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Ecole Internationale de Tunis 09/09/2021

EL KAABI MED EL HECHMI LES SUITES 𝑻 𝑳𝒆


𝑮 − 𝑺𝑷É − 𝑴𝑨𝑻𝑯𝑺

I. Raisonnement par récurrence :


1) Le principe :

C'est au mathématicien italien Giuseppe Peano (1858 ; 1932), ci-contre,


que l'on attribue le principe du raisonnement par récurrence. Le nom a
probablement été donné par Henri Poincaré (1854 ; 1912).

On considère une file illimitée de dominos placés côte à côte. La règle veut que
lorsqu'un domino tombe, alors il fait tomber le domino suivant et ceci à n'importe quel
niveau de la file.
Alors, si le premier domino tombe, on est assuré que tous les dominos de la file
tombent.

Définition : Une propriété est dite héréditaire à partir du rang n0 si lorsque pour un
entier k ³ n0, la propriété est vraie, alors elle est vraie pour l'entier k+1.

Dans l'exemple, si on suppose qu'un domino (k) tombe alors le domino suivant (k+1)
tombe également.
Principe du raisonnement par récurrence :
Si la propriété P est : - vraie au rang n0 (Initialisation),
- héréditaire à partir du rang n0 (Hérédité),
alors la propriété P est vraie pour tout entier n ³ n0.

Dans l'exemple, le premier domino tombe (initialisation). Ici n0 = 1.


L'hérédité est vérifiée (voir plus haut).
On en déduit que tous les dominos tombent.
Remarque : Une démonstration par récurrence sur les entiers est mise en œuvre
lorsque toute démonstration "classique" est difficile.
2) Exemples avec les suites :
Méthode : Démontrer par récurrence l’expression générale d’une suite
On considère la suite (un) définie pour tout entier naturel n par
𝑢𝑛+1 = 𝑢𝑛 + 2𝑛 + 3 et 𝑢0 = 1.
Démontrer par récurrence que : 𝑢𝑛 = (𝑛 + 1 )2 .
 Initialisation :  Le premier domino tombe.
(0 + 1)2 = 1 = 𝑢0 .
La propriété est donc vraie pour n = 0.

 Hérédité :
- Hypothèse de récurrence : On suppose que le k-ième domino tombe.
Supposons qu'il existe un entier k tel que la propriété soit vraie : 𝑢𝑘 = (𝑘 + 1)2 .
- Démontrons que : Le k+1-ième domino tombe-t-il ?
La propriété est vraie au rang k+1, soit : 𝑢𝑘+1 = (𝑘 + 1 + 1)2 ??? soit encore :
𝑢𝑘+1 = (𝑘 + 2)2 ???

𝑢𝑘+1 = 𝑢𝑘 + 2𝑘 + 3, par définition


= (𝑘 + 1)2 + 2𝑘 + 3, par hypothèse de récurrence
= 𝑘 2 + 2𝑘 + 1 + 2𝑘 + 3
= 𝑘 2 + 4𝑘 + 4
= ( 𝑘 + 2)2 Le k+1-ième domino tombe.

 Conclusion : Tous les dominos tombent.


La propriété est vraie pour n = 0 et héréditaire à partir de ce rang. D'après le principe
de récurrence, elle est vraie pour tout entier naturel n, soit : 𝑢𝑛 = (𝑛 + 1)2 .

Méthode : Démontrer la monotonie par récurrence


On considère la suite (un) définie pour tout entier naturel n par
1
𝑢𝑛+1 = 3 𝑢𝑛 + 2 et 𝑢0 = 2.
Démontrer par récurrence que la suite ( un) est croissante.

On va démontrer que pour tout entier naturel n, on a : 𝑢𝑛+1 ≥ 𝑢𝑛

1 1 8
 Initialisation :𝑢0 = 2 et 𝑢1 = 3 𝑢0 + 2 = 3 × 2 + 2 = 3 > 2, donc 𝑢1 ≥ 𝑢0 .
 Hérédité :
- Hypothèse de récurrence :
Supposons qu'il existe un entier k tel que la propriété soit vraie :𝑢𝑘+1 ≥ 𝑢𝑘 .
- Démontrons que : La propriété est vraie au rang k+1 : 𝑢𝑘+2 ≥ 𝑢𝑘+1 ???

