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LES BARRAGES
EN VOUTE MINCE
Etude de l'action de coque et de Veffet de torsion
THÈSE
PRÉSENTÉE A L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE FÉDÉRALE, ZURICH,
PAR
JEAN LOMBARDI
Ingénieur civil
de Airolo, Suisse
LAUSANNE
Page 17. Formule (23), dernier terme, lire: + Tu,mt<f(x,y)- mtj(x,y) au lieu de
myjr— mxy/r + Y = 0
m'x, qy —
my
n n—i
m m—i
Q =
Q(x,y)= S S Vijx'yJ
/=0 y=0
[K(fPa)% =
[Ki+Vl(fpaYi + K-Ki-K (/M'-yJ/A*
Page 79. La figure 18 se subdivise en quatre parties qui devraient être numérotées,
de gauche à droite: a. b. c. d.
Page 103*. Fig. 30. La figure de droite est désignée dans le texte par la lettre c.
x = 0
^0 ny0lr
—
Wyo
—
mxo —
mxy0
—
myx0
Lombardi, Jean. —
Les barrages en voûte mince. —
Lausanne, F. Rouge & Cle S. A.,
Librairie de l'Université, 1955.
CURRICULUM VITAE
partie à Lugano.
Entré en octobre 1937 au Lycée Louis Barthou à Pau (B.P.), j'en ai suivi les cours
jusqu'en juin 1940. En raison de la guerre, j'ai dû poursuivre mes études pendant deux ans
De janvier 1949 à
mars 1950, j'ai été employé dans le bureau technique de
M. H. Gicot, ingénieur-conseil, à Fribourg.
Pendant le semestre d'été de cette même année, j'ai suivi, en qualité d'auditeur, des
cours à la section de mathématiques de l'Ecole Polytechnique Fédérale. Pendant ce temps,
j'ai entrepris, sous la direction de M. le professeur Dr P. Lardy, ma thèse sur les barrages
en voûte mince.
Retourné en France, j'ai poursuivi ce travail, particulièrement en ce qui a trait aux
applications numériques. Parallèlement, j'ai établi le projet et surveillé l'exécution de
deux ponts et de diverses autres constructions en béton armé et en bois.
en Amérique, le barrage en voûte. Qu'il nous suffise d'ailleurs, de souligner ici la pré¬
pondérance que tend à prendre ce type de barrage, sans entrer dans le détail des avantages
qu'il offre sur les autres.
Malgré la complexité des questions de statique soulevées par le calcul des barrages
en voûte [27, 47], cette évolution se poursuit grâce aux progrès de la technique du béton.
Et, bien que les problèmes posés ne puissent être considérés ni par le théoricien, ni par
l'ingénieur, auteur de projets, comme résolus, le barrage en voûte inspire une confiance
de plus en plus grande.
De nombreuses études s'appuyant surdes méthodes de statique appliquée permettent
de se faire actuellement une idée assez précise du comportement du barrage en voûte.
Les méthodes mises en œuvre vont de la simple formule du tube jusqu'à celle du
Trial Load qui est, sans doute, la plus perfectionnée, sinon la plus exacte. Elles ne
donnent, néanmoins, pas entière satisfaction à plusieurs auteurs qui considèrent que la
théorie des coques est la seule susceptible de convenir au calcul de ces barrages.
Mais ces staticiens hésitent à croire que cette théorie puisse s'appliquer à des cas
pratiques.
2
2 AVANT-PROPOS
On ne saurait dès lors s'étonner qu'aucun moyen effectif n'ait été mis à la disposition
de l'ingénieur pour lui permettre d'étudier le barrage en voûte en tant que structure
bi ou tridimensionnelle. Les essais tentés jusqu'ici dans ce sens (cf., par exemple, [40])
n'ont eu qu'une portée très particulière. Seul, semble-t-il, Tôlke [30] s'est inspiré de cette
théorie pour mettre au point, dès 1938, une méthode de calcul des barrages en arc. Il n'a,
cependant, guère été suivi dans cette voie, en raison, probablement, de la disproportion
entre l'appareil mathématique nécessaire et les résultats obtenus.
Certes, l'idée que son constructeur s'est faite du comportement d'un ouvrage ne
saurait échapper à un observateur attentif de l'œuvre; mais, pour les barrages en voûte,
la conception théorique est parfois tellement apparente que l'on peut supposer que des
exigences techniques et économiques lui ont été sacrifiées.
[52], C. H. Howell, A. C. Jaquith, M. Ritter [55], d'autres encore ont ainsi édifié peu à
peu la méthode dite des arcs-murs, en introduisant, outre les arcs horizontaux, des élé¬
ments verticaux nommés murs ou consoles. On répartissait alors la charge externe entre
ces éléments, en postulant une égale déflection radiale dans les points de croisement.
Par la suite, et pour tenir compte de la déformabilité du terrain, M. Ritter [55] a
élargi cette méthode qui est actuellement employée dans plusieurs pays, en Suisse
notamment.
Analogue à la précédente, la méthode de Coyne [31, 33] fait intervenir des arcs
plongeants et leur attribue une part de la pression de l'eau sur la base de simples consi¬
Dernière en date des méthodes de statique appliquée, celle du Trial Load a été mise
murs, notamment dans le sens des rotations et des déplacements transversaux. L'intro¬
méthode n'a été appliquée qu'à l'étude d'un petit nombre de grands barrages américains.
Un procédé d'investigation fort différent est celui des modèles élastiques réduits.
Elaboré comme moyen de contrôle, il tend à devenir une méthode plus ou moins directe
d'établissement de projets.
Ces deux dernières phases des recherches portent à penser que la solution des pro¬
blèmes posés par le calcul et la construction des barrages en voûte peut être trouvée
dans la théorie des coques, malgré les grandes difficultés auxquelles se heurte son appli¬
cation à des cas pratiques.
L'emploi de la théorie des coques d'épaisseur moyenne est un premier pas vers cette
Empty
INTRODUCTION
Le barrage en voûte est un ouvrage qui prend appui sur le fond en même temps
que sur les flancs de la vallée à barrer, et qui, en plan, est plus ou moins arqué.
Bien que relativement large, cette définition ne peut être que difficilement précisée,
du moins si l'on veut désigner par ce nom des ouvrages dont les profils diffèrent autant
que ceux des barrages de Boulder et du Vajont ou qui ferment des vallées de forme aussi
différente que celles de Rossens et du Sautet. Par ailleurs, d'autres paramètres doivent
encore être pris en considération pour définir la forme du barrage.
Dans l'intention d'établir un meilleur classement, on a proposé les notions de barrage
« poids-voûte » et de barrage à « voûte pure ». Ces dénominations sont cependant
inopportunes, car elles préjugent de la solution du principal problème posé par le barrage
en voûte, c'est-à-dire de la répartition des réactions entre le fond et les flancs de la vallée.
L'épaisseur du barrage pourrait également servir de critère de classement, sans cepen¬
dant permettre de résoudre toutes les difficultés, car si l'on convient que le barrage du
Boulder est épais et celui du Val Gallina mince, on hésite devant ceux de l'Aigle ou
de Sambuco.
Dans ce travail, nous ne considérons en principe que des barrages minces, c'est-
à-dire pour lesquels il est suffisamment exact de parler de surface médiane au regard de
la théorie de la résistance des matériaux 1. Nous dirons ainsi qu'un barrage est mince si
le rapport moyen entre son épaisseur et son rayon de courbure ne dépasse pas 0,1, et
sens, il faudrait pouvoir estimer cette erreur et lui fixer une limite. Ceci étant actuellement
par l'action dite de voûte, c'est-à-dire par l'apparition d'un état de compression axiale.
Ce premier aspect du comportement statique du barrage en voûte est appelé « effet ou
action de membrane ». D'autre part, la charge est transportée dans diverses directions
sous l'effet de sollicitations de flexion et de torsion. C'est le deuxième aspect du pro¬
dalle. La coque est soumise à des flexions et à des extensions axiales. Le modèle mathé¬
matique offert par la théorie des voiles épais semble dès lors particulièrement indiqué
pour aborder ce problème. Nous justifierons d'ailleurs en détail cette affirmation au cours
du présent travail.
Dans le chapitre I, nous poserons le problème du barrage en voûte sous sa forme
la plus générale, en nous référant aux propriétés des matériaux, aux conditions d'équilibre,
de continuité, de compatibilité et aux limites, enfin aux réactions du terrain.
Dans le chapitre II, nous établirons une série d'équations différentielles pour le
barrage cylindrique, en montrant les relations qui existent entre elles.
Le chapitre III expose une méthode de résolution très générale, dite méthode de la
Symboles
<J> =
a/r Demi-angle d'ouverture de l'arc.
G Module de glissement.
1
Les majuscules correspondantes représentent des efforts agissant sur un bord libre
(couronnement).
k =
Kl Dr2 Rapport de rigidité.
7]
=
y) (...) Fonction d'influence.
S], Sn, n
Coefficients de déformation des arcs.
fb /n, n
Coefficients de courbure des arcs.
J, Jy .. Intégrales.
S, S;, S0 Solution générale, particulière ou initiale.
*un ••'
Coefficients de déformation du terrain.
Indices
a En général arc.
t Torsion.
i, j, n, k, q Indices de séries.
n, k, q Puissances.
i, N, J Lieu de la déformation.
o Valeur initiale.
0 Valeur prise en un endroit particulier.
e Elastique.
E Externe.
f Fondation.
b Barrage.
Sp rt-4- *fi S|C
Valeurs transformées ou valables dans un cas norme.
Opérateurs
(...)'= 3 (...)!dx
(...)• = a (...)!dy
D(...) Opérateur différentiel appliqué à (...).
£(•••) Opérateur différentiel pour les conditions aux limites.
Chapitre premier
A. LE COMPLEXE BARRAGE-TERRAIN
Un barrage est une construction édifiée au travers d'une vallée dans le but de créer
la déformation élastique,
la déformation plastique [72],
le fiuage (élasticité différée) [20],
le retrait,
les variations d'origine thermique [46, 64],
les variations d'origine hygrométrique [45, 46]1.
Il y aurait en outre lieu de considérer les états de contraintes internes dus aux procédés de
1
Une communication au Congrès des Grands Barrages de Stockholm de 1947 cite le gon¬
flement du rocher soumis à l'effet de l'eau [70]. Ainsi la vallée du Drac se serait rétrécie de 3,5 mm
au droit du Sautet [71].
10 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
ment du barrage1.
Par la suite, l'augmentation des dimensions des barrages construits, l'édification
de barrages en voûte sur des terrains de plus en plus déformables, l'accroissement de la
précision des mesures et le développement des études théoriques ont montré que l'on ne
seulement nombre de questions relatives notamment aux variations linéaires citées sont
loin d'être élucidées, mais le manque de connaissances fondamentales s'étend à bien
d'autres points2.
Dans ce qui suit néanmoins, et pour ne pas sortir du cadre de cette étude, nous
admettrons que l'ampleur de ces variations linéaires ainsi que les lois qui les régissent
sont connues ou du moins connaissables. D'ailleurs, s'il n'en était pas ainsi, force nous
groupes: celles qui sont réversibles et proportionnelles aux forces externes, c'est-à-dire
les déformations élastiques ; celles qui ne le sont pas et que nous appellerons déformations
non élastiques 3.
Avant d'entreprendre une étude d'élasticité, on pourrait se demander s'il est sensé
de représenter le comportement d'un barrage en béton par celui de son modèle élastique i.
Nous admettrons dans ce qui suit qu'une telle représentation est sensée et utile, bien que
nous n'ayons évidemment pas la prétention de justifier ici cette affirmation. D'ailleurs,
selon le professeur Colonetti, l'étude du modèle élastique est utile même pour un corps
non élastique, car le comportement de celui-ci peut être obtenu par superposition d'un
état de co-action à la solution élastique [20].
L'hypothèse faite n'implique donc pas qu'il faille négliger les effets non élastiques.
Au contraire, on peut aisément en tenir compte à l'aide des conditions initiales. Nous
entendons par là l'ensemble de déformations, d'efforts et de contraintes existant avant
1
II s'agit d'ailleurs d'une opinion qui a encore des adeptes.
2
Ch. Jaeger écrit [49] : « When analysing ail the most récent studies concerned with arch
dams and considering them as a whole, it appears that the gap between the respective théories is
less important than our lack of knowledge on fundamental points. »
3
Si l'on accepte la théorie linéaire du fluage, on pourra calculer celui-ci, sous certaines
conditions, comme les déformations élastiques [20].
4
C'est-à-dire par une solution des équations différentielles d'élasticité.
LE PROBLÈME MATHÉMATIQUE DU BARRAGE EN VOUTE 11
l'application des forces externes. Pour plus de commodité dans les calculs, on pourra
ajouter à celles-ci d'autres déformations qui, en réalité, sont provoquées par les forces
(par exemple, des déformations plastiques)1. Ainsi, en partant d'une première série de
conditions initiales, on pourra effectuer un calcul d'élasticité dont le premier résultat
sera de modifier ces conditions. Par un procédé d'itération, on peut, de cette manière,
tenir compte, dans certaines limites, de déformations non élastiques, tout en n'utilisant
blocage », consiste à choisir, dans une première étape, un ensemble de forces externes
fictives, empêchant toute déformation due aux influences non élastiques, puis à libérer
En fait, il semble bien que la méthode la plus efficace résulte d'une combinaison de ces
1. Cas général
a. Généralités. —
La figure 1 présente un barrage en voûte avec sa surface de référence
qui sert de support aux coordonnées. Leur origine est à la clef du couronnement, x est
dirigé vers le bas, y est tangent à la dite surface, et z est la normale. Le système est droit.
1
Cf. le premier complément: La méthode du blocage.
12 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
Le déplacement de' chaque point sera donné par ses trois composantes dans la direc¬
Fig. 2.
b. Le barrage. —
Pour établir les conditions de continuité, il faut connaître, du côté
du barrage, les contraintes et déplacements des points de la surface de fondation. En
chacun de ces points, l'état de contrainte sera défini par les trois composantes :
direction normale: ab =
<sb {x, y, z),
(2) première direction tangentielle : tx b
=
tx b (.x, y, z),
deuxième direction tangentielle: t2 b
=
t2 b {x, y, z).
(3) «6 =
ub {x, y, z), vb =
vb (x, y, z), wb =
wb (y, x, z).
Nous avons dit ci-dessus que le problème du barrage en voûte était un problème
élastique comportant des conditions initiales. Il est donc clair que chacune des contraintes
et déformations que nous venons d'écrire comportera une part ayant trait à ces conditions,
et une autre déterminée par la solution du problème élastique. Nous nommerons ces
ainsi :
(4) ab =
cT2,0 + abe
(5) ub =
ubo + ube
et de même pour v et w.
c. Le terrain de fondation. —
Le terrain de fondation est soumis à des forces
externes, à des variations linéaires et aux réactions du barrage. Les déformations et con¬
traintes dues aux deux premières causes constitueront l'état initial (conditions initiales),
LE PROBLÈME MATHÉMATIQUE DU BARRAGE EN VOUTE 13
les autres feront partie de la solution élastique. On pourra donc écrire pour la fonda¬
(6) ff/ =
qy (x, y, z) =
or/o + q/e
(7) Uf =
Uf (x, y, z) =
Ufo + Ufe
et de même pour v et w.
tion, nous pourrons trouver la déformation élastique du terrain par les intégrales doubles
-1
suivantes :
(9) <Ti =
or/, Tl6
=
T-l/, T2J
=
T^
(10) _
Gto + Obe =
Ofo + Ofe
Il est clair que l'on dispose d'une certaine liberté dans le choix des conditions
initiales. Il est par exemple possible d'introduire certaines forces fictives sur la surface
du terrain sont données par (8). En pratique, on aura avantage à choisir les contraintes
initiales égales pour le barrage et le terrain, afin que (10) puisse être simplifié et devenir:
01) Gbe =
<*fe
et de même pour tx et t2.
1
Où la sommation s'étend à toute la surface de fondation.
14 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
(12) ub =
uf, vb =
Vf, wb =
wf,
(13) Ube —
Ufe
=
Uf0 —
Ub0 = û
Notons que si (9) est toujours satisfait, il peut arriver que (12) ne le soit pas, en
évident que la validité de cette équation peut être rétablie en introduisant ces glissements
et décollements dans les conditions initiales, si toutefois ils sont connus.
sur les surfaces libres du terrain et du barrage doivent être égales aux pressions externes,
et que contraintes et déplacements doivent tendre à s'annuler avec la distance au barrage.
a. Généralités. —
Ainsi que nous l'avons dit dans l'introduction, nous entendons
par barrage mince un barrage pour lequel il est sensé de parler d'une surface médiane,
définie comme la surface équidistante aux deux parements1. Il est clair qu'il suffit dans
b. Conditions de continuité. —
La figure 3, analogue à la figure 2, permet d'établir
ces conditions. On voit que la surface de fondation est réduite à une ligne définie par :
(14) *(x,y) = 0.
Sur cette ligne, il est utile d'introduire une abscisse curviligne s et sa normale n.
Les efforts agissant sur la ligne de fondation, qui doivent être substitués aux
souvent question de surface médiane développée, ce qui n'a littéralement de sens que si celle-ci
est développable. Dans le cas contraire, nous maintiendrons l'expression pour désigner une
représentation plane de la surface médiane.
LE PROBLEME MATHEMATIQUE DU BARRAGE EN VOUTE 15
Forces Déformations
8
rerra/n
'
%A
?
v>
ôarrage
Fig. 3.
Surface médiane développée.
(15) nb =
né (s) =
ni0 + Hfe
et de même pour tb, qb, rtib et m,,b- Pour le terrain, (6) est remplacé par:
(16) w/
=
«y (s) =
n/0 + nfe
(17) ub (s) =
ub =
ub0 + ube
(18) Uf(s) =
Uf= Ufo + Ufe
et de même pour v/, w/et w„,f, dans lesquelles les déformations élastiques sont exprimées
en fonction des forces agissant sur la ligne de fondation par les formules suivantes qui
remplacent (8) :
(19) ufe (x, y) =Rjt\u, nf (x, y, \, rj) nfe (£, 7]) ds + R\riUt tf (x, y, l, 7)) tfe (&, 7]) ds
+R JïJb, qf (x, y, \, Yj) qfe <&, Y)) ds + Rlr\u,mf(x, y, \, 7]) mfe (£, 7]) ds
+jj J?k mtJ,X,y, l, 7)) m,je (£.7)) ds,
où R (x, y) = 0 et R (£,, tj) =0. Des expressions semblables sont valables pour v/e, w/e
et w„t fe. Les fonctions tj sont analogues à celles de la formule (8), mais elles ne concernent
que la ligne de fondation.
16 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
Avec ces données, on peut établir les conditions de continuité qui tiennent lieu
de (9) et (12).
(20 a) nb =
nf, tb =
tf, qb =
qf, mb =
mf, mt, b
=
mt,/,
(20 b) ub =
uf, vb =
Vf, wb =
w/, w„t b
=
wn,f. (R (x, y) =
0)
Si, comme auparavant, on a eu soin de choisir les efforts initiaux égaux pour le
(21) nbe =
nfe
et de même pour t, q, m, mt, alors que pour les déformations, on trouve, en utilisant
(17) et (18):
Ube —
Ufe
=
Uf0
—
Ubo =
U,
La continuité est donc assurée ici par les cinq conditions (21) et les quatre condi¬
tions (22).
c. Conditions au couronnement. —
Dans le cas du barrage mince, les conditions
aux limites ne concernent que le couronnement et non les parements, car les équations
différentielles tiennent déjà compte des pressions agissant sur ceux-ci. Les conditions le
D. LA DÉFORMABILITÉ DU TERRAIN
1. Généralités
S'il est aisé d'écrire d'une façon générale des conditions qui tiennent compte de la
déformation du terrain, il n'est actuellement pas possible de les satisfaire exactement.
En effet, les fonctions i\ qui figurent dans (8) et (19) sont des intégrales particulières des
équations d'élasticité pour le terrain. Or ces fonctions sont déterminées par la forme de
la surface libre du terrain non seulement au droit du barrage, mais aussi à l'amont et à
l'aval de celui-ci. On conçoit dès lors les difficultés que présente en général leur calcul;
on ne saurait donc s'étonner qu'elle n'aient été calculées, sauf erreur de notre part, que
pour un demi-espace limité par un plan (cf. [1, 2, 60, 57]), ni qu'on se soit contenté
que les déformations en un point donné ne dépendent que des forces qui agissent en ce
même point [54, 55, 57]. On justifie généralement cette deuxième simplification en invo¬
quant la lente variabilité des efforts le long de la ligne de fondation. On arrive ainsi à ne
LE PROBLÈME MATHÉMATIQUE DU BARRAGE EN VOUTE 17
considérer que les déformations au droit de la surface médiane, à se placer dans le cas
+ TUt mf
{x, y).mf{ x, y) + TUi mtJ{x, y). m,tf(x, y)
et de même pour v, w et wn.
En réalité, cette deuxième hypothèse semble admissible, car, sous sa forme générale,
le problème mathématique serait, sans elle, extrêmement compliqué. II consisterait
dans la résolution des équations différentielles du barrage avec des conditions aux limites
de forme intégro-différentielle. En effet, si l'on exprime dans les relations (8) les contraintes
sur la surface de fondation par les déformations du barrage et leurs dérivées, on obtient
bien des relations intégro-différentielles entre ces déformations et leurs dérivées. Si, au
Si l'on ne veut pas accepter les simplifications qui viennent d'être mentionnées, et
que l'on veuille traiter le problème d'une manière plus théorique peut-être, mais plus
générale et plus exacte, on doit recourir au calcul par itération.
Cette méthode consiste à choisir, d'abord plus ou moins arbitrairement, les défor¬
mations de la surface de fondation et à résoudre les équations différentielles du barrage
pour ces conditions aux limites. On calcule ensuite les efforts internes du barrage au
barrage pour des déformations imposées sur son pourtour, et à calculer les déformations
parmi les conditions initiales, et donc à les modifier à chaque étape du calcul.
On peut se faire une idée de la convergence de l'itération en étudiant un arc indé¬
pendant élastiquement encastré (cf. chapitre V, partie A). On verra que la qualité de
celle-ci diffère considérablement d'un cas à
dépend un autre et de nombreux facteurs.
Ainsi, le calcul d'un arc mince, de grande ouverture, fortement encastré, converge mieux
1
Les coefficients Tu, nf.... Twn, m, r ont été calculés par plusieurs auteurs [54, 55, 57, 59, 60].
3
18 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
3. Vartifice de Vogt
indéniable, mais nombre d'hypothèses doivent être faites pour pouvoir en tenir compte.
Or celles-ci influent sur la précision des résultats; par ailleurs la connaissance des carac¬
téristiques du terrain est elle-même incertaine. Il semble dès lors loisible d'admettre, pour
un barrage mince, que les déformations en un point de la ligne de fondation ne sont fonc¬
tion que des efforts agissant en ce même point. Pour exploiter cette simplification, un
quement dans le terrain comme s'il l'était totalement à une certaineprofondeur sous la
surface réelle de fondation. Il s'agit alors de déterminer cette profondeur, de sorte que la
déformabilité de l'élément fictif ajouté au barrage corresponde à celle du terrain. Or le
terrain est soumis à diverses forces, et ses déformations ont lieu suivant plusieurs direc¬
tions. Il ne sera donc pas possible de satisfaire à toutes les conditions d'égale rigidité par
le choix d'une seule profondeur d'encastrement. Par contre, il est possible de généraliser
l'idée de Vogt, et d'admettre, pour chaque condition d'encastrement, une profondeur
appropriée. Rien ne s'oppose, non plus, à ce que les rigidités à la compression et à la
flexion de l'élément ajouté ne soient pas en relation directe avec les rigidités corres¬
u- o-^..
y ^ (*. v)*°
%'<>,*>„ ky)-o- fV-0
f» ky) '0
Fig. 4. b.
La figure 4 indique plus clairement ce que nous venons de dire. Si a est la profondeur
du prolongement fictif, nous admettrons qu'il est possible de représenter le comportement
du barrage élastiquement encastré, en supposant:
1° le déplacement u nul à une profondeur au,
2° le déplacement v nul à une profondeur a„,
3° le déplacement w nul à une profondeur aw,
4° la rotation dw/dn nulle à une
profondeuraW/!,
et en attribuant à ces prolongements une rigidité adéquate (fig. 4a).
LE PROBLÈME MATHÉMATIQUE DU BARRAGE EN VOUTE 19
La figure 4b montre la surface médiane développée, sur laquelle ces diverses condi¬
Rw (*» y) =
0, la ligne réelle de fondation étant R (x, y) = 0.
Notons, pour terminer, que la méthode exposée dans le chapitre III s'accommode
fort bien de ces différentes profondeurs, et que, pour l'exemple numérique étudié, nous
avons adopté une profondeur unique afin de limiter l'ampleur des calculs.
Chapitre II
Dans le chapitre précédent, nous avons fait allusion aux équations différentielles
des coques. L'objet du présent chapitre sera de les étudier en vue de leur application aux
barrages en voûte minces. Nous commencerons ainsi, en suivant Love [13], par exposer
la théorie des coques sous sa forme la plus générale, dans l'état actuel de nos connais¬
sances. A partir de ces résultats, il sera aisé de dériver, par simplifications successives, de
nombreux systèmes différentiels dont quelques-uns ont été établis directement par divers
auteurs en partant d'autres considérations. Nous nous limiterons cependant au cas du
barrage cylindrique, car il présente un intérêt pratique certain et n'implique pas de déve¬
loppements mathématiques exagérés, ce qui est une condition essentielle pour les appli¬
cations pratiques.
Love établit des relations très générales pour les coques d'épaisseur moyenne en se
5° les produits des déformations entre elles et avec leurs dérivées sont négligeables,
6° les déformations par effort tranchant sont négligées.
Ces hypothèses appellent quelques remarques. Il est clair d'abord que l'hypothèse 4°
n'offre aucune difficulté pour les voiles minces servant de toiture, car la charge principale
LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DES COQUES 21
est leur poids propre qui agit dans la masse du voile. Par contre, on pourrait penser que
cette hypothèse n'est plus admissible pour les barrages qui doivent supporter sur le pare¬
ment amont des pressions assez élevées. En réalité, il faut considérer que, conformément
à la théorie de la sous-pression et de la percolation, seule une petite part de la pression
hydrostatique est appliquée sur le parement, le reste agissant comme force massique à
l'intérieur du béton. D'autre part, il faut garder présent à l'esprit que, dans le cas des
barrages minces, il n'y a pratiquement aucune différence à appliquer la force externe dans
la masse plutôt que sur le parement; cela est d'autant plus exact que le coefficient de
Poisson est petit, comme c'est le cas pour le béton. La méthode du blocage permettrait
d'ailleurs d'éliminer, s'il le fallait, cette légère inexactitude.
Ainsi, l'hypothèse 4° ne soulève pas de difficultés. Des autres hypothèses, seule la
dernière peut entraîner quelques imprécisions dans le cas des barrages en voûte, puisqu'il
ne s'agit plus de voiles très minces. Mais il semble actuellement impossible de s'en
passer.
L'appareil mathématique mis en œuvre par Love étant relativement considérable, nous
nous bornerons ici à mentionner les principaux résultats obtenus par cet auteur1.
(24) * =
jc(ocP), j>=v(a,(3),
d'où:
d x dy
~
=
A(m,% —
=
£(«,p),
o a o p
1
Cf. Love [13] p. 515 et suivantes. La notation et le signe de diverses grandeurs ont été modi¬
fiés, de façon à éviter des confusions et à rendre possible la comparaison avec la partie c du
chapitre II.
