Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
Master 1 de Mathématiques
1er semestre
Année 2010/11
1
Contenu
Introduction 5
1. Notations 5
2. Exemples d’équations à dérivées partielles 6
Chapitre 1. Equations à dérivées partielles du premier ordre 7
1. La méthode des caractéristiques 7
2. Lois de conservation, solutions intégrales 11
3. L’équation des ondes en une dimension 18
4. Commentaires sur le deuxième chapitre 20
Chapitre 2. L’opérateur de Laplace 21
1. Convolution et régularisation 21
2. Fonctions harmoniques et principe du maximum 23
3. Solution fondamentale 26
4. Le problème de Dirichlet (fonctions de Green) 29
5. Le problème de Dirichlet (solution de Perron) 33
Chapitre 3. L’équation de la chaleur 37
1. Le noyau de la chaleur 37
2. Séparation des variables et séries de Fourier 39
3. Principe de comparaison 42
Chapitre 4. L’équation des ondes dans Rn 45
1. Moyennes sphériques 45
2. Solution de l’équation des ondes dans R3 47
3. Solution de l’équation des ondes dans R2 48
Chapitre 5. Annexe 51
1. La mesure de surface sur la sphère dans Rn 51
2. Intégration par parties sur une boule 54
3. Intégration par parties sur un ouvert régulier 56
Bibliographie 61
3
Introduction
1. Notations
Dans tout ce qui suit, soit Ω ⊂ Rn un ouvert, n ≥ 1. En général, les éléments de
Ω seront notés x, y, . . . avec x = (xi )1≤i≤n , y = (yi )1≤i≤n . Dans quelques exemples,
les éléments de Ω seront notés (t, x) où t représente une variable réelle (le temps) et
x ∈ Rn−1 .
1.2. Dérivées partielles d’ordre supérieur. Pour les dérivées partielles d’ordre
supérieure d’une fonction u ∈ C k (Ω) on utilisera les multi-indices. Un multi-indice
est un élément α ∈ Nn0 . Pour tout multi-indice α on définit
∂|α| u
Dα u(x) := ∂α u(x) := (x),
∂αx11 . . . ∂αxnn
Pn
où |α| := i=1 αi ≤ k est la longueur de α.
7
8 1. EQUATIONS À DÉRIVÉES PARTIELLES DU PREMIER ORDRE
et pour tout j = 1, . . . , n,
n
X ∂2 u
ṗ j (s) = (x(s)) ẋi (s).
i=1
∂xi ∂x j
Ce problème est en effet une EDP du premier ordre et donc un cas particulier de
(1.1) et (1.2).
Si on définit l’ouvert
Ω := {(x1 , x2 ) ∈ R2 : x1 , x2 > 0},
et si on définit la fonction F : Ω × R × R2 → R par
F(x1 , x2 , u, p1 , p2 ) = x1 p2 − x2 p1 − u,
1. LA MÉTHODE DES CARACTÉRISTIQUES 9
alors on voit que le problème (1.3) est un cas particulier du problème (1.1). Les
équations différentielles caractéristiques sont
ẋ1 (s) = −x2 (s),
ẋ2 (s) = x1 (s),
ż(s) = −x2 (s)p1 (s) + x1 (s)p2 (s) = z(s),
avec données initiales
x1 (0) = x > 0, x2 (0) = 0 et z(0) = g(x).
On obtient comme solution de ce système d’équations différentielles:
(x1 (s), x2 (s)) = (x cos s, x sin s) et
z(s) = es g(x).
Si on veut alors calculer la solution u du problème (1.3) en un point (x1 , x2 ) ∈ Ω,
alors il faut encore résoudre le système
x1 = x cos s,
x2 = x sin s,
c.à.d. calculer x et s en fonction de x1 et x2 . On obtient
x2
q
x = x21 + x22 et s = arctan .
x1
Finalement, on peut calculer la solution u du problème (1.3):
q x
arctan x2
u(x1 , x2 ) = g( x21 + x22 )e 1, (x1 , x2 ) ∈ Ω.
On vérifie que c’est vraiment une solution du problème (1.3).
Par la méthode des caractéristiques, on peut aussi résoudre l’équation de trans-
port linéaire.
T́̀ 1.2 (Equation de transport linéaire à coefficients variables). Soient
g, b ∈ C 1 (R) tels que supx∈R |b(x)| < ∞. Alors il existe une unique solution u ∈
C 1 ([0, ∞) × R) du problème
∂t u(t, x) + b(x) ∂x u(t, x) = 0, t > 0, x ∈ R,
(1.4)
u(0, x) = g(x).
En particulier, on sait que toute solution u est constante sur toute courbe car-
actéristique.
En général, on ne peut pas résoudre l’équation différentielle ẋ1 (s) = b(x1 (s))
explicitement, mais d’après la théorie des équations différentielles (théorème de
Cauchy-Lipschitz, existence d’une solution maximale) on sait que cette équation
différentielle admet pour toute donnée initiale x1 (0) = x ∈ R une solution unique
définie pour tout s ∈ R (utiliser que b est localement lipschitzienne et globalement
bornée).
Le même argument montre que pour tout point (x0 , x1 ) du demi-plan Ω il existe
une courbe caractéristique unique qui traverse à la fois le point (x0 , x1 ) et un point
unique de la forme (0, x) pour un x ∈ R (utiliser que x0 (s) = s et que x1 est définie
globalement).
La solution u étant constante sur toute courbe caractéristique, u(x0 , x1 ) est alors
détérminée par la valeur de u en (0, x), c.à.d. par g(x). Ceci montre l’unicité d’une
solution u de l’équation de transport.
