Vous êtes sur la page 1sur 15

1

0. INTRODUCTION GÉNÉRALE

La Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 affirme que  « chacun a droit à la
protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute protection scientifique, littéraire ou
artistique dont il est l'auteur », il est normal et juste que chaque pays du monde se préoccupe de
déterminer quelles sont les oeuvres à protéger et quels sont les droits reconnus aux créateurs. 1 La
constitution de la RDC protège aussi le droit d'auteur à son article 46 al 2  : « Les droits d'auteur et de
propriété intellectuelle sont garantis et protégés par la loi »2.

Outre ce qui précède, l'ordonnance-loi n°86-033 du 5 avril 1986 portant protection des droits
d'auteurs et droits voisins protège les droits des auteurs sur toutes les oeuvres de l'esprit quel qu'en
soient le genre, la forme d'expression, le mérite ou la destination 3. Le titulaire des droits de
propriété intellectuelle a un intérêt vital à connaitre les droits dont il dispose sur son oeuvre
lorsqu'elle est déposée, distribuée ou diffusée sur internet.il doit connaitre les utilisations de son
oeuvre qu'il peut interdire ou monnayer. Les droits d'auteur sont les droits que possède l'auteur
d'une oeuvre d'autoriser ou d'interdire certaines de ses utilisations.

En principe, les droits d'auteur s'appliquent à l'Internet comme ailleurs. Des textes, des
images, des oeuvres graphiques, des enregistrements sonores, des films, des oeuvres audiovisuelles,
les logiciels et autres oeuvres en font partie et sont accessibles sur internet. Toutes ces oeuvres
bénéficient de la protection du droit d'auteur. Les qualités louables d'Internet posent certains
problèmes relatifs à l'application de ce droit de propriété intellectuelle au réseau tant national
qu'international.

Face à ces multiples piratages des oeuvres sur internet les auteurs ont entrepris des mesures
techniques de protection connus comme des systèmes d'identification de l'oeuvre, elles consistent à
incruster des marques numériques visibles dans les oeuvres (tatouage, marquage) pour les
identifier. Voici quelques exemples de dispositifs techniques de protection contre le piratage : le
cryptage, les signatures numériques, la stéganographie.

Pour assurer la protection de ces mesures techniques, la plupart des législations prévoient des
régimes destinés à assurer leur protection. Pourtant bien qu'en RDC ces mesures techniques sont
utilisées par des titulaires des droits d'auteur et droits voisins il n'existe pas encore dans l'arsenal
juridique congolais des régimes destinés à assurer leur protection comme c'est le cas dans d'autres
systemes.des lors, l'absence de ce régime en droit congolais face à l'ampleur des phénomènes visant
la neutralisation de ces mesures techniques pose problème et nous conduit à nous interroger sur les
questions ci après :

I. Aperçu historique sur les droits d'auteur

1450 : arrivée de l’imprimerie

1 Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948

2 Constitution de la RDC de 2006 telle que modifiée art 46 al 2

3 Traité d'organisation mondiale de la propriété intellectuelle de 1996


2

Avant l’arrivée de l’imprimerie, la plupart des œuvres littéraires comme musicales sont
transmises oralement ou manuscrites à la main, faute d’avoir les moyens de produire et de
reproduire en plusieurs exemplaires. À l’époque, le droit d’auteur est quasi inexistant… Jusqu’à l’an
1710.

1710 : le Statut d’Anne

Le Statut d’Anne, ou le tout premier Copyright Act de la tradition anglo-saxonne donne à


l’éditeur pour la toute première fois un droit d’usage exclusif sur son œuvre. Avant l’adoption de ce
statut, l’éditeur voyait ses concurrents imprimer librement ses œuvres sans contrainte. Le droit
d’auteur a alors une durée maximale de 14 ans avec une seule possibilité de renouveler, à la suite
desquels les droits reviennent à l’auteur de l’œuvre. L’auteur peut à son tour bénéficier d’un droit
pour les 14 années suivantes avant que son œuvre n’entre dans le domaine public. Il fallait bien
commencer quelque part !4

Le Statut d’Anne entre en vigueur le 10 avril 1710.

Le droit d’auteur à la française

Il fallait s’y attendre : les fondements du droit d’auteur sont différents en France. Ils sont
principalement motivés par un désir d’égalité et de liberté pour tous. Au XVIIIe siècle, les libraires-
imprimeurs détiennent un monopole sur la diffusion des œuvres et accaparent tous les revenus.
Pour publier, les auteurs doivent se plier à leurs exigences. Autre solution pour les auteurs sans le
sou : le mécénat. Ce système les rend toutefois dépendants de leurs mécènes et rend leurs œuvres
vulnérables à la censure. Pour nombre d’entre eux, c’est inacceptable. D’autant plus que la société
est en pleine ébullition et à l’aube d’une révolution.

En 1777, un groupe d’auteurs et de dramaturges fonde la première société d’auteurs, la


SACD. L’objectif ? Instaurer un droit moral pour non seulement protéger l’intégrité de l’œuvre, mais
celui de son auteur. Le droit d’auteur devient plus qu’un enjeu économique, il devient un fondement
de la liberté d’expression. La Révolution française fait aboutir cette lutte. En 1793, en vertu de la
Déclaration des droits de l’Homme, les révolutionnaires octroient aux auteurs des droits moraux et
le droit exclusif de reproduction sur leurs œuvres durant toute leur vie, ainsi qu’à leurs héritiers
jusqu’à 5 ans après leur mort.

1838 : la Société des gens de lettres

Des auteurs, dont Honoré de Balzac, Victor Hugo et Alexandre Dumas, pour ne nommer que
ceux-là, unissent leurs forces pour défendre les droits moraux ainsi que les intérêts patrimoniaux et
juridiques des créateurs littéraires. Ensemble, ils fondent la Société des gens de lettres.

