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COURS DE PROSPECTION MINIERE 1

I. INTRODUCTION
L'importance des matières premières minérales et plus
particulièrement des minerais, que ce soit pour les pays consommateurs ou
producteurs, n'est plus à démontrer. La mise en évidence de nouveaux
gisements métalliques est ainsi devenue primordiale et a motivé la mise en
œuvre de techniques diverses: levé géologique, géophysique, géochimie,
télédétection, thermoluminescence, etc.…Mais, si ces techniques sont
importantes et si leur développement harmonieux est essentiel, un stade de
recherche s'impose: c'est celui du prospecteur de terrain dont dépend en
grande partie le succès des recherches.
La recherche minière progresse par phases qui se distinguent par
les surfaces concernées et les techniques mises en œuvre et, par conséquent,
par les moyens humains, matériels et financiers qu'elles nécessitent.
Chaque méthode de prospection doit être mise en œuvre avec un
soin extrême depuis le simple examen d'affleurements ou la moindre batée
en lit vif jusqu'au recueil de cuttings de sondages percutants, ou à
l'échantillonnage de travaux miniers.

I.1. DEFINITION
La prospection minière est l'ensemble des travaux géologiques,
géophysiques, géochimiques, géobotaniques, de photogéologie et de
télédétection dont la finalité est de:
localiser les substances utiles dans l'écorce terrestre;
préciser la position exacte, la forme et la concentration
des corps minéralisés (ore bodies) ou gisements;
estimer (évaluer) la quantité des substances utiles
extractibles que contiennent ces corps minéralisés, étant
donné que ceux–ci peuvent contenir, et c'est souvent le
cas, d'autres matières premières non extractibles.

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I.2. NOTIONS GENERALES


I.2.1. Gisement
Un gisement est une accumulation naturelle de minéraux utiles,
matières premières industrielles. Il doit être économiquement et
techniquement rentable. Ce qui fait qu'un gisement exploitable dans un pays
peut ne pas l'être ailleurs: ex: en République .Démocratique Congo, on
exploite le cuivre à partir d'une teneur de 0.1%, alors qu'aux USA, on
descend jusqu'à 0.01%.
L'ensemble des minéraux utiles, exception faite pour les matériaux
de construction, forme le minerai. Celui–ci est associé à des minéraux non
utiles qui constituent la gangue.
Succinctement on distingue les gisements ci–après:

A. Gisements magmatiques:

Ils sont dus à la différenciation magmatique lors de la


cristallisation fractionnée au cours de trois stades principaux:
Stade orthomagmatique: cristallisation des minéraux
pétrogènes, les plus réfractaires (olivine, pyroxènes,
plagioclases basiques) d'abord, avec formation des roches
encaissantes des minéralisations ultrabasiques (dunites,
pyroxénites, péridotites); minéraux utiles:chromite, diamant,
platine, pyrochlore, etc.
Formation aussi des roches basiques (gabbros, norites); minéraux
utiles: magnétite, titanomagnétite, vaesite (Ni).
Cristallisation de feldspaths alcalins et quartz en dernier lieu, avec
formation de roches magmatiques acides (granites, granodiorites, syénites);
éléments utiles: Be, Li, Sn, W, U, etc.
Stade pegmatitique: séparation du bain résiduel saturé en
composants volatils (F, Cl, O,…) et en vapeur d'eau. Mise en
place des pegmatites; éléments utiles: Be, Li, Sn, Nb, Ta, U,
etc.
Stade postmagmatique: liquéfaction des composants volatiles
et genèse des solutions hydrothermales ou pneumatolyto–

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hydrothermales dans les roches encaissantes; minéraux


utiles: chalcopyrite (Cu), cassitérite (Sn), molybdénite (Mo),
cinabre (Hg), arsénopyrite ou mispickel (As), galène (Pb),
blende ou sphalérite (Zn).

B. Gisements sédimentaires

Gisements résiduels: dus à l'action d'une altération


dominante:
Kaolin, latérites à Fe – Ni – Co - Mn, bauxites, fer et
chapeaux de fer.
Gisements détritiques: accumulation mécanique des
substances utiles (placers): or, platine, cassitérite, diamant,
magnétite, zircon, monazite, corindon, béryl, ilménite,
pyrolusite,…
Gisements d'infiltration: Cu, Co, U, V, Fe, Mn, …
Gisements d'origine chimique:
calcaires et dolomies: matériaux de construction,
de fer
de manganèse
gisement mixte de Fe et Mn,
évaporites.
Gisements biogéniques et biochimiques:
Combustibles fossiles: tourbes, charbons, shales
bitumineux, pétrole et gaz naturel
Calcaires organogènes
Phosphorites à squelettes d'organismes
Diatomites formées d'opale.

C. Gisements métamorphogènes

Gisements métamorphisés: formés aux dépens des gisements


préexistants. Exemple:certains gisements de Fe, Mn, Au, U,
dont les accumulations initiales étaient sédimentaires. Ex.

