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n four est un outil utilisé pour élever la température d’un produit. Il peut être
U soit :
— un équipement destiné uniquement au chauffage (exemple : réchauffage de
l’acier avant déformation plastique, réchauffage de pétrole brut avant
distillation) ;
— un véritable réacteur dans lequel on élabore les produits (exemple : four de
fusion de verre, four de vapocraquage de la pétrochimie).
Il s’intègre généralement dans une ligne de production complexe dont il est un
des éléments.
On trouve des fours dans un très grand nombre d’activités industrielles, ce qui
rend une approche globale assez délicate.
Le présent article traite les fours dans leurs généralités, on s’efforce d’y déga-
ger des caractéristiques communes à l’ensemble des fours. Il introduit une série
d’articles portant chacun sur les fours spécifiques à une industrie notamment :
— les fours de l’industrie sidérurgique ;
— les fours de traitement thermique des métaux ;
— les fours de raffinage et de l’industrie chimique ;
— les fours de cimenterie ;
— les fours de l’industrie verrière ;
— les fours des industries céramiques et des produits réfractaires.
Dans ces textes, les aspects spécifiques à chaque type de fours seront abordés.
Toute classification est arbitraire, elle est toutefois utile dans la On notera que l’amélioration des performances des procédés
mesure où elle permet de retrouver des caractéristiques communes continus et l’augmentation des capacités de production des ins-
à des équipements, à première vue, très différents. tallations ont peu à peu repoussé le domaine d’utilisation des
fours discontinus que l’on trouve surtout pour :
Nous proposons ici quatre classifications, en fonction : — les produits demandant un temps de séjour en four très
— de la manutention du produit : fours continus ou discontinus ; long ;
— du procédé de chauffage : direct ou indirect ; — les produits nécessitant des cycles de chauffage et ou de
— du niveau de température ; refroidissement très précis.
— du combustible. C’est ainsi que les fours pits ont quasiment disparus des pro-
cédés sidérurgiques et que les fours à cloches mobiles ont
été supplantés par les lignes de traitement continus pour les
bandes métalliques.
1.1 Fours continus et fours discontinus
C’est la manutention et la circulation du produit qui est ici le cri- 1.2 Chauffage direct et chauffage indirect
tère.
Dans un four continu, le produit à chauffer entre à une des extré- Le critère est ici le contact entre le produit et les gaz issus de la
mités et en ressort à l’autre. C’est le cas : combustion.
— des fours de réchauffage de semi-produits (fours à longerons
et fours poussants) de la sidérurgie ; ■ Fours à chauffage direct
— des fours de l’industrie chimique et du raffinage ;
— des fours rotatifs de l’industrie cimentière. Il y a contact entre les gaz issus de la combustion et les produits à
chauffer. Du point de vue thermique, cela entraîne qu’une partie du
Dans un four discontinu, le produit à chauffer est immobile dans
transfert de chaleur s’effectue par convection. Cette dernière pro-
le four ; il est chargé et déchargé (enfourné et défourné) au même
voque des phénomènes à la surface du produit qui peuvent lui être
endroit. C’est le cas :
préjudiciables.
— des fours à sole mobile de forge ;
— des fours à soles fixes de traitement thermique ; Exemple :
— des fours à cloches mobiles et élévateurs. — décarburation et oxydation dans les fours de réchauffage de
métaux ;
Cette différence dans la manutention entraîne des différences — interaction entre le soufre du combustible et le clinker dans les
notables du point de vue thermique. fours de cimenterie ;
Dans un four continu, un point du four sera toujours (ou à peu — action des impuretés du combustible sur les bains des fours de
près) à la même température ; dans un four discontinu la tempéra- verrerie.
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flamme et/ou des gaz à haute température. C’est le cas des fours à
cloche mobile, des fours à moufle et des fours équipés de brûleurs
1 à tubes radiants.
2
3 On notera que, par définition, les fours de réchauffage de
fluides, dans lesquels les gaz ou les liquides circulent à l’inté-
rieur de tubes, sont des fours à chauffage indirect.