Existence: On utilisera les équations caractéristiques pour définir un candidat de
solution. On repète ce que l’on vient de dire sur les courbes caractéristiques: pour
tout point (x0 , x1 ) du demi-plan Ω il existe une courbe caractéristique unique qui
traverse à la fois le point (x0 , x1 ) et un point unique de la forme (0, x) pour un x ∈ R.
Alors, étant donné un point (x0 , x1 ) ∈ Ω, on prend cette courbe caractéristique et le
point (0, x) sur cette courbe, et on définit
u(x0 , x1 ) := g(x).
En exercice, démontrer que la fonction u ainsi définie est de classe C 1 et qu’elle est
solution de l’équation de transport.
2. LOIS DE CONSERVATION, SOLUTIONS INTÉGRALES 11
où f , g ∈ C 1 (R) sont des fonctions données. En fait, dans la suite on suppose que g
est seulement continue ou que g est mesurable et localement bornée: g ∈ L∞ loc (R).
12 1. EQUATIONS À DÉRIVÉES PARTIELLES DU PREMIER ORDRE
Cette équation est un cas particulier d’une loi de conservation si on pose f (u) = 21 u2 .
E 1.5. Si
0, x ≤ 0,
g(x) :=
x, x > 0,
alors les courbes caractéristiques sont données par
(s, x)
si x2 (0) = x ≤ 0,
(x1 (s), x2 (s)) :=
(s, x(1 + s)) si x2 (0) = x > 0.
Pour tout point (x1 , x2 ) ∈ R+ × R il existe une courbe caractéristique unique qui
passe par (x1 , x2 ) et un point de la forme (0, x).
2. LOIS DE CONSERVATION, SOLUTIONS INTÉGRALES 13
E 1.6. Si
1, x ≤ 0,
g(x) := 1 − x, 0 < x < 1,
0, x ≥ 1,
On voit dans cet exemple que les courbes caractéristiques s’intersectent dans
l’ensemble {(t, x) : t > 1}. Il n’est plus possible de définir une solution u dans
cet ensemble à partir de la méthode des caractéristiques.
14 1. EQUATIONS À DÉRIVÉES PARTIELLES DU PREMIER ORDRE
On voit dans cet exemple que les courbes caracteristiques ne couvrent pas le
t
demi-plan Ω; en particulier, il n’est pas clair comment définir une solution u dans
l’ensemble {(t, x) : 0 < x < t}. Donc, on ne peut pas donner une solution pour t > 0.
2.3. Solutions intégrales, condition de Rankine-Hugoniot. Dans ce para-
graphe, on définit le demi-plan ouvert Ω := {(t, x) ∈ R2 : t > 0}. On écrit u ∈ C 1 (Ω̄)
si u ∈ C 1 (Ω) et si u et ses dérivées partielles sont continues sur Ω̄. Pour une fonction
ϕ ∈ C ∞ (Ω̄) on définit le support
supp ϕ := {x ∈ Ω̄ : ϕ(x) , 0} ⊂ Ω̄.
Puis on définit l’espace
D(Ω̄) := Cc∞ (Ω̄) := {ϕ ∈ C ∞ (Ω̄) : supp ϕ ⊂ Ω̄ est compact}.
Les éléments de D(Ω̄) sont les fonctions de test sur Ω̄, et D(Ω̄) est l’espace des fonc-
tions de test sur Ω̄.
2. LOIS DE CONSERVATION, SOLUTIONS INTÉGRALES 15
Z
0 = (ut + f (u)x )ϕ dx dt
Ω̄
Z Z ∞ Z
= − uϕt dt dx + [uϕ]∞ t=0 dx −
R 0 R
Z ∞Z Z ∞
− f (u)ϕ x dx dt + [ f (u)ϕ]∞
x=−∞ dt
0 R 0
Z Z
= − (uϕt + f (u)ϕ x ) dx dt − g(x)ϕ(0, x) dx.
Ω̄ R
D́ 1.8. On dit que u ∈ L∞ loc (Ω̄) est une solution intégrale du problème
(1.6) si pour toute fonction de test ϕ ∈ D(Ω̄) on a
Z Z
(uϕt + f (u)ϕ x ) dx dt + g(x)ϕ(0, x) dx = 0.
Ω̄ R
Z
vϕ dx dt = 0
Ω̄
Comment calculer des solutions intégrales? Supposons qu’il existe une courbe
C : t 7→ (t, x(t)) de classe C 1 qui divise le demi-plan Ω en deux sous-ensembles
Ω− := {(t, x) ∈ Ω : x < x(t)} et Ω+ := {(t, x) ∈ Ω : x > x(t)}. Supposons qu’il existe
une solution intégrale u ∈ L∞
loc (Ω̄) qui est en fait une solution classique à l’interieure
de Ω− et de Ω+ . On suppose que pour (presque) tout s ≥ 0 les limites
et
Z Z ∞
f (u)ϕν x = f (u−(s, x(s))ϕ(s, x(s)) ds.
Γ 0
Cette égalité est alors une condition nécessaire et aussi suffisante (il suffit de refaire
le calcul ci-dessus inversement) pour que u soit solution intégrale. Cette égalité est
vraie pour toute fonction de test ϕ ∈ D(Ω̄) si la condition suivante est vérifiée:
E 1.10. On reconsidère l’équation de Burger (1.7) avec donn ée initiale
comme dans l’exemple 1.6. En fait, dans l’exemple 1.6, on a déjà définit une solution
u pour 0 ≤ t ≤ 1. Il suiffit de prolonger la solution en une solution intégrale pour
t ≥ 1. Alors, on veut en fait résoudre l’équation de Burger pour la donnée initiale
1, x ≤ 1,
g(x) = u(1, x) =
0, x > 0.