1 1 1 1
On a 𝑢𝑘+1 ≥ 𝑢𝑘 donc : 𝑢𝑘+1 ≥ 𝑢𝑘 et donc 𝑢𝑘+1 + 2 ≥ 𝑢𝑘 + 2 soit 𝑢𝑘+2 ≥ 𝑢𝑘+1 .
3 3 3 3

 Conclusion :
La propriété est vraie pour n= 0 et héréditaire à partir de ce rang. D'après le principe
de récurrence, elle est vraie pour tout entier naturel n, soit : 𝑢𝑛+1 ≥ 𝑢𝑛 et donc la suite
(un) est croissante.
3) Inégalité de Bernoulli :
Soit un nombre réel a positif.
Pour tout entier naturel n, on a : (1 + 𝑎)𝑛 ≥ 1 + 𝑛𝑎.

Démonstration au programme :
 Initialisation :
La propriété est vraie pour n= 0. En effet, (1 + 𝑎)0 = 1 et 1 + 0 × 𝑎 = 1.

 Hérédité :
- Hypothèse de récurrence :
Supposons qu'il existe un entier k tel que la propriété soit vraie :(1 + 𝑎)𝑘 ≥ 1 + 𝑘𝑎

- Démontrons que :la propriété est vraie au rang k+1, soit :


(1 + 𝑎)𝑘+1 ≥ 1 + (𝑘 + 1)𝑎 ???

(1 + 𝑎)𝑘 ≥ 1 + 𝑘𝑎, d'après l'hypothèse de récurrence.


Donc : (1 + 𝑎)(1 + 𝑎)𝑘 ≥ (1 + 𝑎)(1 + 𝑘𝑎)
Soit : (1 + 𝑎)𝑘+1 ≥ 1 + 𝑘𝑎 + 𝑎 + 𝑘𝑎2
Soit encore : (1 + 𝑎)𝑘+1 ≥ 1 + (𝑘 + 1)𝑎 + 𝑘𝑎2 ≥ 1 + (𝑘 + 1)𝑎, car 𝑘𝑎2 ≥ 0.
Et donc :(1 + 𝑎)𝑘+1 ≥ 1 + (𝑘 + 1)𝑎.

 Conclusion :
La propriété est vraie pour n= 0 et héréditaire à partir de ce rang. D'après le principe
de récurrence, elle est vraie pour tout entier naturel n.

Remarque : L'initialisation est indispensable sinon on peut démontrer des


propriétés fausses !
En effet, démontrons par exemple que la propriété "2 n est divisible par 3" est
héréditaire sans vérifier l'initialisation.
Supposons qu'il existe un entier k tel que 2k est divisible par 3.
2k+1= 2kx 2 = 3px 2, où p est un entier (d'après l'hypothèse de récurrence).
= 6p
k+1
Donc 2 est divisible par 3. L'hérédité est vérifiée et pourtant la
propriété n'est jamais vraie !!!

II. Limite finie ou infinie d'une suite :


1) Limite infinie :
Exemple :
La suite (un) définie sur ℕ par 𝑢𝑛 = 𝑛2 a pour limite +∞.
En effet, les termes de la suite deviennent aussi grands que l'on
souhaite à partir d'un certain rang.
Si on prend un réel a quelconque, l'intervalle]𝑎 ; +∞[ contient tous les
termes de la suite à partir d'un certain rang.
Définitions : - On dit que la suite (un) admet pour limite +∞ si tout intervalle]𝑎 ; +∞[,
a réel, contient tous les termes de la suite à partir d'un certain rang et on note :
lim 𝑢𝑛 = +∞.
𝑛→+∞
- On dit que la suite (un) admet pour limite −∞ si tout intervalle]−∞ ; 𝑏[, b réel,
contient tous les termes de la suite à partir d'un certain rang et on note :
lim 𝑢𝑛 = −∞.
𝑛→+∞

Algorithme permettant de déterminer un rang à partir duquel Langage naturel


une suite croissante de limite infinie est supérieure à un Définir fonction seuil(A)
nombre réel A :
n←0
On considère la suite (un) définie par 𝑢0 = 2 et pour tout u←2
entier n, 𝑢𝑛+1 = 4𝑢𝑛 .
Cette suite est croissante et admet pour limite +∞. Tant que u < A
n←n + 1
Voici un algorithme écrit en langage naturel : u←4u
Fin Tant que
En appliquant cet algorithme avec A = 100, on obtient en
Afficher n
sortie n= 3.
A partir du terme u3, les termes de la suite dépassent 100.
En langage calculatrice et Python, cela donne :

TI CASIO Python

2) Limite finie :
1
Exemple : La suite (un) définie sur ℕ* par 𝑢𝑛 = 1 + a pour limite 1.
𝑛2
En effet, les termes de la suite se resserrent autour de 1 à partir d'un certain rang.
Si on prend un intervalle ouvert quelconque contenant 1, tous les termes de la suite
appartiennent à cet intervalle à partir d'un certain rang.

