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DEPARTEMENT DE LINGUISTIQUE
RAPPORT DE RECHERCHE
Présenté Par :
El Hadji Goumbane Ndiaye
1
SOMMAIRE
INTRODUCTION…………………………………………………………...…………..…….4
CONTEXTE ET JUSTFICATION…………………………………………...………………..5
PROBLEMATIQUE...........................................……………….……….…………………7
METHODOLOGIE………….………………………………..………………………..…….9
REVUE DE LITTERATURE……………………...…………………………………………10
CONCLUSION…………………….…………………………………………………………17
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE............……………………………...…………...……18
2
DEDICACE
A mon père qui s’est sacrifié durant sa vie pour le bien-être et la réussite de ses enfants..
A ma chère mère qui continue de jouer pleinement son rôle de protectrice et de conseillère,
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier vivement mon encadreur qui m’a aidé dans le choix du thème, qui m’a
incité à faire preuve d’originalité et m'a suivi et encouragé durant cette année. Ses différentes
relectures et ses conseils m’ont été d’un très grand apport dans la formalisation et
l'achèvement de ce travail.
A mon frère, tuteur qui m’a beaucoup aidé dans la mise en forme et le tirage de ce
document ;
3
INTRODUCTION
Parler et comprendre une langue est une chose. Savoir l'analyser en est une autre. Bien
souvent le locuteur d'une langue est incapable d'expliquer la structure des énoncés de sa
propre langue. Le langage humain, faculté ou instrument, inclut tous les moyens de
communication de l’homme. La langue qui est une des modalités se définit comme un
système de signes dont le seul but est la structuration de la pensée pour besoins de
communication. Dans ce système, on y retrouve les parties du discours dont le verbe, à qui
nous prêterons une nette attention.
L’aspect est donc l’une des manifestations de haute importance pour le verbe. Depuis des
décennies, son étude a occupé une place de choix dans la linguistique de la morphologie
verbale que l’on retrouve dans toutes les langues. Il représente la vision la plus objective dans
la mesure où le procès est considéré en soi ou selon divers découpages ou phases, comme le
déroulement ou l'achèvement. Il est donc indépendant de sa situation dans le temps ou de sa
réalité. Il porte avant tout sur le noyau de l'unité verbale, c'est-à-dire en termes traditionnels le
verbe. Ainsi l’étude du système verbal passe par celui de l’aspect. Cependant, son impact,
dans certains cas, s'étend à l'objet ou aux objets.
4
Le choix de notre sujet s’explique alors par la volonté de rendre compte de cette richesse
linguistique. Une richesse linguistique qu’on doit prendre en compte dans la mesure où on
note des cas particuliers dans le moment situationnel. Au Sénégal, ce thème a toujours été
l’objet de recherches vu l’importance de la langue wolof qui est loin d’être la langue la plus
parlée dans ce pays.
L’étude comparative entre ces deux systèmes c’est à dire celui du français et du wolof
ambitionne de participer à la description de l’aspect verbal vue que son expression reste à
éclaircir dans certaines situations.
L’aspect dans le système verbal français et wolof, objet de notre travail, aura pour appui un
corpus essentiellement axé sur d’ouvrages des auteurs les plus ancrés linguistiquement sur ce
domaine mais aussi de quelques écrivains qui auraient soulevé le problème.
Pour donner plus de crédibilité à notre travail nous avons essayé de proposer le plan suivant :
D’abord nous allons essayer d’étudier le contexte et la justification. Ensuite nous allons
élaborer notre problématique de recherche. Dans cette partie, nous énoncerons d’abord le
thème de notre recherche notamment l’étude contrastive de l’aspect verbal en français et en
wolof ; Puis nous circonscrirons notre problématique suivant un questionnement avant de
définir le cadre théorique qui s’applique à notre sujet. Puis nous allons émettre les hypothèses
de recherche avant de définir les objectifs de notre travail.
Nous présenterons ensuite la méthodologie qui dira comment nous allons procéder en vue
d’atteindre nos objectifs de recherche avant de faire le commentaire bibliographique.
Enfin, nous établirons les références bibliographiques avant de faire la présentation du plan
provisoire du mémoire de la deuxième année de master.
I – CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Toute langue étant véhicule de civilisation, de culture, aussi longtemps que nous, Sénégalais,
refusons de poursuivre la vulgarisation de nos langues nationales ; notre peuple restera
toujours aliéné. C’est la connaissance, la maîtrise et l’usage de la langue qui seront des
moyens efficaces pour conserver la vision globale du monde de la communauté humaine qui
en est dépositaire.
Ainsi la décision a été prise au Sénégal d’introduire l’enseignement des langues nationales
dans le système éducatif. En effet, bien que le français soit notre langue officielle, force est de
5
reconnaître qu’il demeure une langue étrangère et seconde, car héritée de la colonisation. La
codification de nos langues permet non pas de supplanter le français, mais de sauvegarder
notre culture.
Au Sénégal, le wolof est de loin la langue la plus parlée parce qu’il est utilisé par la plupart de
la population et même par celle de la sous-région : c’est le cas en Gambie, au Mali et en
Mauritanie. Son importance économique, politique et sociale a toujours été l’objet de
recherches et de publications effectuées par des administratifs, même coloniaux, et des
chercheurs.
De ce fait, son système énonciatif est remis en question par les linguistes qui tenteront
d’élucider certains problèmes. C’est le cas du système verbal qui se veut une analyse. De
nombreux linguistes se sont en effet sentis révélés par la recherche. Quand le linguiste, placé à
l’intérieur du système de sa langue adopte un point de vue subjectif, pour le décrire, tout ce
qu’il dit lui parait évident. Mais comme le dit Jakobson 1 « il faut comprendre que la langue
présente deux aspects très différentes selon qu’on se place du point du narrateur ou du
destinataire. Bien souvent le locuteur d'une langue est incapable d'expliquer la structure des
énoncés de sa propre langue. Une structure dont le verbe ne fait pas l’annamite ». En effet le
système verbal reste un élément clés dans l’énonciation du discours. C’est pourquoi depuis
des décennies les linguistes se sont sentis concernés par son étude à laquelle des divergences
se sont présentées surtout dans l’expression de l’aspect constituant notre chantier de recherche
comparative.
Cette étude comparative de l’aspect du verbe en français et en wolof que nous nous proposons
d’aborder est une modeste contribution dans ce vaste chantier qui continue à être explorer par
d’éminents chercheurs. En effet, l’aspect est à la langue ce que l’âme est au corps. C’est
l’aspect qui permet au locuteur d’imprimer sa marque dans l’énoncé. Parmi les unités
linguistiques servant à traduire l’aspect, nous avons les distinctions entre accompli/inaccompli
et momentanée/non-momentanée. Il s’agira de montrer par une démarche comparative, en
appuyant notre argumentation sur des exemples précis tirés d’ouvrages littéraires,
d’expériences personnelles et d’échanges avec des personnes que le wolof, au même titre que
le français, possède des éléments linguistiques lui permettant d’exprimer certaines nuances de
1
Jakobson, Roman. «Linguistique et poétique». Essais de linguistique générale. Minuit. Paris; 1963.
p. 209-248.
6
l’aspect. Il ne sera pas perdu de vue le caractère sui generis2 des langues car elles ne
correspondent pas terme à terme comme dans une relation bijective.
II- PROBLEMETIQUE
Toutes les études contrastives qui ont été entreprises à partir des années soixante ont eu pour
objectif de mesurer les écarts relevés dans la langue cible, née de la maitrise d’une langue
première.
En effet, ce sont des conceptions linguistiques différentes qui président à l’organisation des
deux systèmes : celui du français sur des oppositions modales et temporelles ; et celui du
wolof fondé sur des oppositions d’ordre aspectuel. Ainsi, toute classification des formes
verbales du français correspondant à celle de l’aspect zéro du wolof s’avère très rapidement
adéquate.
La présente étude sur l’aspect n’entre que malaisément dans certains esprits ; surtout les
linguistes en ce sens que cette notion est plus qu’abstraite. En outre, nous avons constaté
qu’elle est présentée par certains linguistes avec beaucoup d’ambigüités, sinon souvent de
manière équivoque.
