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Conseil de Sécurité

“Le coup d’Etat militaire en Birmanie et les manifestations


pro-démocratie”

Responsable : Gülbin Aslan


Président : Çağan Saygılı
Vice-présidente : Pırıl Özeren

14 - 15 juin 2021

Lycée Sainte Pulchérie


TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION

I / DÉFINITION DES TERMES CLEFS ET PRÉSENTATION DES PERSONNALITÉS IMPORTANTES

II/ APERÇU GÉNÉRAL


L’Histoire de la Birmanie
Le système politique
L’Origine de la Crise
Les détails sur les manifestations
Les conséquences de la crise

III / PRINCIPAUX PAYS CONCERNÉS

IV/ ORGANISATIONS CONCERNÉES

V/ DÉVELOPPEMENTS RÉCENTS

VI/ IMPLICATION DE L’ONU

VII/ SOLUTIONS
Solutions déjà mises en place
Solutions Possibles

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

1
INTRODUCTION
La Birmanie ou Le Myanmar est un pays instable depuis longtemps. Depuis son
indépendance de la Grande Bretagne, le 4 janvier 1948, le pays a sans cesse témoigné des luttes
pour la démocratie, des conflits ethno-confessionnels, et des interventions de la Tatmadaw,
l’armée birmane, qui a régné en Birmanie depuis le coup d’Etat en 1962 jusqu’en 2011.

La Birmanie se trouve en Asie du Sud-Est et est


bordée par la Chine, le Laos, la Thaïlande, le
Bangladesh et l’Inde. La population de la Birmanie de
56 590 071 personnes est constituée majoritairement
des Birmans, des bouddhistes, mais il existe de
nombreux groupes ethniques, y compris les Rohingyas
et les Karens qui ont leur propre culture. Les conflits
entre les Rohingyas, qui ne sont pas considérés comme
des citoyens de la Birmanie, et les Birmans ont eu lieu
pendant des années.
la force amré officiel de Burma
Les forces armées birmanes, la Tatmadaw, a été
créée par Aung San pour des raisons politiques, afin de proclamer l’indépendance de la Birmanie
de la Grande Bretagne par des moyens militaires. En 1962, le chef commandant de l’armée, Ne
Win a organisé un coup d'État, et par conséquent, il est venu au
pouvoir en renversant le gouvernement démocratique. Après cet
événement, des manifestations opposant la Tatmadaw et les
manifestants pro-démocratie ont eu lieu, mais l’armée a réussi à les
réprimer. Au fil des années, l’armée Tatmadaw est connue pour avoir
réprimé les citoyens par des moyens sanglants et a été accusée de
nettoyage ethnique contre les Rohingyas. Les karens, une autre
minorité, ont établi l’Union Nationale Karen, une rébellion armée
pour lutter contre celle-ci.

Le coup d'État organisé par Tatmadaw le 1er février 2021, a fait revivre aux citoyens de
la Birmanie les événements du passé, la démocratie étant de nouveau en danger. Par conséquent,
les manifestations à l’échelle nationale se sont tenues depuis lors, tout en réunissant tous les 135
groupes ethniques, qui demandent la préservation de la démocratie en Birmanie pour laquelle ils
ont lutté pendant des décennies, surtout sous la direction d’Aung San Suu Kyi.

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Par contre, l’armée est parvenue à garder son autorité qu’elle a depuis le coup d'État en
réprimant les citoyens et en arrêtant toutes personnes opposantes, surtout les dirigeants
principaux du pays.

Selon les données d'une ONG locale, au moins 782


civils sont tombés sous les balles des forces de sécurité et
quelque 3 740 sont en détention.

De plus, il s'agit d’une crise aux multiples


conséquences. Cette guerre civile affaiblit la réponse à la
COVID-19 en Birmanie à cause des manifestations de
grande ampleur et des arrestations des médecins
pro-démocratie. En outre, l’instabilité économique résultant
de la guerre civile rend la vie encore plus difficile pour les citoyens en Birmanie, qui est l’un des
pays les plus pauvres de la région. the doctors are arrested for being pro-démocrates and cope with COVİD

slowed down
C’est pour cela que de nombreux appels au Conseil de Sécurité ont été faits par les
citoyens afin d’établir la stabilité dans la région. La Birmanie fait face à un crise sans précédent
to
qui ne peut être surmontée qu’avec une coopération au niveau international. Ainsi, Christine
Burgener, l’émissaire des Nations Unies a dit: « Je demande au Conseil d’examiner tous les
outils disponibles pour entreprendre une action collective et faire ce qui est juste, ce que le
peuple du Myanmar mérite et éviter une catastrophe multidimensionnelle au cœur de l’Asie. »
Ses paroles montrent qu’il est temps de répondre à ces appels d’aide et que le Conseil de Sécurité
rétablisse la stabilité dans la région avec une coopération au niveau maximum entre les Etats
membres, empêchant toutes autres pertes innécesaaires de se produire et les événements de se
détériorer.

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I / DÉFINITION DES TERMES CLEFS ET PRÉSENTATION
DES PERSONNALITÉS IMPORTANTES

La Constitution de 2008
Le 9 avril 2008, le gouvernement militaire propose une nouvelle constitution. D’après les
militaires, cette constitution ouvrirait la voie pour la démocratie en Birmanie. Par contre, selon
les opposants du régime militaire, cette constitution n’est qu’une mascarade, comme l’avait dit
Aung San Suu Kyi, en invitant les citoyens à voter en défaveur de celle-ci parce que cette
nouvelle constitution permettrait à l’armée, sans avoir besoin des votes des citoyens, de disposer
de 25% des sièges de la “Chambre des représentants” et de la “Chambre des nationalités”, qui
sont les deux chambres qui constituent le pouvoir législatif de la Birmanie. De plus, selon
l’article 59F de cette constitution proposée par les militaires, il est interdit à tout candidat ayant
un conjoint ou des enfants étrangers d'assumer la responsabilité de président ou de
vice-président. Cet article vise clairement Aung San Suu Kyi, qui a deux enfants étrangers après
son mariage avec un homme britannique. À la fin du scrutin, la constitution a été adoptée avec
92,48 % des voix pour, comme l'ont annoncé les autorités.

