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Chapitre 4

Le recours au juge

Place du chapitre dans le programme

Thème 2 – Comment le droit permet-il de régler un litige ?


Plan du chapitre Capacités Notions
1. Sélectionner la • Déterminer la juridiction qui
• Instance
juridiction a prononcé une décision de
• Compétence d’attribution
susceptible de juger justice
• Infraction (contravention,
un litige • Sélectionner la juridiction
délit, crime)
susceptible de juger un litige
2. Distinguer le rôle • Distinguer le rôle du procès
du procès civil et du civil et du procès pénal
• Partie civile
procès pénal • Expliquer les enjeux de la
constitution de partie civile
3. Identifier les • Assignation, mise en
phases d’un procès examen
• Identifier les phases d’un • Audience
4. Distinguer les procès • Jugement, arrêt, délibéré
voies de recours • Voies de recours : appel,
pourvoi en cassation

Réponses aux questions sur la(les) situation(s)

1. Sélectionner la juridiction susceptible de juger un litige (p. 46-47)


1. La contestation du testament de Johnny Hallyday est-elle un conflit entre particuliers, la
poursuite d’une infraction ou un litige avec l’administration ? (Doc. 1)
Le litige qui oppose les enfants de Johnny Hallyday aux héritiers désignés par le chanteur décédé
intervient entre des particuliers, en dehors de toute infraction et de toute implication de
l’administration.
1. Justifiez l’attribution de cette affaire au tribunal de grande instance. (Doc. 2)
Le tribunal de grande instance – aujourd’hui intégré au tribunal de première instance – est compétent
pour certaines affaires sans considération du montant du litige : c’est le cas en matière de successions.
2. Dans quel but les différents litiges de droit privé sont-ils jugés par des juridictions
spécifiques ? (Doc. 2)
Les litiges de droit privé sont de natures variées : conflits familiaux ou en matière de consommation,
de loyers, etc. Mais il y a aussi les litiges de nature économique ou en droit du travail. Les règles de
droit applicables étant spécifiques, il faut des juges spécialisés pour garantir une bonne justice.

© Nathan Chapitre 4 Le recours au juge


3. Quelle est la juridiction compétente pour juger les affaires suivantes ? (Doc. 2)
a. Un salarié s’estime licencié à tort : conseil de prud’hommes 
b. Un agriculteur revendique une parcelle de terrain : tribunal de première instance
c. La victime d’un accident réclame 20 000 € d’indemnité : tribunal de première instance
d. Un contribuable conteste en justice son impôt sur le revenu : tribunal administratif
e. Un commerçant est poursuivi par son banquier : tribunal des affaires économiques
4. L’affaire de Booba et Kaaris constitue-t-elle un litige de droit privé, de droit
administratif ou de droit pénal ? (Doc. 1)
Les personnes impliquées dans cette affaire comparaissent devant le tribunal correctionnel pour des
délits qui leur sont reprochés : c’est donc une affaire de droit pénal.
5. Classez les infractions poursuivies par les juridictions répressives selon leur gravité.
(Doc. 2)
Les contraventions sont les infractions les moins graves ; puis il y a les délits ; enfin, les crimes
constituent les infractions les plus graves.
6. Pourquoi, selon vous, l’homicide involontaire est-il un délit et non pas un crime ?
(Doc. 3)
L’homicide involontaire se traduit par le décès de la victime, mais l’auteur de l’infraction n’avait pas
l’intention de tuer. Cela justifie que le droit soit moins sévère qu’en matière d’homicide volontaire.

Allez plus loin ! Beaucoup de monde contre Goodyear-Amiens !


(p. 47)
1. Quelle est la nature du litige évoqué ici et quelle est la juridiction compétente pour juger ce
litige ?
Il s’agit ici d’un litige en droit du travail. Il oppose des anciens salariés de Goodyear-Amiens qui
reprochent à la direction de l’entreprise de leur avoir imposé un licenciement non justifié. La
juridiction compétente est un conseil de prud’hommes.
Remarque : les salariés sont nombreux à avoir assigné leur ancienne entreprise. Mais il s’agit d’une
addition de conflits individuels relatifs au contrat de travail et à sa rupture, type de litige relevant
précisément du conseil de prud’hommes.
2. Quel est le fondement de la réclamation des anciens salariés de Goodyear-Amiens et quelle
décision les ex-salariés attendent-ils du tribunal ?
Les salariés estiment que l’entreprise Goodyear d’Amiens n’avaient pas de justification pour fermer
l’usine d’Amiens et les licencier. Devant l’impossibilité d’être réintégrés dans un établissement qui a
disparu, les anciens salariés ne peuvent qu’espérer une indemnisation compensant la perte de leur
emploi.

