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Après plusieurs sollicitations du Pr. Angoulvant, nous n’avons toujours pas le diapo. Certains graphiques
manquent donc au ronéo mais ne sont pas indispensables à la compréhension.
Textes officiels :
- Item 3 : médecine fondée sur les preuves (UE1)
- Item 323 : prescription et bon usage (UE10)
La prescription n’est pas forcément systématique mais elle représente néanmoins une partie
importante de notre activité, tout comme l’évaluation des risques et le diagnostic.
I. Introduction
La médecine basée sur les preuves, ou Evidence Based Medecine est née en 1992 au Canada,
à l’université McMaster (Hamilton, Ontario). Elle a été créée par un groupe de cliniciens et
enseignants proposant une autre méthode de la pratique médicale. Ce fut un changement de
paradigme. En effet, jusqu’à l’EBM, on se basait surtout sur l’expérience du praticien (clinical
judgement).
Le nouveau paradigme stipule alors que l’intuition, l’expérience clinique non systématique et
le raisonnement physiopathologique sont des motifs insuffisants pour la prise de décision clinique. Il
est donc nécessaire d’avoir des preuves.
La médecine fondée sur les preuves consiste à utiliser de manière rigoureuse, explicite et
judicieuse, les preuves actualisées les plus pertinentes lors de la prise de décision concernant les
soins à prodiguer à chaque patient.
Relevant scientific evidence : on recherche en permanence s’il y a des nouvelles données susceptibles
de modifier la pratique. On recherche des preuves, on les analyse et on retient les plus pertinentes
en les réactualisant régulièrement.
EBM = méthodologie explicite de recherche des meilleures preuves disponibles pour résoudre un
problème clinique, se faisant alors en 4 étapes :
1) La formulation du problème médical en une question claire et précise
2) Recherche dans la littérature des articles les plus pertinents en rapport avec la question
3) Evaluation de la fiabilité, l’applicabilité et la pertinence clinique des conclusions extraites
des articles retenus
4) L’intégration des conclusions retenues pour répondre à la question initiale posée
Il faut également considérer les valeurs et les préférences du patient. On peut facilement Clin E eviRel
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perdre sa confiance si on ne lui demande pas l’avis. ical B de
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⇨ Les preuves scientifiques ne suffisent donc jamais à elles seules pour prendre une décision
clinique. Les décideurs doivent toujours peser les avantages et les risques, les inconvénients
et les coûts.
Tout cela a donc provoqué un changement de paradigme dans la pratique médicale, avec
l’EBM au centre des 3 éléments suivants :
❖ Jugement clinique
❖ Preuves scientifiques
❖ Valeurs et préférences du patient
B) Niveau de preuve
Remarque : se tenir au courant prend beaucoup de temps, des journaux et des sites fournissent
régulièrement des articles regroupant les nouvelles actualités dans certains domaines. Il est aussi
possible de se tenir informé via des congrès, les revues Cochrane, des journaux pharmacologiques
indépendants…
Juger de la pertinence de la confiance que l’on a dans les faits scientifiques commence par les
études, qui apportent ces faits.
Niveau de preuve d’une étude : niveau de confiance que l’on peut avoir dans sa capacité à répondre
à la question posée :
- Adéquation du design par rapport à la question posée
- Réalisation sans biais
- Analyse statistique adaptée
- Puissance par rapport à l’hypothèse posée
- Association ou causalité (attention aux fausses corrélations dans certaines études (le site
spurious correlation liste les corrélations absurdes))
⇨ Tout cela permet d’évaluer si les résultats sont réels et sans biais, ce qui permet ensuite
d’évaluer la pertinence.
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Tableau donnant le meilleure design/type d’étude à réaliser en fonction de l’objectif
Il existe également plusieurs systèmes pour évaluer le niveau de preuve d’une synthèse
d’études : le système GRADE est le plus communément utilisé.
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Le niveau de preuve global dépend du niveau de chaque étude pour chaque critère donné
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⇨ Le système GRADE est le plus complet, le plus rigoureux, mais il prend du temps (> 1 à 2h) et
est complexe.