Puissances
Température
Temps
D’un point de vue thermique :
La puissance thermique évolue en fonction du temps — au-dessus de 1 000 °C, le transfert de chaleur se fait essentiel-
lement par rayonnement ;
b four discontinu — au-dessous de 700 °C, la part de la convection devient non
négligeable et on cherchera à l’améliorer par mise en circulation des
Figure 1 – Évolutions des températures et des puissances gaz autour du produit.
de chauffe dans les fours
Exemple : les fours de détensionnement de pièces chaudron-
nées qui fonctionnent autour de 650 °C.
Cloche mobile
de protection
1.4 Combustibles
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duction), la plupart du temps simultanément, mais dans des propor- certain nombre de cas, un impact non négligeable sur l’égalisation
tions très variables. des températures.
Ce sont les fours de sidérurgie, de verrerie, de cimenterie. La tem- Ce sont, en particulier, les fours de traitement thermique de métal-
pérature que l’on veut obtenir sur le produit dépasse, et parfois net- lurgie, les fours de revêtement de surface et les fours pour les
tement, 1 200 °C. métaux non ferreux. La température que l’on veut obtenir sur le pro-
C’est également le cas d’un certain nombre de fours de l’industrie duit dépasse rarement 700 °C, et est parfois sensiblement inférieure.
du pétrole et de la chimie dans lesquels, bien que la température du C’est également le cas des zones de convection des fours de l’indus-
produit soit inférieure à 500 °C, une partie importante de la chaleur trie du pétrole et de la chimie.
est fournie directement par le rayonnement de la flamme dans une
Le transfert de chaleur s’y fait essentiellement par convection de
zone de radiation. Le transfert de chaleur s’y fait essentiellement par
gaz transparents. La loi fondamentale du transfert de chaleur est la
rayonnement de la flamme et des gaz issus de la combustion.
loi de Newton :
Les transferts de chaleur par rayonnement découlent fondamen-
talement de la loi de Stefan-Boltzmann : Qú = kS ( T f Ð T c )
Qú = asS ( T f4 Ð T c4)
et on cherchera, pour un écart de température ( T f Ð T c ) donné, à
augmenter le transfert de chaleur en améliorant le coefficient de
avec Qú puissance thermique
convection k qui s’écrit d’une façon générale :
et de considérations géométriques liées aux dimensions et aux posi-
tions respectives des surfaces réceptrices de la chaleur (le produit à l
chauffer), des surfaces et volumes des émetteurs (flammes et gaz de
k = A --- Re 0,8 Pr 0,33
,
combustion) et des surfaces réflectrices (parois du four).
Pr (nombre de Prandlt) dépend essentiellement du fluide : ici les
gaz de combustion. On voit qu’il faudra pour obtenir un coefficient
Loi de Stefan-Boltzmann
d’échange k élevé, essayer d’augmenter la valeur de Re (nombre de
Reynolds).
Cette loi indique que la valeur de la puissance thermique
émise par le rayonnement d’un corps noir est fonction de la Cela se fera :
température absolue de ce corps, à la puissance quatrième :
— soit par mise en vitesse du fluide : implantation de ventilateurs
à l’intérieur de l’enceinte (figure 3), utilisation de brûleurs à grande
Qú S = sT 4
vitesse d’éjection des gaz de combustion dans le foyer (figure 4),
avec Qú S puissance émise sur l’ensemble des longueurs recyclage externe des gaz ;
d’onde par unité de surface, — soit par augmentation des effets de pointe, comme l’adjonc-
T température du solide rayonnant (en kelvins), tion d’ailettes ou de picots (studs) dans les zones de convection des
fours tubulaires, qui accroissent simultanément la surface
s constante de Stefan-Boltzmann d’échange.
(5,67 x 10-8 W.m-2.K-4
ou 4,89 x 10-8 kcal.m-2.h-1.K-4)
Dans un four, en première approximation, on considère que le
four se comporte pour la charge comme un corps noir et la
charge comme un corps gris vis-à-vis du four. Un corps gris a
les mêmes caractéristiques d’émission énergétique qu’un corps
noir, mais minorées par rapport à celui-ci.
