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Plan de travail

Introduction

La chaux

Production des chaux vives

Production des chaux hydrauliques

Etude préalable

Action de la chaux sur les sols

Teneur en eau
Modification à long terme d’un sol par l’ajout de chaux

Eléments perturbateurs de la prise du liant hydraulique

Le traitement des sols en place à la chaux

La portance d’un sol

Stabiliser des aires paillées avec de la chaux

La chaux dans le traitement de l'eau

Conclusion

Bibliographie
Introduction
Le traitement des sols à la chaux est un procédé qui améliore la maniabilité des
matériaux limono-argileux et leur confère des propriétés mécaniques après
compactage. Les avantages de cette technique sont surtout connus dans les
terrassements et sont mis à profit pour la construction des remblais routiers,
autoroutiers, ferroviaires, plates-formes industrielles, etc. Les applications dans
le domaine des ouvrages hydrauliques sont moins répandues, la raison pouvant
résider dans le peu d’éléments disponibles jusqu’à présent sur le comportement
des sols traités à la chaux dans un tel contexte.
La chaux
La chaux est l’un des liants les plus anciennement utilisés. Les Romains
l’additonnaient de pouzzolane pour donner un mortier qui, dans des
constructions remarquables, dure encore. Les travaux de Louis Vicat, à partir de
1820 permirent de comprendre l’importance de l’argile dans les chaux
hydrauliques (qui font prise sous l’eau) et de les fabriquer artificiellement.

Production des chaux vives


Le calcaire aussi pur que possible est extrait, trié, lavé et concassé puis calciné
dans des fours dont la température est comprise entre 1050 et 1250°C. La chaux
vive en poudre s’obtient par broyage de la chaux vive.

Production des chaux hydrauliques


Ces chaux sont obtenues par la cuisson entre 1050 et 1250°C de calcaires dont la
teneur en argile est de 15 à 20%

Etude préalable
Une étude d’analyse des sols avant traitement est toujours nécessaire afin que
celui-ci soit aussi adapté que possible. Cette étude est confiée à des laboratoires
spécialisés qui peuvent :

 caractériser la nature de l’argile par diffraction des rayon X


 évaluer la teneur en argile par sédimentométrie
 évaluer différentes teneurs des sols par des analyses chimiques :  teneur en
carbone organique, teneur en nitrates, capacité d’échanges ioniques.

Le traitement du sol proprement dit est précédé de planches d’essais qui


permettent d’approcher les formulations et les dosages adéquats. Les sols étant
très hétérogènes, les chantiers de grandes surfaces doivent multiplier ces types
d’essais.

Action de la chaux sur les sols


Les sols fins à teneur élevées en argiles ou limons ne présentent aucune stabilité
au regard des conditions météorologiques : ils gonflent en présence d’eau, se
rétractent par sécheresse et foisonnent quand il gèle. Leur utilisation routière est
donc très incertaine. Le traitement à la chaux est recommandé pour les sols dont
la teneur en argile est supérieure à 40%. Le dosage en chaux varie en fonction
des sols et des résultats recherchés généralement entre 1 et 3%.
Le comportement de ces sols fins est modifié par l’ajout de chaux.

Teneur en eau
La teneur en eau du sol est abaissée du fait de la consommation d’eau liée à
l’hydratation de la chaux vive, {CaO + H 2O → Ca (OH)2 + 12 kJ.mol-1}, de
l’évaporation provoquée par la chaleur d’hydratation de la chaux, par l’apport de
matériau sec, enfin par l’aération du sol provoquée par le malaxage.

Pour mémoire, la teneur en eau d’un sol peut baisser de 1 à 2% pour un ajout de
1% de chaux.

Amélioration des propriétés géotechniques

L’agglomération par floculation des particules argileuses sous l’action de la


chaux modifie très rapidement les paramètres géotechniques du sol considéré :

 Diminution de l’indice de plasticité


 Augmentation de l’indice portant immédiat
 Diminution de la densité de l’optimum Proctor et augmentation de la
teneur en eau optimale.

En d’autres termes, le sol passe d’un état plastique à un état solide

Modification à long terme d’un sol par l’ajout de chaux

La chaux, qui est une base forte, élève le pH du sol. Ce fort pH favorise
l’attaque des constituants du sol (silice et alumine). Ces produits en solution
réagissent avec le calcium du sol pour produire  des aluminates et des silicates
de calcium hydratés, ainsi que des silicoaluminates de calcium hydratés qui
jouent le rôle de liant en cristallisant entre les grains du sol (réaction
pouzzolanique). Cette réaction peut se prolonger sur des mois et même des
années.