22 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
enfin lly l2, l3, mu w2, «3, «1, «2. n3 les cosinus directeurs du système (x, y, z) local par
X y z
x k rrix «1
(Tableau I)
y k m2 «2
z h «3 «3
Chacune de ces valeurs est le cosinus de l'angle formé par les directions positives
considérées.
Dans la déformation, chaque point subit le déplacement :
déplacements et les extensions et les courbures de la surface qui sera, dans notre cas,
la surface médiane de la coque:
1 du dA w
si = —
^ +Y ~r^ tv +
aJol ABd (3
1 3 v u dB w
1 9 v 1 du u d A v d B
G)
y
=
1 9 1 dw u\ 1 dA 1 9w
A 9 a (- Ado. ~RJ
+
A~Bd~$ 'ïip
+
.)
1 3 1 d 1 35 1 3
(-
w v Vf M
x,= +
ï? 3~(3 ABd a.
Dans ces équations, £j et e2 sont les extensions de la surface dans les directions x et y;
<ï> est la variation de l'angle CCx) (fig- 5d); xt et x2 sont les variations de courbure pour
les directions x et y (fig. 5b) ; enfin t est la distorsion de la surface.
D'autre part, Love exprime les dilatations et les glissements en un point quelconque
du volume de la coque à l'aide des déformations de la surface médiane. Les relations en
question ont été obtenues en négligeant les termes en z supérieurs à la deuxième puissance :
Xt [L n
(xx + x2)
(27) Sx = E _
Z x _
Z2 —
_
—
/?! 2 (1 —
fA) Ri
LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DES COQUES 23
X2 [X (X-i + X2)
(27) zy
=
e2_zx2-z2 -
z*
^—
-
-j~,
Par la loi de Hooke, Love obtient ensuite les contraintes à partir de ces déformations,
E (x
(28a) ax =
(e, + p,)+ az,
1 —
|X2 1 —
[X
E [x
(28b) ay
=
(ey + ;x e,) + <tz,
1 —
[X2 1 —
(X
(28d) -Zxy =
!>, =
Gyxy.
Les contraintes de cisaillement xxz et t^ ne peuvent être calculées en fonction des déforma¬
tions, puisque, par hypothèse, elles n'en produisent pas. Il en est de même de qx et qy.
A partir des contraintes, on trouve les efforts spécifiques réduits à la surface médiane
par:
A/2 A/2
ny =
I o> ( 1 —
—
I dz,
A/2 —A/2
A/2 A/2
A/2 —A/2
A/2 A/2
(
(29) qx=
j ixz 1 —
jj dz, qy = I Tw(l ——
Jdz,
—
A/2 —
A/2
A/2 A/2
I ( (
* =
ax z 1 —
—
j dz, Wy
= I ay z 1 — —
j dz,
A/2 —A/2
A/2 A/2
Txyz(l—~)-Jdzl -cxyz(
myx=J\
mxy= I dz, myx
= 1 —
—
) dz.
^z(l-|
A/2 —A/2
24 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
On a ainsi les deux efforts normaux, les deux efforts de cisaillement, les deux efforts
tranchants, les deux moments de flexion et les deux moments de torsion pour les directions
locales x et y. La signification de ces efforts et leurs sens positifs sont indiqués par la
Si l'on introduit maintenant (27) dans (28), on peut exprimer les contraintes en
reportant le résultat dans (29) et en effectuant les sommations, on trouve pour les efforts
nx, ny... myx des expressions où ne figurent que les déformations de la surface médiane
et les caractéristiques locales de la coque:
nx = D (Ej + [x Ej) + K x, —
—
—
—
V- Xi 4 [x x2 x2 + [i. *i
1-[X *i R*
1 y-
D (e, + fx ex) + TsT ii -- '
(Xi + x2)
Ri 2 Cl—jx) Rt R^I
'Xj + [X X2 X2 + (X X,
1-(X *1 tf2
D
(30) nx d |l)û) + A-(l —{!)--
._JC(1_|i)t(_ +
_
K2
D 1 /l 1
nyx =
-
(1 ji)<o + K(l —
(x) __*(1_,)t_+-
*i
mx K Xi Fî (Ex + (X£2)
R2
1
/«y = —K X2 + [X Xx + (S2 + (XEj)
*~i
co
mxy = —
K(l —
(x) t +
2~T2
w
=
—tf(l—|i) T +
2~)71
.
D=Eh/(l —
(x2)
et
iî: = £ A3/i2 (i —
Lt2)
qui sont les rigidités de la coque envers des sollicitations axiales et de flexion.
Considérant l'équilibre des forces et des moments autour du point 0 à l'aide de la
9 (nx B) 9 (nyx A)
(31a) ,
+ —^ (r1nxyB + rinyA) + (q1qxB+ q2qy A) + A BX =
0,
9a
dp
9 (« B) 9 (ny A)
(31b) —
+ —~-
—
9 (m B) 9 (m, ^4J
(31d) —^— +—^—+ (m^Br1 + /wJw^/-2) —^5^ =
0,
9a 9(3
9 (w* B) 9 (myx A)
(31e) —
+ ————(mXyBri + myArà —
qxAB =
0,
9a dp
nyx) AB=0
qui expriment l'équilibre des forces selon les directions x, y et z, et l'équilibre des moments
autour des axes x, y et z. Les coefficients figurant dans ces formules peuvent être calculés
à partir des cosinus du tableau I à l'aide des relations:
9 /2 Sfflj 9 n2
Pi =
'»r + m3^,—^n3^~>
ou. ou. o a
9 4 9 7772 9«2
9 /j 9m3 9 «3
01 =
4 J" + "h h «i —,
(32) 9 a 9 a ou.
9 4 9 tm3 9 «„
9 4 9 TWj 9 «!
^1 =
4â r- w2- 1- n2—~,
0 a 9a oa
9 4 9wi 9 «!
26 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
Les diverses relations que nous venons d'écrire suffisent pour établir les équations
différentielles des coques. En effet, (26) définit les déformations spécifiques en fonction
des déplacements u, v, w. (30) donne les efforts internes (à l'exclusion des efforts tran¬
chants) en fonction de ces déformations. Enfin (31) relie les divers efforts entre eux.
Il s'agit donc d'éliminer les efforts tranchants entre les équations (31), d'introduire dans
les relations ainsi obtenues les valeurs (30), enfin de remplacer les déformations par les
subsiste plus que trois équations ne contenant que les déplacements, les caractéristiques
de la coque et les charges externes. Ce sont les équations différentielles générales cherchées1.
Pratiquement, ces calculs se révéleraient cependant assez complexes, de sorte qu'il
convient dans chaque cas de recourir à (26), (30), (31) et (32) et d'en tirer directement les
le chapitre précédent. Love donne les conditions suivantes pour le couronnement; elles
ne sont d'ailleurs valables que si celui-ci est une ligne de courbure principale:
(33) nx =
Nx, mx =
Mx, nxy
—
mxy\r =
Nxy —
Mxy/r,
qx + dmxyjdy =
Qx + d Mxyjdy. (x =
0)
Elles expriment l'égalité des forces internes et des forces externes. L'avant-dernière
condition est de Basset [13], la dernière de Kirchhoff [11].
En suivant Love, nous venons de dériver les relations fondamentales valables pour
les coques dans le cas le plus général. Nous pouvons maintenant les spécialiser en les
y y Pr/1
a. Fig. 7. b.
1
On notera que les inconnues du problème sont au nombre de cinq, à savoir les trois dépla¬
cements et les deux efforts trancliants, alors qu'il y a six conditions (31) à satisfaire. Mais la
contradiction n'est qu'apparente, car (31 f) est identiquement satisfait par (28 d).
LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DES COQUES 27
Chaque point de la surface sera repéré par les valeurs a et P des coordonnées cylin¬
données fixe (x, y, z) tel que x soit porté sur l'axe du cylindre, et que y et z soient deux
rayons dans le plan du couronnement. Nous admettrons que z passe par l'origine 0 des
coordonnées cylindriques.
La relation entre les coordonnées cylindriques et les coordonnées locales est donnée
par:
x =
a. —
a.0, y =
$r —
(30 /-.
(34) A = 1 =
const., B =
r =
const.
Par ailleurs:
l/i?j =
0, R2 =
r =
const.
Par la suite, les dérivations selon x seront toujours désignées par un accent et celles
Avec les axes qui viennent d'être fixés, le tableau des cosinus directeurs devient:
X y z
X 1 0 0
y 0 cosP sin{3
z 0 —sin(3 cosp"
(Tableau II)
(36) px =
qx =
?2
=
n =
r% =
0, p2 =
1.
Si =
u', sa = v + >f /r, o =
«• + v',
(37)
Xi = —
ve", x2 = —
Vf" + v/r ,
t = —
w'- + v'/r.
En reportant ces valeurs dans (30), on aura les efforts réduits à la surface médiane en
K -
2 + 2 ;x + 3 ;x!
nx = D («' + [x v + [x w/r) + -
+ w"
2(1-^0
+ w
/V(2+n)\_ v; /[x (2 + [t)\-j
V 2 (1 (x) ^ rV2(l-(i)/J*
—
K (2 + fx) \
ny D (v + |x u' + w/r) + + w
\L)J
—
2 (1 -
|x(l+2fx)\ v/(2+[A)
+ w"
2 Cl —
(*) / r\2(l—(i)
v'\
D
i» A / w'-
(l-[x) (/ + „•) + -(!- fx) I +
nxy
-J,
= -
(38)
D K I w'- v'\
n.yx- (1—1*) (/ + u-)-- (1 -
|i) + -
,
2 2 \ r r2/
2 y. v u' [X w
mx —
K\w"+\xw r2
r r
r\
mv Kl w + [x w"
r/'
3v'
mxy =
K(l-y.) [W- —
-—
2a- 2/-/'
myx = X (1 —
|x) w'-
Les conditions d'équilibre sont obtenues en simplifiant (31) à l'aide de (34), (35) et (36);
les trois premières relations sont relatives aux forces; les trois suivantes, aux moments:
(39b) n'Xy + ny —
qy\r + Y =
0,
qx =
0,
nyx) r = 0.
En éliminant les efforts tranchants des cinq relations qui restent, on trouve les trois
équations qui relient les forces externes aux efforts internes de l'effet de membrane et de
l'effet de dalle:
(40a) nx + n'y. + X =
0,
m'xy\r + Y =
0,
Il ne reste donc plus qu'à y introduire les expressions (38) relatives aux efforts internes
(en considérant qus D et K sont variables) pour obtenir les équations différentielles de
la coque cylindrique qui peuvent être écrites comme suit:
(1 —
fx) (1 —
fx)
(41a) (D u'Y + (Du-)- +y.(D v)' + (D v')'
—y- —^-
fx) r2 2 r» r
fi.) r 2r
;x)
(1 —ii)
(1 —
IX)
—£-
(41b) (x (D «')• + (D u-Y + -~
(K u-Y + (D r)-
2 2r2
(1 —
fx) 3 [X (K v')'
fx) 2 r (1 —
fx) 2 r
r r 2/- /• 2 (1 —
fx) r3 r r
+ — -
(Kw)"
2r r2 2 (1 —
jx) z-2 2 (1 —
jx) r2 r2
jx) (K >/•)'• + Z =
0.
Ces équations sont trop compliquées pour que l'on puisse les appliquer directement au
calcul des barrages. Par la suite, on verra comment on peut les simplifier convenable¬
ment, mais on peut déjà vérifier qus, pour des cas spéciaux, elles donnent bien les
expressions connues.
30 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
Ainsi, en faisant K =
0, on retrouve les équations différentielles de la membrane;
si, au contraire, on fait \\r =
0, on aboutit aux équations différentielles valables pour la
dalle d'une part, pour l'état plan de contraintes d'autre part.
Si un doute subsiste quant à la signification et au sens des divers symboles que nous
*
/ Moments
Fig. 8.
La voie que nous venons de suivre pour établir les équations différentielles de la
coque est sans doute parfaite du point de vue mathématique, mais elle présente l'incon¬
vénient de ne pas permettre à l'ingénieur d'apprécier l'importance des simplifications
faites, ni de se rendre compte clairement et intuitivement du comportement statique de
la coque. Pour ces raisons, les méthodes directes d'établissement des équations diffé¬
rentielles sont très utiles, d'autant plus, peut-être, qu'elles mènent à des expressions
générales (41).
Un excellent exposé des développements de Flùgge se trouve aussi chez
tante, puisque nous avons à faire à des barrages en voûte dont l'épaisseur général est en
variable. Nous avons donc dû reprendre la dernière phase des calculs de Flugge, et nous
en donnons ci-après les résultats.
D'après Flugge, les efforts internes de la coque peuvent être calculés à l'aide de:
nx = D («' + (x v + fx wjr) —
K w"/r,
nxy
=
y2 d -
ii) K (v'/r -
w'-)jr,
nyx
=
y2 (1 —
li)K(u-lr + w'-)/r,
(42) mx = K (w" + jx w —
u'jr —
u. v/r),
my
=
K(w + w/r2 + y. w"),
mxy={\-\L)K(w'- —
v'lr),
myx
=
(\ —
v'jlr).
Il est clair que les efforts tranchants ne peuvent être obtenus qu'à partir des conditions
d'équilibre (39d et e).
Si nous comparons les expressions (42) aux relations correspondantes de Love (38),
nous voyons que Flùgge ne néglige que des termes de second ordre n'intervenant
qu'à travers l'effet de Poisson. Il suffit en effet de faire [x = 0 pour que les deux systèmes
coïncident presque totalement. Une seule différence subsiste dans certains termes en
«• et v'; elle peut être expliquée par le fait que l'expression («• —
de cause, on peut se rendre compte directement de la valeur de ces termes une fois le
nous l'avons indiqué les équations différentielles de Flugge, nous avons obtenu les
suivantes:
(1—(A)
(43a) (Du')' + i/2 (1 [x) (Du-)- + fx (Dr)' + V2 (1 [x) (DvJ +
-j-f- (Kir)-
—
-
H-)
[A 1 (1 —
r
+ -
(Dw)' (Kw")' + „
(Kw'-y + X =
0,
r r 2 r
3 (1 —
ix)
(x) (Du-y + (Dv-y + y2 (i ^ (dvj + (Kvj
(43b) [x (Duy + y2 (i 2y
-
-
1 ix 3 (1 —
u.)
+ -
(Dw)- —
-
(Kw")- ——
(Kw'-)' + Y =
0,
r r 2r
32 - LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
1 (1 tx) 1
JX IX
(43c) -
Du' (Kuy + —-5- (Ku-Y- +-Dr~- (Kv)"
r r ri r r
3(1 _m) d K K 1
2r r2 r4 r2 ra
fx) (XW-)'- + Z = 0.
qu'elles sont sensiblement plus simples, mais non essentiellement différentes. L'équi¬
valence pratique des deux systèmes est certaine. Il est donc intéressant de souligner
l'excellence des résultats obtenus de cette manière en partant de données très simples
Kw"jr =
Nx,
(44b) mx = K {w" + jx w —
u'/r —
[X v/r) =
Mx,
(44c) nxy
-
mjr =
% (1 -
[x) D («• + v') + »/, (1 _
^ j^v'/r -
i/-)/' =
^ -
Mxy[r,
+ (1 —
fx) [2 (Kw'-y —
3 (JSV)-/2r + (Ku-yi2r] =
Qx + Mxy. (* =
0)
Il n'y a pas lieu de s'étendre ici sur le danger bien connu que l'on court à simplifier
des équations différentielles, par exemple en biffant les termes qui pourraient sembler
les moins importants. Il est au contraire préférable, si l'on veut simplifier ces équations,
d'énoncer explicitement des hypothèses particulières et de dériver à nouveau le système
différentiel.
Dans notre cas, chaque simplification conduit à transgresser plus ou moins les
conditions d'équilibre et de compatibilité élastique. D'un point de vue purement mathé¬
matique, ces deux groupes de conditions pourraient sembler également importants.
Mais, si l'on considère le barrage en tant que réalité physique, et si l'on tient compte de
l'incertitude relativement grande qui entoure le comportement du béton [72], on est
amené à attribuer aux conditions d'équilibre une plus grande importance qu'aux condi¬
tions d'élasticité. C'est pour cette raison que nous respecterons, dans chaque étape de sim¬
plification, les conditions d'équilibre (40), tout en employant des expressions toujours
plus simples pour les efforts internes.
Ainsi, pour la deuxième étape de la simplification, nous supposerons que l'effet de
Poisson est négligeable et que le barrage est mince.
LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DES COQUES 33
La première simplification peut être justifiée par le fait que le coefficient de Poisson
est relativement petit pour le béton (moins de 1/6). Par ailleurs, on a montré [14, 30] que
l'effet de la contraction latérale a fort peu d'influence sur la déformation des voiles et des
dalles, et point du tout sur la répartition des contraintes dans un état plan de contraintes
d'un corps simplement connexe.
D'autre part, nous avons restreint l'étude aux seuls barrages minces en admettant
que l'épaisseur moyenne ne dépasse pas le 1/5 du rayon de courbure (cf. Introduction).
Si nous calculons le rapport des deux « rigidités » K et r2D, nous trouvons:
K h2 .
k =
-rn = tti^12-52) =
1/300.
r2 D 12 r2 -
Nous pouvons donc, sans hésiter, négliger Kjr2 par rapport à D, puisque l'erreur ainsi
commise reste inférieure à quelques millièmes du terme considéré. En conséquence, nous
négligerons dans (42) :
Pour que (39f) soit satisfait, il faut encore négliger les termes en «• et V dans l'ex¬
pression de myx. Or, si ceci est loisible pour myx, il en sera de même pour mxy, puisque
les deux moments de torsion ont sensiblement la même valeur.
En tenant compte de ces diverses simplifications, les formules (42) sont remplacées
par les suivantes:
nx = Du' —
Kw"/r mx =
K(w" —
u'Ir)
ny
= D (v + Vf/r) + Kw/r Wy K(w + wlr2)
(45)
nxy= y2D(u- + v')—y2Kw'-lr mxy Kw'-
nyx
=
y2 D («• + v0 + % Kw'-jr myx Kw'-
où D = EhetK= Eh3/12. Les efforts tranchants sont toujours calculés à partir des
relations d'équilibre.
L'effet le plus sensible résultant des simplifications que nous avons faites est l'égalité
des moments de torsion pour deux directions perpendiculaires.
Les équations différentielles peuvent être obtenues en introduisant (45) dans les
conditions d'équilibre (40).
4
34 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
(47a) nx = Du' —
Kw"\r =
Nx, (x =
0)
(47b) mx = Kw" —
Ku'jr =
M,,
(47c) nxy —
mxylr =
y2D(w + v') —
3Kw'-/2r =
A^, —
Mxyjr,
(47d) fe + m^ =
{Kw")' -
(AJO'/r + 2(Kw'-)- =
QX + Mxy.
Si les forces externes sont nulles sur le couronnement, les deux premières conditions
sont équivalentes à:
(48) «' =
0, w" = 0. (x =
0)
Le système (46) est très sensiblement plus simple que le système (43) de Flûgge.
On peut déjà songer à l'intégrer, mais il semble que l'on puisse pousser plus loin encore
les simplifications, bien que dans certains cas les erreurs commises cessent alors d'être
insignifiantes (voir le chapitre V).
constate que les déplacements verticaux sont relativement petits et que l'on peut donc
songer à les négliger [30]. D'autre part la rigidité du barrage est extrême envers les défor¬
mations verticales. Par suite, si l'on empêche ces déplacements, on risque, dans certains
cas, de provoquer des efforts parasites élevés. On voit ainsi qu'il est difficile de prévoir les
conséquences de l'hypothèse qui annulerait les déplacements verticaux. Pour nous en
(49) b(jc,jO =
0,
tout en nous réservant de montrer plus loinqu'il est souvent préférable de s'en abstenir.
Une autre simplification est rendue possible, dans la plupart des cas, du fait que
l'épaisseur du barrage en voûte ne varie pas dans le sens horizontal. Parfois, seules de
légères sur-épaisseurs sont prévues dans une petite zone près des fondations. Il est donc
correct ou suffisamment exact d'écrire:
D- = K- =
0.
Pour autant que les deux hypothèses que nous venons d'énoncer soient valables,
les relations du paragraphe précédent peuvent être simplifiées de la façon suivante,
pour les efforts internes :
nx = —
Kw"lr, mx = Kw" »
ny = Dr + Dwjr + Kw/r, my
= Kw + Kw/r,
(50)
«*,= V%DV-y2KW-\r, mxy
= Kw'' »
nyx
=
% Dv' + y2 Kw'-lr, myx
= Kw'-
Les efforts tranchants continuent à être donnés par les relations d'équilibre.
LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DES COQUES 35
Il est évident que le nombre des équations différentielles doit se réduire à deux, puisque
nous n'avons plus que deux inconnues à déterminer, v(x, y) et w{x, y). Ceci ne signifie
toutefois pas que la composante verticale de la pression externe soit automatiquement
nulle si u{x, y) disparaît. Au contraire, on trouve à l'aide de (40a) et (50) :
(52) X= —
V2 Dv'- + (Kw")'/r —
i/2 Kw'"/r,
ce qui veut dire que la solution du système (51) implique l'existence de cette pression
verticale.
Les conditions aux limites deviennent:
(53a) mx = Kw" =
Mx, (x =
0)
(53b) nxy
—
mxy/r =
% Dv' -
3 Kw'-\2r =
Nxy -
Mxy/r,
(53c) qx + mxy =
(Kw")' + 2 Kw'- =
Qx + Mxy. .
MJr
et n'est par conséquent plus indépendante des autres; ce simple fait permet de pressentir
que l'hypothèse (49) n'est probablement pas justifiée.
Si les forces externes sont nulles sur le couronnement, on aura:
(54 a) w" =
0, b) w'" + 2 w'~ =
0, c) v' —
Aw'- =
0, (x =
0)
où:
A = 3 K/Dr =
Â2/4 r.
le sens de l'arc, à l'effet de la torsion et à la flexion dans le sens vertical (donc, ensemble,
à l'effet de dalle).
Les équations différentielles (51) sont maintenant assez simples pour pouvoir être
appliquées aux barrages en voûte. Nous en montrerons un exemple au chapitre V.
Toutefois, il est intéressant de poursuivre les simplifications pour arriver au système de
4. Système de Tôlke
tésimal, Tôlke [30] établit un système d'équations différentielles que l'on peut aussi
36 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
dans (50):
2° Kw dans ny,
5° Kw dans my.
»* =
0, mx =
#tv",
h,
= Dv + Z>M>/r, m,
=
Kw,
nxy = —
Kw'ir, mxy
=
#w'-,
«^
=
0, /«^ = Kw'-.
(Tôlke prend nyx et myx avec le signe contraire.) On voit que les simplifications faites
par Tôlke sont importantes. En effet, si les deux premières, qui concernent les efforts
normaux, semblent licites, les suivantes, qui sont relatives aux efforts de cisaillement, sont
plus arbitraires, puisque l'on néglige ainsi entièrement l'influence de ces efforts (le terme
qui subsiste dans nxy ne servantqu'à équilibrer les moments de torsion). Quant à la der¬
nière simplification, on en comprend mal l'intérêt, car il n'y aurait eu aucune difficulté à
conserver ce terme.
Quoi qu'il en soit, on peut établir les équations différentielles en recourant, encore
(56a) Dv + Dw-lr —
(Kw)-/r —
2 (Kw'-)'/r = 0 ,
si l'on admet avec Tôlke que la pression externe est réduite à la seule compo¬
sante normale p.
(57) Dr + Dwjr —
Kw/r —
2 (KwJ/r —
n0 (x) =
0,
où «o (x) désigne une fonction d'intégration qui n'est autre qu'un effort annulaire ny (x).
En introduisant maintenant (57) dans (56 b), on arrive à l'équation différentielle
Pour intégrer cette équation, Tôlke propose d'en représenter la solution par:
(59) w (x, y) =
H'„ (x) + w1 (x, y),
1
Tôlke entend appliquer ce système même aux barrages à courbure variable, alors qu'il a
été dérivé pour le barrage cylindrique.
LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DES COQUES 37
où wa (x) serait la solution de (58) pour un mur circulaire fermé de même profil que le
(60) n0 (*) =
Dwjr —
2 (Kw.Jlr
qui, introduit dans (58), donne bien l'équation différentielle des réservoirs cylindriques:
Par ailleurs, l'équation (58), désormais homogène, peut être mise sous la forme:
(62) Kw —
La méthode de Tôlke consiste donc à intégrer séparément les équations (61) et (62)
à une seule inconnue. Pour la suite des calculs, il faut encore connaître le déplacement v;
(63) v = —
w =
0, w =
0, v = 0
(64a) nx = 0, (x =
0)
(64b) mx = Kw" =
Kw'0' + Kw'{ = 0
(64c) nxy
—
mxyl r = —
2 Kw'-jr = —
2 Kw'0-/r —
2 Kw^/r =
0,
donc w'i =
0,
(64d) qx + mxy
=
(Kw")' + 2 (Kw'-)' = 0
Notons que Tôlke ne tient pas compte de la condition (64c), et qu'il remplace la condi¬
tion (64d) par qx = 0 pour x = 0.
étudier la méthode de résolution. C'est ce que nous nous proposons de faire dans
un troisième complément, en nous réservant d'ailleurs de revenir sur le système diffé¬
rentiel lui-même.
1
Tôlke néglige le terme —
2(Kwa')'lr.
38 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
5. L'arc indépendant
Toutes les méthodes de statique employées pour le calcul des barrages en voûte
faisant intervenir des arcs comme éléments porteurs, il convient donc d'établir leurs
équations différentielles. C'est ce que nous ferons ci-après pour l'arc circulaire d'épais¬
seur constante, en partant des formules de la coque.
Ainsi, nous supprimerons dans (42) toutes les dérivées selon x; en supposant en
outre que D =
const., K =
const. et [jl =
0, nous trouverons, pour les efforts de l'arc,
les expressions suivantes (fig. 9):
N =
ny
= Dv + Dw/r + Kw/rs + Kw/r,
(65) M =
my
= Kw + Kw/r\
Q =
qy =
my
= M\
(66a) Dv + Dw/r + Y =
0,
Fig. 9.
représente la pression supportée par l'arc sur son axe. En posant en outre:
k =
KjDr* =
h*/l2 r\
(67a) rv" + w =
0,
w = -
r*pl(DQ. + k) ) -
CJd + k)
/<n
+ C* cos Wr) + C3 sin (y/r) + C4 (y/r) cos (y/r) + C6 (y/r) sin (y/r),
(68)
v =
C, (y/r) —
C, (sin (y/r) —
(y/r) cos
(y/r)) + C,.
LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DES COQUES 39
(?!....Ce sont les six constantes d'intégration; leur signification est bien claire:
C2, C3 et C6 représentent des déplacements d'ensemble qui ont lieu sans efforts (fig. 10 a),
Ci, C4 et C6 sont les trois forces hyperstatiques de la figure 10b.
a. Fig. 10. b.
C3 =
C4 =
Cç =
0,
w =—
r*pl(D (1+k))- d/(l + k) + C2 cos (y/r) + C5 (y/r) sin (y/r),
(69) w = —
C2 -
sin (y/r) + C5 -
v =
+ Ci (y/r) —
C2 sin (y/r) —
C5 (sin (y/r) —
(yjr) cos
(y/r)) .
(70) w =
w, w =
w-, v = v (y =
à)
où >v, w- et v sont des valeurs prescrites. Avec ces conditions, on peut donc calculer les
constantes d'intégration et déterminer l'état de sollicitation de l'arc. Nous en donnerons
quelques exemples dans la partie A du chapitre V.