Ces constats sont une de nos motivations, pouvant nous permettre sans doute de dissiper plus
d’une confusion. Par ailleurs, nous attelons pour mieux améliorer la pratique de la grammaire
pour l’étudiant que nous sommes, car la grammaire reste incontournable pour la maitrise de
toute langue.
Les premières études linguistiques se sont surtout portées sur la morphologie des différentes
unités du discours (nom, prénom personnel, verbe...) du wolof et du français.
Le présent travail est une simple tentative d’exploration de l’aspect verbal entre ces langues
afin d’envisager un rapprochement entre les deux communautés linguistiques.
2
De Saussure, Ferdinand. Cour de linguistique générale. Payot. Paris ; 1971
7
Relever les spécificités du dialecte ne peut se faire ou se dégager isolément. A cet effet, nous
devons répondre à ces interrogations pour cerner le problème :
D’une part :
II-3 Hypothèses
Il paraît qu’en français, cet aspect est souvent exprimé par les formes
temporelles alors qu’en wolof, parallèlement au temps verbal, les
marques verbales jouent un rôle dans l’expression de cet aspect.
Il semble que ce problème relève, principalement, de la différence
d’emploi d’une catégorisation.
Vu l’expression d’un état durable après l’action, l’aspect peut avoir des
conséquences dimensionnelles importantes qui se manifestent surtout au
niveau du temps employé.
II-4 Objectifs
8
En considérant la différence entre les verbes situationnels en tant que des verbes indiquant un
état stable et les verbes d'action qui montrent l'accomplissement ou l’inaccomplissement de
l’action, cette recherche vise à étudier l'aspect dans les deux langues et essaie de trouver
l'origine des incompatibilités dans l'expression de cet aspect.
Ce travail cherche à prévoir les problèmes auxquels les linguistes sont confrontés dans
l’emploi de cette catégorie.
Cette étude contrastive, à visée purement linguistique, s’inscrit dans un cadre descriptif et
analytique en ce qui concerne la démarche à suivre, ce travail se réclame du
distributionnalisme de Zelling Harris, tout en considérant le rôle du sens et du contexte
énonciatif négligé dans la dite théorie.
III- METHODOLOGIE
Pour le bon déroulement de notre rapport de recherche, nous avons visité différents lieux que
nous avons jugés nécessaires.
On a également prit le temps de revoir nos cours de grammaire sur la morphologie verbale
française et wolof.
Toutes ces informations nous ont permis de mieux cerner notre sujet qui est l’étude
contrastive de l’aspect verbal en français et en wolof.
Nos cours de grammaire sur la morphologie verbale française nous ont également permis de
mieux contextualiser notre sujet de recherche.
Nous avons visité l’internet et nous y avons retrouvé des articles, des thèses en ligne qui
traitent l’aspect verbal en particulier, le système verbal en général dans les deux langues.
IV-REVUE DE LITTERATURE
Sur ce passage, nous allons en quelque sorte faire le survol de l’évaluation critique d’un
ensemble d’ouvrages consultés comptant comme corpus à notre étude concernant l’aspect
verbal.
Pour commencer, nous pouvons signaler le document linguistique n°27 traité par Éric
CHURCH(1981), portant sur le système verbal wolof. Il y fait ressortir, entre autre,
l’expression de l’aspect dans la conjugaison wolof qui jusque-là entraine de nombreuses
polémiques.
Cette étude s’est distinguée dans la linguistique verbale parce qu’il prenait comme cible le
« verbe dans tous ses états ». Par ailleurs elle a fait un état des lieux sur le rôle de l’aspect
dans la mesure où il est essentiel de ce faire une idée claire, rôle dont Léopold Sédar Senghor 3
a souligné d’importance. Et par là même constituera, pour nous, une source d’informations
des plus précieuses sur le plan théorique.
3
Senghor, L. S., (1906-2001) : homme politique, premier Président du Sénégal indépendant, premier noir agrégé
en grammaire, membre de l’Académie française jusqu’à sa mort, membre fondateur du mouvement de la
Négritude. Il a publié des essais où il définit la notion de Négritude, et des recueils de poèmes : Ethiopiques,
1956 ; Nocturnes, 1961
10
Il y a aussi le travail d’un groupe de chercheurs linguistique composé de Guillaume Gustave
et de ses disciples portant sur l’aspect verbal en général.
