le 15/04/11
Du produit à l’addiction
Auparavant l’accent était mis sur la substance alcool/drogue qui
était diabolisée
La toxicomanie, l’alcoolisme était l’état d’un sujet « victime
volontaire » du plaisir et de la toxicité de la substance
L’approche thérapeutique était moralisante, focalisée sur
l’abstinence de la substance
La prévention était axée sur l’évitement du premier contact avec
la drogue
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Changements
Aujourd’hui l’accent est mis sur le sujet
La « toxicomanie » est une maladie
L’approche thérapeutique est plus technique sans jugement et
prend en compte l’histoire du sujet
Il ne s’agit pas juste d’un « manque de volonté » mais bien d’une
maladie
On propose des traitements de substitution
On parle maintenant aussi d’addictions sans substance
Aujourd’hui nous savons que les comportements de recherche de
drogue, d’alcool et de tabac et les comportements de plaisir sont
provoqués par les mêmes mécanismes psychologiques et
neurobiologiques
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Addiction : définition
L’addiction se caractérise par :
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Les produits
Tabac
Alcool
Cannabis
Cocaïne / crack
Héroïne
Autres : LSD, ecstasy…
Médicaments type benzodiazépines
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Pipe à crack
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ECSTASY
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Addictions sans produits
Addiction sexuelle
Addiction au sport
Addiction au travail
Jeu pathologique (casino, jeux vidéo…)
Achats compulsifs
Anorexie-boulimie
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Pourquoi des addictions ?
On retrouve une impossibilité à résister au comportement
Le comportement a un but de soulagement d’une tension interne, qui fait
rapidement suite à de la culpabilité
Un phénomène de tolérance est identifiable (besoin d’augmenter la
fréquence du comportement pour obtenir le même soulagement)
Une augmentation de la fréquence, de l’intensité et de la durée du
comportement, au détriment d’autres activités, de la vie socio-
professionnelle ou affective
Les tentatives de contrôle du comportement sont inefficaces, malgré la
prise de conscience des conséquences négatives
En cas d’impossibilité de réaliser le comportement, signes de souffrance
(anxiété, irritabilité, dépression …)
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Pourquoi des addictions ?
Notion des 3 C :
Activité Compulsive, comportement impulsif
Perte de Contrôle
Conséquences négatives
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Addictologie
Une intersection de 7 spécialités officiellement
individualisée en 2007 :
pneumologie,
gastro-entérologie,
pharmacologie,
médecine interne,
santé publique,
psychiatrie adulte,
psychiatrie infanto-juvénile
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Étymologie
Addictus : esclave pour dette.
Dans la Rome ancienne celui qui n’avait payé ses dettes
à quelqu’un était saisi et donné comme esclave à cette
personne. Son corps était donné à cette personne en
paiement de la dette.
Reste utilisé dans ce même contexte juridique jusqu’au
moyen âge en Europe occidentale.
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Une belle métaphore
clinique
Concept d’addiction offre un éventail métaphorique
particulièrement riche
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Une belle métaphore suite
2) sur la contrainte sur la lutte compulsive
3) sur la culpabilité (dette non payée)
4) sur la condamnation
5) sur l’officialisation de la punition son caractère visible
et public
6) sur le prix à payer (la contrainte par corps)
7) sur le renoncement à son identité de sujet pour une
identité de toxicomane/d’alcoolique
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Modalités de consommation
USAGE
ABUS
Conduites addictives
DEPENDANCE
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USAGE
N’entraîne pas de dommage
N’est pas considéré comme pathologique
Mais certaines formes d’usage comportent des risques
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ABUS OU USAGE NOCIF
Existence de complications somatiques ou
psychiatriques, de dommages sociaux, familiaux ou
juridiques
Banalisation et prosélytisme
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Les critères diagnostiques de
l’abus
A- Utilisation répétée d’une substance conduisant à une
altération du fonctionnement et à une souffrance
cliniquement significative caractérisée par la présence
d’au moins une des manifestations suivantes :
incapacité de remplir des obligations majeures (au
travail, à l’école ou à la maison)
situations physiques dangereuses (ex: auto)
problèmes judiciaires répétés
problèmes interpersonnels et sociaux (bagarres…)
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Les critères diagnostiques de la
dépendance
Utilisation d’une substance, altération du fonctionnement
et souffrance clinique, > 3 critères sur 7 :
1- tolérance (besoin d’↑ quantité pour obtenir effet désiré/ effet
diminué en cas d’usage continu de la même quantité de
substance)
2- syndrome de sevrage
3- quantité ou durée plus importante que prévue
4- désir ou efforts infructueux pour réduire ou contrôler l’utilisation de
la substance
5- beaucoup de temps passé pour se procurer la substance, la
consommer ou récupérer de ses effets
6- abandon ou réduction d’importantes activités sociales,
occupationnelles ou de loisirs
7- l’utilisation est poursuivie malgré l’existence d’un problème
physique ou psychologique en lien avec le produit
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La dépendance
- Psychopathologie évolutive
installation post-adolescence – adulte jeune
1ères demandes de soins tardives
trouble au long cours
rechutes
- L’attrait des produits et l’ambivalence face à l’abstinence
- Polydépendance
- Les renforcements positifs et négatifs
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Ce qui se passe au
niveau du cerveau
Il ne s’agit pas simplement d’une question de
volonté…
Il existe une altération de mécanismes
cérébraux
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État Normal État Second
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État Normal État Second
Adaptation
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État Normal État Second
Adaptation
Dépendance
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État Normal État Second
Adaptation
Dépendance
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Neurobiologie de
l’addiction
Les altérations neurobiologiques qui sous-tendent les
comportements addictifs touchent le « système de récompense ».
