènerai
à l’innocence et à la noblesse de la nature ; c’est ainsi que je pourrai construire un monde neuf. Je ne veux
aucune éducation intellectuelle. Le savoir ne ferait que corrompre mes jeunesses. Qu’elles sachent seulement
ce qu’elles pourront apprendre par le libre jeu de la curiosité et de l’émulation. La science seule que j’exigerai
de ces jeunes gens, c’est la maîtrise d’eux-mêmes. Ils apprendront à dompter la peur. »
9 Hitler
Extrait de Hermann Rauschning, CNED m’a dit, (1ère édition
– TERMINALE en allemand,
– HISTOIRE 1939).
GÉOGRAPHIE
Répondez à la question suivante sur votre support de cours.
Comment Hitler conçoit-il l’éducation et dans quel but ?
Pour vérifier vos réponses, rendez-vous à la fin de cette partie.
De la même façon, en URSS, les organisations de jeunesse jouent un rôle fondamental dans la
soviétisation des masses. Trois organisations de jeunesses participent au développement et à
l’endoctrinement de l’enfant : d’abord, il est Jeune Octobriste, puis à 9 ans, il devient un Jeune Pionnier
avant d’intégrer à 14 ans le Komsomol (organisation de la jeunesse communiste). Liés par un serment
de fidélité à la Patrie et au Parti, les jeunes ingurgitent les préceptes du marxisme-léninisme et
intériorisent les valeurs communistes (travail, effort, abnégation, dévouement, sacrifice) par différentes
activités sportives et récréatives, de l’entrainement militaire, des travaux collectifs d’intérêt général ; le
tout en vénérant les icones que sont Lénine et Staline.
4. Terreur de masse
Pour Hannah Arendt, la terreur est au cœur même du fonctionnement des régimes totalitaires ;
l’historien britannique Ian Kershaw désigne l’État nazi comme un état « terroriste » au sens d’un État
qui place la terreur en principe de fonctionnement. Cette terreur est générée par la violence de masse
et son instrument est la déportation en camp de concentration, utilisée à une échelle plus importante
en Allemagne et en URSS qu’en Italie. Le camp de Dachau est ouvert dès l’arrivée au pouvoir des Nazis,
en mars 1933 et rempli d’opposants arrêtés par les SA et la « police secrète d’État », la Gestapo. Le
système concentrationnaire est placé sous l’administration des SS d’Heinrich Himmler.
« Art. 11 : Les délinquants suivants, considérés comme agitateurs, seront pendus : quiconque fait de la
politique, tient des réunions de provocation, se rassemble avec les autres détenus ; quiconque recueille des
renseignements vrais ou faux, sur le camp de concentration, les fait parvenir hors du camp.
Art. 12 : Les délinquants suivants, considérés comme mutins seront abattus sur le champ : quiconque se sera
livré à des voies de fait sur la personne d’un garde ou d’un S.S., aura refusé d’obéir ou de travailler en corvée,
aura protesté ou tenu des discours sur le lieu de travail. »
Document 10. Prisonniers du Goulag travaillant à la construction du canal de la mer Blanche, entre 1931 et 1933
Le projet fasciste repose sur l’exaltation de la nation italienne et se veut éminemment modernisateur.
Menant une politique d’autarcie, Mussolini veut permettre à l’Italie de se suffire à elle-même en matière
économique. L’État lance de grands travaux : autoroutes, barrages, agriculture. La bataille du blé,
lancée par Mussolini dès 1925, a pour ambition d’augmenter la production italienne de céréales afin que
le pays soit capable de se suffire à lui-même. De grands projets d’assèchement des zones marécageuses
sont lancés afin de gagner de nouvelles terres agricoles et de faire reculer la malaria qui tue encore des
milliers d’Italiens chaque année. La propagande du régime met ainsi en scène l’assèchement des Marais
Ce projet de grandeur s’inscrit dans un rêve de puissance qui doit permettre à l’Italie de retrouver sa
splendeur de l’Antiquité.
Le nazisme qui exalte aussi la grandeur nationale et les vertus guerrières, est lui fondé
spécifiquement sur le racisme et l’antisémitisme – et est en cela l’héritier radical et la somme des
extrêmes droites allemandes et européennes. Cet antisémitisme obsessionnel, qui s’institutionnalise
rapidement, constitue la principale caractéristique du nazisme et est un trait original par rapport aux
autres totalitarismes (l’Italie fasciste n’instaure des lois raciales qu’en 1938).
