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« Ce qu’elles produisent [les œuvres] sont des espaces-temps, des expériences interhumaines qui
s’essaient à se libérer des contraintes de l’idéologie de la communication de masse ; en quelque
sorte, des lieux où s’élaborent des socialités alternatives, des modèles critiques, des moments de
convivialité construite.
[…] l’utopie se vit aujourd’hui au quotidien subjectif, dans le temps réel des expérimentations
concrètes et délibérément fragmentaires. L’œuvre d’art se présente comme un interstice social à
l’intérieur de laquelle ces expériences, ces nouvelles « possibilités de vie », s’avèrent possibles : il
semble plus urgent d’inventer au présent des relations avec ses voisins que de faire chanter les
lendemains. »
N. Bourriaud (Introduction à l’esthétique relationnelle, in cat. Traffic, Capc, Bordeaux,
1996)
La Dolce Utopia renvoie inévitablement à la Dolce Vita (douceur de vivre) italienne, ainsi qu’au
film mythique de Federico Fellini de 1960. Conçue à quatre mains, dans l’idée d’une œuvre de
proximité, d’un espace de convivialité, comme une utopie « domestique » à la portée de tous, elle
joue aussi sur la symbolique des images et l’association des objets : un ballon dans les airs, un
lustre illuminé ; une mise en scène poétique, une invitation à la rêverie, qui vient aussi
transformer le lieu de l’exposition.
NB : La Dolce Utopia existe en trois versions : une « jaune », exposée à Traffic, une « bleue »,
collection FRAC Poitou-Charentes, une « blanche », courtesy galerie Air de Paris, Paris