Coup d’État rebellion


Quand il s’agit d’un renversement du pouvoir politique, par des moyens illégaux et souvent
brutaux, on appelle cette situation un coup d'État. Quand le coup d'État est réalisé par des forces
armées, on peut aussi l’appeler un “putsch”.

Démocratie egemenlik
Régime politique, système de gouvernement dans lequel le peuple exerce la souveraineté, le
pouvoir.

Pro-démocratie
C’est un adjectif qui se compose du préfixe latin “pro-” qui signifie “pour”. Par exemple, “une
personne pro-démocratie” veut dire que la personne concernée est pour la démocratie et contre
toutes actes contre elle.

Scrutin
Le scrutin est l’ensemble des opérations qui constituent un vote ou une élection. Les personnes
qui votent doivent opter pour un candidat entre autres. Le scrutin se termine au moment où tous
les votes sont comptabilisés. Celui qui a la majorité des votes est le gagnant. Ce mot est similaire
au mot “ élection”.

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Régime Militaire
Le régime militaire est une variation de régime qui permet aux forces armées de pays, dans le cas
de Birmanie c’est le Tatmadaw, d’être au pouvoir. Le pays est gouverné par des administrations
militaires.

Etat d'urgence
C’est une mesure que seul le gouvernement peut prendre afin de mieux faire face aux situations
extrêmes. L’état d’urgence a souvent une durée limitée pendant laquelle les droits fondamentaux
tels que la liberté de la presse et la liberté de circulation peuvent être restreints par les autorités.

Junte
C’est un gouvernement, venu au pouvoir par un coup d'État et à caractère autoritaire qui est le
plus souvent de type militaire.

Tatmadaw
Tatmadaw est la force armée birmane, chapeautée par Min Aung Hlaing, le commandant
en chef de l’armée. La Tatmadaw avait été critiquée par la plupart des pays étrangers d’avoir
commis des crimes comme: la violence sexuelle, le nettoyage
ethnique, des crimes contre l’humanité… Elle a encore attiré
l’attention du monde en renversant le gouvernement
démocratiquement élu le 1er février 2021, qui, d’après elle,
était nécessaire pour rétablir la stabilité. Après cet incident,
l’armée a vite répondu aux manifestations répandues partout en
Birmanie avec l’usage excessif de la force, tuant des centaines
de civils. De plus, elle a arrêté ses opposants politiques comme
les journalistes et les dirigeants birmans, y compris le président
Win Myint. Elle gouverne toujours la Birmanie depuis le putsch de février.

Aung San Suu Kyi


Aung San Suu Kyi, autrement appelé “ la dame de Rangoun”, est une femme politique birmane
née en 1945. Elle est l’opposante la plus célèbre contre le régime militaire qui a régné en
Birmanie entre 1962-2011. Elle a fondé le parti nommé “la Ligue
Nationale pour la Démocratie”(LND) en 1988, afin de lutter contre les
militaires à la poursuite de la démocratie. En 1989, Aung San Suu Kyi est
arrêtée par des forces militaires sous l’accusation d'incitation aux troubles.
Elle est restée enfermée dans une résidence pendant 6 années, jusqu’en
1995. En 1991, le Prix Nobel de la Paix lui a été attribué pour soutenir ses

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actions pro-démocraties. Le 1er avril 2012, son parti politique, la LND a annoncé qu'Aung San
seçilmiş
Suu Kyi est élue députée de la circonscription de Kawhmu, c’est le commencement de son
premier mandat officiel. Même si elle indique son intention de se présenter aux élections
présidentielles de 2015, il est interdit qu’Aung San Suu Kyi y participe, en raison de l’article 59F
de la constitution de 2008. À cause de cela, elle s’est créée un nouveau poste de “Conseillère
Spéciale de l’Etat” qui lui donne du pouvoir au sein du gouvernement. Elle exerce cette fonction
depuis le 6 avril 2016. Lors des élections législatives en 2020, le parti politique LND, dont Aung
San Suu Kyi est la fondatrice, remporte une majorité des sièges en jeu, ce qui montre le
développement de la démocratie en Birmanie pendant des années. Aung San Suu Kyi est arrêtée
de nouveau par la junte militaire qui a renversé le pouvoir le 1er février 2021.

Min Aung Hlaing


Min Aung Hlaing est le commandant en chef de l’armée birmane, Tatmadaw, depuis 2011 et il
dirige le pays depuis le 1er février 2021, à la suite d’un coup d'État militaire mené par lui et ses
forces armées. Dans le passé, l’ONU avait dénoncé les opérations
de répression menées par Tatmadaw contre les Rohingyas, une
minorité ethnique musulmane, en l’accusant de “crimes contre
l’humanité” et de “nettoyage ethnique”. Dernièrement, à la suite
du coup d'État, les relations entre Min Aung Hlaing et l’ONU se
birleşmiş milletler
sont encore détériorées avec l’ONU demandant au commandant
en chef la libération immédiate de Aung San Suu Kyi et la
cessation des violences contre les citoyens pro-démocratie.

II/ APERÇU GÉNÉRAL


1. L’Histoire de la Birmanie

L'histoire du Myanmar couvre la période allant de l'époque des premiers établissements


humains connus il y a 13 000 ans à nos jours. Les premiers habitants connus du monde étaient un
peuple parlant une langue tibéto-birmane, qui a établi les cités-États de Pyu et qui a adopté le
bouddhisme Theravada. Le Myanmar, qui ne pouvait pas devenir un Etat indépendant, qui était
sous l'occupation portugaise et anglaise, a été divisé en deux: la domination bouddhiste et
musulmane. De plus, la domination de l'Empire chinois était reconnue dans les régions de nord et
de centre.

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En raison de son emplacement, les routes commerciales entre la Chine et l'Inde
traversaient le pays, et la Birmanie s’enrichissait grâce au commerce, bien que l'agriculture
autosuffisante soit toujours la base de l'économie. Avant la conquête et la colonisation
britanniques, la dynastie régnante de Konbaung pratiquait une forme de gouvernement
étroitement centralisée. Le roi était le chef de l'exécutif avec le dernier mot sur toutes les
questions, mais il ne pouvait pas faire de nouvelles lois et ne pouvait publier que des édits
administratifs. Le conflit entre la Birmanie et les Britanniques a commencé lorsque la dynastie
Konbaung a décidé de s'étendre en Arakan dans l' État d' Assam, près de Chittagong tenu par les
Britanniques en Inde. Cela a conduit à la Première guerre
anglo-birmane (1824-26). Les Britanniques ont envoyé
une grande expédition maritime qui a pris Rangoon sans
combat en 1824.

