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Guide de Gestion de Projets ~ Les Documents du Contrat de Travaux

de Supervision de Contrats de Travaux Internationaux

II-1. LES DOCUMENTS DU CONTRAT DE TRAVAUX

Le terme ‘Contrat de Travaux’, tel qu’utilisé dans ce Guide, veut dire le


contrat de construction entre le Maître de l’Ouvrage et l’Entrepreneur que
LB, en tant qu’Ingénieur, supervise et administre.

Ce Chapitre décrit:
o les documents que comprend le contrat de Travaux;
o les procédures pour l’attribution du Contrat de Travaux et les Garanties
de Soumission;

et fait ressortir l’importance du CDM qui doit:


 être bien familiarisé avec les documents du Contrat de Travaux;
 identifier (et essayer de résoudre) toutes contradictions entre les
documents du Contrat de Travaux et le Contrat de Service de LB;
 assister/conseiller le Maître de l’Ouvrage durant la phase
d’adjudication du Contrat.

Comme la majorité des Contrats de Travaux internationaux est basée sur


les Conditions de Contrat de FIDIC, c’est la terminologie de FIDIC qui a
été utilisée dans ce guide.

FIDIC a publié plusieurs modèles standard de contrat [voir la Section II-


1.6 ‘Conditions de Contrat & Interprétation’].

L’acronyme FIDIC veut dire Fédération Internationale des Ingénieurs


Conseils. Fondée en 1913, elle représente les sociétés appartenant à des
Associations Professionnelles de Conseil en ingénierie à travers le monde.
FIDIC s’efforce de développer et promouvoir les standards internationaux
de contrats pour la réalisation et la viabilité de projets de construction.

II-1.1 Attribution des Contrats de Travaux et Garantie de


Soumission

Attribution du Marché

Une Lettre d’Acceptation constitue l’acceptation formelle, signée par le


Maître de l’Ouvrage, de la lettre de Soumission d’un entrepreneur. Cette
soumission et son acceptation constituent un accord d’engagement légal
entre les Parties pour signer un Contrat.

Le Contrat de Travaux prend effet à la date de sa signature par les Parties


(qui devrait être la date de la dernière des signatures apposées par les
parties).

Selon les modèles de contrat standard de FIDIC la Lettre d’Acceptation


s’applique sauf si elle a été omise dans les Conditions Particulières. En
l’absence d’une telle lettre d’acceptation, l’expression “Lettre d’

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Acceptation” veut dire Accord de Contrat, et la date d’émission ou de


réception de la Lettre d’Acceptation est la date de signature de l’Accord.

La date à laquelle le Contrat prend effet n’est pas nécessairement la date


de début du Délai d’Exécution. Dans tous les modèles de contrat FIDIC
l’Ingénieur adresse à l’Entrepreneur la Notification de la Date de
Démarrage, à partir de laquelle commence le Délai d’Exécution [voir la
Section II-2.5 ‘Date de Démarrage’].

Garantie de Soumission

Une Garantie de Soumission (aussi appelée Caution de Soumission) est


fournie par chacun des soumissionnaires. Elle permet au Maître de
l’Ouvrage d’obtenir une compensation financière du soumissionnaire à qui
le marché est attribué dans les cas où:
o il retire son offre après la date limite spécifiée pour sa soumission et
avant la date d’expiration de la garantie;
o il refuse d’accepter la correction des erreurs de sa soumission
conformément aux conditions de soumission;
o il manque de signer le Contrat dans le délai spécifié dans les
Conditions de Soumissions; ou
o ne soumet pas la Garantie d’exécution dans le délai prescrit (après la
date de la Lettre d’Acceptation) dans les Conditions de Soumission.

La durée de validité des Garanties de Soumission, et aussi des


Soumissions elles-mêmes, est précisée dans les Documents de
Consultation des Entrepreneurs.

Si les durées de validité des soumissions et des Garanties arrivent à


expiration avant que la Convention ne soit signée ou avant que la
Garantie d’Exécution ne soit fournie, le Maître de l’Ouvrage, dans le cas
ou l’attributaire du Marché n’a pas rempli les obligations y afférentes peut:
o perdre son droit à la compensation financière due par l’attributaire du
Marché;
o perdre l’opportunité de sélectionner un autre soumissionnaire sur la
base de son offre.