Soit u une solution intégrale de l’équation de Burger pour cette donnée initiale, et
soit x : R+ → R une fonction telle que x(0) = 1 (le point de discontinuité de la
donnée initiale) et telle que u est solution classique dans les ensembles Ω+ = {(t, x) :
x > x(t)} et Ω− = {(t, x) : x < x(t)}. En fait, par la donnée initial on voit que u = 0
dans Ω+ et u = 1 dans Ω− . La condition de Rankine-Hugoniot devient,
1
− ẋ(s) = − , s ≥ 0,
2
sont des solutions intégrales de l’équation de Burger avec donnée initiale comme
dans l’exemple 1.7.
Les fonctions u0 , u1 : R → R sont données. L’équation des ondes est une équation
à dérivées partielles du deuxième ordre, mais on peut la réécrire comme un système
3. L’ÉQUATION DES ONDES EN UNE DIMENSION 19
Le problème (1.11) est aussi l’équation d’une corde vibrante. L’intervalle (0, L)
représente la corde, la valeur u(t, x) le déplacement (en direction orthogonale) en
temps t ≥ 0 d’un point x de la corde. La condition au bord de Dirichlet veut dire
que les deux extrémités de la corde sont fixées (pas de déplacement possible). La
fonction u0 est le déplacement initial de la corde, la fonction u1 est la vitesse initiale
de la corde.
T́̀ 1.13. Pour tout u0 ∈ C 2 ([0, L]) tel que u0 (0) = u0 (L) = 0 et pour tout
u1 ∈ C 1 ([0, L]) il existe une solution u ∈ C 2 (R+ × [0, L]) unique du problème (1.11).
D́. Unicité: Par linéarité, il suffit de montrer que si u est une so-
lution de (1.11) pour les données initiales u0 = u1 ≡ 0, alors u = 0. Soit donc u
une solution pour ces données initiales. On prolonge la solution u en une fonction
impaire (par rapport à la variable x) sur R+ × [−L, L] et puis en une fonction 2L-
périodique (par rapport à la variable x) sur R+ × R. La fonction ainsi obtenu est une
solution de l’équation des ondes sur R (problème (1.9)) pour les données initiales
u0 = u1 ≡ 0. Par unicité (Théorème 1.12), on a u = 0.
Existence: On prolonge les fonctions u0 et u1 en des fonctions impaires sur
l’intervalle [−L, L] et puis en des fonctions 2L-périodiques sur tout R. Les fonc-
tions qu’on obtient ainsi seront aussi appelées u0 et u1 . On définit u comme dans la
formule d’Alembert. Alors on montre facilement que la restriction de cette fonction
u à l’ensemble R+ × [0, L] est une solution du problème (1.11).
4. Commentaires sur le deuxième chapitre
On récapitule ici quelques propriétés des équations à dérivées partielles du pre-
mier ordre qu’on a vu dans ce chapitre:
L’opérateur de Laplace
1. Convolution et régularisation
Soit Ω ⊂ Rn un ouvert. On définit
L1loc (Ω) := {u : Ω → R : u|K ∈ L1 (K) pour tout K ⊂ Ω compact}
l’espace des fonctions localement intégrables (par rapport à la mesure de Lebesgue)
sur Ω. Cet espace contient L p (Ω) (1 ≤ p ≤ ∞) et C(Ω).
On définit aussi
D(Ω) := Cc∞ (Ω) := {ϕ ∈ C ∞ (Ω) : supp ϕ ⊂ Ω et supp ϕ compact}
l’espace des fonctions de test sur Ω. Ici,
supp ϕ := {x ∈ Ω : ϕ(x) , 0} (fermeture dans Rn )
est le support d’une fonction ϕ ∈ C ∞ (Ω).
E 2.1. Soit
1 2 Pn 2
exp(− 1−|x|2 ), |x| := i=1 xi < 1,
ϕ(x) :=
0,
|x|2 ≥ 1.
Alors ϕ ∈ D(Rn ).
D́ 2.2 (Convolution). Pour toute fonction f ∈ L1loc (Rn ) et toute fonction
test ϕ ∈ D(Rn ) on définit la convolution f ∗ ϕ : Rn → R par
Z
f ∗ ϕ(x) := f (x − y)ϕ(y) dy
Rn
Z
= f (y)ϕ(x − y) dy, x ∈ Rn .
Rn
21
22 2. L’OPÉRATEUR DE LAPLACE
P 2.3. Pour toute fonction f ∈ L1loc (Rn ) et toute fonction test ϕ ∈ D(Rn )
on a f ∗ ϕ ∈ C ∞ (Rn ) et
∂ ∂ϕ
( f ∗ ϕ)(x) = f ∗ (x), x ∈ Rn .
∂xi ∂xi
D́. Continuité de la convolution:
Z
| f ∗ ϕ(x + h) − f ∗ ϕ(x)| = | f (y) ϕ(x + h − y) − ϕ(x − y) dy|
n
ZR
≤ | f (y)| |ϕ(x + h − y) − ϕ(x − y)| dy
Rn
→ 0 (h → 0),
parce que f est localement intégrable, ϕ est continue et à support compact, et ϕ(x +
h − y) → ϕ(x − y) lorsque h → 0, uniformément en x, y ∈ Rn .
Différentiabilité de la convolution:
Z
f ∗ ϕ(x + hei ) − f ∗ ϕ(x) ϕ(x + hei − y) − ϕ(x − y)
= f (y) dy
h Rn h
Z
∂ϕ
→ f (y) (x − y) dy
Rn ∂xi
∂ϕ
= f∗ (x) (h → 0),
∂xi
parce que f est localement intégrable, ϕ est continument différentiable et à support
compact, et ϕ(x+hei −y)−ϕ(x−y)
h
→ ∂x∂ϕ
i
(x − y) lorsque h → 0, uniformément en x, y ∈ Rn .
