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Madame, Monsieur
17/09/2008
Condensateurs de puissance
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 4 710 − 1
— la régulation de la tension ;
— le filtrage des fréquences harmoniques ;
— le circuit bouchon des réseaux ;
— le démarrage des moteurs monophasés ;
— la protection des moteurs électriques ;
— le stockage de l’énergie électrique.
■ Cinq types de condensateurs permettent de satisfaire aux besoins des utilisa-
teurs ; on distingue :
— les condensateurs mixtes : ils sont constitués par une feuille de papier et
deux feuilles de plastique imprégnées par un diélectrique liquide non chloré ;
— les condensateurs tout film : ils sont constitués par deux ou trois feuilles de
plastique imprégnées par un diélectrique liquide non chloré ;
— les condensateurs tout film métallisé : ils sont constitués par une feuille de
plastique métallisée et non imprégnée ;
— les condensateurs tout film métallisé et imprégné : ils sont constitués par
une feuille de plastique métallisée ; les bobines ainsi constituées sont impré-
gnées par un diélectrique liquide ou gazeux ;
— les condensateurs électrolytiques.
Ces derniers, dont l’emploi se limite au démarrage des moteurs monophasés,
appartiennent plutôt au domaine de l’électronique [32]. Par contre, les autres
types de condensateurs sont très répandus sur les réseaux à haute tension
(HTA et HTB) et à basse tension (BT).
On traitera en détail, dans cet article, des condensateurs destinés à fournir
l’énergie réactive aux réseaux électriques ou aux installations industrielles.
■ On utilise la terminologie définie par la norme CEI 871-1, dont on rappelle
ci-après les principaux termes.
— Élément de condensateur (ou élément) : dispositif constitué essentiel-
lement par deux électrodes séparées par un diélectrique.
— Condensateur unitaire (ou unité) : ensemble d’un ou de plusieurs éléments
de condensateur placés dans une même enveloppe et reliés à des bornes de
sortie.
— Batterie de condensateurs (ou batterie) : ensemble de condensateurs uni-
taires raccordés de façon à agir conjointement.
— Condensateur : le terme condensateur est employé lorsqu’il n’est pas
nécessaire de préciser s’il s’agit d’un condensateur unitaire ou d’une batterie de
condensateurs.
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ϕ le déphasage entre v et i (compté positivement si le courant surdimensionnement des réseaux. L’ampleur du phénomène est
est en retard sur la tension). telle que, dans bien des cas, le réseau ainsi constitué deviendrait
● La puissance apparente, fournie par la source de production inexploitable.
S = UI
La solution consiste à produire de la puissance réactive au
impose les dimensions du générateur et du réseau de transport ou
voisinage des lieux de consommation. C’est le rôle des conden-
de distribution.
sateurs de puissance. Placés près des éléments inductifs, ces
● Seule la puissance active, reçue par la charge, se transforme en condensateurs leur fournissent directement de la puissance
énergie mécanique, thermique, lumineuse, etc. C’est la puissance réactive ; celle-ci n’a plus à circuler sur le réseau d’alimentation ;
utile qui transite par la charge et qui est : on limite ainsi les instabilités et les surdimensionnements des
P = U I cos ϕ = S cos ϕ réseaux.
QL = Lω I 2
La puissance réactive produite par une capacité C soumise à une
tension U est égale à :
QC = C ω U 2
avec ω = 2 π f (ω étant la pulsation du réseau en radians par seconde
et f la fréquence en hertz).
Comme pour la puissance active, on peut établir, aux nœuds du
réseau ou sur tout trajet du courant, des bilans équilibrés de
puissance réactive. Le bilan global est le suivant : Figure 1 – Circuit sans compensation : schéma unifilaire
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2.2 Puissance et pertes diélectriques Par ailleurs, le condensateur est parcouru par un courant I qui
n’est pas tout à fait en quadrature de phase avec la tension U.
L’angle de pertes δ correspondant (figure 5), est le complé-
Un condensateur est caractérisé, d’une façon générale, par les mentaire de l’angle ϕ, existant entre la tension et le courant. La puis-
valeurs de sa capacité, de sa tangente de l’angle de pertes (tan δ ) sance perdue P p (en W), dissipée sous forme de chaleur, est liée à
et de sa puissance réactive Q. Ainsi, un condensateur monophasé Q (en kvar) par :
de capacité C (exprimé en µF) alimenté sous une tension U (V) est Pp = Q tan δ
parcouru par un courant d’intensité I (A) telle que :
tan δ (W/kvar) est appelée facteur de pertes ; on dit aussi pertes
I = 10–6 C ω U diélectriques.
avec : C = ε r ε 0 /d
où ε r et ε 0 sont respectivement la permittivité relative moyenne
des isolants et la permittivité absolue du vide, la surface des
armatures (électrodes) et d l’épaisseur des isolants.