Définition : On dit que la suite (un) admet pour limite L si tout intervalle ouvert
contenant L contient tous les termes de la suite à partir d'un certain rang et on note :
lim 𝑢𝑛 = 𝐿. Une telle suite est dite convergente.
𝑛→+∞
Définition : Une suite qui n'est pas convergente est dite divergente.

Remarque :
Une suite qui est divergente n'admet pas nécessairement de limite infinie.
Par exemple, la suite de terme générale (−1)𝑛 prend alternativement les valeurs –1
et 1. Elle n'admet donc pas de limite finie, ni infinie. Elle est donc divergente.

3) Limites des suites usuelles :

Propriétés :
lim 𝑛 = +∞, lim 𝑛2 = +∞, lim √𝑛 = +∞.
𝑛→+∞ 𝑛→+∞ 𝑛→+∞
1 1 1
lim = 0, lim = 0, lim = 0.
𝑛→+∞ 𝑛 𝑛→+∞ 𝑛 2 𝑛→+∞ √𝑛

𝟏
Démonstration de : 𝐥𝐢𝐦
=𝟎
𝒏→+∞ 𝒏
Soit un intervalle quelconque ouvert ]−𝑎 ; 𝑎[, a réel positif non nul, contenant 0.
1 1 1
Pour tout n, tel que : n> , on a : 0 < <a et donc ∈ ]−𝑎 ; 𝑎[
𝑎 𝑛 𝑛
Ainsi, à partir d'un certain rang, tous les termes de la suite appartiennent à l'intervalle
1
]−𝑎 ; 𝑎[ et donc lim = 0.
𝑛→+∞ 𝑛

III. Opérations sur les limites :


1) Limite d'une somme :

lim 𝑢𝑛 = L L L +∞ −∞ +∞
𝑛→+∞
lim 𝑣𝑛 = L' +∞ −∞ +∞ −∞ −∞
𝑛→+∞
lim 𝑢𝑛 + 𝑣𝑛 = L + L' +∞ −∞ +∞ −∞ F.I.*
𝑛→+∞

* Forme indéterminée : On ne peut pas prévoir la limite éventuelle.

Exemple : lim 𝑛2 + 𝑛 = ?
𝑛→+∞
lim 𝑛2 = +∞ et lim 𝑛 = +∞.
𝑛→+∞ 𝑛→+∞
D'après la règle sur la limite d'une somme : lim 𝑛2 + 𝑛 = + ∞
𝑛→+∞

2) Limite d'un produit :


∞ désigne +∞ ou −∞
lim 𝑢𝑛 = L L ∞ 0
𝑛→+∞
lim 𝑣𝑛 = L' ∞ ∞ ∞
𝑛→+∞
lim 𝑢𝑛 𝑣𝑛 = L L' ∞ ∞ F.I.
𝑛→+∞

On applique la règle des signes pour déterminer si le produit est +∞ ou −∞.


1 1 1
Exemple : lim ( 𝑛 + 1) (𝑛2 + 3) = ? lim = 0 donc lim ( + 1) = 1
𝑛→+∞ √ 𝑛→+∞ √𝑛 𝑛→+∞ √𝑛
et lim 𝑛2 = +∞ donc lim (𝑛2 + 3) = +∞
𝑛→+∞ 𝑛→+∞
1
D'après la règle sur la limite d’un produit : lim ( 𝑛 + 1) (𝑛2 + 3) = +∞
𝑛→+∞ √

3) Limite d'un quotient :


∞ désigne +∞ ou −∞
lim 𝑢𝑛 = L L≠0 L ∞ ∞ 0
𝑛→+∞
lim 𝑣𝑛 = L'≠0 0 ∞ L ∞ 0
𝑛→+∞
𝑢𝑛 𝐿
lim = ∞ 0 ∞ F.I. F.I.
𝑛→+∞ 𝑣𝑛 𝐿′
On applique la règle des signes pour déterminer si le produit est +∞ ou −∞.
2
Exemple : lim =?
𝑛→+∞ −𝑛 2−3
lim 𝑛2 = +∞ donc lim −𝑛2 = −∞ et donc lim −𝑛2 − 3 = −∞
𝑛→+∞ 𝑛→+∞ 𝑛→+∞
2
D'après la règle sur la limite d'un quotient : lim = 0.
𝑛→+∞ −𝑛 2−3
Remarque :
Tous ces résultats sont intuitifs. On retrouve par exemple, un principe sur les
opérations de limite semblable à la règle des signes établie sur les nombres relatifs.
Il est important cependant de reconnaître les formes indéterminées pour lesquelles il
faudra utiliser des calculs algébriques afin de lever l'indétermination ou utiliser
d'autres propriétés sur les calculs de limites.