Leur travail est axé sur l’information grammaticale. Guillaume GUSTAVE4 « estime que
la psychomécanique du langage apporte aux problèmes une solution définitive ; et en effet le
tableau, plusieurs fois exposé, des aspects du verbe français et en wolof paraît d'une clarté et
d'une simplicité déconcertantes ». En effet il met en œuvre une analyse critique de son
contenu et une mise en regard des diverses interprétations auxquelles elle a donné lieu. C’est
pourquoi il est difficile d’appréhender une définition figée de l’aspect.
Notre attention s’est aussi portée sur les travaux de Momar CISSE dans son article où il
développe la catégorisation de l’aspect qui, comme celle de la modalisation, reste le siège de
la subjectivité de l’énonciateur. Son travail vise qu’à donner une idée de la nécessité de tenir
compte de la différenciation des pratiques discursives pour une meilleure prise en charge de
cette diversité des modes d’expression de l’aspect qui, où on l’aura constaté tout au long de
l’étude, repose essentiellement sur une différence de point de vue sur le procès.
Son document, portant sur l'expression de l'aspect verbal dans le français contemporain,
présente des moyens d’analyse auxquels la langue française fait recourt pour exprimer
l’aspect. Il y analyse les différents moyens utilisés pour l’élargissement de la forme verbale.
Il note les points communs mais aussi les marges offertes à chaque linguiste selon l’approche
qu’il aura choisie au préalable compte tenu des contraintes liées au domaine. Ce travail
apporte un éclairage sur le « vécu » de l’aspect.
Cependant, pour les besoins de la validation, il s’est révélé que les linguistes ne se sont
entendus à l’unanimité que sur la catégorie « aspectuelle ». Ceci révèle déjà la difficulté qu’il
y a à enfermer dans ce sujet. Alors une étude approfondie s’impose.
4
Guillaume Gustave. L'aspect verbal chez G. Guillaume et ses disciples. In: L'Information Grammaticale, N. 9,
1981. pp. 6-12.
11
Ce que nous retenons de cet article, c’est surtout qu’il présente en effet, des théories
contradictoires visant à clarifier une catégorisation de l’aspect. Ceci pour mieux organiser les
acquis en vue d’une utilisation plus efficace dans la conjugaison.
Nous avons aussi lu l’article de Nicolas TOURNADRE parlant sur la typologie des aspects
verbaux. Le présent article a pour objectif d’examiner les aspects verbaux dans les langues
naturelles, d’un point de vue typologique, en les replaçant dans un modèle général des temps,
aspects et modes verbaux.
Une attention particulière est apportée à l’interaction et aux interférences existant non
seulement entre les diverses catégories aspectuelles elles-mêmes, mais aussi avec les
catégories temporelles et modales. Le lien entre ces catégories est encore souligné par le fait
qu’une même forme verbale véhicule fréquemment une valeur aspectuelle dans un contexte
d’une part ; mais indique aussi une valeur temporelle ou modale dans un autre contexte. Dans
cet article, nous montrons d’autre part que la dichotomie entre aspect lexical et aspect
grammatical n’est pas opérationnelle, en particulier lorsque l’on compare des langues
typologiquement éloignées.
Après lecture de ces documents, en résumé, nous pouvons constater qu’il est difficile de
donner une représentation exacte de l’aspect. C’est pourquoi il est important de savoir la
situation qu’elle occupe actuellement dans la recherche linguistique.
POHL J5. dit « des incompatibilités entre certaines expressions aspectives résultent du besoin
d'éviter soit la redondance, soit la contradiction. Il y aurait beaucoup à dire à ce sujet ».
Ainsi de nombreuses incompréhensions liées au traitement de l'aspect verbal aujourd'hui, sont
conditionnées par le fait que cette catégorie puise à deux sources distinctes. Elle combine une
origine grammaticale, la plus ancienne, intimement liée à la morphologie dérivationnelle, qui
s'est élaborée dans les langues slaves ; et une réinterprétation fondamentale par la philosophie
du langage. Le mélange de ces deux points de vue pose largement problème surtout sur la
5
Pohl Jacques. L'expression de l'aspect verbal dans le français contemporain. In: Revue belge de philologie et
d'histoire, tome 36, fasc. 3, 1958. Langues et littératures modernes — Moderne talen en letterkunden. pp. 861-
868
12
catégorisation. Certains linguistes disent que c’est une catégorie lexicale, d’autres par contre
en déduisent une représentation situationnelle tendant à se confondre avec le temps.