Le condensateur délivre une puissance réactive Q (exprimée
en kvar) :
–6 2 3 –9 2
Q = 2π10 C f U / 10 = 2π10 C f U
–9 2
= 2π10 ε r ε 0 f U / d
–9 2
= 2π10 ε r ε 0 f E d
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La figure 11 montre une vue éclatée d’une cuve de condensa- ■ Les éléments bobinés subissent un traitement de séchage et de
teurs à basse tension. dégazage au cours duquel le film métallisé se resserre sur lui-même.
L’élément est obtenu en bobinant simultanément deux films de ■ Une fois placés dans leur boîtier, ils sont enrobés par une résine
PP métallisés ayant la particularité de conserver sur quelques milli- polymérisable. En assurant ainsi une bonne étanchéité, on évite la
mètres un des deux bords non métallisés (figure 12). On réalise pénétration d’oxygène et d’humidité qui peut entraîner, au cours du
ainsi une bobine à armature débordante. Cette métallisation temps, une dégradation des performances du condensateur et une
sert d’armature et confère au condensateur des propriétés d’auto- réduction de sa capacité.
cicatrisation (figure 9).
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3.4.1 Papier
n CH 3 —CH CH 2 → — [ CH 2 — CH ( CH 3 ) ] — n
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● Propriétés mécaniques : sa résistance à la rupture est de l’ordre — d’associer des diélectriques dont les permittivités relatives
de 40 MPa et l’allongement à la rupture est compris entre 100 sont trop différentes, ce qui se traduit par une mauvaise répartition
et 600 %. des contraintes électriques.
● Propriétés physiques : sa masse volumique est voisine
de 0,9 g/cm3 et son absorption d’eau est faible (inférieure à 0,05 %).
Actuellement (en 1996), pour les condensateurs, les puis-
● Propriétés thermiques : sa température de fusion est comprise
sances unitaires élevées (d’environ 500 à 600 kvar) sont
entre 160 et 170 oC et sa conductivité thermique est 0,22 W/m · K. obtenues avec des diélectriques tout film (εr = 2,2) imprégnés
■ Pour améliorer les caractéristiques des films de polypropylène, avec des liquides de faible permittivité (εr = 2,5), mais soumis à
plusieurs additifs sont introduits pendant la transformation. On des champs électriques élevés (entre 60 et 75 V/µm).
peut citer :
— les anti-UV pour stabiliser sa dégradation aux UV ; ■ Rigidité diélectrique
— les antioxydants pour améliorer sa résistance aux agents À chaque palier technologique, le champ électrique de fonction-
oxydants présents ; nement de condensateur augmente (tableau 1). Cela implique des
— les stabilisants thermiques, les agents ignifugeants pour amé- matériaux dont les rigidités diélectriques sont de plus en plus
liorer son comportement au feu ; élevées.
— les charges minérales pour augmenter sa rigidité mécanique
● Pour le papier, la rigidité diélectrique est influencée par la
et sa tenue thermique.
masse volumique, l’épaisseur (figure 14), la porosité et le nombre
de points conducteurs.
3.4.3 Imprégnants ● Le film de polypropylène est, par contre, plus homogène,
surtout celui obtenu par extrusion avec un bi-étirage à plat, qui est
Les huiles utilisées comme imprégnants des diélectriques solides, plus compact et plus pur ; sa rigidité diélectrique, exprimée en
pour la moyenne et la haute tensions, ont suivi aussi les paliers fonction de la surface de l’échantillon (figure 15), est supérieure à
technologiques successifs. On est passé de l’huile minérale au celle du papier.
MDBT en passant par les huiles de synthèse comme le PCB, le BNC ● En ce qui concerne les isolants liquides utilisés, leur rigidité
et le MIPB. diélectrique se situe au-dessus de 60 V/µm.
Les principales caractéristiques des isolants liquides
(imprégnants) utilisés dans les condensateurs installés sur le réseau
EDF sont rassemblées dans le tableau 2.
(0)
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■ Pertes diélectriques
● D’après les figures 16 et 17, on constate que les variations de
la tangente de l’angle de pertes diélectriques du polypropylène en
fonction de la température ou de la fréquence sont relativement
réduites par rapport à celles du papier. Cette caractéristique (tan δ
de l’ordre de 2 · 10–4) impose le polypropylène comme le diélec-
trique solide dans les condensateurs.
● En ce qui concerne les diélectriques liquides, les valeurs de tan δ
(figure 18) peuvent atteindre les mêmes ordres de grandeur que les
solides.
