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SEMESTRE 7 : Master Méthodes Informatiques Appliquées à la

Gestion des Entreprises (MIAGE)

Financement islamique des PME au Maroc :


Cas de Banque ASSAFA

Réalisé par : Sous l’encadrement de :

AIT RAHOU Mohamed Pr: Mme OUAZZANI


AZZOUZI Adil
BENTAHAR Meryem
ELHARTI Amal

Année Universitaire : 2020-2021

Plan

1
INTRODUCTION

I . Approche historique et principes fondamentales de la finance islamique

l . Approche historique de la finance islamique

2. Principes fondamentales de la finance islamique

financement des PME par les banques islamiques

l. Le fonctionnement de la banque participative

2. comparaison entre la finance islamique et la finance classique

II . Etude de cas : Dar Assafa

1. Vue d’ensemble sur ASSAFA BANK

2. Les principaux produits financiers au sein de ASSAFA BANK

Conclusion

Introduction :
La finance participative constitue, ces dernières années, un champ concurrentiel important
au niveau du système bancaire des divers pays du monde. Elle représente un nouveau mode

2
de financement reposant sur le partage des pertes et des profits. En 2015, la banque centrale
marocaine a mis en vigueur la loi bancaire qui régule le fonctionnement des banques
participatives sur le marché financier marocain.

D’après les expériences des pays mettant en place ce modèle de finance, il s’avère que la
finance participative permet de répondre aux besoins financiers des acteurs économiques
exclus du marché bancaire, ou ceux qui n’apprécient pas les produits et les services offerts
par les banques classiques. C’est un enrichissement de l’économie par l’augmentation du
taux de bancarisation des citoyens et la croissance des projets des entreprises plus
spécialement celles de petite et moyenne dimension (PME) qui trouvent des entraves à
l’accès au financement par les banques conventionnelles.

Chapitre1 :Approche historique et principes fondamentales de la finance


islamique
La finance islamique est une sorte de finance basée sur la charia et les enseignements
islamiques.
3
Ces dernières années, cette évolution a été différente d'un pays à l'autre et une série de
règles de vie économique et sociale applicables à la loi islamique ont été appliquées aux
pays islamiques. L'Islam a ses origines dans le Coran et les enseignements du Prophète
Muhammad.

Dans le premier axe, nous explorons l'histoire et l'évolution la plus importante de la


finance islamique au cours des siècles dans le monde musulman et non musulman, et dans le
deuxième axe, nous nous concentrons sur les principes fondamentaux de la finance
islamiques.

I – Histoire et évolution de la finance islamique


1-Histoire de la finance islamique
Les Musulmans ont pratiqué ce type de finance durant les premières années de l’islam.

alors que ce processus de développement de la finance islamique a commencé au début


du VIIe siècle, quand le prophète Mohammed (sws) est déclaré avoir reçu des révélations
directement d'Allah, en 613 après J.C., alors que la doctrine des opérations financières à
cette époque était dérivée directement du Coran et de la Sunna.

Depuis lors, la loi islamique a superficiellement coordonné toutes les transactions


financières entre les peuples islamiques, et il y a eu un processus continu d'ajustement
mutuel entre la loi islamique et les pratiques financières réelles des sociétés musulmanes.
Pendant cette période, les méthodes de financement islamiques étaient généralement basées
sur l'expérience du prophète, qui était le premier à utiliser Mudaraba pour faire du
commerce avec sa femme KHADIJA.

À cette époque, les musulmans pratiquaient Musharaka lorsqu'ils exploitaient de grandes


entreprises commerciales dans le cadre du principe de la répartition des profits et pertes.

En outre, Mohammed (sws) a autorisé les gens à utiliser les ventes à crédit pour financer la
consommation ou la production sans usure, et il a encouragé les musulmans à fournir des
prêts de bienfaisance. La situation actuelle est l'islamisation des pays arabes, ce qui signifie
que la charia se propage rapidement aux musulmans et aux non-musulmans.