2. Distinguer le rôle du procès civil et du procès pénal (p. 48-49)


8. Selon vous, quelles sont les règles de notre système judiciaire qui permettent à David
Hallyday d’affirmer sa confiance dans la justice ? (Doc. 4)
David Hallyday, comme tout justiciable, peut compter sur l’application des quatre règles de procédure
qui permettent de compter sur un procès équitable (neutralité des juges, principe du contradictoire,
publicité des débats et droits de la défense).
1. Expliquez en quoi la présomption d’innocence illustre le droit au procès équitable en
droit pénal. (Doc. 5)

2 / Thème 2 Comment le droit permet-il de régler un litige ? © Nathan


En droit pénal, ce n’est pas à la personne accusée d’avoir commis une infraction de prouver son
innocence ; c’est à la justice d’établir sa culpabilité. C’est là un aspect essentiel des droits de la
défense.
2. Précisez quel type de jugement fait suite aux cas suivants (choisissez le numéro dans la
liste) : (Doc. 6)
a. Réclamation d’un salarié licencié sans cause réelle et sérieuse.
1. Condamnation à dommages et intérêts.
b. Déclaration d’altération des facultés mentales d’un majeur.
4. Mise sous tutelle.
c. Retard de livraison et manque à gagner commercial.
1. Condamnation à dommages et intérêts.
d. Acte de concurrence déloyale ;
3 et 1. Obligation de cesser un comportement et condamnation à dommages et intérêts.
e. Revendication de la propriété d’un terrain.
2. Saisie d’un bien pour restitution.
3. Comment jugez-vous la sanction pénale infligée à Booba et Kaaris au regard des peines
encourues ? Comment cela peut-il s’expliquer ? (Doc. 7)
Violences aggravées et vols en réunion sont des délits, pouvant entraîner jusqu’à 10 ans de prison. Les
rappeurs ont été condamnés à une peine de prison avec sursis, du fait qu’ils n’étaient pas récidivistes.
4. Quelle autre sanction est encourue dans cette affaire ? Quelle est sa finalité ? (Doc. 7 et
8)
Booba et Kaaris devront payer des dommages et intérêts pour réparer le préjudice subi par les
victimes.
5. Distinguez les finalités du dépôt de plainte et de la constitution de partie civile. (Doc. 8)
Par le dépôt de plainte la victime veut déclencher les poursuites pénales, tandis que la constitution de
partie civile vise à obtenir une réparation pécuniaire pour le préjudice résultant de l’infraction.

Allez plus loin ! Les mineurs vont-ils souvent en prison ? (p. 49)


1. En quoi consiste le placement des délinquants mineurs en centre éducatif fermé ?
Le placement des délinquants en centre éducatif fermé (CEF) apparaît comme une alternative à la
prison, tout en étant une sanction privative de liberté. Cette mesure est de courte durée, avec des
contraintes imposées aux intéressés qui restent sous la surveillance d’un magistrat.
2. Quelles sont les finalités de cette sanction et quels sont les mineurs concernés ?
Les finalités de ce placement sont d’abord d’éviter le risque de récidive inhérent à la prison  ; ensuite,
de construire un projet éducatif adapté à la personnalité des intéressés. Il s’agit de mineurs de 13 à
18 ans, en général multirécidivistes, qui sont placés dans ce type de centre par une décision de justice.
La mesure s’inscrit dans le cadre d’un contrôle judiciaire renforcé, d’un sursis avec mise à l’épreuve
ou d’une libération conditionnelle.

3. Identifier les phases d’un procès (p. 50-51)


14. Par quel acte de procédure le procès sur l’héritage de Johnny Hallyday a-t-il
commencé ? Qui est le défendeur à cette action ? (Doc. 9)
Ce procès étant de droit privé, la procédure a commencé par une assignation de Laetitia Hallyday, qui
est la défenderesse à ce procès.

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Remarque : la tentative de médiation qui a précédé l’action en justice n’est pas à proprement parler
un acte de procédure. C’est un préalable au procès.
6. Quelle phase de ce procès risque de prolonger la procédure ? Justifiez. (Doc. 9)
La mise en état de l’affaire risque de se prolonger : l’instruction doit rassembler les éléments de
preuve et cela est d’autant plus long que les faits sont complexes, comme ici avec le problème du
testament américain.
7. Expliquez l’intérêt de la mise en délibéré avant un jugement ? (Doc. 9)
Lors de l’audience, les juges entendent les points de vue opposés des parties. Le délibéré leur permet
d’échanger entre eux et de trancher non pas de façon précipitée mais après mûre réflexion.
8. Lors de quelle phase de la procédure pénale a-t-il été décidé de placer Booba et Kaaris
en détention provisoire ? (Doc. 10)
Booba et Kaaris ont été placés en détention provisoire après leur mise en examen par le juge
d’instruction.
9. D’une manière générale, en quoi la détention provisoire porte-t-elle atteinte à la
présomption d’innocence ? Comment cette mesure peut-elle se justifier ? (Doc. 10)
La personne placée en détention provisoire est emprisonnée avant d’avoir été jugée, donc avant que sa
culpabilité soit établie. Cela s’explique par la crainte qu’elle s’enfuie ou fasse disparaître des preuves.
10. Dans quelle mesure le procureur de la République est-il le premier acteur capital de la
procédure pénale ? (Doc. 10)
C’est le procureur de la République qui décide, après la constatation de l’infraction et/ou la plainte de
la victime, s’il y a lieu de poursuivre ou non la procédure. Tout dépend donc de cette première
décision.
Remarque : si les élèves s’étonnaient que la victime ne soit pas sûre que l’affaire donne lieu à
poursuite pénale, on peut leur indiquer qu’une « plainte avec constitution de partie civile » auprès du
juge d’instruction peut intervenir après une plainte « simple » suivie d’un classement sans suite de
l’affaire. Dans ce cas, les poursuites sont automatiquement engagées contre l’auteur présumé de
l’infraction.
11. Pourquoi l’instruction est-elle une phase essentielle de la procédure pénale ? (Doc. 10)
C’est lors de l’instruction que se prépare le procès pénal (ou l’absence de procès), puisque cette phase
de la procédure permet de rassembler les preuves de la culpabilité ou de l’innocence de la personne
poursuivie.