Les quatre formes indéterminées sont, par abus d'écriture :


∞ 𝟎
"∞ − ∞", "𝟎 × ∞", " ∞ " et " 𝟎 ".

Méthode : Lever une indétermination


Déterminer les limites suivantes :

5𝑛2+4
a) lim (𝑛2 − 5𝑛 + 1) b) lim ( 𝑛 − 3√𝑛) c) lim
𝑛→+∞ 𝑛→+∞ 𝑛→+∞ 4𝑛2+3𝑛

3𝑛2+𝑛
d) lim e) lim ( √𝑛 + 2 − √𝑛)
𝑛→+∞ 𝑛+3 𝑛→+∞

a) • lim 𝑛2 = +∞ et lim −5𝑛 + 1 = −∞


𝑛→+∞ 𝑛→+∞

Il s'agit d'une forme indéterminée du type "∞ − ∞".

• Levons l’indétermination en factorisant par le monôme de plus haut degré :


5𝑛 1 5 1
𝑛2 − 5𝑛 + 1 = 𝑛2 (1 − + ) = 𝑛 2
(1 − + )
𝑛2 𝑛2 𝑛 𝑛2
𝟓 1 5 1
• Or lim = 0 et lim = 0 donc lim ( 1 − + ) = 1 par limite d’une somme.
𝑛→+∞ 𝒏 𝑛→+∞ 𝑛² 𝑛→+∞ 𝑛 𝑛2
5 1
Et lim 𝑛2 = +∞ donc lim 𝑛2 (1 − 𝑛 + 𝑛2) = +∞ par limite d’un produit.
𝑛→+∞ 𝑛→+∞

Soit : lim (𝑛2 − 5𝑛 + 1) = +∞.


𝑛→+∞

b) • lim 𝑛 = +∞ et lim 3√𝑛 = +∞


𝑛→+∞ 𝑛→+∞

Il s'agit d'une forme indéterminée du type "∞ − ∞".


• Levons l’indétermination :
2
3 √𝑛 3(√𝑛) 3
𝑛 − 3√𝑛 = 𝑛 (1 − ) = 𝑛 (1 − ) = 𝑛 (1 − )
𝑛 𝑛 √𝑛 √𝑛
3
• Or lim 𝑛 = +∞ et lim 1 − 𝑛 = 1 donc par limite d'un produit :
𝑛→+∞ 𝑛→+∞ √

3
lim 𝑛 (1 − ) = +∞. Soit : lim 𝑛 − 3√𝑛 = +∞
𝑛→+∞ √𝑛 𝑛→+∞

c) • lim 5𝑛2 + 4 = +∞ et lim 4𝑛2 + 3𝑛 = +∞


𝑛→+∞ 𝑛→+∞


Il s'agit d'une forme indéterminée du type " ∞ ".

• Levons l’indétermination en factorisant le numérateur et le dénominateur par le


monôme de plus haut degré :
4 4
5𝑛2 + 4 𝑛2 5 + 𝑛2 5 + 𝑛2
= × =
4𝑛2 + 3𝑛 𝑛2 4 + 3𝑛 4 +
3
𝑛 2 𝑛

4 4
• Or lim = 0 donc lim 5 + = 5 par limite d’une somme.
𝑛→+∞ 𝑛² 𝑛→+∞ 𝑛2
3
On prouve de même que : lim 4 + 𝑛 = 4.
𝑛→+∞

5+ 42 5 5𝑛2+4 5
Donc, par limite d'un quotient : lim 𝑛 = 4. Et donc : lim = 4.
𝑛→+∞ 4+3𝑛 𝑛→+∞ 4𝑛2+3𝑛

d) • lim 3𝑛2 + 𝑛 = +∞ et lim 𝑛 + 3 = +∞


𝑛→+∞ 𝑛→+∞


Il s'agit d'une forme indéterminée du type " ∞ ".