En 1852, la Deuxième guerre anglo-birmane est


provoquée par les Britanniques, qui cherchent les forêts de
teck en Basse-Birmanie ainsi qu'un port entre Calcutta et
Singapour. Après 25 ans de paix, les combats entre Britanniques et Birmans ont repris et se sont
poursuivis jusqu'à ce que les Britanniques occupent toute la Basse-Birmanie. Les Britanniques
ont été victorieux dans cette guerre et ont ainsi obtenu l'accès au teck, au pétrole et aux rubis de
leurs territoires nouvellement conquis. Ainsi, ayant conquis diverses parties du pays après trois
guerres, les Britanniques occupaient toute la région de l'actuel Myanmar, faisant du territoire une
province de l'Inde britannique le 1er janvier 1886.
bölge

La résistance de l’armée birmane a continué pendant plusieurs années, et le commandant


britannique a dû contraindre la Haute Cour de Justice à continuer à fonctionner. Les Britanniques
contrôlent directement leur nouvelle province, apportant de nombreux changements à la structure
gouvernementale précédente. La monarchie a été abolie, le roi Thibaw envoyé en exil, et la
religion et l'État séparés. Cela était particulièrement nuisible, car les moines bouddhistes,
harmful
collectivement connus sous le nom de Sangha, dépendent fortement du parrainage de la
monarchie. Dans le même temps, la monarchie a été légitimée par le Sangha, et les moines en
meşrulaştırmak
tant que représentants du bouddhisme ont donné au public l'occasion de comprendre davantage la
politique nationale.

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Les Britanniques ont également mis en place un système éducatif laïque. Le
gouvernement colonial de l'Inde, qui a pris le contrôle de la nouvelle colonie, a fondé des écoles
laïques, enseignant à la fois en anglais et en birman, tout en encourageant les missionnaires
chrétiens à visiter et à fonder des écoles. Dans ces deux types d'écoles, le bouddhisme et la
culture traditionnelle birmane étaient mal vus.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, en faveur des alliés et de l'Inde, une
colonie britannique qui comprenait la Birmanie d’aujourd’hui, en 1948, a finalement obtenu son
indépendance et s’est complètement libérée de l'exploitation britannique. Le Myanmar, qui était
un État de l'Inde jusqu'au 1er avril 1937, a quitté l'Inde à cette date pour échapper à la
colonisation britannique.

L'Union birmane a commencé comme une démocratie parlementaire, comme la plupart


de ses voisins nouvellement indépendants du sous-continent indien, mais la démocratie
représentative n'a duré que jusqu'en 1962, lorsque le général Ne Win a mené un coup d'État
militaire. Il a conservé le pouvoir pendant les 26 années suivantes. En 1974, Ne Win a institué
une nouvelle constitution basée sur une politique isolationniste et un programme économique
socialiste nationalisant les grandes entreprises birmanes. La situation économique s'est
rapidement détériorée et une économie de marché noir s'est installée. En 1988, la corruption
généralisée, les changements rapides de politique économique liés à la monnaie du Myanmar et
les pénuries alimentaires ont conduit à des manifestations massives menées par les étudiants. En
août 1988, l'armée a réprimé les manifestants, tuant au moins trois mille personnes et en
déplaçant des milliers d'autres. Au lendemain de la répression de 1988, Ne Win a démissionné de
son poste de président de son parti, bien qu'il soit resté actif dans les coulisses alors qu'une autre
junte militaire prenait le pouvoir. En 1989, le nouveau régime militaire a changé le nom du pays
d’Union de la Birmanie en Union du Myanmar, et la capitale, Rangoon, a été rebaptisée Yangon.

Aung San Suu Kyi, la fille du “père de l'indépendance”, le général Aung San, a pris de
l'importance lors des manifestations de 1988. Après la
répression, elle et d'autres ont formé le parti d'opposition “Ligue
Nationale pour la Démocratie (NLD) . Elle a été détenue en
1989. A la suite de cela, elle a passé au total quinze ans en
prison et en résidence surveillée jusqu'à sa libération en 2010.

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En 2005, le gouvernement militaire a déplacé la capitale administrative à Nay Pyi Taw,
une ville qu'il a construite au centre du Myanmar. En 2007, la “révolution” du safran
(manifestations antigouvernementales généralisées déclenchées par la hausse des prix du
carburant et dont le nom vient des robes couleur safran portées par les moines bouddhistes) et la
pression internationale ont provoqué des changements au Myanmar. La junte a fait avancer une
nouvelle constitution en 2008, qui est toujours en vigueur aujourd'hui, qui a donné aux militaires
des pouvoirs étendus même sous un régime civil. La junte militaire a été dissoute officiellement
de manière inattendue en 2011 et a créé un parlement civil pour une période de transition, au
cours de laquelle l'ancien bureaucrate de l'armée et Premier ministre Thein Sein a été nommé
président.

À partir de 2011, le président Thein Sein a dirigé une série de réformes, notamment
l'octroi de l'amnistie aux prisonniers politiques, l'assouplissement de la censure des médias et la
mise en œuvre de politiques économiques pour encourager les investissements étrangers et en
2015, le Myanmar a tenu ses premières élections nationales multipartites - considérées comme
les élections les plus libres et les plus équitables depuis des décennies - depuis la transition du
pays du régime militaire. Le parti de l'opposition NLD de Suu Kyi a remporté une victoire
overwhelming écrasante, obtenant une majorité aux chambres haute et basse du parlement. Suu Kyi est nommée
au poste nouvellement créé de conseiller d'État, devenant ainsi la chef de facto du gouvernement
civil. Mais l'armée, connue sous le nom de Tatmadaw, a continué de dominer de nombreux
aspects des affaires intérieures. Les dirigeants militaires et civils, y compris Suu Kyi, ont
également été condamnés par la communauté internationale pour des violations des droits de
l'homme et des violences brutales contre les musulmans rohingyas dans l'État occidental de
Rakhine, qui, selon un rapport de l'ONU1, ont été commis avec « une intention génocidaire ».

