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Chapitre 1 

: Présentation du droit des sociétés


I. Les sources du droit des sociétés

A côté des dispositions d’origines françaises, le droit des sociétés français est inspiré par le droit de l’Union Européenne.
En effet, la France fait partie de l’Union Européenne et le droit communautaire est > au droit français.
L’intégration de la France au sein de l’UE se traduit par une harmonisation des règles relatives au droit des sociétés.

A. Sources internes (françaises)

Parmi les sources internes, la liberté du commerce et de l’industrie a valeur constitutionnelle. Elle implique que toute
personne peut exercer une activité commerciale.

1. Le code civil

Le droit des sociétés est d’abord régi par le code civil, car avant qu’une société ne devienne une personne morale de
droit privé, autonome de ses fondateurs, elle est un contrat et pour être valablement formé il faudra que qu’il respecte
les conditions de validité prévues par le code civil.
De plus, le code civil contient aussi les règles applicables aux sociétés civiles. Et c’est lui qui donne la définition d’une
société.

Article 1832 du code civil : La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat
d'affecter à une entreprise commune des biens (numéraires et natures) ou leur industrie (savoir-faire, connaissances,
travail) en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie (=avantage) qui pourra en résulter.

Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l'acte de volonté d'une seule personne.

2. Le code de commerce

Il contient les dispositions communes à toutes les sociétés commerciales ainsi que les dispositions particulières c’est-à-
dire propres à chaque société commerciale.

B. Influence du droit européen en droit des sociétés

Comme nous l’avons dit, les traités communautaires ont valeur > au droit français. Pour que ces traités soient
transposés en droit communautaire, l’UE peut utiliser des règlements ou des directives.
Le règlement a pour caractéristique de s’appliquer directement dans le droit des États membres et s’il rencontre une
règle qui lui est inférieur et qui est contraire à lui, il l’annulera.
La directive est un mécanisme moins violent. L’UE fixe un objectif et demande aux États membres de transposer cet
objectif dans leur droit interne. Notons que si à l’échéance l’État membre n’a pas transposé, le citoyen pourra saisir son
juge national et lui demander d’appliquer la directive. Toujours au regard du principe que le droit communautaire a
valeur supérieure au droit français

1. Méthode d’élaboration d’un droit commun des sociétés


a) Principe contenu dans le droit primaire

Le droit primaire désigne les règles issues des traités communautaires. 2 objectifs majeurs ont été voulus par l’UE dans
le domaine du droit des sociétés. Faciliter le libre établissement des sociétés et garantir la sureté juridique des
opérations intracommunautaires pour instaurer un climat de confiance indispensable aux relations économiques
transfrontalières.

Chapitre 1 : Présentation du droit des sociétés


b) Méthode retenue

Harmonisation des législations des États membres. L’harmonisation du droit des sociétés vise à favoriser la liberté
d’établissement. L’harmonisation passe par l’adoption de directives.
La France conserve alors son propre droit des sociétés, mais elle est contrainte de le modifier afin qu’l ne comporte
pas de disposition incompatible avec l’existence du marché unique (ex  : loi PACTE qui a relevé les seuils obligatoires à
la nomination d’un CAC pour se mettre en harmonie avec l’objectif contenu dans une directive.)

C. Les réalisations du droit commun des sociétés


1. L’adoption de normes minimales

L’harmonisation des règles nationales sur les sociétés se traduit par certaines normes minimales obligatoires. Cela
signifie que l’Union exige une règle minimale et laisse chaque État membre choisir d’adopter cette règle minimale ou
d’exiger plus. Ex : Une directive impose aux SA un capital social minimum de 25  000 € la loi française respecte cet objectif,
puisque le capital social minimum qu’elle prévoit est de 37  000 €.

2. Les entités juridiques européennes

 La société européenne : c’est une structure permettant d’exercer son activité dans tous les États membres de l’UE.
Elle se constitue sous la forme de SA, elle doit avoir un capital social minimum de 120 000 €. Elle est constituée par le
biais d’apports en numéraires (argent) ou par le biais d’apports en nature (biens meubles ou immeubles).
But : faire des bénéfices
Une société européenne doit être constituée d’au moins 2 sociétés situés dans 2 États membres de l’UE . Elle a pour
caractéristique d’avoir la nationalité européenne. Elle présente certains avantages notamment :
- la mobilité du siège sociale
- la possibilité d’étendre son activité sur tout le territoire de l’UE.