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Neurobiologie de
l’addiction
Le neuromédiateur clé du système de récompense est la
dopamine. Les drogues activent directement le système
de récompense en y augmentant la concentration en
dopamine.
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Cortex
préfrontal
Noyau
accumbens
ATV
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Facteurs de risque et de
vulnérabilité aux
addictions
Les hommes ne sont pas égaux
devant la drogue.
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Une période à risque :
l’adolescence
sur le plan psychologique
sur le plan identitaire
sur le plan neurobiologique
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Les facteurs individuels de
vulnérabilité
TEMPERAMENT
En relation avec les facteurs de personnalité, le tempérament peut
intervenir comme un ensemble d’attitudes, de conduites et de
comportements stables dans le temps, dont certains se sont révélés
particulièrement prédictifs de la survenue d’un trouble lié à l’utilisation
d’alcool et de drogues à l’adolescence.
- Un niveau élevé de recherche de sensations
- Un niveau élevé de recherche de nouveautés
- Un faible évitement du danger
- Un niveau élevé d’activités comportementales associées à de
faibles capacités attentionnelles
- Un niveau élevé de réactivité émotionnelle
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Les facteurs individuels de
vulnérabilité
- Un retour lent à l’équilibre après un stress
- Une faible estime de soi
- L’autodépréciation
- La timidité
- Les réactions émotionnelles excessives
- La difficulté à faire face aux événements et à établir des relations
stables et satisfaisantes
- Les difficultés à résoudre des problèmes interpersonnels
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Les facteurs de vulnérabilité liés à
l’environnement
Plus les facteurs d’exposition sont élevés, moins il est
nécessaire d’avoir une forte vulnérabilité individuelle (ex
de l’alcoolisme d’entraînement). A l’inverse, lorsque
l’exposition est faible, on retrouvera d’importants
facteurs de vulnérabilité (exemple de l’héroïne).
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Les facteurs de vulnérabilité liés à
l’environnement
Facteurs culturels et sociaux
Facteurs familiaux
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Vulnérabilité génétique
Familles de toxicomanes : taux élevé d’alcoolismes,
de toxicomanies, de personnalités antisociales
(Rounsaville, 1991)
Consommation d’alcool
Personnalités antisociales
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Approche psychologique :
La conduite ordalique
Donne à l’accident sa chance
en appelle au Jugement de Dieu
qui décide le faire vivre ou mourir
= frôler la mort pour se sentir protégé
Sports à risque
Passion du jeu
Toxicomanie
Certaines tentatives de suicide répétitives
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Aux Antilles,
Le cannabis et le crack/cocaïne sont les
deux produits illicites consommés aux
Antilles.
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Cannabis
Produit illicite le plus répandu en Martinique, herbe
Niveaux de consommation inférieurs à la moyenne nationale aussi
bien chez les jeunes que chez les adultes
Mais comparables à ceux de la Guadeloupe ou d’autres îles de la
Caraïbe
Consommations : tendance à l’augmentation
Plante originaire de l’Himalaya
Dérivé du plan femelle de Cannabis sativa
Trois formes :
herbe : marijuana (feuilles, tiges et fleurs séchées)
Haschisch : shit (résine à partir des fleurs séchées)
Huile
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Cocaïne
Cocaïne ou benzoylméthylecgonine (C17H21NO4)
Alcaloïde extrait des feuilles de cocaïer (Erythroxylon
coca) séchées
originaire d’Amérique du Sud
peut être :
• sniffée
• mastiquée, mâchée
• injectée par voie intra-veineuse
• fumée
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Cocaïne
chlorhydrate de cocaïne
Cocaïne sniffée :
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Cocaïne
Crack :
cocaïne-base ou « free base »
• thermostable ; fumable
• se transforme en gaz lorsque chauffé (sublimation)
• absorption pulmonaire massive et illimitée (70 m2)
• effet quasi-immédiat (quelques secondes) et bref
(8 à 10 minutes)
• syndrome de manque très rapide
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GARDEZ VOTRE CERVEAU EN BONNE SANTE
le 15/04/11