Il est évident que le Maître de l’Ouvrage a intérêt à, soit:


o délivrer la Lettre d’Acceptation (ou signer la Convention) dans la limite
de temps telle que l’Entrepreneur puisse remettre la Garantie
d’Exécution avant l’expiration de la validité de la Garantie de
Soumission; ou
o demander aux soumissionnaires de prolonger la validité de leurs
soumissions et des garanties de soumissions jusqu’à une date estimée
suffisante pour permettre à l’attributaire du Marché de soumettre sa
Garantie d’exécution.

Dans le cas où la sélection d’un entrepreneur et/ou l’attribution du Marché


est retardée pour quelque raison que ce soit, mais que le Maître de

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l’Ouvrage souhaite maintenir la validité des soumissions, le Maître de


l’Ouvrage devrait demander aux soumissionnaires de prolonger la validité
de leurs soumissions et de leurs garanties de soumission. Un
manquement à ces demandes annulera les soumissions. Le Maître de
l’Ouvrage doit demander la prolongation de la validité des seules
soumissions qui sont conformes.

Le CDM devrait superviser les activités postérieures à la remise des


soumissions et conseiller officiellement le Maître de l’Ouvrage concernant:
 toute nécessité de demande aux soumissionnaires de proroger la date
d’expiration des soumissions et des garanties correspondantes jusqu’à
la date projetée estimée suffisante pour que le soumissionnaire choisi
puisse soumettre la Garantie d’Exécution.

Le CDM doit officiellement conseiller et, si nécessaire, assister le Maître


de l’Ouvrage pour remplir ses obligations une fois reçue la Garantie
d’Exécution de l’attributaire du Marché pour :
 informer les autres soumissionnaires que leurs offres étaient
infructueuses et à qui le Marché a été attribué;
 renvoyer à l’Entrepreneur et aux autres soumissionnaires leur
garanties de soumission (sauf si les garanties de soumission doivent
être renvoyées aux soumissionnaires immédiatement après l’expiration
de leur validité, dans le cas où la date d’expiration est antérieure à la
date de remise de la Garantie d’Exécution).

II-1.2 Les Documents du Contrat de Travaux

LB pourrait être responsable, conformément au Contrat de Service, de la


préparation de certains documents du Contrat de Travaux qui auraient pu
être préparés par le Client ou par d’autres de la part du Maître de
l’Ouvrage, ou pour la revue de ces documents, ou pour leur compilation
avant l’attribution du Contrat.

Les documents du Contrat de Travaux devraient inclure, si approprié:


o La Convention signée par le Maître de l’Ouvrage et
l’Entrepreneur.
o La Lettre d’Acceptation (si elle existe; selon FIDIC c’est la
lettre d’acceptation officielle, signée par le Maître de l’Ouvrage, de la
Soumission de l’entrepreneur).
o Les Conditions Générales de Contrat.
o Les Conditions Particulières (amplifications des modifications des
Conditions Générales de Contrat).
o Les Clarifications du Dossier de Consultation des Entrepreneurs
(émises pendant la période de préparation des soumissions) et/ou les
amendements négociés avant la signature du Contrat.
o Les modèles requis pour la Garantie d’Exécution et la Garantie de
Paiement de l’Avance.

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o L’Accord de Crédit et/ou le Mémorandum de Financement régissant les


relations entre l’Agence de Financement et le Maître de l’Ouvrage (si
ses conditions sont applicables au Contrat de Travaux).
o Les Directives Standard du Client ou de l’Agence de Financement ou
en s’y référant (si applicable au Contrat de Travaux).

Si l’Entrepreneur doit construire les Travaux conformément au design


fourni par le Maître de l’Ouvrage, les Documents du Contrat doivent aussi
comprendre:
o Les Spécifications
o Les Plans
o Le Détail Estimatif chiffré
o Le Mode de Mesure (Bordereau des Prix)

Alternativement, si l’Entrepreneur est responsable de l’étude et de la


construction des travaux (comme pour un contrat conception/réalisation),
les Documents du Contrat de Travaux doivent aussi comprendre:
o Les exigences du Maître de l’Ouvrage
o Le bordereau des Prix Forfaitaires et leurs sous-détails de prix
o La proposition de l’Entrepreneur

Les exigences en ce qui concerne les Contrats clé-en—main ne sont pas


spécifiquement prises en compte dans ce Guide.