On a donc démontre que la convolution f ∗ ϕ est continue et que les dérivées
∂ϕ
partielles ∂x∂ i ( f ∗ϕ) existent en tout point x ∈ Rn . Comme ∂x∂ i ( f ∗ϕ) = f ∗ ∂x i
et comme
∂ϕ
∂xi
∈ D(R ), les dérivées partielles sont toutes continues, et donc f ∗ ϕ ∈ C 1 (Rn ). Le
n
P 2.5. Pour toute fonction f ∈ L1loc (Ω) et toute fonction test ϕ ∈ D(Rn )
tel que supp ϕ ∈ B̄(0, ε) on a f ∗ ϕ ∈ C ∞ (Ωε ) et
∂ ∂ϕ
( f ∗ ϕ)(x) = f ∗ (x), x ∈ Ωε .
∂xi ∂xi
2. FONCTIONS HARMONIQUES ET PRINCIPE DU MAXIMUM 23
et
?
(2.3) u(x) = u(y) dσ(y).
∂B(x,r)
D́.
> Soit u ∈ C 2 (Ω). Pour x ∈ Ω et r > 0 assez petit on pose
Φ(r) := ∂B(x,r) u(y) dσ(y). Alors la substitution y = x + rz donne
Z
1
Φ(r) = u(y) dσ(y)
nωn rn−1 ∂B(x,r)
Z
1
= u(x + rz) dσ(z).
nωn ∂B(0,1)
En conséquent, la formule de Green implique
Z
′ 1
Φ (r) = ∇u(x + rz) · z dσ(z)
nωn ∂B(0,1)
Z
1
(2.4) = ∆u(x + rz) dz.
nωn B(0,1)
24 2. L’OPÉRATEUR DE LAPLACE
3. Solution fondamentale
D́ 2.15. Pour n ≥ 2 et x ∈ Rn \ {0} on définit
1
− 2π log |x|,
n = 2,
E n (x) := 1
|x|−(n−2) , n ≥ 3,
n(n−2)ωn
P 1
où |x| := ( x2i ) 2 et ωn = |B(0, 1)| est la mesure de Lebesgue de la boule unité dans
Rn . On appelle E n solution fondamentale de l’opérateur de Laplace dans Rn .
R 2.16. La fonction E n et les dérivées partielles ∂ xi E n sont localement
intégrables sur Rn . En fait, on a
|D1 E n (x)| ≤ C |x|−(n−1)
et
|D2 E n (x)| ≤ C |x|−n .
La dérivée seconde n’est pas intégrable en 0!
L 2.17. Pour tout n ≥ 2, E n est harmonique dans Rn \ {0}.
D́. C’est un simple exercise.
T́̀ 2.18. Soit ϕ ∈ D(Rn ) et soit u := E n ∗ ϕ. Alors u ∈ C ∞ (Rn ) et
−∆u(x) = ϕ(x) pour tout x ∈ Rn .
3. SOLUTION FONDAMENTALE 27
parce que E n est harmonique sur Rn \ {0} (Lemme 2.17). Comme, pour tout y ∈
∂B(0, ε),
∂E n y
(y) = ∇E n (y) (− )
∂ν |y|
1 y y
= (− n
) (− )
nωn |y| |y|
1 −(n−1)
= ε ,
nωn
on obtient alors
Z Z
1
− ∇E n (y)∇ϕ(x − y) dy = − ϕ(x − y) dσ(y)
Rn \B(0,ε) nωn εn−1 ∂B(0,ε)
?
= − ϕ(x − y) dσ(y)
∂B(0,ε)
→ −ϕ(x) (ε → 0),
>
parce que ϕ est continue et parce que ∂B(0,ε)
dσ(y) = 1.
L’assertion suit.
Si Ω est borné, alors on sait que ce problème admet au plus une solution u ∈
2
C (Ω) ∩ C(Ω̄) (Corollaire 2.14; c’était une conséquence du principe du maximum).
Dans ce paragraphe, on veut montrer existence d’une solution, au moins si Ω est une
boule et au moins au sens faible.
Dans la suite, E n désigne la solution fondamentale pour l’opérateur de Laplace.
T́̀ 2.22 (Théorème des trois potentiels). Soit u ∈ C 2 (Ω̄). Alors, pour tout
x ∈ Ω,
Z
u(x) = − ∆u(y)E n (x − y) dy +
Ω
Z
∂u
+ (y)E n (x − y) dσ(y) −
∂Ω ∂ν
Z
∂
− u(y) E n (x − y) dσ(y).
∂Ω ∂ν
30 2. L’OPÉRATEUR DE LAPLACE
On ne démontre pas ce théorème, mais on veut plutôt montrer que dans un cas
simple, notamment si Ω est une boule, on peut vérifier l’hypothèse (2.7).
E 2.28. Soit R > 0 et Ω := B(0, R) une boule de rayon R dans Rn (n ≥ 3).
Soit x ∈ Ω. On doit trouver une fonction Φ x ∈ C 2 (Ω) ∩ C(Ω̄) solution de
−∆Φ x (y) = 0,
y ∈ Ω,
(2.9)
Φ (y) = E (x − y), y ∈ ∂Ω.
x n
~x
x
0
∆2 := ∆(0, x, y). L’angle en point 0 est commun aux deux triangles. En plus,
kxk kxk R kyk
= = = ,
kyk R k x̃k k x̃k
par la définition de x̃. Comme les deux triangles ont un angle en commun, et comme
les proportions des côtes voisins sont égales, les deux triangles sont similaires.
On en déduit que
kx − yk kx − yk k x̃ − yk
= = ,
R kyk k x̃k
ou
R kxk
kx − yk = k x̃ − yk = k x̃ − yk.
k x̃k R
5. LE PROBLÈME DE DIRICHLET (SOLUTION DE PERRON) 33
Donc,
E n (x − y) = Φ x (y).