2. Le système politique

La première constitution du Myanmar est entrée en vigueur le 4 janvier 1974, le 26ème


anniversaire de l'indépendance du pays. Selon la constitution de 1974, le pouvoir suprême
appartenait à l’Assemblée populaire monocamérale (Pyithu Hluttaw-chambre de représentants),
un organe élu par le peuple de 485 membres qui exerçait le pouvoir législatif, exécutif et
judiciaire. Le Conseil d'État, composé de 29 membres (un représentant élu dans chacun des 14

1
https://documents-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/G19/236/75/PDF/G1923675.pdf?OpenElement

9
États et divisions du pays, 14 membres élus par l'Assemblée populaire dans son ensemble et le
Premier ministre en tant que membre de droit), a élu son propre secrétaire et son propre
président, qui était de droit président du pays. Le secrétaire et le président étaient également le
secrétaire général et le président du Parti du programme socialiste birman (BSPP), qui, sous
direction militaire, était le seul parti politique officiel de 1964 à 1988. Cette constitution a été
suspendue à la suite d'un coup d'État militaire le 18 septembre 1988. Le pays a ensuite été dirigé
par une junte militaire.

Après que l’armée a pris le contrôle du gouvernement en 1988, elle a établi le SLORC (Conseil
d'État pour la paix et le développement) en tant que nouvel organe dirigeant, et tous les organes
de l’État, y compris l’Assemblée du peuple et le Conseil d’État, ont été abolis et leurs fonctions
étaient assumées par le SLORC. La loi désignant le BSPP (Parti de programme socialiste
birmane) comme seul parti politique a également été aboli, et les nouveaux partis ont été
encouragés à se présenter aux élections générales pour former une nouvelle assemblée
législative. Plus de 90 partis ont participé aux élections, qui ont eu lieu en mai 1990. Parmi
ceux-ci, les plus importants étaient le BSPP, qui avait changé de nom pour devenir le Parti de
l'unité nationale (NUP), et le principal parti d'opposition, la Ligue nationale pour la démocratie
(LND).

La LND a remporté environ quatre cinquièmes des sièges de la nouvelle assemblée. Cependant,
après la victoire de la LND, le SLORC a annoncé que les élections n’étaient pas réellement pour
une assemblée législative mais pour une assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle
constitution. En outre, le SLORC n'a pas permis à l'assemblée de se réunir. Au lieu de cela, en
1993, le SLORC a convoqué une convention nationale de participants triés sur le volet - plutôt
que l'assemblée élue de 1990 - pour formuler une nouvelle constitution. Cette assemblée
constituante s'est réunie par intermittence en 1993-1996, puis à nouveau de 2004 jusqu'au début
de 2008, lorsqu'elle a finalement adopté un projet de constitution achevé.

En vertu de la Constitution de 2008, le pouvoir législatif est dévolu à une Assemblée bicamérale
de l'Union (Pyidaungsu Hluttaw) composée d'une Chambre des nationalités (Amyotha Hluttaw)
de 224 sièges et d'une Chambre des représentants de 440 sièges (Pyithu Hluttaw). Les membres
de chaque chambre sont élus directement et le quart restant est nommé par les militaires; tous les
membres ont un mandat de cinq ans. Le pouvoir exécutif, conformément à la constitution,
appartient au président, qui est élu pour un mandat de cinq ans par les membres de la Chambre

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des représentants et dirige un Conseil national de défense et de sécurité (cabinet) de 11 membres.
C’est le 30 mars 2011 que la République de l’Union de Birmanie a été proclamée et jusqu’en
2021, le pays a été dirigé en tant qu’une république.

3. L’Origine de la Crise

La large victoire de LND contre USDP dans les élections du 8 Novembre 2020 a fait
circuler les rumeurs d’un “Coup d’Etat militaire”. Malgré toutes les attentes, ces rumeurs ont été
démenties par les forces militaires. Par contre, la Tatmadaw a de toute façon mené un coup
d’Etat le 1er février 2021, renversant le gouvernement d’Aung San Suu Kyi. De plus, le
commandant en chef de l’armée, Min Aung Hlaing, a déclaré un an d’état d’urgence pour que la
stabilité dans le pays soit déployée. Mais au contraire, depuis lors, l’instabilité dans la région a
augmenté au fil du temps.

4. Les détails sur les manifestations

Quant aux citoyens de la Birmanie, ils ont exprimé leur colère à l’encontre du coup d’Etat
en faisant des manifestations partout en Birmanie.Des personnes de tous les groupes ethniques
différents ont participé aux manifestations pour demander justice. Mais l’histoire de la Birmanie
s’est répétée avec la répression des militants d’une manière sanglante, comme dans les
manifestations en 1988, en Birmanie, opposant les deux côtés: le peuple birman revendiquant la
démocratie et la Tatmadaw. Mais cette fois-ci, il ne semble pas que les manifestants
pro-démocratie vont renoncer à lutter contre l’armée, étant donné que malgré toutes les
confrontations avec elle, les manifestations n’ont fait qu’aggraver pendant les mois depuis le
putsch. Par exemple, un militant a déclaré à l’AFP sa détermination par rapport à la situation: «
Dans nos révolutions passées, nous n’avons jamais gagné (…) Cette fois, nous devons nous
battre avec la jeune génération pour remporter la victoire ». Aux yeux de certains manifestants,
cette détermination est due au fait qu’ils pensent que la démocratie pour laquelle ils ont tous lutté
pendant plus d’un demi siècle peut être perdue s’ils ne s’entêtent pas contre l’armée. C’est
pourquoi ils font preuve de résistance.

De l’autre côté, l’armée birmane continue sans cesse à riposter contre les civils en tirant
des balles réelles sur les masses de foule dans les rues, en tirant des gaz lacrymogènes et des
bombes assourdissantes pour disperser des petits rassemblements. C’est le pourquoi plusieurs

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demandes d’aide ont été faites par les manifestants à l’ONU. Christine Bergener, l'émissaire de
l’ONU, a exprimé son mécontentement de la manière dont l’ONU a répondu à ces appels: «
L’espoir que (les Birmans) ont placé dans les Nations Unies et ses membres diminue », a-t-elle
déploré, disant recevoir quotidiennement « des centaines “d’appels désespérés” de mères,
d’étudiants et de personnes âgées ».

