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Pr Dr ALWORONG’A OPARA Sémiologie pédiatrique UEA 2016-2017

SEMIOLOGIE PEDIATRIQUE UEA 2016-2017

Par

Pr Dr ALWORONG’A OPARA

PLAN DU COURS

Introduction

Chapitre I. Examen clinique du nouveau-né

Chapitre II. Examen clinique du nourrisson, du jeune enfant et de l’adolescent

Chapitre III. Examens para-cliniques

Récapitulation

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Pr Dr ALWORONG’A OPARA Sémiologie pédiatrique UEA 2016-2017

INTRODUCTION
Objectifs du cours

A la fin de ce cours, l’étudiant doit être capable de rédiger une observation médicale en
pédiatrie.

Pour cela, il doit être capable de :

 conduire une anamnèse en pédiatrie


 de mener un examen physique minutieux
 et donc de se familiariser avec le développement physique, psychomoteur, affectif et
pubertaire normaux et être capable de dépister les anomalies.
 de tirer une conclusion logique (diagnostic)
 d’interpréter les examens biologiques courants

La pédiatrie ?

 de la naissance (avant)
 jusqu’à 15 ans
 ou 18 ans
 ou croissance et puberté terminée

Il existe des nombreuses différences entre l’enfant et l’adulte (les normes, les maladies,
démarche clinique, ….) mais la différence la plus évidente est que

 l’adulte grossit ou maigrit


 l’enfant grossit, grandit et fait sa puberté

L’examen clinique de l’enfant se distingue de celui de l’adulte.Les symptômes sont


différents. Les jeunes enfants ont souvent peur de se laisse examiner (cris –pleurs). Certains
enfants redoutent de se coucher sur la table d’examen.

L’établissement d’un diagnostic correct exige un examen clinique minutieux complété par
des examens para- cliniques adaptés. Ceci est le gage d’un traitement adéquat et un guide au
pronostic de l’affection.

La prise d’une observation médicale en pédiatrie est donc indispensable pour comprendre la
maladie de l’enfant, pour obliger à réfléchir sur la maladie et pour éviter à oublier l’essentiel.
Elle tire sa spécificité des particularités anamnestiques et sémiologiques :

1. L’enfant ne parle pas toujours ; et donc la relation est en permanence


triangulaire : Associant médecin-parents-enfant. L’enfant, quel que soit son
âge est le principal interlocuteur : il est d’emblée impliqué et le contact avec
lui doit être direct. Mais les parents participent activement

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 de la naissance à 3 ans, il n’est pas en mesure d’exprimer son avis ;


les parents sont les interlocuteurs exclusifs du médecin mais il ne faut
pas oublier l’enfant
 de 3 ans à la puberté, il est capable de s’exprimer mais l’acquisition
de la maturité est progressive. Il faut adapter l’âge de l’enfant et à son
degré de maturité.
 de la puberté à 18 ans, l’enfant est distant de ses parents (y compris en
ce qui concerne sa santé). Il importe d’effectuer une partie de
l’examen en l’absence des parents

2. atypie des signes et symptômes relié(s) à leur(s) cause(s)


3. L’enfant n’est pas toujours d’accord ; son approche de l’enfant doit se faire
avec précaution pour le sécuriser et limiter ses réactions de défenses. Il faut
d’emblée désangoisser la mère et établir avec elle une relation positive pour
utiliser son rôle protecteur. Les gestes et la voix sont doux, les sens de
l’enfant progressivement apprivoisés en profitant de son goût du jeu ;
l’examinateur a réchauffé ses mains. Chez le nourrisson, une tétine peut être
utile ; l’enfant est d’abord laissé assis puis on l’allonge doucement : l’examen
de la gorge, des tympans et des régions présumées douloureuses sont fait en
dernier lieu.
4. C’est un être neuf ; un être en croissance ; un être en développement. Et donc
toutes les constatations sont appréciées par référence aux normes de l’âge,
dans la perspective cinétique de la croissance et de la maturation.
5. C’est un être différent de l’adulte.

La démarche clinique comprend :

1. Présentation du patient
2. Motif(s) de consultation ou plaintes principales
3. Histoire de la maladie actuelle
4. Antécédents
5. Examen physique
6. Diagnostic
7. Examens para-cliniques
8. Traitements
9. Evolution
10. synthèse
NB : Tout au long de la démarche, il importe d’expliquer aux parents où l’on en est et, à la fin
de l’examen mais aussi du traitement, il faut expliquer le problème de l’enfant et donner des
conseils appropriés aux parents.

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L’examen clinique comprend donc deux parties principales: l’anamnèse c-à-dire


l’interrogatoire de l’enfant ou de son entourage et l’examen physique (examen de l’état
général ; de l’aspect extérieur du malade ainsi que l’examen des divers appareils organiques.

L’ordre à suivre est différent chez un enfant et chez l’adulte. Commencer par faire ce qui ne
cause ni peur ni douleur. Réserver la partie douloureuse à la fin. Il y a trois étapes dans
l’examen clinique d’un enfant : respectez l’ordre

 Observez attentivement l’enfant. Examinez chaque partie du corps.


 Palpez les différentes parties à la recherche des signes pathologiques
 Enfin, utilisez vos instruments

L’interrogatoire est la partie la plus importante pour conduire au diagnostic. Elle comporte 4
étapes :

 Le motif de consultation
 Histoire de la maladie actuelle
 Les antécédents
 Le complément d’anamnèse

Il est très important de voir le patient et tout au long de l’anamnèse, le clinicien expérimenté
est en mesure de faire des observations concernant l’attitude du patient, sa conscience, sa
constitution, son état de nutrition, sa respiration et sa coloration. Ainsi à l’issue de
l’anamnèse, le clinicien doit avoir des hypothèses diagnostiques.

Quand l’enfant consultera-t-il ? Les principales circonstances de l’examen clinique en


pédiatrie sont :

 Examen systématique de la naissance à 59 mois (naissance, sortie de la


maternité puis une fois par mois jusqu’à 9 mois puis 12, 18, 24, 30 →59 mois)
 Consultation motivée
1. par une plainte de l’enfant
2. par une constation anormale faite par les parents (l’enfant ne joue pas bien, son
poids n’augmente bien, il ne mange bien, ….).

Ce cours de sémiologie pédiatrique comprend

1. L’examen clinique du nouveau-né


2. L’examen clinique du nourrisson, du jeune enfant et de l’adolescent
3. Les examens para - cliniques

Chapitre I. EXAMEN CLINIQUE DU NOUVEAU-NE

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L’examen clinique à la période néonatale doit être, comme à tout âge, complet et minutieux
et comporte 3 objectifs particuliers.

1. Rechercher dans les premières heures de la vie (dès la salle d’accouchement) des
signes d’alarme (un traitement précoce est souvent le meilleur élément de pronostic)
2. Rechercher les malformations congénitales (tout en sachant qu’elles ne s’expriment
pas toujours dès le 1er examen.
3. Apprécier l’état neurologique (premier temps d’évaluation du développement
psychomoteur).

L’examen est conduit sur un enfant nu (température de la pièce suffisante), détendu (si
possible après le biberon) en présence de la mère.

Après l’identification du nouveau-né, l’examen clinique comprends les étapes suivantes :

1. Interrogatoire

L’interrogatoire de la mère et aussi de l’équipe obstétricale si possible, relève tous les


faits ayant marqués de le déroulement de la grossesse (terme probable, surveillance
de la grossesse - examen général, examen obstétrical, problèmes éventuels - fièvre,
éruption cutanée, traitements suivis au cours de la grossesse,- examens de dépistage-
sérologie VIH, syphilis, … et de l’accouchement (durée du travail, traitements
médicamenteux durant le travail, modalités- eutocique ou dystocique, , aspect du
liquide amniotique, en spontané, notion de réanimation, Score d’Apgar ; etc. ).

Les aantécédents personnels et hérédo-collatéraux doivent être recherchés


soigneusement ainsi que les antécédents obstétricaux.

La courbe de croissance intra-utérine doit être analysée soigneusement (poids, taille,


périmètre crânien) en fonction des courbes de références (cfr puériculture).

Le mode d’alimentation du nouveau-né est aussi noté ainsi que les allergies, les
intoxications et les vaccinations éventuelles.

2. Examen physique.

a) Inspection
Elle fournit un grand nombre de renseignements et permet souvent à elle seule
d’affirmer que l’enfant va bien ou va mal.