• Levons l’indétermination en factorisant le numérateur et le dénominateur par le


monôme de plus haut degré :
𝑛 1
3𝑛2 + 𝑛 𝑛2 3 + 𝑛2 3+𝑛
= × 3 = 𝑛 × 3
𝑛+3 𝑛 1+ 1+ 𝑛 𝑛
1 1
• Or lim = 0 donc lim 3 + = 3 par limite d’une somme.
𝑛→+∞ 𝑛 𝑛
𝑛→+∞

3
On prouve de même que : lim 1 + 𝑛 = 1.
𝑛→+∞

3+1𝑛
Donc, par limite d'un quotient : lim = 3.
𝑛→+∞ 1+3𝑛

3+1𝑛 3𝑛2+𝑛
Et donc lim 𝑛 × 3 = +∞ par limite d’un produit. Soit lim
𝑛→+∞ 𝑛+3
= +∞.
𝑛→+∞ 1+𝑛

e) • lim √𝑛 + 2 = +∞ et lim √𝑛 = +∞
𝑛→+∞ 𝑛→+∞

Il s'agit d'une forme indéterminée du type "∞ − ∞".

• Levons l’indétermination par la méthode de l’expression conjuguée :

(√𝑛 + 2 − √𝑛)(√𝑛 + 2 + √𝑛)


√𝑛 + 2 − √𝑛 =
√𝑛 + 2 + √𝑛
2 2
(√𝑛 + 2) − (√𝑛)
=
√𝑛 + 2 + √𝑛
𝑛+2−𝑛
=
√𝑛 + 2 + √ 𝑛
2
=
√𝑛 + 2 + √ 𝑛
• Or par limite d'une somme lim √𝑛 + 2 + √𝑛 = +∞
𝑛→+∞

2
Et donc : lim = 0 par limite d’un quotient.
𝑛→+∞ √𝑛+2+√𝑛

Soit : lim √𝑛 + 2 − √𝑛 = 0.
𝑛→+∞

IV. Limites et comparaison :


1) Théorèmes de comparaison :

Théorème 1 :
Soit (un) et (vn) deux suites définies sur ℕ.
Si, à partir d'un certain rang, 𝑢𝑛 ≤ 𝑣𝑛 et lim 𝑢𝑛 = +∞ alors lim 𝑣𝑛 = +∞.
𝑛→+∞ 𝑛→+∞

Par abus de langage, on pourrait dire que la suite (un) pousse la suite (vn) vers +∞ à
partir d'un certain rang.
Démonstration au programme :
Soit un nombre réel a.
- lim 𝑢𝑛 = +∞, donc l'intervalle]𝑎 ; +∞[ contient tous les termes de la suite à partir
𝑛→+∞
d'un certain rang que l'on note n1.
On a donc pour tout 𝑛 ≥ 𝑛1 , 𝑎 < 𝑢𝑛 .
- A partir d'un certain rang, que l'on note 𝑛2 , on a 𝑢𝑛 ≤ 𝑣𝑛 .
- Ainsi pour tout 𝑛 ≥ max(𝑛1 ; 𝑛2 ), on a : 𝑎 < 𝑢𝑛 ≤ 𝑣𝑛 .
On en déduit que l'intervalle ]𝑎 ; +∞[ contient tous les termes de la suite (vn) à partir
du rang max(𝑛1 ; 𝑛2 ). Et donc lim 𝑣𝑛 = +∞.
𝑛→+∞

Théorème 2 :
Soit (un) et (vn) deux suites définies sur ℕ.
Si, à partir d'un certain rang, 𝑢𝑛 ≥ 𝑣𝑛 et lim 𝑢𝑛 = −∞ alors lim 𝑣𝑛 = −∞.
𝑛→+∞ 𝑛→+∞

Méthode : Déterminer une limite par comparaison


Déterminer la limite suivante : lim 𝑛2 + (−1)𝑛
𝑛→+∞

(−1)𝑛 ≥ −1 donc 𝑛2 + (−1)𝑛 ≥ 𝑛2 − 1

Or lim 𝑛2 − 1 = +∞ donc par comparaison lim 𝑛2 + (−1)𝑛 = +∞


𝑛→+∞ 𝑛→+∞

2) Théorème d'encadrement :

Théorème des gendarmes :


Soit (un), (vn) et (wn) trois suites définies sur ℕ.
Si, à partir d'un certain rang, 𝑢𝑛 ≤ 𝑣𝑛 ≤ 𝑤𝑛 et lim 𝑢𝑛 = lim 𝑤𝑛 = 𝐿 alors
𝑛→+∞ 𝑛→+∞
lim 𝑣𝑛 = 𝐿.
𝑛→+∞