À tous les niveaux, l’idéologie nazie désigne les Juifs comme les responsables de tous les maux de la
société allemande : Hitler et les siens se donnent pour rôle et pour objectifs de protéger par tous les
moyens la « pureté » de la « race aryenne ». Le 1er avril 1933, deux mois après l’arrivée d’Hitler à la
Chancellerie, la première mesure antisémite est prise avec le boycott des professions libérales et des
commerces juifs. Les Juifs sont ainsi rapidement exclus de la société allemande par le biais des lois de
Nuremberg (1935). Elles interdisent notamment le mariage entre Juif et non-Juifs. Elles sont rapidement
complétées par divers textes dont les ordonnances antisémites du 12 novembre 1938 : les Juifs sont
exclus des professions libérales (avocats, notaires, médecins), des professions de l’enseignement, de
l’armée, de la magistrature, du journalisme… Les commerces et les entreprises tenus par des juifs
sont aryanisés, c’est-à-dire confisqués par l’État nazi qui les revend à son profit ou les confie à des
fidèles du régime. Pour les reconnaître, on leur impose bientôt le port de l’étoile jaune. Les Juifs sont
également victimes des violences des S.A. et des S.S. La nuit de cristal, le 9-10 novembre 1938 est un
gigantesque pogrom qui voit les bandes nazies s’attaquer aux quartiers juifs des villes d’Allemagne
et d’Autriche. Des milliers d’appartements, de boutiques, des synagogues sont brûlés. Environ 100 Juifs
meurent au cours de cette nuit d’horreur, 25 000 sont déportés vers les camps de concentration de
Dachau, de Buchenwald et Sachsenhausen.
Exercice 4
Document 11. Des lois antisémites
15 septembre 1935 - Lois sur la protection du sang allemand et sur la citoyenneté (dites lois de Nuremberg) :
« Sont citoyens du Reich uniquement les habitants du Reich de sang allemand ou de race parente, qui prouvent
par leur conduite qu’ils ont la volonté et la possibilité de servir fidèlement le Reich et le peuple allemand. »
« Les mariages entre Juifs et citoyens allemands ou similaires sont interdits. »
« Les Juifs n’ont pas le droit d’employer au service de leur ménage des femmes de sang allemand ou assimilé
de moins de 45 ans »
« Il est interdit aux Juifs de hisser les couleurs nationales du Reich. »
Document 12. Incendie d’une synagogue lors de la nuit de cristal (9-10 novembre 1938)
Vocabulaire :
• Gestapo : Acronyme tiré de l’allemand Geheime Staatspolizei signifiant « Police secrète d’État ». La
Gestapo fut la police politique du Troisième Reich. Fondée en Prusse par Hermann Göring, son pouvoir
s’étendit ensuite, sous l’impulsion de Heinrich Himmler, à l’ensemble du Reich et des territoires
envahis par ce dernier au cours de la Seconde Guerre mondiale.
• Pogrom : Attaque accompagnée de pillage et de meurtres perpétrée contre une communauté juive
dans l’Empire russe. Par extension, émeute sanglante dirigée contre une minorité ethnique ou
religieuse.
Dans un contexte devenu très favorable à l’Allemagne, l’Anschluss est proclamé dans la quasi
indifférence internationale. La question Tchécoslovaque est, quant elle, prise plus au sérieux au point
que la France et la Grande Bretagne décrètent une mobilisation partielle le 26 septembre face aux
menaces qui pèsent sur leur alliée. Néanmoins, la conférence de Munich est une nouvelle reculade face
à Hitler et peu nombreux sont encore ceux qui font face aux événements avec lucidité. La voix de Winston
Churchill reste encore inaudible quand il écrit avant la conférence : « nous allons devoir choisir pendant
les prochaines semaines entre le déshonneur et la guerre […] ». Mais Daladier, le signataire de retour
de Munich, s’étonne tout de même de se voir acclamé par la foule quand il s’attend à être conspué face
aux conséquences prévisibles de cet accord.
Exercice 5
Document 14. La conférence de Munich vue par Jean-Paul Sartre, Léon Blum et Winston Churchill
• Dans cet extrait du 2e tome des Chemins de la liberté intitulé Le sursis, Jean-Paul Sartre imagine la
réaction d’Édouard Daladier, à son retour de Munich, lorsqu’il aperçoit la foule immense des Parisiens qui est
venu l’accueillir.