On en déduit l’expression générale du transfert de chaleur par
rayonnement :
Qú = asS ( T f4 Ð T c4)
La convection jouera dans ces fours un rôle secondaire pour ce Figure 3 – Ventilateur de circulation de gaz dans un four
qui concerne la quantité de chaleur transférée, mais aura, dans un de réchauffage de pièces en métaux non ferreux
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Transferts de chaleur par conduction dans un solide 3. Calcul thermique des fours
Les transferts de chaleur par conduction dans un solide sont
régis par l’équation dite « de la chaleur » qui s’écrit sous sa Chaque type de four a évidemment son processus de calcul
forme la plus générale : propre, qui tient compte de sa technologie et de ses utilisations. On
ne donnera donc ici que les principes de calcul communs à tous les
dT l ¶2 T ¶2 T ¶2 T fours et on se reportera utilement aux articles spécialisés.
------- = ------- æ --------- + --------- + ---------ö
d t Cr ¶ x 2 ¶ y 2 ¶ z 2 ø
è
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Les pertes par les fumées s’écrivent : Le calcul du rendement se fait, généralement, sur une base
horaire, la chaleur utile Qu et les pertes Qv et Qe seront déterminées
Q f = V f C pf T f sur une heure. On peut donc calculer facilement h c puis h avec les
formules (2) et (3).
avec Tf température de sortie de fumées du four (en °C),
Les fours continus étant assez peu souvent arrêtés et refroidis,
Cpf capacité thermique volumique moyenne à l’énergie utilisée durant les périodes de mise en température est
pression constante dans l’intervalle de tempé- souvent négligeable dans le bilan global d’exploitation.
rature 0 °C à Tf
La chaleur apportée par l’air s’écrit : 3.1.2.3 Rendement des fours discontinus
òT
PCI + Q a Ð Q f 1
h c = -----------------------------------
- (2) T fm = --- f ( t ) dt
PCI t 0
òT
pérature des fluides entrant et sortant du four. Il ne dépend pas 1
T am = --- a ( t ) dt
du type de four, ni de sa technologie. t 0
Si on considère le four et l’équipement éventuel de préchauffage On calcule ensuite les termes Qv et Qmv , ce qui nécessite la
de l’air à partir des fumées comme un seul système, et en considé- connaissance des caractéristiques physiques des parois réfractaires
rant, dans ce cas, la température des fumées Tf à l’aval du réchauf- et isolantes.
feur d’air, la relation (2) devient : Enfin, on tient compte de l’évolution des pertes par les ouvertures
Qe, en fonction des variations de la température du four au cours du
PCI Ð Q cycle.
h c = ----------------------f (3)
PCI On obient le rendement h de l’opération en introduisant ces
valeurs dans la relation (3).
3.1.2.1 Relation entre le rendement énergétique
et le rendement de combustion 3.1.2.4 Détermination des pertes par les parois
Ramené à une unité de combustible, la relation (1) peut s’écrire : ■ Dans les fours continus, en régime thermique établi, on appli-
que pour les parois planes (murs, voûte, sole) la relation :
PCI Ð Q
h = -----------------------p
PCI Qú v = K ( T i Ð T e ) S
PCI Ð Q f Ð ( Q v + Q mv + Q e ) 1
ou h = ------------------------------------------------------------------------
- avec K = ------------------------------------------------
PCI ( S ei ¤ li ) + ( 1 ¤ ke )
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l1 l2 l3
e1 e2 e3 3.1.2.5 Calcul de la chaleur accumulée
Figure 5 – Évolution des températures dans une paroi composite Le calcul de l’énergie nécessaire au réchauffage des parois Qmv
à trois couches de matériaux réfractaires et isolants demande la connaissance de la distribution de température dans les
parois lorsque l’équilibre thermique est atteint, ainsi que celle des
caractéristiques physiques, à la température considérée, des maté-
riaux composants ces parois. Pour chacun des composants des
an + R parois, on a :
R
an
W Q mvi = M i C i ( T fin Ð T in )
m2.K ke = a + R
15 avec Mi masse du matériau considéré,
ci capacité thermique massique du matériau
R considéré,
Tin température initiale du matériau,
10
an Tfin température finale du matériau
Ci étant le plus souvent fonction de la température, on prendra la
valeur moyenne entre Tin et Tfin.
