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tribunaux administratifs
Zine Zouhair
Introduction
Le droit de vote est un fondement de notre démocratie, il est consacré par l’article 2
de la constitution du 29 juillet 2011, qui dispose que « La souveraineté appartient à
la nation qui l’exerce directement par voie de référendum, et indirectement par
l’intermédiaire de ses représentants. La nation choisit ses représentants au sein des
institutions élues par voie de suffrages libres, sincères et réguliers. »
Le vote est l’acte par lequel les électeurs s’expriment sur une question (referendum)
où désignent leurs gouvernants. Toutes les opérations de vote sont prises en
considération, l’acceptation du verdict des urnes est toute aussi importante, elle
rend compte à la fois de l’intégrité du processus électoral et de la capacité des
candidats à se soumettre au choix exprimé par les électeurs.
Les élections occupent une place importante dans les débats politiques, ce sont à la
fois le moyen par lequel les citoyens font parvenir leur voix aux plus hautes
instances, le moyen par lequel ils choisissent leurs représentants.
Les opérations électorales donnent naissance aux contentieux, le contentieux
électoral a pour objectif de vérifier la régularité des actes et la validité des résultats,
il peut aboutir à la confirmation, à la réformation ou à l’annulation des élections.
En effet le contentieux électoral s’analyse comme un ensemble de normes et
d’institutions qui organisent et gouvernent les procédures de règlements des conflits
électoraux, ces normes et institutions sont multiples et complexes et font du
contentieux une matière contraignantes.
Parmi les cas d’ouverture du contentieux électoral on peut citer par exemple la
propagande électorale et toute distribution de programme le jour du scrutin, parce
qu’il est interdit de faire diffuser par tout moyen de communication tout message
ayant le caractère de propagande électorale le jour du scrutin, la compagne
électorale prend fin la veille du scrutin. On cite également parmi les cas d’ouverture
de ce contentieux, l’incitation à s’abstenir de voter ; inciter les citoyens à s’abstenir
de voter sur un tel ou tel parti, ou telle ou telle personne.
Le contentieux électoral désigne l’ensemble des litiges relatifs à l’organisation des
élections ainsi qu’aux résultats des scrutins. Ce contentieux repose sur un corpus de
règles, rassemblées notamment au sein du code électoral.
Ainsi la loi 9-97 formant le code électoral a réservé une quarantaine d’article aux
volets du contentieux électoral.
De ce fait plusieurs juridictions sont concernées par le contentieux électoral ; quand
il s’agit des litiges électoraux en matière législative, c’est la cour constitutionnelle qui
intervient, mais quand il y’a des litiges électoraux au niveau des collectivités
territoriale, c’est le juge administratif qui doit intervenir. Mais on va se contenter de
présenter uniquement le rôle des juridictions administratives en matière du
contentieux électoral.
Pour mieux cerner ce sujet du contentieux électoral, nous allons essayer de répondre
aux questions suivantes :
Quels sont les types des contentieux relatifs aux opérations électorales ?
Quelle est la juridiction compétente en la matière ?
Le juge administratif peut-il annuler les élections si une irrégularité a pu influencer
les résultats ?
Pour répondre à ces questions nous allons traiter dans une première partie les types
des contentieux relatifs aux opérations électorales, et dans une seconde partie on
traitera la juridiction compétente en la matière, et enfin dans une dernière partie
nous verrons les pouvoirs du juge administratif.
Les demandes d’inscription sur les listes électorales sont examinées par une
commission administrative présidée par le président du conseil communal ou par
toute autre personne élue.
Le contentieux du dépôt des candidatures est réglée selon les termes suivant, sous
réserve des autres dispositions prévues par la présente loi, tout candidat dont la
candidature a été rejeté peut pendant un délai de 4 jours qui commence à partir de
la date de sa notification déférer la décision de rejet au tribunal administratif dont il
relève la circonscription où le requérant a présenté sa candidature. Autrement dit ; le
législateur donne le droit à tout candidat dont la candidature a été rejetée de
soumettre cette décisions au tribunal administratif dont dépend la circonscription
auprès de laquelle il a déposé sa candidature, et cela dans un délai de 4 jours à partir
de sa notification.
Le recours est enregistré sans frais et le tribunal administratif statue en premier et
dernier ressort dans le délai imparti, selon le cas, à partir de la date de son dépôt au
greffe. La décision du tribunal est aussitôt notifiée à l’intéressé et à l’autorité chargée
de recevoir les déclarations de candidature qui doit immédiatement enregistré les
candidatures déclarées acceptable par le tribunal et les porter à la connaissance des
électeurs.
Les décisions prises par les bureaux de vote, les bureaux centralisateurs, les
commissions préfectorales et provinciales de recensement ou de vérification et les
commissions régionales de recensement des votes et de proclamation des résultats
peuvent faire l’objet d’un recours exercé au greffe du tribunal administratif.
Ce recours doit à peine de nullité être formé par une requête écrite dans un délai de
8 jours à compter du dépôt du procès-verbal constatant la proclamation des résultats
du scrutin.
Le tribunal administratif statue dans un délai de 40 jours à partir de la date du dépôt
du recours au greffe. Autrement dit, la loi donne droit aux candidats dont l’élection
est contestée de consulter les procès-verbaux des opérations électorales et d’en
prendre copie. Pour que ce recours puisse être examiné, à peine de nullité, il doit
être transmis par écrit dans un délai de 8 jours à partir du dépôt du procès-verbal
portant proclamation des résultats du scrutin, et afin de garantir l’équité, le
législateur prévoit la désignation d’un juge qui se charge de mettre les concernées au
courant de la requête déposée et recueille leur observation.
Le juge administratif est tout d’abord compétent pour rectifier les résultats de
l’élection en procédant à la neutralisation des erreurs et des irrégularités, lorsqu’elles
peuvent être déterminées avec certitude. Lorsqu’il ne peut déterminer comment les
suffrages ont pu se répartir régulièrement et sincèrement entre les différents
candidats, notamment en raison de manœuvres, le juge peut être conduit à annuler
l’élection.
Dans certaines hypothèses, le juge a le pouvoir de déclarer un candidat comme
inéligible.
A- Pouvoir de rectification
La rectification peut avoir lieu lorsque le juge peut identifier avec certitude les
bénéficiaires des suffrages écartés à tort ou mal décomptés, dans ce cas il procède à
la réattribution de ses suffrages et corrige les résultats de l’élection (CE, 20 février
2002, Elections municipales de Saint-
Elie, n° 235473).
Il peut aussi déclarer nullité des bulletins validés à tort par le bureau de vote. Cela
peut le conduire soit à confirmer les résultats, lorsque les candidats proclamés élus
conservent la majorité après la rectification opérée, soit à annuler l’élection de ces
candidats et à proclamer élus ceux qui obtiennent la majorité des suffrages
régulièrement après les résultats de la rectification, (CE, 22 octobre 1979, Elections
des représentants à l’Assemblée des communautés européennes, n° 18449).
B- Pouvoir d’annulation