 Attitude: L’attitude au repos de l’enfant est en flexion forcée des 4 membres


(position du boxeur)
 La peau : Elle est dans les premières heures recouverte par un enduit blanc-
gris graisseux : vernix caseosa ; une érythrose est habituelle. Une cyanose des
extrémités est physiologique au cours des deux premiers jours. La peau est

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recouverte d’un fin duvet (LANUGO) prédominant aux épaules, sur le dos, au
front et aux tempes.
 La respiration: Elle est régulière à une fréquence de 40 à 50 /min sans signes
de gêne respiratoire. Pendant les premières semaines, l’enfant respire
uniquement par le nez, donc c’est une respiration du type nasale
abdominale.irrégulière.
 L’état de nutrition: Bon ou mauvais. Le nouveau-néaraignée = hypotrophie
extrême
 Recherche des malformations externes
 Un faciès dysmorphique, une anomalie des membres, des doigts ou des orteils
invitent à rechercher des malformations associées moins évidentes.
 L’examen du périnée est systématique et apprécie le siège et l’aspect de l’anus
et des organes génitaux externes.

b) Mensuration

Poids (PN= 3250 ± 750 g) ; Taille (A la naissance= 50 cm), PC (A la naissance = 35 cm),


Température (de préférence la température rectale).

c) Examen physique systématique

 Tête et cou : Etat des fontanelles, des sutures, des muqueuses (conjonctivales et
buccales,), de la langue (macroglossie dans le syndrome de Pierre Robin), de la voile
du palais (fente palatine)et du pavillon de l’oreille (cartilage); céphalhématome, bosse
serosanguine.
Tumeur ou kyste au niveau du cou.

 Thorax : cardiovasculaire et pulmonaire.


 Fréquence cardiaque : 120-140 battements par minutes. Palpation des pouls
fémoraux et carotidiens – appréciez leur amplitude (normalement égale et
symétrique) à la recherche de la coarctation de l’aorte – Rechercher les
souffles cardiaques sachant que certains pourront disparaitre spontanément.
Ces souffles sont donc le plus souvent anorganiques mais parfois organiques
(> 3/6 : CIV, CIA) Les souffles diastoliques et continu sont pathologique.
Mesure de la pression artérielle (valeur normale 70/40 mmHg).
 Fréquence respiratoire : 40-50 cycles par minute (tachypnée si supérieur à
60/min et bradypnée si inférieur à 30 cycles par minutes. Pas de signes de
lutte (tirage, battement des ailes du nez, entonnoir xiphoïdien, geignement
expiratoire et balancement thoraco-abdominal). Murmure vésiculaire non
modifié, symétrique
 Abdomen : foie (légèrement palpable), rate (non palpable sauf ptose) ; ombilic.
 Examen du bassin et des organes génitaux externes

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 Examen du rachis et des membres (recherche de la luxation de la hanche, paralysie du


plexus brachial, déformations des membres, ….).

 Examenneurologique
Tonus
a. Tonus Passif : il résulte des propriétés d’élasticité et de contractilité des
muscles. L’examenpermet de vérifierl’hypertoniephysiologique de l’enfant
à terme
1. L’attitude de repos des membres est en flexion. Une fois étendue ; ils
reprennent passivement leur position antérieure dès que l’examinateur
le relâche
2. La manœuvre de l’écharpe ou signe Foulard consiste en un
rapprochement forcé de la main vers l’épaule et le coude de franchir la
ligne médiane.
3. L’angle poplité se mesure sur l’enfant en décubitus dorsal, le siège
étant maintenu appuyé sur la table d’examen. Les cuisses étant fléchies
sur le bassin, on éloigne les jambes des cuisses jusqu’à un point de
forte résistance l’angle balaye est normalement de 90°
4. L’angle de dorsiflexion du pied est de 0°. On n’éprouve aucune
résistance pour amener le dos du pied au contact de la face antérieure
de la jambe (genou étendu)
5. La manœuvre de rapprochement talon-oreille : L’enfant étant en
décubitus dorsal, membres inférieurs étendus, on les relève pour les
rapprocher de son visage : on leur fait aussi balayer un angle de 90°,
au-delà, une résistance leur course

b. Tonus Actif
Il est apprécié par le redressement des différents segments
1. Les redressements de tête
2. Les redressements verticaux inférieurs placés en position verticale
sur un plan dur, le nouveau-né prend un appui plantaire avec
redressement des jambes
3. Les redressements du tronc : L’enfant est maintenu par le bassin
contre le corps de l’examinateur, le tronc fléchi en avant. De sa
main droite, l’examinateur sollicite l’appui plantaire e mobilisant
les articulations tibio-tarsiennes. Le redressement des membres
inférieurs se produits et induit celui des autres segments : l’enfant
vient progressivement à la verticale appliquer son dos sur le thorax
de l’examinateur.

Réflexes archaïques ou les automatismes primaires

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1. Réflexe de succion –déglutition : il se produit par l’introduction d’un


objet (doigt) dans la bouche. Le nouveau-né suce et tire
2. Les points cardinaux : Des stimulations, avec le doigt, légères et
répétées, réparties successivement (selon les quatre points cardinaux)
aux parties médianes des lèvres et au niveau des commissures
labiales, l’enfant tourne la tête et la langue vers le point stimulé.
3. Le grasping ou agrippement des doigts : une stimulation de la face
palmaire des doigts provoque leur flexion sur la prise proposée. En
exerçant lentement une légère traction vers le haut, on soulève
l’enfant au-dessus de la table d’examen
Le grasping des orteils : il est obtenu en excitant la plante des pieds à
la base des orteils.

4. Le réflexe de moro : l’élévation brusque des membres inférieurs ou


l’extension de la nuque produit une abduction des bras et extension
des avant-bras sur le bras (bras en croix), ouverture des mains, cri et
embrassement

5. La marche automatique : lorsqu’on tient le nouveau-né debout


appuyé sur un plan dur, il ébauche le pas
6. Le redressement croise de la jambe
Examen des organes des sens

 Vue
 Goût
 odorat
 ouïe

Conclusion : Le nouveau-né à terme ou normal ou malade

Traitement :

 Si nouveau-né normal : conseiller la mère concernant l’élevage de son enfant


(Alimentation, vaccination, suivi régulier des CPS,...)
 Si le nouveau-né est malade, instaurer le traitement approprié

NB : il faut tenir compte, dans l’appréciation des signes cliniques, des modifications qui
surviennent au cours de la première semaine de vie extra-utérine.

1. Les poids
Le nouveau-né perd environ le 1/10e de son PN entre le 2e et le 3e jour pour le
reprendre vers la fin de la première semaine et progresser ensuite au rythme de 25-30 gr
par jour.

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2. La peau et les muqueuses


La peau passe du rouge ou rose ; la desquamation du tronc et des extrémités peut être
importante. Le lanugo, fin duvet, commence à tomber. Un ictère- ictère physiologie peut
apparaître à partir du 2e jour pour disparaître entre le 4è et le 7e jour.

3. La tête.
Le crâne est glabre ou recouvert d’une chevelure fœtale foncée. La bosse sérosanguine
est une tuméfaction sous cutanée du cuir chevelu à l’endroit de la présentation ; elle
disparaît en 2 à 6 jours. Le cephalhéma tome est collection sérosanguine sous- périostée.
Sa régression est spontanée en quelques semaines par calcifications.

4. L’abdomen
Le cordon ombilical se dessèche et tombe vers le 7e jour. La plaie ombilicale est
nettoyée chaque jour à l’alcool à 90° C et recouverte d’une compresse pour éviter
toute infection.

Dans un certain nombre de cas, lorsqu’il existe un bourgeonnement trop accentué il


est utile de hâter la cicatrisation perdes légères cautérisations au crayon du nitrate
d’argent

5. Durant les 3 premiers jours, le nouveau-né expulse le méconium. Au 3e jour apparaissent


les véritables selles de couleur jaune.
6. Nonante deux pour cent (92%) des nouveau-nés normaux urinent, pour la première fois,
dans les 24 premières heures, 7 % dans le 2e jour de la vie et 1% le 3e jour et 1% le 3e
jour seulement.
7. Vers le 5eme jour se produit souvent une crise génitale : chez le garçon ; elle se manifeste
par un gonflement des bourses et des testicules ; chez la fille par un écoulement sanglant
au niveau de la vulve, dans les 2 sexes, on observe de la congestion mammaire avec issu
d’une petite quantité de lait = gynécomastie). Cette mammite peut donner lieu à des
abcès et doit être traitée, pour éviter par un bandage stérile avec compression modérée.