Hugo ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Après avoir fondé l’Association littéraire et
artistique internationale (ALAI) en 1878, il militera en faveur d’une coopération entre les États
membres et l’adoption d’une convention internationale dédiée à la protection de la propriété
intellectuelle.

1886 : la Convention de Berne

4 Wikipedia, 27/07/2021, 23h 33’.


3

À ses débuts, la Convention de Berne comptait un total de 8 états signataires. Cet accord
international vient établir des principes fondamentaux assurant une égalité de droits entre les
créateurs des pays signataires. Ces principes, bien que la Convention ait été l’objet de plusieurs
révisions au fil des ans, sont toujours appliqués à ce jour. En 1970, la Convention de Berne tombe
sous la supervision de l’Organisation mondiale de propriété intellectuelle (OMPI), de sorte qu’elle
devient un traité régi par l’ONU. Elle compte aujourd’hui 175 États membres.

1948 : Déclaration universelle des droits de l’homme

Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, les 58 États membres de l’Assemblée


générale de l’Organisation mondiale des Nations Unies (ONU) se réunissent et adoptent la
Déclaration universelle des droits l’homme (DUDH), à laquelle est greffée le droit d’auteur, 3 ans
après son instauration. Depuis ce jour, le droit d’auteur est reconnu comme un droit fondamental et
inaliénable. Il sera également ajouté au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux
et culturels (PIDESC) en décembre 1966.

De 1966 à aujourd’hui

Le droit d’auteur évolue et poursuivra sa transformation à mesure que de nouvelles


technologies et formes d’art feront leur apparition. Pensons à la photographie, à la radio, au cinéma
et à la télévision qui devaient bénéficier de protection particulière suite à leur invention. Pensons à
l’internet et, plus récemment, à la blockchain qui révolutionnent l’exploitation des œuvres à un
rythme effréné.

Si au XVIIe siècle, les imprimeurs faisaient la pluie et le beau temps sur le milieu des arts, les
géants du web règnent aujourd’hui en rois et maîtres. L’histoire du droit d’auteur, de tout temps,
cherche à suivre la cadence imposée par l’inventivité des êtres humains et sa capacité à générer des
monopoles, souvent tant bien que mal. Au Canada, la Loi sur le droit d’auteur a fait l’objet de
plusieurs révisions pour répondre à ces exigences, notamment en 2012. Dès son adoption, celle-ci
était déjà désuète face à l’arrivée en force des médias sociaux !

Est-ce que la prochaine réforme de Loi sur le droit d’auteur réussira à briser les nouveaux monopoles
et prévenir les futurs ?

II: DE LA NON-ACTIVITE DU DU DROIT PÉNAL CONGOLAIS FACE AUX VILATIONS DES ŒUVRES
D'ESPRIT (Droit d'auteur)

Section 1. Exploitation de l'oeuvre d'esprit via internet.

Il n'est généralement pas contesté que le droit d'auteur sur une oeuvre appartient
initialement à la personne qui l'a créée, à savoir l'auteur. Il y a cependant des exceptions à cette
4

règle, qui seront expliquées ci-dessous. Il convient de faire observer que la titularité du droit
d'auteur peut être transférée, que ce soit par voie de succession après décès ou par des accords
contractuels.

§1. Actes portant virement de droit (virement par voie de succession et virement par voie
contractuelle)

1. Virement par voie de succession

Les droits patrimoniaux des auteurs peuvent être transférés après leur mort par testament ou,
en vertu de la loi, à leurs ayants droit. Ceux-ci exercent ces droits durant la période de protection de
la même manière que l'auteur lui-même. En ce qui concerne les droits moraux, les règles varient
d'un pays à un autre. En RDC, l'art.22 de l'ordonnance loi sur la protection des droits d'auteur
dispose : « Les droits visés aux articles 17,18 et 19 ci-dessus sont des droits moraux attachés à la
personne même de l'auteur. Ils sont perpétuels, imprescriptibles et inaliénables. Ils ne peuvent être
exercés par les héritiers et autres ayants-cause que dans le but de protéger la mémoire de l'auteur
»5

Cependant, dans certains pays du système anglophone (common Law), les droits moraux, s'ils
sont accordés, disparaissent avec le décès de l'auteur d'une œuvre quelconque. Mais dans les pays
où les droits moraux peuvent tenir ou survivre même après la décès de l'auteur de l'oeuvre, le
virement (transfert) est assuré par canal de succession, cela peut se faire en vertu d'un testament ou
encore en vertu de la loi en la matière. Cependant, en règle générale, les ayants droit ne sont pas
entièrement libres dans l'exercice des droits moraux dont ils ont hérité, puisqu'ils sont tenus de
respecter les volontés particulières de l'auteur ou des contraintes juridiques spécifiques Certaines
lois prévoient qu'en l'absence d'ayants droit désignés ou d'héritiers de l'auteur, la protection des
droits moraux est assurée par des organismes gouvernementaux désignés. Cette règle est
communément appliquée dans les pays où les droits moraux sont perpétuels. 6

2. Virement de droits par voie contractuelle

Afin de mettre leurs oeuvres sur le marché, les auteurs s'en remettent généralement à des
partenaires professionnels tels que les maisons d'édition, les sociétés d'enregistrement ou les
producteurs de films. A cette fin, ils concluent habituellement des contrats aux termes desquels
certains droits sont transférés ou concédés au partenaire professionnel contre le paiement d'une
rémunération. Ce transfert s'effectue durant la vie de l'auteur (inter vivos). Le transfert contractuel
de droits ne concerne que les droits patrimoniaux de l'auteur. Les droits moraux sont en principe
inaliénables étant donné qu'ils sont considérés comme directement liés à l'auteur en tant que tel
comme évoqué dans le point précédent.