Eléments perturbateurs de la prise du liant hydraulique

Certains éléments sont défavorables à une prise normale du liant hydraulique et


peuvent même l’empêcher. D’autres éléments provoqueront des gonflements
dommageables : minéraux soufrés, micas, matière organique, fertilisants et
engrais, teneur excessive en argile… Ces perturbations peuvent être anticipées
par des études préalables menées dans les laboratoires compétents.
Le traitement des sols en place à la chaux
Le traitement des sols par un liant hydraulique vise à rendre un sol, dont les
caractéristiques ne seraient pas adéquates, apte à supporter une chaussée, une
plateforme (parking, aire commerciale ou industrielle) ou tout simplement le
passage d’engins de travaux. Ce traitement vise également à le rendre résistant
aux aléas climatiques auxquels il peut être soumis.

L’idée de base, éminemment économique, du traitement de sol est de considérer


le sol lui-même comme un matériau.

Cette technique, développée dans les années 50 pour la réalisation d’assises de


chaussées dans des pays tropicaux, s’est acclimatée en France dans les années
60.

La portance d’un sol


La capacité d’un sol à supporter une charge est définie par sa portance. La
portance d’un sol est fonction de la nature de ce sol, de sa teneur en eau et de
son compactage. La portance d’un sol et sa teneur en eau optimum sont
déterminés, le plus usuellement, par l’essai Proctor pour ce qui concerne la
compacité et par l’essai CBR pour ce qui concerne la résistance au
poinçonnement. Le traitement à la chaux d’un sol permet une augmentation
rapide et importante de sa portance.

Stabiliser des aires paillées avec de la chaux


En Auvergne, des éleveurs ont traité des aires paillées avec de la chaux pour un
résultat qui les satisfait.

Un entrepreneur du Puy-de-Dôme (AMG Épandage), qui intervient en Auvergne


voire au-delà, réalise des stabilisations d’aires paillées et d’abords de ferme avec
de la chaux. Par rapport aux gros chantiers de Philippe Jeanson dans l’Aube, il
accepte de se déplacer pour des surfaces plus petites (minimum 1 000 m2). À
l’heure actuelle, il a réalisé sept opérations à partir desquelles la chambre
d’agriculture et l’EDE du Puy-de-Dôme ont établi des recommandations et des
coûts de traitement (1). Les deux organismes préconisent « l’épandage de 6 à 30
kg/m2 de chaux vive routière selon la teneur en argile et en eau, définies par le
test du laboratoire, pour 40 cm de hauteur de traitement ». « On est souvent
autour de 25 kg/m2 », précise Eliane Teyssandier, conseillère bâtiment à l’EDE.
Quant à la couche de protection, « s’il s’agit d’une aire paillée, c’est la litière qui
ferme ; s’il s’agit des abords, la fermeture se fait avec 10 cm de concassé de
carrière de type 0 - 31,5 ou avec du bicouche (0 - 15 + goudron) ». Pour une aire
paillée, Aimé Gardon, fondateur de l’entreprise AMG Épandage, recommande
de traiter le sol sur une hauteur de 30 cm, même si les charges ne sont pas
énormes : « Au fil des années, ça pourrait se désagréger un peu en surface avec
les jus. Plus on a d’épaisseur au départ, plus on est tranquille ».

La chaux dans le traitement de l'eau


En volume, la chaux se classe en tête des produits chimiques utilisés dans le
traitement de l'eau potable et de l'eau destinée aux industries.

La chaux est utilisée par plusieurs municipalités pour améliorer la qualité de


l'eau, et plus spécialement pour adoucir l'eau et éliminer l'arsenic. En fait,
l'American Water Works Association a émis des normes qui prévoient
l'utilisation de la chaux dans le traitement de l'eau potable.

Adoucissement de l'eau - La chaux éteinte élimine la dureté due aux carbonates


contenus dans l'eau. La dureté causée par d'autres sels de calcium et de
magnésium, appelée dureté non carbonatée, est généralement traitée au moyen
d'un procédé chaux-soude qui entraîne la précipitation du magnésium par la
chaux. Le sel de calcium ainsi produit réagit avec la cendre de soude pour
former du carbonate de calcium précipité. L'adoucissement à la chaux peut aussi
être utilisé pour éliminer l'arsenic dans l'eau. La réglementation plus stricte de
l'eau potable à l'égard de l'arsenic a amplifié la nécessité de ce traitement.

Ajustement du pH/coagulation - La chaux éteinte est couramment utilisée pour


ajuster le pH de l'eau en vue d'un traitement subséquent. La chaux est également
utilisée pour combattre les « eaux rouges » en neutralisant l'eau acide, réduisant
ainsi la corrosion des tuyaux et des conduits. Les eaux corrosives contiennent
des quantités excessives de dioxyde de carbone. La chaux a pour effet de
précipiter le CO2 pour former du carbonate de calcium qui agit comme enduit
protecteur à l'intérieur des canalisations d'eau.

La chaux est utilisée de concert avec l'alun ou les sels de fer pour coaguler les
solides en suspension afin d'éliminer la turbidité de l'eau. Elle sert à maintenir
un pH adéquat pour fournir des conditions favorisant la coagulation. Dans
certaines usines de traitement des eaux, les boues d'alun sont traitées avec de la
chaux pour faciliter l'épaississement des boues sur les filtres sous pression.