Il existe également d’autres systèmes que GRADE pour le niveau de preuve et la gradation
des recommandations (Unicancer, HAS…) :
- Il existe des différences de cotation du NDP entre les systèmes
- Coter demande de l’entrainement et du temps pour la personne qui le fait, et cela est + ou –
difficile à réaliser selon les systèmes (pour coter avec GRADE, il faut une formation
spécifique)
- D’autres systèmes sont plus rapides et simples que le système GRADE, mais ils sont parfois
insuffisamment détaillés et discriminants
Cotation UNICANCER
Cotation HAS
● Niveau 1 :
- Essais comparatifs de forte puissance
- Méta-analyse d’essais comparatifs randomisés
- Analyse de décision basée sur des études bien menées
● Niveau 2 :
- Essais comparatifs de faible puissance
- Etudes comparatives non randomisées, bien menées
- Etudes de cohorte
● Niveau 3 :
- Etudes cas-témoins
● Niveau 4 :
- Etudes comparatives comportant des biais
- Etudes rétrospectives, séries de cas, études épidémiologiques de description
(transversale/longitudinale)
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- B : données provenant d’un seul essai randomisé ou de grandes études non randomisées
- C : consensus d’opinion d’experts et/ou de petites études, études rétrospectives, registres
3. Grade de recommandation
Remarque : il est intéressant de savoir ce qui doit être fait, mais encore plus intéressant de savoir ce
qui ne doit pas être fait.
4. Pertinence de la différence
Critère cliniquement pertinent : estime une qualité et une quantité de vie du patient, il devrait être
en rapport avec l’objectif thérapeutique :
- Lorsque l’on soigne une HTA, on cherche à faire baisser la PA pour réduire la mortalité,
l’insuffisance cardiaque et les évènements indésirables
→ Critère non pertinent : PA
→ Critères pertinents : symptômes ressentis par le patient
⇨ Les critères doivent être tournés vers le patient et comment il vit sa maladie
- Quelle est la différence qui est pertinente ? → Minimal Important Difference (MID)
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- On essaie que l’effet du traitement soit suffisamment intéressant pour le patient et la
communauté (au niveau des dépenses publiques)
Exemples en cancérologie :
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Etude CAST (1989) : Cette étude évalue l’utilisation de la flécaïne à la phase aiguë d’un infarctus pour
prévenir la mort subite par trouble du rythme ventriculaire.
🡺 Mais les patients sous placebo mourraient 2,5 moins que chez les patients prenant de la
flécaïne → risque relatif = 3,6 donc on multipliait par 3,6 fois la probabilité de faire une mort
subite sous flécaïne (et de 2,5 pour la mortalité totale).
🡺 Les analyses intermédiaires ont permis d’arrêter prématurément l’étude pour excès de
mortalité
NB intéressant à savoir : cette étude a été faite des années après que des cardiologues aient traité
des patients avec de la flécaïne. Des cardiologues de soins intensifs prescrivaient donc ce médicament
sur la base de leur jugement, et leur considération physiopathologique de la flécaïne, qui permettait
en effet de « gommer » les extrasystoles ; mais lorsqu’on l’a évalué avec la médecine fondée sur les
preuves, tout le monde s’est rendu compte que c’était une belle
connerie et que c’était toxique pour les patients. Modèle Modèle
physiopathologique pharmacologique
→ Pour des cas comme ceux-là, on a pas besoin de NDP car l’efficacité du traitement est
tellement énorme et évidente. Mais ces cas sont finalement rares.
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Critères pertinents permettant d’objectiver l’efficacité des traitements dans l’IC :
● la dyspnée,
● l’espérance de vie,
● la capacité à l’effort,
● la mort subite,
● la mortalité,
● la qualité de vie, la quantité de vie,
● la non hospitalisation (car en général ils passent leur vie à l’hôpital).
Le plus pertinent pour une personne de 50 ans sera par ex : augmentation de la quantité de vie, diminution des
hospitalisations, maintenir une certaine qualité de vie ; tandis que pour une personne de 80 ans, elle cherchera plutôt la
qualité de vie car la personne sait qu’elle va mourir un jour.