Nombreux sont ceux qui n’ont pas fait la distinction entre l’aspect grammatical c’est-à-dire
l’aspect proprement dit et l’aspect lexical celui du mode de procès ; et qui n’ont pas séparé
les moyens de l’expression : le sens du verbe, le contexte où la situation des oppositions
grammaticales. Cette confusion relève de la complexité du problème, des approches
séméiologiques ou onomasiologiques, tout en étant complémentaires, doivent être dissociées.
Ainsi donc, comme nous le soulignions au début, l’aspect verbal appelle l’attention de
beaucoup de personnes (linguistes, apprenants, didacticiens, chercheurs, …) qui cherchent,
par divers moyens, à cerner les contours du sujet pour un enseignement efficace.
Il s’agit pour nous, dans cette rubrique , de clarifier les concepts jugés essentiels à notre sujet.
Ainsi nous nous sommes limités à trois concepts fondamentaux pour l’analyse de notre sujet à
savoir le verbe, le temps et l’aspect.
V-1 Le verbe
Le verbe est le noyau de la phrase verbale. Etymologiquement, verbe vient du latin verbum
qui signifie mot, parole. Le verbe est un mot par excellence, et pour le cerner, il faut le définir
sur les plans morphologique, sémantique et syntaxique.
Grevisse6 définit le verbe comme étant un mot qui se conjugue c’est-à-dire qui varie en
mode, en temps, en voix, en personnes et en nombres. Il reprend en réalité la définition du
grammairien grec Denys de Thrace7 pour qui le verbe est un mot non casuel qui admet temps,
personnes, nombres, et qui exprime l’actif et le passif.
Les verbes actualisent donc des faits par des marques de personne, de nombre, de mode, de
temps et d’aspect dont l’ensemble forme ce que l’on appelle la conjugaison.
6
Grevisse, M., Le Bon Usage, Paris-Gembloux, Duculot, 2001, p.1178.
7
Denys de Thrace (170-90 AV. J. C.) : originaire de Thrace, il est né à Alexandrie (Egypte). Il enseigna les belles-
lettres à Rome. On lui doit une Grammaire grecque, longtemps classique, longtemps classique, qui a été
publiée par Fabricius dans sa Bibliothèque grecque et par Bekker dans Anecdota graeca, t.II, Berlin, 1816.
13
Mais force est de reconnaître ici que le sens joue un rôle capital, d’où l’acception proposée
par la grammaire scolaire traditionnelle qui est une définition sémantique.
Selon certains grammairiens, le verbe affecté par le temps, permet d’inscrire une action dans
la durée. C’est la position de Dubois et Lagane 8 qui considèrent le verbe comme un mot de
forme variable qui a pour rôle d’exprimer une action faite ou subie par le sujet, ou qui indique
un état du sujet.
Le verbe, dans cet énoncé, exprime une relation entre le sujet et l’objet de sorte que des
grammairiens comme Robert Léon Wagner et Jacqueline Pinchon9 se limitent à dire que les
verbes servent à désigner des procès. Ce terme de procès désigne les notions : d’action,
d’existence, d’état, de devenir ou de modification.
Les procès sont donc des manières d’être ou de changer des êtres, des choses et des notions.
Néanmoins, ce mot procès renferme des insuffisances car le verbe n’est pas le seul élément de
la langue à pouvoir exprimer un procès. En effet, le contenu sémantique d’un verbe peut être
également évoqué par un nom : carrelage évoque la même représentation que carreler.
Donc, du point de vue sémantique, le verbe exprime une action faite ou subie, une existence
ou un état, mais le nom peut exprimer lui aussi une action ou un état : l’appel, la souffrance,
la vieillesse.
Cependant, le verbe se différencie du nom, même si celui-ci peut indiquer une action
(balayage) ou un état (ivresse). Il est affecté par le temps et permet d’inscrire une action dans
la durée.
Ainsi, le critère sémantique n’est pas une condition suffisante pour circonscrire le verbe, d’où
une approche syntaxique.