De plus, il est important de garder à l'esprit que la titularité du droit d'auteur sur une oeuvre
est distincte de la propriété de l'objet matériel dans lequel l'oeuvre peut être incorporée (biens
personnels). Ainsi, une personne qui achète un tableau n'acquiert généralement aucune des
prérogatives relevant du droit d'auteur, telles que le droit de reproduire l'oeuvre sur des cartes

5 Art 22 de l'ordonnance loi portant protection des droits d'auteur

6 8UNESCO, L'abc du droit d'auteur, place de Fontenoy, F-75352 Paris 07 SP, Paris, p 61
5

postales ou de l'inclure dans un catalogue. Si le propriétaire du tableau désire accomplir l'un


quelconque de ces actes, il doit demander l'autorisation de l'auteur et conclure un accord de
transfert de droits.7L'article 33 de l'ordonnance loi sur les droits d'auteur dispose : « Les attributs du
droit d'auteur mentionnés à l'article 20 de la présente ordonnance-loi sont en partie ou en totalité
cessibles à titre gratuit ou onéreux et transmissibles par succession » 8

§2. Modes de virement contractuel des droits.

La conséquence juridique du transfert de droits par voie de cession est que le cessionnaire
devient le nouveau titulaire du droit d'auteur et peut agir en son propre nom, y compris en justice
contre les tiers qui porteraient atteinte aux droits sur l'oeuvre. La cession peut concerner le droit
d'auteur dans sa totalité ou être limitée à une ou plusieurs prérogatives spécifiques. Nonobstant la
cession de son droit d'exploitation, l'auteur même postérieurement à la publication de son oeuvre,
jouit d'un droit de repentir ou de retrait vis-à-vis du cessionnaire mais moyennant indemnisation
préalable du cessionnaire pour le préjudice que ce repentir ou ce retrait peut lui causer. 9

Le transfert de droits par cession est typique des pays de Common Law, qui permettent de
céder le droit d'auteur en tant que tel, en totalité ou en partie, à des tiers. La tradition de droit
romain, en revanche, considère le droit d'auteur comme un bien immatériel exclusif puisque
l'oeuvre émane de la personnalité de l'auteur. En conséquence, les lois sur le droit d'auteur
quis'inspirent de cette tradition ne permettent généralement pas la cession des droits, que ce soit en
totalité ou en partie. En pareil cas, la concession de licences reste le seul mode valide de transfert
contractuel de droits. D'autres limitations peuvent concerner le transfert de droits pour des types
d'utilisations qui n'existent pas, ou qui n'auraient pas pu être prévues lors de la signature du contrat.

L'idée à la base de ces limitations est de faire en sorte que l'auteur ne renonce pas sans le
vouloir à des avantages qui pourraient par la suite devenir une source précieuse de recettes. Un
exemple serait celui des nouvelles utilisations numériques d'oeuvres telles que la diffusion de textes
et d'autres contenus via l'Internet. Un éditeur de livres qui aurait par exemple acquis tous les droits
de communication d'une oeuvre au public, mais à une époque où l'exploitation d'oeuvres via
l'Internet n'existait pas encore, pourrait renégocier avec l'auteur concernant les nouvelles
utilisations. Il existe aussi des limitations en ce qui concerne l'aptitude de l'auteur à transférer des
droits sur des oeuvres futures.

1. Actes constitutifs de droit

Le droit de location et de prêt au public d'exemplaires d'oeuvres sonores, graphiques et


audiovisuelles ne peut être exercé quepar les titulaires des droits d'auteurs des dites oeuvres, à
moins qu'ils aient cédé régulièrement ces droits. 10

7 idem

8 Art 33 de l'ordonnance loi portant protection des droits d'auteurs et droits voisins, in J.O.Z., n°
spécial avril 1986

9 idem

10 idem
6

a. Licence

Contrairement au transfert par voie de cession, une licence est un accord par lequel le titulaire
du droit d'auteur conserve la titularité des droits mais permet à un tiers d'accomplir certains actes
couverts par ses droits patrimoniaux, généralement dans un but spécifique et pour une durée
déterminée. Par exemple, l'auteur d'un roman peut accorder une licence à un éditeur afin que celui-
ci produise et distribue des exemplaires imprimés et, en même temps, accorder une licence à une
autre personne pour qu'elle écrive un scénario fondé sur ce roman. 11

Toutefois une licence peut être accordée sur la base de l'exclusivité ou non. Une licence non
exclusive accorde tout simplement le bénéficiaire de la licence à utiliser l'oeuvre d'une manière bien
déterminée en concurrence avec le titulaire du droit d'auteur et, éventuellement, en concurrence
avec d'autres bénéficiaires de licences. Un exemple réel est celui de l'octroi d'une licence pour le
droit de représentation publique d'oeuvres musicales non dramatiques à des bars, des discothèques
et lieux publics similaires où la musique est jouée.

Une licence exclusive, quant à elle, signifie que le bénéficiaire de la licence peut utiliser
l'oeuvre dans le but en question à l'exclusion de toutes autres personnes, y compris le titulaire du
droit d'auteur lui-même. Pendant la période pour laquelle elle est accordée, la licence exclusive a un
effet comparable à celui d'un transfert de droits par cessPrêt

b. Prêt

Le prêt des oeuvres de l'esprit est une opération complexe s'inscrivant dans trois relations
juridiques distinctes. Dans une première relation, contractuelle, le prêteur concède a l'emprunteur
l'usage prive d'un bien sur lequel figure une oeuvre protégée. Chacune des deux parties n'ayant
aucun droit sur l'oeuvre, le contrat de prêt ne peut porter que sur le support, original ouexemplaire,
matériel ou dématérialise, de celle-ci. Dans une deuxième relation, reliant l'auteur au prêteur, il y a
parfois communication au public de l'oeuvre du premier. En effet, de prêts individuels en prêts
individuels portant sur les seuls supports, un acte d'exploitation publique des oeuvres semble se
dégager.