🡺 Les critères les plus pertinents sont différents selon l’âge et le contexte de la personne. Il faut toujours l’avoir en tête
et donc toujours demander au patient, en parler et le préciser.
Dans l’IC, on observe 15% de mortalité/an sous traitement digitalo-diurétique (étude SOLDV, bras placebo).
Rappels NYHA :
─ IV : signes d’IC au repos
─ III : signes d’IC aux efforts de vie courante
─ II : signes d’IC pour des efforts modérés
─ I : signes d’IC pour des efforts importants
Cas clinique :
• M. X, 55 ans est hospitalisé pour une première décompensation cardiaque. Il n’a pas d’antécédents, et ne
prends aucun traitement.
• L’examen retrouve : des râles crépitants à mi-champ, un souffle pleurétique droit, des oedèmes mous prenant le
godet remontant à mi-jambes. La PA est à 125/88 mmHg. L’ECG est sinusal avec un BBGc et la largeur du QRS à
150 ms.
• L'échographie cardiaque retrouve une cardiopathie dilatée globale hypokinétique, sans dyskinésie segmentaire,
une fuite mitrale petite, et une FEVG estimée à 22%.
• La coronaires sont angiographiquement normales.
• Le diagnostic : myocardiopathie dilatée hypokinétique, à coronaires saines.
- On suit le patient et on le revoit quelques semaines après. Il reste essoufflé à NYHA III, écho cardiaque à
FEVG à 28% → que lui proposez-vous ?
→ Défibrillateur automatique implantable (DAI) et une resynchronisation.
Qu’importe la spécialité que l’on fera post-ECN, on devra forcément prendre en charge des patients avec des
pathologies cardio-vasculaires, c’est pourquoi il est très important de bien connaître les traitements de ces pathologies.
Mais attention à ne pas sous-traiter les gens ! On a trop peur de les sur-traiter à cause des EI etc. mais on n’a jamais
peur de les sous-traiter. Mais il faut traiter les gens pour atteindre les objectifs de diminution des évènements, et
prévenir d’autres événements potentiels.
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Les premiers essais d’IEC ont commencé avec le captopril, en 1983. On a pris 99 patients (50 captopril vs 49
placebo) avec une IC réfractaire, stade IV sous traitement digitalo-diurétique, donc œdèmes ++. Ils dormaient assis et
ne pouvaient pas sortir de chez eux, entre autres.
Cela a duré 10 semaines. On a pu observer 1 mort dans le groupe captopril vs 4 morts dans le groupe placebo. Donc
sur 10 semaines, on a une réduction relative de 75% de la mortalité. Une nette amélioration fonctionnelle est donc
notée.
En 1987, l’étude CONSENSUS, où les patients étaient en IC sévère classés NYHA IV ont été traités par enalapril
de 2,5 à 40 mg (normalement la dose max en pratique c’est 20 mg mais là ils ont poussé un peu). Ces 253 patients (127
enalapril vs 126 placebos) ont été suivi pendant 6 mois.
On observe 33 décès dans le groupe enalapril vs 55 dans le groupe placebo, il y a donc eu une réduction de la
mortalité de 41%.
🡺 Ces études de morbi-mortalité démontrent une nette diminution de la mortalité en utilisant des IEC.
• 1991 NEJM : Studies Of Left Ventricular Dysfunction (SOLVD) 1
– IC avec FEVG <=35%, Stades II (57%), III (31%), I (10%), 18% idiopathique
– 1285 enalapril 2.5 à 20 mg, 1284 placebo, suivi moyen 3.5 ans
– Décès à 1 an 159 (12%)/IEC 201 (16%)/Pbo - 23%
• 1995 JAMA : méta-analyse des essais ayant évalué un IEC dans l’IC
– Essais petits plutot courts : réduction de la mortalité de -23%
• 2000 Lancet : méta-analyse des essais ayant évalué un IEC dans l’IC post infarctus
– Essais >1000 patients avec un long suivi : réduction de la mortalité de -25%
– MA sur données individuelles
Les preuves scientifiques sont multiples de par les différentes études cliniques réalisées. Il faut donc une revue
systématique et méta-analyse pour évaluer toutes ces études.