CHAPITRE II.EXAMEN DU NOURRISSON ET DE L’ENFANT.

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L’examen d’un enfant malade est un examen qui demande la patience, le tact, la douceur afin
de gagner sa confiance, sa coopération et de calmer ses craintes. Les différentes étapes sont
les même mais il existe des particularités en fonction de l’âge.

A. ANAMNESE

Les parents expriment tout d’abord le motif de la consultation (et parfois l’enfant lui-même).
Il faut prendre note de ces raisons et chercher dans un premier temps les limites
chronologiques de cet épisode aigu

Le dossier de l’enfant comporte la description précise des symptômes évoqués, recherchés et


analysés appareil par appareil. Il convient avant tout d’être méthodique et rigoureux,
exhaustif en laissant tout d’abord les parents ou l’enfant exprimer les plaintes en les guidant
pas à pas par des questions précises, pouvant aller au-delà du symptôme évoqué.

Par l’interrogation, le consultant doit faire préciser appareil par appareil: les symptômes, leur
ordre d’apparition etc. ; les modifications du comportement de l’enfant ; l’état d’hydratation ;
les brûlures ou des douleurs mictionnelles (dysurie) ; une pollakiurie ; âge de propriété diurne
(<=2 ans) puis nocturne (<= 3 ans) ; alimentation et l’appétit de l’enfant ; les troubles de
déglutition ; les vomissements ; les douleurs abdominales ; la toux, dyspnée ; etc.

Il faut faire préciser

 Grossesse : déroulement, modalités


 Accouchement : eutocique, dystocique
 Etat à la naissance : APGAR (1-5-10 minutes)
 malformations éventuelles
 antécédents familiaux (Père –mère : état de santé ? Fratrie : N°, Frères et Sœurs.
 pathologies antérieures : rougeole, varicelle, paludisme, méningite, …
 hospitalisations antérieures : motif/ âge/durée
 alimentation : type d’allaitement à la naissance, âge et modalités de diversification,
régime actuel.
 développement psychomoteur : notez l’âge (en mois) des acquisitions psychomotrices
les plus importantes :
 Tenue de la tête – Station assise – marche à quatre patte- station debout –
Préhension – marche avec appui – marche seul – court, monte et descend sel

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les escaliers (2 ans) – monte l’escalier en alternant, pédale sur un tricycle (3


ans)
 1e Sourire, sourire spontané – 1ièrssyllabes – 1ièrsmots – propriété nocturne –
graphisme.
 Vaccinations, allergies et intoxications
 conditions socio-économiques

L’anamnèse se termine toujours par un complément d’anamnèse.

B. EXAMEN PHYSIQUE.
B.1.Etat général

Cet examen commence en fait dès les tout premiers instants de la consultation par
appréciation de son état général et de son comportement.

L’observation reste est la partie la plus importante de l’examen clinique de


l’enfant.L’inspection note l’état de conscience, la mobilité spontanée, une attitude vicieuse,
le tonus, la vivacité, la coloration de la peau, des lèvres, etc.

 Status :
 conscience : lucide – obnubilation – coma : stade II – III – IV
 respiration
 coloration
 throphicité
 hydratation
 malformation ou déformations visibles
 biométrie : Poids – Taille –Périmètre crânien – PB(6 à 59 mois)
 Indices anthropométriques : P/A –T/A –P/T –PB/PC
 Constantes : T° - TA – Pouls – FR –TRC

Les mesures du poids, de la taille, du PC et du PB doivent être reportés aux normes. La


mesure de la température corporelle et de la pression artérielle font partie de l’examen
de tout enfant.

La température corporelle doit être analysée soigneusement et son type bien précisé :

 Fièvre continue en plateau : les oscillations thermiques restent inférieures à un degré.


EX. 2ièmesepténaire de la fièvre typhoïde

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 Fièvre rémittente : les variations thermiques sont supérieures à un degré et la


température ne revient jamais à la normale. Ex : Paludisme de primo-invasion ;
suppurations profondes.
 Fièvre intermittente : la température est élevée pendant quelques jours, et redevient
normale pendant 1 à 2 jours avant de remonter. Ex : Paludisme secondaire
 Fièvre hectique : est une fièvre de longue durée, à grandes oscillations, tour à tour
rémittente ou intermittente qui s’accompagne d’un amaigrissement profond. On
l’observe à la période terminale de la phtisie.
 Fièvre récurrente : accès fébriles répétée, survenant avec une relative régularité, à
début et à fin brutales, alternant avec les phases d’apyrexie. Ex ; Lymphomes malins.
 Fièvre ondulante ou sinusoïdale : accès fébriles à début et fin progressifs alternant
avec les phases d’apyrexie. Lymphomes malins, endocardite.
 Fièvre inverse : la température matinale est supérieure à la température vespérale.

B.2. Examen systématique

L’examen physique sur un enfant malade doit aller du simple au compliqué, de l’observation
à l’invasif. Quelle que soit la plainte, les manœuvres désagréables ou potentiellement
douloureuse ne seront réalisées qu’au terme de l’examen (gorge, tympan, manœuvre de
moro, touchers pelviens).

B.2.1. Peau, phanères et aires ganglionnaires

L’analyse du revêtement cutané et des phanères est le premier temps de l’examen :


coloration, éruption, lésions de grattage,………….. Cheveux, ongles.

B.2.1.1.La coloration de la peau

Les variations de couleurs des téguments peuvent être divisées en deux catégories, selon
qu’elles résultent d’un facteur vasculo-sanguin (pâleur, rougeur, cyanose) ou d’une
pigmentation (ictère, xanthodermie, colorations bronzées ou grisâtres)

 Pâleur : anémie (paume des mains, face inférieur de la langue) ou mauvaise


hémodynamique (TRC allongé)
 Rougeur : fugace (vasodilation) ou durable (érythrose de la polyglobulie)

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 Cyanose : due à la présence dans le sang d’un excès d’hémoglobine réduite. Elle peut
être généralisée ou localisée.
La cyanose généralisée peut être d’origine respiratoire (laryngite, épiglottite,
laryngospasme, tumeur médiatisnale) ou cardiaque (cardiopathie congénitale : sténose
pulmonaire ou acquise : sténose mitrale, décompensation cardiaque).
La cyanose localisée est due à une stase locale. Elle peut être causée par des troubles
vasomoteurs (acrocyanose) ou un obstacle à la circulation veineuse de retour
(thrombose, compression)
 Ictère : c’est une coloration jaunâtre de la peau et des muqueuses due à une rétention
de pigments biliaires. Lorsqu’il peu prononcé, c’est le subictère.
 Autres
 Xanthodermie consiste en une coloration jaune-canari, due au dépôt dans la
peau d’un pigment lipochrome. La coloration n’affecte jamais les
conjonctives : elle est particulièrement marquée aux paumes des mains et à la
plante des pieds. On l’observe surtout chez les diabétiques, mais elle peut
aussi survenir chez les sujets sains dont l’alimentation contient beaucoup de
carotène.
 La mélanodermie de l’hémochromatose : c’est une pigmentation ardoisée,
donnant parfois l’impression d’une peau enduit d’une mince couche de mine
de plomb.

B.2.1.2. Les éruptions cutanées

 maculopapuleuses dans la rougeole, la rubéole, la roséole infantile ou la Fièvre de


trois jours.
 vésiculeuses dans la varicelle, le zona
 pustuleuses dans les coccies cutanées
 urticaires dans les allergies
 des hémorragies cutanées (purpura, pétéchies, ecchymoses)
 rechercher les signes des infections mycosiques, etc.
B.2.1.3. Les cheveux et les ongles

 cheveux défrisés et décolorés s’arrachant en touffe du Kwashiorkor


 teignes tondantes
 alopécies

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 ongles plats ou concaves (koïlonychies) dans les carences en fer

B.2.1.4. Les aires ganglionnaires

Toutes les aires ganglionnaires sont palpées (au niveau du cou, du menton, de
l’aisselle, du coude, de l’abdomen, de l’aine et du creux poplité). Les adénopathies
sont mesurés et dénombrés ; leur consistance (molle dans la tuberculose, ferme dans la
maladie de Hodgkin ou dure dans le cancer) ainsi que leur rapport entr’elles et les
plans avoisinants sont notés.