Il faut noter que les pertes diélectriques des condensateurs sont influencées par la pola-
rité des molécules de l’imprégnant (plus l’imprégnant est polaire plus les pertes sont impor-
tantes). Elles dépendent aussi de la température (figures 16 et 18). Ainsi, pour réduire les
pertes d’énergie il faut choisir des isolants peu polaires (c’est-à-dire à faible permittivité). Figure 16 – Tangente de l’angle de pertes diélectriques, à 1 kHz
en fonction de la température pour quelques polymères
■ Absorption de gaz sous décharges partielles
La capacité d’absorption de gaz formé sous effluve électrique
d’un imprégnant est une grandeur importante quant à la prévision
de sa tenue aux décharges partielles. En effet, l’isolant liquide et ses
additifs doivent réagir aux décharges partielles et éviter la formation
de bulles de gaz qui peuvent provoquer le claquage d’un conden-
sateur. Les imprégnants comme le MDBT ou le PXE ont une capacité
d’absorption trois ou quatre fois supérieure à celles des anciens
liquides (PCB). Par ailleurs, ces imprégnants ont des qualités bio-
écologiques (toxicité, biodégradabilité, etc.) supérieures à celles des
premières huiles de synthèse.
E n r é s u m é , l e s c o n d e n s a t e u r s d e l a fi n d e s a n n é e s
quatre-vingt-dix sont caractérisés par :
— une meilleure rigidité diélectrique (champ élevé) ;
— un niveau d’apparition de décharges partielles plus élevé ;
— une plus grande capacité d’absorption des gaz ;
— une relative homogénéité des permittivités relatives entre
les isolants solides, et liquides ;
— des pertes diélectriques fortement réduites ;
— une meilleure qualité bioécologique. Figure 17 – Tangente de l’angle de pertes diélectriques, à 20 oC
en fonction de la fréquence pour quelques polymères
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du papier (3,5 W/kvar). Par contre, les isolants, aujourd’hui, ont des
Le retour d’expérience du fonctionnement des condensateurs de pertes très faibles (0,1 à 0,2 W/kvar) et qui augmentent peu avec la
puissance sur le réseau EDF (figure 19) permet la distinction de température sauf en cas de pollution accidentelle. Il en résulte que
deux types de causes de dégradation : les causes intrinsèques et les condensateurs actuels sont stables jusqu’à des températures
les causes externes. supérieures à 100 oC. Toutefois, à ces températures élevées, la
dégradation des constituants est rapide et la durée de vie des
condensateurs peut être abrégée. Un essai de type existe toujours
dans les normes (§ 5.3.1) pour contrôler une éventuelle instabilité
4.1 Causes intrinsèques thermique accidentelle due à des impuretés présentes dans les
composants du condensateur.
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tention (serrage, desserrage des bornes) permettent, dans le cas — les décharges partielles n’apparaissent pas, bien souvent, sur
d’une fabrication mal soignée pour l’étanchéité des traversées, une les unités neuves ; pour les condensateurs « tout film » bien conçus,
fuite du liquide diélectrique qui peut conduire au claquage de l’unité. la tension d’apparition des décharges partielles est supérieure à
1,5 fois, voire 2 fois, la tension assignée de fonctionnement ;
— on ne peut mesurer que la décharge apparente ramenée aux
4.1.4 Décharges partielles bornes de l’unité, la partie active d’un condensateur étant complè-
tement scellée, etc.
Les différentes contraintes électriques (transitoires, surtensions, Un condensateur ne doit pas présenter de décharges partielles à
harmoniques...) du réseau peuvent créer, en certains points des sa tension de service. Elles peuvent apparaître à la suite d’une
diélectriques du condensateur, un champ électrique trop important ; surtension importante, mais doivent s’éteindre rapidement (capacité
parmi les nombreux phénomènes qui en résultent, citons : d’absorption). La présence de décharges partielles d’une manière
— la libération de gaz dissous ; permanente est une indication d’un certain niveau de dégradation
— la formation de vacuoles ; des diélectriques, qu’il faut quantifier. En 1996, des investigations
— l’apparition de petites décharges accompagnées de la destruc- sont en cours, dans plusieurs pays, pour pouvoir établir une corré-
tion de certaines molécules ; lation entre les décharges partielles mesurées et leur niveau de noci-
— la formation de produits gazeux. vité sur les diélectriques ou le niveau de dégradation.
Les gaz dans ces vacuoles sont ionisés et accélérés par le champ La détection des décharges partielles est un essai non destructif.