8
Dubois, J. et Lagane, R., La nouvelle grammaire du français, Paris, Larousse, 1973.
9
Wagner, R.-L., et, Pinchon, J., Grammaire du français classique et moderne, Paris, Hachette, 1991, p.236.
14
Avec l’introduction de la notion prédicative par Martinet 10, le verbe se définit comme un mot
qui ne connaît des emplois que prédicatifs. Parler du rôle de prédicat dans une proposition,
c’est rappeler la fonction logique que le philosophe grec Aristote identifiait dans le couple
thème/prédicat, le thème étant ce dont on parle, le prédicat ce qu’on en dit.
Ndongo est le thème car on parle de Ndongo ; achéte ou « jënd » remplit la fonction de
prédicat, c’est le commentaire fait sur le thème.
Le verbe est le constituant principal du groupe verbal, donc du prédicat. Il organise autour de
lui les autres éléments du discours. Ainsi, il est accepté en syntaxe qu’il y a des éléments qui
en construisent d’autres et qui sont appelés éléments constructeurs ou opérateurs. C’est le cas
en français et en wolof du verbe qui construit ses sujets et ses compléments.
- la fonction prédicative peut être assurée par un nom comme dans la phrase nominale :
Un serpent! (Jaan!)
- la fonction de thème peut être remplie par un verbe à l’infinitif comme dans l’énoncé
suivant :
V-2 Le Temps
Le temps est une notion humaine qui rend compte du changement dans le monde. Le
questionnement s’est porté sur sa « nature intime » : propriété fondamentale de l'Univers, ou
plus simplement produit de l'observation intellectuelle et de la perception humaine. Il n'existe
pas de mesure du temps de la même manière qu'il existe, par exemple, une mesure de la
charge électrique. Dans ce qui suit il faudra comprendre « mesure de la durée » en lieu et
place de mesure du temps.
10
Martinet, A., Grammaire fonctionnelle du français, Paris, Didier-Crédif, 1979, p.276.
15
La somme des réponses ne suffit pas à dégager un concept satisfaisant du temps. Toutes ne
sont pas théoriques : la « pratique » changeante du temps par les hommes est d’une
importance capitale.
La mesure de la durée, c'est-à-dire du temps écoulé entre deux événements, se base sur des
phénomènes périodiques (jours, oscillation d'un pendule...) ou quantiques (temps de transition
électronique dans l'atome par exemple). La généralisation de la mesure du temps a changé la
vie quotidienne, la pensée religieuse, philosophique, scientifique et même linguistique.
En linguistique, le temps est une catégorie grammaticale de la localisation dans le temps, qui
s'exprime, en particulier, par la modification des formes verbales.
La division grammaticale du temps en trois moments, passé, présent, futur, correspond mal
aux réalités linguistiques, et la situation temporelle à l'intérieur d'un énoncé est relativement
indépendante des temps grammaticaux comme le souligne QUENTIN-MAURER11. La
linguistique moderne répartit les temps verbaux en deux groupes principaux : dans le premier
groupe, les événements du discours sont localisés dans le temps en référence à la situation au
moment de l'énonciation (temps du discours) ; dans le second groupe, au contraire, les
événements sont situés les uns par rapport aux autres sans référence au présent de
l'énonciation (temps de l'histoire). Les verbes employés dans chacun des deux groupes
(comme l'imparfait en français) y prennent, selon leur rapport à l'énonciation, des valeurs très
différentes.
V-3 L’aspect
Une étude du système des temps nous entraîne à définir, en théorie du moins, ce que nous
entendons par aspect, d’autant plus qu’on a affaire ici à un domaine hautement controversé.
L’aspect constitue, effectivement, une question délicate à laquelle les plus éminents linguistes
de tous bords ont essayé d’en répondre sans parvenir à une solution commune. « On n’est
d’accord ni sur la définition même de l’aspect, ni sur les rapports de l’aspect et du temps, ni
sur la façon dont l’aspect s’exprime, ni sur la place qui convient de reconnaître à l'aspect
dans le système verbal des différentes langues » déclare Sylvie Mellet12 .