On distingue différents type des adénopathies

 Le type primaire comprend notamment les hémopathies (comme les leucémies


lymphoïdes, les lymphomes) et les infections comme la tuberculose
ganglionnaires, la trypanosomiase.
 le type secondaire ou satellite d’une affection primaire. C’est ainsi qu’on peut
découvrir les adénopathies cervicales, maxillaires ou sous-mentonnières,
satellites d’une infection de la gorge, des angines, des otites ou des abcès
dentaires.

B.2.1.5. Etat d’hydratation de la peau.

 la turgescence de la peau
 la perte de l’élasticité de la peau
 la sècheresse de la peau

B.2.2. Tête et Cou

L’inspection de la tête et du cou, au point de vue morphologique, est un temps important et


difficile.

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Le crâne :

La palpation du crâne cherche une déformation, une anomalie de volume, de forme, un


hématome, la taille et le degré de la tension de la fontanelle antérieure, la dépression de la
fontanelle, hypertrophie du maxillaire supérieur ou hypoplasie du maxillaire inferieur,
l’examen des sinus frontaux et maxillaires par la pression de la région de la région concernée
(elle est douloureuse en cas des sinusite), etc.

Yeux.
On recherche l’obliquité des fentes palpébrales, la présence d’un épicanthus, la distance inter
orbitaire (élargissement : hypertélorisme du drépanocytaire), le ptosis, la taille et la place des
globes oculaires dans l’orbite, strabisme convergent ou divergent, etc.

Oreilles :
On note la taille et la hauteur des oreilles, examen du pavillon ; otoscopie : seulement s’il y a
des signes d’appel comme le nez qui coule, angine à répétition, ….
- tympan normal : disque transparent, brillant sur secteur antéro-inférieur –
cône lumineux-, manche du marteau et apophyse visible en transparence ;
- tympan pathologique : inflammation (rouge), tympan bombant (otite
purulente = angine moyenne, présence de liquide clair dans OM (otite
séreuse)

Nez :
Un écoulement nasal clair ou purulent, l’épistaxis, le battement des ailes nez, base du nez
écrasée (chez le drépanocytaire), hypertrophie des cornets.

Bouche :

 Muqueuse buccale, pharynx (état des amygdales, du voile du palais à l’aide d’une
abaisse langue, tâches de koplick à rechercher à la face interne de la joue)
 Dents : nombre, état de la couronne, implantation (bonne ou mauvaise), etc.

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 Gencives : une gencive tuméfiée, saignante, doit faire penser à la leucémie ou au


scorbut,
 langue ; macroglossie, glossoptose, enduit blanchâtre (muguet), langue lisse et
dépapillée de la carence martiale, de la carence en vitamine B12.
 lèvres : muqueuses, malformations (bec-de-lièvre) ; etc.

Cou :

Les anomalies physiques du cou sont assez fréquentes pour qu’une inspection et une
palpitation soigneuses soient nécessaires dans tout examen médical physique systématique

A l’inspection, on peut observer des déformations et des mouvements anormaux. Des


anomalies de la peau doivent être alors notées, citons par exemple des cicatrices, une
pigmentation anormale, etc.

Une palpation soigneuse, systématique doit être entreprise en tenant compte de la présence
des glandes salivaires, des ganglions et de la glande thyroïde. On ne doit pas oublier
l’auscultation du cou spécialement celle des gros vaisseaux. A l’état pathologique, le corps
thyroïde est augmenté de volume, c’est le goitre.

Le torticolis est une déviation douloureuse de la tête d’un côté par rétraction du muscle
sterno-cléido-mastoïdien.

Les veines jugulaires saillantes s’observent dans la défaillance cardiaque congestive avec un
reflux hépato-jugulaire qu’on peut mettre en évidence par une pression manuelle céphalique
sur le foie congestif.

B.3. EXAMEN DU THORAX

B.3.1.Examiner attentivement la respiration de l’enfant : Sémiologie respiratoire

Nouveau-né Nourrisson et petit enfant Grand enfant


Fréquence 40-50 20-40 15-25
Cycle/min
Type de la respiration Nasale Bucconasale

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Abdominale irrégulière Thoraco-abdominale régulière

Inspection (Enfant déshabillé):

 Forme arrondie chez le nourrisson avec un indice thoracique = 1.


 Indice thoracique = diamètre transversal/diamètre antéropostérieur
 déformations du thorax, une distension thoracique
 Thorax en « entonnoir »
 Thorax en carène (en pointe, en bréchet)
 Cyphoscoliose dorsale ou autres déformations thoraciques
 Cyanose ± hippocratisme digital
 fréquence respiratoire
 Respiration régulière, irrégulière, paradoxale
 signes de lutte : un tirage sus-sternal, sous-sternal, intercostal, sous costal.

Palpation

La palpation du thorax a trois buts principaux :

1. La détermination des points douloureux


2. L’appréciation de la symétrie des mouvements respiratoires
3. Et de la recherche des vibrations vocales

La palpation permet souvent de préciser l’emplacement des douleurs accusées spontanément


par le malade ? Ces douleurs peuvent être :

 D’origine pariétale : osseuse (périostite ; fracture des côtes), musculaire (rhumatisme)


ou nerveuse (névralgie).
 D’origine pleurale ou pulmonaire : la plupart des affections pulmonaires (pneumonie ;
tuberculose) ne sont douloureuse que par suite de l’irritation pleurale qu’elles
provoquent.
 D’origine cardiovasculaire : l’angine de poitrine peut s’accompagner d’une
hyperesthésie de l’aire précordiale

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On n’oubliera pas les irradiations hautes de certaines crises douloureuses hépatiques et


gastriques

On comparera le soulèvement inspiratoire de deux régions homologues, en y appliquant les


mains symétriquement, sans exercer de pression.

Si l’on applique la main sur le thorax d’un individu qui parle, on perçoit des vibrations qui
constituent le frémissement vocal. Ce frémissement provient de la transmission successive
des vibrations des cordes vocales, la colonne d’air contenue dans la trachée et bronches, aux
parois bronchiques et à la cage thoracique. En vue de cette recherche, on fait répéter par le
patient les chiffres 33 ou 44. Chez le nourrisson et le petit enfant, on profite des pleurs.

Les vibrations vocales sont diminuées ou bien manquent en cas d’oblitération bronchique
(corps étranger, tumeur, compression), lorsqu’il existe dans la plèvre un milieu solide, liquide
ou gazeux (tumeur, épanchement, pneumothorax), quand la cage thoracique est épaisse
(œdème, obésité, abcès).

Les vibrations vocales sont augmentées en cas de densification pulmonaire ayant respecté la
perméabilité des bronches : le cas type est la pneumonie lobaire franche.

La palpation recherchera aussi les anomalies comme le chapelet costal (rachitisme), les
fractures des côtes, etc.

Percussion des poumons

La percussion reste pour le praticien un procédé d’exploration de premier ordre malgré les
progrès des examens radiologiques.

La percussion digito-digitale permet de recueillir des sensations auditives et tactiles qui se


complètent mutuellement.

La percussion recherche deux bruits : la matité et la sonorité.

La sonorité pulmonaire peut être diminuée, augmentée ou remplacée par une sonorité
tympanique ; exceptionnellement peut mettre en évidence une résonnance métallique.

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La diminution de sonorité reconnaît pour cause l’interposition d’un milieu massif entre le
parenchyme pulmonaire et le doigt placé sur le thorax ou la densification du poumon lui-
même.

La sonorité pulmonaire est augmentée dans le pneumothorax par la présence d’air dans la
cavité pleurale. Il en est de même dans l’emphysème où les cavités alvéoles sont distendues.

Auscultation pulmonaire

L’auscultation a pour objet la recherche des bruits qui se produisent au sein des cavités
naturelles de l’organisme.

On distingue l’auscultation immédiate ou directe et l’auscultation médiate ou indirecte +++


avec recours au stéthoscope inventé par Laennec.

Attention : l’auscultation doit être symétrique comparée du sommet à la base.

Les mouvements respiratoires engendrent à l’état normal deux bruits distincts : murmure
vésiculaire et le souffle laryngobronchique.