5. Les conséquences de la crise

Réponse à la pandémie

Sans doute, cette situation a aussi un grand impact sur les autres domaines dans la vie des
birmanes, comme le montre la réponse à la COVID-19 affaiblie dans le pays. Selon le système
de surveillance mondial de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Myanmar représente la
majorité des attaques signalées contre les services de soins de santé dans le monde depuis le
début de l’année 2021. Quelque 83 attaques ont touché des installations, 21 attaques ont touché
des ambulances, 76 attaques ont touché le personnel de santé et 73 attaques ont touché des
patients. Également, au moins 139 médecins soupçonnés de participer à des actions de
désobéissance civile auraient été inculpés par la junte militaire. Donc, les médecins, craignant
d’être arrêtés d’avoir utilisé leur liberté d’expression, ne vont plus à leurs lieux de travail, ce qui
entraîne la manque des services médicaux qui sont cruciaux pour mieux lutter contre la
pandémie. Andrew Kirkwood, Coordonnateur résident intérimaire des Nations Unies et
Coordonnateur humanitaire pour le Myanmar, plaide pour le respect du « caractère inviolable »
des installations de santé, des travailleurs de la santé et des patients, ainsi que « la libération
immédiate du personnel médical et technique dont on a besoin de toute urgence, détenu ou arrêté
alors qu’il exerçait ses droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique ».
Voici un lien pour suivre les nouvelles sur la pandémie de covid-19 en Birmanie:
Myanmar (Birmanie): Les derniers chiffres, graphiques et cartes sur l'épidémie de COVID-19

Arrestations injustifiées

Une autre problématique est les arrestations arbitraires qui ont souvent lieu en Birmanie
depuis le coup d’Etat du 1er février 2021. Par exemple, les personnes s’opposant aux militaires
comme Aung San Suu Kyi et Win Myint, parmi les autres dirigeants principaux, ont été arrêtés
par la junte militaire.

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D’autre part, les activistes qui font des manifestations pacifiques sont arrêtés par la
Tatmadaw pour avoir exercé leur liberté d’expression, qui est un droit fondamental selon l’article
10 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés
fondamentales. Les activistes ne sont pas les seuls à être arrêtés non plus, les journalistes sont en
danger d’être inculpés par les forces armées. Ces violations des droits de l’homme n’ont pas été
bien accueillies par l’Indonésie, l’Etat membre de l’ASEAN, qui a demandé la libération de tous
prisonniers politiques.

Impact sur l’économie

La crise économique préexistante en Birmanie à cause de la pauvreté du pays et de la


COVID-19, s’est encore détériorée avec le commencement de la guerre civile entre les militants
bozulmuş / deteriorated
et les militaires. Les activistes et les syndicats birmans appellent toutes personnes à intensifier la
grève qu’ils font depuis le putsch, pour étouffer l’économie et faire pression sur la junte via
l’économie du pays, en limitant au maximum le revenu de cette dernière. Par ailleurs, avec les
suspensions des accords économiques et la mise en œuvre des sanctions économiques contre
l’armée faits par certains pays, l’économie de la Birmanie est devenue beaucoup plus fragile
qu’auparavant.

De plus, des experts indépendants des droits de l'homme des Nations Unies ont exhorté
les entreprises en Birmanie d’y suspendre les opérations ou envisager de s’en retirer, pour
qu'elles ne contribuent pas aux violations des droits de l’homme, commises par l’armée birmane,
Tatmadaw. Certaines entreprises ont refusé cette proposition comme le géant pétrolier Total, qui
est directement lié à Tatmadaw, par contre, celles qui ont retiré leurs investissements en Birmanie
sont nombreuses, ce qui a entraîné un explosion du chômage au sein du pays sud-asiatique.

Parallèlement, le système bancaire birman est bloqué, étant affecté par l’instabilité
économique causée par le putsch. Par conséquent, les travailleurs ont de grandes difficultés, par
exemple, ils ne peuvent pas obtenir leur revenu à cause de la rupture dans le système bancaire, ce
qui mène les citoyens birmans à la pauvreté.

Ensuite, le prix des semences nécessaires pour l’agriculture sont en augmentation, ce qui
fait aussi augmenter les prix des produits eux-mêmes. Selon les données de PAM (Programme
alimentaire mondial), jusqu’à 3,4 millions de personnes supplémentaires auront du mal à se
procurer de la nourriture, notamment dans les zones urbaines, ce qui montre le risque de famine
pour le peuple en Birmanie. Le représentant du PAM en Birmanie, Stephen Anderson a déclaré:
« Pour éviter qu’une crise humanitaire de grande ampleur ne se déroule sous nos yeux, nous

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devons agir. Nous comptons sur la communauté internationale pour continuer à soutenir le
peuple du Myanmar », soulignant ainsi l’importance d’une coopération au niveau international
afin de surmonter cette crise.

III / PRINCIPAUX PAYS CONCERNÉS

Chine
La Chine, l’un des fournisseurs étrangers de Tatmadaw, est aussi le pays voisin de la
Birmanie. La Chine a fait des investissements partout en Birmanie, ce qui en fait sa principale
partenaire économique. Jusqu’à ce moment, la Chine a refusé d’intervenir dans la crise en la
qualifiant d’affaire interne et n’a pas pris les mesures de sanctions, disant qu’elles ne feraient que
détériorer la situation. La Chine est accusée par certains manifestants d’avoir utilisé ses
compétences en matière de contrôle d’internet, qui est coupé régulièrement en Birmanie afin
d’isoler le pays, pour le bien-être de la junte militaire. En revanche, le représentant chinois a
appelé à "revenir à une transition démocratique dans le pays".

Etats-Unis
Les Etats-Unis, se présentant comme l’un des pays les plus progressistes, a apporté son
soutien pour les manifestants pro-démocratie en sanctionnant plusieurs personnes et entreprises
liées à Tatmadaw, de concert avec l’UE, et avec la suspension d'un accord commercial jusqu'au
retour d'un gouvernement démocratiquement élu. Le président américain Joe Biden s’est exprimé
en défaveur des militaires :2« C'est absolument scandaleux et d'après les informations que j'ai
reçues, beaucoup de personnes ont été tuées de manière complètement inutile.»
Les Etats Unis et l'Australie ont aussi déjà appelé à la libération d'Aung San Suu Kyi et
des autres dirigeants de son parti.

