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Racontez-nous votre parcours sportif : comment le sport est venu à vous et quelles
ont été les étapes importantes ?
Le sport n’est pas venu à moi, c’est moi qui suis allée au sport dès l’âge de six ans, sur les
conseils de ma grande sœur et sa demande de faire de l’athlétisme. Je l’ai accompagnée dans
ce projet étant toute petite. C’est un sport qui, au fil des années, a pris de plus en plus de
place dans ma vie, et que j’adorais à l’adolescence et ce pour plusieurs raisons : parce que
j’étais en situation de réussite dans ce sport, j’avais un très bon niveau sur certaines
disciplines et j’appréciais de pouvoir me dépasser ; et parce que socialement cela me
permettait aussi d’être bien insérée, d’avoir énormément d’amis, et de créer un lien social
différent de celui que je pouvais avoir au collège et au lycée, vu que ce n’était pas orienté
vers les mêmes personnes.
Du coup, lorsque j’ai eu mon accident, à l’âge de 15 ans, c’était plus qu’une évidence : j’avais
un besoin indispensable de reprendre le sport, parce que cela me permettait de renouer avec
ma vie d’avant, c’était quelque chose qui faisait partie de mon ADN… et parce que je suis
incapable de vivre sans sport, pour l’aspect social que cela apporte mais aussi pour le fait de
toujours mieux connaître son corps et le challenger. Donc c’est vrai que le sport m’a été très
utile pour me reconstruire moralement et physiquement après cet accident.
J’ai commencé par une première phase de rééducation avec la vie de tous les jours, le
réapprentissage de la marche et de l’autonomie. Et quatre mois plus tard, j’ai eu la chance,
par un système de circonstances positives et de bonnes rencontres, de pouvoir reprendre le
sport.
J’ai eu la chance que le deuil et le cap mental de l’acceptation du handicap se fassent assez
facilement. C’est vraiment dû à la force de mon entourage et l’écosystème très positif dans
lequel j’ai évolué… qui m’ont permis de ne pas sombrer dans les moments difficiles. C’est
aussi lié au fait que mon handicap est intervenu quand j’étais relativement jeune, à 15 ans, à
un moment où j’avais une forme d’insouciance vis-à-vis du handicap. Je pense que je ne me
suis pas posé les mêmes questions qu’un adulte qui aurait vécu cette situation. Je ne me suis
pas mis de barrière et je n’avais pas de préjugés particuliers. J’avais de l’envie et je ne voyais
pas pourquoi mes projets sportifs ne seraient plus possibles à cause du handicap.
Notre dossier est consacré au thème sport et handicap au sens large. Souhaitez-
vous dire quelque chose en particulier par rapport à ce thème ?
J’ai envie d’encourager tous les enfants en situation de handicap à oser. Oser pousser les
portes des clubs sportifs de proximité, oser bousculer les stéréotypes sur la question du sport
et du handicap en France, bousculer la perception des professeurs de sport, des médecins,
des parents qui estiment qu’un jeune en situation de handicap est toujours trop fragile pour
faire du sport… ce n’est pas vrai ! Nous avons énormément de moyens d’adapter la pratique
sportive, de la rendre possible, ludique. Et n’oublions pas que les enfants apprennent à se
connaître et à vivre ensemble pas forcément en cours de maths mais surtout en cours de
sport. Donc arrêtons les dispenses pour les jeunes en situation de handicap.
En France on se heurte encore à beaucoup de freins, notamment mentaux, de peur de mal
faire… Il faut qu’on parvienne à donner toutes les clefs de lecture à ces personnes, qu’on
arrive à outiller réellement les professeurs et l’Éducation nationale pour qu’il y ait du sport-
handicap à l’école. Il est important aussi qu’on continue à sensibiliser les jeunes du milieu
ordinaire sur ce qu’est le handicap et sur le fait d’avoir des camarades en situation de
handicap. Ce sont des chantiers sur lesquels on doit vraiment agir pour faire en sorte que la
place de la personne en situation de handicap dans la société évolue dans les prochaines
années.
Pour nous, le sport est un outil qui doit servir la société, l’accessibilité, la personne en
situation de handicap… et on peut l’utiliser dans toutes ses composantes : haut niveau,
développement, présence sur les territoires…
Un petit mot sur les Jeux paralympiques, les prochains et ceux de 2024 ?