II-1.3 Adéquation et Contradiction des Documents de Contrat

Discussion générale

Les Conditions du Contrat de Travaux devraient préciser l’ordre de priorité


des différents documents composant le Contrat de Travaux pour établir,
dans le cas de contradiction entre eux, lequel est prioritaire. L’ordre de
priorité pourrait être, par exemple, comme donné ci-dessous:
1. La Convention
2. La Lettre d’Acceptation (si elle existe)
3. La Soumission complète et son Annexe
4. Les Conditions Particulières de Contrat
5. Les Conditions Générales de Contrat
6. Les Spécifications
7. Les Plans
8. Le Détail Estimatif chiffré (y compris les Modes de mesure –
Bordereau des Prix)
9. Les Programmes/Propositions/Engagements de l’Entrepreneur
compris dans sa Soumission

Pour un contrat conception/réalisation l’ordre de priorité pourrait être:


1. La Convention
2. La Lettre d’Acceptation (si elle existe)

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3. La Soumission et l’Annexe à la Soumission complétées par


l’Entrepreneur
4. Les Conditions Particulières de Contrat
5. Les Conditions Générales de Contrat
6. Les Exigences du Maître de l’Ouvrage
7. Les sous-détails des Prix Forfaitaires
8. Les Propositions et Programmes inclus dans la Soumission de
l’Entrepreneur

Si le Contrat de Travaux est financé par une Agence de Financement et


soumis aux conditions de l’Accord de Crédit (et/ou du Mémorandum de
Financement) entre l’Agence de Financement et le Maître de l’Ouvrage, il
est alors recommandé d’inclure cet Accord dans la liste d’ordre de priorité
des documents de Contrat.

Le CDM doit:
 vérifier la cohérence entre ces différents documents, de préférence
pendant leur préparation et/ou leur revue avant leur finalisation.

Dans la mesure où les ‘Conditions Particulières’ peuvent modifier les


‘Conditions Générales de Contrat’ il est recommandé que le CDM fasse:
 des coupés/collés des clauses des ‘Conditions Particulières’ par
rapport aux clauses des ‘Conditions Générales de Contrat’.

La Méthode d’Exécution du Métré (MEM) devrait toujours être jointe au


Détail Estimatif (DE). Les Préambules au Détail Estimatif devraient
préciser que la MEM doit être lue simultanément avec le DE. Un exemple
type de Préambules, tiré d’un précédent projet, est présenté dans l’
Annexe H.

La MEM peut être une publication standard (par ex. le “Civil Engineering
Standard Method of Measurement of the Institution of Civil Engineers” ou
la publication standard propre au pays du Maître de l’Ouvrage) qui spécifie
les principes de mesures et est incorporée (par référence) aux
Préambules du DE. Alternativement la MEM pourrait avoir été
spécialement élaborée pour les Travaux en question. Une MEM pourrait
être omise d’un contrat ne contenant pas plusieurs prix complexes de
travaux, et dans lequel les principes de mesure sont inclus dans les
descriptions des prix du DE.

La MEM devrait clairement préciser que les travaux sont inclus dans les
prix ou catégories de prix du DE. Par exemple, est-ce qu’un prix pour le
déblai de matériau non acceptable comprend le transport et la mise en
dépôt de ce matériau hors chantier dans une décharge approuvée par
l’Ingénieur ? Est-ce que ce matériau devient la propriété du Maître de
l’Ouvrage ou est-ce que l’Entrepreneut peut en disposer à sa guise pour
un éventuel avantage financier ?