🡺 Ce tableau explique pourquoi on est arrivé à l’effet de classe des IEC. On peut prescrire
n’importe lequel car ils ont globalement tous fait leurs preuves.
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B) Administration des b-bloquants
Les premières administrations de bêtabloquants ont eu lieu avec l’US Carvedilol Program en 1996 :
Insuffisance cardiaque
>=3 mois
FEVG < 35%
D+IEC +/-digoxine
150 - 425 m
< 150 m 425 - 550
m
IC modérée IC modérée
PRECISE MOCHA
IC IC légère
sévère
Carvedilol 25 Carvedilol 25- Carvedilol 6.25- Carvedilol 25-50
mg Vs Placebo 50mg Vs Placebo 25 mg
6 mis 6 mois Vs Vs
Placebo Placebo
6 mois 12 mois
Les patients inclus dans ces études avaient une fonction d’éjection plus ou moins altérée, et étaient sous
diurétiques avec +/- digoxine, et IEC (traitement standard de l’époque)
Ils ont fait 4 petites études sur les critères cités plus haut avec des IC différentes (test de marche ++)
avec du carvedilol à différentes posologies, et toutes ont décidé de recueillir la mortalité en tant que
critère systématique secondaire ; et de se rassembler ensuite pour faire une méta-analyse prospective.
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T. Bejan-Angoulvant
Le groupe avec le BB (carvedilol) descend à 7% de mortalité vs 15% pour le groupe Diurétique+IEC, soit une
diminution importante de la mortalité.
Chaque BB est différent d’un autre : très grande hétérogénéité au sein des BB car ce sont des mélanges
racémiques – Il n’y a donc pas d’effet de classe comme pour les IEC. Donc on ne peut pas prescrire d’autres BB comme
ça pour l’IC, il faut un essai clinique pour pouvoir le faire.
On observe une baisse de la mortalité consistante d’un BB à l’autre, sur ces 3 BB évalués : Bisoprolol,
Metoprolol, Carvedilol (le 4e BB qu’on peut prescrire dans l’IC étant le Nebivolol).
Cela justifie donc un NDP élevé.
C) Administration de la spironolactone
Étude RALES (1999) : 800 patients suivi pendant 2 ans pour IC sévère (NYHA 3 et 4) dont 100% étaient sous diurétiques,
90% sous IEC et peu étaient sous BB alors qu’on connaissait déjà leur efficacité. On observe donc une baisse importante
de la mortalité (30%) dans le groupe spironolactone vs placebo.
spirono placebo
– Décès à 2 ans 35% 46% - 30%
– … ASMR I en 2002
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→ Ce graphique fait le bilan sur l’évolution thérapeutique de l’IC au cours du temps et de la moralité à 1 an associée.
Sur 20 ans de traitement, la mortalité des patients a été diminuée de plus de 15% à 6% (baisse impressionnante). Tous
ces traitements ajoutés ont donc un NDP élevé.
D) NDP du défibrillateur
Le défibrillateur permet un moindre taux d'événement des décès, même si on ne peut pas bien
caractériser le déplacement. Les différentes études à titre indicatif :
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Défibrillateur + Resynchronisation dans l’IC ischémique ou non :
Il existe des nouveaux traitements plus récents : les inhibiteurs de neprilysine avec des inhibiteurs de l’angiotensine II,
une association entre le valsartan et le sacubitril (Entresto de son petit nom commercial).
Les peptides natriurétiques (BNP++) sont dégradés par des enzymes dont la néprilysine, donc
si on bloque cette enzyme, on augmente l’action de ces peptides natriurétiques. On augmente ainsi la natriurèse, ce qui
est bénéfique chez l’insuffisant cardiaque. Cela a été démontré par l’étude PARADIGM en 2014.
Le gold standard dans les IC sont les IEC (et non les sartan) donc on a comparé leur efficacité avec ce nouveau
traitement. On observe une diminution de la mortalité de 16% (HR = 0.84).