 Murmure vésiculaire plus fort que chez l’adulte. C’est un bruit doux et continu.
 souffle laryngo-bronchique : L’auscultation du larynx et de la trachée fait entendre un
bruit soufflant plus intense que le murmure vésiculaire et de tonalité plus élevée. Il
s’entend aux deux temps de la respiration. Contrairement avec ce qui se passe avec le
murmure vésiculaire, le bruit expiratoire occupe la totalité de l’expiration. Il est en
outre généralement plus intense et plus aigu que le bruit inspiratoire. Le souffle
laryngo-bronchique est engendré par le courant respiratoire, durant le passage à
travers la fente glottique. Alors que le murmure vésiculaire est produit par le passage
du courant d’air à travers l’ouverture des bronchioles terminales dans le vestibule où
s’ouvrent les conduits alvéolaires.
 L’apparition du souffle laryngo-bronchique dans une région où l’on entend
normalement que le murmure vésiculaire indique la présence d’une densification
pulmonaire (pneumonie, atélectasie, etc.) ou d’une cavité (caverne, abcès, etc.).

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 Souffle tubaire est le souffle type, identique au bruit trachéal transmis par un bloc
d’hépatisation pneumonique. Il est comparable à un bruit que l’on engendre en
soufflant dans un tube de bois ou de métal.
 Le souffle pleurétique est un souffle doux et lointain né grâce à la densification
pulmonaire sous-jacent à l’épanchement.
 Le souffle caverneux est analogue au souffle entendu à l’auscultation directe de la
trachée, mais résonne plus fort que le souffle tubaire.
Râles
 Les râles sont des bruits engendrés par la présence des sécrétions fluides ou
visqueuses dans les bronches et les alvéoles, ou par l’agglutination des alvéoles du
poumon.
 Les râles crépitants sont des râles très fins uniformes. On les compare au bruit d’une
mèche de cheveux froissée près de l’oreille. Ils sont uniquement inspiratoires. Ils
peuvent naitre par plusieurs mécanismes : entrée de l’air dans les alvéoles contenant
de la sérosité (œdème pulmonaire) ; décollement des parois alvéolaires agglutinées
(atélectasie) ; décollement des parois alvéolaires d’avec un exsudent adhésif (stade
d’engouement de la pneumonie).
 Râles sous-crépitants sont des râles humides fins mais inégaux, audibles aux deux
temps de la respiration.
 Les râles bronchiques (ronchus) sont comparables au ronflement d’un dormeur. Ils
naissent dans les grandes bronches. Les râles ronflants sont un symptôme de
bronchite ; ils traduisent la viscosité des sécrétions.
 Les râles sibilants sont comparables au bruit du vent sifflant sous une porte. Ils se
forment dans les petites bronches et sont d’autant plus aigus que le calibre de celle-ci
est plus étroit.
 Râles bronchiques : râles sibilants et râles ronflants

Troubles de la respiration

Dyspnée

La dyspnée est la perception consciente d’un inconfort respiratoire ou d’un effort respiratoire.

Les différentes variétés de la dyspnée

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On distingue

1. suivant les circonstances d’apparition :


 les dyspnées permanentes
 les dyspnées paroxystiques
 les dyspnées d’effort
 les dyspnées de décubitus
2. suivant le rythme respiratoire
 bradypnée : le rythme est ralenti
 tachypnée ou polypnée : le rythme est accéléré par exemple dans l’insuffisance
cardiaque
3. suivant le temps de la respiration qui est perturbé
 les dyspnées inspiratoires
 les dyspnées expiratoires
4. suivant les signes d’accompagnement
 L’orthopnée, qui oblige le malade à s’asseoir dans son lit.
 La dyspnée douloureuse, qui s’accompagne d’une douleur thoracique
 La dyspnée angoissante, qui s’accompagne d’une angoisse souvent très pénible.
 Les dyspnées avec tirage : A chaque inspiration, on voit une saillie des muscles
sterno-cléido-mastoïdiens et une dépression du creux sus-sternal, du creux
épigastrique, des hypochondres et en outre chez le nourrisson des dernières côtes (qui
sont encore souples).

Objectif n°1 : Reconnaitre la détresse respiratoire.

 Mesurer la FR : anomalies de la fréquence respiratoire


- FR > 50 cycles/min → tachypnée chez le nourrisson de 1 à 11 mois
- FR > 40 cycles/min → tachypnée chez l’enfant de 12 à 59 mois.
- Exceptionnellement FR ˂ 15 cycles / min → bradypnée = épuisement

 Rechercher la cyanose
 Analyser les signes de lutte
- Tirage : intensité, topographie (sus-sternale, intercostale, sous-sternale)
- Battement des ailes du nez

Objectif n° 2 : Mécanisme et topographie

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1. Dyspnée bruyante = dyspnée obstructive (lutte)

Temps prédominants

Inspiratoire
2 temps Expiratoire

Obstruction Obstruction Obstruction


nasale trachéale Bronchiolaire
Bronchique
Pharyngée
laryngée

Dyspnée obstructive inspiratoire:

- d’origine nasale : rhinite (nouveau-né)

- d’origine pharyngée : hypertrophie, phlegmon amygdalien

- d’origine laryngée : laryngite :

 *sous- glottique +++


 *Sus-glottique – épiglottite
Dyspnée obstructive à deux temps : trachéale

- Corps étranger
- Compression (arc vasculaire anormal)
Dyspnée obstructive expiratoire

- Bronchiolaire → bronchiolite
- bronchique → asthme, corps étranger.

2. Tachypnée sévère
+ Signe de lutte et de sévérité
=, pathologie respiratoire alvéolaire (pneumopathie)

= ou cardiaque (myocardite aigue)

3. Dyspnée sine materiae : neurologique, choc, acidose

Objectif n°3 : reconnaitre les signes de gravité

 Intensité de la polypnée
 Intensité des signes de lutte ou diminution rapide avec bradypnée
secondaire (épuisement)

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 Irrégularités du rythme respiratoire (apnée)


 Pâleur, cyanose
 Anxiété, agitation, trouble de la conscience
 Sueurs, tachycardie, HTA

B.3.2. Sémiologie cardiovasculaire

Paramètres mesurables

 Fréquence cardiaque
1 à 6 mois : 140 battements/minute
6 à 12 mois : 130 battements/minute
1 à 3 ans : 120 battements / minute
12 à 16 ans : 80 battements/ minute

 Pouls : Pouls radial/fémoral

 Pression artérielle
La mesure de la pression artérielle doit faire partie de l’examen clinique du nouveau-né, du
nourrisson et du grand enfant.

 Techniques de mesure de la TA.

Règle générale : position allongée, au repos depuis 5-10 minutes, en dehors des cris. Un seul
chiffre ne suffit pas.

Choix de la taille du brassard : largeur : il doit couvrir les 2/3 du bras ; longueur : il doit être
≥ 1,5 de la circonférence du bras.

L’utilisation d’un appareil Doppler permet une mesure précise, systolique et diastolique,
même chez le nourrisson.

La pression artérielle augmente avec l’âge. Au-delà de 4 ans, l’hypertension artérielle est dite
limite lorsque les chiffres sont compris entre 97,5e percentile plus 10 mm Hg, confirmée
lorsque les chiffres sont compris entre 10 et 25 mm Hg au-dessus de 97,5e percentile.

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Chez le nouveau-né, la tension artérielle est inférieure à 85 mm Hg pour la systolique et 55


mm Hg pour la diastolique. Les chiffres s’élèvent rapidement pour atteindre ensuite des
chiffres stables jusqu’à 4 ans, 85 à 110 pour la systolique et 45 à 55 mm Hg pour la
diastolique.

NB : Pression artérielle diastolique n’est pas contributif chez les très jeunes enfants.

Valeurs normales, approximatives, de la pression artérielle.

Age Pression systolique Pression diastolique

0-6 mois 80-110 45-60

3 ans 95-112 64-80

5 ans 97-115 65-84

10 ans 110-130 70-92

15 ans 116-138 70-95

NB : se reporter sur la courbe de référence selon l’âge ou la taille.

 Circonstances de découverte.

L’HTA peut être découverte lors d’un examen systématique. Elle peut aussi se traduire par
des signes fonctionnels : céphalées, troubles visuels, épistaxis, anorexie, vomissements,
polyuropolydipsie ; plus rarement douleurs abdominales, paralysies faciales à répétition.

Parfois, l’HTA peut être découverte à l’occasion d’une complication aigue : crise convulsive,
hémiplégie, amaurose ou asystolie avec œdème pulmonaire.