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Gisement Au–U de Witwatersrand (RSA).


Gisements métamorphiques:
Marbres: à partir des calcaires,
Ardoises: à partir des shales argileux.

I.2.2. Catégories des minerais extractibles


Les combustibles: charbon, pétrole, gaz
Les minerais métalliques: ferreux (Fe, Mn, Co, Ni, W), non
ferreux (Cu, Pb, Zn, Sn), légers (Al, Mg, Ti) utiles dans
l'aéronautique, précieux ( Au, Ag, Pt), rares ( Be, Ba )
Les minerais non métalliques: matériaux de construction,
chimiques (sel, soufre, soude, gypse), engrais (nitrate,
phosphate, sulfate), réfractaires (silice, bauxite, argiles,
chromite), pierres précieuses et semi–précieuses (diamant de
joaillerie, saphir, émeraude), matériaux abrasifs (diamant
industriel, quartz), isolants (magnésie, asbeste), peinture
(argile, barytine).

I.2.3. Facteurs influant sur l'exploitabilité d'un


gisement
La teneur et le tonnage: la teneur limite d'exploitabilité
(mutable et fonction du coût d'exploitation) est la teneur
minimale supportable en deçà de laquelle l'exploitation d'un
gisement cesse d'être rentable. Elle dépend du cours du
métal sur le marché économique mondial. Elle est à
distinguer de la teneur marchande qui est la teneur atteinte
après valorisation.
Les bons gisements sont ceux qui présentent un bon tonnage de
façon à récupérer le coût d'investissement et à faire du profit.
La nature du minerai: comportement chimique lors de la
flottation: les carbonates réagissent mieux que les silicates.
La position géographique du gisement: le coût du transport
vers les usines de traitement et vers les centres de
consommation. De plus la main–d'œuvre qualifiée coûte de

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plus en plus cher avec la distance.


La profondeur et la structure du gisement: c'est moins
coûteux d'exploiter à ciel ouvert (gisement en plateure) qu'en
mine souterraine (gisement dressant).
Les facteurs économiques: notamment la loi de l'offre et de la
demande.
Les outils d'exploitation: engins pour forage, extraction,
transport.
Les substances extractibles: les gisements poly métalliques
sont les plus intéressants.

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CHAP. II. ETAPES ET TECHNIQUES


SPECIFIQUES DE LA PROSPECTION
MINIERE

II.1.ETAPES DE LA PROSPECTION MINIERE


La prospection minière est, rappelons–le, une opération
économique visant à mettre en évidence les réserves minières pour un
district, une province, un pays ou même un continent. Et en tant
qu'opération économique elle doit être rentable. Dans cette optique, elle doit
être menée avec minutie, par étapes successives.

II.1.1. Etape préparatoire: Approche du sujet.


Documentation.
Objectifs :
Appréciation a priori de l'intérêt de la région
Identification du ou des sujets à traiter
Contrôle du cadre géologique et choix de la méthode de
prospection stratégique
Première sélection régionale
Méthodes et Techniques:
Documentation technique: inventaire de toutes les
minéralisations, cartes géologiques, topographiques,
hydrographiques, hydrogéologiques, tectoniques, photos
aériennes, images satellites, mémoires, rapports miniers du
Service Géologique et des Mines. Les photos aériennes et
satellites permettent de repérer les cours d'eau, la
géomorphologie, le système des failles, les affleurements, les
structures géologiques, le type de végétation ou son absence,
la nature lithologique. On récoltera également des
renseignements oraux ;
Documentation juridique: permis antérieurs, droit de
concession ;

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Echelle de travail / Surfaces concernées:1/200000 et


inférieures; 5000–100000 Km2.
Durée des travaux: quelques semaines
Décision:
En fonction de toute la documentation (technique et juridique), on
doit distinguer les zones retenues et les régions sans intérêts. On choisit les
itinéraires à emprunter, le nombre de prospecteurs, la quantité et la qualité
du matériel (hélicoptère, Jeep, tente, boussole, marteau, carnet, sachets,…),
le nombre des techniciens, des ouvriers.

II.1.2. Prospection préliminaire ou de Reconnaissance


ou Stratégique ou Générale
Au cours de cette étape, on ne cherche pas directement un
gisement, mais plutôt on s'atèle à mettre en évidence des indices de la
présence éventuelle d'un gisement ou de conditions géologiques favorables à
la formation d'une minéralisation.
Objectifs:
Réduction sensible de la surface initiale
Localisation des secteurs à indices et anomalies pour y
concentrer les moyens
Eventuellement approche typologique et choix de la méthode
de prospection semi–systématique.
Méthodes et moyens:
Prospection au marteau et esquisse géologique: on parcourt
des grandes distances (ex; tous les 5 Km) suivant une
direction bien définie et en notant tout ce qui est frappant
(ex, nature des roches, structures tectoniques,
minéralisations) et on essaie de les localiser sur les cartes.
Les indices sont de différents ordres: guides morphologiques,
géobotaniques, lithologiques, stratigraphiques,
minéralogiques et structuraux).
Prospection aéroportée: méthodes électromagnétiques,
magnétiques et radiométriques.
Prospection géochimique (stream sediments, fond de batée,

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sol, hydrogéochimie, base des cuirasses).