L'auteur peut-il contrôler cette exploitation? Est-il titulaire d'un "droit de prêt" sur son
oeuvre? L'auteur doit autoriser le prêt au public des exemplaires de son oeuvre, quelle que soit la
technique utilisée pour prêter. Enfin, dans la dernière relation, légale, reliant l'auteur à
l'emprunteur, la question posée est celle de savoir si l'auteur, bien que tiers au contrat de prêt, peut
empêcher l'emprunteur de prendre connaissance de l'oeuvre incorporée au support reçu. une
réponse négative doit l'emporter : tant que l'emprunteur n'a qu'un usage strictement prive de
l'oeuvre, tant qu'il s'en sert dans un cadre familial, le code de la propriété intellectuelle interdit a
l'auteur d'agir.

Section 2: Mesures de protectionsur les œuvres de l'esprit

Si la technologie numérique a beaucoup facilité à la fois l'accès licite et l'accès illicite aux
oeuvres protégées et donc accru le risque de piraterie, elle a en même temps considérablement
11 UNESCO, op Cit, p 58.
7

amélioré les possibilités de garantir le respect des droits en offrant aux titulaires de droits divers
instruments technologiques pour contrôler l'utilisation de leurs oeuvres. Les « mesures de
protection », comme les mécanismes de cryptage et de contrôle des copies, aident à faire obstacle à
la reproduction et à la distribution non autorisées des contenus protégés, tandis que l' « information
sur le régime des droits» permet d'identifier de manière permanente le titulaire des droits ou les
conditions d'accès à l'oeuvre. Selon la loi belge, On entend par " mesures techniques " : toute
technologie, dispositif ou composant qui dans le cadre normal de son fonctionnement est destiné à
empêcher ou à limiter en ce qui concerne les oeuvres ou prestations, les actes non autorisés par les
titulaires de droits d'auteur ou de droits voisins. 12

Conformément aux obligations découlant des traités de l'OMPI de 1996, de nombreux pays
ont adopté un régime de protection juridique qui empêche de contourner ces mesures de
protection. Les dispositions pertinentes stipulent que les mesures techniques de protection
efficaces, y compris l'information sur le régime des droits, ne peuvent être neutralisées ou
contournées d'une autre manière. De plus, la vente et l'utilisation.la RDC est membre des traités de
l'OMPI depuis 1975.

§1.Mesures techniques portant sur les droits patrimoniaux (cryptographie et Proprietary viewer)

1. La cryptographie

La cryptographie est la forme de MTP la plus répandue. Il s'agit d'un processus de brouillage
de l'oeuvre destiné à la rendre illisible ou imperceptible, à moins de disposer d'une clé de
décryptage. Il a pour objectif d'assurer la confidentialité, l'authenticité et l'intégrité des données
qu'il protège. Le cryptage et le décryptage fonctionnent par l'entremise d'une clé alphanumérique
dont le degré de sécurité variera en fonction de sa longueur et de sa complexité.

La technique de la cryptographie a été popularisée par Jules César, qui encodait ses messages
en utilisant une technique de cléunique, ou cryptographie symétrique. En clair, le message codé était
envoyé séparément de la clé, ce qui permettait par la suite de décrypter les communications
entrantes et de crypter les communications sortantes. De nos jours, on emploie généralement une
technique de clé publique, ou cryptographie asymétrique. Une paire jumelle de clés est alors créée :
l'une est privée et l'autre est publique. Le système repose sur le fait qu'un message encodé au
moyen d'une clé ne peut être décodé qu'avec l'autre 13

Comme les deux clés sont nécessaires, une clé publique pour crypter et une clé privée pour
décrypter, personne n'est obligé de partager sa clé. D'ailleurs, la clé privée utilisée pour décrypter
doit demeurer secrète, alors que la clé publique peut être partagée au plus grand nombre, pour
permettre que plusieurs personnes puissent communiquer. Cette méthode est plus simple à gérer,
car elle nécessite la création d'un plus petit nombre de clés.

On estime que la valeur minimale d'une clé symétrique, pour qu'elle soit sécuritaire, doit être
de 100 bits; mais il est fréquent qu'elle contienne plutôt 128 bits. Dans ce cas, un pirate qui voudrait
12 4éme et 5éme alinéas de l'article 79bis, §1er de la LDA belge.

13 KERR, Ian et MAURUSHAT, Alana et S. TACIT, Christian, Op. Cit., p.586


8

en briser le secret au moyen d'un programme de décryptage devrait réaliser au moins 2128 essais,
ce qui pourrait prendre plusieurs dizaines d'années, même avec toute la puissance des ordinateurs
disponibles dans le monde. 14Malheureusement, si la clé est rendue publique, tout le système
s'écroule. En revanche, les clés asymétriques doivent être plus complexes pour garantir le même
niveau de sécurité. Par conséquent, on utilisera fréquemment des clés de 1,024 bit, ce qui équivaut à
la sécurité offerte par une clé symétrique de 80 bits. Elles ont donc le défaut d'être très lourdes et
très lentes et donc, de ne pas convenir au chiffrement d'une grande quantité d'informations.

Heureusement, les méthodes de cryptographies ne cessent d'évoluer et il existe maintenant


des modèles hybrides, nécessitant un système de clés symétriques jumelé à un système de clés
asymétriques. Ces dernières ne serviront alors qu'à accéder à un canal de communication par lequel
sera acheminée l'information cryptée symétriquement. Cette méthode présente l'avantage de
permettre la communication d'une grande quantité de données, de façon rapide et avec un plus
grand degré de sécurité.