Comme y ∈ ∂Ω était arbitraire, on a résolu le problème (2.9).
L’expression explicite de la solution Φ x montre que la fonction Φ(x, y) := Φ x (y)
est de classe C 2 , et qu’elle est donc la fonction cherchée dans l’hypothèse (2.7).
R 2.29. L’exemple montre que pour la boule Ω = B(0, R) et n ≥ 3, la
fonction de Green est donnée par la formule
1 −(n−2) kxk R2
− yk)−(n−2) .
G(x, y) = kx − yk − ( kx
nωn (n − 2) R kxk
et ?
v(x) ≤ u ∨ v(y) dy.
B(x,r ′ )
Donc u ∨ v est sous-harmonique.
En conséquent, en remplaçant vn par v1 ∨· · ·∨vn ∈ S (g), on peut et on va supposer
que la suite (vn ) ⊂ S (g) est croissante.
Soit ṽn ∈ C 2 (B(x0 , r)) ∩ C(B̄(x0 , r)) la solution (faible) du probléme de Dirichlet
−∆ṽn (x) = 0, x ∈ B(x0 , r),
ṽn (x) = vn (x), x ∈ ∂B(x0 , r).
Une telle solution existe (voir le paragraphe précédent sur la résolution du problème
de Dirichlet en utilisant les fonctions de Green; ici, on n’a que besoin de la fonction
de Green pour une boule). On peut montrer que la solution faible est ici en faite
une solution classique, c.à.d. ṽn est harmonique. Comme ṽn est harmonique et vn est
sous-harmonique, et comme ṽn = vn sur ∂B(x0 , r), on a vn ≤ v˜n sur B(x0 , r) par le
principe du comparaison (principe du maximum). En particulier, vn (x0 ) ≤ ṽn (x0 ).
Si on prolonge ṽn en posant ṽn = vn sur Ω̄ \ B(x0 , r), alors v˜n ∈ S (g). Donc, par
définition, v˜n ≤ Pg dans Ω̄ et en particulier ṽn (x0 ) ≤ Pg(x0 ). Donc,
lim ṽn (x0 ) = Pg(x0 ).
n→∞
Comme la suite (vn ) est croissante, la suite (v˜n ) est croissante aussi (principe de
comparaison). Soit
u(x) := lim ṽn (x), x ∈ Ω̄.
n→∞
Alors u est mesurable et bornée. En plus, pour tout x ∈ B(x0 , r) et tout r′ > 0
suffisamment petit l’égalité de la moyenne implique
u(x) = lim ṽn (x)
n→∞
?
= lim ṽn (y) dy
n→∞ B(x,r ′ )
?
= u(y) dy.
B(x,r ′ )
Le théorème 2.8 implique que u est harmonique dans B(x0 , r); en fait, le théorème
2.8 n’était énoncé que pour des fonctions continues vérifiant l’égalité de la moyenne,
mais on voit d’après la démonstration que ce théorème reste vrai pour les fonctions
mesurables et bornées vérifiant l’égalité de la moyenne.
On va montrer que u = Pg dans B(x0 , r).
L’inégalité u ≤ Pg vient du fait que ṽn ≤ Pg pour tout n.
Pour montrer l’inégalité u ≥ Pg (dans B(x0 , r)) il suffit de montrer que u ≥ v
pour tout v ∈ S (g). Soit donc v ∈ S (g).
Soit wn := ṽn ∨ v ∈ S (g). Alors (wn ) est croissante et limn→∞ wn (x0 ) = Pg(x0 ) =
u(x0 ).
5. LE PROBLÈME DE DIRICHLET (SOLUTION DE PERRON) 35
Par le principe du comparaison, ṽn ∨ v = wn ≤ w̃n sur B̄(x0 , r). Comme avant, on
prolonge w̃n en posant w̃n = wn sur Ω̄ \ B(x0 , r). Alors la w̃n ∈ S (g), la suite (w̃n )
est croissante, limn→∞ w̃n (x0 ) = Pg(x0 ) = u(x0 ), et w̃n est harmonique dans B(x0 , r).
L’égalité de la moyenne implique
?
u(y) dy = u(x0 )
B(x0 ,r)
= lim w̃n (x0 )
n→∞
?
= lim w̃n (y) dy
n→∞ B(x ,r)
? 0
= u ∨ v(y) dy.
B(x0 ,r)
Cette inégalité implique u ≥ v dans B(x0 , r), et donc u = Pg dans B(x0 , r).
En conséquent, Pg est harmonique dans B(x0 , r). Comme x0 ∈ Ω était arbitraire,
Pg est harmonique dans Ω.
D́ 2.32. Soit ξ ∈ ∂Ω. Une fonction u ∈ C(Ω̄) est appelée une barrière
pour Ω en ξ si u est sous-harmonique dans Ω, u(x) < 0 pour tout x ∈ Ω̄ \ {ξ} et
u(ξ) = 0.
On dit que Ω admet une barrière en ξ s’il existe une barrière pour Ω en ξ.
T́̀ 2.33. Soit Pg la solution de Perron du probléme (2.10). On suppose
que Ω admet une barrière en ξ ∈ ∂Ω. Alors
lim Pg(x) = g(ξ),
x→ξ
En effet, g(ξ) − ε + Cu ∈ S (g) ce qui implique la première inégalité dans (2.11). Pour
montrer la deuxième inégalité, on prend v ∈ S (g). Par définition,
v(η) ≤ g(ξ) + ε − Cu(η) pour tout η ∈ ∂Ω.
Le principe du comparaison implique que
v(x) + Cu(x) ≤ g(ξ) + ε pour tout x ∈ Ω̄.