Allez plus loin ! Un suspect au profil inquiétant ! (p. 51)


1. Quel est le type de procédure visant le suspect concerné par cette affaire ?
Il s’agit d’une procédure pénale. Un suspect a été interpellé par la police dans le cadre d’une enquête
sur la disparition d’une femme, Sophie Le Tan.
2. Quelle est la décision prise à l’encontre du suspect ? Qui a pris cette décision ?
Le suspect a été déféré à la justice. La cause de la disparition de Sophie Le Tan est donc jugée
criminelle et non pas accidentelle. C’est le procureur de la République qui a pris cette décision dans le
cadre de son pouvoir de poursuivre.
3. Quelles sont les phases de la procédure à venir ?
La suite de l’affaire est la phase d’instruction et, sans doute, la mise en examen de l’homme interpellé.
Il pourra d’ailleurs être placé en détention préventive. Si les preuves de sa culpabilité s’avèrent
sérieuses, il sera poursuivi devant une cour d’assises, les faits apparaissant comme un crime.

4. Distinguer les voies de recours (p. 52-53)

4 / Thème 2 Comment le droit permet-il de régler un litige ? © Nathan


15. Quelle est la voie de recours choisie par Kaaris ? Qu’espère-t-il de cette étape de la
procédure ? Quel risque accepte-t-il ? (Doc. 11)
Kaaris a décidé de faire appel du jugement rendu au 1 er degré. Il espère que la cour d’appel atténuera
ou rejettera la sanction prononcée. Mais il risque aussi de voir sa peine alourdie.
12. Pourquoi ne peut-on pas faire appel, en droit privé, d’un jugement portant sur un litige
de moins de 4 000 euros ? (Doc. 11)
La procédure entraîne des frais (avocat, expertises) qui peuvent être importants. Aller en cour d’appel
risque de coûter plus cher que les indemnités obtenues. De plus, les cours d’appel sont assez
surchargées.
13. Quelle décision espère-t-on lorsqu’on fait un pourvoi en cassation ? (Doc. 12)
On espère que les juges du droit désapprouvent les juges du fond, cassent leur décision et renvoient
l’affaire devant d’autres juges.
14. Pourquoi la Cour de cassation est-elle appelée « juridiction suprême » ? (Doc. 12)
La Cour de cassation a la capacité de censurer les décisions rendues en dernier ressort par toutes les
juridictions de droit privé et, de manière générale, de dire si le droit a bien été appliqué par les juges.
15. Expliquez en quoi la Cour de cassation assure aux justiciables l’égalité dans l’application
des règles de droit. (Doc. 12)
Il n’existe qu’une Cour de cassation et toutes les affaires du même type peuvent, par un pourvoi,
« remonter » jusqu’à la Cour de cassation, qui leur applique le droit de façon identique.
16. Dans quel cas les deux rappeurs pourraient-ils saisir la Cour européenne des droits de
l’homme ? (Doc. 13)
Cette juridiction pourrait être saisie si les rappeurs considéraient que les conditions de leur détention
provisoire étaient inhumaines et dégradantes.
17. Quel type de décision pourraient-ils en attendre ? (Doc. 13)
Ils pourraient espérer une remise en liberté durant l’instruction de leur procès.
18. En quoi cette juridiction est-elle une contrainte pour les États signataires de la
Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales ?
(Doc. 13)
Cette juridiction supranationale veille au respect par les États des droits et des libertés fondamentales.
C’est bien une contrainte – acceptée certes – puisque la CEDH peut éventuellement condamner les
États.

Allez plus loin ! L’Union européenne aussi fournit de la


jurisprudence ! (p. 53)
1. Comment la Cour de Justice de l’Union européenne est-elle composée et quelles sont ses
compétences ?
La CJUE est composée de deux juridictions distinctes : la Cour de justice, qui est la juridiction
supérieure et le tribunal. La Cour de justice est composée d’un juge par État membre de l’UE, des
avocats généraux assistant ces juges et leur proposant des solutions à l’affaire jugée.
La CJUE est compétente pour interpréter le droit européen dont on sait qu’il s’applique dans les États
membres, au travers des règlements et des directives transposées.
Le tribunal est spécifiquement compétent dans deux domaines : pour juger les affaires introduites par
des personnes physiques ou morales qui souhaitent faire annuler une décision de l’UE et pour trancher
des conflits entre les États membres et la Commission européenne.
2. Comment l’action de la CJUE est-elle complémentaire de celle des juridictions nationales ?

© Nathan Chapitre 4 Le recours au juge


La CJUE est chargée de donner aux juges nationaux des réponses aux questions qu’ils peuvent se
poser sur le sens de certaines règles de droit de l’UE. Ainsi, les tribunaux des différents pays de l’UE
appliquent de façon identique les règles de droit européen qui s’imposent aux États membres.
3. Donnez des exemples de décisions de la CJUE intéressant les citoyens de l’UE.
– Les droits des passagers à être indemnisés par les compagnies aériennes en cas de retard dans les
vols.
– Le « droit à l’oubli » de Google au bénéfice de ceux qui « surfent » sur Internet.
– Le droit aux traitements médicaux et le remboursement par la sécurité sociale, même si les soins sont
effectués dans un autre pays membres que celui du patient.
– Des affaires de droit de la concurrence, avec la lutte contre les ententes illicites entre entreprises.