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La MEM devrait clairement préciser comment mesurer chaque quantité


des Prix du DE. Par exemple, est-ce que le volume d’excavation pour une
semelle de fondation en béton est mesuré dans les limites verticales
nettes de cette semelle, ou est-il permis de tenir compte d’un espace
supplémentaire pour l’érection des coffrages de cette semelle? Par
exemple, est-ce que la mesure de la surface du revêtement en béton
bitumineux tient compte ou non des bords biseautés du revêtement?

Des exemples de Méthode d’Exécution de Métré pour des prix du Détail


estimatif sont présentés dans l’Annexe I.

Une contradiction ou un manque de clarté ne devrait pas exister entre les


différents documents du Contrat de Travaux. Un différend pourrait
survenir, par exemple pour les travaux de béton bitumineux, quand les
Spécifications précisent que “La Couche d’Accrochage sera appliquée
entre les différentes couches de béton bitumineux et pourrait être omise
seulement avec l’accord écrit de l’Ingénieur“, le DE inclut un Prix pour la
Couche d’Accrochage, mais la MEM précise que la “Couche d’Accrochage
est incluse dans le Prix des Bétons bitumineux“ ! Est-ce que la couche
d’Accrochage sera mesurée et payée séparément ou pas?

Le Maître de l’Ouvrage et l’Autorité Contractante

L’Autorité Contractante (qui signe le Contrat et effectue les paiements à


l’Entrepreneur) peut être intentionnellement une entité du Gouvernement
du même Pays que celui du Maître de l’Ouvrage qui sera le Bénéficiaire
des Travaux. Hypothétiquement, par exemple, l’Autorité Contractante peut
être une agence contractante du Ministère des Transports et le
bénéficiaire et Maître de l’Ouvrage prévu l’Administration Centrale des
Routes. Alternativement, l’Autorité Contractante peut être l’Agence de
Financement externe et non le bénéficiaire des Travaux qui est prévu
d’être nommé comme le “Maître de l’Ouvrage“.

Pour éviter toute confusion (et de potentiels différends contractuels) dans


de telles circonstances, il est important de définir dans le Contrat de
Travaux le rôle et les prérogatives des parties respectives. En vertu d’un
Contrat de type FIDIC, par exemple, il serait recommandé d’inclure dans
les Conditions Particulières des clauses qui définissent la double identité
du Maître de l’Ouvrage et d’identifier celui des deux (soit l’un, soit l’autre,
soit les deux) qui est compétent pour chacune des autres clauses du
Contrat dans laquelle le Maître de l’Ouvrage est cité.

Le CDM devrait:
 dans le cas ou un Contrat a déjà été signé et dans lequel avec une
double identité la compétence n’est pas définie, chercher
rétroactivement à clarifier la situation avec l’Autorité Contractante et le
bénéficiaire pour formaliser leurs rôles respectifs dans l’exécution du
Contrat.

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II-1.4 Contradictions entre le Contrat de Travaux et le Contrat de


Service de LB et Limitations de l’Autorité de l’Ingénieur

Quelle que soit la responsabilité de LB dans la préparation des documents


du Contrat, le CDM doit vérifier s’il y a des contradictions entre les
dispositions du Contrat de Travaux et celles du Contrat de Service de LB.
Des contradictions en égard des responsabilités et de l’autorité en vertu
des contrats respectifs, peuvent provoquer des différends contractuels et
exposer LB à des responsabilités professionnelles. Des exemples de
telles situations dangereuses sont donnés ci-dessous.

L’autorité de LB, en vertu du Contrat de Service, est assez couramment


limitée par le Client en ce qui concerne la supervision de contrats de
travaux pour y apporter des modifications, délivrer des Ordres de
Services, fixer des prix unitaires pour des prix nouveaux, accorder des
prolongations de délai et/ou prendre des décisions de règlements de
réclamations de l’Entrepreneur, etc., sans l’accord écrit préalable du
Client. De telles limitations peuvent être en contradiction avec celles du
Contrat de Travaux qui font que de telles obligations sont du ressort de
l’”Ingénieur”. Que se passerait-il, par exemple, si l’Ingénieur décide que
l’Entrepreneur a droit à une prolongation du délai d’exécution, due, disons,
à des retards clairement attribuables au Maître de l’Ouvrage, mais le
Maître de l’Ouvrage n’accepte pas une telle recommandation et refuse de
donner son approbation à l’Ingénieur d’accorder une Prolongation du Délai
à l’Entrepreneur ? Est-ce que l’Ingénieur prendrait quand même sa
décision mais informerait simultanément l’Entrepreneur qu’il n’est pas
autorisé par le Maître de l’Ouvrage d’accorder une prolongation de Délai ?
Une telle situation peut créer non seulement des différends entre le Maître
de l’Ouvrage et l’Entrepreneur en vertu du Contrat de Travaux, mais aussi
donner lieu à une menace de poursuites judiciaires de l’Entrepreneur
contre LB pour négligence professionnelle.