Par définition de la solution de Perron,
Pg(x) + Cu(x) ≤ g(ξ) + ε pour tout x ∈ Ω̄,
ce qui est justement la deuxième inégalité dans (2.11).
Les inégalités (2.11), la continuité de u et le fait que u(ξ) = 0 impliquent que
g(ξ) − ε ≤ lim inf Pg(x) ≤ lim sup Pg(x) ≤ g(ξ) + ε.
x→ξ x→ξ
L’équation de la chaleur
1. Le noyau de la chaleur
D́ 3.1 (Noyau de la chaleur). On définit le noyau de la chaleur
1 2
k(t, x) := n/2
e−x /4t , t > 0, x ∈ Rn ,
(4πt)
Pn
où x2 := i=1 x2i est le produit scalaire de x avec lui même.
(iii) k ∈ C ∞ ((0, ∞) × Rn ) et
kt − ∆k = 0, t > 0, x ∈ Rn .
D́. Les démonstrations des propriétés (i) et (iii) sont des simples
exercices.
Pour la démonstration de (ii), il faut savoir que
√
Z
2
e−x dx = π.
R
37
38 3. L’ÉQUATION DE LA CHALEUR
Alors
Z Z
1 2
k(t, x) dx = n/2
e−x /4t dx
Rn (4πt) n
Z R
1 2
= √ n e−x dx
π Rn
Z Z
1 2 2
= √ n . . . e−x1 · · · e−xn dxn . . . dx1
π R R
Z
1 2 n
= √ e−x dx = 1.
π R
T́̀ 3.3. Soit g ∈ L p (Rn ) (1 ≤ p ≤ ∞) et soit
Z
u(t, x) := k(t, x − y)g(y) dy = (k(t, ·) ∗ g)(x),
Rn
où k est le noyau de la chaleur. Alors:
(i) Si g ≥ 0 et g . 0, alors u(t, x) > 0 pour tout t > 0, x ∈ Rn .
(ii) u ∈ C ∞ ((0, ∞) × Rn ) et
ut − ∆u = 0, t > 0, x ∈ Rn .
(iii) Si g ∈ L∞ (Rn ) et si g est continue en x0 ∈ Rn , alors
lim u(t, x) = g(x0 ).
(t,x)→(0,x0 )
et donc
lim sup |u(t, x) − g(x0 )| ≤ sup |g(y) − g(x0 )|
(t,x)→(0,x0 ) y∈B(x0 ,ε)
2. SÉPARATION DES VARIABLES ET SÉRIES DE FOURIER 39
q On notera que la série dans (3.4) est une série de Fourier. Les fonctions ek (x) =
2
L
sin( kπL x) forment une base Hilbertienne de l’espace de Hilbert L2 (0, L), et donc
les ak sont en général les coefficients de Fourier de la donnée initiale:
r Z L
2 kπ
ak = u0 (x) sin( x) dx.
L 0 L
Si a = (ak ) ∈ l∞ , comme on l’a supposé, alors la série dans (3.4) converge pour
tout t > 0 mais en général elle ne converge pas pour t = 0. Formellement, pour t = 0
on a
∞
1 X kπ
u0 (x) = u(0, x) = ak sin( x).
2L k=1 L
Si la donnée initiale u0 appartient à L2 (0, L), alors (ak ) ∈ l2 et la série ci-dessus con-
verge dans L2 (0, L). Si u0 est plus régulier tel que (ak ) ∈ l1 , alors la série ci-dessus
converge même absolument.
Dans l’exemple ci-dessus, plus précisément dans la série de Fourier (3.4) et afin
de garantir sa convergence pour t > 0, il était important que le spectre de l’opérateur
de Laplace était borné supérieurement. En fait, on peut montrer que le spectre de
l’opérateur de Laplace est toujours borné supérieurement. Ce sera une conséquence
du principe du maximum suivant.
T́̀ 3.7 (Principe du maximum). Soit Ω ⊂ Rn un ouvert borné régulier.
Soient u ∈ C 2 (Ω) ∩ C(Ω̄) et λ ≥ 0 tels que
λu − ∆u ≤ 0 et u|∂Ω ≥ 0.
Alors
max u = max u.
Ω̄ ∂Ω
3. Principe de comparaison
Soit Ω ⊆ Rn ouvert, borné, régulier. Pour T > 0 on définit ΩT := (0, T ) × Ω et
ΓT := {0} × Ω̄ ∪ [0, T ] × ∂Ω. Des fois, ΓT est appelé la frontière parabolique de ΩT .
T́̀ 3.10 (Principe de comparaison). Soit f ∈ C(R) une fonction lipschitzi-
enne et soient u1 , u2 ∈ C 1,2 (Ω¯T ) (une fois continûment partiellement dérivable par
rapport à t et deux fois continûment partiellement dérivable par rapport à x) deux
solutions de l’équation de la chaleur semi-linéaire
(3.6) ut − ∆u + f (u) = 0, (t, x) ∈ ΩT
3. PRINCIPE DE COMPARAISON 43
Si
u 1 |ΓT ≤ u 2 |ΓT ,
alors
u1 ≤ u2 dans ΩT .
Pour la démonstration, on a besoin du lemme de Gronwall qu’on ne démontrera
pas.
L 3.11 (Gronwall). Soit ϕ : [0, T ] → R+ und fonction continue telle que
Z t
ϕ(t) ≤ C + L ϕ(s) ds, t ∈ [0, T ],
0
pour des constantes C, L ≥ 0. Alors
ϕ(t) ≤ C eLt , t ∈ [0, T ].
D́ ́̀ 3.10. Pour tout ε > 0 on définit la fonction gε ∈
1
C (R) comme dans (3.5).