5 Les températures Tin et Tfin variant dans l’épaisseur de la paroi, on
prendra les valeurs moyennes entre les deux faces de la paroi.
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Sauf dans des cas très particuliers où l’on cherche à obtenir des P
différences de températures entre les différents points d’un produit
(par exemple : surchauffe des rives d’une bande métallique avant
soudure, traitement de surface de pièces mécaniques), on recherche
Qf = P – ( Qu + Q v + Q e )
généralement à obtenir, à la sortie du four, un produit à une tempé- Qe
rature la plus homogène possible. Cela n’est pas toujours facile du
Qu
fait des dissymétries qui existent inévitablement dans l’enceinte des
fours :
— produits ou partie de produits inégalement exposés au rayon- Qv
nement des flammes (fours de réchauffage de lingots) ;
— produits inégalement irrigués par les gaz en circulation (four
de traitement thermique à basse température) ; a four à une seule zone de chauffage
— contacts des produits avec des supports refroidis (four à longe-
rons mobiles) ;
— déséquilibre entre plusieurs passes d’un même four (four de
raffinage de pétrole). P1 P2 P3
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Qr =
òa s S ( T f4 Ð T c4 ) d t
entrant dans le four, au cours du cycle. L’équation de Fourier qui régit les échanges par conduction à
l’intérieur des produits :
Figure 8 – Évolution de la puissance de chauffe
dans un four discontinu ¶ T ¤ ¶ t = l ¤ c p r ( ÑT ) .
ò
— chaleur utile ;
Q totale = ( Qú u + Qú f + Qú v + Qú mv + Qú e ) d t — rendement de combustion ;
0
— pertes diverses ; etc.
L’énergie qu’il faudra fournir au four sur l’ensemble du cycle est : On détermine de cette façon le temps de séjour du produit dans le
four et, en fonction de la production souhaitée, les dimensions du
four.
E = Q totale ¤ h
■ Des approches simplifiées sont souvent utilisées par les prati-
h étant calculé comme expliqué au paragraphe 3.1.2.3. ciens. Elles consistent à utiliser des données expérimentales ou des
règles du pouce pour déterminer rapidement les temps de séjour
La durée du cycle t étant connue par ailleurs, on en déduit la puis- nécessaires.
sance moyenne :
Exemple :
P moy = E ¤ t — la pénétration ou temps de séjour spécifique (exprimée en minu-
tes par millimètre d’épaisseur du produit) utilisée pour les produits soli-
des d’épaisseur limitée en sidérurgie ;
La détermination de la puissance installée Qú est un peu plus déli- — la production spécifique (exprimée en kilogrammes de produits
cate, car on peut imaginer plusieurs cycles ayant la même P moy par heure et par mètre carré de sole de four) utilisée pour les fours de
(figure 8). Ainsi la puissance installée P sera déterminée : forge et certains fours de fusion ;
— par les possibilités d’absorption de la chaleur par les produits — le flux thermique moyen (en kilocalories par heure et par mètre
(gradient de température dans les pièces de fortes dimensions, tel carré ou en kilowatts par mètre carré de surface réceptrice) utilisé pour
qu’il n’engendre par de contraintes thermiques trop élevées ; tem- les fours tubulaires de l’industrie du pétrole.
pérature de surface des produits toujours inférieure à une tempéra-
ture acceptable) ;
— par des considérations économiques, le montant de l’investis-
sement d’un four allant croissant avec la puissance maximale instal- 4. Rôle de l’atmosphère
lée (dimensions des brûleurs, des tuyauteries, des ventilateurs, de la
cheminée, etc.).
