Cas clinique : Mr de 36ans sans ATCD se plaint de dyspnée d’effort depuis 6 mois à la marche et à la
montée des escaliers. Tabac 1pq/j, TA 130/55mmHg et souffle diastolique au foyer aortique.
I. Epidémiologie
Facteur favorisant : HTA
Très souvent asymptomatique, elle est dite sournoise. La difficulté va être de la dépister
suffisamment tôt avant que la fonction ventriculaire gauche soit altéré.
II. Physiopathologie
Correspond à la régurgitation de sang de l’aorte ascendante vers le ventricule gauche pendant la
diastole. (Rappel : la valve aortique est fermée durant la diastole)
On peut également retrouver un angor (Etant donné que les coronaires sont vascularisés lors de la
diastole, si on a une régurgitation, très peu de sang passe dans les coronaires.) Douleur thoracique
associé.
B. Signes physiques
A l’auscultation :
- TA diastolique abaissé - plus elle baisse plus c’est grave - On dit qu’il y a un élargissement de
la différentielle entre la systolique et la diastolique.
- Hyperpulsatilité des carotides : retrouvé également chez le sujet âgé avec les artères très
calcifiées ainsi que dans l’hyperthyroïdie.
- Pouls ample et bondissant : le pouls est très facile à retrouver avec la main à plat le long du
poignet.
- Dans les formes majeures, on a un pouls capillaire : au niveau des ongles du patients on voit
une alternance rouge-blanc-rouge-blanc rythmée par la fréquence cardiaque.
- Choc de pointe au dôme étalé , en plaçant sa paume de main au niveau de l’aire précordiale,
sous le mamelon.
B. Radio thoracique
Index cardio-thoracique augmenté car le VG se dilate.
Opacité médiastinale droite qui traduit la dilatation de l’aorte ascendante.
C. Echographie cardiaque
Permet de confirmer le diagnostic : flux de régurgitation
Quantification de l’IA :
- Mesure du diamètre du flux à son origine
- Temps de demi-décroissance du gradient de pression dans l’aorte ascendante
En diastole, en situation physiologique, on a un gradient de pression VG-Ao (avec une pression basse
dans le VG et haute dans l’aorte). Dans le cadre d’une IA, il y a une fuite vers le VG donc sa pression
augmente et celle de l’aorte baisse ce qui fait diminuer le gradient : Plus ça diminue vite et plus ça
traduit une fuite importante.
Après avoir établi le caractère sévère de l’insuffisance aortique pourra discuter le traitement
chirurgical et faire un bilan pré-opératoire : comorbidités (insuffisance respiratoire chronique,
diabète, foyer infectieux, fonction rénale, sténose carotidienne etc), coronarographie après 40 ans
V. Formes cliniques
A. Forme asymptomatique
Longtemps méconnu
B. Formes aigues
A la différence de l’IAo chronique, on a une apparition brutale (endocardites, traumatismes) d’un flux
de régurgitation important alors que le VG n’a pas le temps de s’adapter (dilatation) = IC aigue
gauche ou OAP ou IC sévère.
L’insuffisance aortique étant très mal toléré, le traitement à envisager est chirurgical.
C. Formes étiologiques
Endocardite
Maladie du tissu conjonctif dégénératifs : Maladie de Marfans, Maladie d’Ehlers-Danlos. Les
patients atteints de ces pathologies nécessitent une surveillance de la valve aortique.
Maladie anulo ectasiante : dilation de l’aorte + fuite de l’aorte
RAA
Dissection aortique : il faut faire réparer l’aorte le plus vite possible souffle d’IAo + insuffisance
aortique
Traumatismes thoraciques (rares)
Congénitale : Association CIV/IAo : syndrome de Pezzi Laubry
Maladie inflammatoire aortite
Maladie Aortique = Rao + IAo
D. Complications
Insuffisance cardiaque gauche : traité par diurétiques
Dissection de l’aorte ascendante, qui peut être responsable de mort subite
Endocardite
Troubles du rythme ventriculaire ou auriculaire non spécifiques liés à la dysfonction ventriculaire
gauche
E. Pronostic
FEVG > 55 : mortalité annuelle 2%
FEVG < 55 : 5,8%/an
Signes fonctionnels suivie 3 à 5ans
VI. Traitement
Médical : traitement de l’insuffisance cardiaque.