Pour tout 0 < τ ≤ T , le fait que u1 et u2 sont solutions de l’équation de la chaleur
et une intégration par parties impliquent que
Z Z τZ
1 2 1 2
0 = (ut − ut )gε (u − u ) + ∇(u1 − u2 )∇gε (u1 − u2 ) −
Ωτ 0 Ω
Z τZ
(u1 − u2 )
Z
1 2
− gε (u − u ) + ( f (u1 ) − f (u2))gε (u1 − u2 ).
0 ∂Ω ∂ν ΩT
0, alors on obtient Z τ
ϕ(τ) ≤ 2L ϕ(s) ds, τ ∈ [0, T ].
0
44 3. L’ÉQUATION DE LA CHALEUR
1. Moyennes sphériques
Soient x ∈ Rn , t > 0, r > 0. Dans la suite, on note
?
U(t, x, r) := u(t, y) dσ(y)
∂B(x,r)
la moyenne sphérique de u sur la sphère ∂B(x, r). De manière similaire,
?
U0 (x, r) := u0 (y) dσ(y)
∂B(x,r)
et ?
U1 (x, r) := u1 (y) dσ(y).
∂B(x,r)
et donc
Z
1
Ur (t, x, r) = ∇u(t, x + ry) · y dσ(y)
σn−1 ∂B(0,1)
Z
1 y
= n−1
∇u(t, x + y) · dσ(y)
σn−1 r r
(4.3) Z∂B(0,r)
1
= ∆u(t, y) dy
σn−1 rn−1 B(x,r)
?
r
= ∆u(t, y) dy,
n B(x,r)
où on a utilisé aussi σn1 = nωn . En dérivant le dernier terme, on trouve
? Z
1 r ∂ 1
Urr (t, x, r) = ∆u(t, y) dy + ∆u(t, x + ry) dy
n B(x,r) n ∂r ωn B(0,1)
? n Z
1 r X ∂
= ∆u(t, y) dy + ∆u(t, x + ry) yi dy
n B(x,r) nωn i=1 B(0,1) ∂yi
? Z
1 r
(4.4) = ∆u(t, y) dy − ∆u(t, x + ry) dy+
n B(x,r) ωn B(0,1)
Z n
r X
+ ∆u(t, x + ry) y2i dσ(y)
ωn ∂B(0,1)
? i=1
?
1
= ( − 1) ∆u(t, y) dy + ∆u(t, y) dσ(y).
n B(x,r) ∂B(x,r)
En conséquence,
Z
n−1 1
(r Ur (t, x, r))r = utt (t, y) dy
nωn ∂B(x,r)
?
n−1
=r utt (t, y) dy
∂B(x,r)
On pose
Ũ(t, xr) = r U(t, x, r), Ũ0 (x, r) = r U0 (x, r), et Ũ1 (x, r) = r U1 (x, r).
Alors
Ũtt = r Utt
2
= r Urr + Ur
r
= rUrr + 2Ur
= (U + rUr )r
= Ũrr ,
On prolonge Ũ0 (x, ·) et Ũ1 (x, ·) en des fonctions impairs sur R. Alors la solution
de l’équation (4.6) ci-dessus est donnée par la formule de d’Alembert: pour tout r,
t > 0 on a
1 r+t
Z
1
(4.7) Ũ(t, x, r) = (Ũ0 (x, r + t) + Ũ0 (x, r − t)) + Ũ1 (x, s) ds.
2 2 r−t
Si 0 < r < t, alors on peut aussi écrire:
Z t+r
1 1
Ũ(t, x, r) = (Ũ0 (x, t + r) − Ũ0 (x, t − r)) + Ũ1 (x, s) ds.
2 2 t−r
En conséquence,
Ũ(t, x, r)
u(t, x) = lim
r→0+ r
Z t+r
Ũ0 (x, t + r) − Ũ0 (x, t − r) 1
= lim + Ũ1 (x, s) ds
r→0+ 2r 2r t−r
∂
= Ũ0 (x, t) + Ũ1 (x, t).
∂t
En utilisant la définition de Ũ0 et Ũ1 , ceci implique
? ?
∂
(4.8) u(t, x) = t u0 (y) dσ(y) + t u1 (y) dσ(y).
∂t ∂B(x,t) ∂B(x,t)
On a,
? ?
∂ ∂
u0 (y) dσ(y) = u0 (x + ty) dσ(y)
∂t ∂B(x,t) ∂t ∂B(0,1)
?
= ∇u0 (x + ty) · y dσ(y)
∂B(0,1)
?
y−x
= ∇u0 (y) · dσ(y).
∂B(x,t) t
Finalement, on obtient la formule de Kirchhoff pour la solution de l’équation des
ondes (4.1) dans R3 :
?
y−x
(4.9) u(t, x) = [u0 (y) + ∇u0 (y) · + tu1(y)] dσ(y).
∂B(x,t) t
où
ũi (x1 , x2 , x3 ) := ui (x1 , x2 ) pour x = (x1 , x2 , x3 ) ∈ R3 , i = 0, 1.
3. SOLUTION DE L’ÉQUATION DES ONDES DANS R2 49
Annexe
Question: est-ce qu’il existe une mesure σ sur le cercle unité S 1 tel que
Z Z ∞Z
f dλ = f (rx) dσ(x) r dλ(r)?
R2 0 S1
D́. Soit ̺ la mesure produit de rn−1 dλ(r) sur (0, ∞) et de σ sur S n−1 ,
c.à.d. ̺ := rn−1 dλ(r) ⊗ σ sur (0, ∞) × S n−1 .
On considère l’application
ϕ : (0, ∞) × S n−1 → Rn \ {0}, ϕ(r, y) = ry.
Alors
ϕ(̺) = λ
si et seulement si
̺ = ϕ−1 (λ).