Chez l’enfant, l’HTA entraîne un ralentissement ou un arrêt de la croissance staturale.

Chez l’enfant, dans la grande majorité des cas, l’HTA confirmée ou menaçante est secondaire
à une cause précise ; elle est rarement essentielle.

 Retentissement
L’HTA sévère peut mettre en jeu le pronostic vital. Le retentissement oculaire set objectivée
au FO. Des complications sévères sont possibles telle la cécité par hémorragie rétinienne, un
décollement de la rétine ou une atrophie optique.
L’HTA peut entraîner des lésions de néphroangiosclérose.
Elle peut également être responsable d’une surcharge ventriculaire gauche dépistée à
l’échographie, asystolie sévère.

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Inspection :

 thorax : déformations !!!


 une dyspnée permanente ou à l’effort (tétée gymnastique)
 œdèmes déclives (cheville le soir, lombes et paupières au réveil)
 cyanose,

Palpation :

 pointe du cœur : choc apexien au 4ièmeEICG, trajets artériels (anévrisme), tous les
pouls périphériques (présents ou abolis, régulier ou non, diminués ou trop amples)

Auscultation :

 Foyers classiques (mitral, xiphoïdien, 2ième espaces intercostaux droit et gauche), la


région sous et sus claviculaires gauche (souffle continu ou systolo-diastolique d’un
canal artériel)
 Arythmie respiratoire : modification de la FC en fonction de la respiration
 souffle « innocent » ou « anodin » : deux particularités :
 disparait lors de changement de position (couché →debout, ou rotation du
cou) alors que le souffle pathologique ne disparait pas.
 C’est un souffle musical (non râpeux comme le son pathologique).
Siège d’intensité max Caractère du souffle Age et facteurs favorisants
Endopex : 4e EICG- VG Musical debout 3- 10 ans
2e – 3e EICG Tronc pulmonaire Doux debout 12- 18 ans – dos plat (souvent
chez les grandes filles minces
Base du cou- Veines jugulaires Continu rotation de la tête 3-10 ans
Cou - carotides Très bref  2 ans Eréthisme
cardiaque

A retenir : ça disparait au changement de position.

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C. EXAMEN DE L’ABDOMEN

C1. Topographie clinique de l’abdomen

On distingue au niveau de l’abdomen neuf régions délimitées au moyen de quatre lignes


conventionnelles : deux lignes horizontales dont la première est tangente à la partie la plus
déclive des rebords costaux, la seconde réunissant les épines iliaques antéro-supérieures,
deux lignes verticales, joignant le milieu des arcades crurales au mamelon, qui ne sont donc
que le prolongement vers le bas des lignes mamillaires.

Les zones délimitées par des lignes sont :

 à l’étage supérieur de l’abdomen : épigastre et les 2 hypochondres, occupé par le foie,


l’estomac, la rate et plus profondément le pancréas et le duodénum.
 à l’étage moyen : la région ombilicale et les flancs. La région ombilicale correspond
le plus souvent, au-dessus de l’ombilic, au colon transverse, et en dessous, aux anses
grêles, les flancs occupés par des anses grêles, en dessous desquelles se place le
côlon.
 à l’étage inférieur : l’hypogastre et les fosses iliaques. l’hypogastre est occupé par
l’intestin grêle, qui peut refouler, à l’état physiologique, la vessie. La fosse iliaque
droite est occupée par le caecum, la gauche par la portion iliaque du côlon sigmoïde.

C.2. Troubles fonctionnels en pathologie digestive.

Les troubles fonctionnels que l’on peut observer en pathologie digestive sont :

 les troubles de l’appétit : anorexie, polyphagie, polydipsie


 les dyspepsies
 les douleurs : douleurs abdominales, douleur de l’hypochondre droit, douleur de
l’hypochondre gauche, douleur de la fosse iliaque droite et gauche, le météorisme
abdominal.
 les troubles de transit : vomissements (≠ Mérycisme, rumination et régurgitation)
d’aspect alimentaires, bilieux, aqueux, fécaloïde, etc. ; constipation, diarrhée,
dysenterie, etc.

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C.3. Inspection de l’abdomen

L’abdomen peut présenter

 des déformations généralisées (ascite, météorisme, etc.)


 des déformations localisées (nephroblastome)
 des mouvements visibles à travers la paroi.

L’inspection relève aussi la mobilité avec la respiration

Chez le nourrisson, l’insuffisance de la musculature abdominale (hypotonie) est responsable


de :

 abdomen proéminent
 hernie ombilicale (spontanément régressive ou nécessitant la chirurgie)
 diastasis des muscles grands droits.

C4. La palpation

Elle est facile chez le nourrisson :

 dépassement du bord inferieur droit du foie sur la ligne medioclavuculaire pour


rechercher une hépatomégalie
 NB : Chez le petit enfant, il y a souvent un dépassement du bord inférieur du foie qui
n’est pas pathologique : 2 cm à 1 an et 1 cm à 4 ans.

On procèdera par :

 Palpation superficielle : contracture localisée ou généralisée.


 Palpation profonde : masses palpables, points herniaires, régions lombaires, toucher
rectal
 caractéristiques des masses tumorales
 localisation

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 consistance : dure, rénitente ou molle


 surface ; lisse ou irrégulière
 sensibilité ; douloureuse ou non
 mobilité avec la respiration : abaissement à l’inspiration.
 L’examen de l’appareil urinaire passera par :
 La recherche d’un œdème ou d’une tuméfaction lombaire, d’une circulation
collatérale, d’une malformation visible, d’une cicatrice, etc.
 La palpation des lombes : un rein ptosé ou augmenté de volume a un contact
lombaire ; s’il est mobile, on aura en plus un ballottement rénal. Elle
précisera la forme, la sensibilité de la masse lombaire.
 La recherche des points douloureux : rénaux, urétéraux,
 L’analyse soigneuse de l’hématurie, les troubles de la miction (dysurie,
pollakiurie, etc).
 La recherche d’une distension vésicale
 Le toucher rectal au besoin

 Le clinicien terminera l’examen de l’appareil urinaire par un examen macroscopique


et microscopique des urines.
 Examen macroscopique.
- Aspect trouble ! Sanglant ! Bouillon sale ! Urine vin porto !
- Volume : anurie ! Oligurie ! Polyurie !
 Une première approche de l’examen microscopique peut être réalisée par
méthode des bandelettes urinaires recherchant nitrite, protéines, hématies et
leucocytes. Si l’ensemble de ces données est négatif, le diagnostic d’infection
urinaires est peu probable (faux négatif<10 ℅). Par contre, la positivité d’un
seul paramètre doit faire pratiquer l’ECBU :
 N+ : IU presqu e certaine (spécificité 98℅ ; faux positif : 2 ℅ seulement)
 l++ ; moins performant (spécificité 90 pour cent ; faux positif 10 pour cent)

 Examen de la rate :
 La rate est située profondément dans l’hypochondre gauche, entre le bord
supérieur de la neuvième côte et le bord inférieur de la onzième. Son grand
axe, dirigé en avant et en bas longue la dixième côte. Son pôle inférieur se

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trouve, en position débout, entre la ligne axillaire moyenne et la ligne axillaire


postérieure ; en décubitus latéral droit, il peut atteindre la ligne axillaire
antérieure. Son pôle postérieur est voisin de la colonne vertébrale.
 une déformation visible de l’hypochondre gauche peut être secondaire à une
volumineuse splénomégalie.
 La palpation se réalise sur un patient en décubitus dorsal, la main s’insinuant
sous les fausses côtes et cherchant à percevoir la rate qui vient buter les doigts
à chaque inspiration.
 Le palper superficiel suffit généralement à délimiter la rate qui déborde
franchement le rebord costal. Le palper profond est nécessaire dans les autres
cas.
 La nature splénique d’une masse de l’hypochondre gauche est probable si elle
plonge sous les côtes sans limite supérieure perceptible au palper, si elle est
antérieure et s’abaisse à l’inspiration. Quand elle est volumineuse, une grosse
rate se reconnait en outre aux incisures caractéristiques de son bord antéro-
interne.
 La rate normale n’est pas palpable. L’organe devient palpable en cas de
splénomégalie ou de splénoptose.
 Le degré d’une splénomégalie s’apprécie grâce à la classification de
HACKETT (Six catégories).
 la palpation de la rate permet de reconnaitre sa forme, l’état de sa surface, sa
consistance, sa sensibilité et sa mobilité.
 La rate augmente de volume dans d’innombrables conditions pathologiques :
infections (paludisme, fièvre typhoïde, mononucléose infectieuse, etc.),
maladies hématologiques (leucémie aigüe, maladie de Hodgkin) et autres
comme la cirrhose, etc.
 L’examen de l’abdomen se terminera par la percussion et l’auscultation.
 Percussion : météorisme – tympanisme ; matité : flèche hépatique ?; matité
déclive : ascite.
 Auscultation : bruits hydro-aérique, souffle para-ombilical (sténoses de
l’artère rénale).