De plus, on voit pour la première fois des critères composites (hospitalisations + diminution de la mortalité) et une
diminution de 20% de ce critère. Donc logiquement nous devrions maintenant prescrire de l’Entresto en cas d’IC.
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- Les BB réduisent la morbi-mortalité et les morts subites des patients ayant une FEVG altérée,
symptomatiques
o Carvedilol, bisoprolol, metoprolol
o Le nebivolol a été évalué mais ne réduit pas la mortalité ; les autres BB n’ont pas été
évalués
- Les anti-aldostérone réduisent la morbi-mortalité et les morts subites, si IC asymptomatique à FEVG altérée
o Spironolactone…
o Eplerenone en post-IDM ; dans l’IC peu symptomatique
Niveau de preuve le plus haut : grade A (HAS) – grade I (ESC) – grade élevé (GRADE) Car le critère évalué cliniquement
est le plus dur : les décès
Critères cliniquement pertinents permettant d’objectiver l’efficacité des traitements dans l’IDM : mortalité/survie,
complications/évènements (insuffisance cardiaque, risque de récidive, AVC, etc.)
Cas clinique :
• Mme X, 55 ans, fumeuse à 1 P/j depuis 25 ans est hospitalisée en urgence pour une douleur thoracique
prolongée, avec à l’ECG un sus-décalage du segment ST.
• La coronarographie en urgence retrouve une thrombose de l’IVA proximale. Une angioplastie primaire est
pratiquée.
• L’examen clinique initial retrouve des crépitants des bases (Killip II).
• L’évolution sera favorable et la patiente sort au 4 ème jour.
Ordonnance de sortie :
✔ BB (metoprolol, bisoprolol),
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✔ Aspirine (à vie + 2e antiagrégants = ticagrelor/prasugrel pendant au moins 1 an),
✔ Statine (atorvastatine)
✔ IEC (ramipril),
✔ Contrôle des facteurs de risque (moyen mnémotechnique : BASIC),
✔ Eplerenone si IC (selon FEVG)
Différentes études entre 1977 et 1999 avec baisse de la mortalité entre 23% et 45%.
Faits scientifiques avec plusieurs BB, baisse de la mortalité et des morts subites
Méta-analyse : baisse de 23% des décès, au moins 15% de réduction de la mortalité (le minimum est déjà au-delà de la
baisse de la mortalité dans l’HTA par exemple)
Bémol de ces études : toutes ces études sont avant l‘ère de l’angioplastie (prise en charge différente en urgence) donc
elles sont obsolètes → attention à l’évolution du NDP des médicaments car certaines méthodes sont complètement
obsolètes → on ne connaît plus le NDP des BB en post-IDM car on ne sait pas transposer ces études à aujourd’hui.
→ Les b-bloquants ont un NDP modéré : études anciennes et limitées dans le temps
→ Le niveau de preuve évolue selon l’évolution des pratiques, d’où l’intérêt de régulièrement les réévaluer.
Remarque : on ne fait pas assez d’étude sur l’arrêt des traitements. Ainsi, on donne des traitements aux patients, mais
souvent on ne sait pas quand les arrêter et comment faire, on ne sait pas ce que ces traitements font au long cours.
B) Aspirine
Cumul des études pour le risque de décès : NDP élevé avec des réductions de risque mais on a plus de 50 000 patients
dans ces études → le plus de bénéfice est observé à la phase aigue de l’IDM, mais pour tous les autres, ça touche le
rein. (La question de l’arrêt de l’aspirine pourrait se discuter un jour)
Le NDP de l’aspirine est élevé mais qu’en est-il de l’ère des nouveaux antiagrégants plaquettaires ? → Il faudrait
réévaluer la situation.
Prasugrel vs clopidogrel : on diminue la survenue des évènements (de presque 20%) mais on augmente un tout petit
peu les évènements hémorragiques (mais qu’un peu donc balance bénéfice risque plutôt favorable quand même)
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- Une étude a comparé l’efficacité du ticagrelor vs prasugrel (beaucoup de biais et de limites dans cette étude,
qui essaie de mimer la vraie vie) : mais le prasugrel entraine moins d’évènements que le ticagrelor et on
observe plus d’EI sous ticagrelor. Le prasugrel fait donc parti d’une meilleure stratégie thérapeutique.