En 632 après J.C., une grande expansion de l'islam s'est produite à travers tout le pays
États arabes et dans de grandes parties du monde non arabe. L’État islamique en cet "âge
d'or" dominait sur trois continents, l'Asie, l'Afrique et l'Europe, islamisation des systèmes
économiques pendant les quatre siècles qui ont suivi la mort de Mohammed (sws) a atteint
le Maroc et l'Espagne à l'ouest, l'Inde et la Chine à l'est, en Asie centrale.
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Depuis le 19e siècle, presque tous les pays musulmans ont été contrôlés par les pays
coloniaux occidentaux, divisant efficacement le monde islamique en plusieurs petits pays.
Au milieu du 19e siècle, Le système financier islamique existant a été remplacé par des
capitalistes. De cette période à la seconde moitié du 20e siècle, la plupart des économies
musulmanes étaient dominées par les traditions et les systèmes économiques d'Europe
occidentale (Moore, 1997).

Dans la seconde moitié du 20e siècle, alors que les pays arabes se séparaient de
l'indépendance des pays coloniaux, de nombreuses économies islamiques sont devenues
plus indépendantes. En conséquence, les économistes musulmans ont commencé à
reconsidérer l'application de la finance islamique au secteur bancaire formel. "IQBAL" et
"MOLYNEUX" proposent la première tentative d'établissement de l'islam.

En 1971, le gouvernement égyptien crée la Banque sociale Nasser. La banque propose de


nombreux produits financiers islamiques, notamment des prêts sans intérêt pour des bourses
d'études pour les pauvres et les étudiants, et des crédits pour les petites entreprises. Cela a
été suivi par la Banque islamique de Dubaï en 1975 et son expansion rapide.

2-évolution de la finance islamique dans le monde

L'industrie financière islamique moderne d'aujourd'hui a connu une forte croissance,


avec un taux de croissance annuel de 15% au cours de la dernière décennie, en 2001 étaient
de 200 milliards de dollars.
En 2007, la valeur des actifs financiers islamiques a dépassé 500 milliards de dollars, ce
qui a augmenté de plus de 150% en six ans. Quant au nombre d'institutions financières
islamiques, il était d'environ 200 ifi en 2000. Le nombre est estimé à 300 ifi, répartis dans
75 pays à travers le monde.
Ils sont principalement concentrés au Moyen-Orient et dans les pays asiatiques, la
croissance des activités financières islamiques peut également s'expliquer par
l'augmentation inattendue des revenus pétroliers, augmentant ainsi la demande d'activités de
terrains de golf.

Une des raisons de cette croissance est la nature compétitive des banques islamiques, dont la
plupart produit.
Par exemple, la Banque des Règlements Internationaux se classe 80ème parmi les 100
premières banques françaises en Afrique subsaharienne, avec un bilan total de 103 actifs.
En 2006, l'État de Dubaï a émis deux émissions de 3,5 milliards de dollars d'obligations
islamiques, soulignant une fois de plus l'importance du titre islamique dans cette partie du
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monde. Aux Émirats arabes unis et en Malaisie, grâce à des sociétés telles que Nakheel
Développent (Emirate) et Nucleus Avenue (Malaisie), ces deux pays ont généré à eux seuls
40% des émissions d'obligations islamique.
La plupart des pays musulmans, notamment ceux du Golf Cooperation Council (GCC).
En fait, le marché de la dette est toujours le domaine le plus prospère de la finance
islamique. Les obligations islamiques, appelées obligations islamiques, sont des titres
adossés à des actifs physiques et structurées conformément aux règles financières
islamiques. Les investisseurs en obligations islamiques détiennent les actifs sous-jacents par
le biais d'un outil, qui est comme les opérations d'Ijara (Ijara). Les actifs de base sont loués
de la même manière.

Figure 1 : Évolution de l'encours financier des actifs islamiques

Le développement de la finance islamique a fusionné les domaines de l'assurance et de la


réassurance. Selon un rapport qui vient d'être publié par la Commission des services, ces
dernières années, la valeur totale de l'industrie financière islamique aurait atteint 2 900
milliards de dollars américains (1 958 milliards d'euros) en 2018. Selon les données de
Thomson Reuters, ce nombre atteindra 3,9 milliards de dollars d'ici 2023.