Par abus de langage, on pourrait dire que les suites ( un) et (wn) (les gendarmes) se
resserrent autour de la suite ( vn) à partir d'un certain rang pour la faire converger
vers la même limite.
Ce théorème est également appelé le théorème du sandwich.
Démonstration :
Soit un intervalle ouvert I contenant L.
- lim 𝑢𝑛 = 𝐿, donc l'intervalle I contient tous les termes de la suite à partir d'un
𝑛→+∞
certain rang que l'on note n1.
- lim 𝑤𝑛 = 𝐿, donc l'intervalle I contient tous les termes de la suite à partir d'un
𝑛→+∞
certain rang que l'on note n2.
- A partir d'un certain rang, que l'on note n3, on a 𝑢𝑛 ≤ 𝑣𝑛 ≤ 𝑤𝑛 .
- Ainsi pour tout 𝑛 ≥ max(𝑛1 ; 𝑛2 ; 𝑛3 ), l'intervalle I contient tous les termes de la
suite (vn). Et donc lim 𝑣𝑛 = 𝐿.
𝑛→+∞

Méthode : Déterminer une limite par encadrement


sin 𝑛
Déterminer la limite suivante : lim ( 1 + 𝑛 ) .
𝑛→+∞

1 sin 𝑛 1
On a : −1 ≤ sin 𝑛 ≤ 1, donc : − 𝑛 ≤ 𝑛 ≤ 𝑛 pour 𝑛 > 0 .

1 1 sin 𝑛
Or : lim − 𝑛 = lim 𝑛 = 0 donc d'après le théorème des gendarmes lim 𝑛 = 0
𝑛→+∞ 𝑛→+∞ 𝑛→+∞

sin 𝑛
Et donc lim (1 + 𝑛 ) = 1.
𝑛→+∞

V. Suites majorées, minorées, bornées :


1) Définitions :
Définitions :- La suite (un) est majorée s'il existe un réel M tel que pour tout entier
nϵ ℕ, 𝑢𝑛 ≤ 𝑀.
- La suite (un) est minorée s'il existe un réel m tel que pour tout entier nϵ ℕ,𝑢𝑛 ≥ 𝑚.
- La suite (un) est bornée si elle est à la fois majorée et minorée.

Exemples :
- Les suites de terme général cos 𝑛 ou (−1)𝑛 sont bornées car minorées par −1 et
majorées par 1.
- La suite de terme général n2 est minorée par 0.

Méthode : Démontrer qu'une suite est majorée ou minorée


1
On considère la suite (un) définie pour tout entier naturel n par 𝑢𝑛+1 = 3 𝑢𝑛 + 2 et
𝑢0 = 2. Démontrer par récurrence que la suite ( un) est majorée par 3.

 Initialisation :
𝑢0 = 2 < 3. La propriété est donc vraie pour n= 0.

 Hérédité :
- Hypothèse de récurrence :
Supposons qu'il existe un entier k tel que la propriété soit vraie :𝑢𝑘 < 3.
- Démontrons que : La propriété est vraie au rang k+1 : 𝑢𝑘+1 < 3 ???
1 1 1 1
On a : 𝑢𝑘 < 3donc 𝑢𝑘 < × 3 et donc 𝑢𝑘 + 2 < × 3 + 2 = 3. Soit : 𝑢𝑘+1 < 3
3 3 3 3
 Conclusion :
La propriété est vraie pour n= 0 et héréditaire à partir de ce rang. D'après le principe
de récurrence, elle est vraie pour tout entier naturel n, soit : 𝑢𝑛 < 3.

2) Convergence des suites monotones :

Propriété :Soit (un) une suite croissante définie sur ℕ.


Si lim 𝑢𝑛 = 𝐿 alors la suite (un) est majorée par L.
𝑛→+∞

Démonstration par l'absurde :


Démontrons par l’absurde en supposant le contraire, soit : « Il existe un rang p, tel
que 𝑢𝑝 > 𝐿. »
- L'intervalle ouvert ]𝐿 − 1 ; 𝑢𝑝 [ contient 𝐿.
Or, par hypothèse, lim 𝑢𝑛 = 𝐿. Donc l'intervalle ]𝐿 − 1 ; 𝑢𝑝 [ contient tous les termes
𝑛→+∞
de la suite (un) à partir d'un certain rang (1).
- Comme (un) est croissante :𝑢𝑛 ≥ 𝑢𝑝 pour 𝑛 > 𝑝.
Donc si 𝑛 > 𝑝, alors𝑢𝑛 ∉ ]𝐿 − 1 ; 𝑢𝑝 [(2).
(1) et (2) sont contradictoires, on en déduit qu'il n'existe pas p ϵ ℕ, tel que𝑢𝑝 > 𝐿.
Et donc la suite (un) est majorée par 𝐿.

