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Les recommandations 2021 de la Société française d’études des migraines et céphalées ont été
présentées lors des Journées de neurologie de langue française (JNLF), organisées du 26 au 28
mai 2021 sous forme digitale. Elles proposent d'utiliser plus tôt les triptans et prennent en
compte l'arrivée des anti-CGRP pour le traitement de fond.
"Avant instauration d'un traitement de crise, les facteurs déclenchants devront être recherchés
(alcool, cycles menstruels, bruits, lumières ...). Pour autant, ils ne devront pas être surestimés
car une éviction stricte peut altérer la qualité de vie et augmenter la sensibilité à ces
paramètres', a souligné le Dr Roos. On expliquera au patient que le but des médicaments de la
crise est de soulager totalement la céphalée dans les 2 heures et qu'en raison d'un risque de
céphalées secondaires, leur administration ne doit pas se faire plus de 8 jours par mois.
Concernant les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), la preuve d'efficacité est élevée
(recommandation forte) pour le diclofénac, le flurbiprofène, le naproxène, l'ibuprofène et le
kétoprofène (les deux seuls AINS à avoir une autorisation de mise sur le marché, AMM, dans la
migraine) mais intermédiaire pour l'indométacine (recommandation modérée). Par ailleurs, 6
triptans (almotriptan, élétriptan, frovatriptan, naratriptan, rizatriptan, sumatriptan), ayant tous une
AMM, sont fortement recommandés en raison de leur efficacité importante.
"Un traitement de fond sera instauré chez les patients utilisant un traitement de crise au moins 8
jours par mois, avec une migraine chronique selon la définition internationale (au moins 15
jours de céphalées par mois), ou avec une migraine sévère selon les critères français récemment
publiés", a complété le Pr Anne Ducros (CHRU de Montpellier) (Donnet A, et al. Severe
migraine and its control: a proposal for definitions and consequences for care. Revue
neurologique, disponible en ligne le 31 mars 2021). En pratique, il s'agit de migraines
s'accompagnant d'une interruption de l'activité au moins une fois sur deux, ou de patients avec un
score égal ou supérieur à 60 à l'autoquestionnaire de céphalées HIT-6**, autoquestionnaire à
systématiquement employer pour estimer l’impact de la migraine. La SFEMC conseille aussi
d’évaluer l'état émotionnel du patient, de rechercher la présence d'une anxiété ou d'une
dépression grâce à l'échelle HAD** lors de la première consultation et en cas d'échec
thérapeutique.
Sources :
Journées de neurologie de langue française (JNLF, 26 au 28 mai 2021). D’après les
communications de : C. Roos (Paris) et A. Ducros (Montpellier).