électrique ; ils génèrent de nouveaux sous-produits qui accélèrent De nombreuses méthodes ont été mises au point : méthodes élec-
à leur tour le processus de dégradation. Ces phénomènes sont triques (directe ou en pont), méthode acoustique, méthode optique,
intenses au niveau de toutes les aspérités produisant un effet de méthode électrique sous rayons X [13] [30].
pointe (bords et extrémités des armatures métalliques, corps La méthode électrique en pont est la mieux adaptée à cause de
étranger, etc.). Ils sont dangereux si des bulles se forment soit par la valeur élevée de la capacité du condensateur sous essai. La
suite de dégazage insuffisant, soit par suite de réactions chimiques figure 20 représente le schéma de principe du dispositif en pont avec
libérant des gaz. un système d’acquisition numérique. Ce dispositif numérique per-
Le diagnostic de la présence de décharges partielles dans les met de mesurer la décharge apparente et sa phase d’apparition. À
condensateurs est particulièrement complexe pour différentes partir de ces deux mesures, on peut calculer un grand nombre de
raisons : grandeurs physiques des décharges partielles (énergie, puissance,
— la capacité d’un condensateur industriel est très élevée (par débit quadratique, courant moyen, fréquence de répétition, charge
rapport aux capacités d’autres matériels électriques), d’où la moyenne, etc.) et des paramètres statistiques (écart-type, aplatis-
présence d’un bruit de fond élevé (il faut distinguer les impulsions sement, asymétrie, etc.) qui permettent d’interpréter les spectres des
dues aux bruits de celles des décharges partielles) ; décharges partielles obtenus.
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U essai = 1,2 U N C N /C
Au moment de la publication de cet article, les éditions des
normes que l’on vient d’énumérer et qui sont précisées Pendant l’essai on ne doit pas constater une augmentation de tan δ.
en [Doc. D 4 710] étaient en vigueur. Toute norme est sujette à
révision et les personnes intéressées sont invitées à rechercher La capacité C et tan δ sont mesurées sous tension d’essai au début
la possibilité d’appliquer les éditions les plus récentes des et à la fin de l’essai. La différence entre les résultats de ces deux
normes mentionnées. mesures doit être inférieure à celle correspondant à la perforation
d’un élément ou à la fusion d’un fusible.
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Les essais d’endurance sont exécutés pour s’assurer que les dégra-
dations lentes du diélectrique (essai de vieillissement accéléré) et 6. Batteries de condensateurs
les dégradations rapides dues à des surtensions répétées (essai de
tenue aux surtensions) ne causeront pas, en service, de claquage
prématuré du diélectrique. Leur but est de s’assurer à court et, sur- Sur le réseau, les condensateurs sont groupés sous forme de bat-
tout, à long terme de la fiabilité des condensateurs sur les réseaux. teries avec l’appareillage indispensable à leur mise en service et à
Le retour d’expérience depuis l’introduction de ces essais d’endu- leur protection. Une batterie de condensateurs est un générateur de
rance montre une diminution importante des défaillances intrin- puissance réactive nécessaire pour alléger la puissance apparente
sèques. des réseaux en amont des lieux de consommation [37]. Ce
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composant passif du réseau est sollicité particulièrement pendant Ces batteries jouent, en plus de l’amélioration de la capacité de
les périodes de forte consommation (périodes de pointes et de sur- transport d’énergie du réseau, d’autres rôles :
charges). Sa disponibilité sur le réseau pendant ces périodes est très — maintien de la tension d’un réseau à facteur de puissance
souhaitable pour réduire les chutes de tension et les pertes en normal ou faible ;
réseau et donc pour optimiser le coût du kilowattheure. — répartition des charges, dans le cas de lignes fonctionnant en
parallèle.
Les puissances des batteries en série atteignent quelques
6.1 Types de batteries centaines de mégavars. Elles comportent des plates-formes isolées,
à la même tension que la ligne (figure 23a ).
Les batteries en série sont peu utilisées sur les réseaux, surtout
à moyenne et basse tensions. Par contre, sur les lignes de transport
à grande distance, sous des tensions supérieures à 220 kV, leur uti-
lisation (notamment au Canada, aux États-Unis, en Suède, etc.) est
fréquente et leur puissance réactive est toujours importante.
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■ Réglage du relais Ce type a une bonne sensibilité. Il est spécialement utilisé pour
Pour éviter des mauvais fonctionnements dus aux manœuvres ou les batteries à fusibles internes ou sans fusibles. Il est adapté pour
autres phénomènes transitoires, il convient que le relais de le réseau EDF.
déséquilibre ait une certaine temporisation. Il doit avoir une sensi- ■ Batterie dont les condensateurs sont connectés en étoile
bilité moindre pour les fréquences autres que la fondamentale afin avec neutre isolé et avec trois transformateurs de tension
d’éviter les manœuvres intempestives. entre chaque phase et le neutre et qui sont connectés en triangle
■ Transformateur de tension ou de courant éclaté. Un déséquilibre dans la batterie modifie la tension résultante
du triangle éclaté (figure 30).