EXAMEN DES ORGANES GENITAUX EXTERNES.

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 Garçon.
 Comment ?
- mains réchauffées
- position du tailleur car allongé, les testicules ont tendances à remonter ;
- palpation du testicule jusqu’au scrotum
 le prépuce adhère au gland : ne pas découvrir (ça régresse spontanément plus
tard) car si on le découvre trop tôt, on provoque une irritation qui entrainera
une adhérence plus tard → Phimosis.
 Testicule :
 palpé dans le scrotum
 région inguino-scrotale : testicule oscillant (pas pathologique).
 Position du méat :
 hypospade (ouverture du méat dans des positions différentes à la face
ventrale de la verge).
– Problème : l’enfant ne pourra pas uriner en jet
 cryptorchidie : testicule resté bloqué dans la voie de migration.
A retenir : normalement, le testicule doit se trouver au fond du scrotum
(intrascrotal)
Cryptorchidie : testicule bloqué au niveau de l’orifice inguinal
superficiel du canal inguinal ou en intra-abdominal.
Testicule oscillant : le testicule ne se trouve pas dans la bonne position
mais on peut le faire descendre facilement.
 L’anomalie de fermeture du canal péritoneo-vaginal donne 3 anomalies
principales :
 hydrocèle : il existe ici une communication anormale avec le péritoine,
du liquide s’écoule jusqu’en dans la vaginale. Les scrotums
apparaissent très volumineux. Si on illumine les testicules avec une
lumière, on peut voir à travers. Dans la majorité des cas, ça disparait.
 kyste du cordon : le canal péritonéo-vaginal se ferme dans sa majorité
sauf à un endroit précis. Cela créé un petit nodule remplie de sérosité.
Dans ce cas aussi le scrotum apparait volumineux.
 hernie inguinoscrotale
 Fille : on examine l’orifice urétral, l’hymen et la muqueuse vaginale.

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D. EXAMEN DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR.


 symétrie des membres inférieurs : longueur- épaisseur (circonférence)
 Instabilité de la hanche
 si né dans la position de siège, avec les pieds qui touchent la tête.
 cause génétique, congénital
 recherche systématique de cette instabilité jusqu’à 4 mois par la manœuvre de
Barlow :
(i). Une main bloque le bassin avec le pouce sur le pubis, l’autre tient la partie
proximale du fémur en empaumant la jambe hyper-réfléchie sur la cuisse.
(ii). ou empaumer le bassin par une prise latérale
(iii) Alors le mouvement de pronation/supination permet d’apprécier la
stabilité de la hanche en recherchant un éventuel déplacement posteroantérieur
ou antéropostérieur
S’il y a un problème, la tête du fémur sort facilement de la hanche et on entend
un petit click. S’il existe un doute, on peut faire une échographie dès le
premier mois.
 anomalie des genoux
 Genou valgum : les genoux se touchent. Correction spontanée vers 6-7 ans.
 Genu varum : jambes arquées. banal ;
 scoliose dorsale
 scoliose structural : mettre un poids attaché à un fil et le faire passer entre
l’occiput et le pli fessier. Le rachis dévie de cette ligne rectiligne.
 attitude scoliotique : inclinaison latéral du rachis. Pas de gibbosité.

E. EXAMEN NEUROLOGIQUE.

L’examen de l’appareil locomoteur et l’examen neurologique sont difficilement dissociable


(Examen neuromusculaire et orthopédique).

L’examen neurologique chez le grand enfant est identique à celui de l’adulte et apprécie l’état
de conscience, l’orientation temporo-spatiale, la motilité spontanée (normale ou non,
symétrique ou asymétrique), le tonus axial et périphérique (station debout, assise, port de

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tête), des mouvements anormaux (tics, convulsions choréo-athétosique) spontanés ou lors des
mouvements volontaires (dyskinésie, ataxie), le langage (dysarthrie, dysphonie, le cri (trop
aigu).

Les paires crâniennes sont toutes testées


La recherche ou l’appréciation du tonus musculaire (hydro ou hyper) de la coordination
(épreuve doigt-nez, équilibre sur une jambe, dessin, écriture) des réflexes ostéo-tendineux et
signe de Rossolimo, d’une raideur de la nuque du contrôle sphincter et de sensibilité
périnéale est systématique.

En résumé.
 Motricité
 Force musculaire : globale- testing des groupes musculaires.
 Tonus musculaire : actif –passif.
 Reflexes ostéo-tendineux
 Reflexes cutanés
 Sensibilité
 sensibilité superficielle
 sensibilité profonde
 Coordination : statique-dynamique
 Fonctions supérieures

Application aux méningites de l’enfant

Facile chez le grand enfant

 syndrome infectieux : Fièvre +++


 syndrome méningé
 céphalées
 vomissements
 photophobie
 raideur de la nuque douloureuse et limitée
 Kerning : flexion invincible des jambes sur les cuisses
 Brudzinski

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Difficile chez le nourrisson : grognon/geignard – somnolence – cris


non calmé dans le bras de la mère – convulsions – fontanelle bombée –
mollesse du cou – hyperesthésie.

EXAMEN DE L’AUDITION

Age Signe d’appel


Quel que soit l’âge Absence de réponse aux stimulations sonore forte.
4-6 mois Ne tourne pas la tête ni les yeux vers une source sonore
8 mois Aucun essai d’imitation des sons émis par les parents
8-12 mois Absence de modulation de sons pendant le babillage
12 mois Pas de compréhension apparente des phrases simples
24 mois Peu ou pas de langage spontané

A retenir : tout trouble ou retard du langage doit commencer par le dépistage d’une surdité.

LA VISION

Examen systématique

Les anomalies de la vision se détectent tôt. Un

nouveau-né voit (différent de nous certes). Il est en principe capable de fixer une cible
visuelle. Il regarde sa mère. Pour tester sa vision, il faut faire un examen systématiquement
via une cible visuelle faite des cercles (sombre/claire). On place cette cible à 30 cm des yeux
de l’enfant ; il doit être capable de la fixer, puis on fait tourner et il doit la suivre avec ses
yeux, c’est le test « la poursuite oculaire ».

Test d’acuité visuelle

→ À 3 ans, à 2,5 ans : Test Picassou (arriver à voir trois images par lignes). 3-5-

Rechercher les anomalies du globe oculaire : taille anormale (glaucome).

Pupilles anormales : caractère congénital (si n’est pas prise en charge tôt : cécité).

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CHAPITRE III. EXAMENS PARACLINIQUES.

Il s’agit d’un ensemble d’analyses et d’épreuves spécialisées qui sont pratiquées en vue de
confirmer le diagnostic de présomption obtenu après anamnèse et examen physique. Dans le
cadre de ce cours, nous abordons l’hémogramme et l’examen radiologique (Rx thorax – face-
) en cas d’insuffisance cardiaque.

 Hémogramme en pédiatrie : variations physiologiques en fonction de l’âge.

Il existe d’importantes variations physiologiques des données de l’hémogramme


entre le nouveau-né et l’enfant plus âgé. Celles-ci sont majorées chez le prématuré en
fonction du degré de prématurité. Ces différences sont liées d’une part aux conditions
de développement pendant la vie fœtale,
aux interactions complexes entre le fœtus et la mère et d’autre part aux changements
nécessaires pour s’adapter
à la vie extra-utérine.

Valeurs hématologiques normales en fonction de l’âge chez l’enfant

Age GR Hct Hb Réticulo GB Neutro. Lympho.