Par la suite, nous aurons besoin de connaître la déformation et la courbure à la
clef de l'arc soumis à une pression constante pa. A cette fin, nous introduirons les
coefficients g et/définis comme suit:
Cx/(1 + k) + C2 =
g pa, (g < 0)
(71b) h^=0) = -
C*lr* + 2 CJr* =
—fpa. (f<0)
40 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
Il peut surprendre, à première vue, que l'on parle d'équations différentielles à propos
de la méthode des arcs-murs qui relève de la statique appliquée. On aura vite fait,
toutefois, de se rendre compte de l'intérêt qu'il y a à envisager cette méthode comme un
moyen d'intégration de certaines équations différentielles. C'est pourquoi nous dévelop¬
perons le système implicitement utilisé par les auteurs de la méthode des arcs-murs,
pour le généraliser ensuite en vue de tenir compte de l'effet de la torsion. Il nous sera
alors possible, en parcourant le chemin en sens inverse, d'aboutir à une même généra¬
lisation de la méthode des arcs-murs (chapitre IV).
a. Méthode habituelle. —
La méthode habituelle des arcs-murs répartit la pression
externe agissant sur le barrage entre des arcs et des murs qui doivent subir la même
déformation radiale w [50, 51, 57]. Nous avons donc:
(72) p =
pa + Pm,
où p est la charge du barrage; pa, la part supportée par l'arc horizontal et pm, celle du
mur vertical.
En considérant le mur comme une poutre d'inertie K, dont la déflection est w, nous
(73) Pm =
-(Kw'y.
D'autre part, (66b) donne la pression supportée par l'arc en fonction des déformations.
Il suffit alors d'introduire cette valeur, en tenant compte de (73), dans (72) pour obtenir
(74a) u =
0,
(74b) Dv + Dwjr =
0,
En procédant comme nous venons de le faire, nous avons pris implicitement pour les
efforts internes les valeurs suivantes:
«* =
0, mx =Kw",
"xy =
nyx =
0, mxy =
myx = 0.
On a:
ax =
mx', qy =
n'y.
place de (75) on pourrait prendre pour les efforts internes d'autres expressions, par
exemple, plus simples ; il faudrait alors modifier les équations différentielles.
Les conditions aux limites respectées sur le couronnement par la méthode des
arcs-murs sont:
nx =0, «^=0, (x =
0)
(76) mx = Kw" =
0,
qx =
m'x =
0,
c'est-à-dire:
w" = W" = 0.
Pour ce qui est des conditions le long de la fondation, il n'y a aucune remarque à faire.
Si nous comparons les équations différentielles (74) avec celles plus générales du
système (51), nous constatons que la méthode des arcs-murs néglige essentiellement:
1° les termes en (w'-)' et (w'-)'' représentant l'effet de la torsion;
2° les termes en (Dv'Y représentant les efforts tangentiels nxy et nyx.
Par contre, elle tient compte d'un terme en Kw/r* qui est insignifiant. Cette consta¬
tation corrobore le fait bien connu que la méthode des arcs-murs néglige l'influence de
la torsion et des efforts tangentiels.
qu'on ait proposé de méthode simple permettant d'introduire l'effet de la torsion dans la
méthode des arcs-murs, sans la modifier profondément comme c'est le cas du Trial
Load [54]. Pour pouvoir procéder à une telle généralisation, nous allons dériver les
rrx = —
Kw"jr, mx =
Kw",
«„
'
= Dr + Dwjr + Kwjr + Kwjr3, m, = Kw + Kwjr2,
(77)
nxy = —
Kw */2 r, mxy
= Kw \
nyx
=
+ Kw'-[2 r , myx
= Kw'\
Pour aboutir aux équations différentiîlles, il nous suffira, une fois de plus, d'introduire
ces efforts dans les relations d'équilibre (40). Si l'épaisseur du barrage est constante dans
(78a) —
(Kw")'lr + {Kw'-)-j2 r + X =
0,
(78b) Dv + Dw/r —
3 (Kw'-y/l r + Y =
0,
Cette dernière équation exprime l'équilibre entre la pression externe d'une part, l'effet
de voûte, de flexion de l'arc, de flexion du mur et de torsion d'autre part. Puisque les
deux premiers termes représentent la charge supportée par l'arc, nous pourrons écrire:
(79) Pa+Pm+Pt= P,
nx = —
Kw"lr =
0, (x =
0)
mx = Kw" =
0,
(80)
nxy
—
mxy/r = —
3 Kw'm/2 r =
0,
qx + mxy
=
(Kw")' + 2 (Kw'-)- =
0,
et donc:
w'" = 0.
Si nous comparons maintenant les équations différentielles (78) que nous venons
d'écrire au système (51), nous constatons que (78c) et (51b) sont pratiquement identiques,
puisque le terme Kw/r1 est insignifiant devant Dw/r2, d'autre part, que dans (78b) nous
ne négligeons que le terme (Dv')' qui représente l'effet des efforts tangentiels; enfin
que (78a) est analogue à (52) et revient à supposer que le barrage est soumis à une force
(81) X = —
(Kw'-)-/2 r + (Kw'Jlr
méthode habituelle des arcs-murs, en abandonnant les termes qui représentent l'effet
de la torsion.
En conclusion, nous pouvons dire que le système (78) est très complet. Nous mon¬
7. Contraintes
Dans le cas général, les sollicitations peuvent être calculées à partir des formules (27)
et (28) de Love, les déformations de la surface médiane pouvant l'être à partir de (26).
Si le barrage est cylindrique, (37) doit tout simplement être substituée à (26).
Si l'on emploie le système de Flugge, il suffira, pour le comparer à celui de Love,
de se reporter à l'ouvrage de Flugge [8], en ayant soin, toutefois, de changer le signe de z.
(82) <jx(z) =
Ezx(z), ay{z) =
Esy{z), ixy (z)
= E yxy (z)/2,
rzw w
sx (z) =
u'+ zw", Zy (z) = v +
r— z r —
z
lz z \
fxy (z) = «• + V + P +
j rw':
~
Cette dernière expression est aussi valable pour le troisième système simplifié (§ 3),
pourvu que l'on y annule le déplacement vertical u et ses dérivées.
Pour le système de Tôlke (§ 4), il suffit de faire:
(84) zx (z) =
+ zw", zy (z) =
v + zw + w\r, yxy (z) =
+ 2 zw'-.
/' rzw w
(85) <jx =
0, Txy
=
0, a, (z) = E v + +
En ce qui concerne les méthodes des arcs-murs, il serait, par contre, absurde d'ex¬
primer les contraintes en fonction des déformations, puisque celles-ci ne sont en général
calculées qu'à titre accessoire. Nous donnerons donc les contraintes à l'aide des efforts
spécifiques internes. Nous aurons ainsi, pour la méthode habituelle des arcs-murs:
(86) ax (z) =
+ mx zjJ, ay (z) =
ny\h —
( k —
——
\ my r/J, txy (z) =
0,
h3 h2
avec / = —
et k =
-—-, et pour la méthode généralisée:
12 12 r2
<sx (z) =
+ mxzlJ, Gy (z) =
riylh— (k —
) my r/J,
(8?)
txy (z)
=
+ ( 1 + I mxyz/2J.
j^
44 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
D. RÉCAPITULATION ET REMARQUES
prendre les relations existant entre la réalité et le modèle ainsi qu'entre les diverses solu¬
tions, il faut comparer;
Cette dernière comparaison ne peut être faite que lors de l'étude d'un cas d'espèce;
nous y reviendrons dans le chapitre V.
Pour ce qui est dupremier point, nous nous sommes efforcé, dans les paragraphes
Nous avons vu ainsi que tous respectaient les conditions d'équilibre (40) et qu'ils
ne différaient que par la manière dont ils satisfaisaient les conditions de compatibilité
élastique et les conditions aux limites. Il en sera évidemment de même pour les solutions
service. Cependant, l'application de ce critère n'est pas simple, car, si l'on constate des
divergences, on pourra en attribuer la cause au choix d'un modèle inadéquat, mais aussi
au manque de connaissances fondamentales sur le comportement réel des matériaux
puisque, explicitement ou non, plusieurs méthodes de calcul font intervenir des forces
externes fictives, susceptibles de modifier les valeurs des énergies. Un autre inconvénient
de ce procédé serait la nécessité de connaître les deux solutions pour pouvoir les comparer.
Faute de mieux, nous admettrons que l'emploi d'un modèle plus complet fournira
des solutions plus exactes, à moins que des imprécisions dues à un calcul plus complexe
n'aient compromis le gain de rigueur escompté.
LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DES COQUES 45
Il est aussi possible, pour comparer une solution obtenue à l'aide d'un modèle
simple A à celle que l'on obtiendrait par un modèle plus complexe B, de procéder comme
suit: le problème étant résolu sous sa forme A, c'est-à-dire les déformations du modèle A
sous l'effet des charges étant connues, on calcule, à l'aide des équations différentielles
correspondant à B, les forces externes qui provoquent les mêmes déformations que sur A.
La différence entre les forces externes des deux modèles peut alors servir de base de com¬
On aura noté qu'il n'a jamais été question jusqu'ici de deux méthodes utilisées
couramment pour l'étude des barrages en voûte: la méthode américaine du Trial Load [54]
et celle des arcs plongeants de Coyne [31].
Les auteurs de la première affirment pouvoir tenir compte, lors de l'étude d'un
barrage, de toutes les difficultés et influences qu'il leur plaira d'imaginer. Cette méthode
serait ainsi susceptible de résoudre l'un quelconque des systèmes d'équations différen¬
tielles que nous avons établis, de sorte que l'on ne peut lui en attribuer un particulier.
En ce qui concerne la méthode des arcs plongeants, la situation est différente. En
effet, la forme même des arcs et les charges qui leur sont appliquées ne sont déterminées
que par des considérations d'équilibre très simplifiées. La méthode ne tient donc aucun
compte, dans sa première phase de calcul, de la compatibilité élastique, si bien qu'il est
impossible de dériver pour cette méthode des équations différentielles dont la signifi¬
cation serait comparable à celle des autres modèles.
Lors des simplifications successives effectuées dans ce chapitre sur les systèmes
d'équations différentielles, nous avons essayé de nous rendre compte de l'influence des
diverses hypothèses sur le comportement d'un point courant de la surface médiane. Par
contre, les conditions aux limites n'ont fait l'objet d'aucune discussion, de sorte que rien
ne permet d'affirmer qu'elles sont réellement possibles plutôt que physiquement absurdes.
Des conditionsaux limites simplifiées mènent parfois à des solutions qui peuvent
être accompagnées d'efforts parasites importants, et que l'on peut, pour cette raison,
nommer des « solutions forcées ». A ce point de vue, l'appui latéral du couronnement
du barrage est particulièrement intéressant à étudier, car, en cet endroit, on constate une
accumulation de conditions servant à rendre compte, d'une part, du bord libre, et,
d'autre part, de l'encastrement dans le terrain. Ilse pourrait donc qu'en ce point l'on
Soit donc A le point d'appui supérieur du barrage (fig. 11). Prenons ce point pour
a l'angle de la surface
médiane en ce point. Nous allons maintenant consi¬
dérer les conditions aux limites pour le cas d'un encas¬
w =
0, v =
0, wn = 0 (R (x, y) =
0).
(54 a) w" =
0, b) w"' + 2 w'- =
0, c) v' —
Aw'- = 0.
Nous désignerons toujours par un trait chaque dérivation selon x, par un point
celle effectuée suivant y, et par l'indice nous celles faites selon la normale ou la tangente
à la ligne de fondation.
w =
ws =
wss= wsss =
0, w„= wm =
wnss =
0.
De ve„ = 0 et ws =
0, on tire w' = 0 et w =
0 sur la ligne de fondation et donc en A.
wSs —
w" sin2 a —
2w'- sin a cos a + w" cos2 a =
0,
w„s =
(w" —
w) sin a cos a + w'- (cos2 a —
sin2 a) = 0.
w'- = 0 ,
w =
0,
et si a = 0 :
w'- =
0, w quelconque en A.
Enfin, on voit qu'en raison de (54c), v' doit s'annuler en A, puisque w'- = 0. Par
ailleurs, v est nul sur iî; on a donc v, = 0 en A. Mais la relation suivante vaut toujours:
vs = —
v sin a + v' cos a =
0,
Si nous reportons ces divers résultats dans (50), nous trouvons que tous les efforts
tiy
=
Dr + Kw/r, qx =
Kw'~,
triy
=
Kw, qy = Kw\
Si ce dernier résultat semble plausible, celui obtenu pour a rpt 0 est inadmissible. On a
pour le moins quelque difficulté à se représenter que le point A soit totalement exempt
d'efforts, quelles que soient les charges envisagées. Ce qui choque surtout, c'est la brusque
transition que l'on constate dans les efforts suivant que a est très petit ou nul. Il semble donc
que l'on se trouve devant une difficulté purement mathématique due probablement à ce
La méthode de résolution que nous allons développer dans ce chapitre est très
générale; elle ne se fonde, en effet, que sur les quatre hypothèses suivantes, celle du
1° le barrage est assez mince pour que son comportement puisse être représenté
avec une approximation suffisante par celui de sa surface médiane;
4° les équations différentielles pour cette forme de barrage peuvent être établies
avec assez de précision.
être étudiées. D'autre part, toutes les influences pourront être prises en considération
à l'aide de l'artifice des conditions initiales et de la méthode du blocage (voir premier
complément).
Notons enfin que cette méthode n'est qu'un cas d'application de la méthode dite
de Ritz, et que M. Ritter a utilisé un procédé semblable pour le calcul des dalles. Il s'agit
d'une méthode mi-analytique, mi-numérique, susceptible de fournir l'approximation
qu'on lui demande et de s'adapter à de nombreuses conditions.
1
A fortiori, une définition analytique de l'épaisseur et des rayons de courbure suffirait,
mais elle n'est pas nécessaire.
LA MÉTHODE DE LA SUPERPOSITION LA PLUS ADÉQUATE 49
A. THÉORIE GÉNÉRALE
1. Le problème
u =
u(x,y), v=v(x,y), w = w (x, y).
ix
Fig. 12.
Sur cet élément agit une pression externe dont les composantes sont:
X =
X(x, y), Y=Y(x,y), Z=Z (x, y).
X(x, y) =
Dx (x, y, u, v, w),
(89) Y (x, y) =
D, (x, y, u, v, w),
Z (x, y) =
Dz (x, y, u, v, w).
Elles mettent en relation les forces externes (X, Y, Z) avec les déformations {u, v, w)
par des opérateurs différentiels (D*, D^,, D^ linéaires en u, v, w. Ceux-ci tiennent compte
des propriétés locales du barrage, c'est-à-dire de l'épaisseur, des rayons de courbure et
de leurs dérivées qui sont tous fonction des coordonnées. Ainsi donc les opérateurs
eux-mêmes sont fonction de celles-ci2.
1
Dans ce chapitre, nous n'utiliserons pas l'indice b qui a servi à désigner les valeurs concer¬
nant le barrage, car aucune confusion n'est possible.
a
II est clair que les opérateurs que nous venons d'introduire et les équations différentielles
sont deux aspects de la même réalité. La différence ne réside que dans leur emploi. En effet, les
opérateurs servent à calculer les forces externes nécessaires à la réalisation de déformations
connues, alors que les équations différentielles permettraient de déterminer les déformations
provoquées par des forces données. Cette différence est cependant essentielle, puisque, dans le
premier cas, il suffit de procéder à des dérivations, ce qui est relativement facile, alors que, dans
le deuxième cas, il faudrait intégrer un système d'équations différentielles simultanées fort
compliquées, ce qui est souvent impossible.
5
50 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
Les conditions aux limites concernent d'une part le couronnement, d'autre part
la ligne de fondation. Sur le couronnement, nous exprimerons l'égalité entre les forces
internes et les forces externes par quatre conditions différentielles linéaires de la forme
suivante:
(90) Lj (y, u, v, w) =
Lj0 (y) (x =
0; j =
1, 2, 3, 4)
« (x, y) =
ube =
ufo + ufe
—
"fe
=
vfe
=
*>fe
=
W»,/e
=
0.
Pour le calcul par itération, u/e, v/e, w/e, w„y /e représentent les déformations élastiques
du terrain sous les réactions du barrage, obtenues à l'étape précédente du calcul (voir (19)) ;
de plus, on a Ru =
Rv =
Rw =
RW/i = R =
ligne réelle de fondation. De toute façon,
dans ce qui suit, m, v, w, wn seront des fonctions données sur les lignes R correspondantes.
En résumant, nous pouvons dire que le problème du barrage en voûte consiste à
2. La méthode
Comme il ne faut pas songer à intégrer explicitement le problème tel qu'il vient
d'être énoncé, nous allons chercher à en approcher la solution à l'aide d'une série finie
de fonctions. Nous choisirons, par la suite, les coefficients de cette série de manière à
résoudre le problème avec la plus grande précision possible. Ceci veut dire que, parmi
toutes les solutions que peut représenter cette série, nous allons choisir la plus adéquate,
celle donc qui donne l'erreur moindre.
Cette série peut être écrite sous la forme suivante:
(93) S=S0+ S Q Su
i= 1
LA MÉTHODE DE LA SUPERPOSITION LA PLUS ADÉQUATE 51
Puisque tous les opérateurs différentiels ou non que nous aurons à employer sont
linéaires, la forme (93) ne sera pas modifiée par l'application de l'un de ces opérateurs,
mais une fonction devra simplement être substituée à l'autre. Ceci peut être traduit en
S =
S0 + 2 C(St
/= 1
et que
Tj = D (Sj),
on a:
r=D(5) =
d'où:
T=T0+ S d Tt.
i=\
Le symbole S que nous avons introduit aura le sens d'une fonction statique ou
toutes ces valeurs, et dire qu'elle représente un état de charge du barrage, accompagné
de l'état de sollicitation et de l'état de déformation correspondants. A cet ensemble, nous
donnerons le nom de « solution ». Ainsi, S sera symboliquement la solution recherchée,
S0 sera la solution initiale, et les St seront des solutions particulières. "4
Choisissons S0 (c'est-à-dire k0 (x, y), v0 (x, y), w0 {x, y)) de façon que les conditions
Ko (x, y) =
u (x, y), (Ru(x,y) =
0)
m.s
v0 (x,y) = v {x, y), {Ry(x,y) =
0)
(94)
>n> {x, y) =
w (x, y), (Rw (x, y) =
0)
w„,o (x, y) =
w„ (x, y) (RWn(x,y) =
0)
et, d'autre part:
X0 =
T>x [x,y, K0 (x,y), v0 (x,y), w0 (x,y)] =
T>x (S0),
Y0 -
D, (S0),
Z0 =
Dz (5„).
52 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
et w„ soient nuls sur les lignes de fondation et qu'aucune force externe ne soit nécessaire
sur le couronnement pour établir l'équilibre. Nous aurons ainsi:
Xi^T>x(x,y,u,,v,,w,) =
Dx{Si), Y, =
Dy(.Sd, Z^D^S1,).
Nous montrerons dans la partie B du chapitre III la manière d'obtenir ces solutions.
Ceci dit, on voit que, calculée d'après (93), S satisfait à toutes les conditions (90)
et (91), quelle que soit la valeur des coefficients Q. A chaque groupe de valeurs Q
correspond donc une « solution » S qui remplit bien les conditions aux limites; cependant
rien ne permet de dire qu'une de ces solutions est celle qui constitue la solution cherchée
des équations différentielles. En effet, étant donné (93), les forces externes doivent être
calculées à l'aide de:
et de même pour Y et Z, alors qu'elles devraient vérifier (92), ce qui normalement n'est
pas possible. (Cela pourrait être le cas, si la série était infinie; mais, pratiquement ce
nablement les coefficients Q. Le critère qui servira à ce choix peut être fixé avec une
certaine liberté; il sera suffisamment justifié si la solution finale obtenue par son appli¬
cation est adéquate au problème statique à résoudre. Cette question devra être tranchée
du point de vue de l'ingénieur, et non d'un point de vue purement mathématique.
(99) ex =
X—XE, ey=Y—YE, ez = Z —
ZE (e, =
et (x, y)).
Il ne saurait être question pour réduire autant que possible l'importance de l'erreur de
l'annuler en un nombre n/3 de points, comme c'est le cas dans la méthode des arcs-murs. On
emploiera donc la méthode, d'ailleurs bien plus élégante, qui fait un minimum de l'erreur
qui n'est pas négligeable non plus, à savoir qu'elle permet un calcul relativement facile.
Notons, cependant, que rien ne s'oppose, en principe, à l'adoption d'un autre critère,
celui de l'énergie minimum de déformation par exemple.
Nous avons parlé de moyenne pondérée, car il est évident qu'une erreur sur les forces
externes en un certain point influe sur la précision du résultat final, aussi bien par son
intensité que par le lieu où elle a été commise. Ainsi, une erreur dans la partie centrale
du barrage aura vraisemblablement plus d'importance que si elle avait été commise près
de la fondation. Nous pouvons donc introduire une sorte de fonction d'influence ou
poids des erreurs Y) (x, y). Celle-ci ne peut être déterminée mathématiquement, car
l'influence de l'erreur en question varie suivant l'effort ou la déformation que l'on
considère. Il sera par contre logique de donner à cette fonction une forme semblable aux
surfaces d'influence pour certaines sollicitations du barrage. On lui prescrira ainsi des
valeurs maxima vers la partie centrale du barrage, et des valeurs minima le long de la
fondation, étant entendu que cette fonction sera constamment positive1.
Le choix de cette fonction reste, cependant, plus ou moins arbitraire. Il sera influencé
miné par des considérations pratiques d'efficacité des calculs. Si l'on attribue quelque
signification à l'erreur relative, c'est-à-dire au quotient de l'erreur par la force externe
qui agit au même point, on pourra prendre pour fonction d'influence l'inverse de la force
externe, en ayant soin, toutefois, d'éviter qu'elle ne prenne des valeurs trop
importantes.
Il y a lieu, d'autre part, de déterminer ici l'importance relative à attribuer aux
diverses composantes de (99). Faute de pouvoir choisir convenablement un poids différent
pour chaque composante, nous leur donnerons la même importance, d'autant plus qu'en
procédant ainsi, nous prenons en considération l'erreur vectorielle e sur la pression
externe, dont la valeur absolue est, au carré:
(100) e2 =
e% + e2 + e\.
(101) E =
j\rt(x,y)e*dS,
(D)
(102) E = Min.
(103) e2 =
{X—XEY + (Y— YEY + {Z—ZEY
1
II suffit que la seule valeur numérique de cette fonction soit donnée en un assez grand
nombre de points.
54 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
(104) e* =
{x0-Xe + £ Ci-Xi)1 + (ïo— Yb+J^Q F,)2 + (Z0-ZE + ^QZ,)2,
n n n
Les seules variables de cette fonction sont les coefficients Q, donc E = E (Q); en raison
de (102), il faut faire:
(106) d E\d Cj = 0. (j =
1, 2...H.)
+ 2 J J (z„ -
(109) /„,- =
JX0J + Jlj + J%,
J Jji,
Jy y + Jy
—
-r J =
y
4 =
I h (*, y) (*» -
xE) Xj as,
(D)
YE) Yj dS,
(D)
LA MÉTHODE DE LA SUPERPOSITION LA PLUS ADÉQUATE 55
4 =
jfa (*, y) (Z. -
et Jfj= jJTi0c,y)X,XjiS =
4,
0)
J,u=lfa(x,y)Y,YjàS=J%,
CD)
JU =
Ifa C*. y) zi ZJ *s =
Jff U =
1... n; i = 1... ri)
V»
>M>0
—
avec:
Joo =
j jn (x, y) (x0 -
xEy as,
iD)
JÏo =
jjrl(x,y)(Y0-YEydS,
•^00 =
\\r\{x,y){Za-ZEYAS
(P)
et enfin
J =lfa(x,y)dS.
V>)
Dès que les forces externes et la solution initiale sont connues, que les fonctions Si
ainsi que la forces d'erreur r\ sont choisies, toutes les intégrales (109) sont calculables, soit
analytiquement, soit numériquement. Dès lors, tous les coefficients du système d'équations
linéaires à n inconnues que représente (108) sont connus. Il ne reste donc plus qu'à
résoudre ce système pour obtenir les valeurs des Q et, partant, la solution S à l'aide de
l'équation (93).
Par des séries analogues à (93), on trouvera les expressions relatives aux déforma¬
tions, aux efforts et aux contraintes de la solution finale, en partant des valeurs corres¬
1
Les efforts et contraintes finals peuvent aussi être obtenus directement par dérivations
(analytiques) des déformations finales.
56 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
(110) e*m =
E(J,
où / est donné par (109). Le quotient de chaque intégrale de (105) par l'intégrale / donne
l'erreur quadratique moyenne commise sur chacune des composantes X, Y, Z de la
force externe.
II est plus simple par contre d'introduire (109) dans (105); on a alors:
(111) ejm =
(j£ + 2 S Q Jf, + S Q S q JÏ)/J
i i j
et deux expressions semblables pour eym et e^. En faisant la somme des trois compo¬
santes (100), et en tenant compte du fait que les Q satisfont à (108), on trouve:
(112) -
e*m =
(/oo + 2 d /„,)//.
i
La limite que l'on fixe à e%, dépendra de nombreux facteurs qu'il n'est pas possible
de passer en revue ici, mais dont il faudra tenir compte dans chaque cas particulier.
5. Compléments.
a. Fonctions orthogonales. —
Notre première remarque sera relative à l'orthogo-
nalité des solutions particulières. En effet, si les S,- étaient orthogonales, c'est-à-dire si:
(113) Jy = 0 (i^j)
et
le système (108) pourrait être simplifié et l'on pourrait calculer directement les Q par:
(114) Q =
—Joi.
Dans ce cas, les Ci ne seraient plus fonction des autres solutions Si. La solution serait
alors analogue à celle que Navier a donnée pour la dalle plane, par exemple.
Mais, en général, il n'est pas possible d'indiquer à priori les conditions que doivent
remplir les Si pour que (113) soit satisfait1. On pourra, cependant, toujours trouver, par
1
En effet, on choisit les déformations u, v, w, et ce sont les forces Y, X, Z qui doivent satis¬
faire à des conditions d'orthogonalité.
LA MÉTHODE DE LA SUPERPOSITION LA PLUS ADÉQUATE 57
b. Convergence. —
Une question très importante est relative au nombre n de fonc¬
tions Si nécessaires à une approximation suffisante, mais elle ne peut être résolue théori¬
quement, car ce nombre est fonction de plusieurs facteurs, notamment du choix, fort
arbitraire en fait, des solutions particulières Si et de l'approximation demandée.
On peut néanmoins montrer que l'adjonction d'une fonction 5,- à un groupe donné
diminue l'erreur quadratique moyenne finale. Il sera donc possiblex d'obtenir l'appro¬
ximation désirée par l'emploi d'un nombre suffisant de solutions St. Supposons en effet
que les S,- soient orthogonales; en raison de (112) et (114) nous avons:
(115) £-__2j_
i
Chaque terme de la somme étant positif ou nul, on voit que la fonction e2m, toujours
positive, décroît d'une façon monotone avec n. Sauf si le choix des Si est trop particulier,
l'erreur deviendra aussi petite que l'on voudra pourvu que n soit assez grand.
Cette conclusion reste valable même si les solutions particulières ne sont pas ortho¬
Solution finale provisoire appelée S^f. Créer ensuite un deuxième groupe de M solutions
particulières, parmi lesquelles figure la solution finale du premier groupe. Obtenir ainsi
une deuxième solution, dite finale Sm, qui puisse éventuellement être améliorée par
systèmes (108) pourra être considérablement réduit. Ces procédés permettent, d'autre
part, un choix plus judicieux des Siy puisque, chaque fois, on connaîtra l'erreur commise
c. Conditions accessoires. —
Dans certains cas, il est utile d'adjoindre des condi¬
tions accessoires à la condition (102). On peut par exemple demander que la pression
normale totale finalement supportée par le barrage soit exactement égale à la pression
1
Sauf dans des cas exceptionnels.