Les prochains Jeux paralympiques sont en train de se construire petit à petit. On espère que
les résultats de l’équipe de France seront à la hauteur des attentes. Il y a vraiment une
dynamique positive qui se met en place pour accompagner au mieux les sportifs vers la haute
performance. On a eu pendant très longtemps une balance qui était largement en déséquilibre
entre le monde olympique et paralympique. Ce déséquilibre est toujours présent, mais plus le
temps passe et plus nous avons des conditions de performance qui sont facilitées pour nos
sportifs, et on espère que cela paiera dès les Jeux de 2020.
Pour 2024, le chantier est beaucoup plus grand car nous n’avons pas simplement à construire
la performance et le résultat sportif. Il y a aussi à construire l’héritage de ces Jeux à créer
avec l’ensemble des parties prenantes. Il faut que ce soit un spectacle pour tous, que l’on
partage, et qui révolutionne la condition du salariat de la personne en situation de handicap,
le bénévolat, l’accessibilité à la pratique et aux structures, la notion de spectateur en situation
de handicap… Il y a ainsi de nombreuses questions que nous voulons voir évoluer grâce à
l’accueil des Jeux paralympiques et olympiques en 2024. Les enjeux sont multiples, plus
grands, et vont au-delà de la simple compétition sportive même si l’aspect sportif de ces Jeux
restera bien sûr une dimension essentielle avec des sportifs français qui devront être en
capacité de performer et d’être une vitrine très positive.
• 4 titres de championne du monde : deux fois en 2011 à Christchurch (épreuves du 100 m et du 200 m),
deux fois en 2015 à Doha (400 m et longueur).
• 3 titres de championne paralympique : un à Londres en 2012 (épreuve du 100 m), deux à Rio en 2016
(longueur et 400 m).
• 8 médailles aux Jeux paralympiques réparties sur les Jeux de 2008 à Pékin, 2012 à Londres, et 2016 à
Rio.
• 3 titres de championnes d’Europe, en 2014 à Swansea (400 m), en 2016 à Grosseto (400 m) et en 2018 à
Berlin (longueur).
Propos recueillis par Caroline Madeuf. Article réalisé en partenariat avec Sport et citoyenneté
dans le cadre du colloque « Comment développer la pratique para-sportive et favoriser
l’inclusion ?”.
Sommaire
1Biographie
o 1.1Accident
o 1.2Carrière sportive
o 1.3Autres activités
2Palmarès
3Parrainages
4Distinctions
5Documentaire
6Notes et références
7Liens externes
Biographie[modifier | modifier le code]
Accident[modifier | modifier le code]
Elle pratique l’athlétisme depuis l’âge de 6 ans et voulait devenir pompier professionnel1, mais à la suite d'un
accident routier de scooter le 31 mars 2004, elle est amputée de la jambe gauche sous le genou 3 jours après, à
la suite du diagnostic de ses médecins, les tentatives pour sauver sa jambe n'ayant pas suffi. Elle recommence
cependant à courir quatre mois après jour pour jour le 31 juillet 2004.
Elle prend contact avec la Fédération Handisport très rapidement après son accident, dans l'optique de reprendre
une dynamique positive au sein de sa famille après ce drame l'ayant rendue handicapée. Son besoin de courir ne
l'a pas quittée, cependant, au début, elle ne souhaitait pas se confronter avec ses anciens camarades sportifs
dans son club de suite, de peur du jugement, du fait de savoir que son état ne lui permettrait pas d'être au même
niveau qu'eux.
En raison de son handicap, Marie-Amélie Le Fur, prend part aux épreuves T44 (amputés des membres
inférieurs).
Lors des championnats du monde paralympiques d'athlétisme 2006, à Assen aux Pays-Bas, elle finit deuxième
au saut en longueur, au 100 mètres et au 200 mètres2.
Aux Jeux paralympiques d'été de 2008, elle remporte deux médailles d'argent sur le 100 mètres3 et le saut en
longueur4.
Elle remporte le 100 mètres et le 200 mètres des championnats du monde paralympiques d'athlétisme 2011,
à Christchurch en Nouvelle-Zélande5.
Le 23 juin 2012, elle bat le record du monde féminin handisport en saut en longueur avec une distance de
5,43 mètres6.
Lors des Jeux paralympiques d'été de 2012 à Londres, elle remporte une médaille de bronze en saut en longueur
puis sa première médaille d'or sur 100 mètres (13 s 27) et termine la compétition par une médaille d'argent sur
200 mètres (26 s 76)7.