Prospection alluvionnaire: lit vif, lit mineur, bed rock.
Photogéologie (éventuellement vols spéciaux).

Echelle de travail/Surfaces: 1/200000–1/50000; 50–500 Km2.


Durée des travaux: Quelques semaines à quelques mois.
Décision:
La prospection stratégique se termine par un rapport qui
évalue approximativement les potentialités minérales
(quantité et qualité) de la province (réserves possibles).
On évalue les critères économiques minima
On circonscrit les secteurs retenus à étudier au cours de la
phase suivante. Ou bien, on décide de l'abandon total ou
partiel du projet.

II.1.3. Prospection semi–systématique: Contrôle des


points d'accrochage.
On étudie l'indice pour le transformer si possible en gisement,
c’est-à-dire qu’on s'adonne à connaître sa largeur, sa largeur, sa puissance
(d'où le volume), et la répartition des teneurs.
Objectifs:
Définition des cibles
Classement des cibles par ordre d'intérêt (hiérarchie)
Premières teneurs pour prouver la valeur industrielle du
gisement; type de minerai (oxydé, sulfuré, carbonaté) en vue
de sélectionner la méthode de valorisation.
Sélection des cibles pour leur reconnaissance approfondie.
Dans cet ordre d'idées, on recourt à des travaux miniers (puits,
tranchées, sondages), des ouvrages de prospection rapprochés, donc à maille
plus réduite. Les travaux miniers mettent à vue les gisements affleurants et
sub–affleurants. Les gisements, dits aveugles, recouverts par d'épaisses
altérites, sont découverts grâce aux méthodes indirectes (Géophysique,
Géochimie).

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Méthodes et Techniques:
Cartographie géologique détaillée + prospection au marteau:
étude typologique (pétrographie, sédimentologie,
structurologie, minéralogie).
Prospection géophysique au sol (ou héliporté): Radiométrie,
Magnétisme, Electro–magnétisme, Profils de résistivité et
sondages électriques, Polarisation spontanée, Polarisation
Provoquée, Mise à la masse, Gravimétrie, Sismique Réflexion
et Sismique Réfraction.
Prospection géochimique à maille régulière serrée sur sol
(surface ou tarière), roche, biogéochimie.
Prospection alluvionnaire: puits et/ou tranchées (si
recouvrement peu épais), sondages rotary ou percutants (si
recouvrement très épais).
Si possible, test de valorisation.
Pré–étude économique d'orientation. Premier regard
géostatistique.
Echelle de travail/Surface: 1/20000–1/5000; 5–50 Km2
Durée: Quelques mois
Décision:
A la fin de la prospection semi–systématique :
On évalue les réserves probables du secteur ;
On décide des cibles retenues et rejetées ;
Les cibles retenues sont mises au portefeuille et constituent
la zone intéressante à étudier d'une manière approfondie
dans la 3ème phase ;
On recherche les partenaires (joint venture).

II.1.4. Prospection systématique ou détaillée ou


Reconnaissance du corps minéralisé
La maille d'étude est encore plus resserrée car on prépare le
gisement à l'exploitation. Ce qui implique une connaissance plus
approfondie et minutieuse de ce dernier, pour son évaluation plus efficiente.
Le gisement est subdivisé en sections et on le détaille pour mieux

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connaître la répartition des teneurs et la composition minéralogique. On


étudiera aussi le comportement mécanique de la roche encaissante et du
minerai (broyage), la fissuration, les conditions hydrogéologiques, la
structurale. Cela en vue de déterminer la méthode d'exploitation.
Résumé des objectifs:
Détermination de :
Forme, volume, profondeur et pendage du gisement.
Premières fourchettes pour le couple tonnage–teneur.
Première approche économique chiffrée.
Méthodes et Techniques:
Levé topographique et topo géologique
Sondages diamants et sondages percutants intercalés, d'où
échantillonnage et contrôle géostatistique.
Géochimie: étude du chimisme des encaissants (traces,
majeurs) pour dégager des "guides" de prospection locaux.
Géophysique: opérations géophysiques dans les sondages
(diagraphies, géophysique de développement).
Interprétation géologique synthétique découlant des
opérations susmentionnées.
Essai de valorisation
Pré - étude économique de faisabilité.
Echelle de travail/Surface:1/5000–1/500; 0.5–5 Km2.
Durée: Quelques mois à 1 année.
Décision:
Gisement à évaluer
Gisement mis en portefeuille
Recherche des partenaires.