On peut dire que le marché des capitaux islamiques représente 27% des actifs mondiaux
des institutions financières islamiques et vaut environ 591,9 milliards de dollars américains.
Le marché financier islamique international a récemment déclaré dans son rapport annuel
2019 sur les sukuk que ce sont les instruments financiers les plus importants.

II - Principes fondamentaux de la finance islamique

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L'impact des crises successives sur l'industrie financière mondiale comprend le fait qu'il y
a place pour des modèles alternatifs avec de nouvelles solutions complémentaires. La
finance islamique véhicule des principes éthiques issus de la religion musulmane et repose
sur un système de valeurs pour fournir des produits financiers innovants. À cet égard, notre
deuxième objectif se concentrera sur les différents principes et fondements les plus
importants de la finance islamique convenus par les pionniers, afin qu'un tel financement ne
soit pas conforme à l'application de ces principes.

1 Les sources de la finance islamique


L'islam est basé sur un grand nombre de règles, connues sous le nom de charia
Superviser tous les aspects de la vie des hommes, y compris la finance islamique.

Figure 2 : les sources de la finance islamique

Les sources de la finance


islamique

Les sources Les sources


primaires secondaires

Quran Sunnah Qiyas Ijmaa Ejtihad

A- Les sources primaires


Les principales sources peuvent être divisées en deux parties du Coran et de la sunnah.

a- Quran
Le Coran est la première et la plus importante source de droit islamique.

Puisque le prophète Mohammed est considéré comme le dernier prophète de Dieu, le Coran
est considéré comme la révélation ultime de Dieu à l’humanité, est un livre complet et un
code pour l’orientation de l’homme.

Le droit islamique est d'abord issu du Coran, texte qui aborde tous les comportements de
la vie du fidèle dans une approche à la fois globale et détaillée.

De ces Paroles d’ALLAH: «Dieu a rendu licite le commerce et l’intérêt illicite» (Coran,
Sourate Al-Baqara 275)

b- Sunnah

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Ce n'est que dans la doctrine du Prophète Muhammad (sws), également connu sous le
nom de Hadith (pl. Ahadith), que l'on peut trouver des instructions spécifiques sur la façon
de pratiquer l'adoration. De même, la compréhension des enseignements islamiques est
également cruciale pour la finance islamique. Le Prophète Muhammad (sws) a dit un jour:
«Je suis juste donné à un noble parfait», en principe, cette phrase est au cœur de la banque
islamique.

B- Les sources secondaires :


Elles sont multiples et permettent de trouver des réponses aux questions sur lesquelles

les sources primaires ne se sont pas prononcées.

Elles évoluent et s'adaptent selon le temps et l'espace permettant ainsi à la législation

islamique d'être dynamique.

a- Qiyas
Qiyas est défini comme un raisonnement similaire. Par exemple, la consommation
d'alcool est interdite car elle est enivrante, donc tout ce qui intoxique l'alcool est également
interdit. Lorsque le Coran ou le Hadith ne couvre pas explicitement une situation, des qiyas
seront utilisés. En ce qui concerne les banques islamiques, ce concept est devenu important
dans le développement de produits
b- Ijmaa
Ijmaa est un terme utilisé pour exprimer une opinion ou un ordre sur les enseignements
islamiques, Chers érudits islamiques sont cohérents dans leur règle. Par exemple, les
chercheurs croient Il y a cinq prières obligatoires (Namas), ou Adan devrait être offert avant
Namas, Ou les prières funéraires des croyants décédés, ou interdire l'élevage de porcs Dans
l'islam,

c- Ejtihad

L'Ijtihad est l'un des principaux outils utilisés par les savants islamiques, avec un accent
sur le raisonnement et l'analogie. Dans la banque islamique, le Conseil de surveillance de la
charia (CSC) utilise chaque jour ce concept pour aider les équipes de développement de
produits.

2 Les principes fondateurs

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D’après les sources de législation en matière de la finance islamique les principes de la
finance islamique peuvent être classés principalement en deux obligations et trois
interdictions .

