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Faculté de Médecine d’Alger


Département de médecine dentaire
Module de pharmacologie

MÉDICAMENTS DE L’APPAREIL
RESPIRATOIRE ET INCIDENCES
ODONTOLOGIQUES
Fait par: Dr BOUTALI. S
Assistante en pharmacologie

Année universitaire 2019-2020


Introduction
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 L’appareil respiratoire:
 Ensemble des organes assurant la fonction de la
respiration, permettant à l'organisme de s'enrichir en
oxygène et d'éliminer le gaz carbonique produit par le
fonctionnement des cellules.
 Peut-être atteint de deux types d’affections :
 Affections infectieuses
 Affections inflammatoires
Affections infectieuses
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 Bronchite :
 Inflammation des bronches, pouvant être aiguë ou
chronique.
 Le plus souvent d’origine virale. Prédominance hivernale.
 Toux sèche, rauque, faisant souvent suite à une infection
rhinopharyngée puis devenant grasse, productive.

 Tuberculose:
 Maladie infectieuse contagieuse due à une bactérie,
Mycobacterium tuberculosis, ou bacille de Koch.

 Pneumonie:
 Infection du poumon provoquée par une bactérie / un virus.
Traitement des affections infectieuses
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 Bronchite : porte uniquement sur les symptômes :


 Antalgiques simples, type paracétamol.
 Antitussifs si toux sèche gênante.
 Les antibiotiques sont indiqués en cas de surinfection
bronchique et chez les sujets fragiles.

 Tuberculose: antibiotiques antituberculeux (rifampicine,


éthambutol, isoniazide, pyrazinamide),

 Pneumonie: Il repose sur un traitement antibiotique.


Pour les pneumonies à pneumocoque: la pénicilline ou ses
dérivés.
Affections inflammatoires
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 La broncho-pneumopathie chronique obstructive


BPCO : maladie chronique et lentement progressive
caractérisée par une diminution non complètement
réversible des débits aériens.
Affections inflammatoires
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 Asthme: Affection inflammatoire chronique des


bronches, caractérisée par des crises de dyspnée (gêne
respiratoire) paroxystique sifflante témoignant d'une
contraction brutale des muscles commandant l'ouverture
et la fermeture des bronches, auxquelles s'associent un
œdème et une hypersécrétion des muqueuses des voies
aériennes (pharynx, larynx, trachée, fosses nasales).
Traitement des affections inflammatoires
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 BPCO : repose sur un traitement bronchodilatateur


 Anticholinergiques inhalés (IPRATROPIUM ,TIOTROPIUM)
 Bêta-2-stimulants inhalés (SALBUTAMOL )
 Association des deux (Anticholinergiques + Bêta-2-
stimulants) (BRONCHODUAL)

 Asthme:
 Bronchodilatateurs: Action sur la composante broncho
constriction de l’asthme
 Corticoïdes ou anti-inflammatoires stéroïdiens: Action sur
la composante inflammation de l’asthme
Traitement des affections inflammatoires
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 Asthme:
 Bronchodilatateurs: Action sur la composante broncho constriction de
l’asthme :
 Bêta-2-stimulants inhalés
 Bêta-2-stimulants d'action brève (salbutamol) : délai d’apparition rapide
(<1mn) + durée d’action courte  Traitement de la crise d'asthme
 Bêta-2-stimulants d'action prolongée: délai d’action 3 minutes pour le
formotérol et 15 minutes pour le salmétérol+ durée d’action longue (12
heures)  Traitement de fond de l'asthme
 Anticholinergiques (anti muscariniques): ipratropium
 Dérivés xantiques (théophylline)

 Corticoïdes ou anti-inflammatoires stéroïdiens: Action sur la


composante inflammation de l’asthme
 Forme inhalée :
 Béclométasone ; Budésonide ; Fluticasone...
 Forme orale :
 Prednisolone.
Prise en charge du patient
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asthmatique en odontologie
 Le bilan médical
Évaluation préopératoire de la pathologie asthmatique du patient : informations sur
l’état d’équilibre; la gravité de l’asthme; le nombre de crises d’asthme par jour,
par semaine, par mois, la survenue diurne ou nocturne, la durée et la qualité des
intervalles libres…. permettront de classer le patient
dans une des catégories définie par la classification internationale et de proposer
en conséquence un traitement adapté (voir tableau).

 Dans la grande majorité des cas, les patients sont porteurs d’un asthme stable, bien
contrôlé par le traitement médical et ne posant pas de problème

 La découverte d’un asthme instable, particulièrement à risque en période péri-


opératoire, constitue une réelle contre-indication à toute chirurgie buccale.

 L’existence confirmée d’un asthme de stade 4 doit attirer la vigilance de l’odontologiste.


La fréquence des crises étant importante chez ces patients il convient d’intervenir
exclusivement en milieu hospitalier pour faire face à une crise sévère éventuelle.
Prise en charge du patient
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asthmatique en odontologie

DEP: débit expiratoire de pointe.


VEMS: volume expiratoire maximal par seconde
Prise en charge du patient
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asthmatique en odontologie
 Préparation psychique à l’intervention chirurgicale en
odontologie
Le stress : susceptible de déclencher une crise d’asthme;
il est préconisé :
 D’intervenir de préférence le matin,
 Avec des gestes peu traumatiques,
 Dans une ambiance calme, avec des séances de courte
durée.
 D’informer le patient sur la nature de l’acte, son déroulement
dans un langage adapté.
 D’établir une relation de confiance praticien-patient
 Recours à une prescription médicamenteuse sédative si
nécessaire
Prise en charge du patient
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asthmatique en odontologie
 Conduite de l’anesthésie (locale versus générale):
 Préférer l’anesthésie locale ou loco-régionale à l’anesthésie générale avec
intubation, car moins de risque de bronchospasme .