2. Le «Proprietary viewer»

Cette technique de protection repose à la fois sur la cryptographie et sur le fait que l'utilisateur
ne pourra pas (ou ne devrait pas pouvoir) copier une oeuvre s'il ne l'a pas en sa possession. Ainsi,
l'utilisateur qui souhaite consommer un contenu bénéficiant de ce type de MTP devra obtenir
l'autorisation du propriétaire et répondre à certaines conditions d'utilisation. Il devra notamment
entrer un nom d'utilisateur et un mot de passe et parfois également payer des droits avant de
pouvoir accéder au contenu visé. Par exemple, pensons ici aux films distribués en flux continu ou «
streaming » via des sites tels que Netflix.

Par contre, ce type de protection n'est pas infaillible, puisqu'il est possible d'enregistrer ce qui
est affiché à l'écran au moyen des logiciels spéciaux, ou même à l'aide d'une simple caméra. On
réfère souvent à ce type de vulnérabilité dans une MTP commeétant un « analog hole». En effet,
lorsque l'information digitale est convertie en un signal perceptible pour l'être humain, il devient
relativement facile d'en faire un enregistrement.

§2. Mesures techniques portant sur les droits moraux

1. Le tatouage numérique

Le tatouage numérique est une technologie permettant d'incorporer de l'information diverse


en filigrane dans le code de l'oeuvre numérique. 15 Les informations qui y seront ajoutées peuvent
notamment servir à identifier l'auteur ou encore à faire état de conditions d'utilisation de l'oeuvre.
On distingue généralement deux catégories de tatouage, soit les tatouages visibles et invisibles. Les

14 DIEHL, Eric, Securing Digital Video, Techniques for DRM and Content Protection, Springer, 2012
p.26.

15 MORIN, Philippe, Les mesures techniques de protection du droit d'auteur - Aperçu des
conséquences possibles en droit canadien : copie pour usage privé et exceptions au droit d'auteur -
Partie 1, Les cahiers de protection intellectuelle, Vol. 17, no2, Éditions Yvon Blais, Cowansville, p.
302.
9

tatouages visibles sont fréquemment utilisés sur des photos offertes en prévisualisation, afin d'en
prévenir la reproduction.

On pourra y inscrire un symbole de copyright ((c)) ou encore l'adresse du site internet ou le


nom du photographe. Quant aux tatouages invisibles, ils sont souvent utilisés dans l'industrie du
cinéma. On implémente alors certaines données dans l'oeuvre, d'une façon imperceptible et qui
n'altère que très peu le contenu de celle-ci. Le tatouage invisible peut avoir plusieurs fonctions. Il
peut notamment servir à marquer une copie d'une oeuvre, pour être en mesure d'identifier la
source en cas de piratage. Ce type d'usage est fréquent dans le cas des copies de films destinés aux
critiques de cinéma. Il peut également servir à définir l'usage autorisé pour une copie en particulier.
Ainsi, un disque pourra contenir la mention «copy never», « copy once », « copy no more» ou «copy
free», en référence au nombre de copies autorisées pour l'exemplaire de l'oeuvre vendu.

Le tatouage pourra également permettre d'identifier le créateur de l'oeuvre et l'étendue de ses


droits. À l'origine, on souhaitait se servir de ce type de protection pour identifier les cas de violation
de droit d'auteur. La logique étant que s'il était possible d'identifier clairement les cas de violation de
la loi, il serait alors inutile d'employer des MTP plus restrictives. 16Finalement, mentionnons que le
tatouage numérique est une mesure relativement efficace puisqu'il est très difficile de le repérer et
qu'il est également difficile de le retirer de l'oeuvre sans compromettre la qualité et l'intégrité de
celle-ci. De plus, ce type de protection sera transféré sur les éventuelles copies de l'oeuvre, même
dans le cas d'une copie analogique réalisée en tirant partie de ce qu'on appelle le «analog-hole»,
dont nous traiterons ci anumériques

2. Le système de gestion des droits numériques

Un SGDN est un système de gestion numérique qui protège l'ensemble des droits rattachés
aux oeuvres numériques. Il peut donc être composé de plusieurs MTP, comme d'un système de
cryptographie pour protéger l'accès illégitime et un tatouage numérique pour en assurer
l'authenticité.17

* De la copie privée

La dimension numérique de la communication des oeuvres a considérablement accru les


possibilités de copies privées, en qualité et en nombre, causant un préjudice aux titulaires des droits,
à tel point que le test des trois étapes, adopté par plusieurs législations, justifie les limites aux
nombres de copies, voire à l'impossibilité de confectionner une seule copie.

Le test des trois étapes constitue désormais la pierre angulaire de l'appréciation de la portée
des exceptions. Il a été introduit dans la Convention de Berne lors de la Conférence diplomatique de
révision qui s'est tenue à Stockholm en 1967, à propos du droit de reproduction. Il a été généralisé
dans l'annexe du Traité de Marrakech du 15 avril 1994 portant sur l'Accord sur les aspects des droits
de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC). Lorsqu'elle constitue un cas spécial,
une exception ne peut porter atteinte à l'exploitation normale de l'oeuvre ou autre objet protégé, ni

16 DIEHL, Eric, Op. Cit, p.41

17 MORIN, Philippe, Op. Cit., p.304


10

causer un préjudice injustifié aux intérêts légitimes du titulaire du droit. Si tel est le cas, l'exception
perd alors son statut d'exception.

Dans ce chapitre, nous venons d'aborder la question de l'exploitation de l'oeuvre de l'esprit en


ligne, il est perceptible que l'auteur dont l'oeuvre se trouve sur internet peut aussi transférer des
droits comme c'est le cas dan l'exploitation analogique, cela par un contrat ou à cause la mort c'est-
à-dire par succession. L'auteur peut transférer certains droits et préserver d'autres c'est le cas de la
licence et du prêt, dans ce deux cas l'auteur reste propriétaire.il était également question dans ce
chapitre des mesures techniques de protection des oeuvres en ligne dont certaines visent la
protection des droits moraux d'autres patrimoniaux.