Selon le type de détection de déséquilibre choisi, on utilise un
transformateur de courant ou de tension, dont les dimensions Ce type a une sensibilité moyenne mais il est toujours affecté par
électriques doivent être adéquates avec la valeur initiale de le déséquilibre de phase du réseau. Il est utilisé pour les batteries
déséquilibre, la sensibilité souhaitée et les relais choisis. à fusibles externes.
■ Batterie dont les condensateurs sont connectés en étoile à
6.2.4.3 Types d’installations et de protections neutre isolé ou à la terre avec six transformateurs de tension.
La modification de la tension en chaque point milieu de phase est
Sans être exhaustif, les types de détection de déséquilibre les
mesurée par rapport à sa tension entre phase et neutre (figure 31).
plus utilisés sont mentionnés ci-après.
Ce type convient pour d’importantes batteries de condensateurs
■ Batterie dont les condensateurs sont connectés en étoile (coût de l’équipement élevé).
avec neutre mis à la terre et avec un transformateur de Il n’est pas affecté par le déséquilibre de phase du réseau.
courant TC entre le neutre et la terre. Un déséquilibre dans la
batterie produit la circulation d’un courant à travers le transformateur
(figure 27).
Ce type a une faible sensibilité limitée par la nécessité d’insensi-
biliser la détection vis-à-vis du déséquilibre de phase du réseau et
des harmoniques. Il convient aux batteries sans fusibles. Il est
adapté pour le réseau EDF.
■ Batterie dont les condensateurs (sans fusibles ou avec fusibles
internes ou avec fusibles externes) sont connectés en étoile avec
le neutre isolé et avec un transformateur de tension TT entre le
neutre et la terre. Une différence de potentiel entre le neutre et la
terre est mesurée en cas de déséquilibre (figure 28).
Figure 29 – Montage en double étoile avec un transformateur
Ce type a une mauvaise sensibilité limitée également par la
de courant entre neutres isolés
nécessité d’insensibiliser la détection vis-à-vis du déséquilibre de
phase du réseau. Il est utilisé couramment avec les batteries à
fusibles externes ou sans fusibles.
■ Batterie dont les condensateurs sont connectés en double
étoile avec neutre isolé et avec un transformateur de courant
TC entre les neutres. Un déséquilibre dans la batterie produit
l’écoulement d’un courant dans le neutre correspondant (figure 29).
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■ Batterie dont les condensateurs dans chaque phase sont ■ Dans le cas d’une batterie unique sur le réseau, la valeur crête
disposés en deux branches avec un transformateur de du courant d’appel est égale à :
courant connecté entre les points milieux des deux branches. Un
déséquilibre produit la circulation d’un courant à travers le Î = V 2 C /L
transformateur (figure 32). Aussi ce type convient aux importantes
batteries (Q > 10 Mvar). avec C (F) capacité du gradin,
La sensibilité n’est pas affectée par le déséquilibre de phase du L (H) inductance du réseau en amont du gradin,
réseau. Ce type est utilisé dans les batteries (sans fusibles ou à V (V) tension simple du réseau.
fusibles internes ou à fusibles externes) en triangle ou en étoile L’intensité du courant dépend de la puissance de court-circuit au
avec neutre isolé ou à la terre. point de raccordement.
En général, la surintensité Î ne dépasse pas 100 fois le courant
6.2.4.4 Systèmes de protection particuliers
assigné IN . En moyenne, elle est de l’ordre de 10 à 30 IN assigné
D’autres systèmes de protections des condensateurs sont utilisés à condition que l’interrupteur fonctionne normalement sans réamor-
pour des situations particulières sur les réseaux. On les mentionne çage de l’arc entre les contacts (figure 33). Cette figure présente
ci-après sans rentrer dans les détails techniques. aussi les tensions associées.
■ Protection contre les surintensités : système conçu pour ■ Dans le cas d’une batterie à plusieurs modules (soit n
protéger les condensateurs des surintensités provenant des modules), lorsque le dernier gradin est mis sous tension, les (n – 1)
courts-circuits ou des harmoniques présents sur le réseau ou de gradins se déchargent instantanément dans le dernier (figure 34). La
perturbations de tension. valeur crête du courant d’appel est telle que :
■ Système de protection contre les surtensions ou les sous- Î = V 2 [ ( n – 1 ) ⁄ n ] C/
tensions, par des transformateurs de tension, ou par des para-
foudres, ou par des dispositifs d’amortissement. où la valeur de l’inductance en amont de chaque gradin.