106/mm3 (%) g/100 ml (%) 103/mm3 103/mm3 103/mm3

J1 4,5-7 52,2 ± 6,1 17-20 3-7 15-25 8-12 5- 8

J7 4,5-5,5 50,5 ± 6 17-20 0-1 10-14 6-10 3-6

J21 4-5 39,2 ± 4,9 13-18 0-1 10-14 3-5 5-8

3 3,5-4,2 32,9 ± 2,9 10-13 0-1 8-12 3-5 4-6


mois

6 4-5 35,4 ± 2,4 11-14 0-2 8-12 3,2-5,7 3,8-5,3


mois

1 an 4,1-5,1 35,4 ± 2,4 11-15 0-2 8-12 3,5-6 3,5-5

6 4,2-5,2 36,4 ± 2,4 12,5-15 0-2 7-11 3,5-6 3,5-4,5


ans

10 4,5-5,5 36,4 ± 2,4 13,5-15 0-2 6-11 4-6 2,5-4,5


ans

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Les constantes érythrocytaires se présentent de la manière suivante

Age Constante érythrocytaire


CCMHb VGM
J1 34,4 ± 1,5 103,3 ± 5,4
J7 34,5 ± 1,4 101,6 ± 5,4
J21 32,0 ± 1,4 98,1 ± 5,1
3 mois 33,9 ± 1,2 81,7± 4,1
6 mois 33,9 ± 1,2 81,7 ± 4,1
1 an 33,9 ± 1,4 76,1 ± 3,2
6 ans 33,9 ± 1,1 77,6 ± 3,3
10 ans 33,9 ± 1,0 80,4 ± 3,4

Le nombre de globules rouges, tout comme l’hématocrite et l’hémoglobine, est sujet à de


nombreuses variations pendant
la période néonatale. Le nouveau-né est polyglobulique à la naissance. La polyglobulie néo-
natale témoigne de l’intense activité érythropoïétique précédant la naissance. Ce chiffre peut
augmenter légèrement pendant les premiers jours pour revenir aux chiffres retrouvés dans le
sang de cordon à la fin
de la première semaine. Les globules rouges du nouveau-né à terme sont macrocytaires avec
un volume globulaire moyen (VGM) situé entre 95f et 122f. Le VGM est inversement
proportionnel à l’âge gestationnel. Ainsi, chez les grands prématurés, le VGM peut atteindre
130 à 135f. Les données de la littérature chez le fœtus rapportent un VGM de l’ordre de 110 à
127f entre la 26 et la 29e semaine de gestation. Un VGM < 93f à la naissance doit être
considéré comme pathologique. Le VGM reste élevé (> = 100fl pendant les 2 premières
semaines de vie pour diminuer ensuite progressivement dès le début de la troisième semaine.
Cette diminution se poursuit et atteint un minimum de 70f entre le 6e et le 12e mois. Après
cette période, il augmente progressivement pour atteindre 75 à 90f entre 2 et 6 ans et rejoint
les chiffres de l’adulte après l’âge de 12 ans. Un VGM < 70f chez les enfants de 6 mois à 2
ans et < 75f chez les plus de 6 ans est à considérer comme pathologique.

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Réticulocytes

Le taux de réticulocytes est sujet à de rapides variations physiologiques. Il est élevé chez le
nouveau-né en rapport avec l’érythropoïèse accrue pendant la vie fœtale. Il diminue
rapidement et atteint dès la fin de la première semaine des taux comparables à ceux de
l’adulte. La réticulocytose chute plus rapidement chez les enfants de petit poids par rapport à
leur âge gestationnel. La persistance de valeurs élevées au-delà du 7e jour de vie est
anormale. Chez les enfants prématurés, les taux sont plus élevés (4 à 10 %) et sont
inversement proportionnels à l’âge gestationnel (en moyenne 9,6 % à 26 semaines de
gestation).

Les constantes érythrocytaires peuvent être calculées :

Les plus importantes sont la CCMHb et le VGM.

CCMHb = Hb (g%) x 100


Hct en %

VGM = Hct en % X 10
Nbre de GR en 106/mm3

 Radiographie du thorax (Cœur)

La radiographie du thorax apporte des données importantes : le volume des différentes


cavités cardiaques et l’état de la vascularisation pulmonaire. Les repères
morphologiques concernant les cavités et les gros vaisseaux chez l’enfant sont
identiques.
Cependant, chez le nourrisson, les gros vaisseaux de la base sont souvent mal
individualisés, notamment sur la radiographie de face à cause de l’image thymique
souvent volumineuse.

Il est important de calculer le rapport cardio-thoracique pour détecter une anomalie du


diamètre du cœur.

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CD + CG

RCT = ——————

RCT : Rapport cardio-thoracique

CD : plus grand hémi-diamètre transversal droit du cœur ; CG : plus grand hémi-diamètre


gauche du cœur ; T : plus grand diamètre transversal du thorax

Silhouette radiologique RCT


Cœur de volume normal
 enfant de > 2 ans < 0,50
 nourrisson < 0,55
 nouveau-né < 0,60
« Petit cœur »
 enfant < 0,45
 nouveau-né < 0,50

Application : Insuffisance cardiaque

La radiographie du thorax (face) est indispensable. Elle montre toujours une cardiomégalie
avec rapport cardio-thoracique au-delà de 0,60 chez le nouveau-né, de 0,55 chez le
nourrisson et de 0,50 au-delà de 2 ans.

RECAPUTILATION : LA DERMARCHE CLINIQUE

Cette section constitue le résumé de ce qui a été décrit dans ce cours de sémiologie
pédiatrique. Elle propose une façon de procéder et de présenter l’examen clinique et la tenue
ultérieure du dossier du malade. C’est un schéma du dossier clinique.

I. Anamnèse

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 Présentation du patient : nom, âge, sexe de l’enfant ; profession des parents


(tuteur) et adresse.
 Motif de consultation +++ Le pourquoi de la visite ; parfois futile, parfois faux
diagnostic à rectifier (vomissement qui devient toux émétisante, etc.).
 histoire de la maladie actuelle : c’est l’histoire des plaintes.
 préciser la date du début de la maladie, les traitements et les résultats
déjà enregistrés.
 minuter parfois
 complète : beaucoup de diagnostics sont faits par l’interrogatoire
simple
 sachez écouter
 Antécédents personnels et familiaux (hérédo-collatéraux) – s’ils sont
significatifs, en tenir compte.
 Développement psychomoteur : préciser les principales étapes.
 Alimentation (en tenant compte de l’âge de l’enfant)
 Vaccinations, allergies et intoxications
 Complément d’anamnèse : Etat général et différents systèmes.
II. Examen physique : minutieux et complet.
 Mensurations : Poids, Taille, Périmètre crânien, Périmètre brachial, TA
 Examen général (observation global) : attitude, faciès, conscience, peau,
muqueuse et phanères, respiration (fréquence et caractères), nutrition,
malformations.
 Examen régional (appareil par appareil et les aires ganglionnaires en
respectant les différentes étapes à savoir l’observation, la palpation, la
percussion et l’auscultation).
III. Diagnostic clinique:
 Etablir une liste des diagnostics possibles avec arguments en faveur : il faut
indiquer le diagnostic différentiel en allant du plus probable au moins
probable.
 Poser des questions ou rechercher d’autres signes cliniques au besoin
 Connaitre l’ordre des fréquences
 Sacher qu’un jeune enfant a, en principe, une seule maladie
IV. Examens para-cliniques : Il est toujours utile d’établir un plan des investigations
considérées comme nécessaire à ce stade.

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Examens pour confirmer le diagnostic : Ne demander un examen


complémentaire que si c’est nécessaire (Ex. Rougeole, Tétanos
néonatal, hydrocèle, … sont des diagnostics cliniques).Tout examen
doit répondre à une question précise. Choisir correctement l’examen
para-clinique(Ex. En cas de brûlure épigastrique, l’endoscopie et non
TOGD – transit oesophago-gastro-duodénal).
Examens pour apprécier le retentissement de la maladie sur
l’organisme.
Examens de routine
V. Traitement : Il doit être instauré en fonction du diagnostic posé.
VI. Evolution
 attendue ou surprenante……
 confirme ou infirme le diagnostic
 peut aboutir sur des hypothèses nouvelles
 des nouvelles investigations peuvent être nécessaires
VII. Diagnostic définitif : Il doit être clairement indiqué.
VIII. Synthèse : résumé du dossier.
Il est recommandé, une fois la période d’hospitalisation terminée, d’élaborer la
conclusion du dossier. Celle-ci comportera un résumé de symptômes dominants, de
grandes anomalies de l’examen clinique et des investigations para-cliniques, le
diagnostic, le traitement et les décisions prises pour une politique ultérieure à suivre.

REFERENCES

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