et de la pression
dans les fours
■ On prévoit généralement une marge de sécurité sur les puissan-
ces installées. Cette surpuissance qui varie en fonction de la con-
naissance que l’on a sur le fonctionnement du four considéré, se
situe entre 5 et 20 % de la puissance calculée. Il y a lieu de se souve- 4.1 Contrôle de la pression dans les fours
nir :
— qu’elle n’est pas gratuite, une partie de l’équipement devant
La pression relative que l’on cherche à maintenir dans l’enceinte,
être surdimensionnée en conséquence ;
ou le laboratoire, d’un four est de l’ordre de quelques dizaines de
— qu’elle peut être nuisible, puisqu’elle augmente la souplesse pascals. Cette pression peut être soit positive (fours à chauffage
de fonctionnement que l’on demande à l’équipement. direct), soit négative (fours tubulaires de l’industrie chimique). Dans
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Les gaz présents dans les produits d’une combustion avec excès
d’air (O2, CO2, H2O) ont toujours, à haute température, une action
Empilage sur les produits ou les constituants du four. Ces effets, l’oxydation et
des produits
en cuisson
la décarburation peuvent, dans certains cas, être inacceptables et
l’on pourra être amené :
— soit à rechercher une combustion avec défaut d’air, générale-
ment important : c’est par exemple, le cas des fours dits à chauffage
sans oxydation pour le réchauffage des métaux ;
Foyer Foyer — soit à utiliser un gaz d’atmosphère, élaboré par ailleurs que
l’on mettra en contact avec les produits : fours de traitements ther-
mique dits à atmosphère contrôlée qui sont, dans ce cas, obligatoi-
y,,,
yy
y, yy
,,
rement à chauffage indirect.
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poids de la voûte, les poussées des parois réfractaires et les efforts nappes, ou parfois sous forme de pièces de géométrie particulière.
engendrés par les dilatations des éléments constitutifs. Les matériaux fibreux ont une densité apparente nettement plus
À l’intérieur de cette enveloppe, on dispose plusieurs couches de faible que celle des produits précédents. Ils permettent donc de
matériaux isolants et réfractaires qui ont pour but : diminuer considérablement l’inertie thermique de la construction et
sont, de ce fait, particulièrement bien adaptés pour les fours à fonc-
— de limiter les déperditions thermiques ; tionnement discontinu ou cyclique. Ils permettent également grâce
— de protéger l’espace environnant et le personnel d’exploita- à leur très faible densité le diminuer considérablement le poids des
tion. voûtes et les efforts sur les piédroits.
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Les matériaux fibreux, qui sont très poreux, sont exclus lorsqu’il y 6.2 Conception des brûleurs
a contact avec une charge liquide ou lorsqu’il y a risque de projec-
tion de liquide. Ils sont également à éviter lorsque les gaz issus de la
combustion comportent des éléments corrosifs (gaz sulfureux par La conception d’un brûleur de four est fonction :
exemple).
— du combustible et de la façon dont se fait le mélange combus-
Au contact d’une charge liquide (fours de fusion), on utilise des tible-comburant ;
produits compacts et lourds à forte teneur en élément réfractaire de — de l’espace disponible dans l’enceinte où se déroule la com-
base (alumine, magnésie ou autres). bustion ;
— de la forme que l’on souhaite donner à la flamme.
Outre les corrosions d’origine chimique, les réfractaires peuvent
être soumis à des érosions mécaniques. C’est le cas par exemple
des fours poussants de métallurgie dans lequel l’avancement des 6.2.1 Mélange combustible-comburant
produits par glissement impose, pour la sole, des matériaux réfrac-
taires très durs (corindon, par exemple) ; des zones de convection
On distingue :
des fours de raffinage du pétrole équipées de ramoneurs à vapeur,
si les jets de vapeur peuvent venir au contact des parois ; des fours — les brûleurs à prémélange (figure 11) ;
rotatifs dans lesquels la charge avance par glissement sur les parois. — les brûleurs à flamme de diffusion.
■ Brûleurs à prémélange
Le mélange entre le combustible et le comburant se fait préalable-
5.6 Dimensionnement des parois ment à son introduction dans le four.
réfractaires Ces brûleurs sont uniquement des brûleurs à combustible gazeux.