II.1.5. Evaluation de gisement:


Objectifs :
Calcul des réserves (Estimation)
Resserrement des fourchettes pour le couple tonnage–teneur
Mise au point du traitement
Choix de la méthode d'exploitation

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Etude de rentabilité.
Méthode et Techniques:
Sondages diamants systématiques et/ou travaux miniers (si
possible préparatoires à l'exploitation), suivis d'un
échantillonnage et d'une estimation géostatistique.
Essais semi–industriels de traitement
Etude de faisabilité.
Echelle/Surface: 1/1000–1/200; ha–a.
Durée: Quelques mois à quelques années (2–5 ans).
Décision:
Etude de marché
Recherche du financement
Mise en exploitation ou en portefeuille
Recherche de partenaires.
Rédaction du rapport ou Fiche technique du sujet:
Pays:……………Intitulé du sujet:………………………………………….
I. Généralités:
1. Données géographiques:
Pour un indice: Coordonnées, voies d'accès, croquis de
situation
Pour une zone à prospecter: périmètre, surface, croquis de
voies d'accès et de pénétration, données climatiques
(périodes optimales de travail, possibles, impossibles)
2. Données juridiques:
Détenteurs des droits, partenaires dans l'opération, etc.
3. Historique:
Travaux antérieurs: résultats connus, éventuellement
tonnages extraits, teneurs,…
4. Données géologiques et gîtologiques:
Esquisse régionale rapide (carte schématique)
Géologie locale (environnement immédiat de l'indice, de
l'anomalie, etc.)
Description de l'indice lui–même: géométrie des zones

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minéralisées visibles ou reconnues sur la profondeur,


paragenèses. Pour les anomalies (géophysiques,
géochimiques), préciser leur extension, leur relief par rapport
au fond régional.
Gisements et indices connus dans la région (avec importance
économique, type de gîte,…).
5. Données économiques:
Tonnage (reconnu, probable, possible), teneurs, sous–
produits éventuels.
6. Bibliographie:
Aussi complète que possible. Rapports internes. Préciser s'il
existe une couverture photographique.
7. Pièces jointes:
Photocopies ou résumés des rapports uniques, et tous
documents susceptibles d'aider à instruire le projet.
II. Appréciation et remarques personnelles du (des) rédacteur(s).
Intérêt et objectif(s) possible(s) (type de gîtes)
Motivation du projet.
III. Intervention proposée:
• Objectif à atteindre
• Travaux nécessaires pour atteindre cet objectif: chiffrer.
• Moyens nécessaires: physiques, financiers
• Chronogramme des travaux: tenir compte des impératifs
climatiques ou autres.
• Date à laquelle un bilan des résultats de cette phase pourra
être fait.
Date:………………………….Sé/ Rédacteur(s).

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II.2. Les caractères géologiques prévisionnels,


les guides et les techniques spécifiques de
prospection minière
II.2.1. Les caractères géologiques prévisionnels et les
guides de prospection minière:
Ce sont les contrôles de la minéralisation qui guident le
prospecteur sur terrain. Parmi eux, on distingue:
Les provinces métallogéniques: Une province
métallogénique est une vaste région géologique
correspondant à un bassin ou géostructure ou un craton
(bouclier, fosse géosynclinale) ayant un certain caractère
dépendant de la tectonique et pouvant, dans une certaine
mesure, être prévue par elle. Cette notion met en évidence
l'analogie entre les minéralisations des diverses parties de
contrées étendues par l'effet d'une histoire géologique
(chronologie) commune. Elle permet des rapprochements
heureux entre les gîtes (genèse, structure, exploitabilité) et
se fonde entre autres sur la théorie de la tectonique des
plaques et de la dérive des continents.
Les facteurs principaux de la répartition des provinces
métallogéniques sont :
La relation des provinces métallogéniques avec les
phénomènes de concentration géochimique et en rapport
avec:
La sédimentation: Provinces ferrifères de vieux
socles où le fer est localisé dans les sédiments très
siliceux.
Au KATANGA, le cuivre et le cobalt sont liés à la sédimentation
des shales dolomitiques.
Les zones granitisées: le granite "fertile",
concentrateur de plusieurs éléments, ex.. La chaîne
Hercynienne a fourni: U, Sn, W.