2
II va de soi que l'on suppose les S,- linéairement indépendantes.
58 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
totale externe donnée; ou bien qu'en certains points, l'erreur soit nulle; ou encore poser
(116) 4> =
E+ SX,-F/= Min
/
directement.
tions sur la ligne de fondation et sur le couronnement, mais ne doit respecter aucune
équation différentielle. Nous séparerons les deux groupes de conditions en posant:
(117) S0 =
Sn + S„2
Lj, oi (x =
0; 7=1.2, 3,4).
imposées à S0. Il est facile de trouver Soi, car il suffit que des fonctions indépendantes
u, v, w (et wn) prennent sur le pourtour de la surface médiane une valeur prescrite. Si on
rencontrait des difficultés, on pourrait représenter cette solution par une série et appliquer
le principe de Gauss.
D'autre part, S02 représente une déformation du barrage totalement encastré en
raison d'efforts donnés, agissant sur le couronnement, et de forces X02, Y02, Z02 abso¬
lument quelconques agissant sur la surface médiane. On voit donc qu'il n'est pas difficile
de déterminer Soî, d'autant que les développements faits pour calculer les Si pourront
servir ici de base. Si l'on se heurtait à des difficultés, on procéderait par superposition en
recours aux méthodes numériques en les combinant avec les méthodes analytiques. En
des dérivations (application des opérateurs), des superpositions, des intégrations et des
résolutions de systèmes linéaires.
Pour obtenir le maximum de précision, on aura intérêt à effectuer les dérivations par
voie analytique, car on sait que les dérivations numériques sont facilement inexactes.
Par contre, il y aura fort peu d'inconvénients et beaucoup d'avantages à intégrer numé¬
riquement. La résolution des
systèmes d'équations aura linéaires lieu de préférence
numériquement; les superpositions seront, selon le cas, analytiques ou numériques.
Cette succession de démarches implique que les solutions initiales et particulières
soient exprimées analytiquement. Pour que cela soit possible, il faut que les diverses
lignes R le soient à leur tour. C'est la deuxième hypothèse sur laquelle se fonde la méthode
envisagée. En réalité, cette condition n'est pas très restrictive, car il va de soi qu'il suffit
que la ligne de fondation soit assez bien approchée par une courbe analytique. Il y a lieu
de rappeler à ce sujet que la pratique de la construction des barrages en voûte veut que
la ligne de fondation soit une courbe régulière, ce qui est ici avantageux. On pourrait
aussi envisager une transformation de variables qui permette de tenir compte de cette
condition plus facilement avec les variables transformées que ce n'était le cas avec les
variables initiales [17,18]. Nous ne pouvons évidemment traiter ici cette question.
En conclusion, nous voyons que le nombre et l'importance des hypothèses faites
sont réduits. La plus restrictive est naturellement la première qui exclut les barrages épais
du champ d'application de la méthode.
B. APPLICATIONS
1. Généralités
Dans cette section, nous nous proposons d'indiquer sur deux cas spéciaux la marche
à suivre pour établir des solutions particulières. Nous devrons cependant nous contenter
La forme des solutions particulières est déterminée par celle des conditions aux
limites le long du couronnement. Ainsi, pour l'exemple que nous allons traiter, nous
prendrons le système différentiel du chapitre II, C, 3, pour lequel les conditions (97)
seront, en vertu de (53):
Lx 0>, v, w) = w" =
0, C* =
0)
Li (y, v, w) = v' —
Aw'- =
0, (x =
0; A =
const.)
(120)
U (y, v, w) = w'" + 2w'- =
0, (* =
0)
Li(y,v,w) =
0.
Rappelons encore que le système différentiel retenu suppose u = 0. Nous n'aurons donc
2. Vallée « triangulaire »
a. Situation. —
La figure 13 représente la surface médiane du barrage développée.
La section de la vallée est approximativement donnée par la figure 14. Elle peut être
considérée comme la projection de la surface médiane.
Fig. 13.
H=L= 1.
En effet, s'il en était autrement, il suffirait de remplacer dans les calculs qui suivent
x par xjH et y par yIL. Pour chaque dérivation, il faudrait alors tenir compte d'un fac¬
teur \[H ou 1/L.
Compte tenu de ces hypothèses, on trouve que la ligne de fondation a pour équation:
(121) R (x,y) =
(x + y-l)(x —
y—l) =
[(1 -
x)' —
y*l = 0.
* = 0.
LA MÉTHODE DE LA SUPERPOSITION LA PLUS ADÉQUATE 61
(122a) w =
0, (*(*, >-) =
<>)
(122b) w =
0, (tf(*,v) =
0)
(122c) v =
0, (R(x,y) =
0)
(122d) w" =
0, {x =
0)
(122e) v' —
Aw'- =
0, (x =
0)
mêmes fonctions pour représenter les déformations, bien que d'autres fonctions puissent
être envisagées. Nous écrirons dès lors:
(123) w, =
P? U, y), v, = P"* (x, y).
Puisque le barrage et les forces externes sont symétriques, on ne recherchera que des
déformations qui sont paires en y pour w, et impaires en y pour v. D'autre part, wi et vi
doivent s'annuler sur la ligne de fondation; wi doit même y avoir une double racine pour
que wi s'y annule. Si l'on met en évidence ces diverses racines, on trouve:
(124) Ht =
Pf (x, y) = R (x, yy Pi (x, y) =
[(1 -
*)* -y*]*P (x, y)
et
*
(125) v, =
Pf {x, y) =
yR (x, y) Q, (x, y) =
y [(1 -
x)* -
y*] Q (x, y).
Pour simplifier les écritures, nous désignerons R*(x, y) Par F(x, y) = F et yR {x, y) par
G (x, y) =
G; nous aurons donc:
(126) w =
FP, v =
GQ,
car nous pourrons nous dispenser d'écrire l'indice / dans ce qui suit.
Dès lors, quelle que soit la fonction P (x, y), la déformation w définie par (126) rem¬
plira les deux premières conditions (122). De même, quelle que soit Q (x, y), (122c) sera
satisfaite. Nous admettrons, ainsi que nous l'avons dit, que P et Q sont des polynômes
pairs en y et quelconques en x. Nous désignerons par n le degré de P et par m celui de Q.
Sous leur forme la plus générale, ces deux polynômes seront définis comme suit:
P =
P(pc,y)= S S Wqxyl, ^.= l'^3"'"'* ., .
lV>
7 =
2,4,6...n —
i, {n—i—ï))
;=0 /=0
(127)
0-1.2.3...».
Q=Q(x,y)= S S VijX\y.
i=0 j=0
y =
2,4,6...m —i, (m —/
—1))
62 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
Il s'agit donc de choisir les coefficients Wy et Vtl de sorte que les conditions (122d, e
w" =
(PF)" = F"P + 2 F' P' + FP" = 0. (x =
0)
Si nous dérivons les fonctions F et P définies par (124), (126) et (127) et que nous les
n n—1
(128) w"x = 0
=
(l2-4y*) S Wt>jyJ + 2 (— 4 + 4y) S W^y1
7=0 7=0
n—2
+ (1— 2y*+y*) S 2Wijyi =
0.
7=0
Pour que cette identité soit satisfaite, il faut que le coefficient de chaque puissance de y
soit nul; on trouve donc pour les coefficients Wy les conditions suivantes :
(129) 6W9,q —
pour q =
0, 2, 4,..« + 2 ou q =
0, 2, 4,..« + 1. Si n est pair, on aura ainsi (2 + w/2)
conditions pour les (1 + 3 «/2) coefficients WiA, où / =
0,1,2 et q =
0, 2, 4, .. « —
*
(# étant toujours pair). Si, par contre, n est impair, on trouve de même (3 + «)/2 condi¬
tions pour les (1 + 3 «)/2 coefficients W\t q,
dont i =
0,1, 2 et g =
0, 2, 4,.. n —
i.
Par ailleurs, on voit que les coefficients Wtj pour lesquels / est plus grand que 2 ne sont
Y —
Aw'- =
G'Q + GQ' —
(130)(v'-^'-)x=o=-2yS VUJy> + (y —
y*) S Vuy>
7=0 7=0
n n
SAy 2 wOJyJ —
A(-4 + 4y*) S j W9Jy*-1
7=0 7=2
n—1 n—1
(131) (— 2 V0, q + Fl ,
—
Wi, q+%
= 0
LA MÉTHODE DE LA SUPERPOSITION LA PLUS ADÉQUATE 63
pour q =
0, 2,4...m + 1 ou q =
0, 2,4,..« + 1. En général, /n sera plus petit ou égal
à «, de sorte que (131) représente:
si n est pair, (n + 2)/2 conditions pour les n + 1 coefficients W^- pour lesquels
i =
0,1, et j =
0, 2,4 ... n —
i et- les m + 1 coefficients Vy pour lesquels / =
0, 1 et
w'" + 2 w'" =
(F'" + 2 F'") P + (3 F" + 2 F") F' + 3 F' F"
+ 2FF'- =
0, (x =
0)
n n—1
(132) (w'" + 2 */•)*=„ = —
8 S WOJyt + (28 + 12y) S H^y
;=o y=o
H—2 K—3
+ (—12 + 12 y) s 2 Wy y + a —
2 y + y> s 6 w3jyJ
j=0 j=0
n—1 n
n n—1
+ (—8+8y> Sx/—D^y-'+G—4y+2y> s 70—Dw^y-^o
7=2 7=2
+ 2 ^ ( -
<?2 -
3 q + 7) + Wlt q+2 (q + 2) (<? + 1)
+ 12 Wxq-i—12W2,,+ 3^9_4 —
6 WK ^a + 3 ^3, ,
= 0
pour q =
0,2,4,...« ou # =
0, 2,4....« + 1.
Si n est pair, on a ainsi (rt + 2)/2 conditions pour les 2n coefficients Wty où
q
i =
0,1,2, 3 et q =
0, 2,4,... « —
i (ou n —
i —
1); si n est impair, le nombre des
conditions est (n + 3)/2 pour les mêmes coefficients.
En résumé, nous pouvons dire que les coefficients Wy et Vy des polynômes (127)
doivent remplir (129), (131) et (133) afin que toutes les conditions (122) soient satisfaites.
Pour que le système représenté par (129), (131) et (133) ait au moins une solution, il faut
64 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
que le degré des polynômes soit suffisamment élevé; en effectuant le calcul, on constate
(134) 2m + n>8
si n est pair, et
2m+»>9
si n est impair.
Si cette condition est remplie, on peut démontrer que le système en question aura
(135) /= («2 —
2n + m2 + 4m —
8)/4
si « et m sont pairs, et
/= («s —
2n + m2 + 4m —
12)/4
si n et m sont impairs.
Ainsi /représente le nombre de solutions initiales qu'il est possible de trouver avec
des polynômes (127) de degré net m donnés. Il est clair que l'on aura pour ces diverses
particulières soient entièrement connues. A cet effet, il suffira d'appliquer les opéra¬
teurs (89) aux déformations obtenues par (126) et (127) à partir des coefficients que nous
venons de trouver.
3. Vallée « parabolique »
a. Situation. —
En procédant de la même manière que dans le paragraphe précédent,
nous allons rechercher des solutions particulières pour le cas d'une vallée «parabolique»,
c'est-à-dire telle que la surface médiane du barrage soit limitée par la parabole:
(136) R (x, y) =
x + yi —
1 =
0.
Ici encore, le couronnement est donné par x = 0. Nous avons fait de nouveau H' = L =
1,
ce qui ne restreint pas la généralité de la solution. Pour les conditions aux limites, nous
LA MÉTHODE DE LA SUPERPOSITION LA PLUS ADÉQUATE 65
b. Polynômes. —
Comme pour la vallée triangulaire, nous poserons que les défor¬
mations du barrage sont données par (126):
w =
FP, v=GQ,
où P et Q sont toujours les polynômes (127), mais où F et G sont, cette fois, définis par:
(137) F=R*(x,y) =
(x + y* —
l)a
et
G =
yR(.x,y) =
y(x + y* —
1).
Il s'agit donc de choisir les coefficients de (127) de sorte que w et v satisfassent à (122).
Le calcul peut être développé exactement comme dans le paragraphe précédent, de sorte
qu'il nous suffira d'en donner le résultat.
Pour que (122d) soit remplie, il faut en premier lieu que les coefficients Wy res¬
(138) W0,g —
pour q —
0,2,4.... n + 2 ou q =
0, 2,4....n + 1, qui sont au nombre de (2 + n/2),
respectivement (3 + «)/2, selon que « est pair ou impair, et qui concernent les (2 + 3«)/2,
respectivement (1 + 3«)/2 coefficients Wy dont les i sont 0,1 ou 2 et les q—j sont pairs.
De même, pour satisfaire à (122e), il faut faire:
(139) (Ko, ,
+ Vu <,-*
-
Vu g)l(A (q + 2)) —
2Wll,q + 2 W% ,+a
-
Wt, ^
+ 2W1„-Wu+!=0
pour q —
0,2,4...«, (n + 1) ou q =
0, 2,4...m, (m + 1) .
Comme pour (131), il s'agit ici de (n + 2)/2, respectivement (« + 3)/2 conditions pour
les n + 1 coefficients Wy où i =
0,1, et les m + 1 coefficients Vy où / =
0, 1, selon
que n est pair ou impair.
pour q 0,2,4...n ou q
=
0, 2,4,..« + 1, qui représente (n + 2)/2 si
= n est pair et
q =
0, 2,4 n —
i (ou n — i —
1).
fi
66 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
En résumé, nous voyons que les coefficients des polynômes (127) doivent satisfaire
à (138), (139) et (140), et que le nombre total de conditions reste le même que pour le cas
de la vallée triangulaire. Ainsi (135) donne encore le degré de liberté du système et donc
le nombre de solutions particulières de la forme (126) que l'on peut obtenir avec les
valeurs de « et m choisies.
restent plus ou moins localisées dans une certaine zone de la surface médiane. Il en est
donc « presque » de même des forces externes correspondantes. Supposons, par exemple,
que nous voulions avoir des déformations, et donc des forces, importantes sur le cou¬
alors d'exprimer les déformations sous la forme des produits de polynômes par une fonc¬
tion exponentielle en —
x.
Le calcul peut en principe être développé comme ceux que nous venons d'exposer;
nous pouvons donc nous contenter d'en donner les résultats.
v =
y R (x, y) e~kx Q (x, y) = G e~kx Q.
PetQ sont toujours les polynômes définis par (127), alors que F et G sont encore donnés
que soient les coefficients des polynômes P et Q. D'autre part, la fonction e~kx garantit
la diminution rapide des déformations vers le bas du barrage.
En appliquant (122d), on trouve:
pour q =
0,2,4...n + 3 (ou n + 4), ce qui représente (« + 6)/2 ou (« + 5)/2 conditions
Vlt q
+ Vu ç^/ÇA(q + 2))-2(1 + k) W0, q
pour q =
0,2, 4...n + 1 (ou n + 2) ou q =
0, 2, 4.... m + 1 (ou m + 2). On a donc
(« + 4)/2 ou (k + 3)/2 conditions, selon que n est pair ou impair, pour les m + 1 coeffi¬
cients Vy (i =
0, 1) et les n + 1 coefficients Wy (i =
0, 1).
LA MÉTHODE DE LA SUPERPOSITION LA PLUS ADÉQUATE 67
En opérant de la même manière, on voit que pour satisfaire (122f), il faut avoir:
(144) (8 + 2 * —
6 k* —
k3 + 4 (1 + k) g (q + 3)) W0, q
+ 3 À:2 ^ ,_i
—
6(2 + k) W2,q+ 12(1 + k) W2,q_2 —
6k ^2;<7_4
+ 6 W3t q—
12 1^3, g-2 + 6 »V ,_4
= 0
pour q =
0,2, 4..(« + 3), ou (n + 4). Il s'agit de (n + 6)/2 ou (« + 5)/2 conditions
concernant les 2n coefficients Wy pour lesquels / =
0,1,2,3 selon que n est pair ou impair.
Nous voyons ainsi que les coefficients de (127) doivent remplir, dans notre cas, les
conditions (142), (143) et (144). L'ensemble de celles-ci représente un système de
(3k + 16)/2 ou (3n + 13)/2 équations, selon que n est pair ou impair, à condition, toute¬
fois, que n soit plus grand que m. Pour que ce système ait une solution non-triviale, il
faut que:
(145) 2m + «>16
si n est pair, et
2 m + n >; 13
si n est impair.
Le nombre de solutions indépendantes possibles est alors de:
(146) /= (k2 —
2« + w2 + 4 m —
24)/4
si n est pair, ou
/= (ra2 —
2« + w2 + 4 m —
20)/4
si « est impair.
On pourra donc choisir la valeur de n et de m en fonction du nombre de solutions indé¬
4. Remarques
a. Les calculs précédents montrent qu'il est relativement aisé de trouver des solutions
quelles que soient les lois de variation de l'épaisseur et des rayons de courbure, pourvu
que les conditions aux limites sur le couronnement soient celles que nous avons admises.
68 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
b. On dispose d'une liberté très grande dans le choix de la forme des solutions parti¬
culières, puisqu'il suffit de remplir certaines conditions sur le bord de la surface médiane.
On disposera ainsi d'un lot très important de ces solutions. Il importe donc, pour réduire
au minimum l'ampleur des calculs, de choisir celles qui conviennent le mieux
au problème
à résoudre, c'est-à-dire celles qui permettent d'obtenir la plus grande précision sur les
forces externes résultantes pour un même nombre de solutions particulières. S'il n'est
pas possible de donner une recette permettant de procéder à ce on peut, cependant,
choix,
faire quelques remarques à ce sujet. On aura intérêt, en premier lieu, à retenir les solu¬
tions particulières dont la charge externe est le plus proche possible de la charge externe
donnée. Pour dépasser facilement cette première approximation, il est utile de disposer
de solutions particulières dont les forces sont concentrées en des zones limitées. Ainsi,
des solutions, telles que celles étudiées en dernier lieu, c'est-à-dire des produits de poly¬
nômes et d'une fonction exponentielle, permettront d'améliorer la solution finale dans
la zone du couronnement. Il suffira pour cela de choisir le coefficient k assez grand*.
En étudiant en détail chaque cas particulier, on pourra procéder à ce choix en toute
connaissance de cause.
c. Toute fonction de la forme (126) qui ne satisfait pas aux conditions (122d, e et f)
comportera des forces externes agissant sur le couronnement. Il est donc visible que de
telles fonctions seront utiles lors de la recherche de la solution initiale partielle Sei.
Ceci est justifié parce que w doit satisfaire à un bien plus grand nombre de conditions
que v, et que le nombre de coefficients libres de w doit être supérieur à celui de v.
pendantes peut parfois être plus grand que ne l'indique (135) ou (146), car plusieurs des
conditions pour les W$ et Vy peuvent coïncider.
1
Pour tenir compte du fait que les forces sont essentiellement le produit des déformations
par les rigidités du barrage, il faudra faire en sorte que le produit e—kx.K diminue assez rapidement
vers le bas du barrage.
Chapitre IV
CALCUL
DE LA TORSION PAR LA MÉTHODE DES ARCS-MURS
1. Généralités
procédé simple tendant à généraliser cette méthode pour y introduire l'effet de la torsion.
La méthode généralisée que nous obtiendrons est essentiellement caractérisée par le fait
que le nombre des inconnues hyperstatiques n'est pas augmenté par rapport à la méthode
habituelle. Elle est donc nettement distincte du Trial Load [54, 58] qui, on le sait, tient aussi
compte de la torsion. Les auteurs de cette méthode partent, en effet, d'un système sta¬
coques et n'introduirons les arcs et les murs qu'à titre de moyen permettant de résoudre
en question a été inspirée par la thèse de Ch. Dubas [22]. Il s'agit ici toutefois
1
La méthode
d'un cas plus complexe, puisque l'épaisseur de la coque est en général fortement variable.
70 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
la pression externe entre les arcs et le mur en égalisant leurs déplacements radiaux aux
points de croisement [50]. Cet équilibre peut être exprimé comme suit en vertu de (72) :
(147) P=Pa+Pm. (y =
0.)
Avec le changement de signe que nous avons annoncé, la charge du mur peut être calculée
comme suit au lieu de l'être par (73) :
L'arc, pour sa part, est chargé par une pression radiale constante; on pourra donc recourir
au chapitre II, C, § 5 et écrire comme en (71a):
(149) pa (y=o) =
Wa (,= (,)/# (x),
où g (x) est maintenant un coefficient de déformation positif variable d'un arc à l'autre.
Introduisons (148) et (149) dans (147) pour obtenir l'équation suivante, fonction de
la seule variable verticale x:
w0 =
w (x,y =
0), K= K (x), g =
g (x), p=p (x),
cylindriques; la seule différence réside dans le coefficient g (x). Cette équation pourrait
être intégrée par un procédé numérique quelconque en choisissant les déplacements w
en divers points comme inconnues. Il est par contre beaucoup plus précis de prendre les^a
ou les pm pour inconnues. Calculons donc les déformations des divers éléments en fonc¬
tion des charges qu'ils ont à supporter.
Pour le mur, on pourra appliquer la loi de superposition afin d'exprimer en chaque
point i la déformation due aux charges agissant sur lui aux divers niveauxy:
Les Wy sont les coefficients de déformabilité de la console, calculés par les méthodes
habituelles de la statique appliquée.
Pour l'arc, il suffira de
reprendre (149).
En chaque point de croisement i d'un arc avec la console, nous pouvons écrire
(152) Wmi =
Wai, (/ =
1, 2, 3,...«)
(153) S wypmj =
gipai. (i =
1, 2, 3...m)
7=1
Il suffit maintenant d'éliminer à l'aide de (147) l'un ou l'autre des deux groupes d'in¬
connues (les pmi ou les pat), pour obtenir le système d'équations linéaires dont la résolu¬
Si, par contre, on prend les pai pour inconnues, on obtient le système:
n n
Une fois l'un de ces systèmes résolu, les calculs seront poursuivis en déterminant
séparément les sollicitations des éléments chargés par les pressions qui leur reviennent.
Pour tenir compte de l'effet de torsion, nous devons remplacer le système d'équations
différentielles (74) par les expressions correspondantes (78) qui font l'objet du cha¬
pitre II, C, § 6, b, et que nous écrivons à nouveau en changeant, comme nous l'avons dit,
le signe de w:
(156a) {Kw")'jr —
(Kw'-yjlr + XE =
0,
(156b) Dv —
Dw/r + 3 {Kw'-)'l2r + YE =
0,
(156c) Dvjr —
Dw/r* —
2 JSTw/r2 —
Kwjr* —
Kw- —
(Kw")" —
2 (Kw'-)'- + ZE = 0.
Dans ce système, XE, YE, ZE sont les charges externes données. En général nous avons:
(157) xE=o, y£ =
o, ZE =
p.
Pour résoudre le système différentiel (156), nous procéderons comme dans le para¬
avoir recours à un artifice. En effet, l'équation (156a) n'est pas identiquement nulle,
comme c'était le cas dans la méthode habituelle; d'autre part, l'équation (156b) contient
un terme 3 (Kw'-)'I2 r qui, étant obtenu par double dérivation selon x, n'est pas exclusive¬
ment fonction de l'arc considéré. Pour contourner cette difficulté, il nous suffira cependant
d'introduire en plus des forces externes données (157) les forces fictives suivantes:
X, =
(Kw'-)-llr —
(Kw'Jlr + XE,
(158)
y„ = —
3 (Kw'-)'l2r + YE,
(159a) XE =
0,
(159b) Dv —
Dw/r =
0,
(159c) (Dvjr —
Dw/r1 —
Kw/r1 —
IKwjr^—Kw-) —
(Kw")"—2(Kw'-)'- + p = 0.
Le procédé que nous venons d'appliquer n'est justifié que si l'on tient compte par la suite
des forces fictives (158). (Cf. à ce sujet le premier complément.)
Il s'agit maintenant d'intégrer le système (159). On voit que, compte tenu du chan¬
(160) p, = 2 (Kw'-)'-
la charge supportée par la torsion, on peut écrire à la place de (159c) la relation suivante:
(161) pa + Pm + Pt —P =
0,
qui exprime l'équilibre réalisé entre la charge externe, d'une part, charge supportée
et la
par l'arc, celle du mur et celle qui correspond à l'effet de la torsion, d'autre part.
Puisque nous considérons une seule console, nous devons rapporter
l'équation (161)
à cette seule section (y —
0). Cette condition est automatiquement satisfaite pour pm.
Par (149), il en est de même pour/>a. Pour/;, par contre, nous devons procéder comme suit.
Si nous étudions (160), nous voyons qu'il existe une certaine difficulté, due à la pré¬
sence de dérivations selon y qui ne peuvent pas être calculées aussi longtemps que l'on
CALCUL DE LA TORSION PAR LA MÉTHODE DES ARCS-MURS 73
considère une seule console. Si nous nous rappelons, cependant, que nous n'étudions pour
l'instant que des barrages dont l'épaisseur est constante le long des arcs, nous pourrons
écrire:
w'0
tionnelle à la charge de celui-ci. Cette charge reste toujours constante le long de l'axe
de l'arc. Nous pouvons avoir recours ainsi à la formule (71b) qui donne ce coefficient
(163) P, =
2[K (-fpa)7,
(164) pm + Pa + 2 [K {-fpa)'Y -p = 0.
Pour que cette résolution puisse être faite à l'aide des méthodes de la statique, il
convient tout d'abord de transformer l'équation (164) de telle manière que n'y figurent plus
de dérivations. Il faut donc exprimer [K (fpa)7 en fonction
des pai qui sont les pressions supportées par les arcs que nous I ,
' '"'
choisissons pour le calcul du barrage. Cette transformation •
peut être faite très facilement à l'aide de la méthode des diffé- 4-A
rences finies.
Limitons-nous d'abord au cas de distances égales entre
1, /',
AX
i + 1,... n, et les milieux des intervalles par 1Y2, 2%,... i— %,
» + %>—• En appliquant la méthode des différences finies, -i !*!
nous avons: \x
lg"
(fPaYi+K =
(fi+1 Pa,i+l —fiPai)/& *
1
Une justification entièrement correcte de ce dernier passage peut être obtenue en déve¬
rappeler que wô n'est pas le quotient du moment de flexion à la clef par la rigidité de l'arc, mais
'
et de même :
[K(fPa)7 =
[Ki+% (/M'+a —-8+-K (f»y-yMx-
(165) —
(166) —p,i =
AiPa, i"+i —
si nous désignons par A, B et C les coefficients suivants que nous appellerons coefficients
de torsion:
Ai =
2Ki+y2fi+1IAx\
(167) Bt = 2 (Ki+Vi + Kt-yJfilA x\
Ci =
2Ki-yJi_1IAx\
Ces coefficients sont toujours positifs, car il en est de même du coefficient de courbure /.
(168) pmi —
Cipat /_!
—
p = 0. (j =
1, 2,... n.)
Cette relation a la même signification que (147) pour la méthode habituelle des arcs-murs.
D'autre part, l'égalité des déformations pour les arcs et la console est toujours
exprimée par (152) et (153), c'est-à-dire par:
(169) wm> i
=
wa, i,
donc:
n
S WijpmJ =
gipai. ((i =
1, 2,...n.)
7=1
Il suffira maintenant d'éliminer les pmi entre (168) et (169) pour obtenir le système
d'équations linéaires suivant, dont la résolution donnera la répartition des charges:
n n n
— S (l+Bj)wijpaJ+ S CJ+1Wij+1paj =
gipaj. (/=1,2,...«.)
y=i y=i
(171) Wfj = —
n n
y=i 7=1
qui permet de déterminer les n valeurs des pressions supportées par les arcs (pai). Il
remplace le système (155) de la méthode habituelle des arcs-murs.