Royaume-Uni
L’ancien colonisateur de la Birmanie, le Royaume-Uni n’a laissé aucun doute quant à sa
position par rapport au conflit qui a eu lieu en Birmanie entre les activistes et l’armée. Le

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/france-birmanie-l-ue-condamne-une-violence-inacceptable-une-voie-insen
see-20210328

14
Royaume-Uni a sanctionné les responsables de la junte ainsi que les conglomérats liés aux
militaires. Les tensions entre ces derniers ont augmenté avec l’annonce par Tatmadaw de la fin
du mandat de l’ambassadeur birman pro-démocratie à Londres. Dominic Raab, secrétaire d’Etat
aux affaires étrangères, a dénoncé cette intimidation de la junte birmane.

Russie
tedarikçi
Comme la Chine, la Russie aussi est parmi les pays fournisseurs étrangers de Tatmadaw.
Face au coup d’Etat, la Russie a dénoncé l'augmentation du nombre de victimes au sein de la
population civile. De l’autre côté, la Russie a de bonnes relations avec les militaires et elle
souhaite les maintenir. Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov a expliqué
l'ambiguïté de la situation: “Nous avons des relations anciennes et assez constructives avec la
Birmanie, ce qui ne signifie pas que nous approuvons les évènements tragiques en cours dans le
pays”.

France
La France a réagi à la situation en coopérant avec les autres pays au sein de l’UE qui a
sanctionné l’armée et ses soutiens. Le président de la République, Emmanuel Macron, a appelé
les militaires à mettre immédiatement terme à la répression en Birmanie, et il s’est exprimé être
aux côtés des manifestants. 3Le ministre français des Affaires étrangères a déclaré que l'Union
européenne imposerait des sanctions collectives à l'armée birmane pour cibler ses entités
économiques. "Nous allons ajouter des sanctions économiques au niveau des 27 (pays de l'UE) ...
contre les entités économiques liées à l'armée afin qu'elles (les sanctions) puissent être
appliquées très rapidement”, a déclaré Jean-Yves Le Drian aux parlementaires.

Inde
Un des pays voisins de la Birmanie, dans sa première et unique déclaration depuis le coup
d’Etat militaire du 1er février, le ministère des affaires étrangères indien a exprimé sa “profonde
préoccupation" face à l'évolution de la situation au Myanmar. 4"L'Inde a toujours soutenu
résolument le processus de transition démocratique au Myanmar. Nous pensons que l'état de
droit et le processus démocratique doivent être respectés”, a-t-il déclaré. Mais depuis lors, l'Inde
a gardé le silence sur la situation au Myanmar, évitant de critiquer directement la junte militaire
qui a déclenché une violente répression de type 1988 contre des manifestations démocratiques
pacifiques.

Maintenant, l'Inde s'est jointe à la Chine, à la Russie et au Vietnam pour s'opposer à une
résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) rédigée par le Royaume-Uni,

3
France says EU to impose sanctions on Myanmar junta's economic interests
4
India is strangely silent about Myanmar's coup — there are two strategic reasons

15
résolution dans laquelle la junte militaire est beaucoup plus critiquée. Les diplomates des quatre
pays disent vouloir donner une chance au dialogue.

Thaïlande
Beaucoup ont fui le Myanmar alors que l'armée intensifie sa répression des manifestants
pro-démocratie. Depuis l'année dernière, la Thaïlande, un pays voisin de Birmanie, a renforcé ses
patrouilles frontalières pour empêcher les Birmans de venir, affirmant qu'il s'agissait d'une
mesure d’isolation du coronavirus. Le Premier ministre Prayuth Chan-o-cha a déclaré que le
royaume était prêt à accueillir des réfugiés du Myanmar, bien qu'à contrecœur, car le
gouvernement s'attend à ce que des milliers d'autres franchissent la frontière.5 "Nous ne voulons
pas d'exode sur notre territoire, mais nous devons également nous occuper des droits humains.
Où la Thaïlande soutient-elle l'armée du Myanmar? Je ne comprends pas. Il n'y a probablement
personne pour soutenir le recours à la violence contre le peuple.", a-t-il déclaré.

Cambodge
Le Cambodge qui est un des pays frontaliers de la Birmanie, déclare que le coup d’Etat
est une affaire interne et que le Cambodge ne se positionne pas sur les manifestations
pro-démocratie et le régime de Tatmadaw.

IV/ ORGANISATIONS CONCERNÉES

PAM

Le Programme alimentaire mondial, en abréviation PAM, est l’agence liée aux Nations
Unis dont l’objectif est de fournir une aide alimentaire à ceux qui en ont besoin. Cette
organisation a mis en place une opération d’aide alimentaire qui vise à apporter d’aide jusqu’à
deux millions de personnes vulnérables birmanes, en raison de l’insécurité alimentaire en
Birmanie qui a augmenté ces derniers mois.
Pour en savoir plus:
Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) - fr.wfp.org

5
Thailand 'prepared' to take Myanmar refugees, says Prayuth

16
ASEAN
L'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), est une organisation créée en
1967, qui vise à construire une coopération au niveau économique, politique et culturel entre ses
dix Etats membres, y compris la Birmanie. Afin
de résoudre la crise actuelle en Birmanie, ces
derniers sont parvenus à un consensus qui a
pour but en faveur de l’ouverture de la Birmanie
à de l'aide humanitaire et à des émissaires de
l'ASEAN, ce qui faciliterait la communication
entre la Birmanie et les autres États et ainsi
serait un progrès pour mettre fin à la situation.

Pour en savoir plus: ASEAN | ONE VISION


ONE IDENTITY ONE COMMUNITY

Union Européenne
L'Union Européenne (UE) est créée en 1993. Elle se compose de 27 Etats Membres
européens et vise à améliorer la communication et la coopération entre eux. L’union européenne
prend des mesures contre l’armée (Tatmadaw) depuis le coup d'État et les étend alors que les
événements évoluent. Par exemple, l'Union Européenne a sanctionné Min Aung Hlaing, entre
autres qui sont illégalement venus au pouvoir avec le coup d’Etat. Ces sanctions consistent en
une interdiction de voyage et de transition par l’UE, en un gel d’utilisation de ses biens dans
l’Union. L'Union Européenne a aussi sanctionné les entreprises qui sont directement liées à
l'armée et qui permettent à Tatmadaw de faire du profit financier. Même si la confiance que les
27 pays de l’UE ont en Aung San Suu Kyi avait été diminuée après sa position par rapport au
génocide fait par Tatmadaw aux Rohingyas, une minorité musulmane, l’Union Européenne a
clairement soutenu les manifestants ainsi que Aung San Suu Kyi en prenant ces décisions-là, se
positionnant en faveur de la démocraite.
Pour en savoir plus: Site web officiel de l'Union européenne | Union Européenne