En linguistique, l'aspect est un trait grammatical associé au prédicat (le plus souvent au verbe,
mais pas exclusivement), indiquant la façon dont le procès ou l'état exprimé par le verbe est
11
Quentin-Maurer, Nicole. « TEMPS, grammaire », Encyclopædia Universalis
12
Mellet, Sylvie. Temps, Mode, Aspect : De l’unité des catégories verbales
16
envisagé du point de vue de son développement (commencement, déroulement, achèvement,
évolution globale ou au contraire moment précis de cette évolution, etc.).
Selon les termes de Paul Imbs, le procès est envisagé sous l'angle de son déroulement interne,
au contraire du temps, qui donne une indication sur le procès d'un point de vue extérieur à ce
dernier.
Le concept d'aspect a été importé dans les langues occidentales à partir de la grammaire des
langues slaves et le mot « aspect » lui-même est une traduction du russe « вид » (vid).
Toutefois, l'aspect tel qu'il existe en russe par exemple ne recouvre pas forcément ce qu'on
peut entendre par ce terme dans le cadre de l'étude d'autres langues. C'est pourquoi les
équivalences du type le perfectif russe correspondent à tel ou tel temps ou tel aspect en
français sont peu sûres. Ainsi, les aspects sont nommés par des termes parfois trompeurs et il
convient d'être prudent, notamment à cause des « faux-amis » dans les traductions.
Bien qu'il semble y avoir un consensus sur la notion même d'aspect, et sur ce que ce terme
représente globalement, notamment par rapport au temps, la description des différents aspects
est en revanche très diverse ; les mêmes termes renvoient souvent à plusieurs notions
différentes.
En wolof, l’aspect lié à la manière dont le procès, est envisagé par le sujet énonciateur ou
aspect grammatical. Il oppose le niveau observationnel au niveau aoristique ainsi que
l’événement constitué d’une occurrence unique par contraste à l’événement dit sériel. En effet
l’aspect verbal concerne l’opposition entre verbes d’état et verbes d’action (d’autres parlent
également d’états et de processus). Cependant, ce terme est susceptible de couvrir d’autres
oppositions de nature aspectuelle que la dynamité, comme le bornage ou la ponctualité.
CONCLUSION
Au regard de ce qui précède, nous pouvons dire que le verbe, élément central de l’énoncé,
présente différentes manifestations situationnelles dont l’aspect, thème de notre étude, reste
pour les linguistes un problème. Son expression cause des divergences entre eux.
17
VI- REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Grevisse, Maurice. ; Goose, André. Le bon usage, grammaire française, 14ème éd revue et
refondue par André Goose, Paris : De Boeck-Duculot, 2007
V-2 Dictionnaires
Dubois Jean et René Lagane. Dictionnaire de la langue française classique, Paris, Belin, 1968
Trésor de la langue française. Dictionnaire de la langue du XIXe siècle, paris, CNRS, tome
premier, 1971
18
BRES, J. (2003) Temps verbal, aspect et point de vue : de la langue au discours.
Cahiers de praxématique 41. Montpellier : Pulm. 55-84
GOSSELIN L. & FRANÇOIS J.(1991), « Les typologies de procès. Des verbes aux
prédications », Travaux de linguistique et de philosophie, 29, 19-86.
GUILLAUME, Gustave, réédition. 1984, Temps et verbe. Théorie des aspects, des
modes et des temps, Paris, Champion.
MIRAMBEL, André. Aspect verbal et système, essai d'une typologie. In: Revue des
études slaves, tome 37, fascicule 1-4, 1960. pp. 71-88
ROBERT, Stéphane. 1986, "Etat résultant: aspect et modalité dans le paradigme dit
'énonciatif en wolof' in Aspect, modalité: Problèmes de catégorisation grammaticale, Paris,
collection ERA 642, D.R.L., Université Paris 7.
20
-------, 1978, "Valeurs aspectuelles et opérations énonciatives: la notion d'aoristique" in
DAVID, J. et MARTIN R. (eds) "La notion d'aspect", Actes du Colloque du Centre d'analyse
linguistique de l'université de Metz, Coll. Recherches linguistiques, p. 181-91.
INTRODUCTION
I- DU VERBE ET DE L’ASPECT
21
I-2-1-3 L’aspect en wolof
22