■ Système de protection contre les agressions extérieures : divers Il est généralement nécessaire d’augmenter en accroissant la
facteurs extérieurs (chute d’objet, animaux, plantes, etc.) peuvent longueur des connexions ou en insérant une inductance de choc.
provoquer des défaillances de condensateurs. Une enveloppe métal- Les surintensités dépassent le plus souvent les valeurs supportables
lique incorporant l’interrupteur peut être conçue pour protéger les par les matériels. Pour les batteries à basse tension, on utilise
condensateurs de ces agressions extérieures. Ce système de protec- habituellement des inductances de 0,5 µH ou on augmente les
tions est adapté sur le réseau public en HTA seulement (figure 35). connexions. Pour les batteries à moyenne tension, les inductances
utilisées ont des valeurs de l’ordre de 50 µH. De toute façon, il est
■ Système antiharmonique : les condensateurs de la batterie sont souhaitable d’effectuer le calcul à chaque nouvelle installation.
surdimensionnés et connectés en parallèle à des inductances pour
prendre en considération les harmoniques produits sur les lieux de
consommation ou circulant sur le réseau.
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Chaque batterie de condensateurs doit être pourvue de dispositifs Sur les réseaux à basse et moyenne tensions, beaucoup de bat-
pour la décharger une fois mise hors service. teries sont sous enveloppe métallique avec parfois l’incorporation
Les temps de décharge, spécifiés dans les normes correspon- de l’interrupteur (figure 35). En haute tension, les condensateurs
dantes, peuvent être déterminés par des résistances de décharge sont installés sur des charpentes métalliques (châssis). Il est impor-
internes dans chaque condensateur, ou par des dispositifs externes tant de fixer le potentiel de chaque partie métallique de la batterie
définis pour l’ensemble de l’équipement de condensateurs. (cuve du condensateur et enveloppe métallique ou châssis). L’équi-
potentialité est obtenue par connexion de ces parties avec un
Sur chaque unité, une plaque signalétique mentionne la présence câblage de dimension appropriée. La section du conducteur doit
ou l’absence d’une résistance interne. Dans les normes relatives aux pouvoir supporter le courant de défaut en cas d’amorçage de la
condensateurs, on donne des consignes de sécurité de décharge cuve du condensateur.
avant de manipuler un condensateur.
Par ailleurs, il est souhaitable avant de toucher aux différentes par-
ties d’une batterie qui vient d’être déconnectée du réseau, d’attendre
au moins 10 min pour qu’elle se décharge et ensuite de court- 6.4 Prévention de l’environnement
circuiter les bornes des condensateurs et de les mettre à la terre.
Le liquide d’imprégnation PCB n’étant pas un liquide bio-
6.3.2 Dispositif de décharge interne dégradable, des études ont été entreprises, dès 1976, pour le
remplacer par des nouveaux liquides non chlorés ne représentant
pas de pollution pour l’environnement. Les essais ayant été satis-
En général, des résistances internes sont incorporées dans les faisants, la substitution a lieu progressivement à partir de 1978.
condensateurs individuels. Elles sont dimensionnées pour assurer
la décharge de chaque unité et, par conséquent, de toute la batterie. Ces nouveaux liquides, comme le MDBT, PXE et autres (tableau 2),
Ce dispositif n’empêche pas dans certains cas (batterie de conden- ont apporté une nette amélioration en matière d’écotoxicité. Mise
sateurs avec plusieurs sections de condensateurs en série) la à part cette amélioration, ces liquides ont permis de réduire les pertes
présence d’une tension résiduelle. Il est donc nécessaire et prudent diélectriques des condensateurs et d’augmenter le champ électrique
de court-circuiter chaque unité et de la mettre à la terre. de service sans nuire à leur fiabilité.
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7.1 Compensation en BT
Les batteries de condensateurs en basse tension sont installées
chez le client (en général, les consommateurs industriels) en aval
du poste de comptage. Le client industriel peut utiliser au mieux
son contrat de fourniture de l’énergie, en améliorant le facteur de
puissance de son installation.
Actuellement, les condensateurs BT sont autocicatrisants secs
(figure 11). Ils ont une tension assignée qui dépasse rarement
1 000 V. Ils sont généralement triphasés et couplés en triangle.
En général, les batteries ont une puissance modérée (Q < 1 Mvar).