-En ce qui concerne les obligations :

A- Le partage des profits et des pertes

Les parties prenantes de l’activité bancaire sont dans l’obligation de partager les risques
et par conséquence les profits ou les pertes concrétisées par des arrangements sans former
de partenariats en vue de la conclusion de transaction commerciales ou financières

Ce principe permet aux banques islamiques de financer à long terme des projets avec des
profits risques et rendement plus élevés et donc de promouvoir la croissance économique

Il convient de rappeler que sur la base ce principe se fonde l’appellation « banques


participatives »

B-L’investissement dans l’économie réelle


L’établissement de crédit est partie prenante du projet d’investissement qui doit concerner
les secteurs productifs .

Selon ce principe il est interdit de gagner l’argent sur l’argent c’est à dire toute
transaction financière doit être sous entendue par un actif pour être valide selon la Charia.
Toutes les transactions financière doivent être adossées à des actifs réels et échangeables.

Ce principe permet de renforcer le potentiel en termes de stabilité et de maitrise des


risques.

C-Interdiction du Riba
-En ce qui concerne les interdictions:

Le Riba dans le droit musulman c’est l’intérêt perçus par l’un des contractants sans
contrepartie acceptable et légitime par la Charia

Le riba a été décrit interdite dans le Coran, cette interdiction est valable aussi bien
pour l’intérêt contractuel sur le prêt que pour toute autre forme d’intérêts déguisé en pénalité
et en commission

Le riba à deux formes:

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● Riba al Fadel: dans ce cas il s’agit d’un excédent lors d’un échange direct entre deux
choses de même nature qui se vendent au poids ou à la mesure.

● Riba Annassia: c’est le fait de donner un crédit à quelqu’un qui vous remorsera plus
tard la somme excédentaire c’est que le paiement est posé comme condition de façon
explicite ou implicite dans le contrat.

D-Interdiction du Gharar
Le Gharar peut être défini comme étant tout flou non négligeable au niveau d'un bien
échangé et /ou qui présente en soi un caractère hasardeux et incertain.

Le Gharar constitue une vente risquée en finance islamique. C’est un terme de finance
islamique dont les ventes sont risquées et ses détails sont inconnus et/ou incertain.

Ce terme est l’un des concepts structurant important de la finance islamique, on peut
distinguer essentiellement entre quatre principales causes du Gharar, à savoir :

-L’incertitude de la propriété et de la possession

-L’insuffisance de l’inexactitude de des informations

-Contrat indépendant et conditionnel

Jeux de hasard par exemple (al qimar et al mayssir)

On peut classer 4 types de Gharar :

Gharar fahich

Gharar moutawasset

Gharar yassir

Gharar fi sifah

E- Interdiction du Mayssir
D’un point de vue étymologique le terme Mayssir vient de l’adjectif « Yassir » qui
signifie facile Le Mayssir était in jeux de hasard, dans le domaine économique c’est toute
forme de contracté dans lequel le droit des parties contractantes dépend d’un événement
aléatoire.

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On peut le citer aussi comme un acte qui provoque la descente et l’animosité entre les
croyants.

La Charia exige également dans les affaires et le commerce qu’il n’est pas permis de
conclure de transaction qui renferme le Gharar aussi l’interdiction du Mayssir (Qimar) a été
explicitement interdite dans le coran avec comme exemple le jeux du hasard.

3- Situation de la finances islamiques au Maroc

Malgré les tentatives du maroc de développer l'industrie de la finance islamique et de


développer une infrastructure financière islamique, le pays est toujours confronté à des défis
de croissance dans ce secteur, selon un nouveau rapport de l'agence de notation fitch ratings.

Le rapport arrive après que le Maroc a approuvé une nouvelle loi régissant l'assurance
conforme à la charia, connue sous le nom de takaful, le 10 juillet 2019, cette décision
permet aux compagnies d’assurance de lancer des filiales de takaful dans le cadre des
tentatives du Maroc de développer son secteur de la finance islamique, connu localement
sous le nom de banques de participation.
Le rapport Fitch affirme que la concurrence pour les dépôts reste forte. Il est probable que
les banques continuentont de dépendre du financement des parents et des dépôts de paires
conventionnels sous la forme de dépôts conformes à lacharia. Ces produits sont plus chers
pour les fournisseurs de financement islamiques, mais fourniront à l'industrie les liquidités
dont elle a tant besoin pour se développer.