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La différenciation en roches basiques et


ultrabasiques: ex. au Canada, on trouve de gros
tonnages de Cr et de Ni dans les péridotites.
Les bassins mio - géosynclinaux à forte subsidence:
gisements de pétrole.
La relation des provinces métallogéniques avec des
successions chronologiques:
Les boucliers antécambriens: Fe, Cu – Co
Les bassins tertiaires: Pétrole
Les bassins permo–carbonifères: Charbon, ex.
R.D.C. (Luena, Lukuga), R.S.A. (Dwyka).
Les guides morphologiques:
Des gisements en saillie et en inselberg: ex.grands
alignements de quartzite avec formation des itabirites
(Brésil); alignements de colline à Cu–Co (KATANGA,
RDC).
La couleur: les minéraux noirs au KATANGA sont
souvent de l'hétérogénite alors qu'en Afrique de l'Ouest
le noir correspond aux minéraux de fer (hématite).
Les dômes de sel: pièges d'hydrocarbures.
Les gisements de chapeau de fer: les boxworks
témoignent du type des minéralisations sous–jacentes
des zones de cémentation.
Les guides lithologiques:
La minéralisation se fait là où la roche est poreuse
ou fissurée (ex. roche carbonatée), et a une
granulométrie hétérogène (ex. le conglomérat aurifère
de Witwatersrand, RSA).
Les guides stratigraphiques: les minéralisations
stratiformes, les pièges stratigraphiques de pétrole
(lentilles sableuses, les biseaux sous–discordances, les
biohermes et les biostromes).
Les guides structuraux: les pièges anticlinaux,

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synclinaux (subsidence), les failles à remplissage.


Les guides pétrographiques: les minéralisations liées
aux roches basiques ou ultrabasiques (ex. Cr, Pt, Ni, C)
et acides ( Cu, Nb, W, Li).
Les guides sédimentologiques: les minéraux
résistants (diamant, cassitérite, colombo-tantalite) et
lourds (or) dans les placers.

II.2.2. Les techniques spécifiques de la prospection


minière:
II.2.2.1. La prospection au marteau. Echantillonnage

La prospection au marteau consiste à rechercher des indices de


minéralisation par l'observation des affleurements et des éboulis ou " pierres
volantes". Elle requiert un petit matériel pour la recherche (boussole,
clisimètre, topofil, planchette topographique Chaix, réactifs HCl 10% et
HNO3), et, ultérieurement, un matériel plus important (mototarières,
sondeuses légères, engins de terrassement) pour l'étude des indices ou des
anomalies découverts.
A leurs affleurements, les gisements présentent presque toujours
une minéralisation différente de celle qui constitue leur masse principale en
profondeur. Cette différence résulte d'une oxydation accompagnée de la
disparition ± complète de certains éléments (lessivage) et de la concentration
d'autres (rétention). Cette masse oxydée ou "chapeau de fer" ou "gossan" est
caractérisée par des cavités appelées "boxworks" laissées par le lessivage des
minéraux utiles et tapissées par endroits des minéraux secondaires
provenant de l'altération du minéral primaire.
L'auréole d'altération des minerais amène souvent un changement
dans la couleur des roches encaissantes, ce qui constitue un traceur des
minéralisations primaires et secondaires.
A. Observation des affleurements
Constitue l'étape principale de la prospection au marteau.
A ce niveau, on doit:
casser le rocher en plusieurs endroits et de préférence à la

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masse,
déterminer succinctement la roche, en retenant que sur une
roche mouillée la structure apparaît beaucoup mieux; donc
rafraîchir la paroi;
mesurer la direction et le pendage de la stratification, la
schistosité et les fractures significatives,
rechercher des minéralisations à l'œil nu et éventuellement
à la loupe (analyse macroscopique) pour mettre en évidence
le degré d'altération et les produits oxydés,… On doit se
référer entre autres aux propriétés alignées dans les trois
tableaux suivants :
Tableau 1: Types de boxworks dans la limonite
Boxwork Caractéristiques Couleur Dérivant de
Grossier, angulaire; parois minces, larges,
Cellulaire grossier Ocreux Chalcopyrite
rigides; bulles, masses
Cellulaire grossier Siliceux; parois minces, rigides, angulaires Brun clair Blende
Parois minces, petites, friables, mouchetures, Bornite,
Cellulaire fin Jaune orangé
bulles chalcopyrite
Cellulaire fin Cellules plus fortes, jaspe limonitique "ridé" Brun clair Blende
Cellules arrondies, épaisses, rigides, vides ;
Eponge cellulaire Brunâtre Blende
crépues, beaucoup de silice
Triangulaire Cellules triangulaires; épais, fragile, encroûté Ocre orangée Bornite
Triangulaire Triangulaire, incurvé Ocre orangée Bornite
En courbes Cellules longues, voisines, angulaires, rigides Chocolat Tétraédrite
Chalcosine,
Pas de boxwork; arrangement de grains de
En relief Marron covelline,
sulfure; fragile, poreux, en relief
bornite
Poix de limonite Semblable à de la poix; vernissé, pas de cellules Brun foncé Chalcopyrite
Croûtes de Minces, fragiles, feuillets lamelleux Brun foncé à
Chalcosine
limonite concentriques noir
Plans cubiques parallèles minces de jaspe
Clivages Ocre Orangé Galène
limonitique
Maille du diamant Mailles en forme de diamant Ocre Orangé Galène
Pyramidal Arrangement en marche d'escalier Ocre Orangé Galène
Foliacé Cellules lisses, minces, arrondies Tan à marron Molybdénite