L’ensemble
E = {(r1 , r2] × A; 0 ≤ r1 ≤ r2 ≤ ∞, A ⊂ B(S n−1 )}
est un générateur de B(R+ ) ⊗ B(S n−1 ), stable par des intersections. En plus, ̺(B) =
ϕ−1 (λ)(B) pour tout B ∈ E. En effet, pour tout B = (r1 , r2 ] × A
Z r2
̺(B) = rn−1 dr σ(A)
r1
1 n
= (r − r1n ) σ(A)
n 2
et
ϕ−1 (λ)(B) =
λ(ϕ(B))
λ(r2 Ã \ r1 Ã)
=
λ(r2 Ã) − λ(r1 Ã)
=
r2n λ(Ã) − r1n λ(Ã)
=
σ(A) σ(A)
= r2n − r1n .
n n
Il suit que la mesure image ϕ−1 (λ) est égale à la mesure ̺. Donc, la mesure de
Lebesgue λ est égale à la mesure image ϕ(̺).
1. LA MESURE DE SURFACE SUR LA SPHÈRE DANS Rn 53
L’assertion suit maintenant du théorème de Tonnelli qui implique que pour toute
fonction f : Rn → R̄+ mesurable
Z Z
f dλ = f dϕ(̺)
Rn n
ZR
= f ◦ ϕ(r, y) d̺
(0,∞)×S n−1
Z Z
= f (ry) dσ(y) rn−1 dλ(r).
(0,∞) S n−1
Dans ce cas on a
Z Z ∞ Z
f (x) dx = f (rx) dσ(x) rn−1 dr.
Rn 0 S n−1
R = {x ∈ Rn : r1 ≤| x |≤ r2 }.
où
σn−1 := σ(S n−1 ) = n λ(Bn)
est la mesure de la sphère unité.
R r2 En utilisant le Corollaire 5.3, on montre: soit g : (r1 , r2 ) → R mesurable tel que
r1
| g(r) | rn−1 dr < ∞. Alors f (x) := g(| x |) est une fonction intégrable sur R, et
on a l’égalité (5.2).
54 5. ANNEXE
On a montré que σ est la mesure image ψ(λ), où λ est la mesure de Lebesgue sur
[0, 2π] et ψ : [0, 2π] → S 1 est définit par
ψ(θ) := (cos θ, sin θ), θ ∈ [0, 2π].
D́ 5.6 (Mesure de surface). On définit la mesure de surface σr sur la
sphère S n−1 (r) = {x ∈ Rn :| x |= r} par
A
σr (A) = σ( )rn−1 , A ∈ B(S n−1 (r)).
r
Avec cette définition de la mesure de surface σr on a pour toute fonction f :
S n−1 (r) → R+ mesurable l’égalité
Z Z
n−1
f (ry)r dσ(y) = f (y) dσr (y).
S n−1 S n−1 (r)
En conséquence,
Z Z RZ
d d
f dλ = f (ry) dσ(y) rn−1 dλ(r)
dR Bn (R) dR 0 S n−1
Z
n−1
= R f (Ry) dσ(y)
S n−1
Z
= f (y) dσR (y).
S n−1 (R)
L 5.8. Soit f : Rn → R continue. Alors:
Z
f (x) dσ(x) =
S n−1 (R)
Z
R p p
= p f ( R2 − |y|2 , y) + f (− R2 − |y|2 , y) dλ(y).
Bn−1 (R) R2 − |y|2
D́. Le Lemme 5.7 et le Théorème de Fubini impliquent
Z
f (x) dσ(x)
S n−1 (R)
Z
d
= f dλ
dR Bn (R)
Z Z √R2 −|y|2
d
= f (t, y) dλ(t) dλ(y)
dR Bn−1(R) − √R2 −|y|2
Z Z √R2 −|y|2
= √ f (t, y) dλ(t) dσ(y) +
S n−2 (R) − R2 −|y|2
Z
R p
+ p f ( R2 − |y|2 , y) dλ(y) −
Bn−1 (R) R2 − |y|2
Z
−R p
− p f (− R2 − |y|2 , y) dλ(y)
Bn−1 (R) R2 − |y|2
Z
R p
= p f ( R2 − |y|2 , y)+
Bn−1 (R) 2
R − |y| 2
p
+ f (− R2 − |y|2 , y) dλ(y).
On définit
C 1 (Bn (R)) := {u ∈ C 1 (Bn (R)) : u et ∇u ont des prolongements
continues sur Bn(R)}
56 5. ANNEXE
T́̀ 5.9 (Théorème principal). Soit u ∈ C 1 (Bn (R)). Alors, pour tout 1 ≤
i ≤ n on a Z Z
xi
∂ xi u dλ = u(x) dσR(x).
Bn (R) S n−1 (R) R
D́. Par des raisons de symétrie il suffit de démontrer le théorème
pour i = 1. En appliquant le Lemme 5.8 à la fonction f (x) := u(x) xR1 et en utilisant
le théorème de Fubini on obtient
Z
∂ x1 u dλ
Bn (R)
Z Z √ R2 −|y|2
= √ ∂ x1 u(t, y) dλ(t) dλ(y)
Bn−1 (R) − R2 −|y|2
Z p p
= u( R2 − |y|2 , y) − u(− R2 − |y|2 , y) dλ(y)
ZBn−1 (R)
x1
= u(x) dσ(x).
S n−1 (R) R
1
C 5.10 (Intégration par parties sur Bn (R)). Soient u, v ∈ C (Bn (R)).
Alors pour tout 1 ≤ i ≤ n on a
Z Z Z
xi
(∂xi u) v dλ = u(x)v(x) dσR (x) − u (∂ xi v) dλ.
Bn (R) S n−1 (R) R Bn (R)
61