Bien que les banques disposent d'une source limitée de financement et qu'elles n'auraient
pas accès au marché intérieur des capitaux ou au financement de la banque centrale
marocaine, Fitch a salué les progrès réalisés par le Maroc.

«Le taux de pénétration des banques au Maroc est déjà assez élevé: environ 70% des
Marocains ont des comptes bancaires, mais le crédit du secteur privé au PIB n’est que de
62%. Nous pensons que le développement de la finance islamique peut être basé sur ce
développement à moyen et long terme " Le Maroc a délivré le premier lot de licences
bancaires islamiques en 2017.

À la fin de 2018, malgré la croissance rapide initiale de l'industrie, l'industrie représentait


encore moins de 1% du total des prêts bancaires. La plupart des banques islamiques

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prennent la forme d'hypothèques en fournissant des prêts hypothécaires automobiles aux
clients de détail via des contrats Murabaha ou un financement conforme à la Charia.

Dans ce cas, à travers l'analyse de cette section, nous avons constaté que la plupart des
principes de la finance islamique sont établis dans le monde entier, et ont adopté le «Coran»
et la «Sunnah» et leurs sources secondaires sont «Qiyas» et «Ijtihad» «Ijmaa» ". Tout le
monde doit mentionner les valeurs morales un jour de plus. En effet, l'attractivité de
l'investissement socialement responsable a maintenant été renforcée, de sorte que la finance
islamique est devenue de plus en plus un concurrent de la finance traditionnelle. Ce qui
attire le regard Experts et chercheurs se sont interrogés sur les raisons de son immunité et
sur la possibilité de la voir comme un substitut potentiel du système actuel.
La chose la plus importante à propos de la finance islamique est la finance éthique, qui
préconise la mise en place d'un système de valeurs basées sur la nécessité de rechercher les
choses interdites, l'équilibre entre les intérêts personnels et les publics et les valeurs. Équité,
transparence, sincérité ... Ces valeurs sont vitales et doivent se refléter dans les actions et les
transactions.

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Chapitre 2  :financement des PME par les banques participative

l. Le fonctionnement de la banque participative

La finance participative est définie comme étant un ensemble de dispositions permettant


d’exercer une activité bancaire exclue de l’usure. Elle est construite sur la base de la Sharia
qui régule les pratiques quotidiennes des musulmans. Elle constitue un système financier
indépendant issu du VIIème siècle, qui est fondé sur des règles de la pratique de la finance
chez les musulmans.

Elle est qualifiée de « participative » car l’investisseur confie ses fonds à un entrepreneur,

d’une part, en partageant les bénéfices suivant un prorata déterminé au préalable, et d’autre

part, d’assumer les pertes conjointement. Il s’agit du célèbre principe de « Al ghunm bil
ghurm ».

En effet, la banque participative s’assoit sur des principes de base conçus de la loi islamique
permettant de réguler son fonctionnement et sa relation avec la clientèle contrôlés par la
Sharia Board , formulés comme suit :
 Interdiction du prêt à intérêt (Ribâ) : A partir de ce principe, la Sharia prohibe le Riba
(correspondant à l’usure et au taux d’intérêt) dans la mesure où il constitue une récompense
liée au passage du temps. Selon la doctrine économique islamique, la monnaie ne peut aucun
cas être échangée contre une monnaie future sans la prise du risque, puisqu’elle improductive.

En outre, l'interdiction du taux d'intérêt conventionnel ex-ante permet l'amélioration de la


justice sociale et l'efficacité économique

 Interdiction des activités illicites : Le financement par les banques participatives est porté sur
les activités légales du point de vue de la religion, et qui n’affecte négativement sur la société,
à titre d’exemple, la commercialisation de l’alcool
 Interdiction du risque excessif (Gharar ) 14 et de la spéculation (Maysir) : Le Gharar est
toute transaction risquée dont les caractéristiques de l’objet mis en vente sont inconnues
ou douteuses (Saati, 2003)15. Ainsi, le Maysir correspond au jeu du hasard, c’est une
forme d’arrangement entre deux contractants dépendant d’un événement improbable.
Dans ce sens, la banque participative opère dans les projets caractérisés par leur
transparence et par la visibilité de leurs caractéristiques.