Le CDM doit:
 revoir les dispositions du projet de Contrat de Travaux (eu égard aux
responsabilités et obligations de l’Ingénieur) pour identifier toutes
contradictions avec le Contrat de Service de LB.
 informer complètement le Superviseur du Siège et le VP responsable
de l’existence de telles contradictions, et, de ce fait, chercher conseil
sur la manière à adopter pour résoudre ce problème avec le Client.
Et par la suite:
 recommander au Maître de l’Ouvrage que de telles contradictions
doivent être supprimées, soit par un avenant au Contrat de Service, ou
en incorporant au Contrat de Travaux les limitations des pouvoirs de
l’Ingénieur.
 dans le cas où des contradictions existent entre le Contrat de Service
et le Contrat de Travaux, informer le Client par écrit (avec copie à
l’Agence de Financement) avec ses recommandations pour résoudre
ces contradictions, et un rappel des répercussions contractuelles
potentielles en ne les résolvant pas. Si ces contradictions n’ont pas

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été, par la suite, résolues, LB laisserait au moins une trace écrite pour
contrecarrer des réclamations futures potentielles pour négligence.

II-1.5 Contradictions entre le Contrat de Travaux & l’Accord de


Crédit

Si le Contrat de Travaux est financé par une Agence de Financement


étrangère et régi par un Accord de Crédit (qui peut inclure un Accord-
cadre et/ou un Mémorandum de Financement), le CDM devrait:
 vérifier qu’il n’y a pas de divergences ou de contradictions entre de tels
documents et le Contrat de Travaux.

Par exemple:
- Est-ce que la date limite de déboursement de l’Accord de Crédit expire
avant la date du paiement final dû à l’Entrepreneur selon le Contrat de
Travaux?

Si l’Accord de Crédit n’est pas inclus dans les documents du Contrat de


Travaux, le CDM devrait :
 vérifier que les dispositions de l’Accord de Crédit concernant le Marché
de Travaux sont incluses dans les Conditions de Contrat.

Par exemple:
- Est-ce que les exigences de l’Accord de Crédit concernant les
exemptions de taxes dans le Pays (par ex. l’impôt sur le revenu, la
TVA, les droits de douane, les contributions indirectes, etc.) se
retrouvent dans le Contrat de Travaux et sont-elles permises par la Loi
du Pays? Est-ce qu’une telle exemption veut dire une exemption de
paiement ou un droit au remboursement?
- Est-ce que les restrictions éventuelles concernant la citoyenneté du
Personnel de l’Entrepreneur sont reflétées dans le Contrat de
Travaux?
- Y-a-t-il des restrictions de l’Agence de Financement sur l’origine des
matériaux et de l’équipement ? Sont-elles incluses dans le Contrat de
Travaux?

Le CDM devrait:
 informer officiellement le Maître de l’Ouvrage de la présence de telles
contradictions et de clauses inadéquates, avec des recommandations
pour leur résolution.

II-1.6 Les Conditions du Contrat & leur Interprétation

Il est probable que le(s) Contrat(s) de Travaux soient basés sur des
Conditions Générales standard, publiées telles que celles de FIDIC.

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D’habitude, on fait référence à de telles Conditions Générales, sans les


reproduire. Les entrepreneurs sont supposés les avoir déjà.

Il est essentiel que le CDM dispose des Conditions de Contrat applicables


à son Projet, avec un nombre suffisant de copies de référence dans son
Bureau de Projet et dans les Bureaux de Chantier.