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Tableau 2: Couleur des minerais à l'affleurement


Minéral ou métal Couleurs à l'affleurement Composés oxydés
Jaunes, brunes, marrons,
Sulfures de fer Goethite, hématite, limonite, sulfates
rouges
Manganèse Noires Oxydes de Mn
Carbonates, oxydes, silicates, sulfates,
Cuivre Vertes, bleues
Cu natif
Cobalt Noir, rose parfois violacé Oxydes, erythrine
Nickel Vertes Annabergite, garniérite, vaesite
Molybdénite Jaune vif Oxydes de Mo, molybdates de fer
Argent Verdâtre cireux Chlorures,etc., Ag natif
Arsenic Verdâtres, vert jaunâtre Arséniates de fer
Bismuth Jaune Bismuthocres
Cadmium (dans le
Jaune clair Sulfures de Cd
zinc)

Tableau 3: Principaux minéraux fluorescents à l'ultra–violet


Minéraux U.V. de courte λ U.V. de grande λ
Autunite Jaune verdâtre Jaune verdâtre
Anglésite Jaune, rose, blanc Jaune, rouge
Ankérite orangé Rouge
Apatite Jaune, rose, bleu Rose, jaune, bleu
Axinite Bleu clair, bleu, rouge Bleu clair, bleu, vert–jaune
Barytine blanc Rose, blanc
Blende jaune Jaune
Calamine Jaune pâle, bleu Blanc, bleu clair, jaune blanchâtre
Calcite Rose, rouge, rouge orangé, jaune–vert Rose, rouge
Célestine Jaune, blanc, blanc bleuté Blanc, jaune, rose
Cérusite Jaune, blanc Jaune, blanc
Corindon Rouge, jaune–brun, bleu clair Rouge, bleu clair, bleu
Diamant Bleu clair, vert, jaune Bleu clair, vert, jaune
Disthène Rougeâtre Rougeâtre
Dolomie Rouge, blanc, bleu clair Rose, rouge, blanc
Fluorine Bleu Bleu
Giobertite Blanc, bleu clair, rouge Blanc, bleu clair, rouge
Grossulaire Rouge orangé Faiblement jaune verdâtre, rouge
Hydrozincite Blanc bleuté

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18 COURS DE PROSPECTION MINIERE

Malacon Jaune Jaune


Mimétite Jaune orangé Jaune
Opale Verdâtre
Powelite Jaune Faiblement bleu clair
Pyromorphite Jaune
Scheelite Blanc bleuté, bleu, jaune Orange pâle, orangé, jaune
Smithsonite Bleu clair, blanc, rose Bleu clair, blanc, rose rougeâtre
Spinelle Rouge Rouge
Spodumène Rose, bleu, bleu clair Rouge, rose, bleu
Strontianite Blanc, rouge, bleu, rose Blanc, jaune, vert
Thorite Faiblement vert
Topaze Jaune, vert, rouge Vert clair, rouge rosâtre
Trémolite Jaunâtre, rose orangé, rouge Jaunâtre
Willémite Vert vif Vert vif
Withérite Jaune, blanc, rose Rose, jaune, orangé
Wollastonite Faiblement jaune rosé Faiblement jaune rosé
Zircon Jaune, jaune orangé Jaune, jaune orangé, rose

Tableau 4: Coloration de la rayure des minerais


COULEUR MINERAIS
Blanc Argent, bismuth, blende (quelquefois), calamine, pyromorphite
Bleu Azurite, malachite
Jaune Calomel, limonite, or
Noir verdâtre Chalcopyrite
Noirâtre Cobalt terreux, argyrose (aspect métallique), stannine
Noir Cuivre noir, magnétite, pyrolusite, stéphanine (noir métallique)
Vert Malachite
Blende (brun rougeâtre), cassitérite (brunâtre), fer chromé, franklinite,
Brun
hématite (brun jaune), pyrite de fer (brun noirâtre)
Chalcosine (gris de plomb noirâtre), chloanthite (aspect métallique), pyrite
Gris noirâtre
arsenicale, pyrite magnétique, stibine
Cuivre gris (gris d'acier), galène (gris de plomb), kérargyrite (gris brillant),
Gris
molybdénite, platine
Argent rouge, cinabre, cuivre, cuivre oxydé (rouge brun), sidérose (rouge
Rouge
cerise foncé), nickéline (rouge pâle)

L'échantillonnage se fait par référence à une carte et l'on note la


maille et les profils. On prélève les roches saines, sur paroi rafraîchie.