 La société coopérative européenne  :


Coopérative : ce sont des concurrents qui s’associent pour avoir plus de poids face aux fournisseurs. Peut-être une SA
mais jamais cotée, ce qui est mis en avant est l’individu et non le bénéfice.
Une coopérative peut réunir des indépendants en vue de mutualiser leurs savoirs faire mais aussi en vue de partager
certains avantages. Les associés de la société coopérative peuvent librement choisir son statut juridique qui est le plus
souvent une SA, une SAS, ou une SARL. En principe, les bénéfices de la société ne sont pas distribués aux associés,
mais les excédents de gestion peuvent être répartis sous la forme de ristourne en fonction de l’activité des associés
dans la société.
Lorsque la coopérative réalise un trop perçu lors d’un exercice elle peut choisir de mettre en réserve ses excédents et/ou
d’en distribuer une partie aux associés coopérateurs proportionnellement à l’activité de ses associés dans la société.
But : profiter d’une économie (=avantage)
Si des associés souhaitent exercer leur activité dans différents États membres de l’UE. Ils ont la possibilité de créer une
société coopérative européenne. NB : Une personne = une voix.

 Le groupement européen d’intérêt économique  (GEIE) :


Une société peut faire des bénéfices et des économies. Si la société fait des bénéfices, ils pourront soit être partagés
entre les membres, soit mis en réserve.
But : payer – d’impôts.
Un groupement d’intérêt économique doit être créé par des personnes exerçant la même activité professionnelle. Le
but du groupement est de faciliter ou de développer l’activité économique de ses membres, d’améliorer les résultats de
cette activité. Un GIE peut donc faire des économies et des bénéfices. Mais le bénéfice n’est pas le but recherché à titre
principal. Si le but du GIE n’est pas de faire des bénéfices pour lui-même, cette règle ne fait pas obstacle à ce que tout
ou partie des résultats provenant de ses activités soit mis en réserve dans les comptes du groupement pour les besoins
de la réalisation de son objet légal. Évidemment les bénéfices non mis en réserve sont partagés à la fin de chaque
exercice entre les membres du groupement.
L’activité du groupement doit se rattacher à l’activité économique de ses membres. Le GEIE est un concept juridique
basé sur le droit européen. Il s’agit de l’application de la notion française de GIE mais à l’échelle européenne. Le GEIE
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Chapitre 1 : Présentation du droit des sociétés


doit être composé d’au moins deux sociétés appartenant à deux États différents membres de l’UE, son siège social doit
impérativement se trouver sur le territoire de l’UE. Il ne peut pas employer plus de 500 personnes.

II. Évolution du droit des sociétés

La loi procède à des arbitrages permanents entre :


- un droit contraignant qui se traduit par des dispositions d’ordre public qui doit être obligatoirement respectées.
- davantage de libertés et de flexibilité exigées par les milieux d’affaires.

A. La loi du 24 juillet 1966

Elle réunit dans le code de Commerce toutes les dispositions qui régissaient chaque type de société en droit.
Chaque société obéit à un corps de règles propres. Elles déclarent que la SNC la SARL, l’EURL, la SAS, la SNC, la SCA, la
SASU, SA, la SCS sont des sociétés de forme commerciale.

B. L’évolution postérieur à la loi du 24 juillet 1966

Le droit français est le fruit d’une évolution législative motivée par plusieurs considérations notamment inciter à la
création d’entreprise. C’est plus facile de créer une société, il y a une forme de lutte contre le chômage.

Libéralisation et simplification
La loi a voulu simplifier les mesures de publicité en prévoyant le dépôt d’un dossier unique auprès du centre de
formalité des entreprises. C’est ce centre qui informera les différentes administrations de la future création de la
société.

Libéralisation et contractualisation
La loi du 03/01/1994 introduit une nouvelle structure, la SAS. La SAS est marquée par la liberté contractuelle puisque ce
sont ses associés qui définissent la manière dont elle fonctionnera dans les statuts.

Modernisation
Il faut attendre 1985 pour voir apparaitre les sociétés unipersonnelles, c’est-à-dire à un seul associé. (EURL et SASU).
On voit aussi que pour inciter les personnes à créer une société la loi supprime l’exigence d’un capital social minimal.

Régulation et transparence
Pour que toute personne ait confiance dans le système financier et notamment dans les marchés boursiers, a été mise
en place en 2003 l’AMF (Autorité des Marchés Financiers).

Pour plus de morale, les salaires des dirigeants doivent être validés par les actionnaires. Pour plus de responsabilisation,
on demande aux entreprises d’intégrer volontairement des préoccupations sociales, environnementales et
économiques dans leurs activités. On leur demande de s’intéresser à l’impact qu’elles pourraient avoir sur
l’environnement. On peut citer à ce sujet la loi PACTE, qui a été adoptée définitivement le 11 avril 2019. Les sociétés
doivent désormais prendre en considération les enjeux sociaux et environnementaux de leur activité. Notons que pour
l’instant il ne s’agit que d’une simple obligation de moyens ne s’accompagnant d’aucune sanction.
Obligation de résultat : il faut atteindre le résultat en cas de non-atteinte  faute.
Obligation de moyens : tout mettre en œuvre pour essayer d’atteindre l’objectif en cas de non-atteinte  prouver
faute.

Chapitre 1 : Présentation du droit des sociétés

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