III: DE LA RÉPRESSION DES VIOLATIONS DROITS D'AUTEUR SUR INTERNET EN DROIT POSITIF
CONGOLAIS

Section 1: De la repression des atteintes aux mesures de protection des droits d'auteur en RDC.

Le législateur congolais prévoit tous les mécanismes d'exploitation analogique mais il ne dit mot
en ce qui concerne l'exploitation sur internet.

§1. De la non-existence d'un régime juridique de protection des droits d'auteurs.

Comme dit précédemment la RDC dispose d'une ordonnance loi qui protège les droits d'auteur
qui date de 1986,ne tient pas compte de l'évolution technologique et communicationnelle qui du
reste n'est plus similaire à celle de 1986.les auteurs des oeuvres de l'esprit en ligne ont décide des
mettre en place des mesures techniques de protection de leurs oeuvres constatant l'inefficacité du
texte en vigueur. Ces MTP ont été mis sur pieds pour combler l'inefficacité de l'ordonnance loi sus
évoquée mais ces mesures ne sont pas actuellement épargnées de la piraterie ou du contournement
plaçant encore une fois de plus l'auteur dans une insécurité juridique.

a. Des lois particulières susceptibles de recours en cas de contournement des Mesures de


protection de droits d'auteur.

La législation pénale congolaise relative aux nouvelles technologies d'internet et de


communication est composée d'une loi, en l'occurrence la loi-cadre n°13/2002 du 06 octobre 2002
sur les télécommunications et d'une ordonnance, l'ordonnance n°87/243 du 22 juillet 2987 portant
règlementation de l'activité informatique au Zaïre. En effet, l'article 9 de l'ordonnance sus-évoquée
11

stipule que: «tout acte accompli à l'occasion d'une application informatique et qui porte atteinte à la
sécurité de l'Etat, à l'ordre public ou aux bonnes moeurs, est punissable conformément aux lois
pénales en vigueur».18 Cette disposition reste l'unique à caractère répressif en matière informatique.

Toutefois, il conviendrait de préconiser que, cette ordonnance quand bien même qu'elle
organise l'activité informatique, ne réprime pas particulièrement les infractions ontologiques de
l'informatique. Cet article renvoie la répression aux lois pénales en vigueur, notamment le code
pénal, y compris d'autres textes particuliers à caractère répressif. Or, parmi les infractions contenues
dans les lois pénales en vigueur l'on ne retrouve pas celles relatives à la piraterie des mesures
techniques de protection des droits d'auteur. Ce renvoi fait des actes accomplis à l'occasion d'une
application informatique et qui portent atteinte à l'ordre public ou aux bonnes moeurs, des
infractions punissables par la loi et les victimes peuvent s'en prévaloir.

L'absence d'une loi qui reprend de manière expresse des infractions qui portent atteintes aux
MTP, c'est-à-dire une loi relative à la protection des MTP est donc manifeste. Il n'existe donc pas
d'incriminations spécifiques sanctionnant la piraterie commise au moyen des procédés
informatiques. Cela nous amène à dénombrer des conséquences énormes de cette absence des
textes qui puissent définir de manière précise et concise cette infraction qui ne cesse de faire des
victimes. La section quatrième de la loi sur la propriété industrielle parle de la contrefaçon et des
sanctions y relatives19. La contrefaçon étant le fait de reproduire une oeuvre d'une manière
frauduleuse, le fait pour un internaute de contourner les mesures techniques de protection et de
s'approprier une l'oeuvre protégée, ces cas sont assimilés à la contrefaçon.

b. De Légalité desdites lois particulières.

En vertu du principe pénal de la légalité des délits et des peines, les auteurs des pirateries des
MTP sont dans une position de force vu qu'aucun texte juridique ne protège ces mesures. L'auteur
de l'oeuvre dont la MTP est contourné se trouve sans soubassement juridique pour intenter une
action judiciaire malgré l'atteinte à son oeuvre. L'application de ces lois particulière est conçu
seulement dans le cadre d'éviter au juger le déni de justice, dans ce cas précis le juge essai de faire
une similitude de l'atteinte dénoncée avec les autres prévues par les lois pénales.

§2. De la loi pénale Congolaise au regard du contournement des mesures de protection des
œuvres de l'esprit.

1. Du principe des délits et des peines

Ici, il est question d'analyser la répression de la piraterie des MTP et des oeuvres proprement
dite en Rd Congo face au principe de la légalité en matière pénale. Ce principe présente une triple
facette. La première consiste à attribuer au pouvoir législatif la compétence de déterminer dans
quels cas et dans quelle forme des poursuites pénales sont possibles. Il appartient donc au
législateur de définir la politique pénale et qu'elle ne peut sanctionner une réglementation que
lorsque celle-ci opère une distinction dénuée de justification raisonnable. Nulla poena sine lege.

18 Article 9 alinéa 2 des Traités de l'OMPI de 1996

19 Art 88-95 de la loi portant Propriété industrielle n°82-001 du 7 janvier 1982


12

La seconde confère à ce même pouvoir législatif le soin d'adopter une loi en vertu de laquelle
une peine peut être établie et appliquée tout en garantissant à tout citoyen qu'aucun comportement
ne sera punissable et qu'aucune peine ne sera infligée que sur la base de règles adoptées par une
assemblée délibérante, démocratiquement élue. Le principe de la légalité en matière pénale est
garanti par l'article 17 de la constitution congolaise qui stipule à son deuxième alinéa que: «nul ne
peut être poursuivi, arrêté, détenu ou condamné qu'en vertu de la loi et dans les formes qu'elle
prescrit»20

Autrement dit, il exige du législateur qu'il indique, en des termes suffisamment précis, clairs et
offrant la sécurité juridique, quelsfaits sont sanctionnés, afin, d'une part, que celui qui adopte un
comportement puisse évaluer préalablement, de manière satisfaisante, quelle sera la conséquence
de ce comportement et afin, d'autre part, que ne soit pas laissé au juge un trop grand pouvoir
d'appréciation.Il faut en effet tenir compte du caractère de généralité des lois, de la diversité des
situations auxquelles elles s'appliquent et de l'évolution des comportements qu'elles répriment.