7.

6 / Thème 2 Comment le droit permet-il de régler un litige ? © Nathan


Corrigés des applications

1. Tester vos connaissances (p. 54)


1. Les deux ordres de juridiction sont 5. La publicité des débats se traduit
constitués par les tribunaux de droit par la publication des jugements
privé et les tribunaux de droit pénal. dans la presse.
 Vrai  Faux  Vrai  Faux
1. Le tribunal de première instance est 6. Se constituer partie civile consiste à
compétent pour tous les petits litiges demander une indemnisation pour
de droit civil. le préjudice subi lors d’une
 Vrai  Faux infraction.
 Vrai  Faux
2. Le droit à un procès équitable
signifie que la justice est gratuite. 7. La cour d’appel rend des arrêts
 Vrai  Faux constituant des décisions en dernier
ressort.
3. En matière pénale, la gravité de
 Vrai  Faux
l’infraction détermine à la fois le
tribunal compétent et les peines 8. Un jugement non susceptible
encourues. d’appel ne peut pas faire l’objet
 Vrai  Faux d’un pourvoi en cassation.
 Vrai  Faux
4. Le procès civil commence par une
assignation. 9. Il existe une Cour de cassation par
 Vrai  Faux région administrative.
 Vrai  Faux

3. Mesurer la propension à exercer les recours judiciaires (p. 54)


1. Quelle est la proportion des affaires de droit privé faisant l’objet d’un appel ?
Sur un total de 1 923 010 affaires jugées en 1er ressort, 240 673 ont fait l’objet d’un appel, soit une
proportion de 12,5 %.
2. Quelle est la proportion des affaires jugées en appel faisant l’objet d’un pourvoi en
cassation ?
Sur 240 673 arrêts de cours d’appel, 21 387 ont donné lieu à un pourvoi en cassation, soit une
proportion de 8,88 %.
3. Quelle est la proportion des affaires de droit privé dont la procédure se déroule jusqu’à
la Cour de cassation ?
Sur un total de 1 923 010 affaires jugées en 1 er ressort, 21 387 se terminent en Cour de cassation, soit
une proportion de 1,11 %.
4. Quelle conclusion peut-on tirer de ces chiffres ?
On observe que la faculté de recourir à la cour d’appel est exploitée de façon relativement fréquente,
sans que ce soit le principe : l’immense majorité des jugements du 1er degré sont donc acceptés par les
justiciables. Quant au pourvoi en cassation, il est loin d’être systématique, même dans les affaires
soumises à la cour d’appel. Il s’agit d’un recours qui reste exceptionnel.
On peut penser que les justiciables sont réticents à engager des frais importants et à défendre leurs
intérêts en justice durant de nombreuses années.

© Nathan Chapitre 4 Le recours au juge


On peut aussi avoir l’espoir que la jurisprudence de la Cour de cassation serve assez fréquemment de
« modèle » de décision aux juges du fond et que les parties renoncent aux recours parce qu’elles
anticipent le sens des arrêts qui seraient rendus en cour d’appel et plus encore en Cour de cassation.
5. À la lumière de ces chiffres, quelle crainte peut entraîner la réforme de la justice en ce
qui concerne l’activité des TPI (ex-TGI) ?
Les chiffres de ces statistiques montrent que sur un total de 1 923 010 jugements de droit privé, la
somme de ceux qui émanent des TGI et des tribunaux d’instance est de 1 630 173, soit près de 85 %.
On peut donc craindre que la fusion de ces juridictions dans les nouveaux tribunaux de première
instance ne se traduise par un encombrement de ces juridictions aggravant la lenteur de la justice.

4. Étudier un cas de procédure pénale (p. 55)


1. Pourquoi l’affaire évoquée est-elle jugée en cour d’assises ?
Les deux personnes présumées à l’origine des faits sont poursuivies pour crime. Cette infraction
pénale, la plus grave, est de la compétence de la cour d’assises.
2. Quelles sont les étapes de la procédure qui ont précédé le procès d’assises ?
– La procédure pénale a débuté après la constatation du crime par la police à la suite d’une longue
enquête sur les causes du décès de la victime.
– Puis le procureur de la République a décidé de poursuivre Georges Pierru et Grit Bergman pour
crime (probablement assassinat sur la personne de Drost Notthoff).
– Une instruction a été menée par le juge d’instruction, qui a mis en examen les deux personnes
soupçonnées du meurtre. À la fin de cette phase de la procédure, les deux individus ont été renvoyés
devant la cour d’assises qui les a jugées.
3. Quelle relation existe-t-il entre la qualification de l’infraction et la peine prononcée par
la cour d’assises ?
Les crimes les plus graves, comme le meurtre ou l’assassinat, sont passibles d’une peine
d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à la perpétuité. Ici, la qualification de l’infraction est
criminelle. La peine prononcée par la cour d’assises (25 ans d’emprisonnement) est donc conforme
aux possibilités offertes par la loi pour réprimer ce type d’infraction.
4. Quel recours les accusés condamnés peuvent-ils exercer ?
Après leur condamnation par la cour d’assises, les accusés peuvent exercer un appel, qui soumettra
leur affaire à une cour d’appel.
Remarque : les élèves ne sauront certainement pas évoquer précisément la cour d’assises d’appel. De
plus, ils ne sauront pas que cette juridiction n’existe que depuis la loi du 15 juin 2000 qui a mis fin à
deux siècles d’impossibilité de former un appel contre une décision rendue par un jury populaire. On
peut signaler ces spécificités, ou les ignorer… selon le niveau de la classe.
Enfin, après avoir été rejugés en appel, les personnes condamnées pourront encore exercer un recours
devant la Cour de cassation.
Remarque : c’est ici l’occasion de préciser aux élèves que cette juridiction unique dispose de six
chambres, dont une chambre criminelle, à côté des trois chambres civiles, de la chambre
commerciale, économique et financière, et de la chambre sociale. La règle de la spécialisation des
magistrats n’est donc pas absente au niveau de la structure de la juridiction suprême.