Elles peuvent être équipées d’inductances de choc pour limiter le
courant d’appel à l’enclenchement ou d’inductances antiharmo-
niques pour protéger les condensateurs des harmoniques. La
commande des batteries est soit manuelle, soit automatique par
relais varmétrique ou par horloge. Figure 36 – Les quatre types de compensation à basse tension
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d’interrupteur de manœuvre. Elles ne sont pas fractionnées comme 8.1 Condensateurs pour installations
en moyenne et basse tension.
de chauffage à induction
Le coût de l’infrastructure (isolateurs et rack) et de l’appareillage
(disjoncteur, dispositif de décharge ou de protection) constitue une Les condensateurs, utilisés pour alimenter les fours à induction,
fraction importante du coût global des batteries. se caractérisent par les deux points suivants.
■ Ils ne sont pas reliés à un réseau, mais à une installation
7.4 Situation internationale industrielle sur laquelle les surtensions atmosphériques ou de
manœuvres ne sont pas importantes. Ils sont donc construits avec
une marge de sécurité plus faible.
On constate que, actuellement, les grands consommateurs
mondiaux d’énergie réactive se divisent en deux catégories : les pays ■ Ils peuvent être utilisés à des fréquences élevées allant jusqu’à
qui adoptent le concept des condensateurs à fusibles externes 24 000 Hz. Pour celles-ci, les pertes diélectriques, proportionnelles à
(comme les pays de l’Amérique du Nord et le Japon) et ceux qui la fréquence, sont importantes. Ces condensateurs sont souvent
utilisent les condensateurs à fusibles internes (comme la majorité munis d’un dispositif de refroidissement à air soufflé ou à
des pays d’Europe). En regardant de près, on remarque que : circulation d’eau. Notons toutefois que les condensateurs à diélec-
— les pays qui doivent acheminer leur énergie sur de grands trique tout film imprégné avec des liquides non chlorés, grâce à
réseaux (concentration des centres de production) et qui adoptent leurs pertes très faibles, peuvent fonctionner en refroidissement
un système de compensation décentralisée (une petite batterie sur naturel jusqu’à des fréquences assez élevées.
les poteaux du réseau tous les 1 ou 2 km) adhèrent à la technologie Ces condensateurs sont, très souvent, munis de fusibles internes.
des fusibles externes ; Leurs règles et conditions d’essais sont prévues par les normes
— les pays dont la politique de compensation est centralisée (au CEI 110, NF C 54-120 et NF C 54-121.
niveau des postes sources de répartition) et dont les centres de
production sont dispersés sur le territoire, installent les batteries à
fusibles internes.
Il faut noter que les deux catégories s’accordent sur le fait que 8.2 Condensateurs de couplage
la protection de détection de déséquilibre est nécessaire quel que et diviseurs capacitifs
soit le concept de condensateurs utilisé.
Ces appareils sont installés sur les réseaux à haute tension pour
assurer de nombreuses fonctions :
7.5 Conclusion — mesure des tensions ;
— couplage de la ligne avec une installation de télécommuni-
Les matériaux qui composent les condensateurs de puissance
cation ;
n’ont cessé de s’améliorer depuis plus de 30 ans et ont permis de
— protection contre les surtensions.
disposer d’unités de forte puissance. Cette évolution a forcé le
développement du concept de protection au niveau du conden- Ils sont constitués par de nombreux éléments raccordés en série
sateur et au niveau de la batterie. et disposés dans une cuve de porcelaine. Leur capacité est
comprise entre 1 000 et 10 000 pF. Le diélectrique est soit du papier,
Les techniques de protections utilisées, exposées dans cet article,
soit mixte (papier et polypropylène), soit tout film (polypropylène),
ont amélioré la fiabilité et la disponibilité de l’énergie réactive sur
imprégné à l’huile minérale ou à l’huile synthétique. Lorsque ces
le réseau tout en diminuant le coût du kvar.
appareils sont utilisés en télécommunication, ils doivent avoir de
La disponibilité des batteries peut être encore augmentée, quel bonnes caractéristiques à des fréquences atteignant 500 kHz. Les
que soit le niveau de la puissance de la batterie, en introduisant un essais qu’ils doivent subir sont prescrits par la publication CEI 358
système de protection informatisé (§ 6.2.1). et la norme NF C 54-110.