Une fois connues les charges des arcs, on calcule la part de la torsion en appliquant
(166), et celle de la console en tenant compte de (161). A partir de ce moment, les calculs
se poursuivent comme par la méthode habituelle.
Les formules (166) et (167) ne sont évidemment valables que pour des points courants
de la console, à l'exclusion des points extrêmes qui doivent faire l'objet d'un calcul
particulier.
a. Couronnement. —
Le long du couronnement, il faut respecter les conditions (80)
qui expriment l'absence de forces externes. Celles qui concernent le moment de flexion (mx)
et l'effort tranchant (qx) sont automatiquement satisfaites, puisque les coefficients de défor¬
mation de la console ont été établis dans cette hypothèse.
La condition qui a trait à l'effort tangentiel conduit, par contre, à annuler le moment
de torsion sur le couronnement. Cette dernière condition n'est pas rigoureusement exacte,
ainsi que Kirchhoff l'a montré. Elle conduit, en effet, à une absurdité géométrique, car
gentiel. Il serait donc absurde de perdre trop de temps à tenir compte de ce cisaillement le
long du couronnement, alors que nous en négligeons les effets sur tout le reste de la surface
médiane1. Remarquons encore que, pour des raisons diverses, l'épaisseur au couronne¬
ment sera en général supérieure au minimum statique, de sorte que les sollicitations
seront inférieures aux valeurs admissibles.
1
Le fait d'écrire dans (77) des expressions pour les efforts tangentiels nxy et nyx ne signifie
pas que l'on tienne compte effectivement de ces efforts. Les termes conservés ne servent, en effet,
qu'à équilibrer les moments de torsion, alors que les termes principaux (w + v') ont été négligés.
76 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
mxy = 0 (x =
0)
et donc:
w'- = 0 . (x =
0)
Dès lors, la charge portée par torsion est nulle le long du couronnement. Nous avons:
puisque w" et w'- ainsi que toutes leurs dérivées selon y disparaissent. Ceci nous conduit
immédiatement à poser dans (167):
(174) Al =
B1 =
Cx =
0,
b. Fondation de la console. —
Supposons d'abord que le pied de la console soit
totalement encastré. Au point d'encastrement «, les déformations de l'arc et du mur,
ainsi que leurs déformabilités sont nulles. La méthode des arcs-
—w&—"'' fn =
0,
Fig. 16.
(175) AH_X = 0.
Cette c ondition suffit onc avec (167) et (174) pour déterminer tous les coefficients
Ai, Bi et Ci dans le cas d'un encastrement total.
Si, par contre, on veut tenir compte de la déformation du terrain, on pourra utile¬
ment avoir recours à l'artifice de Vogt pour calculer les coefficients de torsion (167) \
On prolongera alors la console en dessous de la surface du terrain, ainsi qu'il a été dit
au chapitre I, D, § 3.
Si l'on désigne par n —
1 le niveau de la fondation réelle, et par n le niveau de l'en¬
castrement fictif, on pourra procéder comme ci-dessus, en se souvenant, toutefois, qu'il
ne faut pas faire agir la pression externe sur le prolongement fictif.
1
II n'est pas nécessaire, pour autant, d'employer ailleurs le même artifice. On peut fort bien
se servir des formules exactes pour la déformabilité du terrain dans le calcul des coefficients de
la console et des arcs, et ne recourir à l'artifice de Vogt que pour déterminer les coefficients de
torsion au voisinage de la ligne de fondation.
CALCUL DE LA T0RI0N PAR LA MÉTHODE DES ARCS-MURS 77
6. Compléments et remarques
a. Applications. —
La méthode que nous venons de développer repose sur l'hypo¬
thèse d'une surface médiane cylindrique, mais peut être étendue, sans trop d'inconvé¬
nients, au cas plus général où le rayon de courbure est variable d'un arc à l'autre. L'im¬
précision qui pourrait en résulter dans certains cas serait due au principe même de la
méthode des arcs-murs et non au complément que nous venons d'exposer. Par ailleurs,
il va de soi que si l'épaisseur du barrage est variable le long des arcs, il suffira d'en tenir
compte dans le calcul des coefficients/et g propres à ceux-ci. Ainsi, là où la méthode
habituelle des arcs-murs est applicable, on peut employer avantageusement le procédé
qui vient d'être étudié.
b. Moments de torsion. —
A la part de charge supportée en raison de l'effet de
torsion correspondent des moments de torsion. Leur calcul ne pourra, cependant, être
fait que dans la deuxième partie de ce chapitre. En effet, pour des raisons de symétrie, ils
sont nuls dans l'axe du barrage, c'est-à-dire sur la console centrale. Dans les zones laté¬
rales, on ne tient pas suffisamment compte de la continuité élastique, pour que les expres¬
sions que l'on pourrait donner aient un sens.
c. Forces fictives. —
On se souviendra que nous avons introduit à l'aide de (158)
des forces externes fictives \ qui seules rendent possible le procédé examiné ici. Une fois
la solution trouvée, il faut donc se rendre compte de l'importance de ces forces. Dans
le cas d'une seule console, ceci ne peut être fait qu'approximativement. En effet, la pres¬
sion Ya est nulle sur la console centrale par raison de symétrie, et il en est de même du
premier terme de X0. On voit alors que le deuxième est égal au quotient de l'effort tran¬
chant par le rayon de courbure, et que, dans le cas d'un barrage cylindrique, cette charge
produit un effort axial égal à:
(176) nx =
mjr,
qui donne des contraintes insignifiantes par rapport à celles provoquées directement par
le moment de flexion; elles sont en effet h/6r fois plus petites.
D'un point de vue théorique, pour que la solution obtenue ne soit plus grevée par
l'hypothèse (158), il suffit de faire agir sur le barrage les forces fictives avec leur signe
négatif. Comme il ne s'agit que de petites forces, on pourra se contenter d'un procédé
approché, consistant, par exemple, à attribuer à la seule console la pression Xa, et aux
seuls arcs les forces YB.
Dans le cas présent, cependant, il semble loisible de négliger entièrement X0 et Y0.
Cette simplification est, néanmoins, sujette à caution, car nous ne pouvons rien dire de
l'importance de ces forces dans les parties latérales du barrage. Ce n'est que dans le cas
d. Intervalles inégaux. —
Nous avons établi les résultats précédents dans l'hypothèse
d'intervalles Ax égaux. Mais dans certains cas, il y a lieu de considérer que les arcs sont
séparés par des distances différentes. Soit i—1, /, i + 1 trois arcs consécutifs (fig. 17),
dont les intervalles sont successivement A xt et A xi+1. Par rapport au cas des intervalles
(La méthode des arcs-murs suppose, en effet, une variation linéaire des pressions entre
(177) pa, j
=
pa, i (A Xl+1 —
A Xi)/A Xi+1 + pa, f+i A Xi/A Xi+1.
(178) —pu i
= 2 Kj-i/JjPaj/A x]-2 (Kj_y2 + Ki-.yJfiPa, il A x]
+ 2Ki_y2fi_1pa,i_jAxl
qui, en vertu de (177), donne:
(179) —pt> i
= 2 Kj^/JjPa, /+i/(A Xi A xi+1)
(A xi+1
—
A xd
2 (#;_% + Ki-yjfi-
A
K)-Vjj\Pa,il^4
xi+1
+ 2Ki^/Ji_1pati_xjAx),
d'où l'on tire aussitôt:
A, =
2Kj_yJjl(AxiAx,+1\
(180) Bt = 2 {(Kj_y2 + Ki_y2)fi —
(A xl+1
-
A *,) Kj^.% fj/A
*,+1}/A x),
Ci =
2Ki_y2fi_1lAxl
e. Précision de la méthode. —
Les imprécisions de la méthode en question auront
deux origines. La première est l'insuffisance qu'il y a à n'introduire dans les calculs
qu'une seule console centrale. On procéderait dans ce cas comme l'indiquent les para-
CALCUL DE LA TORSION PAR LA MÉTHODE DES ARCS-MURS 79
graphes suivants. Notons à ce sujet que la répartition entre les divers effets de la charge
externe obtenue par (172) n'est valable que pour la section de clef. Dans les parties laté¬
rales du barrage, par contre, la répartition de la pression externe et, notamment, la part
sera d'autant plus grande que le nombre d'arcs considérés sera moindre. Nous avons
vérifié, pour un cas particulier, où l'intégration analytique de (159) était possible, que
5 ou 6 arcs suffisaient à donner une approximation très satisfaisante au point de vue de
f. Calcul pratique. Il est d'usage, dans la méthode des arcs-murs, de choisir pour
—
console qui n'est plus symétrique {wy^±wji dans (151)). En pratique, ces coefficients
peuvent être calculés à partir de ceux qui sont valables pour des charges concentrées,
en remplaçant les charges triangulaires par les trois forces nodales correspondantes
au droit des trois arcs intéressés. On procède ainsi à une transformation de matrice. Or,
l'opération indiquée par (171) est aussi une transformation de matrice. Il importe
de ne pas intervertir les deux opérations, aussi croyons-nous utile de préciser que (171)
1
La force réelle agissant sur la console dans
en voûte est une pression répartie,
un barrage
variant selon une loi assezcomplexe. Une méthode appliquée, telle que la méthode des
de statique
arcs-murs, s'accommode difficilement de cette loi et cherche à l'approcher plus simplement, de
manière qu'il suffise de connaître la valeur numérique de cette pression au droit de chaque arc
considéré. Au début de la méthode des arcs-murs, on adoptait une répartition en escalier, chaque
palier correspondant à un arc. On représentait donc la charge de la console par la superposition
Fig. 18.
d'un certain nombre de charges rectangulaires, ainsi que le montre la figure 18 a. On choisissait
pour inconnues hyperstatiques unitaires les charges rectangulaires de la figure 18 b. Par
la suite,
on a cherché à mieux approcher la réalité, en utilisant une ligne brisée, et en représentant la charge
de la console par superposition de charges dites triangulaires (fig. 18 c). Dans ce cas, les incon¬
nues hyperstatiques sont des charges triangulaires dont l'intensité est unitaire au droit de l'arc
considéré et décroît linéairement jusqu'à devenir nulle au droit des arcs adjacents (fig. 18 d).
80 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
est applicable aux coefficients de déformation pour charges triangulaires, donc aux
Remarquons, pour terminer, que le surcroît de travail procuré par la méthode des
arcs-murs généralisée ne dépasse pas 5 ou 10 % du travail exigé par la méthode habituelle.
méthode qui vient d'être exposée. On lira sur ces graphiques les valeurs normées/* et g*
pour les arcs circulaires d'épaisseur constante, totalement encastrés et chargés par une
Fig. 19.
(181) / =
/*/(*£), g =
g*'IE,
où E désigne le module d'élasticité du béton, que l'on peut d'ailleurs poser égal à l'unité.
1
On peut évidemment développer aussi des formules incorporant les deux transformations.
CALCUL DE LA TORSION PAR LA MÉTHODE DES ARCS-MURS 81
82 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
Notons que ces tableaux ont été calculés à partir des formules habituelles de la
résistance des matériaux et non à l'aide des formules du chapitre II, C, § 5. Des contrôles
ont montré une concordance parfaite en ce qui concerne le coefficient g, mais des diffé¬
rences pour /, qui peuvent aller jusqu'à 10 %. La raison en est que, par les méthodes
projet.
1. Généralités
Fig. 21.
1
Cette hypothèse n'implique pas que l'on ne puisse employer le procédé proposé sans autre
modification et avec une précision suffisante dans nombre de cas où la variation de l'épaisseur
n'est pas très importante dans le sens horizontal. On calculerait alors les arcs en tenant compte
de l'épaisseur réelle, mais on pourrait négliger cette variation en ce qui concerne l'effet de torsion.
CALCUL DE LA TORSION PAR LA MÉTHODE DES ARCS-MURS 83
PNJ-
L'égalité des déformations radiales de l'arc et du mur au même point est exprimée par:
(183) wm< NJ
=
wa> NJ.
Pt =
2(Kw~y,
Murs.
a. Pour le calcul des murs, on introduit des charges unitaires triangulaires
—
(fig. 18) auxquelles correspondent les coefficients de déformation suivants, que nous
supposerons connus 1:
position:
(184) wm% Nj
= 2 wNJt j pm, Nj,
j
où j décrit tous les points de croisement de la console N avec les arcs, et où pm> n est
l'intensité de la charge du mur N au niveau de l'arc/'.
b. Arcs. —
Comme pour les murs, on introduit dans le calcul des arcs des charges
triangulaires unitaires, dont l'intensité est « 1 » au point considéré et « 0 » aux points
de croisement avec les consoles adjacentes. Chaque charge supportée par l'arc peut être
représentée par la superposition de ces charges unitaires [57]. Nous supposerons égale¬
ment connus les coefficients de déformation et de courbure des arcs aux divers points.
Par superposition, nous obtenons alors la valeur de la déformation et de la courbure des
arcs en chaque point (N, J). Nous avons ainsi2:
(185a) wa, NJ
= 2 gNi „ pa, nJ
et
(185b) wa\ NJ
= —
si pa, m est l'intensité de la charge de l'arc / au point n, et si, dans les sommes, l'indice n
1
w^,j exprime la déformation radiale (ou le coefficient de déformation) de la console N
au point J pour charge triangulaire unitaire au point/ de la même console.
une
2
gf, n est la déformation radiale de l'arc J au point N pour une charge triangulaire unitaire
agissant au point n du même arc. Il en est de même pour le coefficient de courbure fN, „. Ces deux
derniers coefficients ont la signification de ceux donnés par (149) et (163).
84 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
par différences finies à l'expression analytique (160) de p,. Nous choisissons sur la
console A1 les trois points consécutifs de croisement y— l,j,j+ 1 et les milieux y— y2
et7 + Vt des intervalles que nous supposerons égaux. Nous pouvons alors écrire:
(186) (K(w~)')'NJ =
{KK j+% (w)n< j+Yi —
(w")jv, /+y2
=
(wAf,/ +i
—
Hv>y)/A x.
En combinant ces expressions et en y introduisant la relation (185b), nous obtenons la
(187) p,t nj— 2 {— Kn, j+y2 S /j^+ij paA< j+x + (Kn, j+y2 + Km, j—yj 2/^ „ pa,n,j
n n
(188) p,, NJ
= — 2 ANi „ pa, n, J+l + 2 BN „ paf n> j
—
2 CN „ p„, n, J—1»
n n n
(189) BJK „
= 2 («jv, /+y2 + Aiv, /-%)/£ /A x\ „
CJKn =
2KN,j-ytfJ-ljAx\
En introduisant (188) dans (182) qui exprime l'équilibre entre les diverses pressions,
on trouve une première relation ne contenant que les pressions des arcs et celles des murs.
Au point (N, J), on aura ainsi:
PNJ = 0.
n n n
1
AN sera appelé le premier coefficient de torsion au point (/, N) pour une charge triangulaire
au point n de l'arc J + 1. De même, B et C seront les deuxième et troisième coefficients de torsion.
CALCUL DE LA TORSION PAR LA MÉTHODE DES ARCS-MURS 85
Il nous suffit maintenant d'éliminer les pm d'entre les relations (190) et (191) pour
aboutir au système d'équations linéaires qui remplace (172) et dont l'équation au point
(N, J) est1:
—
^ *"!;{—^^N,nPa,n,j+\ + 2/3^, npa,nj— 2 Cjy; „Pa, n, j—lf-
j n n n
(193)
<*/ =
^**+^,n. (n^N; ./ =
/)
^*nj=^*nj+<j + Sjn,n, (n =
N; j =
J)
où wy[** signifie:
WJ, nj "V.y-X AN. n
+ WfJBN. n
~
WJJ+l CN.n'
Cette équation doit être établie pour chaque point (N, /) du barrage. On obtient ainsi le
système qui permet de déterminer toutes les valeurs des pa, nj- et donc de résoudre le
problème posé.
Les valeurs que doivent prendre les indices dans les sommes du système (194)
appellent la remarque suivante. L'indice j parcourt tous les arcs qui coupent la console
et celui qui est immédiatement en dessous de la fondation de celle-ci. L'indice n d'autre
part parcourt toujours toutes les consoles du barrage. Ainsi le point (n,j) désigne suc¬
cessivement tous les points de croisement se trouvant à la même hauteur ou plus haut que
l'arc immédiatement inférieur à la fondation de la console considérée.
En annulant les coefficients de torsion A, B,C, il est aisé de vérifier que le système
(194) redevient bien celui de la méthode habituelle des arcs-murs avec plusieurs consoles.
Le calcul qui vient d'être exposé concerne chaque point intérieur de la surface
médiane. Il faut donc étudier encore les points situés sur les limites.
1
Dans cette équation, y parcourt tous les points de la console N; n, tous les points de l'arc
intéressé. Cet arc est l'arc J pour la somme se trouvant à gauche du signe d'égalité, y +1,7 res¬
pectivement y —
1 pour les trois sommes doubles de la partie droite de l'égalité. (N, J), à son tour,
parcourt tous les points de la surface médiane.
86 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
a. Couronnement. —
Les considérations faites pour le cas d'une seule console
restent valables pour le couronnement. Nous annulons donc les moments de torsion et
la pression due à la torsion, ce qui conduit à poser:
(195) A\n =
B\'N,n C-N,n ~
AN „
—
0
b. Fondation. —
Le problème est ici un peu plus complexe que dans le cas d'une
seule console.
Encastrement total. —
Etudions d'abord le cas de l'encastrement total; supposons
à cet effet que la fondation de la console ne soit pas, en même temps, un point de croise¬
ment avec un arc.
La figure 22 montre que la difficulté réside dans le fait qu'au point (N, J) les coeffi¬
cients de torsion (189) ne peuvent être calculés directement. En effet, la console N ne
i —
1 et / =
i d'une part, et de / = / et
empêche de le supposer —
les coefficients
de courbure des arcs supplémentaires sont connus, il suffit d'appliquer l'expression (187)
aux trois points i— 1, / et i + 1 pour obtenir la charge de torsion au point (N, /):
+ (KNj+y2 + KN,l_yjXf^nPa,nJ-KN<i_%-Lf£1npa,n,i_1}/AX\
Les charges des arcs supplémentaires peuvent être calculées par interpolation linéaire
à partir des charges des autres arcs; nous avons donc:
Pa, n, i—i
=
Pa, n, J-l
A x/A Xj + pa, n J (A Xj —
A *)/A Xj,
(197)
Pa, n, t+1 =Pa,nj(&X J+1 —
A *)/A Xj+1 + pa> „, /+,
A */A X/+1,
que nous introduisons dans (196) pour trouver finalement les coefficients de torsion
au point (N, J):
AJKn =
2KN,,+ y2/^/(Axbxj+ù,
BJN, n
= -
2 (A x J+1 - A x) KN, i+ % fj+lKA x' A xJ+1)
CALCUL DE LA TORSION PAR LA MÉTHODE DES ARCS-MURS 87
Avec ces coefficients, nous pouvons revenir au cas général. Il va sans dire que le coeffi¬
cient ANJ<N qui apparaît si l'on emploie littéralement (198) doit être annulé, puisque le
point (N, J + 1) n'existe pas *. Pour le point le plus bas du barrage, nous pourrons
utiliser (175). Nous avions supposé que la base de la console n'était pas un point de
croisement avec un arc,- en effet, dans ce cas, le système d'équations linéaires (191) ne
peut plus être appliqué, tous les coefficients étant nuls, et l'équation étant identiquement
satisfaite. Ceci ne signifie pas qu'en ce point il n'existe aucune répartition de la pression
externe, mais simplement que la méthode des arcs-murs est incapable de nous renseigner.
Encastrement élastique. —
Si l'on veut tenir compte de la déformabilité du
terrain, on pourra employer l'artifice de Vogt et revenir ainsi au cas déjà traité. Sinon, on
doit renoncer à connaître la répartition de la pression pour les points situés sur la ligne
réelle de fondation; pour les points qui en sont à quelque distance, on aura recours au
procédé des arcs supplémentaires exposé ci-dessus. Les coefficients propres aux arcs et aux
consoles peuvent alors être calculés en tenant compte de la déformabilité du terrain, à partir
des formules de Bosshard ou des tableaux du « Bureau of Réclamation » [54,55,57,60].
6. Moments de torsion
La résolution du système (194) livre les pressions qui sont supportées en chaque
point de croisement par les arcs. A l'aide de (188), on détermine la part de charge
correspondant à l'effet de la torsion, et par (182), celle des murs. Dès lors, on peut
obtenir les sollicitations des arcs et des murs selon les méthodes habituelles; seul le
calcul des moments de torsion vient s'ajouter aux autres. Ce calcul peut être fait soit
par dérivation, soit par sommation.
mxy =
myx = —
Kw'\
1
Cette remarque attire l'attention
sur la question de la répartition de la pression dans la
Pour calculer la dérivée mixte w'-, on pourrait employer la méthode des différences finies
en partant des déformations radiales w qui sont connues en chaque point de croisement
des arcs et des consoles. Il est, par contre, plus exact de se servir des pentes des diverses
consoles que l'on peut déterminer par intégration à partir
de la part de charge qui revient aux consoles. Soit à cal¬
culer le moment de torsion au point T (N + %, /),
milieu d'un intervalle (fig. 23). Nous considérons donc
Fig. 23.
(199) 1^
=
1%
-
KN+y2, j (wn+i, j
—
wjv, /)/A y.
Cette méthode peut être étendue par l'introduction de consoles supplémentaires ainsi
que cela a été fait pour les arcs, et permettre de déterminer les moments de torsion en
chaque point.
Notons que la formule (199) ferait apparaître des moments de torsion même sur le
couronnement. Pour respecter les conditions aux limites, il faut, cependant, annuler ces
b. Calcul par intégration. Une méthode plus élégante de calcul des moments de
—
torsion a son point de départ dans (187) qui exprime la pression due à l'effet de torsion,
c'est-à-dire la quatrième dérivée mixte de la déformation w. En effet, d'après (160),
nous avons:
(200) (Kw'-y=p,k.
x x
(201) % \pt dx =
J" (&/•)'• dx =
(KW'-y -
(Kw'-y (*=„).
x=0 x=0
Le dernier terme de cette expression est nul, puisque, par définition, les moments de tor¬
sion disparaissent sur le couronnement. Nous intégrons maintenant (201) selon y, à
partir de y =
0; nous trouvons:
y x y
(203) mxy =
myx
=
mxy (,=„>
—
aurons recours à la méthode par dérivation pour en déterminer la valeur. Une fois les
7. Remarques
a. Forces fictives. —
Maintenant que la solution du problème est trouvée, il convient
de se souvenir qu'elle a été rendue possible par l'introduction des forces fictives (158). Il
faut donc calculer ces forces pour se rendre compte de leur importance. La répartition
des charges donne directement les valeurs (Kw")" et (Kw'-)'- qu'il s'agit d'intégrer conve¬
nablement afin d'obtenir les pressions fictives cherchées. Nous n'insisterons pas sur ce
Ces pressions fictives étant déterminées, elles seront soit estimées négligeables et
donc négligées, soit libérées, c'est-à-dire appliquées en sens inverse sur le barrage.
Comme elles seront, en général, peu importantes, on pourra se contenter d'un calcul
petites erreurs sur la concordance des déformations des arcs et des consoles, qui ont
d'autant moins d'importance, que, par principe, la méthode des arcs-murs ne tient pas
avions supposé que l'épaisseur du barrage restait constante le long de chaque arc; il
peut, cependant, arriver que cette simplification ne soit pas licite. Dans ce cas, il suffirait
de calculer les arcs et les consoles avec les épaisseurs réelles, et de procéder comme suit
pour l'effet de la torsion. Reprenons la relation (160) qui doit être mise, cette fois, sous
la forme:
Par rapport au cas précédent, nous avons à faire ici, non seulement à la courbure de la
déformée de l'arc w, mais encore à la pente de celle-ci w. Nous poserons donc que cette
pente peut être calculée en fonction des charges de l'arc par la superposition suivante:
(205) wa, NJ
— ^ ?jv_ „ Pa, n ]>
n
90 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
où <?jv, n
est le coefficient de pente de l'arc J au point AT pour une charge triangulaire
agissant au point n, et où la somme s'étend à tout l'arc considéré. -
Conformément à ce que nous avons déjà fait, nous appliquerons à cette expression
le calcul par différences finies. Les coefficients de torsion A, B, C (189) doivent être alors
remplacés par les suivants, et le calcul se poursuivra comme précédemment. En nous
Ai „
= 2 (KK J+ a f+l + Kk, j+ Vi <^)/A x\
(206) Bj,, n
= 2 ((KN, J+1/2 + KN> j-y2)f& „
+ (Kjf, ,+ y, + KN, ,_%) qJN, „)/A x\
Chapitre V
APPLICATIONS NUMÉRIQUES
La dernière partie, enfin, concerne le calcul d'un barrage en voûte en tant que coque,
à titre d'application de la méthode de la superposition la plus adéquate.
a. l'arc indépendant
Nous disions, dans l'introduction, qu'un barrage peut être tenu pour mince si
l'erreur que l'on commet ainsi n'excède pas certaines limites. Or, pour le barrage en
solution rigoureuse pour l'arc circulaire d'épaisseur constante dans l'hypothèse d'un
comportement élastique1. Nous allons donc comparer à cette solution la solution simplifiée
du chapitre II, partie C, § 5 pour un des exemples traités numériquement par Hofacker.
Considérons l'arc de la figure 24 dont le demi-angle d'ouverture est ij; = 40° et le
rapport hjr =
0,2/1,1 =
0,1818; nous le supposerons totalement encastré et chargé
radialement sur son axe par une pression constante p.
1
Voir aussi [34, 35, 37, 38, 39].
92 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
k =
KI(Dr*) =
fc2/(12r2) =
1/363.
Fig. 24.
w =
-r*p/(D(l+k)) —
CJ(l+k) + C2cos(y/r) + Q (y/r) sin (y/r),
(207) r. w = —
C2 sin (y/r) + C6 [sin (y/r) + (y/r) cos (y/r)],
v =
Cx O/r) —
C2 sin (y//-) —
C6 [sin (y/r) —
où Ci, C2 et C6 sont des constantes d'intégration à déterminer à l'aide des conditions (70)
qui, dans notre cas, sont:
v? =
h>- = v = 0
pour
y/r =
a/r =
0,698 13.
Introduites dans (207), ces valeurs donnent en chaque point les déformations de l'arc.
A l'aide de celles-ci et de leurs dérivées, on peut calculer les efforts internes d'après (65),
et les sollicitations d'après (85). Pour la question qui nous occupe, il suffira de se limiter
à la section de clef; nous trouvons ainsi pour la flèche de l'arc1:
h>=0
= —
1,275 68 r2p/D = —
7,01 62 rp/E,
1
D'après le graphique de la figure 20 (p. 81), le coefficient g* serait égal à 7,2, soit à 2,6 %
près, à la valeur obtenue ci-dessus.
APPLICATIONS NUMÉRIQUES 93
wy=a =
10,643 p/Z) =
10,643 pl{hE)
et de même, pour la compression axiale:
vv=0 =
0,599 02 prjD.
En partant de ces valeurs, on calcule d'après (85) les contraintes dans la section y =
0:
o>tF=o) =
P P,295 + 58,540 z/(r—z) —
7,016 /•/(>—z)].
ay,e = —
8,015/> = —
8,144 pe,
Gy.a —
—3,721 p =
—4,059 pe,
<Ty, «
=
+ 1,431 p =
+ 1,561 pe.
Pour pouvoir comparer ces résultats à ceux de Hofacker, nous devons nous rappeler
que celui-ci fait agir la pression externe sur le parement amont et non sur l'axe. On a
donc p =
pe rjr =
1,090 9pe.
xLe graphique de la figure 19 (p. 80) donnerait/* 10,0, résultat qui présente =
une
différence d'environ 6 %, qui sera expliquée dans le paragraphe suivant.