5. Appréhender le rôle de la peine dans le procès pénal (p. 55)


1. Quels sont les éléments que les juges des juridictions pénales doivent prendre en compte
pour décider de la sanction infligée aux délinquants ?

8 / Thème 2 Comment le droit permet-il de régler un litige ? © Nathan


D’une manière générale, la loi renvoie explicitement à la prise en compte par les juges de deux
éléments : d’une part, les circonstances de l’infraction et, d’autre part, la personnalité de la personne
poursuivie.
Pour ce qui est des condamnations à des amendes, il est précisé par le Code pénal que le tribunal doit
prendre en compte également les ressources et les charges de l’auteur de l’infraction.
2. Quelles sont les finalités de cette individualisation des peines ?
L’article 132-24 du Code pénal justifie lui-même cette individualisation des peines qui, selon le texte,
vise à concilier la protection effective de la société, la sanction du condamné et les intérêts de la
victime avec la nécessité de favoriser l’insertion ou la réinsertion du condamné et de prévenir la
commission de nouvelles infractions. Il s’agit donc de trouver un juste équilibre entre la sanction, la
réparation et les possibilités de favoriser un retour à une vie sociale du condamné.
3. La décision des juges est-elle, en la matière, totalement libre ? Justifiez votre réponse.
L’individualisation des peines n’est pas absolue, puisque les juges doivent tenir compte des limites
basses et hautes des sanctions prévues par les textes pour les différents types d’infractions,
(contraventions, délits et crimes).

5. Analyser un schéma d’organisation juridique (p. 56)


1. Dans quel cas un pourvoi en cassation fait-il suite à un jugement ? à un arrêt ?
Le pourvoi en cassation fait suite à un jugement quand celui-ci a été rendu en dernier ressort (sans
appel possible), c’est-à-dire pour les affaires ne dépassant pas 4 000 euros.
Il fait suite à un arrêt lorsque c’est la cour d’appel qui rend une décision rendue en dernier ressort.
Remarque : on peut insister sur l’intérêt de la précision du vocabulaire, et faire observer qu’un
jugement est une décision du premier degré alors que la cour d’appel rend des arrêts.
2. Dans quel cas un 2e pourvoi en cassation est-il possible ? Comment cela se justifie-t-il ?
Un 2e pourvoi est possible lorsque la cour d’appel de renvoi (ou le tribunal) rend une décision qui ne
prend pas en compte l’interprétation du droit donnée par la Cour de cassation. Celle-ci a cassé le
précédent arrêt (ou jugement) et a renvoyé l’affaire devant les juges du fond, dont l’attitude attendue
est qu’ils s’inclinent en désapprouvant la précédente décision sur le fond (qui a été cassée). S’ils ne le
font pas, en approuvant donc une décision qui a été cassée, on est face à un doute sérieux sur le sens
de la règle de droit et un pourvoi se justifie pour avoir le point de vue des juges suprêmes.
3. Pourquoi, dans ce cas-là, réunit-on l’assemblée plénière de la Cour de cassation ?
L’arrêt de la cour d’appel de renvoi (ou le jugement du tribunal) est une reprise de l’arrêt (ou du
jugement) rendu en dernier ressort et il marque une certaine obstination des juges du fond dans
l’application de la règle de droit. Comme la Cour de cassation est en opposition avec ces juges, il faut
être sûr que le second pourvoi sera jugé de façon infaillible. En réunissant l’assemblée plénière de la
Cour de cassation, on sait que l’affaire sera examinée par les magistrats représentant un consensus
dans l’interprétation du droit.
Remarque : l’expression assemblée « plénière » renvoie au caractère solennel de cette formation et
non pas à sa composition stricto sensu. En effet, elle ne réunit pas tous les magistrats de la Cour de
cassation. Elle est dirigée par le premier président de la Cour de cassation, et elle réunit les
présidents et des doyens des six chambres, assistés par un magistrat de chacune d'entre elles.
4. Qu’est-ce qui justifie que la Cour de cassation tranche définitivement après un 2 e
pourvoi ?
Le second pourvoi révèle une divergence dans l’interprétation de la loi entre les juges du fond et les
juges du droit. Cette situation ne peut durer, car les justiciables, comme les spécialistes du droit,
doivent savoir à quoi s’en tenir. La Cour de cassation est la juridiction suprême et il lui appartient
donc de trancher définitivement pour mettre un terme à toute incertitude sur le sens de la loi.