Enfin, les performances des unités peuvent être améliorées en
augmentant le champ de l’actuel diélectrique solide « tout film »
ou, éventuellement, en utilisant des condensateurs métallisés 8.3 Condensateurs de disjoncteurs
imprégnés ; cette technologie de condensateurs HTA étant en
cours d’études et d’expérimentation (§ 3.1.1). Ces améliorations
Disposés en parallèle sur les pôles des disjoncteurs à haute ten-
permettront l’augmentation de la puissance unitaire et de la
sion, leur rôle consiste à assurer une répartition convenable de la
disponibilité et la réduction du coût du kvar à fiabilité égale.
tension sur toutes les chambres de coupure. Ils doivent avoir une
bonne rigidité diélectrique. Ils sont réalisés au papier imprégné
d’huile minérale. De nombreux éléments reliés en série sont empilés
dans une cuve en porcelaine qui sert d’isolateur. La capacité est de
8. Autres types quelques centaines de picofarads.
de condensateurs
8.4 Condensateurs de stockage
Dans ce paragraphe, on présente, d’une manière succincte, d’énergie
quelques autres types de condensateurs de puissance utilisés sur
les réseaux électriques ; bien que leur fabrication s’apparente à celle
des appareils destinés à l’amélioration du facteur de puissance, on Ce type de condensateurs emmagasine de l’énergie et la restitue
s’attache à montrer ce qui les différencie des unités étudiées pré- en un temps très bref. Cette propriété est de plus en plus utilisée
cédemment. dans toutes sortes de dispositifs couvrant toutes les gammes de ten-
sions et de puissances, depuis le flash électronique des photo-
graphes jusqu’aux puissantes installations d’étude des phénomènes
de fusion thermonucléaire contrôlée.
La plupart de ces condensateurs ont quelques caractéristiques
communes. Comme ils sont chargés sous une tension continue, la
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valeur des pertes diélectriques a peu d’importance. On recherche, ■ Coefficient d’inversion de la décharge
par contre, un diélectrique permettant d’obtenir une énergie C’est le rapport de la tension crête de la première alternance à
volumique la plus élevée possible. Le papier imprégné est toujours la tension de charge. L’augmentation de ce coefficient de 0 à une
utilisé ainsi que le PP. Comme imprégnant, l’huile de ricin permet valeur proche de 90 % a un effet sur la durée de vie analogue à
des performances remarquables, mais les nouveaux imprégnants celui du doublement de la tension.
(MDPT, PXE, BNC, etc.) sont également employés.
Ces condensateurs doivent se décharger dans des circuits à faible ■ Durée de vie désirée
constante de temps (de l’ordre de la microseconde). Par conséquent, Elle influe de façon très importante sur le dimensionnement de
leur réactance propre doit être faible, ce qui impose une étude géo- l’appareil.
métrique de l’assemblage des éléments extrêmement soignée. Pour Les applications de ces condensateurs sont nombreuses. On
des unités de puissance importante, il est souvent retenu des induc- peut citer les générateurs de tension de choc, les stations d’essais
tances propres inférieures à 10 nH. De plus, l’intensité du courant synthétiques de disjoncteurs, la soudure par décharge, l’excitation
à la décharge peut être considérable, ce qui entraîne des efforts élec- de lasers, la création de champs magnétiques de très grande
trodynamiques sur les liaisons et les contacts. Ceux-ci doivent être intensité, la création de plasma, etc.
particulièrement soignés.
Les condensateurs de stockage sont généralement conçus pour
avoir une durée de vie limitée. On les prévoit pour quelques
dizaines à 106 décharges, l’énergie étant d’autant plus grande que 8.5 Condensateurs divers
la durée de vie désirée est faible.
Le choix des caractéristiques optimales de ces appareils dépend ■ Les condensateurs des moteurs à courant alternatif sont utilisés
de nombreux paramètres. soit pour assurer le démarrage des moteurs, soit en service
■ Tension de charge permanent, soit pour permettre le raccordement d’un moteur
triphasé sur un réseau monophasé. Ils sont réalisés en film plastique
On réalise industriellement des unités dont la tension nominale métallisé ou sont électrolytiques (démarrage). Les prescriptions des
s’étend de quelques kilovolts à quelques centaines de kilovolts. essais de routine ou de type de ces condensateurs sont prévues par
■ Énergie stockée (exprimée en kilojoules) la publication CEI 252.
Il est très difficile d’établir une correspondance entre la puis- ■ Les condensateurs pour l’éclairage luminescent compensent la
sance d’un condensateur (exprimée en kvar) et l’énergie stockée réactance des ballasts, avec des valeurs usuelles de capacité de 4
(exprimée en kJ), car les gradients de tension sont très différents à 50 µF sous des tensions de 250 à 500 V. Les techniques au
dans ces deux types d’utilisation. Les énergies unitaires s’étendent polypropylène métallisé sont les plus utilisées.
de quelques centaines de joules à 15 kJ, parfois plus.
■ Les condensateurs d’antiparasitage de faible puissance sont
■ Fréquence ou durée de la décharge placés aux bornes des contacts des appareils électroménagers, pour
À gradient de tension égal, la durée de vie diminue lorsque la réduire les perturbations radiophoniques.
fréquence augmente.
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