Marie-Amélie Le Fur lors des Championnats du monde handisport 2013.
En 2013, elle devient triple vice-championne du monde lors des mondiaux disputés à domicile à Lyon : elle
obtient la médaille d'argent sur les 100 mètres8, 200 mètres9 et le saut en longueur10. L'année suivante, lors des
championnats d'Europe disputés à Swansea, elle remporte le titre du 400 mètres, établissant avec un temps
de 61 s 41 un nouveau record mondial11 et la médaille d'argent du saut en longueur12.
Aux Championnats du monde de Doha, le 22 octobre 2015, elle remporte la finale du saut en longueur avec
5,84 mètres, nouveau record du monde mais non homologué à la suite d'un vent trop favorable. Malgré cela, elle
bat ce record du monde avec 5,74 mètres en vent régulier13. Elle termine ensuite deuxième de la finale du 200
mètres derrière la Néerlandaise Marlou van Rhijn14. Le 28 octobre, elle remporte un second titre mondial lors de
ces championnats en devenant la première femme sous la minute dans sa catégorie sur 400 mètres avec 59 s
3015. Le lendemain, elle s'incline en finale du 100 mètres face à van Rhijn, réalisant 13 s 12 (record de France)
derrière le record du monde de la Néerlandaise avec 12 s 8016.
Aux Jeux paralympiques de 2016 à Rio de Janeiro, elle décroche trois médailles dont deux médailles d'or, une
première en saut en longueur en battant le record du monde17 (désormais à 5,83 mètres) et une seconde sur
400 mètres également en battant le record du monde18 (désormais à 59 s 27). La troisième médaille étant en
bronze sur 200 mètres19.
Elle décide après les Jeux de faire une pause sportive pour se consacrer à la candidature de Paris 202420. Elle a
un autre projet, avoir un enfant. Quelques jours avant le terme, elle est victime d'une pré-éclampsie foudroyante,
perdant son enfant21. Elle se fixe alors l'objectif de participer aux championnats d'Europe disputés en août à
Berlin21. Elle obtient sa qualification en remportant le titre de championne de France du saut en longueur à Belfort
en réussissant 5,29 mètres22. Après avoir rempli un rôle de consultante avec France Télévisions lors
des championnats d'Europe des valides, elle remporte un nouveau titre européen en s'imposant lors du saut en
longueur, où elle établit un nouveau record du monde avec 6,01 mètres23.
Palmarès[modifier | modifier le code]
Année Compétition Lieu Place Épreuve Marque
2e Longueur 4,87 m
2e 100 m 13 s 73
2e Longueur 4,71 m
1re 100 m 13 s 19
1re 200 m 27 s 96
1re 100 m 13 s 26
3e Longueur 5,14 m
2e 100 m 13 s 29
2e Longueur 4,82 m
2e Longueur 5,28 m
2e 200 m 26 s 58
1re 400 m 59 s 30
3e Longueur 5,69 m
Championnats d'Europe
1re 400 m 59 s 34
Parrainages[modifier | modifier le code]
Depuis 2008, Marie-Amélie Le Fur est la marraine de la campagne Handivalides30, événement national pour
l'intégration des étudiants handicapés sur les campus. Elle participe ainsi à la campagne médiatique pour le
lancement de la huitième édition de la campagne Handivalides31.
Le 10 novembre 2012, Marie-Amélie Le Fur a parrainé la première édition du tournoi sportif TITAN (un tournoi
sportif organisé par l'ENSTA et qui réunit les grandes écoles d'ingénieur de la région parisienne).
Le 24 novembre 2012, Marie-Amélie Le Fur est venue dans la commune de Naveil (Loir-et-Cher) pour inaugurer
le gymnase qui porte désormais son nom en mémoire de son courage exemplaire pour la jeunesse.
Depuis 2014, Marie-Amélie Le Fur est la marraine de cœur du collège Saint-Joseph de Cossé-le-
Vivien (Mayenne).
En 2015, Marie-Amélie Le Fur devient l'égérie de la gamme Handi des douches Easyshower[pertinence contestée].
En 2017, elle est marraine de la 8e édition du maraisthon à Coulon.
Le 24 juin 2017, Marie-Amélie Le Fur est la marraine lors de la Finale nationale du parcours sportif des sapeurs-
pompiers et des épreuves athlétiques (FINAT) organisée à Obernai (Bas-Rhin).