© Nathan Chapitre 4 Le recours au juge


5. Montrez que la procédure est terminée lorsqu’il y a identité d’interprétation du droit
entre les juges du fond (du 1er degré ou de cour d’appel) et la Cour de cassation.
En termes de procédures, l’affaire est terminée lorsqu’il n’y a plus de recours possible pour aucune des
parties. C’est d’abord le cas lorsqu’il y a rejet du pourvoi en cassation : les juges du droit approuvent
les juges du fond dans leur application de la règle de droit.
Remarque : certains élèves relèveront que ce rejet peut intervenir à l’occasion d’un second pourvoi.
Il sera intéressant de faire ressortir que, dans ce cas, les juges suprêmes (en assemblée plénière) se
rangent à l’avis des juges du fond, en rejetant l’interprétation du droit qui avait été faite par le
premier arrêt de la Cour de cassation. Ce n’est pas une hypothèse d’école, puisque la jurisprudence
s’est quelquefois construite sur un rejet du 2e pourvoi.

6. Maîtriser le vocabulaire juridique (p. 56)


À partir de ces différentes décisions de la Cour de cassation, indiquez pour chaque formule
du langage courant celle qui lui correspond en termes juridiques.
1. La Cour de cassation désapprouve la cour d’appel, qui avait elle-même approuvé un
jugement du tribunal de première instance.
b. La Cour de cassation casse l’arrêt confirmatif de la cour d’appel.
2. La Cour de cassation désapprouve le tribunal qui avait rendu un jugement sans appel
possible.
a. Les juges du droit cassent le jugement rendu en dernier ressort.
3. La Cour de cassation approuve la cour d’appel qui avait désapprouvé le premier
jugement.
c. La Cour de cassation rejette le pourvoi formé contre l’arrêt infirmatif de la cour d’appel.
4. La Cour de cassation approuve finalement une cour d’appel, après avoir d’abord
désapprouvé la décision d’une première cour d’appel.
d. La Cour de cassation rejette le pourvoi formé contre l’arrêt de la cour d’appel de renvoi.

7. Se préparer au bac – Exploiter les documents juridiques :


comprendre la décision de justice (p. 57)
1. Dans l’arrêt suivant, identifiez :
– les parties à l’origine du procès.
Les demandeurs sont M. I… et Mme Z…, les acheteurs de la maison.
– le défendeur.
Le défendeur est M. C…, le vendeur de la maison.
– la raison du litige.
Après avoir acheté la maison de M. C…, les acheteurs ont entrepris quelques travaux, dont la fixation
d’un élément sur la cloison entre la chambre parentale et la salle de bains. Cette cloison n’a pas
supporté le poids de l’élément et s’est effondrée, en causant des dommages, en particulier un
dommage corporel à M… Z…
2. Quelle juridiction a été saisie au premier degré ?
Au premier degré, c’est le tribunal de grande instance de Meaux qui a été saisi par les demandeurs. La
somme des intérêts en présence dépasse 10 000 euros, car la demande porte sur plus de 7 000 euros
pour le préjudice matériel auquel s’ajoute un préjudice corporel non chiffré avec certitude, mais à
l’origine d’une demande de provision de 2 000 euros, dans l’attente certainement d’expertises
médicales.

10 / Thème 2 Comment le droit permet-il de régler un litige ? © Nathan


3. Quel est le sens du jugement rendu ?
Le jugement du TGI déboute les acheteurs de la maison, au motif qu’ils ont commis une faute à
l’origine des dommages, en faisant des travaux sur une simple cloison.
4. Quelle juridiction est intervenue au second degré ?
Au second degré, c’est la cour d’appel de Paris qui est à l’origine de l’arrêt dont un extrait nous est
exposé.
5. Qui l’a saisie ?
Les acheteurs déboutés par le TGI de Meaux ont formé le recours qui a saisi la cour d’appel de Paris.
6. Quelle solution cette juridiction a-t-elle retenu ?
Les juges du second degré ont infirmé le jugement du TGI. Ils ont retenu la responsabilité
contractuelle du vendeur de la maison, qui a livré un bien présentant des défauts de sécurité, du fait
que la cloison qui s’est effondrée était simplement posée sur le sol et ne pouvait pas accueillir des
travaux comme la fixation d’un élément. La cour d’appel a donc condamné le vendeur à indemniser
les acheteurs pour leur préjudice matériel.
7. Quelles suites cette affaire pourrait-elle avoir en justice ?
Si le vendeur de la maison estimait que la cour d’appel a rendu son arrêt en faisant une mauvaise
application des règles juridiques s’appliquant à la responsabilité contractuelle du vendeur, il pourrait
former un pourvoi en cassation en espérant que l’arrêt de la cour d’appel soit cassé et l’affaire
renvoyée devant d’autres juges d’appel, qui prendraient une décision contraire.

© Nathan Chapitre 4 Le recours au juge


L’essentiel

1. Les juridictions susceptibles de juger un litige


Tout litige soulève un problème majeur à celui qui veut saisir la justice : dans les différentes
juridictions qui existent, quel type de tribunal est compétent ? Ce sont les règles de compétence
d’attribution qui permettent de le savoir.