D) Statines (hypolipémiants)
Plusieurs études chez des patients qui ont fait une maladie coronarienne ou un IDM :
- 4S : simvastatine 40 vs placebo → 30% de réduction des décès
- LIPID : pravastatine 40 vs placebo → 22% de réduction décès
- MIRACL : atorvastatine 80 vs placebo → étude non concluante
Plusieurs statines ont été étudiées dans plusieurs endroits du monde, avec à chaque fois une observation d’une
diminution régulière du nombre de décès (preuves indirectes)
-22%
(LIPID)
-
1
6
%
Il y a eu beaucoup de méta analyses → réduction significative des évènements, quelle que soit la situation (prévention
I, II, ou patients à haut risque).
→ Cela justifie le NDP élevé des statines, surtout en post infarctus.
L’arrêt du tabac (contrôle de facteurs de risque) a montré son efficacité dans la réduction de la mortalité dans des
études tandis qu’il y a aucune preuve pour la diète et la prise de poids.
PS tableau : Pour les statines, il est possible d’utiliser toutes les autres statines et pas seulement
l’atorvastatine (effet de classe)
Beaucoup de bénéfice sur la rééducation ++ → réentrainement à l’effort
Traitement médicamenteux :
- Aspirine
o Réduit la mortalité en phase aiguë
o Réduit les évènements CV majeurs en prévention secondaire
- Double anti-agrégation plaquettaire (réduction supplémentaire des évènements CV mais pas de la mortalité
totale)
- Bêtabloquants (réduisent la mortalité à la phase aiguë, et la récidive d’un accident coronarien en prévention
secondaire, mais cet effet n’est apparent que pendant quelques années (94% de l’effet dans les 2 ans))
- Statines (réduisent la mortalité et les évènements CV majeurs en prévention I et II)
- IEC (réduisent la mortalité à 1 mois à la phase aiguë de l’IDM et la mortalité des patients à haut risque
coronarien
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IV. Hypertension artérielle
Pourquoi la traiter et avec quoi ?
Lorsque les anti-calciques sont apparus, de nouvelles études ont été faites. La méta-analyse des traitements anti-
hypertenseurs a été réactualisée (Lancet 2016) :
- -13% mortalité
- -17% accidents coronaires
- -27% AVC
- -28% insuffisance cardiaque
- Pas de réduction significative du risque d'insuffisance rénale terminale
→ Le traitement par IEC, ARAII et ICa n’ont montré aucun bénéfice supplémentaire par rapport aux anciens
traitements de l’hypertension artérielle.
● Etude 2005 :
La plupart des études ayant montré un bénéfice du traitement hypertenseur n’ont jamais atteint une PAS =
140 mmHg dans le groupe traité. Il y a eu des baisses de PA jusqu’à 150, 160 mmHg… mais la moyenne atteinte dans les
groupes traités est toujours au-dessus de 140 mmHg, car la PAS des patients était initialement très élevée (une chute
trop importante de la PA entraînerait chez ces patients des vertiges).
→ Ainsi, dans ces premières études, le but n’était pas d’atteindre une moyenne de 140 mmHg mais plutôt une baisse
en-dessous de 160 mmHg ou d’au moins 20% de la PAS.
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Cas clinique :
● M. X 75 ans consulte pour équilibrer son traitement antihypertenseur, car il a constaté à la maison que sa
tension était élevée ces dernières semaines et il est inquiet. Il a déjà 4 traitements : Coveram, AlteisDuo, Fludex
LP et Hyperium.
● La PA est élevée en consultation : 170/90 mmHg. L’ECG est sinusal à 80 bpm. Le ionogramme et la
créatininémie étaient normaux il y a 6 mois.
● Vous demandez au patient de réaliser une automesure.
● La PA moyenne est à 135/80 mmHg.
Correction :
Contre-indications :
- Association de 2 diurétiques thiazidiques
- IEC + ARAII
→ Ces associations augmentent le risque d’arrêt du traitement, le risque d’hypotension et le risque d’insuffisance
rénale.
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