En somme, la condition qu'une infraction doit être clairement définie par la loi se trouve
remplie lorsque le justiciable peut savoir, à partir du libellé de la disposition pertinente et, au besoin,
à l'aide de son interprétation par les juridictions, quels actes et omissions engagent sa responsabilité
pénale. Le principe de légalité en matière pénale attribue au législateur le monopole de création des
délits et des peines cependant il ne va pas jusqu'à obliger le législateur à régler lui-même chaque
aspect de l'incrimination d'où l'interprématière

2. De l'interprétation de la loi pénale en la matière

Lorsque la loi est obscure, imprécise ou équivoque, il s'impose de l'interpréter dès l'instant où
le juge, sous peine de déni de justice, est tenu de statuer dans les affaires qui lui sont confiées. 21 Le
droit pénal est de stricte interprétation. En effet, ce qui n'est pas prohibé par le droit pénal est, en
règle, licite. Il n'appartient, dès lors, pas au juge, sous le couvert d'une interprétation, d'étendre le
champ de la répression ou d'introduire des distinctions que la loi ne fait pasIl s'agit donc d'une
restriction faite au juge pénal d'élargir le champ d'application d'une loi. D'où la nécessité d'analyser
à fonds l'interdiction de l'interprétation par analogie en droit pénal.

L'interprétation par analogie suppose d'étendre la loi à une situation qui présente des
similitudes avec celle qu'elle vise expressément. La Cour de cassation belge enseigne que le juge ne
peut étendre une loi pénale par voie d'analogie à un cas qu'elle ne vise pas. Le juge n'est pas le
législateur. Il lui appartient d'appliquer les lois d'incrimination et de pénalité et non de les faire. 22 A
l'instar du droit belge et français qui nous inspire suffisamment, le juge pénal congolais n'a pas des

20 Article 17 de la constitution de la Rd Congo

21 8Article 5 du Code judiciaire; Cass., 5 avril 1996, Rev. Dr. pén. 1996, p.712;P. E. TROUSSE,
L'interprétation des lois pénales, Rev.dr.pén., 1952-1953, pp.411-446.

22 F.TULKENS, M.VAN DEKERCHOVE, Y.CARTUYVELS et C.GUILLAIN, Introduction au droit pénal.


Aspects juridiques et criminologiques, Kluwer, 2010, pp.296-301
13

prérogatives d'étendre la loi aux cas non-prévus par cette dernière. Son rôle est donc limité à
l'application des prescrits de la loi aux faits délictuels et non à la création d'une loi pénale.

Et donc dans cet effort d'adaptation de la loi aux faits nouveaux cas de la protection des MTP,
il ne peut être fait application de l'analogie car celle-ci est, en principe, rejetée en droit pénal.
Pourtant, si l'on veut prévenir les délits, il faut faire en sorte que les lois soient claires et simples et
que tous les membres de la nation unissent leurs forces pour les défendre, et les observer. Or, la
législation congolaise est inadéquate par rapport aux objectifs qu'elle s'assigne. Cependant, il y a lieu
d'évoquer les tempéraments à l'interdiction de l'interprétation par analogie en droit pénal, d'où
l'interprétation évolutive qui permet au juge statuant en matière répressive d'appliquer la loi pénale
à des faits que le législateur était dans l'impossibilité absolue de prévoir à l'époque de la
promulgation de la disposition. L'interprétation évolutivité ouvre une brèche dans la répression de la
piraterie des MTP qui ne sont pas prévues expressément par les lois pénales mais qui visent la
protection des oeuvres, but poursuivi par ces lois.

La jurisprudence admet une interprétation extensive des dispositions pénales qui sont
favorables au prévenu. Le cas contraire est donc prohibé, le contraire consistant à interpréter de
manière extensive des dispositions pénales qui sont défavorables au prévenu. Le juge pénal ne doit
donc recourir à l'interprétation extensive que quand cette dernière est favorable au prévenu. Le
doute doit profiter au prévenu. Si l'interprète est confronté à un doute sur la portée de la loi pénale
qu'il se doit d'appliquer à la personne poursuivie, il convient de l'en faire bénéficier. La Cour de
cassation belge toujours estime toutefois que le doute qui profite au prévenu est celui qui porte sur
la culpabilité et non celui «portant sur l'application d'une disposition légale». 23Bref la jurisprudence
acquitterait un prévenu inculpé pour piraterie des MTP lorsque sa culpabilité est difficile à établir

SECTION 2: Remède vis-à-vis de la non-existence de protection des mesures de protection des


droits d'auteur En Rdc.

§1. De la refonte de la loi portant protection des droits d'auteurs et droits voisinsde 1986

L'Ordonnance-loi n°86-033 du 5 avril 1986 portant protection des droits d'auteurs et droits
voisins viens de totaliser 30 ans cette année depuis son adoption sans aucune modification malgré
l'évolution de la technologie et de la communication. Les sanctions prévues par cette ordonnance loi
ne sont pas efficace quant à la protection des oeuvres en ligne d'où ces auteurs se trouvent dans une
situation précaire, dans l'impossibilité de contrôler son oeuvre. Face à cette inefficacité des sanctions
contenu dans l'O-L, les auteurs ont mise en place des mesures techniques de protection pour limiter
la piraterie de leurs oeuvres malheureusement ces mesures sont actuellement contournées. Cette
absence de répression des contournements ou piratage de ces mesures implique d'énorme perte
dans les camps des auteurs des oeuvres de l'esprit se trouvant déjà sur internet. La révision de cette
ordonnance loi semble inévitable pour mettre en place des dispositions nouvelles et adaptées à
l'évolution technologique. Un grand nombre d'articles devrait être modifié pour y intégrer les
progrès et les actualiser.les peines prévues dans l'O-L sous étude devraient être revisité aussi pour
les rendre plus intimidantes et prévenir des éventuelles violations de droit d'auteur.