Il existe plusieurs modèles et éditions de Conditions de Contrat qui sont


largement utilisés, y compris :

Les modèles anciens de contrat FIDIC:


o Travaux de Génie Civil
(l’ancien ‘Livre Rouge’: 4ème édition, dernière révision en 1992)
o Travaux d’Electricité et de Mécanique
(l’ancien ‘Livre Jaune’: 3ème édition, dernière révision en 1987)
o Design-Build and Turnkey
(l’ancien ‘Livre Orange’: 1ère édition en 1995)
Les modèles récents de contrat FIDIC:
o Construction (édition test 2006 en français)
(le nouveau ‘Livre Rouge’: 1ère édition 1999)
o Plant and Design-Build (disponible en anglais uniquement)
(le nouveau ‘Livre Jaune’: 1ère édition 1999)
o EPC/Turnkey Projects (édition test 2006 en français)
(le ‘Livre Argent’: 1ère édition 1999)
o Short Form of Contract for Building or Engineering Works of relatively
small capital value or time period, or for relatively simple works where a
much shorter form of contract is suitable
(le ‘Livre Vert’: 1ère édition 1999, disponible en version anglaise
uniquement)

Ces Conditions Générales sont disponibles en version imprimée ou en


fichier électronique, soit sans soit avec les ‘Modèles de Soumission et de
Convention et les Guides pour la préparation des Conditions Particulières.
Les nouveaux ‘Livre Rouge’ et ‘Livre Argent’ de 1999 existent aussi sous
la forme de compilation, mais en anglais uniquement.

FIDIC publie aussi des Directives, en copie papier ou en fichier


électronique pour l'usage et l’interprétation des Conditions Générales
Standard, soit avec soit séparément des éditions de base.

Invariablement, le CDM sera requis (de par ses devoirs en vertu du contrat
de Travaux) de prendre des ‘Décisions’ contractuelles, qui requièrent une
interprétation saine du sens et du but des Conditions de Contrat. De telles
Déterminations peuvent être contestées par le Maître de l’Ouvrage ou
l’Entrepreneur, et mener à des arbitrages ou à des procès entre eux.

Vu l’importance de cette responsabilité, il est recommandé que:

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 le CDM ait à sa disposition les Guides publiés pour l’usage et


l’interprétation des Conditions Générales relatives à son Projet et pour
la préparation des Conditions Particulières.

Les informations concernant les publications de FIDIC (y compris les


commandes en ligne et les paiements peuvent être obtenues sur le site
Web www.fidic.org.

II-1.7 Définition de l’Ingénieur dans le Contrat

Dans le cas où LB a la responsabilité de revoir les Conditions de Contrat


avant leur finalisation, ou de les préparer, il est important de saisir
correctement la définition de l’ “Ingénieur”.

L’ “Ingénieur” est généralement défini génériquement dans les Conditions


du Contrat comme signifiant ”la personne désignée par le Maître de
l’Ouvrage afin d’agir en qualité d’Ingénieur aux fins du Marché et nommée
comme tel ….. (référence à une autre partie du Contrat, par ex. Les
Conditions Particulières ou l’Annexe à la Soumission) ou une autre
personne désignée de temps en temps par le Maître de l’Ouvrage et
notifiée à l’entrepreneur … “.

Une telle définition est clarifiée dans les Conditions FIDIC où il est
précisé que le mot “personne” comprend les “corporations et autres
entités légales”, mais aussi dans les modèles récents de Contrat FIDIC
avec l’ajout des mots “sauf si le contexte le requiert autrement”. Avec ou
sans cet ajout, le mot “contexte” est important. Il est difficile d’imaginer,
sous les anciens modèles de Contrat FIDIC, qu’une décision de l’
“Ingénieur” puisse être prise par une compagnie plutôt que par une
personne. Sous les modèles récents de Contrat FIDIC, dans lesquels il est
prescrit que “l’Ingénieur ne déléguera pas son autorité pour la
détermination de n’importe quelle affaire relevant de la sous-clause 3.5 –
Déterminations”, il est difficile d’imaginer que l’Ingénieur puisse être autre
qu’une personne physique. Etant donné la multitude de déterminations
que l’Ingénieur doit décider sous les modèles récents de Contrat FIDIC,
cela serait impraticable pour l’Ingénieur d’être une personne ne résidant
pas sur le Chantier. Dans les contrats où l’Ingénieur est défini comme
étant une entité (par ex. Louis Berger … …”), la réponse de l’Ingénieur est
de designer une personne physique pour remplir le rôle de l’Ingénieur au
nom de cette entité [voir la Section II-2.1 ‘Désignation de l’Ingénieur’].