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 Adossement à des actifs réels et échangeables : Il s’agit du principe d’Asset-backing. Les
transactions financières des banques islamiques se réalisent sur la base des actifs tangibles
et identifiables dans le but de synchroniser entre l’économie réelle et la sphère
monétaire.16
 Partage des pertes et des profits : C’est le principe crucial qui distingue la banque
conventionnelle de la banque participative. Dans ce sens, le taux d’intérêt ex-ante
conventionnel est remplacé par le taux de partage du risque .

Dans ce cadre, la banque participative est non seulement un bailleur de fonds pour le
demandeur mais aussi un véritable partenaire dans la réalisation et le développement des
projets financés. Cela confirme sa différence par rapport à la banque classique.

D’ailleurs, ces principes encouragent les banques participatives à investir dans les projets des
entreprises de faible dimension, et par conséquent, stimuler la croissance économique. Dans le
cas d’un pays comme le Maroc, la mise en place des banques participatives dans le système
financier vise à créer une concurrence vis-à-vis des banques conventionnelles et pallier au
problème du financement des PME.

2. comparaison entre la finance islamique et la finance classique

Maintes sont les théories qui traitent le financement des PME. D’abord, celle du financement
hiérarchique par Myers et Majluf (1984), qui stipule que les dirigeants de la PME préfèrent
financer leur activité par les sources internes, mais lorsque ses besoins dépassent les capacités
internes, ils s’adressent aux institutions financières classiques puis à l’émission des actions.
D’ailleurs, une entreprise ayant un degré d’endettement élevé est considérée fiable en matière
d’information et entreprend des projets d’investissement rentables, d’après la théorie du signal
(Ross, 1977). De ce fait, la PME trouve un avantage prépondérant dans le financement de ses
projets par la banque du fait que ce mode de financement contribue à la création de
l’information sur sa solvabilité. Et par conséquent, l’entreprise obtient un capital-réputation
intéressant lui permettant d’accéder facilement au marché financier (Ang, 1991 ; 1992).
En outre, la théorie d’agence établie par Jensen et Meckling (1976) précise que le manque de
transparence des informations partagées entre la banque et la PME induit l’apparition des
conflits d’intérêt entre ces deux parties. En effet, les banques accordent des financements aux
PME dans le cas où leur capacité de remboursement est élevée et leur risque est faible. Donc,
l’asymétrie informationnelle accroît le coût des crédits des PME, et augmente le risque
d’insolvabilité puisque, dans ce cas, la banque exige un taux d’intérêt élevé pour

14
l’emprunteur. C’est ainsi, que nous déduisons que le relation banque-PME est une relation
d’agence caractérisée par une divergence d’intérêt, un problème d’opportunisme et une forte
asymétrie d’information.

Et par conséquence, la détermination de la qualité de la PME par la banque conventionnelle


est plus délicate en raison de l’opacité des PME, dans ce sens, la banque atteste que le
financement des PME est plus dangereux que celui des grandes entreprises, ce qu’affirme la
Centrale des Bilans de la Banque de France (1988) en révélant que le risque de défaillance
décroît avec la taille de l’entreprise.

En revanche, les banques introduisent des clauses strictes dans les contrats de financement des
PME, pour minimiser les risques et les comportements opportunistes, sur le niveau
d’endettement, l’utilisation de financement, l’émission de rapport financier périodique, etc.
En effet, ces clauses contractuelles excessives engagent la surveillance de l’emprunteur et
l’exploitation efficace de l’information obtenue par la banque, mais, elles incitent le dirigeant
de la PME d’expérimenter des stratégies opposées à celles de la banque.

Nonobstant l’existence de ces différents mécanismes d’amélioration de la relation banque-


PME, le problème de financement subsiste toujours pour les PME en phase de démarrage ou
de croissance puisque celles-ci ne disposent pas d’un historique attrayant pour les banques
classiques et représente un risque important pour ces institutions financières. Sur le plan
marocain, les statistiques de 2015 ont prélevé que le taux de faillite des PME accroît chaque
année de plus de 15%, à cause de retardements des délais de paiement, et de la pénurie du
financement bancaire des PME due aux différentes contraintes qui déstabilisent le processus
d’octroi du crédit bancaire qui se traduisent par des insuffisances des moyens d’évaluation du
risque et d’une forte incapacité à créer une information partageable et transparente de la part
des PME.