Le 19 mai 2018, elle inaugurait avec Alain Anceau Maire de Saint Roch la nouvelle "Marianne" en présence d'un
publique venu en nombre et également des amis du Maire Mme Sophie Auconie (Députée), Pascal Nègre
(Producteur de musiques), Michel Audiard (Sculteur et auteur de l'oeuvre)
C’est une petite ligne dégotée dans la biographie qu’Amélie Le Fur a elle-même rédigée sur son site
Internet. La star de la délégation tricolore aux Jeux paralympiques de Rio ( deux médailles d’or sur la
longueur et le 400m, avant le 100 et le 200m) y raconte son parcours, le grave accident de scooter qui
lui a coûté l’amputation de sa jambe gauche en dessous du genou à l’âge de 15 ans, puis la rencontre
qui a tout changé. Ou plutôt le téléfilm qui lui a permis de commencer une carrière glorieuse chez les
handicapés.
>> A lire aussi: Jeux paralympiques: Marie-Amélie Le Fur démonte le record du monde et
prend l’or en saut en longueur
On est fin 2004, et la réalisatrice Virginie Sauveur cherche une jeune fille amputée pour jouer le rôle
de doublure dans un film prévu pour une première partie de soirée sur France 2,Celle qui reste. Le
pitch ? Une jeune fille handicapée se découvre une passion pour l’athlétisme lors d’un été passé à la
maison, malgré l’opposition de sa mère, interprétée par Julie Depardieu. La réalisatrice raconte : « On
avait besoin d’une adolescente de la taille de l’héroïne, c’était surtout ça le critère puisqu’on avait
seulement besoin de filmer ses jambes. Il fallait qu’elle sache courir aussi, et l’histoire de Marie-Amélie
résonnait avec celle du film. Je me souviens qu’elle avait eu son accident peu de temps avant et
qu’elle voulait continuer à faire de l’athlétisme ».
« Sa rapidité nous avait bluffés. Elle avait bien
mérité de la garder »
Moonwalk. Avant son accident, Marie-Amélie Le Fur se débrouille pas mal en endurance (deux titres
de championne de France chez les pompiers). Dès sa sortie du bloc, elle fait des pieds et des
mains auprès de la Fédération handisport pour reprendre – au moins- le cours de sa vie
sportive. Jouable, mais à condition de se payer une prothèse de haut niveau, soit plusieurs milliers
d’euros à débourser d’un coup.
C’est le cadeau de Virginie Sauveur à sa jeune doublure après le tournage. « C’était une lame faite
sur mesure, qui nous avait coûté entre 5.000 et 7.000 euros. Je pense que ce n’était pas la première
fois qu’elle en essayait une. Je me souviens d’une scène où mon cadreur devait la filmer au départ, il
n’avait pas bougé d’un pouce qu’elle était déjà trop loin ! Sa rapidité nous avait bluffés. Elle avait bien
mérité de la garder ».
Virginie Sauveur, sa « première maman », elle, suit son parcours de loin par l’intermédiaire d’un
membre de son équipe de tournage qui a gardé contact avec Marie-Amélie Le Fur. « Je l’ai félicitée
quand elle a eu ses premiers résultats sportifs. Je suis très fière d’elle. A l’époque, on cherchait
quelqu’un qui acceptait son amputation, et Marie-Amélie avait ce regard lumineux et plein d’espérance
grâce à la course ». Une lueur qui va peut-être la mener jusqu’au quadruplé olympique à Rio.
À 12 ans, elle intègre l’équipe des jeunes sapeurs-pompiers, une autre passion, dont elle rêve de faire
son métier.
► Connaissez-vous bien Marie-Amélie Le Fur, voici son interview dans La Boite à Je de France 3.
Du cross départemental aux pistes internationales, avec son entraîneur et ami fidèle Cyrille Nivault,
elle enchaîne les succès, et participe à plusieurs Olympiades.
Après les Jeux Paralympiques de Rio en 2016, et deux nouveaux titres, elle décide de faire une
pause, sans rester inactive pour autant. Elle surfe sur ses succès, sur sa notoriété, sur son envie de
partager et d’aider, pour promouvoir et faire découvrir le handisport.