23 Cass., 23 décembre 1968, Pas., 1969, p.377; Cass., 16mai2001, Pas., 2001, p.881.
14

Le législateur congolais outre la protection des droits d'auteur devra intégrer dan la loi la
notion des mesures techniques de protection qui jusqu'à présent ne sont pas protégées
juridiquement. L'intégration de cette notion permettra à l'auteur d'une oeuvre se trouvant en ligne
d'être protéger contre les contournements de ces MTP. Ces dernières ne sont pas négligeables parce
qu'elles aident les auteurs dans la protection des oeuvres.la protection des mesures techniques
seraient comme une double protection de l'auteur. Sur ce point, le législateur congolais ne doit pas
se passer du danger que présente cette délinquance à l'instar de son homologue français et belge.
Une définition expresse de l'infraction piraterie en ligne est un atout majeur dans le respect des
principes inhérents du droit pénal (les principes de la légalité des délits et des peines ainsi que celui
de l'interprétation de la loi pénale).

§2. De l'adaptation au monde de la NTIC

En décembre 1996, la communauté internationale négociait et adoptait au sein de


l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle deux traités majeurs dont l'objectif premier
était d'adapter le cadre juridique du droit d'auteur et des droits voisins aux nouvelles
technologies.24Deux dispositions de ces traités ont instauré un nouveau type de protection visant les
mesures techniques protégeant les oeuvres. Plusieurs États ont déjà transposé ces dispositions
particulières dans leur loi nationale, d'autres sont en train de le faire mais la RDC reste insensible
face à ces dispositions pourtant membres des traités de l'OMPI sur le droit d'auteur et sur les
interprétations et exécutions et les phonogrammes du 20 décembre 1996.

A. Vis-à-vis de la législation en la matière (textes légaux)

La révision de l'O-L portant protection des droits d'auteur de 1986 et l'adaptation de la


législation de la RDC au progrès technologique relève de la théorie, l'application veut dire que ces
textes produisent des effets sur le terrain ,l'application se fait sentir de facto d'où l'état devrait
mettre en place des nouvelles institutions ou organes spéciaux et dynamiques chargées uniquement
de la protection du droit d'auteur pour sécuriser juridiquement temps soit peu les auteurs des
oeuvres se trouvant sur en ligne, vu que les actions de la société congolaise de la protection des
droits d'auteur(SOCODA) sont vraiment minimes. L'implantation de ces organes spéciaux pourra
rapprocher la justice de justiciable, les auteurs auront une facilité pour dénoncer toute atteinte à
leurs oeuvres.

B. Vis-à-vis de la procédure

Nous proposons au législateur congolais les solutions suivantes :

D'inclure dans le code de procédure pénale ou la loi spécifique, des normes relatives à la
preuve numérique, de mettre en place une administration chargée de gérer les libertés des auteurs
face à la numérisation, de créer d'autres structures d'enquête policière en matière de piraterie sur
internet, de renforcer la capacité des structures qui existent déjà, à l'instar des services de la police
24 J. REINBOTHE, M. MARTIN-PRATT, S. VON LEWINSKI : The New WIPO Treaties : a First Résumé,
E.I.P.R. 1997/4, p. 173; A. LUCAS, Droit d'auteur et numérique,

Droit@Litec, 1998, p. 270 et suiv.


15

judiciaire, d'organiser la formation ou le recyclage du personnel judiciaire, entre-autre : greffiers, les


défenseurs judiciaires, les avocats, les magistrats, etc.

CONCLUSION GÉNÉRALE

Nous voici au terme de notre travail de fin de cycle qui a porté sur  « la protection des
mesures techniques relatives aux oeuvres d'esprit en droit congolais ». L'avènement des nouvelles
technologies de communication ou la numérisation des oeuvres ne laisse pas à l'abri les auteurs de
ces dernières d'être victime des pirateries tant des oeuvres que des mesures techniques de
protection, pour ce faire dans ce travail nous avons aborde les questions relatives à l'exploitation
analogique ou traditionnelle et sur internet des oeuvres de l'esprit, les mesures techniques de
protection.

Face à la recrudescence des atteintes aux oeuvres de l'esprit sur l'internet les auteurs ont
entrepris des mesures techniques de protection des oeuvres qui malheureusement n'ont pas
échappé aussi à cette piraterie en ligne ; la législation congolaise reste silencieuse quant à la
protection des oeuvres numériques et de surcroit des mesures techniques de protection. Les
créateurs n'ont plus le contrôle de leurs oeuvres dés qu'elles sont sur internet d'où nous avons
proposé dans le cadre de ce travail la révision du code pénal de 1940 ou carrément édicter une loi
spécifique contenant ces différentes évolutions.

technologiques pour espérer à une protection des droits d'auteurs et lutter contre
l'interprétation analogique de la loi pénale et veiller au principe de la légalité de délit et des peines.
Nous avons aussi proposé au législateur congolais de tenir compte des traités de l'organisation
mondiale de la propriété intellectuelle de 1996, la RDC est membre depuis 1975, qui demande aux
états membres d'édicter des règles contraignantes contre le contournement des MTP et d'adhérer à
la directive 2014/26/UE du parlement européen sur le droit d'auteur comme certaines nations
africaines dont l'Afrique du sud. Au demeurant, vue que toute oeuvre humaine a toujours été
imprégnée d'imperfection et en reconnaissant que nous n'avons pas épuisé toutes les notions et
matières relatives à notre sujet d'étude sur la cybercriminalité cas de l'escroquerie en ligne, nous
invitons tout chercheur ayant un gout envers ce sujet à nous compléter.

Vous aimerez peut-être aussi