17
V/ DÉVELOPPEMENTS RÉCENTS

Election du 8 novembre 2020


Le scrutin concernant les sièges de la Chambre Basse (la Chambre des représentants) et de la
Chambre haute (la Chambre des nationalités), les deux chambres qui constituent le parlement
bicaméral de Birmanie, autrement connu sous le nom de l'Assemblée de l'Union, s’est tenu le 8
Novembre 2020. LND (Ligue Nationale pour la démocratie) a remporté avec une majorité. De
l’autre côté, son plus grand adversaire politique USDP (Parti de l'union, de la solidarité et du
développement), qui est allié au régime militaire, n’était pas content des résultats obtenus de sa
part.

Démenti des allégations de fraude le 28 janvier 2021


Depuis l’annonce des résultats des législatives, les militaires contestaient la fiabilité de ce dernier
et accusaient le parti élu au pouvoir, LND, de fraudes lors des législatives de novembre.
Cependant, le 28 Janvier 2021, la commission électorale birmane a démenti toutes ces

18
accusations de la part des militaires, vu qu’il n’y avait pas de preuve solide d'une fraude massive
pendant le scrutin.

Coup d’Etat du 1er février 2021


Le lundi de la semaine où aurait eu lieu la première session du Parlement depuis les élections, les
forces armées de Tatmadaw, chapeautées par Min Aung Hlaing, ont organisé un putsch.
Tatmadaw s’est pénétré au Parlement, arrêtant Aung San Suu Kyi et les principaux dirigeants
pro-démocratie du pays. Hlaing, depuis lors le Président du Conseil administratif d'État, a
annoncé un “état d’urgence” pour un an, soulignant que c’était une mesure essentielle à prendre
afin de pouvoir établir la stabilité dans le pays.

Manifestations à l’échelle nationale le 27 mars 2021


À Rangoun, la plus grande ville du pays, et partout en Birmanie, les manifestations de grande
ampleur auxquelles des personnes de toutes les ethnies ont participé, ont eu lieu contre le coup
d'État militaire. Selon les informations, les violences du 27 mars ont causé la mort d’au moins
107 personnes, y compris les enfants, ce qui en fait la journée la plus sanglante depuis le coup
d'État du début février.

Le procès d’Aung San Suu Kyi le 12 avril 2021


Assignée à résidence depuis son arrestation le 1er février, l’ex-dirigeante renversée du pouvoir
Aung San Suu Kyi, a participé par visioconférence à son procès devant les juges. Elle est accusée
par l’armée d’avoir importé illégalement des talkies-walkies, d’avoir violé des restrictions liées
au coronavirus, d’avoir incité aux troubles publics, d’avoir violé une loi sur les
télécommunications, d’avoir perçu des pot-de-vin, et aussi d’avoir violé la loi sur les secrets
d'Etat.

Sommet de l’ASEAN le 24 avril 2021


Grâce à la participation des chefs d’État des pays du Sud-Est asiatique et de Min Aung Hlaing,
l’ASEAN (Association des nations de l'Asie du Sud-Est), qui n’a pas l’habitude d’intervenir dans
les affaires intérieures des pays membres, s’est réuni pour parler de la situation en Birmanie, et a
essayé de trouver des solutions. L’armée a été appelée à cesser la violence contre les civils, étant
donné que plus de 700 personnes étaient mortes lors des manifestations, depuis le 1er février.

VI/ IMPLICATION DE L’ONU


Les Nations Unies ont mis en garde contre l'impact du coup d'État militaire en Birmanie
sur la liberté de réunion et d'expression dans ce pays, et le fait que les événements récents
peuvent menacer les efforts de vaccination en cours contre le coronavirus. Le Secrétaire général

19
de l'ONU, Antonio Guterres, condamne fermement l'arrestation d'Aung San Suu Kyi. Avec
l'arrestation d'autres dirigeants politiques et la déclaration du transfert de tous les pouvoirs
législatifs, exécutifs et judiciaires aux militaires, "Ces développements portent un coup dur aux
réformes démocratiques en Birmanie", a ajouté Antonio Guterres dans un communiqué.

La mise en garde de l'ONU a été lancée par le porte-parole du Secrétaire général des
Nations Unies, Stéphane Dujarric, lors d'une conférence de presse tenue au siège de l’ONU à
New York :
« Après avoir pris conscience de l'impact du coup d'État militaire sur la liberté de réunion
et d'expression en Birmanie, notre équipe résidente dans ce pays est extrêmement préoccupée par
le fait que les événements récents menacent les efforts de vaccination actuellement en cours dans
ce pays contre la Covid-19 », a fait savoir Stéphane Dujarric.

« L’équipe de l'UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l'enfance) en Birmanie s'est
aujourd'hui déclarée préoccupée par l’usage excessif de la force contre les enfants par les forces
de sécurité birmanes lors des manifestations en cours », a-t-il ajouté.

Concernant la situation des musulmans rohingyas, le porte-parole a déclaré, « Nos


rapports font état qu'un bateau transportant des réfugiés rohingyas, est confronté à une épreuve
dans la mer d'Andaman. Nos collègues de l'Organisation internationale pour les migrations, ont
appelé aujourd'hui les pays de la région à remplir leurs obligations internationales et veiller à ce
qu’ils soient sauvés.

En conséquence, les dirigeants militaires sont appelés "à respecter la volonté du peuple
de Birmanie et à adhérer aux normes démocratiques, tout différend devant être résolu par un
dialogue pacifique", a-t-il précisé dans son communiqué. "Tous les dirigeants doivent agir dans
le plus grand intérêt de la réforme démocratique en Birmanie, s'engager dans un dialogue
constructif, s'abstenir de toute violence et respecter pleinement les droits de l'homme et les
libertés fondamentales", a insisté le Secrétaire général des Nations Unies.