Ils produisent des flammes courtes et permettent d’obtenir locale-
ment des températures très élevées. Des précautions particulières
doivent être prises pour éviter la propagation de la combustion, vers
Une fois déterminée la qualité de la première couche de réfrac- l’amont, jusqu’au dispositif de mélange (retour de flamme).
taire, en fonction du niveau de température dans le four et des inter-
actions chimiques en surface, le choix et le dimensionnement des ■ Brûleurs à flamme de diffusion
couches réfractaires et isolantes arrières sont choisies en fonction Le mélange entre le combustible et le comburant se fait à la sortie
des déperditions thermiques et/ou de la température de paroi exté- du brûleur ou au nez du brûleur [nozzle type burner (terme anglais
rieure maximale acceptables. Ce calcul se fait généralement, en sup- souvent utilisé par les spécialistes de brûleur)].
posant l’équilibre thermique atteint, avec comme objectifs :
Ces brûleurs concernent les combustibles gazeux, liquides et
— de trouver un optimum entre des épaisseurs et des déperdi- solides sous forme pulvérisée. Ils permettent, en agissant sur les
tions énergétiques économiquement acceptables ; vitesses et les écoulements, d’obtenir des formes de flamme très
— d’obtenir sur les parois extérieures une température compa- variées.
tible avec la circulation ou la présence de personnel.
Dans certains cas, les différentes contraintes sont incompatibles 6.2.2 Aérodynamique des flammes de diffusion
entre elles et sur certains fours (fours de fusion à haute température
par exemple), on est conduit à refroidir les parois extérieures par de
La forme des flammes est essentiellement déterminée par les
l’eau en ruissellement ou en circulation dans une double paroi
conditions d’écoulement des fluides et, tout particulièrement, par
métallique.
l’écoulement de l’air de combustion dont le débit-masse est, sauf
pour les gaz pauvres, très nettement supérieur à celui du combus-
tible. Lorsque cet écoulement est axial, on obtient une flamme lon-
gue ayant la forme d’un fuseau plus ou moins allongé. Lorsque cet
6. Brûleurs de fours écoulement a une très forte composante tangentielle, on obtient une
flamme plate collée à la paroi ou une flamme boule très ramassée
industriels près du brûleur.
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L’aérodynamique d’une flamme produite par un brûleur de sec- Pour les flammes dont la composante aérodynamique est essen-
tion circulaire est assez souvent définie par les paramètres suivants : tiellement axiale ( S » 0 ) , la longueur de la flamme visible sera
— le débit de quantité de mouvement : d’autant plus courte que le débit de quantité de mouvement G sera
élevé. En effet, plus G est grand, plus le mélange entre le combus-
tible et le comburant se fait rapidement. Inversement, un G faible
ò
G = 2p rv 2 r dr retarde le mélange et donc les réactions entre le combustible et le
comburant.
— le débit de moment cinétique (ou swirl ) (figures 12 et 13) :
Pratiquement, on retiendra :
ò
— que pour la plupart des combustibles, le débit-masse d’air
J = 2p rvw r 2 dr de combustion est nettement supérieur au débit-masse de com-
bustible, c’est donc la masse ma de l’air de combustion qui sera
— le nombre de swirl (nombre sans dimension) : déterminante pour le façonnage de la flamme ;
— que le débit d’air de combustion est imposé par la puis-
1 J sance que l’on veut faire fournir au brûleur et la valeur de l’excès
S = ---- ---- d’air recherché.
R G
En conséquence, le principal paramètre sur lequel on puisse
avec v vitesse axiale du fluide, agir est la vitesse v de l’air de combustion. La vitesse v étant
liée, dans le brûleur, à la chute de pression par une relation du
w vitesse tangentielle du fluide, type :
r masse volumique du fluide, v = k Dp
R, r rayon de la section circulaire d’écoulement
une vitesse élevée ne pourra être obtenue qu’au prix d’une perte
Lorsque S est nul, la flamme est longue ; lorsque S est grand, la de pression D p et d’une certaine dépense énergétique.
flamme est plate ou en boule. Entre ces deux extrêmes, on peut
donc, lors de la conception d’un équipement, obtenir une flamme
dont la forme et les dimensions seront adaptées au four considéré.
yy
,,
Figure 12 – Conception schématique d’un brûleur avec swirl
produit par arrivée tangentielle de l’air de combustion
Gaz
O
,,
yy Air
Fuel
obtenu par déviation dans des ailettes Figure 14 – Brûleur à air induit par le combustible
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Air
Gaz
Air Vapeur
Fuel
Figure 15 – Brûleur à air aspiré par dépression La mise en rotation de l'air de combustion plaque la flamme
sur l'ouvreau en réfractaire.