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COURS DE PROSPECTION MINIERE 19

B. Les tranchées:
Ce sont de travaux miniers de subsurface auxquels on recourt
lorsque la couche d'altération est peu épaisse (< 5m). Les tranchées sont
rectangulaires et atteignent la formation recherchée.
Leur creusement peut être effectué manuellement (pelles, pioches,
éventuellement marteaux perforateurs et explosifs), mais on tend de plus en
plus à utiliser des engins de terrassement. Elles permettent en les
échantillonnant de découvrir la lithostratigraphie de l'assise concernée par la
prospection ainsi que la minéralisation qu'elle contient.
Dans le cas général, les tranchées doivent être creusées
perpendiculairement à l'alignement probable des indices ou bien à
l'allongement des anomalies géochimiques.
L'échantillonnage se fait sur les parois et le fond de la tranchée par
rainurage et tranches successives selon les différentes assises géologiques
traversées.
Quand la minéralisation est marquée par des éboulis de minerai
sur une pente, la tranchée sera implantée perpendiculairement à
l'alignement des éboulis situés le plus haut de la pente. Elle débutera
quelques mètres en aval de ces éboulis et s'arrêtera en amont d'eux sur des
distances variables, dès que l'une des conditions suivantes aura été remplie:
Sommet de pente atteint,
Passage de la tranchée dans des terrains différents de celui
des éboulis minéralisés, s'il s'agit de roches minéralisées
dans leur masse et non de gangues filoniennes,
Et surtout, minéralisation en place découverte.
On devra prendre des précautions pour éviter le glissement de
terrain.
Les renseignements suivants doivent figurer dans le carnet du
prospecteur minier:
La nature de différents minerais et de la gangue, ainsi que
la manière dont les minéraux utiles sont disposés dans la
gangue (filonnets longitudinaux rubanés ou non, filonnets
transversaux, filonnets anastomosés, plages ou cristaux,

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20 COURS DE PROSPECTION MINIERE

mouches, enduits superficiels)


La nature de la roche encaissante, son degré d'altération et
la présence éventuelle de minéraux particuliers ou de
minéralisation
La relation entre minerai et roches encaissantes (mode de
gisement, sa gangue dans la roche encaissante).
L'échantillonnage se fera par rainurage ou saignée au marteau et
au burin: rainurage vertical si la minéralisation est liée à un niveau
stratigraphique ou à un filon–couche horizontal; rainurage horizontal, situé
à la partie inférieure de la tranchée, si la minéralisation est stratiforme en
contexte plissé ou liée à un filon vertical ou sous forme disséminée. Le
sérieux doit caractériser le prospecteur au cours de cette étape en vue de ne
pas fausser les résultats.
C. Les puits
Lorsque les altérites ont une puissance comprise entre 5 et 20 m,
les tranchées présentent des déficiences. On recourt alors aux puits.
Il s'agit de petits puits de reconnaissance et d'échantillonnage
d'indices et de gisements tabulaires horizontaux ou subhorizontaux. Ils
peuvent être isolés ou disposés suivant un réseau à maille carrée ou
rectangulaire, suivant le stade de la prospection.
Le plus souvent ces puits sont foncés à la main et leur ouverture
est circulaire d'un diamètre de 0.70 à 0.80m.
L'échantillonnage de ces puits peut se faire soit par rainurage sur
les parois, soit par prélèvement sur les terres extraites par mètre
d'approfondissement.
Le rainurage se fait par niveau. Pour différencier les différents
niveaux, on recourt à la couleur, la granulométrie, la composition moyenne.
A défaut des niveaux bien mis en évidence, il faut prendre un échantillon
tous les 50 cm d'une paroi pour remplir un pan ou une batée (récipient de
10 l) de capacité.
Si le puits est profond d'un mètre seulement, prélever les
échantillons sur toute la longueur et sur tous les côtés, les mélanger et
former un tas homogène. En moyenne, prélever 2 à 4 pans.

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COURS DE PROSPECTION MINIERE 21

Les terres extraites sont préalablement rejetées loin du puits et les


environs de celui–ci sont nettoyés sur un rayon de 5 à 6m autour de l'axe du
puits.
On sépare les produits des alluvions de ceux du bedrock plus
riche.
Les tas métriques sont disposés en spirale autour du puits dans le
sens des aiguilles d'une montre et séparés les uns des autres par des
rondins ou des planches en bois. La réduction à un échantillon de petit
volume se fait par quartages successifs.
Si le tas a un volume inférieur à 0.5 m3, on ne procède pas par le
quartage, on le lave en entier.
Aussi, au lieu du quartage, on peut analyser les différents tas et
calculer statistiquement la moyenne des teneurs.
Chaque échantillon doit porter les indications suivantes:
numéro de l'échantillon,
nom du secteur ou du lieu,
localisation aussi précise que possible de l'échantillon,
la nature de l'échantillon éventuellement.
L'échantillon à analyser chimiquement doit préalablement être lavé
et séché et une fraction –témoin doit être gardée.
D. Echantillonnage en sondage
Le sondage est un moyen de prélever des échantillons à des
profondeurs plus ou moins importantes. A de faibles profondeurs, les engins
légers utilisés sont souvent mis en œuvre par le prospecteur lui–même. A des
profondeurs plus importantes, le travail est effectué par des sondeurs
spécialisés, le rôle du prospecteur consistant essentiellement à contrôler la
récupération des échantillons, à les ranger, à les examiner, à faire analyser
ceux qu'il juge intéressants et à établir la coupe de sondage.
Les appareils utilisés sont de deux types:
les appareils dits destructifs (wagons–drills par exemple),
les sondeuses carottières (machines à couronne diamantée
qui, par rotation et pression, découpe la carotte).
L'échantillonnage se fait, soit de manière systématique, soit de