Théorème de convergence monotone :


- Si une suite croissante est majorée alors elle est convergente.
- Si une suite décroissante est minorée alors elle est convergente.
- Admis -

Remarque :
Ce théorème permet de s'assurer de la convergence mais ne donne pas la limite.
Dans l'exemple ci-dessous, la suite décroissante est minorée par 2. Cela prouve que
la limite de la suite est supérieure à 2 mais n'est pas nécessairement égale à 2.
Méthode : Utiliser le théorème de convergence monotone
1
On considère la suite (un) définie pour tout entier naturel n par 𝑢𝑛+1 = 3 𝑢𝑛 + 2 et
𝑢0 = 2.
Démontrer que la suite (un) est convergente et calculer sa limite.

- On a démontré au Paragraphe I. »que la suite (un) est croissante.


On a démontré dans la méthode précédente que la suite ( un) est majorée par 3.
D'après le théorème de convergence monotone, on en déduit que la suite ( un) est
convergente.

- On pose : lim 𝑢𝑛+1 = lim 𝑢𝑛 = 𝐿.


𝑛→+∞ 𝑛→+∞
1 1 1
Or 𝑢𝑛+1 = 3 𝑢𝑛 + 2, donc lim 𝑢𝑛+1 = lim 3 𝑢𝑛 + 2 = 3 𝐿 + 2 par produit et somme
𝑛→+∞ 𝑛→+∞
de limites.
1
Une limite étant unique, on en déduit que 𝐿 = 3 𝐿 + 2, soit 𝐿 = 3.
La suite (un) converge donc vers 3.

Corollaire :
1) Si une suite croissante est non majorée alors elle tend vers+∞.
2) Si une suite décroissante est non minorée alors elle tend vers−∞.

Démonstration (du 1) au programme:


Soit un réel a.
Comme (un) n'est pas majorée, il existe un entier p tel que 𝑢𝑝 > 𝑎.
La suite (un) est croissante donc pour tout 𝑛 > 𝑝, on a : 𝑢𝑛 ≥ 𝑢𝑝 .
Donc pour tout 𝑛 > 𝑝, on a : 𝑢𝑛 > 𝑎.
Et donc à partir d'un certain rang p, tous les termes de la suite appartiennent à
l'intervalle]𝑎 ; +∞[. On en déduit que lim 𝑢𝑛 = + ∞.
𝑛→+∞
VI. Comportement à l'infini d'une suite géométrique :
1) Rappel :
Définition : Une suite (un) est une suite géométrique s'il existe un nombre q tel que
pour tout entier n, on a : 𝑢𝑛+1 = 𝑞 × 𝑢𝑛 .
Le nombre q est appelé la raison de la suite.

Exemple : La suite (un) définie par 𝑢𝑛+1 = −3𝑢𝑛 et 𝑢0 = 5 est une suite géométrique
de raison –3 et de premier terme 5.

Propriété : (un) est une suite géométrique de raison q et de premier terme 𝑢0 .


Pour tout entier naturel n, on a : 𝑢𝑛 = 𝑢0 × 𝑞 𝑛 .

Exemple : Pour la suite précédente, on a, pour tout n : 𝑢𝑛 = 5 × (−3)𝑛.

2) Limites :

q 𝑞 ≤ −1 −1 < 𝑞 < 1 𝑞=1 𝑞>1


lim 𝑞 𝑛 Pas de limite 0 1 +∞
𝑛→∞

Démonstration au programme dans le cas q> 1 :


Pré requis : Pour tout entier naturel n, on a : (1 + 𝑎)𝑛 ≥ 1 + 𝑛𝑎 (inégalité de
Bernoulli).
On suppose que 𝑞 > 1, alors on peut poser 𝑞 = 𝑎 + 1 avec 𝑎 > 0.
𝑞 𝑛 = (1 + 𝑎)𝑛 ≥ 1 + 𝑛𝑎, d’après l’inégalité de Bernoulli. Or lim 1 + 𝑛𝑎 = +∞ car 𝑎 >
𝑛→∞
0. Donc d’après le théorème de comparaison : lim 𝑞 𝑛 = +∞.
𝑛→∞

Exemple :
La suite de terme général −5 × 4𝑛 a pour limite −∞ car lim 4𝑛 = +∞.
𝑛→∞

Méthode : Étudier un phénomène modélisable par une suite


Un investisseur dépose 5000 € sur un compte rémunéré à 3 % par an. Chaque
année suivante, il dépose 300 € de plus sur ce compte.
On note (un) la somme épargnée à l'année n.
On a alors : 𝑢𝑛+1 = 1,03𝑢𝑛 + 300 et 𝑢0 = 5000.