Cet ouvreau à haute température rayonne sur la charge
7. Équipements annexes
7.1 Généralités
L'air de combustion fourni par un ventilateur est distribué autour de l'injecteur
de gaz et la flamme se stabilise dans l'ouvreau en réfractaire. On peut agir Les fours comportent un certain nombre d’équipements annexes :
sur la forme de la flamme en modifiant le rapport air primaire / air secondaire
cheminée, machines tournantes, tuyauteries, etc. Parmi ceux-ci, les
Figure 16 – Brûleur à air soufflé systèmes de récupération de chaleur jouent un rôle important des
points de vue énergétique et thermique.
Sauf dans les quelques cas, où l’on arrive à épuiser toute la cha-
6.3.2 Brûleurs à air soufflé leur contenue dans les fumées par échange à contre-courant sur les
produits entrants (four de cimenterie, certains fours continus de
L’air de combustion est fourni par un (ou des) ventilateur(s). Cette sidérurgie), les fumées quittent le four à une température qui peut
disposition permet : être encore relativement élevée. Il est donc intéressant, pour limiter
— d’alimenter des fours dont le laboratoire est en pression posi- les consommations énergétiques, de récupérer l’énergie thermique
tive par rapport à l’ambiance, ce qui est le cas général des fours à contenue dans les fumées avant leur sortie à l’atmosphère. Cette
feu direct ; récupération de chaleur se fait dans des équipements annexes
— de pouvoir façonner la forme des flammes en fonction de la implantés dans le circuit de fumées qui permettent soit :
géométrie du four ; — de préchauffer l’air de combustion : cette technique se pra-
— de moduler sur une plage étendue, la puissance thermique tique surtout sur les fours de sidérurgie et de verrerie ;
fournie par le brûleur (figure 16). — de réchauffer un fluide (vapeur, eau chaude ou fluide calopor-
Ce type de brûleur est utilisé : teur) étranger au procédé du four proprement dit : ce réchauffage
— dans les fours de cimenterie (flamme longue de diffusion) ; d’un fluide externe se pratique surtout sur les fours de raffinerie et
— dans les fours de sidérurgie (flamme longue de diffusion ou de l’industrie chimique.
flamme plate en voûte) ; La chaleur ainsi récupérée peut se situer entre 5 et 20 % de l’éner-
— dans les grands fours de verrerie ; etc. gie initialement contenue dans le combustible.
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Gaz
7.4.3 Brûleurs auto-récupérateurs
Figure 19 – Exemples de récupérateurs régénératifs (Cowper)
utilisés sur les hauts-fourneaux
Les équipements décrits précédemment sont des appareils de
grandes dimensions qui réchauffent la totalité de l’air de combus-
tion utilisé sur le four. Dans certains fours, les fumées, au lieu d’être
collectées en un point, quittent le laboratoire en de multiples auto-récupérateurs régénératifs ; ces équipements entraînent un
endroits. Sur ces fours, le réchauffage de l’air peut se faire dans des fonctionnement discontinu (par tout ou rien) des brûleurs associés ;
récupérateurs intégrés, par construction, dans les brûleurs. ce fonctionnement est utilisé pour améliorer le brassage de l’atmos-
Les brûleurs auto-récupérateurs peuvent être, soit : phère du four, les brûleurs non éteints étant toujours à leur puis-
— auto-récupérateurs continus ; il s’agit, en particulier, les tubes sance maximale et fournissant, de ce fait, le maximum de débit de
radiants qui sont utilisés dans les fours à chauffage indirect comme quantité de mouvement, en utilisant toute la pression disponible
substitut à un chauffage par résistances électriques (figure 20) ; fournie par les ventilateurs d’air de combustion (figure 21).
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Brûleur
Échangeur
Sortie air fumées
fumées
Brûleur éteint
utilisé comme
Brûleur allumé sortie de fumées
Combustible
Récupérateurs Récupérateurs
régénératifs régénératifs
Système d'inversion
Air
froid
Fumées
épuisées
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