Marie-Amélie Le Fur est radieuse, avec de nombreuses médailles autour du cou. Elle est aujourd'hui
détentrice de huit médailles lors des Jeux paralympiques et douze médailles mondiales.
Par L'Obs
Publié le 13 septembre 2016 à 10h49 Mis à jour le 13 septembre 2016 à 14h34
Marie-Amélie Le Fur célèbre son nouveau record du monde en saut en longueur féminin catégorie
T44 lors des Jeux paralympiques de Rio, le 9 septembre 2016 (Simon Bruty/AP/SIPA)
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Elle se rééduque en piscine, notamment grâce à l'aide de son entraîneur Cyrille Nivault.
Seulement quatre mois après l'accident, elle court à nouveau.
"J’ai eu envie de me reconstruire au travers du sport, parce que c’était quelque chose qui
était important pour moi avant l’accident, et qu’il était possible de refaire après
l’accident", explique-t-elle.
3Un rêve brisé
Pour la jeune sapeur-pompier de 12 à 18 ans, le rêve de devenir professionnelle n’est plus
envisageable après l'amputation.
"Ça a été le plus dur d’oublier ce métier", raconte-t-elle au site Slate. "Ce n'est pas
quelque chose qu’on oublie car ça reste une passion. On fait avec, il a fallu trouver autre
chose, ça a été compliqué mais avec le temps on s’y fait. En même temps, c’est le métier
de mon mari donc je suis le rêve de pas très loin", plaisante-t-elle.
Elle racontera plus tard qu’il s’agit de l’une de ses plus belles victoires. "Un an après
l’accident, [lors des] championnats de France de cross pompiers, où j’ai terminé
deuxième, la foule m’a soutenue pendant tout le parcours", détaille-t-elle. "C'était des
gens qui avaient acheté des t-shirts qui m'ont permis de m’acheter des prothèses, donc
c’était une sorte de récompense pour eux de me voir courir."
"Je me suis sentie soutenue par ces gens, je me suis dit que c’était grâce à eux que j’avais
pu me reconstruire aussi rapidement, que j’avais retrouvé goût à la vie et au sport... C’est
la seule fois où j’ai pleuré sur un podium", ajoute-t-elle.
Le summum de sa carrière arrive aux Jeux de Londres en septembre 2012 où elle obtient
le titre de championne paralympique sur 100m.
Aux championnats du monde 2015 de Doha (Qatar), où elle est capitaine de l’équipe de
France d’athlétisme handisport, elle décroche la médaille d’or au saut en longueur avec
5,84 m, un nouveau record du monde mais non homologué à la suite d'un vent trop
favorable. Elle bat à nouveau ce record du monde avec 5,74 m en vent régulier. Elle
remporte un second titre mondial avec un nouveau record du monde au 400m. Elle
devient ainsi la première femme à courir le 400m en moins d’1 minute dans sa catégorie
T44, avec 59'3s.
8Une spécialiste de l'antidopage
Titulaire d’un master en Sciences et techniques des activités physiques et sportives
(Staps), Marie-Amélie Le Fur a étudié avec ses camarades la lutte antidopage, se
penchant notamment sur les bêta-agonistes utilisés dans le traitement de l’asthme.
"C’est un sujet qui m’a beaucoup intéressée parce que je suis passionnée de sport mais
j’aime bien que ce soit fait dans le respect des règles et des valeurs. Ça m’aurait
vraiment plu de travailler dans la lutte antidopage, ça me tient à cœur", affirme-t-elle
à Slate.
Marie-Amélie Le Fur intervient aussi dans les écoles afin de sensibiliser les jeunes
générations au handicap. Comme le rapporte "Grazia" qui a pu la suivre dans une de ses
interventions, elle raconte les circonstances de son accident, répond aux différentes
questions et fait la démonstration de ses prothèses.
"Mon combat, aujourd’hui, c’est que tous les enfants handicapés puissent pratiquer un
sport. Moi, ça m’a sauvé la vie", dit-elle.
"Ce sont normalement mes derniers Jeux", a-t-elle annoncé au journal local "La Nouvelle
République". "Si le terrain me manque, si l'équipe de France me manque, je ne m'interdis
pas de revenir dans quelque temps, mais j'ai besoin d'une grande pause pour me
ressourcer, me reposer, récupérer et profiter de la vie." Comme elle l'assure au magazine
"Elle", "à 28 ans, j’aurai envie de souffler et d’avoir des enfants".
A.S.