94 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
La droite III donne la répartition des contraintes pour le calcul de l'arc effectué
+ 118% pour les contraintes de traction. Nous montrerons dans le paragraphe 2 que
l'origine de cette différence réside en ce que les équations employées négligent, comme
toutes les équations différentielles des coques, la déformation due à l'effort tranchant.
<*elPe GilPe
qy = Kw- + Kw/r* .
Q =
qy =
—2KC,sm{ylr)lr*.
Qdy
d8, = .
Ghx.'
où G est le module de glissement et x le coeffi¬
cient qui tient compte de la répartition non-
avons:
d8q =
2^rsm(y/r)d(y/r) =
LC5sin(y/r)d(ylr),
Sous l'effet de l'effort tranchant, chaque point A de l'arc effectue un déplacement supplé¬
mentaire dont les composantes « horizontales » et « verticales » sont, selon la formule
de Bresse:
ylr
L
8X =
/ LC, sin (y/r) sin {ylr) d (ylr) = -
C, [(ylr) —
sin (ylr) cos (ylr)]
0
et
ylr
S2 =
J LC5 sin (y/r) cos (y/r) d (y/r) =
-Cs sin2 (y/r).
Z
0
A partir de ces composantes, il est aisé de trouver les déplacements radiaux et tangentiels
du point A grâce aux relations :
wq
=
$! sin (yfr) + 82 cos (ylr) , vq
=
\ cos (y/r) —
82 sin (y/r)
(208)
L
v,
=
Cs [(ylr) cos (y/r) —
sin (y/r)].
-^
En ajoutant ces composantes du déplacement à celles que nous avions écrites au para¬
"W = y + w, =
-r*pl(D(l+k))
-
(209)
"tôt.
=
v + v, =
d Cc/r) —
C2 sin (y/r)
—
L =
2K/(r*Ghx.) =
h*E/(6r*Gx.) = A2 (l + ji,)/(3r2x) .
L =
2A2/(5/-2) =
0,013 22 .
96 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
C5 =
C*/(l+L/2) =
62,937 1 pr^D ,
alors que les constantes C5 et C2 ne changent pas. Nous trouvons ainsi dans la section
de clef1:
wy=0 = —
Gy,e = —
8,328pe , ffy, a
= —
4,059/>e, a,,, ,•
=
+ 1,060a. .
Ces dernières valeurs sont représentées par la ligne IV sur la figure 25. Si nous comparons
cette solution à la solution exacte de Hofacker (ligne I), nous constatons que la contrainte
maximum est exacte, à 1,4 % près, et que la contrainte de traction diffère de 48 %, sans
En conclusion, nous pouvons donc affirmer que la solution obtenue pour l'arc
d'épaisseur constante est admissible si l'on tient compte de la déformation par effort
tranchant. Cette constatation n'est valable que si l'arc n'est pas plus épais que celui que
nous venons de calculer, c'est-à-dire que si r/h est plus grand que 5. On voit, par ailleurs,
que l'influence de l'effort tranchant est négligeable
dès que l'élancement dépasse 5 ou 7, mais qu'elle
croît très rapidement avec l'épaisseur. L'erreur com¬
1
La différence entre cette valeur pour la courbure et le coefficient /* donné par le graphique
de la figure 19, n'est plus que de 2 %; elle semble donc admissible. Il est évident que w est
calculé à partir de w et non de vnot..
APPLICATIONS NUMÉRIQUES 97
conformant aux signes indiqués par la figure 27 b, nous trouverons les relations suivantes:
Ewf =
+1,82 q + 0,79 mjh =
+1,82 q + 7,9 m/r,
(210) Ewj- = —
0,79 q\h —
5,43 m/h" =
—7,9 q/r —
543,0 w/r2,
Evf =
—1,82 n.
Pour simplifier les calculs, nous négligerons la déformation de l'arc due à l'effort tranchant
et prendrons pour les déformations de l'arc les expressions (207). Les efforts internes
sont obtenus à partir de (65); tous calculs effectués, nous trouverons:
n =
—/>/• + 2£ (h/r)kCs cos (yIf) ,
(211) q = —
2E(hlr)kQsm(y/r),
m =—
r2pkl(l +k)—E (h/f) rkCJ(l +k) + 2E (h/f) rkC5 cos (yIf) .
hfr =
0,1 et k =
A2/(12r2) =
1/1 200.
„ =
—pr + 0,090 052-10-3 ECh,
q =—0,140 245-10-3£CB,
m =
—pr2 0,832 639-10-» —
0,083 264 £O10-3 + 0,090 052-10-3 ErCh.
En reportant ces valeurs dans (210), nous pouvons exprimer les déformations du terrain
en fonction des constantes d'intégration par:
rwf
=
452,123-10-3/>/•/£ + 45,212 310—3 d —
1
Voir aussi [1, 2, 55, 57, 60 et 66].
8
98 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
Il s'agit maintenant de faire coïncider les déformations de l'arc et du terrain en leur point
„, =
—9,991 61Apr/E —
0,999 167Q + 0,540 31C2 + 0,841 47CS
=
—6,577 85- 10-3pr/E —
(212) rw =
—0,841 47C2 + 1,381 78C6 =
452,123-10-3/>r/£
v =
Q —0,841 47C2 —0,301 16 C6 =
1,82^/^ —
Q =
+ 333,846/>/-/£, C2 =
+ 322,734pr/E, C5 =
+ 200,849pr/E .
Avec ces valeurs, nous trouvons, pour la déformation et les efforts dans la section de clef:
wy=0
= —
20,825pr/E, my==0 =
+0,004 867pr2,
ny=0 = —
0,966 5pr,
w = —
0,135 pr/E, n = —
0,981 9pr ,
w =
+ 5,950 plE, q = —
0,028 2pr ,
v =
+1,787 pr/E, m = —
0,010 54 pr%.
Ces valeurs nous serviront à apprécier les résultats du calcul par itération.
chapitre I, partie D, § 2. Nous pourrons ainsi nous une faire idée de la convergence
qui
peut être obtenue dans le cas plus complexe, mais semblable, du barrage en voûte. Consi¬
dérons le système (212) et supposons, en première approximation, que l'arc soit totale¬
ment encastré. Ceci revient à annuler les deuxièmes membres des équations (212). Nous
trouvons alors:
Cl =
+ 356,473 pr/E, C\ =
+ 347,825pr/E, Cl =
+ 2lî,$17pr/E.
APPLICATIONS NUMÉRIQUES 99
Avec ces constantes, calculons les déformations et les efforts dans la section de clef:
w = —
18,34 prjE, w = —
n = —
0,980 9pr, q =
—0,029 1 pr, m = —
0,011 43pr*.
partie droite des équations (212) et à résoudre ainsi le système. Cette deuxième appro¬
ximation fournit les valeurs:
C\ =
+ 328,987 pr/E, C\ =
+ 318,283 pr/E, C\= + l9S,488pr/E.
Exact 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00
(Tableau IV)
En étudiant ce tableau, nous constatons que l'étape 2 donne déjà des erreurs infé¬
rieures à 2 %; il ne serait donc pas utile d'aller plus loin. La convergence est excellente,
mais il faut se garder d'une généralisation trop hâtive. Nous avons en effet choisi un
arc mince, de grande ouverture, encastré dans un terrain assez rigide, c'est-à-dire un cas
r/h =
7,5 , ty =
a/r =
0,75 =
42°58',
^béton =
^terrain • Largeur/Epaisseur = 5.
C5/Qex =
108,5 % - 93,5 % ->
103,3 % ...
r/h =
5,0, <|) =
ajr =
0,6 = 34° 22',
£béton =
^terrain • Largeur/Epaisseur = 5 .
Q/C6ex =
111,44%-90,51 %- 108,32 %-92,19%- 107,09% ...
Dans ce dernier exemple, la suite converge encore, mais très mal. Néanmoins, puisque les
diverses valeurs oscillent autour de leur limite, il est possible d'accélérer considérablement
la convergence en formant la moyenne de deux étapes successives, la valeur ainsi obtenue
étant bien meilleure que chacune des deux valeurs primitives. Dès lors, si nous prenons,
par exemple, la moyenne entre le deuxième et le troisième terme de la suite comme troi¬
sième approximation et que nous calculions la quatrième, nous trouverons:
C6/C5ex =
111,44%-H.90,51%-108,32%-92,19% ...
En conclusion, nous pouvons dire que la convergence du calcul par itération est
particulièrement bonne pour des arcs élancés et de grande ouverture, mais qu'elle est
franchement mauvaise dans le cas d'arcs relativement épais (par exemple, r/h =
5) et
première approximation assez bonne pour être éventuellement améliorée à l'aide d'un
calcul par itération. L'artifice de Vogt peut rendre de grands services dans ce but.
APPLICATIONS NUMÉRIQUES 101
5. L'artifice de Vogt
Reprenons donc le dernier exemple traité et étudions-le par cette méthode qui,
nous le savons, consiste à remplacer la déformabilite du terrain par un prolongement de
l'arc. Ceci revient à supposer un encastrement fictif total à une certaine profondeur sous
sv/r. o26 ,
£nc3sfremenf pûur v
Fig. 29.
102 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
la surface du sol. Nous avons vu au chapitre I, partie D, §3, que le choix de profondeurs
différentes permettait de satisfaire aux diverses conditions d'encastrement et d'obtenir
une plus grande généralité.
La figure 29 montre la déformée élastique exacte de l'arc en question. Nous sup¬
poserons, par exemple, que le prolongement fictif ait la même épaisseur que l'arc, et
prolongerons donc les expressions analytiques des déplacements et de la rotation à l'in¬
térieur du terrain, afin de nous rendre compte des possibilités d'approcher la solution
exacte en fixant convenablement la position des encastrements fictifs. Un regard à la
figure 29 nous amène aussitôt à constater que, dans notre cas, il n'est pas possible d'ob¬
tenir une solution rigoureuse, quelle que soit la position des encastrements, car les dépla¬
cements w et v ne s'annulent en aucun point. Malgré cette imprécision, la solution obtenue
peut être très suffisante en pratique. A titre d'essai, nous avons fixé les encastrements,
ainsi que l'indique la figure 29, en prenant:
aw =
0,10 r, av =
0,26 r, aw. =
0,07 r ;
dans ces conditions, les valeurs obtenues pour les constantes d'intégration ne différent
pas de plus de yz % des valeurs exactes1. Dans ce cas particulier, nous pourrons donc
obtenir une excellente approximation par l'emploi de l'artifice de Vogt, à la condition
de choisir convenablement la profondeur des divers encastrements.
La voie que nous avons suivie est évidemment toute théorique, puisque nous sommes
partis de la solution exacte pour aboutir à une approximation assez bonne. Nous voyons
ainsi que la question du choix des profondeurs fictives reste entière et qu'elle mérite
attention. Nous ne pouvons cependant entrer ici dans le détail de ce problème; il nous a
suffi de justifier, par l'exemple précédent, la conviction qu'il doit être possible d'obtenir
une approximation fort satisfaisante à l'aide de l'artifice de Vogt, même dans le cas plus
complexe du barrage en voûte.
Notons enfin que l'exemple traité pourrait servir, si besoin était, à montrer l'im¬
généralisée des arcs-murs et compareront ses résultats avec ceux obtenus par la méthode
habituelle. En ce qui concerne celle-ci, on consultera utilement les ouvrages indiqués
dans la bibliographie [50, 51, 55, 57].
1
Nous avons supposé implicitement que la pression de l'eau agissait aussi sur la partie
fictive de l'arc; en réalité, cette dernière ne devrait pas être chargée; cette simplification n'influe
cependant pas sur la nature de nos conclusions.
APPLICATIONS NUMÉRIQUES 103
1. Barrage étudié
Représenté par la figure 30, le barrage étudié est un barrage cylindrique d'un rayon
de 100 m dont l'épaisseur varie selon la loi:
A =
4,0e1'ïx/l00m.
couronnement est de deux radiants et approche l'angle optimum pour l'arc. Dans la
partie inférieure, par contre, il diminue assez rapidement et serait en pratique insuffisant.
Mais il s'agit ici d'un cas théorique à définition simple, destiné entre autres à mettre en
évidence l'effet de la torsion *.
Pour simplifier les calculs, nous admettrons que l'encastrement sera total le long de
Par la suite, il ne sera question que d'encastrement total, restant entendu que l'on
Fig. 30.
Encore une remarque concernant le profil dans l'axe du barrage. Nous avons sup¬
posé que la section radiale était droite (fig. 30 b), alors qu'en pratique nous devrions plutôt
adopter un profil dont l'axe serait incurvé comme l'indique la figure 30 c, et dont la ligne
1
La qualité actuelle des bétons ne permettrait pas la réalisation d'un barrage aussi mince
d'une hauteur de 100 m, mais ceci n'a aucune importance, puisque les résultats obtenus sont
applicables à des barrages géométriquement semblables, mais de moindre hauteur, et donc
réalisables (cf. lois de similitude [16]).
104 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
des centres subirait la même incurvation. L'avantage de cette disposition est de créer
dans la console des moments de flexion par charge permanente de sens contraire à ceux
dus à la pression hydrostatique. Nous admettrons, ainsi que le veut l'habitude, que le
comportement des deux barrages est le même pour tout autre cas de charge que le poids
propre et les charges verticales.
Dans notre exemple, nous nous limiterons au cas de charge représenté par la pres¬
sion hydrostatique maximum, le plan d'eau se confondant avec le couronnement.
a. Arcs. —
Le tableau suivant caractérise les arcs introduits dans les calculs et donne,
pour une charge radiale constante, les coefficients de déformation et de courbure à la
1
X h h3/l2 * r/h Pi gt fi
J
m m m3 o 1 t/m2 m m-1
(Tableau V)
P =
fx(l+hl2r)
où y = 1 t/m3.
b. Console. —
Les coefficients de déformabilité de la console pour des charges
triangulaires unitaires, calculés par les méthodes numériques de la statique appliquée \
sont donnés par le tableau VI. Il s'agit des coefficients wy définis par (151) et dont la
1
Voir, par exemple, [23, 7,10, 21, 55].
APPLICATIONS NUMÉRIQUES 105
1 2 3 4 5 6 7 8 9
(Tableau VI)
de chaque arc comme inconnue. Il faut donc résoudre le système d'équations linéaires (154),
dont les membres de charge sont normalement les déformations des arcs indépendants qui
seraient soumis à toute la pression externe. Nous admettons, par contre, qu'au point d'en¬
castrement, toute cette pression est supportée par la console. Ainsi, les membres de charge
du système seront formés par la différence des déformations des arcs indépendants et de
sion externe entre arcs et console, qui fait l'objet du tableau VII et de la figure 31c.
j 1 2 3 4 5 6 7 8 9
(Tableau VII)
106 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
Avec les charges que nous venons de trouver, il est facile de calculer les déformations
et les sollicitations des éléments. Nous y reviendrons pour les comparer aux résultats que
a. Coefficients de torsion. —
Le tableau VIII résume le calcul des coefficients de
torsion définis par la formule (167). Les intervalles entre les arcs sont de A x =
12,5 m.
/1 fi Ji+Yi Ai Bt Q
(Tableau VIII)
Pour le premier arc, les trois coefficients de torsion sont nuls en raison de (174);
pour le point 8, il faut tenir compte de (175).
Avec ces coefficients, la relation (171) permet de transformer le tableau VI et d'ob¬
<V 1 2 3 4 5 6 7 8
(Tableau IX)
externe. Celles-ci peuvent être trouvées par superposition à partir des coefficients wy, ou,
avec plus d'exactitude, par un calcul direct. La matrice des coefficients est obtenue en
La résolution de ce système livre les pressions supportées par les arcs. A l'aide de
(166), on trouve la part de la torsion et, par différence avec la pression hydrostatique, la
charge du mur. Le résultat de ces opérations est donné par le tableau X et représenté
dans la figure 32. On voit que la part de charge supportée par torsion est loin d'être
j 1 2 3 4 5 6 7 8
(Tableau X)
Cet exemple montre que l'effet de la torsion est de reporter une part de la charge du
centre du barrage vers la fondation de la console et vers les appuis des arcs. Dans l'en¬
semble donc, l'effet de torsion semble favorable, bien qu'il tende à surcharger quelque
peu les arcs supérieurs.
méthode habituelle. En mettant en relation les valeurs des tableaux VII et X, nous
108 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
est soumis à une pression de 18 % supérieure à l'ancienne, mais qu'à partir du point 3,
la charge de l'arc est réduite dans une mesure variable, allant jusqu'à 15 % de l'ancienne
valeur. De même, dans la zone inférieure du
barrage, la charge de la console est diminuée
b. Déformations. —
La figure 33 montre
les déformées de la console centrale dans les
deux cas envisagés. On voit nettement que
la prise en considération de la torsion tend
à raidir le barrage. La flèche du couronnement
est augmentée de 18 %, alors que celle de tous
les autres arcs est diminuée, cette réduction
c. Sollicitations. —
En vertu de l'hypothèse d'une pression constante le long
du développement de chaque arc, les sollicitations des arcs sont modifiées dans la
même mesure que la charge. Par la prise en considération de la torsion, elles seront
donc augmentées de 18 % sur le couronnement,
alors que, dans la partie inférieure, elles seront
réduites parfois jusqu'au 85 % de l'ancienne
valeur.
La figure 33 permet de supposer que les
efforts de la console seront aussi plus petits;
ceci est confirmé par la figure 34 qui donne les
contraintes de flexion trouvées par les deux
méthodes. La réduction due à la prise en
considération de l'effet de la torsion est de
10 % à mi-hauteur du barrage et de 15 % dans
la section d'encastrement. Ces chiffres ne
résultants sera donc beaucoup plus grande, surtout pour les efforts d'extension qui
peuvent même disparaître entièrement.
Aux sollicitations que nous venons de décrire s'ajoutent naturellement celles dues
aux moments de torsion. Elles sont nulles dans l'axe du barrage, et ne peuvent être connues
dans les parties latérales, puisque notre calcul ne fait intervenir qu'une seule console
centrale.
En résumé, on voit que l'effet de la torsion n'est pas négligeable et que, dans le cas
1. Le problème
Le barrage à étudier est un barrage mince, cylindrique, dont l'épaisseur ne varie que
dans le sens vertical. La surface médiane développée est de forme parabolique; nous
admettons que l'encastrement est total le long de la ligne de fondation. Afin de simplifier
les formules, nous choisirons la hauteur du barrage pour unité. La longueur du couron¬
Avec les notations introduites dans le chapitre I, les conditions le long de la fonda¬
(213) w (x,y) =
v (x,y) =
w„ (x,y) = 0
pour:
Rw (x,y) =
Rv (x,y) =
R„n (x,y) = R (x,y) =
x + y* —
1 = 0 .
internes sont calculables d'après (50) et les contraintes d'après (82) et (83). Nous étudierons
le cas de charge représenté par la pression hydrostatique maximum.
Selon (93), la solution finale peut être obtenue par la superposition adéquate de
solutions particulières à la solution initiale. Cette dernière est nécessaire pour respecter
des conditions aux limites comportant des déformations le long de la fondation ou des
forces externes sur le couronnement. Dans notre cas, la solution initiale sera identique¬
ment nulle; il n'y a donc pas à s'en occuper. La solution finale est alors représentée par
une somme de solutions particulières. Pour le cas de la vallée parabolique, nous avons
montré dans le chapitre III, B, § 3 la voie à suivre pour trouver un nombre quelconque de
ces solutions. Il nous suffira ainsi de nous reporter aux résultats de cette étude.
(214) wi =
F(x,y)Pi (x,y), vt=G (x,y) Q, (x,y),
où:
Les deux fonctions P {x,y) et Q (x,y) sont en principe quelconques et doivent servir à
a. Polynômes. —
Donnons d'abord aux Pt et Q,- la forme de polynômes, dont les
degrés n et m sont déterminés en fonction du nombre de solutions indépendantes que nous
(215) P(x,y) =
Wm + W0iy* + W0iy* + WMy*
+ W10x + W12xy* + W^xy*
+ Wwx* + Wnx*y* + W2ixY
+ WwX* + Wnxty2
+ W^x* + W^y*
+ W50x*
+ Wmx«
Pour avoir Q(x,y), il suffit de remplacer dans cette formule Wy par Vy. Dans ces
polynômes, nous n'introduisons évidemment que les termes pairs en y, puisque le pro¬
blème et sa solution sont symétriques.
Les 32 coefficients Wm... Wm et V00— K60 sont liés entre eux par le système d'équa¬
tions linéaires (138), (139) et (140) qui expriment les conditions d'absence de forces
sont liés entre eux par 13 équations; on pourra par conséquent trouver encore 6 autres
1. Pj =
100*6, Si =0;
2. P2 = IOOjc5 , 02 =0;
3. Ps =
lOOxV , Q3 =0;
4. P4 =
lOOx4, Q* =0;
5. P6 =
0 , g5 = 100*«.
6. P6 =0, g, = 100*5 ;
7. P7 =0, q7 =
100a:V ;
8. P8 = 0 , Qa = 100x« .
9. P9 = 0 , Q„ =
100x*y* ;
10. P10 =
0, <2i„ = lOOx* ;
(216) 11. P„ =
0, Qn =
100*V ;
12. Pia =
0, g12 =
100*V ;
13. P13 =
0, Q13 = ÎOO*2 ;
14. Pi4 =
0, Qli= lQO(y^-y»+xyt);
15. P» = 0 , g15 = 100 by*—y*+y*) ;
16. Pi, =
0, qx,= 1000c-^+l);
17. P17 = —5 +I0y* —5y* —Ux Gît =
P-^J'2 +2r4)/625
+14xy* —
23x2 —40x>,
6
18. 69 222y* +237y* —S4y« +43
P18 gis
^C15-44^2
= — =
—42xy* +42xyi —
69x2
—498x3 +2352x*y*,
112 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
4
19. P19 = —30 + 60/ —
30/ -42x Q„ =
—
Les déformations wt et v,- correspondant à ces polynômes peuvent être obtenues par (214).
Notons encore que toutes ces solutions ne sont déterminées qu'à un facteur constant près
qui, pour des commodités de calcul, a souvent été choisi égal à 100.
Si l'on étudie les diverses solutions (216), on constate que seules trois d'entre elles
(17, 18 et 19) contiennent des Pet, partant, des w qui ne s'annulent pas sur le couronne¬
ment. Il semble donc que ce choix de 19 fonctions ne puisse suffire à représenter avec
assez de précision la déformation du barrage dans la partie supérieure. Pour cette raison,
nous introduirons encore quelques fonctions qui peuvent être, par exemple, des produits
de fonctions exponentielles par des polynômes.
b. Fonctions exponentielles. —
Nous avons montré dans le chapitre III, B, § 3, que
ces produits peuvent être substitués aux polynômes simples. Un problème surgit, cepen¬
dant, quant à la valeur de l'exposant k de la fonction exponentielle. Du point de vue
mathématique, ce coefficient peut être choisi librement, mais il est clair que la qualité de
la solution dépendra beaucoup de ce choix. Le critère à employer est donc un critère
d'adéquation. Dans le cas présent, nous avons intérêt à donner à k une valeur telle que
les pressions externes correspondant aux solutions en question diminuent vers le bas du
barrage. Il faut alors faire en sorte que les produits Der~kx et Ke~kx n'augmentent pas
avec x. La valeur k = 3 satisfait à peu près cette condition ; cependant la solution
gagnerait en précision, surtout sur le couronnement, si l'on prenait k plus grand.
Le degré du polynôme sera de 10 pour P et de 6 pour Q (n 10 et m 6). D'après
—
=
20. P20 =
+2— 6/ + 6/—2/ +x2 (—23+53/ —
39/+9/)
+ x3(—338/3 + 1274//3 —270/ +18/)
Q20 =
(108 —
—
î + 1 2 + 1 1
— —
(172) 2 + 1 + 2 2 2 + 1 2
2 — 1 —
3 + 1 + 2 + 2 +1 3
Conditons 4 + 1 + 2 + 1 —2 4
5 +1 5
1
— 2 —
6 2 + 2 + 1 +3-750 —3-750 6
(174)
— — 2 —
7 2 + 2 1 + 1 + 1-875 + 1-875 —1-875 7
— —
8 2 + 2 1 + 2 + 1-250 + 1-250 —1-250 8
— —
9 2 1 9
Condit s
1
+937,5 +937,5
4 — — —
10 + 4 1 + 2 6 + 3 10
(177)
—
24 — 6 —
11 + 24 + 12 —21 + 12 + 6 6 +3 11
60 —
12 + 60 + 30 —57 + 6 —6 + 3 —6 12
13 + 112 + 56 +6 +3 13
Condit s
1
— — — —
—
V +69 —222 +237 84 —42 +42 —69 —498 +2-352 +54/375 —264/625 +258/625 —84/625 V
— —
60 — 2 —784
VI —30 + 30 —42 +42 —54 —84 —16/625 + 60/625 72/625 +28/625 VI
(Tableau XI)
Matrice du système d'équations linéaires, reliant les coefficients de P* et de Qi, et solutions possibles.
114 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
Ces fonctions sont très sensiblement plus compliquées que celles citées sous (216).
3. Forces externes
Pour que ces solutions particulières soient entièrement connues, il faut encore déter¬
miner les pressions externes qui provoquent les déformations que nous venons de trouver.
Les composantes Yt et Z,- de ces pressions peuvent
être obtenues en introduisant simplement w et v
(218) XE =
YE = 0 , ZE =
p =
y x(l +h/2r) .
L'erreur E définie par (100) et (101) doit être minimum. Ceci nous conduit au système de
22 équations linéaires (108) pour les 22 coefficients de la série (93). La matrice de ce sys¬
tème est formée par les intégrales (109), qui dans notre cas sont:
Jaj =
Joj.
1
Nous verrons par la suite que, parmi cessolutions, quelques-unes sont inutiles ou peu
utiles, et que nous aurions pu obtenir une solution presque aussi bonne à moindres frais.
APPLICATIONS NUMÉRIQUES 115
puisque J$j =
Jlj = 0 par suite de X0 =
XE =
Y0 =
YE = 0 .
D'autre part:
J^ =
—jjri(x,y)ZjpdS
car Z0 =
0, et enfin:
J& =
* =
0, /„ =
JSo=j\vi (.x,y)p*dS.
(D)
commises aux divers points de la surface médiane, c'est-à-dire choisir la fonction d'in¬
fluence 7](X,}>).
A nouveau, nous sommes du point de vue mathématique entièrement libres dans ce
choix, mais nous devons songer qu'il influe sur la qualité de la solution. Nous avons
intérêt à rejeter les erreurs sur les forces externes vers la ligne de fondation, car nous
savons que leur influence sur le comportement du barrage sera ainsi atténuée. Sans autre
justification, nous avons admis pour ri(x,y) la fonction suivante, qui est égale à l'unité
à la clef du couronnement et à 1/3 sur la ligne d'encastrement:
(219) ti(x,y) =
2R/3 + 1/3 = 1—2 (x+y*)/3 .
Par la suite, nous avons pu constater qu'il y aurait eu intérêt à diminuer encore la valeur
de 7) dans les angles supérieurs de la surface médiane, mais à ce moment le choix ne pou¬
vait plus être modifié.
Avec cette définition de tj, nous pouvons passer au calcul numérique des intégrales /
qui a lieu en substituant une somme finie à la sommation. Nous choisissons les 69 élé¬
ments de la demi-surface médiane, correspondant aux 69 points de la figure 36 pour
lesquels les valeurs numériques des pressions sont connues. Ainsi, nous avons, par
exemple:
69
pour les points se trouvant près de la fondation, une valeur réduite comme l'indique la
figure 36.