C’est ainsi que la situation économique et financière des PME au Maroc les incitent à

chercher et envisager un autre mode de financement qu’est : la banque participative.

Les PME souffrent éventuellement des conditions rigides d’accès aux crédits offerts dans le
cadre des banques conventionnelles, alors que les banques participatives essaient d’alléger ses
conditions en faveur de ces entreprises par une facilité de garanties au profit de la réputation
de l’entrepreneur, une possibilité du rééchelonnement du délai de remboursement des prêts

15
octroyés, un accompagnement et appui-conseil dans la gestion et la réalisation de
l’investissement et une étude rigoureuse de faisabilité des projets.
En fait, ce qui différencie véritablement entre les deux modes de financement est le principe
du partage des pertes et des profits. La banque participative intervient dans l’octroi des fonds
propres plus en tant que partenaire que bailleur de fond mettant à l’abri la faiblesse de la
liquidité et de gestion des PME. En effet, Sarmet22 a souligné que la consolidation des
structures financières des PME suppose la création d’ « une communauté d’intérêt » selon
laquelle les bailleurs de fonds assument le risque avec l’entreprise.
Par ailleurs, la banque participative permet aux PME de diversifier leurs sources de
financement du cycle d’exploitation et de l’investissement. En effet, elle peut leur accorder de
la liquidité en mode continu, dit à court-moyen-long terme.
La PME peut recourir aux financements structurés conformes Sharia Compliant pour
répondre aux divers besoins de financement : financement court terme, financement
immobilier en leasing et financement de projets. Dans ce sens, et selon Mohammed
PATEL23, les instruments de la banque participative sont basés essentiellement sur les actifs
et non pas le commerce de dette, c’est-à-dire sur les deux fondements l’Asset-Backing et le
partage des risques.
La banque participative offre également aux PME des produits financiers convenables pour
chaque situation vécue tout au long de leur cycle de vie. Ces produits sont adaptés aux besoins
spécifiques de ce type de structures entrepreneuriales, dans le but de contrecarrer les
mauvaises gestions qui dérèglent le système financier.
La banque participative fournit des outils financiers diversifiés et basés sur la coopération
dans la mise en oeuvre des projets d’investissement, ce qui ancre l’esprit collaboratif de ces
institutions pour atteindre un objectif commun préfixé. Ces outils sont répartis entre deux
catégories :
o Les instruments participatifs basés sur le partage des risques :

Ils se fondent sur le principe de la prise en charge conjointe des pertes et des profits et
prennent en considération la réputation et la régularité de l’emprunteur, la relation de
confiance entre banque-client et la rentabilité du projet d’investissement. Ils s’agissent

des produits de la Moucharaka et la Moudaraba. La mise en exergue de ces


instruments nécessite une étude exhaustive du projet, des emprunteurs et de
leur environnement.

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o Les instruments de dette basés sur le transfert d’actif :

Ils se présentent comme étant des outils d’échange qui permettent le transfert des actifs entre
les deux parties en avisant un partage et distribution du risque spécifique. Ils différent les uns
des autres par la typologie du projet à financer, nous pouvons citer, la Mourabaha, l’Ijara,
l’Istisnâa, Salam (vente à terme), et aussi Quard Hassan.
En outre, les Sukuk sont également des produits financiers offerts par les institutions
financières islamiques, elles se définissent comme étant des obligations conformes aux
principes de la Sharia et permettent aux entreprises et aux émetteurs souverains de bénéficier
à leur guise des financements correspondants à leurs besoins.
Par ailleurs, il existe d’autres instruments financiers fondés par la finance participative, il
s’agit du système Takaful qui est une forme d’assurance et de coopération mutuelle basée sur
les normes et règles de la Sharia.
En effet, les banques participatives décident de financer une PME en analysant principalement
trois éléments:
 Le projet d’investissement : ses finalités, ses caractéristiques, et la démarche de sa
mise en oeuvre.
 La rentabilité du projet : le gain attendu et les conclusions de l’analyse financière
réalisée.
 Le niveau risque à supporter collectivement par les différentes parties.