A. Les deux ordres de juridictions


Le système judiciaire français repose sur la séparation entre deux ordres de juridictions distincts  :
l’ordre judiciaire et l’ordre administratif.
1. L’ordre judiciaire

L’ordre judiciaire compte des juridictions de droit privé : des juridictions civiles (tribunaux de
première instance, regroupant les anciens tribunaux de grande instance et tribunaux d’instance) et
diverses juridictions spécialisées (tribunaux des affaires économiques, conseils de prud’hommes).
Dans l’ordre judiciaire, on trouve aussi les juridictions de droit pénal (tribunaux de police, tribunaux
correctionnels et cours d’assises).
2. L’ordre administratif

L’ordre administratif réunit les différentes juridictions (tribunaux administratifs, cours


administratives d’appel…) qui jugent les affaires dans lesquelles l’administration (État, collectivités
territoriales…) est partie au litige l’opposant soit à des particuliers soit à des entreprises.

A. La compétence d’attribution des juridictions du 1er degré


Lorsqu’un litige donne lieu à un procès, il est soumis à une juridiction qui l’examine en premier lieu,
donc au premier degré.
1. En droit privé

La compétence d’attribution est aux tribunaux civils si l’affaire est de droit civil. Si le montant de la
demande dépasse 10 000 euros, c’est le tribunal de première instance (TPI) qui est compétent ; jusqu’à
ce chiffre, c’est le juge chargé des contentieux de proximité, qui est un juge délégué du TPI.
Les litiges de droit commercial ou du monde des affaires, quel que soit le montant des intérêts en jeu,
relèvent du tribunal des affaires économiques.
Pour ce qui est des conflits en droit du travail, c’est le conseil de prud’hommes qui est compétent, là
encore sans considération du montant de l’affaire.
2. En droit pénal

La compétence des juridictions dépend de la gravité de l’infraction.


Les contraventions (la plupart des infractions routières, pollution, tapage nocturne…) sont jugées par
le tribunal de police.
Les délits (vol, abus de confiance, escroquerie, homicide involontaire) relèvent du tribunal
correctionnel.
Les crimes (meurtre, assassinat, viol) sont jugés par la cour d’assises.

2. Le rôle du procès civil et du procès pénal


A. Le droit au procès équitable

12 / Thème 2 Comment le droit permet-il de régler un litige ? © Nathan


Le droit pose quelques règles essentielles à une justice de qualité, garante des droits fondamentaux des
justiciables. L’ensemble de ces règles se traduit par le principe du procès équitable, auquel a droit
tout justiciable, que sa procédure soit civile ou pénale.
– la neutralité des juges : chaque justiciable doit être jugé par un tribunal indépendant et impartial ;
– le principe du contradictoire : chaque partie a la possibilité de faire valoir son point de vue et de
discuter les arguments et les preuves de son adversaire, qui lui sont communiquées avant la phase de
jugement ;
– la publicité des débats : symboliquement, les portes des salles d’audience des tribunaux doivent en
principe rester ouvertes, ce qui permet de contrôler le respect des droits de chaque partie ;
– le respect des droits de la défense : cette règle s’exprime par l’obligation de juger une affaire en
présence des personnes intéressées ou de leur représentant : l’absence d’une partie à un procès lui
ouvre la possibilité de former un recours contre le jugement rendu.

B. Le rôle du procès civil


Le procès civil, devant les juridictions de droit privé, vise à régler un litige entre des personnes
privées. Il peut s’agir de personnes physiques ou de personnes morales. Le conflit qui les oppose peut
trouver sa source dans un dommage subi, dans l’inexécution d’un contrat, dans une cause familiale,
etc.
La finalité de ce type de procès est donc soit de réparer un dommage (après un accident, par exemple),
soit de sanctionner la violation d’un contrat (comme dans le cas du salarié licencié à tort). Le procès
civil se conclut alors par l’attribution de dommages et intérêts.
Ce type de procès peut aussi viser à faire annuler un contrat (pour défaut d’une condition de validité,
par exemple), à régler un différend familial (comme en cas de divorce ou de contestation de
succession), soit même à faire remettre des choses en l’état (comme en cas d’élévation d’un mur sans
droit), etc.

C. Le rôle du procès pénal


Le rôle du procès pénal est de sanctionner les atteintes à l’ordre public résultant des infractions, et par
là même de jouer également un rôle de prévention par la dissuasion. Le procès pénal donne lieu à des
condamnations dont la gravité est fonction de la nature de l’infraction :
– les contraventions sont punies en général par une amende jusqu’à 1 500 euros et parfois par une
peine privative de droit, comme la suspension de permis de conduire ;
– les délits peuvent donner lieu à des amendes d’au moins 3 750 euros, à des peines d’emprisonnement
d’au maximum 10 ans ou à une peine alternative, comme des travaux d’intérêt général ;
– les crimes peuvent entraîner une condamnation à la réclusion criminelle « à temps » (10 ans,
20 ans…) ou à perpétuité, de façon ferme ou avec sursis, et aussi à des amendes d’au moins
3 750 euros.

3. Les différentes phases du procès


A. Le déroulement du procès civil
Chaque instance du procès civil passe par différentes étapes.
– L’introduction de l’instance se fait par l’assignation, par laquelle le défendeur est prévenu de la
demande par un acte d’huissier.
– La saisine du tribunal intervient par l’enrôlement, qui est la prise de date par le tribunal.
– La mise en état de l’affaire permet aux parties d’échanger leurs arguments (leurs « conclusions »).
– L’audience permet au juge d’entendre les prétentions des parties, généralement par l’intermédiaire
de leurs avocats.
– La mise en délibéré ouvre un délai de réflexion pour les juges.
– Le jugement est rendu : cette dernière étape rend la décision de justice exécutoire.