L'exécution pratique de ces opérations est assez laborieuse. On s'en rend compte en
songeant que nous avons 22 fonctions et donc 22 x 22 == 484 coefficients dans le système
(108). Chacun de ces coefficients se compose de deux intégrales (Jy Jfj + J\\, il faut
=
En substituant des sommes aux intégrales, on commet une petite erreur sur les
coefficients du système (108), qui se répercute sur la solution. Ainsi, au lieu d'obtenir la
meilleure solution possible, nous en trouverons seulement une qui l'approche. Mais,
5. Superposition obtenue
La résolution du système (108) fournit les valeurs suivantes pour les coefficients Q
de la superposition:
Q =
+ 0,196 073 C„ = —
0,075 838 C18 =
+ 0,035 498
c2 = —
0,784 544
c3 = _
0,419 179 Cn = —
0,001 729 C18 = —
0,032 578
c4 = —
1,055 460
c. = _
0,374 577 Cu =
+ 0,018 564 C21 =
+ 0,071 619
c, =
+ 0,122 512 C16 = —
0,027 602 C22 = —
0,085 738.
c. =
+ 0,304 509
Avec ces coefficients, nous calculerons en premier lieu, par superposition de 22 termes,
les pressions externes agissant sur le barrage dans la solution finale. Le résultat de cette
opération est exposé par la figure 37 pour la composante normale Z et par la figure 38
pour la composante tangentielle Y.
L'étude de ces deux figures montre que l'approximation obtenue est excellente dans
l'axe du barrage pour la pression radiale, mais moins bonne vers les parties latérales.
Il en va de même de la pression Y, qui devrait s'annuler en tous les points. Elle n'est
cependant vraiment importante que dans l'angle supérieur de la surface médiane.
Le calcul direct de l'erreur quadratique moyenne pondérée donne les valeurs sui¬
vantes, qui concordent bien avec celles que l'on trouve à partir de (111) et (112):
(221) ez>moyen
=
0,036, ey< moyen
=
0,048 , emoyea =
Vo,036» + 0.0482 =
0,06 ,
GW =
Ï#= U =
l).
Relevons la régularité des pressions obtenues, ce qui exclut toute erreur importante
entre les points considérés. Elle montre aussi que le nombre de soixante-neuf points choisis
pour calculer les intégrales est plus que suffisant, et que nous aurions pu nous contenter
APPLICATIONS NUMÉRIQUES 117
d'un nombre plus petit. Nous verrons ci-après que les erreurs subsistantes ont une cause
systématique et non fortuite. Si nous parvenons à la déceler et à l'éliminer, nous obtien¬
drons facilement une meilleure approximation.
»
y=o.6S
pression hydrostatique
approximation obtenue
Fig. 37.
6. Cause de Veneur
est repris par cette pression avant d'arriver à la fondation. Nous avons vu dans le cha¬
pitre II, D, § 3 que la raison de cet état de choses est due à ce que le déplacement vertical u
a été annulé.
118 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
Fig. 38.
Composante horizontale y de la pression externe et pression hydrostatique à la même échelle.
Si l'on considère la figure 39, on comprend en effet qu'une compression axiale hori¬
zontale ny produit dans la zone A un « soulèvement » du barrage. Si l'on bloque ce
soulèvement, on ne peut donc plus avoir d'effort ny au point A et l'on en arrive à intro¬
duire une pression externe Y donnée approximativement par Y =
—ny.
Fig. 39.
Cette constatation est confirmée par le fait que la composante verticale de la pres¬
sion externe (calculée par l'opérateur Dx (52) à partir de la déformation trouvée) est assez
importante et dirigée vers le bas (fig. 40) ; avec la force Y dont on vient de parler, elle
geants, mais il s'agit évidemment ici d'un phénomène totalement étranger à l'intervention
du poids propre du barrage.
APPLICATIONS NUMÉRIQUES 119
7. Améliorations possibles
qui ont été employées. De cette manière, on arrive à réduire les erreurs dans la
partie
centrale du barrage, mais on ne modifie pratiquement pas la répartition des pressions
tangentielles dans l'angle supérieur de la surface médiane, car il faut toujours équilibrer,
par une force externe Y, l'effort ny avant la fondation.
Fig. 40.
poids des erreurs (chap. III, A, § 3). On concentrerait ainsi les forces Y dans une zone
plus restreinte de la surface médiane, en choisissant une fonction r\ qui s'annule dans une
certaine zone autour du point A. Sur le reste de la surface médiane, la solution serait
améliorée.
comportement d'ensemble du barrage est insignifiante, alors que, du point de vue mathé¬
matique, elle peut représenter une amélioration sensible de la solution. Dans le cas d'un
que la part de charge externe qu'elle représente est plus grande. En effet, à la solution Si
correspondent les pressions externes QXj, CiYt et CjZt. Comme critère mathématique
d'utilité, choisissons alors l'expression suivante qui est la moyenne quadratique pondérée
de cette pression, où, toutefois, nous négligeons la composante Xi verticale:
U,= CfJa.
Nous voyons ainsi que les six fonctions les plus importantes sont celles portant les
nos 10, 6, 8, 12, 16 et 5, qui ne concernent qu'une déformation tangentielle et aucune
déformation radiale. Suivent les six solutions particulières nos 17, 2, 19, 1, 4 et 18 qui
représentent des déformations radiales ou des combinaisons des deux déformations. Enfin,
les solutions n08 11, 21, 3, 14 et 9 s'avèrent particulièrement inutiles. Relevons que parmi
ces dernières, les nos 3, 9, 11 et 14 sont des produits mixtes en x et y qui s'annulent donc
sur l'axe de symétrie et sur le couronnement.
Il est clair que ce classement est très relatif, car la place prise par une solution dépend
de la forme de toutes les autres et est fonction du cas de charge envisagé. Ainsi, les
déformations à facteur exponentiel sont défavorisées, car elles ne représentent que des
forces dans la partie supérieure du barrage qui sont qualitativement très utiles, bien que
a. Déformations. —
Les déformations radiales font l'objet de la figure 41, les défor¬
mations tangentieiles celui de la figure 42. A titre de comparaison, nous indiquons aussi les
valeurs obtenues par la méthode généralisée des arcs-murs, appliquée à une seule console.
Fig. 41.
Déformations radiales.
Fig. 42.
Déformations tangentieiles.
Coque. Arcs-murs avec effet de torsion.
122 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
Dans l'ensemble, on note ainsi une bonne concordance, bien que le calcul du
barrage en tant que coque le fasse apparaître plus rigide ; les déformations radiales pouvant
être réduites d'environ 5 %. Dans la zone du couronnement, on constate toutefois un
certain écart, imputable probablement aux erreurs commises sur la pression externe dans
le calcul du barrage en tant que coque. Pour ce qui est des déformations tangentielles,
on voit nettement l'influence du cisaillement tangentiel existant entre les divers arcs,
p est
répartie entre le mur (pm), l'arc (pa) et l'effet de torsion (p,). La figure 43 donne cette
répartition pour quatre sections verticales. Elle montre que la pression supportée par
les arcs reste sensiblement constante le long de leur développement, et que la part de la
torsion ne varie que peu dans le sens horizontal. Il est aussi intéressant de noter que la
charge de l'arc n'est pas nulle au pied du barrage, comme on l'admet souvent dans la
APPLICATIONS NUMÉRIQUES 123
méthode des arcs-murs. En effet, bien qu'aucune action de voûte ne soit possible, une
certaine pression peut être supportée par flexion horizontale. Cette constatation ne vaut
évidemment pour un barrage cylindrique que si le fond de la vallée est de forme para¬
bolique (quadratique), ainsi que cela a été admis dans l'exemple (fig. 30 a)1.
Afin de pouvoir apprécier l'approximation que la méthode généralisée des arcs-
murs permet d'obtenir, on a reporté dans la figure 43 la répartition qu'elle avait fournie
pour la section de clef. On voit que cette approximation est très satisfaisante.
Fig. 44.
Effort normal de l'arc ny.
c. Efforts internes. —
L'allure des efforts de membrane ressort des figures 44 et 45*
La première donne les efforts axiaux des arcs, la deuxième, les cisaillements tangentiels.
On constate que l'effort normal varie avec y. Vers la mi-hauteur du barrage, il diminue
depuis l'axe jusqu'à la fondation, alors que pour un arc indépendant chargé par une
pression constante, c'est le contraire qui se produirait. On retrouve ainsi l'influence des
cisaillements tangentiels. Ceux-ci, de leur côté, augmentent à partir du couronnement
et ne sont importants que dans la partie inférieure de la surface médiane. Notons enfin
que la différence entre les deux efforts nxy et nyx est maximum au point p, où elle
atteint 8 %.
1
II est "courant de constater des irrégularités dans la moitié inférieure des diagrammes de
répartition des pressions établis par la méthode habituelle des arcs-murs. Ces irrégularités
proviennent de l'hypothèse erronée qui consiste à attribuer au pied du barrage toute Ja pression
de l'eau à la seule console. L'influence de cette erreur s'atténue vers le haut, si bien qu'elle n'est
pratiquement plus sensible à partir de la mi-hauteur.
124 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
La figure 46 représente la variation des moments de flexion pour les deux directions
principales x et y. Il n'y a rien de remarquable dans ces efforts qui correspondent bien aux
résultats habituels.
oloS
nyx-
"/7xy*o.o97
Fig. 45.
Fig. 46.
Moments de flexion.
APPLICATIONS NUMÉRIQUES 125
Les moments de torsion font l'objet de la figure 47. Ils sont importants dans la partie
basse du barrage et pratiquement insignifiants dans la moitié supérieure. Ceci signifie
que, dans la méthode généralisée des arcs-murs, on ne commet pas une grande erreur en
X
126 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
consacré le deuxième complément, on construit les trajectoires pour les divers efforts.
La figure 48 reproduit celles relatives aux efforts de membrane1. On voit comment
les lignes principales de compression sont de plus en plus incurvées et inclinées vers la
partie basse du barrage.
Fig. 49.
Cercle de Mohr généralisé, appliqué aux forces de membrane pour le point p
(voir le deuxième complément).
Fig. 50.
Trajectoires relatives aux moments.
1
On a dessiné le réseau des directions pour les efforts extrêmes, pour lesquels les efforts
tangentiels, rappelons-le, ne sont pas nuls.
APPLICATIONS NUMÉRIQUES 127
point p, où les directions libres d'efforts tangentiels forment entre elles un angle d'en¬
viron 88°. Dans ce cas, il semble que l'on puisse considérer ces directions comme normales.
En ce même point, les efforts tangentiels maximum et minimum ne diffèrent que de
7 % environ, ce qui est peu. La raison en est la faible épaisseur du barrage étudié.
Les trajectoires relatives aux moments de flexion sont données par la figure 50.
Elles sont normales entre elles, puisque nous avions admis l'égalité des moments de
torsion mxy et myx. Elles sont aussi perpendiculaires à la ligne de fondation en raison de
Fig. 51.
Lignes isostatiques pour les efforts tranchants.
l'encastrement total supposé. On constate un point singulier situé aux 45/100 de la hau¬
teur, où les moments de flexion pour les directions x et y sont égaux et les moments de
torsion nuls. Les directions principales y sont donc indéterminées.
L'irrégularité des
lignes le long du couronnement est due au fait que les moments de flexion de l'arc changent
de signe entre la clef et les appuis.
La figure 51 reproduit les lignes isostatiques des efforts tranchants qui sont normales
entre elles et à la fondation. Dans l'axe du barrage, il existe un point singulier, approxima¬
tivement situé à mi-hauteur, où l'effort tranchant de la console est nul et les directions
rapidement vers la fondation. Au-dessus de ce point, par contre, les pressions sont
| X F'g- 52.
Trajectoires des contraintes en surface.
APPLICATIONS NUMÉRIQUES 129
aux cisaillements qui subsistent le long de celui-ci par suite des moments de torsion qui
eux-mêmes équilibrent des efforts tranchants (condition de Kirchhoff). La théorie des
coques n'est donc pas applicable en toute rigueur au voisinage d'un bord libre; en fait,
cette erreur est due à l'hypothèse de Bernoulli qui exclut le gauchissement des sections
normales à la surface médiane.
11 est instructif de comparer les résultats que nous venons de rappeler à ceux obtenus
au cours d'essais sur des modèles réduits [67]. Le barrage de Salza, par exemple, a fait
l'objet d'essais sous la direction du professeur Tschech et du Dr Jaburek [68]. La forme
de la surface médiane développée de ce barrage est à peu de chose près la même que celle
que nous avons adoptée dans l'exemple précédent. La loi de variation des épaisseurs est
peu différente de la nôtre, encore que ce barrage soit un peu plus épais; la variation de
courbure d'un arc à l'autre n'est pas très importante. En bref, ces deux barrages sont
comparables, à cette différence près, toutefois, que le barrage du Salza a été étudié avec
La comparaison révèle une concordance très satisfaisante entre les résultats des
deux méthodes. Les isostatiques en surface présentent notamment une similitude frap¬
pante, et les variations des contraintes sont très semblables. Le point singulier des tra¬
jectoires du parement aval est, toutefois, situé plus bas dans les essais sur modèles que dans
les calculs, ce qu'explique la différence d'encastrement déjà signalée.
Pour terminer, relevons que le calcul fournit, en général, des résultats plus étendus
que l'essai sur modèle, lequel ne livre pratiquement que les déformations et les contraintes
en certaines zones des parements. D'autre part, de nombreux cas de charge, tels que retrait
et variations thermiques, peuvent faire l'objet d'un calcul, non d'un essai.
Les quelques résultats dont on vient de prendre connaissance ne laissent pas soup¬
çonner l'ampleur des calculs qui ont été nécessaires à leur élaboration. Bien que l'exemple
traité soit simple et incomplet, il n'a pas exigé moins de 2000 heures de calculs numé¬
riques 1. Ce chiffre est sans doute susceptible d'effrayer plus d'un calculateur, mais il ne
surprendra pas les ingénieurs rompus aux exigences de la méthode des arcs-murs avec
plusieurs consoles, ou à celles du Trial Load. Ces méthodes ne donnent pourtant pas des
résultats aussi complets que ceux que nous venons d'établir.
D'autre part, il est certain que l'emploi de moyens de calcul mécanographiques ou
maintenant tirer de cette première étude quelques enseignements. Le travail pourra être
simplifié:
1
Et cela malgré l'aide d'une machine de bureau entièrement automatique et fort rapide.
10
130 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
chiffres).
En conclusion, nous pouvons affirmer que la méthode de la superposition la plus
adéquate permet de calculer les barrages en voûte mince en tant que coques, et qu'elle
doit pouvoir être perfectionnée sur de nombreux points, notamment en ce qui concerne
CONCLUSIONS ET RÉSUMÉ
1. Conclusions
En résumant les divers résultats obtenus au cours de cette étude, il est possible de
conclure comme suit:
a. Théorie des coques et barrages minces. —
La théorie des coques semble apte à
pas des plus simples. Faute de pouvoir le résoudre, on pourrait chercher à tenir compte
des déformations dues à l'effort tranchant par des artifices de calcul.
On a pu voir lors de l'étude de l'arc indépendant que l'influence de cet effort n'est
plus négligeable dès que le rapport entre l'épaisseur et le rayon atteint 1/5.
c. Effet de torsion. —
L'effet de torsion semble être particulièrement important et
port K/D r2, le rapport h\r ou hjH ou encore hjr tj;. Cela tient au fait que la torsion est
un effet de dalle.
diminution générale des sollicitations dans la région centrale du barrage ; celui-ci apparaît,
d'ailleurs, plus raide. Par contre, dans les régions latérales, les contraintes principales
sont généralement plus grandes que celles que donne le calcul habituel.
132 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
d. Efforts tangentiels. —
Les efforts tangentiels jouent un rôle assez important dans
le comportement statique du barrage. Ils tendent eux aussi à raidir le barrage. On voit
ainsi que, dans l'ensemble, le barrage paraît d'autant plus rigide que la méthode de calcul
est plus complète.
Par ailleurs, la différence, due aux moments de torsion, existant entre les efforts
tangentiels pour deux directions perpendiculaires reste faible. Les trajectoires relatives à
l'effet de membrane peuvent donc être rendues orthogonales.
e. Equations différentielles. —
barrages cylindriques, il convient de tenir compte des déplacements verticaux; bien que
petits, ceux-ci ont, en effet, une influence certaine sur le comportement du barrage.
Notons que de nombreuses questions restent à résoudre; elles sont en particulier
relatives à l'établissement des équations différentielles pour les barrages non cylindriques,
au choix du système différentiel le plus adéquat et aux conditions aux limites. Rappelons
enfin le danger qu'il y a à se servir de systèmes abusivement simplifiés (cf. le troisième
complément).
f. Méthode de la superposition la plus adéquate. —
Bien qu'elle puisse être perfec¬
tionnée et développée, la méthode de la superposition la plus adéquate s'avère applicable
au calcul des barrages en voûte.
comportement du barrage est en général très sensible. Bien que ce sujet sorte du cadre
de cette étude, nous nous livrerons ici à quelques considérations relatives aux méthodes
de calcul.
La méthode de l'itération ne semble applicable que si le barrage est très mince et
le terrain peu déformable. Dans les autres cas, il est préférable d'avoir recours à l'artifice
de Vogt, encore que ce procédé laisse de nombreuses questions en suspens. En effet, la
théorie des déformations du sol a été établie pour servir aux méthodes de statique
appliquée, et ne s'adapte que malaisément au calcul des barrages par la théorie
des coques.
i. Trajectoires. On constate que toutes les trajectoires sont incurvées vers le bas,
—
surtout dans la partie inférieure du barrage. Ce fait semblerait confirmer les vues de
Coyne sur les arcs plongeants. Il n'est pas nécessaire, relevons-le, de faire intervenir la
qui rend extrêmement difficile, sinon impossible, le choix d'arcs indépendants qui se
barrages en voûte en tant que coque, il n'est pas moins vrai que les méthodes employées
restent éminemment perfectibles et qu'elles sont loin de leur forme définitive.
un meilleur accord entre le calcul concernant le terrain et celui de la coque, sur l'appli¬
cation du calcul mécanique et enfin sur le perfectionnement de la méthode de la super¬
position la plus adéquate.
1. Conclusion générale. —
Pour conclure, relevons que si le calcul des barrages
minces comme coques est théoriquement possible, il n'enlève pas leur importance aux
2. Résumé
Cette étude envisage tout d'abord le problème statique posé par le barrage en voûte
d'une manière aussi générale que possible, sous le double aspect du complexe barrage-
terrain et de celui de la théorie des coques. Grâce à l'emploi d'une solution initiale et de
la méthode du blocage, le calcul d'un barrage en voûte est ramené à un problème de
déformations élastiques.
A l'aide d'un calcul d'itération et de l'artifice de Vogt, on réduit alors le problème
du barrage mince à celui d'une coque dont les charges sont connues et les déformations
aux limites imposées.
On établit ensuite les systèmes d'équations différentielles susceptibles de s'appliquer
au calcul d'une coque cylindrique d'épaisseur variable.
Pour intégrer ces équations, la méthode de la superposition la plus adéquate est
proposée. Elle peut être appliquée à tous les cas de barrages sous réserve de quelques
conditions fort peu restrictives.
point de la surface médiane d'une coque, et généralise la notion des cercles de Mohr.
La représentation des efforts qui en résulte s'avère particulièrement utile.
Un dernier complément est consacré à la discussion de la méthode de Tôlke.
Premier complément
LA MÉTHODE DU BLOCAGE
1. Généralités
Les méthodes dites de blocage ont été souvent utilisées pour faciliter la résolution
exemple, à des précontraintes [20, 65]. Mais, à notre connaissance, elles ne semblent
pas avoir été proposées pour l'étude de structures à deux dimensions, plaques ou
coques.
Dans ce qui suit, nous allons montrer le parti que l'on peut tirer de l'application de
ces méthodes au cours de l'étude des barrages en voûte en tant que coques.
Le principe de la méthode consiste à introduire, dans une première étape des calculs,
des forces fictives ou de blocage destinées à empêcher certaines déformations ou à équi¬
librer certaines charges et à les libérer dans une deuxième phase. Plus que d'un procédé
de calcul, il s'agit en réalité d'une tournure d'esprit tendant à se servir largement des
forces externes fictives afin soit de transformer un problème en un autre plus simple,
1
Rappelons que par déformation non élastique nous entendons toute déformation non
réversible ou non proportionnelle aux forces.
LA MÉTHODE DU BLOCAGE 135
Imaginons un premier cas limite pour lequel la matière serait « libre » en chaque
point. Elle subirait une dilatation et une distorsion, dont les composantes seraient:
E* =
£jc0 ^'y' ^ ' Zy= Zya (*'y'Z^' Zz =
Sz0 ^' y' ^ '
Yxy =
Yxyo (x, y, z), Y*z =
y«o (x, y, z), yyz =
yyzB (x, y, z).
Le deuxième cas limite est celui où la déformation est entièrement empêchée; l'état
de contraintes internes ainsi réalisé serait représenté par:
E V-Gz<>
i ^ _l
<*xo = —
(e*o + [A h») + z .
(223) 1 —
[j.2 1 —
(i.
et des expressions semblables pour les autres composantes. Nous appellerons ces
En réalité, l'état de sollicitation est compris entre ces deux cas limites. Considérons
alors les trois stades suivants:
Premier stade. —
Des forces fictives immobilisent entièrement la coque et produisent
en chaque point les contraintes (223).
Deuxième stade. —
Un système de forces externes de signe contraire à celles du pre¬
mier stade est appliqué au barrage désormais libre et élastique.
Troisième stade. —
exempt de forces externes, puisque par définition les deux systèmes s'annulent. Par
ailleurs, chaque point aura subi l'effet des variations linéaires données, et le comporte¬
ment élastique aura été considéré.
Le problème se trouve ainsi scindé en deux: la recherche des forces de blocage, et
au cas du barrage cylindrique mince, les autres cas pouvant être traités de la même
manière. Puisque l'état de déformation de la surface médiane suffit à caractériser l'état
1
En toute rigueur, il faut imposer à ces déformations certaines conditions de régularité pour
que leproblème soit soluble par la méthode du blocage. En pratique, ces conditions sont cependant
toujours satisfaites.
136 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
de sollicitation de tout le barrage, il est logique de penser que le blocage de cette surface
est suffisant pour empêcher toute déformation du barrage lui-même. Ceci devient évident
si l'on considère l'hypothèse faite sur les sections planes normales à la surface médiane
et si l'on néglige la variation de la distance de chaque point à cette surface. Le
blocage
du barrage se réduit ainsi à un choix convenable des pressions rapportées à la surface
médiane et des efforts agissant le long des limites.
Les efforts internes qui correspondent à ces pressions doivent équilibrer les contraintes
de blocage. Introduisons donc (223) dans (29); nous trouvons immédiatement ces efforts
dans le cas du barrage cylindrique à l'aide de:
A/2
(224) nx0 =
J" ax0 (x, y, z) (1 —
z\r) dz
—
h/2
Les relations (40) étant valables, nous pouvons écrire aussitôt les formules donnant ces
pressions:
-*i) =
nxo nyxo >
(225) Y„ = —
«^ —
V —
m'/o —
m'xo —
m*yo
—
m'y'xo •
Les forces de blocage sont donc connues; leur calcul numérique n'offre en général pas
de difficulté *.
porter trop d'attention aux conditions aux limites. Certaines erreurs rencontrées dans la
littérature technique nous incitent à faire quelques remarques à ce sujet.
Si les pressions (225) sont substituées aux efforts de blocage (224) sur la surface
médiane, ces mêmes efforts doivent cependant continuer à agir le long des limites. Sur le
couronnement, nous aurons simplement à tenir compte des forces (224), ce qui fournira,
1
Les conditions de régularité dont nous parlions pour les dilatations de la matière équivalent
donc aux conditions d'existence de ces dérivées.
LA MÉTHODE DU BLOCAGE 137
lors de la libération, les conditions énoncées par la formule (90) et conduira à une solu¬
tion initiale, ainsi que nous l'avons exposé au chapitre III, A, § 5. d.
Le long de la fondation, par contre, il y a lieu de considérer plusieurs cas:
Si nous admettons que le barrage est totalement encastré, les efforts rapportés à la
surface médiane, le long de la fondation, seront simplement repris par le terrain; il n'y
a rien à noter.
Si nous recourons à l'artifice de Vogt, nous devrons garder présent à l'esprit que le
plus de sens; ceci signifie que, pour sauvegarder l'équilibre, il faut introduire des forces
concentrées le long de la ligne de fondation, donc à une certaine distance de l'encastre¬
ment total fictif. Comme il serait difficile d'opérer avec ces forces lors du déblocage,
nous admettrons que les dilatations données par (222) diminuent progressivement d'am¬
plitude à partir d'une certaine distance de la fondation, pour s'annuler sur celle-ci ou
éventuellement légèrement au-delà. Cette hypothèse revient à substituer aux forces
concentrées sur la ligne de fondation une pression convenablement répartie sur une
ainsi obligé d'introduire une discontinuité dans les contraintes le long de la fondation.
Pour éviter cet inconvénient, nous reporterons sur le terrain, avant le déblocage, la
réaction des contraintes initiales du barrage (<Ji0) °u des efforts initiaux (nx0), et nous
calculerons la déformation de celui-ci (uf0) due à ces forces par (8) ou (19). Ainsi les
conditions de continuité statique se réduiront à (11), c'est-à-dire à l'égalité de la part
élastique des contraintes sur les deux faces de la fondation. Pour les conditions de
continuité géométrique, nous n'aurons qu'à prendre les équations (13) et à y annuler la
déformation initiale du barrage (hj0). De cette manière, le problème est ramené au cas
Nous avons avancé que la méthode du blocage était susceptible de justifier la réso¬
lution par itération d'un système d'équations différentielles à l'aide d'un système simplifié.
138 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
Dx(x, y, u, v, w) —
XE{x, y) = 0
(226) D, Or, y, u, v, w) —
YE (x, y) = 0
Dz U, y, u, v, w) —
ZE {x, y) =
0,
où Djc, D,, et Dz sont les opérateurs différentiels que nous avons introduits par (89);
Xe, Ye&. Ze, les composantes de la charge donnée; u(x, y), v(x, y) et w(x, y), enfin, les
déplacements des points de la surface médiane qui sont les inconnues du problème.
Pour simplifier l'exposé, nous ne transcrirons chaque fois que la première des trois
équations, restant entendu que les deux autres ont une forme semblable.
Admettons que les opérateurs D* apparaissent trop compliqués, et décidons de
négliger certains termes. Désignons par Dx la partie conservée et par D" la partie
négligée des opérateurs. Ainsi:
(227) Dx =
D^ + D;\
qui équivaut à:
(Dx~XE)+(Px-XF)^0.
Cette égalité peut être remplie en annulant les deux membres séparément. Nous avons
ainsi :
(229) D; (x, y, h, v, w) —
XE {x, y) = 0
et
XF (x, y) = 0 .
Or (229) n'est autre que le système simplifié que nous nous proposons de résoudre.
Supposons que la solution soit connue, et désignons-la par:
(231) uu vu w1.
La relation (230) permet alors de calculer les forces fictives du blocage partiel, qui sont:
(232) XF> j
= D" (x, y, uu vlt wx) .
Le deuxième stade consiste à libérer ces forces, c'est-à-dire à les introduire en sens
inverse sur le barrage, donc dans le système (226). Maintenant, il faut intégrer:
qui donne:
«2, v8, w2,
Xf, 2
= D" (x, y, «2) v2, w2)
forces fictives sera négligeable. La solution du système complet (226) sera alors obtenue
(235) u =
ux + «2 + «3 + ... u„ •
=
(Xe —
Xp,i —
Xpt 2
—
Xft 3
—
..