1) Calculer 𝑢1 et 𝑢2 .
2) Prouver que la suite (vn) définie pour tout entier n par 𝑣𝑛 = 𝑢𝑛 + 10000 est
géométrique et donner sa raison et son premier terme.
3) Exprimer vn en fonction de n.
4) En déduire un en fonction de n. Puis calculer 𝑢10 .
5) Étudier les variations de (un).
1) 𝑢1 = 1,03𝑢0 + 300 = 5450
𝑢2 = 1,03𝑢1 + 300 = 5913,5

2) 𝑣𝑛+1 = 𝑢𝑛+1 + 10000


= 1,03𝑢𝑛 + 300 + 10000
= 1,03𝑢𝑛 + 10300
= 1,03(𝑣𝑛 − 10000) + 10300, car 𝑣𝑛 = 𝑢𝑛 + 10000
= 1,03𝑣𝑛 − 10300 + 10300
= 1,03𝑣𝑛

Donc (vn) est une suite géométrique de raison 1,03 et de premier terme
𝑣0 = 𝑢0 + 10000 = 5000 + 10000 = 15000.

3) Pour tout n, 𝑣𝑛 = 15000 × 1,03𝑛.

4) Pour tout n, 𝑢𝑛 = 𝑣𝑛 − 10000 = 15000 × 1,03𝑛 − 10000


On a alors : 𝑢10 = 15000 × 1,0310 − 10000 ≈ 10158,75.
5) Pour tout n,
𝑢𝑛+1 − 𝑢𝑛 = 15000 × 1,03𝑛+1 − 10000 − (15000 × 1,03𝑛 − 10000)
= 15000 × (1,03𝑛+1 − 1,03𝑛 )
= 15000 × 1,03𝑛 × (1,03 − 1)
= 450 × 1,03𝑛 > 0
Donc la suite (un) est strictement croissante.

3) Somme des termes d’une suite géométrique :

Propriété : n est un entier naturel non nul et q un réel différent de 1 alors on a :


1 − 𝑞 𝑛+1
1 + 𝑞 + 𝑞2 + ⋯ + 𝑞𝑛 =
1−𝑞

Méthode : Utiliser la limite d'une suite géométrique


Déterminer les limites suivantes :

(−2)𝑛 1 1 2 1 3 1 𝑛
𝑎) lim 𝑏) lim 2𝑛 − 3𝑛 𝑐) lim 1 + + ( ) + ( ) + ⋯ + ( )
𝑛→+∞ 3 𝑛→+∞ 𝑛→+∞ 2 2 2 2

a) (−2)𝑛 est une suite géométrique de raison –2 strictement inférieure à –1.


𝑛
(−2)
Donc (−2)𝑛 ne possède pas de limite. Et donc lim n'existe pas.
𝑛→+∞ 3
b) • lim 2𝑛 = +∞ et lim 3𝑛 = +∞
𝑛→+∞ 𝑛→+∞

Il s'agit d'une forme indéterminée du type "∞ − ∞".


• Levons l’indétermination :
𝑛 𝑛
2𝑛 𝑛 𝑛
2 𝑛
2 − 3 = 3 ( 𝑛 − 1) = 3 (( ) − 1)
3 3

2 𝑛 2 𝑛 2
• Or lim (3) = 0, car ( ) est une suite géométrique de raison avec
𝑛→+∞ 3 3
2
−1 < 3 < 1.

2 𝑛
Donc : lim (3) − 1 = −1.
𝑛→+∞

Or lim 3𝑛 = +∞ car 3𝑛 est une suite géométrique de raison 3 strictement


𝑛→+∞
supérieure à 1.
2 𝑛
Donc par limite d'un produit : lim 3𝑛 ((3) − 1) = −∞
𝑛→+∞

Soit : lim 2𝑛 − 3𝑛 = −∞.


𝑛→+∞

1
c) On reconnaît les n premiers termes d'une suite géométrique de raison et de
2
premier terme 1.Donc :
1 𝑛+1
1 1 2 1 3 1 𝑛 1 − (2) 1 𝑛+1
1 + + ( ) + ( ) +⋯+ ( ) = 1 = 2 × (1 − ( ) )
2 2 2 2 1− 2
2

1 𝑛+1 1
Or lim (2) = 0,comme limited’une suite géométrique de raison avec
𝑛→+∞ 2
1
−1 < 2 < 1.

1 𝑛+1
Donc : lim 1 − (2) = 1.
𝑛→+∞

1 𝑛+1
Et donc : lim 2 (1 − (2) ) = 2.
𝑛→+∞

1 1 2 1 3 1 𝑛
Soit : lim 1 + 2 + (2) + (2) + ⋯ + (2) = 2.
𝑛→+∞

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