« L’avion décrivait de larges cercles au-dessus du Bourget (C’est alors l’aéroport de Paris) Léger se pencha
vers Daladier et cria en la montrant : « Quelle foule ! ». Daladier regarda à son tour :
– Ils sont venus me venus me casser la gueule. Je les comprends.
– Tout dépend du service d’ordre, dit Léger en soupirant.
L’avion s’était posé. Daladier sortit péniblement de la carlingue et mit le pied sur l’échelle. Il était blême. Il y
eut une clameur énorme et les gens se mirent à courir, crevant le cordon de police, emportant les barrières. Ils
criaient « Vive la France ! Vive l’Angleterre ! Vive la paix » Ils portaient des drapeaux et des bouquets. Daladier
s’était arrêté sur le premier échelon ; il les regardait avec stupeur. Il se tourna vers Léger et dit entre ses
dents : – les cons ! »
• « La guerre est probablement écartée. Mais dans des conditions telles que moi qui n’ai jamais cessé de
lutter pour la paix, je ne puis en éprouver de joie et que je me sens partagé entre un lâche soulagement et la
honte. »
• « Tout est consommé. Silencieuse, lugubre, abandonnée, brisée, la Tchécoslovaquie s’enfonce dans l’ombre.
Nous avons subi une défaite sans avoir fait la guerre. Ce n’est que le commencement, le premier avant-goût
d’une coupe amère qui nous sera tendue d’année en année, à moins que par un suprême effort, nous nous
dressions pour défendre la liberté comme aux temps d’autrefois ». […]».
Enfin, le cas de la guerre d’Espagne (1936-1939) montre à quel point les régimes totalitaires dominent
la géopolitique européenne face à des démocraties apeurées. Certains historiens considèrent d’ailleurs
que la Seconde guerre mondiale débuterait avec ce conflit dès 1936.
Le 16 février 1936, le Frente popular (Front populaire) remporte la victoire aux élections espagnoles ;
le 17-19 juillet, l’armée et les nationalistes dirigés par le général Franco lancent une rébellion qui
vise à renverser le pouvoir en place. Le 9 septembre 1936, lors d’une conférence réunie à Londres, Léon
Blum, leader du Front Populaire français, propose – face à l’opposition britannique à toute intervention
étrangère en Espagne par crainte de l’escalade guerrière, alors même que les aviations allemandes et
italiennes bombardent déjà Madrid – un pacte de « non-intervention » sur lequel s’accordent presque
toutes les nations d’Europe : un marché de dupes. Les démocraties occidentales n’interviennent
pas dans le conflit, si ce n’est par la livraison clandestine d’armes, au contraire des trois régimes
totalitaires qui s’y affrontent par adversaires interposés.
L’URSS met en place des Brigades internationales, rassemblant des combattants russes mais aussi
des volontaires d’autres États, pour aider les républicains : ces brigades arrivent en Espagne en octobre
1936. De leur côté, l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie soutiennent ouvertement et activement Franco,
envoyant des armes et des soldats : en août 1936 la légion Condor allemande est envoyée en Espagne.
Elle passe sinistrement à la postérité en bombardant, avec le concours de l’aviation de l’Italie fasciste,
le village de Guernica le 26 avril 1937 : 50 tonnes de bombes sont larguées sur les 7000 civiles. La
ville est détruite à 70 % et le bilan humain, contesté, s’élèverait à 1654 morts et près de 800 blessés.
Ce bombardement émeut profondément l’opinion publique mondiale : dès juin 1937, sur commande du
gouvernement républicain espagnol, Pablo Picasso expose une toile monumentale, intitulée Guernica,
commémorant cet épisode sanglant de la guerre d’Espagne dans le pavillon espagnol de l’Exposition
universelle de Paris. Mais ce drame, et le bilan de la guerre (environ 400.000 morts) qui s’achève au
printemps 1939 par la victoire des troupes de Franco et l’instauration d’une dictature, n’infléchissent
pas la détermination des démocraties occidentales à se maintenir hors des combats.
Réarmement, remilitarisation, Rhénanie, Guerre d’Espagne, Anschluss, Conférence de Munich : autant
d’événements qui, en 4 ans, donnent à Hitler toutes les raisons de croire que ses ambitions peuvent se
concrétiser.
Vocabulaire :
• Bellicisme : Doctrine ou attitude qui fait du recours à la force l’instrument privilégié du règlement des
conflits internationaux.