XF,n—ù
partiel. Résoudre un système simplifié consiste ainsi à ne retenir que le premier terme de
la série (235). Cette simplification n'est justifiée que si les autres termes sont insignifiants
ou du moins négligeables.
Sur cette base, on peut donc juger de la qualité d'approximation d'une solution
obtenue à partir d'un modèle simplifié; on rejoint par ce détour l'argumentation déve¬
loppée dans le chapitre II, D, § 1.
Terminons par une remarque sur la manière dont les conditions aux limites doivent
être respectées par la solution du système complet (226) et par celle du système simplifié
(229). Il faut examiner avec beaucoup d'attention la nature de ces conditions, déterminer
s'il s'agit de conditions homogènes ou non, et dans quelle mesure elles sont modifiées
4. Exemple d'application
(236) h (x) =
A„ e+kx,
contraintes de blocage:
(238) aM =
a,„ =
+
_
JT <> Ar z\h s0zjh, Og, =
0, T^0 = 0
où, pour simplifier, nous avons représenté par s0 l'ensemble des constantes.
Intégrons ces contraintes le long de l'épaisseur selon (224) et (29). En tenant compte
de (236), nous obtenons les efforts de blocage suivants:
nx„ = —
s0 A»/12 h r = —
s0 h*0 eîkxl\2 r,
tlyO
= 0 ,
'xya ~
"yxo
fflxvo
=
IMvxO
= 0 J
"xyo "yxO
qyo = 0.
1
La méthode du blocage s'appliquerait avantageusement aux cas de variations thermiques
ou hygrométriques traités par M. Ritter [64] ou par A. Mériaux [46].
LA MÉTHODE DU BLOCAGE 141
Comme il fallait s'y attendre, ces efforts sont essentiellement des moments de flexion
Ai=+j,A;*e,fat/6r,
(240) r„ =
o,
^o = —
s0hlk*eikxl3.
Sur le couronnement, les forces externes à considérer sont:
nxo =—s0hH12r, (x =
0)
(241) mx0=+SohH12,
Çx» + m-xyo =
+ s0hl k/6.
Le long de la fondation, il faudra reprendre en chaque point les forces (239), en tenant
de charge normal.
1
Nous verrons dans le deuxième complément comment l'angle que fait la ligne de fondation
avec les axes des coordonnées peut être pris en considération.
Deuxième complément
1. Généralités
Il est d'usage de représenter l'équilibre des contraintes dans un plan, pour diverses
directions autour d'un même point de la matière, par le cercle dit de Mohr [16, 23].
Conçue pour l'état plan de contraintes, cette représentation a été étendue à l'étude de
l'équilibre des forces d'une paroi plane et des moments d'une dalle fléchie [11].
Love [13] a incidemment remarqué que les relations habituelles entre les efforts pour
diverses directions étaient modifiées dans le cas d'une coque. Il semble cependant que l'on
n'ait pas tiré toutes les conséquences de cette remarque et proposé une représentation
graphique de l'équilibre en un point de la coque, ni même établi les relations entre les
efforts pour les diverses directions autour de ce point.
1
Les cercles en question sont valables pour les efforts de la coque réduits à la surface médiane
c'est-à-dire pour des valeurs intégrales des contraintes; il est évident que, pour les contraintes
elles-mêmes, c'est le cercle de Mohr habituel qui doit être utilisé.
2
Réciproquement, il faut transformer les déplacements et rotations de la surface du terrain
afin d'obtenir les valeurs correspondantes pour les axes du barrage. A cet effet, on aura recours
aux formules habituelles pour la transformation des coordonnées [54, 57].
L'ÉQUILIBRE EN UN POINT DE LA SURFACE MEDIANE 143
L'intérêt de celles-ci réside, d'une part, dans une meilleure compréhension du jeu des
forces, d'autre part en ce qu'elles fournissent une base pour apprécier la perturbation
introduite dans le comportement statique du barrage par le choix d'arcs supposés
indépendants, destinés à se substituer à la coque en tant que système porteur.
2. Equilibre en un point
/ / /
Fig. 54.
^ t X
/n
\ .g
-é
ny»
ds-eosat °v\
fyy
n*
Fig. 55.
En se servant de ces figures, il est aisé d'établir les trois conditions d'équilibre relatives
aux forces, ainsi que celles relatives aux moments.
l'équilibre en un point de la surface médiane 145
ds2
—
nxds cos a —
nx cos a —
nyx sin a =
0;
2° pour la direction y,
3° pour la direction z,
dr2
qy
——
donc, à la limite:
(247) —
m sin a + m, cos a + my sin a + mxy cos a = 0 ;
«,,*) = 0 .
Remarquons que cette dernière condition est identiquement satisfaite par les valeurs des
efforts calculés par (29). Il n'y a donc aucune contradiction dans le fait que les cinq forces
et moments de la section a suffisent à satisfaire aux six conditions d'équilibre.
a. Forces. —
Les forces de paroi sont régies par les relations (244) et (245). Les
efforts tranchants n'apparaissent que dans (246); les moments enfin sont reliés entre eux
par (247) et (248). Ces trois groupes ne sont qu'apparemment indépendants, car (249)
relie le premier au troisième.
146 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
A partir de (244) et (245), nous obtenons par combinaisons linéaires les forces de
(250) n =
nx cos2 a + ny sin2 a + (nxy + nyx) sin a cos a
et
(251) t —
(nx —
(252) q =
qy sin a + g* cos a .
Les efforts de dalle de la section oc peuvent être calculés à partir de (247) et (248) par:
(253) m —
et
(254) m, =
(mx —
l'équilibre des forces de paroi, c'est-à-dire les équations (250) et (251). Dans une paroi
plane, les efforts tangentiels nxy et nyx sont égaux entre eux; il n'en est plus de même ici.
Nous pouvons toutefois simplifier le problème en introduisant les valeurs nm, nd, tm et td
définies comme moyenne et demi-différence des efforts normaux et tangentiels pour les
deux directions des axes. Nous avons alors:
(255) ny
=
nm + nd, nx =
nm —
nd,
nxy =
tm —
td, nyx —
tm + td.
n —
nm = —
nd cos2 ce + tm sin2 a
et de même
t —
td = —
tm cos2 a —
nd sin2 a .
Il suffit maintenant d'additionner les carrés de ces deux égalités pour arriver à l'équation
cherchée du cercle généralisé. Nous trouvons en effet:
(256) {n -
nmY + (t -
tdY =
nd + t\, = const.
Dans le plan (n, t), cette équation est celle du cercle de la figure 56, dont le centre est
situé en; Ca (nm =
{nx + ny)j2, td =
(nyx —
(257) R, =
\Jnd + fm =
% ^ (ny -
Ce cercle peut être construit à partir du centre et du rayon, ou plus simplement à partir
des points représentatifs des directions x et y, qui sont diamétralement opposés. Il faut
toutefois remarquer que pour a =
0, la relation (251) donnerait t ce qui est
—nxy,
=
du diamètre (x) —
(y), dans le sens indiqué par la figure 56.
Fig. 56.
La différence existant entre ce cercle et le cercle de Mohr pour la paroi plane réside
dans le fait que le centre du premier cercle est déplacé de la quantité ta par rapport à l'axe
des n. Ce déplacement est causé par les moments de torsion. En effet, selon (249):
(258) td =
(riyX —
nxy)l2 =
myx \lr .
Dans le cas d'une paroi plane même fléchie, le cercle revient à sa position normale,
car 1/r s'annule. On peut montrer qu'il en est de même dans le cas de la sphère. Pour
les voiles minces, on peut aussi employer le cercle de Mohr habituel, à condition
qu'il soit licite de négliger l'effet des moments de torsion (et de flexion) par rapport
aux efforts de membrane. Dans le cas des barrages en voûte, il semble au contraire
qu'il faille tenir compte de cette excentricité, car les moments de torsion sont loin
d'être insignifiants.
En étudiant le cercle de la figure 56, on distingue plusieurs directions privilégiées.
Ainsi les directions (3) et (4), pour lesquelles les efforts tangentiels disparaissent. Elles
ne sont plus perpendiculaires entre elles, mais se trouvent à l'intérieur du quadrant
formé par les directions (1) et (2), pour lesquelles l'effort normal atteint ses valeurs
extrêmes. On notera aussi que les efforts de cisaillement sont maximum et minimum aux
points (5) et (6) diamétralement opposés, mais que ces extrêmes diffèrent en valeur
absolue.
On a vu au chapitre V un exemple qui permet de se faire une idée de l'importance du
déplacement ?d et des obliquités des directions privilégiées.
148 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
mules (235) et (254) pour l'effet de dalle avaient exactement la même structure que les
formules (250) et (251) pour l'effet de membrane. Ceci nous permet, après avoir introduit
les valeurs :
mm =
(my + mx)/2 , t, m
=
(myx + mxy)j2 ,
(259)
d
=
(my —
mx)l2 , m,, d
=
(myx —
mxy)/2 ,
(260) m =
mm —
ma cos 2 a + m,t m
sin 2 a
et m, =
mt< a
—
mt> m cos 2 a —
ma sin 2 a ,
ainsi que l'équation du deuxième cercle généralisé pour l'équilibre des moments de la
coque:
(261) (m —
mm)2 + (m, —
mt> dY =
m2d + m%m =
const.
Le centre de ce cercle, représenté par la figure 57, est situé au point C2 (mm, mt, d); son
rayon est:
(262) Ri =
\jmd + ml m
=
y2
y (my
—
mxy + (mxy + myxY
Fig. 57.
Le déplacement du centre C2 par rapport à l'axe des m est dû à la différence des deux
moments de torsion mxy et myx. On peut montrer, en partant, par exemple, du système
de Flûgge (42), que cette différence est essentiellement fonction des efforts de cisaillement.
En effet:
(nxy + nyx)r
(263) m,,d =
(yx —
mxy)j2 =-
2 (1 + 24/-2//î2)
l'équilibre en un point de la surface médiane 149
Cette relation est moins simple que la relation correspondante (258) pour l'effet de mem¬
(mx, —mxy). D'autre part, on distingue à nouveau six directions favorisées, à savoir:
les directions orthogonales (9) et (10), où les moments de flexion atteignent leurs
valeurs extrêmes sans que les moments de torsion disparaissent;
les directions (7) et (8), pour lesquelles les moments de torsion sont nuls; ces direc¬
tions sont comprises dans un des quadrants formés par les deux directions précédentes;
enfin les directions (11) et (12), perpendiculaires entre elles, pour lesquelles les
moments de torsion sont extrêmes, sans que leurs valeurs absolues soient égales.
Dans le cas d'une dalle plane, les directions (7) et (9) de même que (8) et (10) coïn¬
cideraient.
coque peut être représenté par les deux cercles généralisés de Mohr. Ceux-ci sont conju¬
gués, en ce sens que le déplacement du centre de l'un est fonction de forces représentées
par l'autre. Pour la coque cylindrique, l'interaction entre l'effet de dalle et celui de
membrane se révèle, entre autres, par ce fait.
Dans le cas de la coque sphérique et de la dalle, par contre, les deux cercles rede¬
viennent indépendants et symétriques par rapport à l'axe horizontal.
un cercle de rayon:
(264) R,
Vql + 1y
OA = R cos (a —
(i) =
(R cos (3) cos a + (R sin (3) sin a
=
qx cos a + qy sin a =
q
il
150 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
selon (252). En raison de la convention de signes, il ne faut utiliser que la moitié du cercle
de la figure 58, pour laquelle:
0 ^a < 180° .
b. Trajectoires en surface. —
Il ne faut évidemment pas confondre les lignes isosta¬
tiques que nous venons d'énumérer avec les trajectoires des contraintes en surface, telles
qu'elles résultent par exemple d'essais sur modèles réduits. Celles-ci, toujours orthogonales,
diffèrent entièrement d'un parement à l'autre, et ne coïncident pas avec les lignes de force
en question.
c. Remarque. —
Pour rendre possible le calcul des barrages en voûte, H. Ritter [50]
a introduit la notion d'arcs horizontaux. Coyne [31, 33, 49] prétend, par contre, pouvoir
mieux approcher la réalité en choisissant des arcs plongeants. L'idée de découper le
barrage en arcs plongeants trouve une certaine justification dans la forme incurvée des
1
Ce chiffre considérable montre bien la difficulté des problèmes de calcul des coques. Ces
diverses directions sont cependant inégalement importantes, et en général, il ne sera pas nécessaire
de les prendre toutes en considération.
l'équilibre en un point de la surface médiane 151
isostatiques, telle que nous l'avons obtenue dans le chapitre V, C. Mais il est évident que,
quelle que soit la méthode employée pour ce découpage, il ne pourra jamais s'agir que
d'une approximation. En effet, en raison de la forme différente des divers réseaux, il est
entre les divers réseaux, il n'est pas exclu que dans des cas particuliers, des arcs plongeants
soient susceptibles de fournir une bonne approximation.
Troisième complément
Dans le chapitre II, C, §4, nous avons exposé le système différentiel de Tôlke [30], en
le considérant comme une quatrième étape de simplification des équations générales des
coques. Nous avons ainsi abouti aux deux équations différentielles (56) qui, sous réserve
de la validité des simplifications faites, sont exactes. A partir de ce moment, nous avons
suivi fidèlement cet auteur dans ses calculs, sans douter provisoirement de leur rigueur.
Or, bien qu'il soit malaisé de s'en rendre compte à première lecture, le procédé suivi
par Tôlke est mathématiquement illicite et les équations qu'il obtient sont inutilisables.
Pour établir cette affirmation, il suffit d'essayer de calculer un arc indépendant en partant
des équations différentielles (61), (62) et (63) convenablement simplifiées. On constate
alors que ce calcul est impossible, car le système de ces équations est d'un degré trop
bas, de sorte que les conditions aux limites ne peuvent être respectées. Implicitement,
Tôlke a d'ailleurs reconnu cette déficience, car il proposait d'autres équations différen¬
tielles pour le calcul de l'arc indépendant. Par contre, il n'a pas tiré les conclusions qui
s'imposaient. En effet, il est évident que, si le système d'équations différentielles n'est
pas applicable à l'arc simple, il ne le sera pas davantage au barrage en voûte.
Il convient donc d'étudier d'un peu plus près le calcul de Tôlke. Cet auteur part du
système (56), intègre (56 a) et introduit le résultat de cette opération dans (56 b). Il
obtient ainsi une équation différentielle unique (58), qu'il scinde ensuite en une équation
homogène (62) et en une équation inhomogène (61). Ce procédé n'est pas correct, car il
faudrait plutôt dériver (56 b) selon y, et y introduire (56 a) en vue d'éliminer le déplace¬
ment tangentiel. On obtiendrait ainsi au lieu de (58) :
(265) Kw + 2 (Kw'-y- + (Kw")"- + (Kw-y/r* + 2 (Kw'-y/r* + p- = 0 .
D'autre part, on calculerait directement v par l'expression suivante, qui remplacerait (63) :
(266) y =
—w\r —
r Kw-jD —
2r (Kw'-y-/D —
r (Kw'J'jD —
rpjD.
Ces deux dernières équations forment le système différentiel qu'il faut intégrer.
DISCUSSION DE LA MÉTHODE DE TÔLKE 153
Si nous nous reportons au procidé d'intégration employée par Tôlke, nous voyons qu'il
est abusif de choisir la constante d'intégration n0 (x) comme fonction de h>0 seulement,
et qu'il faudrait écrire:
(267) n0 (x) =
n00 (x) + n01 (x) =
(Dw^jr —
2 (K^)'/r)
+ (Dv + Dwjr —
Kwï/r —
2
{Kw[)'jr) .
Mais ces équations, qui remplacent (61) et (62), ne sont plus indépendantes; elles ne
(270) v = —
= _ _
r -
«01 .
Pour bien saisir la différence qui existe entre le système de Tôlke et celui que nous
venons d'établir —
(268) et (269) —
il faut se rendre compte qu'il est possible de passer
de celui-ci à celui de Tôlke en posant:
Koi (x) = 0 .
Les deux équations deviennent alors indépendantes et nous pouvons recourir à la fiction
du mur fermé. Mais, comme nous l'avons vu, le système est inutilisable puisqu'inapte à
remplir les conditions aux limites. Nous pourrions aussi interpréter ce processus en
remarquant que les équations (61) et (268) représentent essentiellement l'effet de mem¬
brane, alors que (62) et (269) concernent plutôt celui de dalle. A l'aide de la valeur n0l,
une certaine partie de la charge externe peut être transférée de l'une à l'autre de ces
équations, c'est-à-dire de l'un à l'autre de ces effets. Cette possibilité laisse à la solution
sa généralité, tandis que le fait d'annuler «01 (x), comme doit le faire Tôlke, revient
en quelque sorte à bloquer les deux effets entre eux et, partant, à rendre la solution
impossible.
Nous pouvons donc conclure qu'il faut abandonner la fiction agréable du mur
a. Méthode générale. —
Faisons abstraction pour un instant du fait que les équa¬
tions différentielles de Tôlke sont fausses et étudions sa méthode de résolution dont le
Nous avons dit que Tôlke se propose d'intégrer les deux équations différentielles (61)
et (62) dont la première, inhomogène, concerne l'état de déformation d'un mur fictif de
cas où l'épaisseur variait selon une loi simple. Nous renvoyons le lecteur à son ouvrage [30].
Pour intégrer la deuxième équation, Tôlke écrit la déformation w sous forme de
série infinie de fonctions harmoniques de la variable horizontale y. Les coefficients de
ces harmoniques sont eux-mêmes des fonctions de x, variable verticale. Pour celles-ci,
cet auteur donne une équation différentielle totale du quatrième degré. En principe,
nous avons donc une quadruple infinité de constantes d'intégration, ce qui, selon Tôlke,
devrait permettre de satisfaire à toutes les conditions aux limites. Il est cependant évident
b. Méthode abrégée. —
La complexité des calculs analytiques découlant de l'appli¬
cation de la méthode générale n'a pas échappé à Tôlke qui a proposé une méthode
simplifiée.
Il considère qu'intégrer l'équation (61) pour le mur de révolution revient à déterminer
une répartition des pressions externes entre des anneaux fermés faisant fonction d'arcs
et une sorte de mur soumis à flexion. Il affirme, bien gratuitement d'ailleurs, qu'il est
loisible d'admettre la même répartition des pressions, que l'on étudie un mur fermé
ou un barrage en voûte. Il suffirait donc de reporter la charge des anneaux sur les arcs,
et de calculer ceux-ci pour cette pression radiale supposée constante le long de leur
développement. Les sollicitations de la console seraient les mêmes dans les deux cas.
a. Méthode générale. —
Tôlke cherche à donner une solution analytique à l'équa¬
tion (58) ; dans ce but, il utilise le procédé classique consistant à superposer une série de
solutions de l'équation homogène à une solution particulière de l'équation inhomogène.
Il est amené ainsi à intégrer les équations différentielles linéaires à coefficients variables
(61) et (62). Or, si la forme de l'une de celles-ci est telle que l'intégration en est possible,
rien ne permet d'affirmer qu'il en est de même de l'autre. En réalité, les cas où les deux
1A notre avis, la résolution serait plus facile et plus exacte si l'on employait la méthode des
charges nodales du professeur Stiissi [24], ou même la méthode habituelle des arcs-murs.
DISCUSSION DE LA MÉTHODE DE TÔLKE 155
est, et doit être un cas d'espèce, fonction des conditions locales. Une méthode permettant
le calcul strict de certains cas types peut certes avoir
quelque théorique, mais estintérêt
néfaste si elle conduit l'ingénieur à choisir la forme de son barrage en raison de possibilités
d'intégration plutôt qu'en fonction des conditions techniques, statiques et économiques.
Bref, il faut que la méthode de calcul reste toujours et uniquement un procédé de contrôle
à posterioril.
Un barrage en voûte n'a pas en général une forme simple; nous n'en voulons pour
preuve que le barrage de Pacoïma, donné en exemple par Tôlke, qui montre combien
sont irrégulières les dérivées de l'épaisseur, alors que celle-ci ne semble pas différer
beaucoup d'une fonction linéaire.
Nous voyons ainsi que l'existence, assez rare en elle-même, d'une solution analy¬
tique, n'assure pas la possibilité d'applications pratiques, ou conduit à des solutions
inadéquates. La méthode de Tôlke ne présente donc qu'un intérêt purement théorique,
et n'est apte qu'à servir de base de comparaison aux autres méthodes de calcul.
Cette constatation nous amène à considérer de plus près la méthode abrégée de Tôlke.
b. Méthode abrégée. —
En supposant que la répartition des charges soit la même
pour le barrage que pour le mur de révolution, et en attribuant aux arcs la part de pres¬
sion des anneaux, Tôlke se place à un point de vue fort semblable à celui sur lequel
repose la méthode habituelle des arcs-murs dans le cas d'une seule console. En effet, il
néglige l'action de la torsion et celle des efforts de cisaillement; de plus, il admet que la
pression agissant sur un arc reste constante le long de son développement. On peut
montrer dès lors qu'il n'y a aucun intérêt à intégrer analytiquement l'équation (61), et
qu'au contraire cette opération a lieu bien plus simplement et rapidement à l'aide de la
méthode des arcs-murs, qui est susceptible de fournir la solution exacte du problème du
mur de révolution.
mur, sera négligeable à partir d'une certaine hauteur, et dans la partie supérieure du
barrage, toute la pression externe sera supportée par les arcs, indépendamment de leur
angle d'ouverture. Dans cette zone donc, la répartition est identique pour le mur fermé
et pour le barrage réel, des différences sensibles n'existant que dans la partie inférieure.
Mais, tous les barrages en voûte ne sont pas étroits et très hauts. La tendance moderne [47]
est, au contraire, d'adapter ce type de barrage à des vallées de plus en plus ouvertes.
Dans ce cas, et des calculs comparatifs l'ont montré, la répartition des pressions est
fonction de la déformabilité relative des arcs et des murs. Mais seule la première, et non
1
La situation est ici tout autre que pour les dalles planes, pour lesquelles les formes simples
correspondent en général aux solutions les plus économiques et les plus courantes.
156 LES BARRAGES EN VOUTE MINCE
la seconde, dépend de l'angle d'ouverture des arcs. Il nous suffira alors de remarquer qu'un
arc totalement encastré d'une ouverture de 180° est deux fois plus déformable à la clef
que l'anneau correspondant, et que ce rapport peut varier entre y2 et 10, pour comprendre
que la répartition des charges externes peut différer très sensiblement entre le mur fermé
et le barrage1.
Bien que la répartition fournie par la méthode des arcs-murs relève de certaines
Mais, même dans le cas d'un encastrement total du barrage, la différence entre la
méthode de Tôlke et celle des arcs-murs est importante. A titre d'exemple, nous avons
repris le barrage étudié dans le chapitre V, B et C et l'avons calculé comme mur de révo¬
fournie par la méthode habituelle des arcs-murs (fig. 31, tableau VII). La différence est
sensible et va dans les deux sens.
Fig. 59.
Pour ce qui est de la sollicitation de la console, il suffira de regarder la figure 33, qui
se passe de commentaires. Ainsi, la méthode de Tôlke conduit, dans notre cas, à sous-
estimer les sollicitations delà console et de certains arcs, et à surestimer celles d'autres arcs.
et celle de Tôlke est des plus petites, d'une part, parce que la vallée n'est pas tellement
large, d'autre part, parce que la déformation du terrain n'a pas été prise en considération.
En conclusion la méthode 2
abrégée de Tôlke ne saurait être préférée à celle des
arcs-murs.
1
Ceci signifie aussi que la solution de Tôlke ne respecte pas, et de loin, la compatibilité
élastique de la coque.
2
La justification que Berio tente d'en donner [48] n'est pas convaincante.
DISCUSSION DE LA MÉTHODE DE TÔLKE 157
cients de la série en tenant compte des conditions aux limites. Le principe de la méthode
de la superposition la plus adéquate (ou méthode de Ritz) est complémentaire de celui
de Tôlke, en ce sens que l'on rend d'abord les conditions aux limites homogènes, et que
superpose donc, à une solution initiale respectant les conditions aux limites inhomogènes,
une série de solutions particulières remplissant ces conditions désormais homogènes.
Ainsi, alors que Tôlke essaie d'intégrer rigoureusement le système différentiel, et se
contente de satisfaire approximativement les conditions aux limites, dans le cas de Ritz,
on respecte exactement ces conditions et résoud au mieux le système différentiel.
Dans les deux cas, il ne s'agit évidemment que d'approximations, mais la différence
reste essentielle même dans cette perspective, car, s'il est facile de saisir l'importance d'une
erreur sur les charges dans le cas de Ritz, il est presque impossible de juger de l'influence
qu'auront, sur le comportement du barrage, les erreurs commises par Tôlke sur les
conditions aux limites, surtout si celles-ci amènent à annuler des déformations.
qu'elle implique, permettant ainsi de ne pas recourir à des dérivations; on sait combien
ces dernières opérations sont plus sensibles que les premières aux inévitables imprécisions
numériques. D'autre part, des écarts fortuits inadmissibles sont exclus par la méthode
des moindres carrés de Gauss, tandis que rien ne permet de dire que, même si les condi¬
tions aux limites sont exactement satisfaites en unnombre donné de points, on ne com¬
mette pas, dans les intervalles, des erreurs dépassant les valeurs tolérées 1.
Mentionnons enfin la faculté qu'offre la méthode de la superposition de procéder à
pour autant le travail déjà fait ne soit rendu inutile. Cette possibilité n'existe pas dans le
procédé de Tôlke, car l'adjonction d'une nouvelle intégrale influe pratiquement sur les
conditions aux limites, dans tous les points choisis.
1
On pourrait, il est vrai, appliquer également la condition de Gauss aux erreurs commises,
le long des limites, dans la méthode de Tôlke.
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AVANT-PROPOS 1
INTRODUCTION 5
CHAPITRE PREMIER. —
LE PROBLÈME MATHÉMATIQUE DU BARRAGE EN VOUTE
A. Le complexe barrage-terrain 9
1. Cas général 11
D. La déformabilité du terrain 16
1. Généralités 16
3. L'artifice de Vogt 18
CHAPITRE H. —
LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DES COQUES
barrage cylindrique 26
B. Application au
30
C. Simplifications des équations difFérentielles
1. Les équations différentielles de Flugge 30
4. Système de Tôlke 35
162 TABLE DES MATIÈRES
5. L'arc indépendant 33
7. Contraintes 42
D. Récapitulation et remarques 44
CHAPITRE III. —
LA MÉTHODE DE LA SUPERPOSITION LA PLUS ADÉQUATE
A. Théorie générale 49
1. Le problème 49
2. La méthode 50
3. Les moindres carrés de Gauss 52
4. Application de la condition de Gauss 53
5. Compléments 56
B. Applications 59
1. Généralités 59
2. Vallée «triangulaire» 60
3. Vallée «parabolique» 64
4. Remarques 67
CHAPITRE IV. —
CALCUL DE LA TORSION PAR LA MÉTHODE DES ARCS-MURS
1. Généralités 69
1. Généralités 82
2. Calcul des murs et des arcs 83
7. Remarques 89
CHAPITRE V. —
APPLICATIONS NUMÉRIQUES
A. L'arc indépendant 91
1. L'arc mince totalement encastré 91
2. La déformation par effort tranchant 94
1. Le problème 109
CHAPITRE VI. —
CONCLUSIONS ET RÉSUMÉ
1. Conclusions 131
2. Résumé 133
PREMIER COMPLÉMENT. —
LA MÉTHODE DU BLOCAGE
1. Généralités 134
DEUXIÈME COMPLÉMENT. —
1. Généralités 142
TROISIÈME COMPLÉMENT. —
DISCUSSION DE LA MÉTHODE DE TÔLKE
BIBLIOGRAPHIE 158