Néanmoins, les PME marocaines ont une structure qui laisse beaucoup à désirer en matière de
gestion et de financement de l’activité. De ce fait, l’institution financière participative pourrait
apporter le soutien financier, structurel et managérial au profit de ces entreprises.

17
Chapitre 3  :Etude du cas
I- présentation de banque Assafaa
Dar Assafaa Litamwil est une filiale du groupe Attijariwafa Bank au capital initial de 50
MDH. DarAssafaa Litamwil a annoncé le lancement d'activités de financement alternatif au
Maroc en juillet 2010. L'annonce a été faite après que le gouverneur de la banque Al-
Maghrib 27 Joumada Ier n ° 27 de 1431 (13 mai 2010) a approuvé «Dar Assafaa Litamwil»
en tant que société de financement spécialisée dans la commercialisation de produits
alternatifs, publié dans rajeb Annonce officielle n ° 5852 de 1431 (1er juillet 2010)

Cette société financière spécialisée vendra une série de financements islamiques sous le
label «Dar Assafaa», ces financements sont désignés par «alternatives» sous le nom officiel
du Maroc.

Cette offre comportera notamment les formules de financement: Safaa Immo*, Safaa
Auto, Safaa Conso et Safaa Tajhiz. Ces produits seront disponibles dans un premier temps à
travers un réseau de 9 agences réparties sur 8 villes marocaines (Casablanca, Rabat,
Marrakech,
Agadir, Meknès, Fès, Oujda et Tanger)

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Gamme des produits proposés :

Les produits proposés par Dar Fonctionnalités


Assafaa
☆ Safaa Immobilier * Dar ASSAFAA peut fournir jusqu'à 100% de la
(logement) valeur de la propriété.
* La durée maximale de la dette est de 20 ans. *
Possibilité de choisir la durée et le montant de la
concession.

☆ Safaa immo * Dar ASSAFAA peut fournir jusqu'à 100% des


fonds, avec une limite supérieure de 500 000 MAD. *
(terre)
La durée maximale de la dette est de 60 mois. *
Possibilité de choisir la durée et le montant de la
concession.
* Envisagez une assurance pour la sécurité des
consommateurs.

* Dar ASSAFAA finance 100% des fonds acquis


☆Safaa immo par les clients.
(local commercial)
* La période de remboursement maximale est de 15
ans. * Choisissez la période et le montant des dépenses
* Garantie de sécurité du consommateur.
☆ Safaa Tajhiz * Les fonds peuvent aller jusqu'à 100%.
* Il est possible de rembourser la dette dans un délai
de 60 mois.

* Choisissez la période et le montant des dépenses


* Garantie de sécurité du consommateur.
☆Safaa Conso *Les fonds peuvent aller jusqu'à 100%. *Rembourser les
dettes dans un délai de 60 mois.
*La possibilité de choisir la durée et le montant de la
concession.
*Garantie de sécurité du consommateur.
☆ Hissab ASSAFAA *Le compte Hissab ASSAFAA permet aux utilisateurs de
gérer leurs fonds au quotidien, qu'il s'agisse d'un dépôt,
d'une transaction, d'un retrait ou d'un transfert. Fiez-vous
à des méthodes de paiement modernes et sécurisées et
accompagnez-les dans toutes les transactions.
19
*chèque
* Cartes de retrait et de paiemen

Conclusion

Après avoir analysé les différents aspects théoriques traitant le financement des PME par les
banques conventionnelles, il a été clairement présenté que l’asymétrie d’information pèse
d’une manière décisive dans la relation de financement des projets d’investissement des PME.
C’est ainsi que nous pouvons déduire que les PME sont privées de l’accès au marché bancaire
classique non seulement à cause du manque d’outils, de stratégies, et d’accompagnement mais
aussi de leur incapacité à la production de l’information nécessaire à l’évaluation des
demandes de crédits de la part des banques classiques

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