L’Ingénieur est défini d’habitude dans un Contrat de Travaux comme


étant:
a) une entité (par ex. “Louis Berger …”); ou
b) un représentant de cette entité (par ex. “Louis Berger …représenté
par la personne occupant le poste de Président de Louis Berger
…”; ou
c) “Louis Berger …représenté par la personne désignée de temps en
temps pour agir en tant que l’Ingénieur dans le cadre du Contrat”.

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(a), (b) et (c) sont appropriés sous les anciens modèles de Contrat FIDIC.
(a) et (c) sont appropriés sous les modèles récents de Contrat FIDIC.
(b) n’est pas approprié sous les modèles récents de Contrat FIDIC si la
personne physique désignée n’est pas résidente sur le Chantier à plein-
temps.

En élaborant des documents de contrats, la définition (c) est préférable;


car elle permet de la flexibilité et, dans le cas de remplacement de la
personne, l’Entrepreneur n’aurait pas de justification pour une objection.

II-1.8 L’Ingénieur doit se Conformer aux Dispositions du Contrat


de Travaux

Sauf s’il est spécifiquement stipulé par diverses clauses des Conditions de
Contrat, les documents suivants des Conditions de Contrats ne peuvent
être modifiés sans un “Avenant” formel [voir la Section II-3.18] signé par
les Parties au Contrat (et, si applicable et nécessaire, formellement
endossé par l’Agence de Financement):
o La Convention et l’Annexe à la Soumission
o Les Conditions de Contrat
o Les Spécifications
o Les exigences du Maître de l’Ouvrage (sous un contrat de
conception/réalisation)
o Les prix unitaires et forfaitaires incorporés au Contrat.

Le CDM (en tant que représentant de l’”Ingénieur” sous un Contrat de


Travaux n’a pas le pouvoir de juger dans cette affaire. LB n’est pas partie
dans le Contrat de Travaux. Dans l’administration du Contrat de Travaux:
 le CDM et son personnel de supervision doivent adhérer strictement
aux dispositions de ces documents du Contrat.

Par conséquent, le CDM ne peut pas, par exemple, être d’accord avec
l’Entrepreneur pour modifier les Spécifications techniques des Travaux. Il
peut recommander une telle modification au Maître de l’Ouvrage, mais
toute modification requiert, avant qu’elle ne soit effective, un Accord écrit
signé par les Parties contractantes.

De même, le CDM ou n’importe lequel de son personnel de supervision


n’a aucun pouvoir de jugement pour accepter ou certifier le paiement de
travaux non conformes aux Spécifications. Ils ne peuvent pas, par
exemple, accepter un béton même si sa résistance est seulement
marginalement au dessous de la résistance spécifiée. Tout travail non-
conforme aux Spécifications doit être rejeté – à moins que et jusqu’à ce
que les Parties contractantes signent un Accord écrit pour l’acceptation du
travail défectueux et les conditions de cette acceptation (qui peut inclure,
par ex. une réfaction de prix ou une extension de la période de garantie).

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Les Directives de l’Agence de Financement peuvent prévoir pour les


Contrats avec financement extérieur (si les Directives sont incorporées au
Contrat) que les Travaux devant être mesurés ne peuvent dépasser les
quantités du Détail Estimatif sans un Avenant au Contrat. Avec une telle
condition, le CDM et l’Ingénieur Résident doivent être vigilants pour ne pas
donner leur accord à l’Entrepreneur pour l’exécution de quantités en excès
(sauf s’ils sont aux risques de l’Entrepreneur) et ne pas certifier le
paiement pour ces quantités excédentaires jusqu’à ce qu’un Avenant ad
hoc soit entré en vigueur.

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