VII/ SOLUTIONS

1. Solutions déjà mises en place


L’union européenne a sanctionné au total 35 personnes, dont Min Aung Hlaing, et 2
conglomérats : Myanmar Economic Holdings Public Company Limited (MEHL) et Myanmar
Economic Corporation Limited (MEC), qui sont les sources de revenu de Tatmadaw. Les
mesures restrictives préexistantes de l’UE restent également en place. Ces mesures visent à ne
pas donner à l’armée d’équipements qui risquent d’être utilisés à des fins de répression. Au
niveau du soutien financier, l’Union européenne a fait une aide humanitaire équivalente à 20,5
millions d’Euros en 2021 pour le peuple birman.

20
De plus, le PAM a mis en place une nouvelle opération d’aide alimentaire qui vise à aider
jusqu’à deux millions de personnes vulnérables qui se trouvent dans les quartiers les plus pauvres
des grandes villes et surtout dans les zones urbaines vers lesquelles il y a eu beaucoup de
déplacements.
yaptırım
À part ces mesures d’aide alimentaire et d’autres mesures de sanctions ressemblant à
celles de l’Union européenne, aucune mesure concrète n'a été prise pour diminuer la violence en
Birmanie et protéger les civils. La Tatmadaw y règne toujours et de nombreux manifestants font
face à l’usage excessif de sa part quotidiennement, entraînant les violations des droits de
l’homme, voire la mort des manifestants et des civils.

2. Solutions Possibles
Les arrestations en Birmanie, où beaucoup de gens ont souffert, où les droits de l’homme
ont été violés, doivent cesser. L'importance de la démocratie doit être soulignée et des solutions
pacifiques doivent être trouvées. La junte militaire et les groupes pro-démocratie doivent trouver
un terrain d'entente. Les personnes qui violent les droits internationaux et commettent des crimes
doivent être identifiées et jugées devant la Cour internationale de Justice et la Cour pénale
internationale. Les arrestations illégales, en particulier des agents de santé, devraient être
identifiées et terminées. un terrain d'entendre
cesse les violations de droits de l'homme
CONCLUSION agents de santé!!!

Lorsque la Tatmadaw a pris le pouvoir, le peuple pro-démocratie a commencé à protester contre


cette situation et, à la suite de ces manifestations, de nombreux civils, politiciens et agents de
santé ont été arrêtés. Le pays est actuellement dans une situation instable, ce qui affecte
négativement l'éducation, l'économie et la pandémie. Conscient de la crise pandémique
mondiale, il est évident que l'ONU doit trouver des solutions rapides et constructives à cette
situation. Sinon, les manifestations dans le pays se transformeront en guerre civile et la crise
pandémique deviendra impossible à prévenir. C'est pourquoi le Secrétariat général des Nations
Unies a lancé un appel urgent au CSNU et invité les États membres à trouver une solution.

21
BIBLIOGRAPHIE
L’histoire de la Birmanie:
A Short History of Burma

Un article en anglais publié par BBC qui contient des dates importantes pour Myanmar de 1057
jusqu’à 2021
Myanmar profile - Timeline

Encyclopédie Britannica, article Myanmar:


Myanmar - Resources and power

Un article qui parle des perspectives des pays de l’ASEAN, qui n’ont pas pour habitude
d’intervenir dans les affaires intérieurs des pays membres:
Birmanie : Jakarta appelle la junte à cesser les violences et à restaurer la démocratie

Cet article parle d’un gouvernement fantôme nommé Gouvernement d'Unité National (GUN) qui
a été créé pour rétablir la démocratie après le coup d’état par les manifestants:
16/04/2021 Birmanie : un gouvernement fantôme formé par des députés déchus pour rétablir la
démocratie

Rapport de l’ONU sur l’établissement de Myanmar


https://documents-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/G19/236/75/PDF/G1923675.pdf?OpenElem
ent

Un article de l’ONU, qui montre que les médecins pro-démocratie sont maltraités, voire arrêtés
par l’armée. Par conséquent, la lutte contre la COVID-19 est ralentie au Myanmar, ce qui
entraîne l’augmentation du nombre de décès des personnes atteintes de ce maladie et rend la
situation encore plus difficile:
Myanmar : le personnel soignant et les centres de santé pris pour cible

L’article de l’ONU dont le but est d'attirer l'attention à la famine dont souffrent les habitants de
Myanmar à cause de la pandémie:
Myanmar : des millions de personnes confrontées à la faim alors que la crise s’aggrave (PAM)

Le secrétaire général de l’ONU sur l’importance de la coopération entre les organisations


internationales telles que les Nations Unies et l’ASEAN, pour surmonter cette crise.

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Myanmar : la coopération de l’ONU avec l’ASEAN est cruciale pour aider à mettre fin à la
répression, selon Guterres

Cet article raconte la fraude fiscale commis par Tatmadaw, l’armée birmane
Total accusé de financer la junte militaire birmane à travers des comptes offshore

Cet article concerne le sommet de l’ASEAN avec la participation de Min Aung Hlaing pendant
lequel les pays membres ont demandé de cesser la violence au chef militaire birmane:
Birmanie: le "gouvernement fantôme" salue l'appel de l'Asean à la fin des violences

L’histoire de Tatmadaw et USDP:


Burmese Army (Tatmadaw)

Un article sur la constitution de 2008:


Aung San Suu Kyi : le Parlement birman hésite à jouer la «Dame»

Le point de vue des opposants sur la nouvelle constitution:


Les Birmans adoptent la nouvelle Constitution de la junte

Cet article parle de Min Aung Hlaing:


Birmanie : qui est Min Aung Hlaing, le général à la tête du coup d'Etat ?

Celui-ci parle des élections législatives qui s’est tenu le 8 novembre 2020 et donne des
informations sur la chambre basse et haute d’une manière compréhensible: Élections
législatives birmanes de 2020 — Wikipédia

Que pensent les membres du Conseil de Sécurité?:


Birmanie : Aung San Suu Kyi en accusation, le Conseil de Sécurité "condamne" les violences

De quoi Aung San Suu Kyi est-elle accusée?:


Birmanie: Aung San Suu Kyi visée par de nouvelles poursuites

Les témoignages des salariés de Total:


« Ils nous ont dit que si on rejoignait la contestation, on en paierait le prix » : des salariés de
Total en Birmanie témoignent

Les sanctions et la grève en Birmanie:


22/02/2021 Grève générale en Birmanie : mobilisation monstre contre le pouvoir militaire

La Chine:
L'ONU redoute une "guerre civile" en Birmanie mais la Chine refuse les sanctions

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