D. Le déroulement du procès pénal

© Nathan Chapitre 4 Le recours au juge


Lorsqu’une infraction a eu lieu, elle donne lieu à constatation des faits par la police ou la gendarmerie.
Elle est parfois suivie d’un dépôt de plainte de la part de la victime. Celle-ci peut se porter partie
civile au procès pénal pour demander à être indemnisée par l’auteur de l’infraction.
C’est le procureur de la République qui décide s’il y a lieu de poursuivre ou non. S’il y a poursuite, le
juge d’instruction décide éventuellement de la mise en examen de la personne soupçonnée. Ce
magistrat doit rassembler les preuves « à charge et à décharge ». C’est au vu de cette instruction que la
personne mise en cause peut être traduite devant une juridiction répressive, où sont défendus tant les
intérêts de la victime que ceux de la société. Là encore, le jugement peut être rendu immédiatement ou
après une mise en délibéré de l’affaire.

4. Les principales voies de recours


A. L’appel
Les tribunaux du premier degré, saisis dans la phase initiale de la procédure, rendent un jugement, que
l’une des parties peut trouver injuste. Aussi la loi autorise-t-elle chaque justiciable à faire appel, c’est-
à-dire à demander à être rejugé par une juridiction hiérarchiquement supérieure pour qu’elle reprenne
l’affaire sur le fond. Les cours d’appel constituent ces juridictions du deuxième degré.
La cour d’appel peut soit approuver les premiers juges (elle rend un arrêt confirmatif) soit les
désapprouver (l’arrêt est alors infirmatif).
L’appel est un droit reconnu à tous. Cependant, il est impossible de faire appel pour des litiges dont
l’enjeu n’excède pas 4 000 euros.

E. Le pourvoi en cassation
La Cour de cassation est la juridiction suprême de l’ordre judiciaire. Elle siège à Paris et elle exerce sa
compétence sur l’ensemble du territoire français. Son rôle est de juger la bonne application du droit
par les tribunaux et les cours, c’est-à-dire les juges du fond.
Tout justiciable qui a été jugé en dernier ressort a le droit de former un pourvoi en cassation pour
faire vérifier que les juges du fond ont respecté le droit. La Cour de cassation ne réexamine pas le fond
de l’affaire. Elle est juge du droit. Elle a l’autorité pour casser une décision non conforme au droit.
Elle peut également approuver les juges du fond : dans ce cas, elle rejette le pourvoi.

F. Le recours aux juridictions européennes


Il existe des possibilités de recours aux tribunaux européens. Parmi ces juridictions supranationales,
la Cour européenne des Droits de l’homme veille au respect de la Convention européenne de
sauvegarde des Droits de l’homme et des libertés fondamentales par les 47 États qui l’ont ratifiée.
C’est le cas de la quasi-totalité des États du continent européen. Cette juridiction peut condamner un
État qui ne respecterait pas les droits fondamentaux du justiciable.

14 / Thème 2 Comment le droit permet-il de régler un litige ? © Nathan


Ressources numériques
 www.justice.gouv.fr/

Ce site permet soit de faire découvrir les notions essentielles du thème, soit d’illustrer le cours ou de
faire travailler les élèves sur un point particulier.
En cliquant sur « Organisation de la justice » puis sur « L’ordre judiciaire », on accède à des schémas
et tableaux.

Il est possible de cliquer sur différents items thématiques en haut à droite (« Justice pénale », « Justice
civile », « Justice des mineurs »).

Il est également possible, dans le bloc situé juste en dessous, d’accéder à des articles, en particulier  :
« Les fondements et principes » (travail sur le droit à un procès équitable, l’accès au droit et à la
justice, l’indépendance des magistrats, etc.).

Enfin, on accède également à une vidéo en cliquant à droite (« Vidéos »), en particulier : « Animation
- Organisation de la justice ».

 www.legifrance.gouv.fr/

En consultant « La jurisprudence judiciaire », on peut guider les élèves vers un arrêt de la Cour de
cassation. Cette première découverte de la jurisprudence mérite sans doute d’être préparée par le choix
d’affaires simples, mais il serait judicieux d’examiner, d’une part un arrêt de rejet, d’autre part, un
arrêt de cassation (en évitant les arrêts de cassation partielle).
 www.justimemo.justice.gouv.fr/

On peut exploiter les nombreuses opportunités offertes par ce site élaboré par le ministère de la Justice
et des Libertés.
Depuis la page d’accueil, cliquer sur différents onglets (« La justice aujourd’hui », « Les acteurs de la
justice », « Les structures de la justice », etc.).

En disposant d’un peu de temps, et en passant par différentes phases d’exploitation de ce site, les
élèves peuvent suivre une affaire dans son intégralité. Par exemple, la spécificité de la procédure
prud’homale peut être mise en exergue (phase préalable de conciliation, en particulier), mais ces
vidéos donnent surtout l’opportunité d’observer le rôle des conseils (avocats), la question de la preuve
et la concertation des juges qui se réunissent en formation collégiale pour trancher.

© Nathan Chapitre 4 Le recours au juge

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