 Les anesthésiques locaux peuvent induire un bronchospasme, le plus souvent dû


aux excipients présents dans la solution: les sulfites et les parabènes
notamment chez le patient atopique
 Les sulfites sont retrouvés dans toutes les solutions anesthésiques avec
vasoconstricteur utilisées en odontologie . Rôle: anti -microbien, conservateur, anti
oxydant pour les agents vasoconstricteurs.
 L’utilisation des anesthésiques avec vasoconstricteurs est contre-indiquée chez les
asthmatiques corticodépendants.

 Parabènes: rôle bactériostatique et antifongique. Ont un fort pouvoir allergisant et


sont potentiellement inductrices de crises d’asthme.
 Les solutions anesthésiques contenant des parabènes sont contre-indiquées chez
les patients asthmatiques.
 Choisir une molécule avec des propriétés vasoconstrictrices intrinsèques :
la mépivacaïne (Scandicaïne ® 3 % sans vasoconstricteur).
Prise en charge du patient
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asthmatique en odontologie
 Prescriptions médicamenteuses
 Prémédication sédative
 l’hyperventilation liée à l’angoisse peut initier la crise d’asthme
 tous les sédatifs sont des dépresseurs respiratoires.
 Hydroxyzine (Atarax ®) : la molécule la mieux adaptée car en plus de ses
propriétés anxiolytiques, possède des effets anti cholinergiques et antihistaminiques

 La prescription d’antalgiques
 privilégier les produits à base de paracétamol.
 Les antalgiques de niveau 2 (codéine, dextropropoxyphène) : contre-indiqués car
favorisent la dépression respiratoire.
 AINS prescrits après avulsion dentaire dans un but antalgique à éviter si l’asthme a
une composante allergique; car ils entrainent une augmentation importante du taux
des leucotriènes (puissants bronchoconstricteurs).
Prise en charge du patient
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asthmatique en odontologie
 Prescriptions médicamenteuses
 La prescription de corticoïdes
 Privilégier une corticothérapie courte en pré-opératoire avec une molécule sans
sulfites comme la prednisolone (Solupred®) et éliminer la bêtaméthasone
(Célestène®) renfermant des sulfites.
 Pour une corticothérapie d’urgence, préférer pour les mêmes raisons la
méthylprednisolone (Solumédrol®) à la dexaméthasone (Soludécadron®) contenant
des sulfites

 La prescription d’antibiotiques
 Si terrain atopique. Ne pas prescrire des ß- lactamines, notamment les pénicillines
 Prescrire les macrolides à l’exception de l’érythromycine si le patient est sous
théophylline ( l’érythromycine inhibiteur enzymatique; retarde l’élimination de la
théophylline: risque de surdosage → convulsion, troubles cardiaques, troubles de
la conscience
 Les macrolides n’ayant pas d’interaction avec la théophylline : la spiramycine, la
synergistine; la clindamycine
Prise en charge du patient
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asthmatique en odontologie
 Conduite à tenir face à une crise d’asthme en cours de soins
 Mesures préventives avant les soins (pour prévenir la crise) :
 Deux inhalations de bronchodilatateurs avant les soins
 Corticothérapie à faible dose 24 heures avant l’acte (20 mg de prednisolone)
 Mesures curatives (en cas de survenue d’une crise d’asthme en per-opératoire) :
 Arrêt immédiat des soins
 Traitement d’urgence :
 Administrer deux bouffées de ß2-agoniste (salbutamol‚…) . Si l’évolution est non
favorable en quinze minutes., répéter l’opération plusieurs fois, à raison de deux
inhalations toutes les dix-quinze minutes avec un maximum de 8 à 10 bouffées.
 Oxygénothérapie au masque
 Si asthme aigue grave; marqué par la persistance des symptômes; malgré la prise de ß2-
agonistes et l’oxygénothérapie, implique l’appel immédiat du SAMU. En attendant son
arrivée, l’injection sous-cutanée de 0,5 mg de terbutaline est préconisée. Puis éventuellement
utilisation de corticoïdes type méthylprednisolone
 La survenue d’un arrêt respiratoire ou circulatoire impose la mise en œuvre des mesures de
réanimation : ventilation au masque et massages cardiaques externes jusqu’à l’arrivée du
SAMU.
Prise en charge du patient en odontologie en cas
d’infections respiratoires
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 Des mesures prophylactiques à prendre afin de minimiser


tous les risques infectieux pour le personnel comme pour
son entourage et pour les patients au cabinet dentaire : 
 Application des règles d'hygiène et de stérilisation,
 Dépistage des patients à risque,
 des précautions opératoires rigoureuses sont à prendre,
 Vaccination de tout le personnel soignant

 Cas de tuberculose:
Demander l’avis du médecin traitant qui va définir le degré de
contagion du malade, s’il est jugé contagieux des précautions
s’imposent :
 Le port des gants, masque, lunette et casque de protection
 Utilisation réduite des instruments rotatifs et sprays
 Utiliser des instruments à usage unique de préférence

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