Effet sur la croissance des organismes pathogènes - En augmentant le pH de


l'eau à 10,5-11 grâce à l'ajout de chaux, et en conservant l'eau en contact avec la
chaux pendant 24 à 72 heures, la chaux contrôle l'environnement propice à la
croissance de bactéries et de certains virus. Cette application de la chaux est
utilisée là où l'on retrouve de « l'eau phénolique », car le traitement au chlore a
tendance à produire une d'alcalinité excessive. Elle élimine également la plupart
des métaux lourds.

Élimination des impuretés - Une des méthodes les plus courantes pour éliminer
la silice de l'eau consiste à utiliser la chaux dolomitique. La composante active
de cette chaux dans l'élimination de la silice est le magnésium. On utilise aussi
la chaux pour éliminer le manganèse, le fluorure, les tannins organiques et le fer
des approvisionnements en eau.

Les avantages des sols traités à la chaux

L’incorporation de la chaux dans des sols humides offre de nombreux atouts


techniques, économiques et écologiques.

Les terres peuvent directement être traitées sur place. On limite la circulation
des engins qui doivent évacuer les sols,…ainsi que les coûts liés au transport et à
la mise en décharge.

L’achat et le transport de matériaux de substitutions sont réduits, voir inutiles.

L’amélioration de la résistance facilite la circulation sur le chantier se traduisant


par une accélération des travaux de terrassement.

Le traitement à la chaux s’applique tant pour des petits chantiers que pour des
travaux de plus grandes ampleurs.
Conclusion
Le traitement est une opération qui consiste à mélanger un sol naturel avec de la
chaux et/ou un liant hydraulique. Il permet, en améliorant ses caractéristiques,
d’utiliser un sol qui était impropre à l’état naturel. Par ailleurs, cette technique
conduit à préserver l’environnement : en utilisant les matériaux du site, on
sauvegarde les ressources naturelles nobles (roches massives) et on réduit les
nuisances (pas de circulation de camions de transport sur les voiries publiques).

Le traitement à la chaux (vive) permet de diminuer très rapidement la teneur en


eau et ainsi de rendre « portant » des sols non circulables à l’état naturel.
Lorsque le sol est argileux, le traitement à la chaux (vive, éteinte ou lait de
chaux) augmente à long terme ses caractéristiques mécaniques. Les dosages
moyens en chaux sont de l’ordre de 1 à 4 %.Le traitement au liant hydraulique
procure au mélange des caractéristiques mécaniques pérennes et permet ainsi de
l’utiliser en couche de forme ou en assises de chaussées.

Les liants hydrauliques habituellement utilisés en traitement de sols sont les


ciments et surtout les liants hydrauliques routiers (liant hydraulique à base de
laitier avec peu ou pas de clinker)Le dosage moyen en liant hydraulique est de
l’ordre de 4 à 8 % (si le sol est argileux et donc plastique, il est nécessaire de le
pré-traiter à la chaux - 1% environ - pour obtenir une « mouture » fine avant de
le traiter au liant hydraulique)

Les techniques de traitement sont au nombre de 2 : dans une centrale de


malaxage ou en place.Dans le cas de la centrale le sol naturel est amené de
l’emprunt à la centrale où il est mélangé avec le(s) liant(s) puis re-transporté sur
le lieu d’utilisation. Une centrale est une installation fixe qui est constituée de
trémie, de silos de stockage de liants, de tapis transporteurs et/ou doseurs, d’un
système réglable d’apport d’eau et d’un malaxeur à arbre horizontal.
Dans le cas du traitement en place le sol naturel est traité sur le lieu d’utilisation.
Le matériel nécessaire est composé de :

 une épandeuse de liants : citerne tractée de 12 à 16 m3 avec système de


dosage pondéral asservi à la vitesse d’avancement ;
 une arroseuse de 10 à 15 m3, avec une rampe munie d’injecteurs, tractée
ou auto-motrice ;
 un malaxeur : soit une charrue à socs tractée par un bouteur, soit un
pulvérisateur auto-moteur (pulvi-mixer) à rotor horizontal. La profondeur
de malaxage est d’environ 0.40 à 0.50 m.
Bibliographie
Traitement des sols à la chaux et /ou aux liants hydrauliques – Application à la
réalisation des remblais et des couches de formes. : Guide technique. –
Laboratoire Central des Ponts et Chaussées (LCPC) ; SETRA, 2000. – 246 p.

Terrassements et assises de chaussées. Traitement des sols aux liants


hydrauliques. – Cimbéton, 2009. – 148 p. – (Collection technique Cimbéton; T
70).

Michel Venuat : Le traitement des sols à la chaux et au ciment, 1980. 459 p.

Konan K.L. (2006): Interactions entre des matériaux argileux et un milieu


basique riche en calcium. Thèse de doctorat de l’université de limoges. 144 p.

Perret P. (1977): Contribution à l’étude de la stabilisation des sols fins par la


chaux: étude globale du phénomène et applications. Thèse de doctorat INSA de
Rennes.

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