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22 COURS DE PROSPECTION MINIERE

façon sélective.
La longueur à forer par passe à échantillonner est fixée à l'avance
par le géologue, selon la nature des terrains à traverser. En règle générale, la
récupération des échantillons s'effectue à chaque ajout de tige (2.40 m ou
3 m (10 pieds) le plus souvent) en des zones minéralisées.
A la fin de la passe, quand la machine s'arrête, on retire du
récupérateur la totalité de l'échantillon dans un des bacs prévus à cet effet et
on laisse décanter quelques minutes s'il y a lieu.
Selon la quantité d'échantillons recueillis, un quartage est effectué
ou non. Chaque échantillon porte les renseignements ci–après:
nom du chantier, numéro du sondage,
numéro de l'échantillon,
cotes du début et de la fin de la passe, longueur de la
passe.

E. Echantillonnage en galerie
Dans une galerie comme dans un puits en cours de creusement, le
levé géologique et éventuellement topographique, est effectué en même temps
que l'échantillonnage. Chaque front de taille, caractérisé par sa position par
rapport à l'entrée de la galerie et par la date à laquelle il est atteint, fera
l'objet d'un croquis comportant les observations géologiques et
minéralogiques principales. S'il est rainuré pour prise d'échantillons, la
position de la rainure et les longueurs échantillonnées seront notées; sinon
on mesurera des dimensions caractéristiques telles que puissance et
puissance réduite. Toutes ces indications seront reportées sur un registre
d'avancement de travaux. Les résultats des analyses des échantillons
prélevés seront reportés à leur place sur le registre.
F. Echantillonnage automatique à l'usine
A l'usine de concentration, il s'opère automatiquement un
échantillonnage en vue de connaître la qualité des produits concentrés. A cet
effet, on étudie la granulométrie et la teneur de minerai en vue de préciser le
stade de la fragmentation et les différents réactifs (déprimants,
réactivants,…) utiles pour un bon rendement.

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La prospection géophysique

La prospection géophysique consiste en la reconnaissance des terrains à partir de la mesure de certaines


caractéristiques physiques au-dessus de la surface du sol et parfois dans les forages. Elle peut servir d’outil de recherche
des gisements. Elle peut donner des profils continus du terrain et une bonne vue d’ensemble des sites étudiés. Car les
paramètres physiques mesurés permettent de localiser des structures présentant des contrastes (de densité, magnétisme,
conductivité) par rapport à l’encaissant.

La géophysique permet de lever un certain nombre d’indéterminations dans le choix de l’implantation des forages et
d’en réduire le nombre en précisant les zones homogènes. La prospection géophysique présente le gros avantage d’être
non destructive et économique.

Les principales méthodes géophysiques sont :

- les méthodes radiométriques, auxquelles on associe les méthodes gaz fondées sur la radioactivité des minéraux,

- les méthodes gravimétriques basées sur la mesure des anomalies de pesanteur engendrées par l’inégale distribution
de roches de densités différentes,

- Les méthodes sismiques, fondées sur la mesure des vitesses de propagation des ondes sismiques dans le sol,

- Les méthodes magnétiques et électromagnétiques basées sur la mesure des anomalies engendrées par l’inégale
distribution de champ magnétique des roches.

La prospection géochimique

La prospection géochimique consiste en la mesure systématique du contenu en un ou plusieurs éléments en traces


des roches, de sols, des sédiments de ruisseau, de la végétation, de l’eau ou des gaz.

Le but de ces mesures est la mise en évidence d’anomalies géochimiques, c’est-à-dire de la concentration anormale
en certains éléments contrastant nettement avec leur environnement qui représente le fond géochimique ou
background. La formation des anomalies résulte de la mobilité et de la dispersion des éléments concentrés dans la
minéralisation. Une anomalie peut être définie comme toute teneur plus élevée (Anomalie positive) ou plus basse
(Anomalie négative) que le fond géochimique. Son origine peut être due aux pollutions et aux contaminations par les
déblais d’une exploitation minière ancienne ou récente ou par préférence (anomalies formationnelles) à une formation
géologique déterminée (cuivre pour les roches basiques ; le plomb-zinc pour les dolomies) mais sous une forme
minéralogique (silicates à Cu) ou géologique (dispersion fine) qui ne la rend pas économiquement récupérable.

Donc le prospecteur doit distinguer :

La vraie anomalie

La fausse anomalie : pollution, anomalie formationnelle.

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